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14/03/2024
KONE NIHONHO
ENSEIGNANT VACATAIRE
Bibliographie :
1. Patrick BONNIN,
L'art du business plan : Construire votre projet, évaluer sa rentabilité et rassurer vos
1 partenaires, Anne-Sophie POUPIN, Éditions Eyrolles, 2022
Création d'entreprise : +40 plans d'action + plannings + best practices, Duhamel, Jean-
6 Luc Studer-Laurens, Joslyne, Vuibert, 2014
INTRODUCTION
Loin d’être banal, l’acte de créer une entreprise aura de lourdes répercussions sur le créateur,
sur sa famille, sur ses amis et sur son environnement. En effet, la plupart du temps passionné,
le créateur vit une expérience de « renaissance », de « reconstruction » de son univers.
Les risques existent : créer avant la demande solvable, avoir de nouveaux compétiteurs
entrants aux prix plus intéressants, n’avoir pas suffisamment de moyens financiers et de
financements pour développer l’activité… Pour autant, le créateur est-il un « kamikaze » ?
Non, s’il mesure bien les risques qui l’attendent et s’il se fixe un seuil d’engagement financier
personnel à ne pas dépasser.
Le créateur doit faire avec ce qu’il a, avec des parties prenantes engagées, et organiser une
progression à sa mesure en se faisant accompagner par des pairs chefs d’entreprise avec qui il
pourra échanger des expériences.
L’entreprise créée apporte de la valeur ajoutée qui, par ricochet, génère un développement
social. La création de richesses n’est pas uniquement centrée sur le chef d’entreprise. Le
créateur ne gère pas un empire : il doit générer de la ressource, de la richesse tout en
respectant des règles souvent lourdes pour ce qui est de la gestion administrative, légale,
sociale, fiscale et environnementale, etc…
L’entrepreneur qui se lance sur les marchés ivoirien et sous-régional doit le faire en
connaissance de cause, car avant de recevoir, il devra beaucoup donner : c’est l’objet de ce
cours qui doit aider l’étudiant créateur à mieux évoluer et à ne rien oublier dans cette
aventure.
CHAPITRE I : L’ENTREPRISE
INTRODUCTION
L’entrepreneur qui perçoit une opportunité d’affaires doit créer une organisation pour abriter
cette opportunité et la conduire en une activité viable. Cette organisation est l’entreprise.
Qu’est-ce que l’entreprise ? Quels types d’entreprise pourrait-on observer ? Et quels sont les
facteurs de réussite et d’échec des entreprises nouvellement créées ? C’est autour de ces
interrogations que s’articule ce chapitre.
I. DEFINITIONS
Il existe une multitude de définitions du terme entreprise qui s’articulent autour de certaines
notions principales :
2.1.1. La taille
Les entreprises sont classées selon leur taille en fonction des critères tels que : l’effectif du
personnel, le chiffre d’affaires, la valeur ajoutée, les capitaux propres. Ainsi on distingue :
- les très petites entreprises (TPE) : les entreprises individuelles sans salariés et celles
avec jusqu’à 9 salariés ;
- les petites entreprises (PE) : les entreprises ayant 10 à 49 salariés ;
- les moyennes entreprises (ME) : entreprises de 50 à 499 salariés ;
- les grandes entreprises (GE) : entreprises de plus de 500 salariés.
2.2.1. La société
L’entreprise est la structure mise en place par une société, contrat entre au moins deux (2)
personnes qui mettent en commun des apports (en espèces, en nature, en industrie) pour
exploiter une activité en vue de réaliser et de répartir des bénéfices.
Ce contrat, après être immatriculé au Registre du Commerce, donne naissance à une personne
morale ayant des droits et obligations, un patrimoine et une capacité contractuelle.
Les atouts des PME sont les forces dont elles disposent pour réussir. Il en existe en grand
nombre. Mais nous retenons les principaux :
- les relations sont plus faciles à gérer du fait de la taille de la PME, ce qui entraîne une
solidarité et une cohésion entre le personnel ;
- la flexibilité dans la gestion et l’orientation des activités de la PME du fait de sa taille ;
- la souplesse de la communication du fait d’un nombre réduit de niveaux hiérarchiques
dans la PME ;
- l’existence de structures publiques et privées d’appui et de promotion des PME (suivi
technique et assistance à la gestion de l’entreprise) ;
- l’existence d’une main d’œuvre bon marché ;
- les prix se négocient dans les PME, ce qui n’est pas le cas dans les grandes entreprises
où les prix sont affichés.
Pour réussir son projet de création d’entreprise, le promoteur doit respecter un certain nombre
de principes que voici :
1er principe : Bien définir le produit ou le service que l’on désir offrir ;
2ème principe : Vérifier qu’il y a une clientèle potentielle c’est-à-dire suffisamment
d’acheteur pour le produit ou le service à offrir ;
3ème principe : Être réaliste dans la détermination du coût de réalisation du projet et du
risque qu’il représente ;
4ème principe : Être prêt à accepter le changement et à s’adapter aux nouvelles
tendances chez les clients ;
5ème principe : Trouver des appuis parmi la famille, les amis, les promotionnaires, les
chambres de commerce, les chambres de métiers, les autres entreprises, etc.
I. LES PROJETS
1.1. Définition
1.1.1. Projet
Il existe une multitude de définitions du terme projet, mais nous pouvons retenir quelques-
unes :
1) Un projet est un ensemble d’actions à caractère d’investissement fondé sur une
planification optimale globale et cohérente.
2) Un projet est une idée qu’on a l’intention de réaliser pour satisfaire un besoin en vue d’en
tirer des bénéfices économiques, sociaux ou culturels.
3) Un projet se définit comme un ensemble de moyens mis en œuvre de façon coordonnée
dans le but d’atteindre un objectif fixé au préalable.
Cette dernière définition nous montre que le projet est une opération complexe (nécessitant
des moyens et une programmation dans le temps) décidée volontairement et clairement par
un individu (Etat, promoteur privé, …) pour une finalité (but à atteindre défini au préalable).
Si l’idée de projet est le départ du projet, d’où peut-elle venir et qu’est-ce qui la caractérise ?
Quelle que soit la source, on retiendra que l’idée de projet provient essentiellement de
l’observation de la vie économique, d’une conversation, d’une rencontre ou d’un voyage
d’étude.
Pour rechercher donc une idée de projet (ou de création d’entreprise), il faut avoir l’esprit
critique, curieux, ouvert, …. Autant de qualités qui poussent à observer et à s’informer.
EXERCICE : Avec l’appui de votre professeur, trouvez l’idée de projet pour lequel vous
aurez à rédiger un dossier de projet de création d’entreprise.
EXERCICE : Déterminez vos motivations ainsi que les qualités qui caractérisent votre
personnalité de promoteur de projet.
INTRODUCTION
La création d’une entreprise se fait généralement en quatre étapes. L’entrepreneur qui veut
réussir son projet de création d’entreprise se doit de suivre ces étapes suivant l’ordre défini. A
chacune de ces étapes, correspond un certain nombre de démarches et d’activités.
1.1.2. Le projet
➢ Un projet est un ensemble d’actions concrètes ou un ensemble d’activités inter
dépendantes entreprises et circonscrites dans un temps défini en vue de résultats
permettant d’atteindre l’objectif souhaité en répondant aux besoins identifiés ;
➢ Un projet est une attente dont la satisfaction ou la réalisation permet une affirmation de
soi, un épanouissement personnel, familial ou communautaire ;
➢ « un projet est un processus unique, qui consiste en un ensemble d’activités coordonnées
et maîtrisées, comportant des dates de début et de fin, entrepris dans le but d’atteindre un
objectif conforme à des exigences spécifiques telles que des contraintes de délai, de coût
et de ressources ».
1.2. Sources de l’idée de projet d’entreprise
• Son milieu de travail
Vous percevez dans votre travail une amélioration possible des produits fabriqués par votre
entreprise, des méthodes de production ou de commercialisation. C'est pour appliquer ces
idées que vous pourriez saisir une opportunité de création d'entreprise.
• La vie quotidienne
Vous-même, vos amis ou relations avez peut-être rencontré des difficultés à vous procurer tel
produit ou tel service à proximité de votre lieu d'habitation.
Vos activités extra professionnelles seraient-elles facilitées si vous trouviez facilement tel
produit ou telle prestation quand vous en avez besoin ?
• La vie économique
La lecture de la presse spécialisée, économique ou professionnelle, les voyages à l'étranger
sont autant d'occasions de déceler de nouveaux produits ou services, d’observer de nouvelles
pratiques. Pourriez-vous les commercialiser ou les appliquer dans votre environnement local,
régional, ou même au niveau national ?
Nihonho KONE 01 40 45 09 92 / 07 07 99 37 27/ nihonhok@gmail.com
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L2 ECG – 2024
1.4.1. Définition
• L’objectif, de façon générale, est un résultat à court, moyen et long terme vers lequel
tend l’action d’un individu, d’un groupe ou d’une entreprise.
Sa formulation doit être claire et faite avec un verbe d’action employé à l’infinitif pour éviter
toute ambiguïté dans sa réalisation. Pour un projet on distingue objectif général et objectif
spécifique.
Exemple : - créer au bout de trois ans d’exercice 20 emplois permanents pour contribuer à
réduire de 2% le taux de chômage en Côte d’Ivoire.
Exemple : -
Construire un centre de 10 classes qui au bout de 3 ans accueille 60% des jeunes filles et
garçons de la région d’Agboville désireux d’être formés en couture, stylisme, coiffure et
décoration.
Vendre 1 000 CHAWARMAS par jour au rond-point de la riviera II, avec moins de 5% de
clients plaignants.
1.4.2. Formulation
➢ Pour bien formuler l’objectif d’un projet, il faut se rappeler les points suivants :
✓ L’objectif spécifique du projet contribue en partie à l’atteinte de l’objectif général ;
✓ L’objectif spécifique s’inscrit dans une perspective à court ou à moyen terme (début et
fin connus).
❖ Caractéristiques :
Pour que l’objectif soit pertinent et complet, il faut que :
- le résultat à atteindre soit observable, clair et mesurable ;
- les conditions de réalisation du résultat doivent être spécifiées (temps, circonstances);
- les critères ou les normes pour l’atteinte du résultat doivent être précisés ;
- la participation de son auteur soit clarifiée. (action)
En d’autres termes, l’objectif doit être élégant ou excellent :
INTRODUCTION
Dans le processus de création, l’idée ne se transforme en projet d’entreprise que lorsqu’elle a
franchi l’étape de l’étude de faisabilité que certains appelle "plan d’affaires" ou "business
plan". L’idée aboutira ainsi à un projet d’entreprise si possible.
I. GENERALITES
1.1. Définition
L’étude de faisabilité d’un projet est la description et l’analyse des différents aspects
commerciaux, financiers, techniques et juridiques du projet ainsi que la simulation de son
fonctionnement dans le but de déterminer sa viabilité et sa rentabilité.
1.2. Utilité
L’étude de faisabilité est d’une utilité capitale car elle permet au promoteur de savoir si son
projet est réalisable ou non. Ainsi elle lui permet de prendre la décision finale « GO » ou
« NO GO » en parfaite connaissance de cause. C’est donc une étape incontournable pour tout
créateur d’entreprise.
Fiche signalétique
- La raison sociale (nom de l’entreprise),
- Le secteur d’activité,
- La localisation,
- La forme juridique,
- Le capital social et sa répartition,
- La date de lancement envisagée,
- Le marché potentiel,
- Le taux de croissance,
- Le chiffre d’affaires prévisionnel,
- La part de marché,
- Le coût total du projet,
- La nature du financement,
- Le montant sollicité,
- La durée du crédit,
- Les modalités de remboursement,
- Les garanties proposées
❖ d’autre part, de fournir, à partir de l’étude de marché qui a été effectuée, des éléments
d’information sur le marché visé et ses différentes composantes afin de faire des choix
rationnels et permettre une mise en œuvre efficace de la stratégie de marketing de
l’entreprise. Ainsi, l’entrepreneur doit préciser :
- le volume global du marché visé, sa progression annuelle ainsi que ses principales
caractéristiques.
- les caractéristiques de la demande : volume et évolution, type de clientèle et,
éventuellement, le pourcentage que représente chaque type de clientèle dans le
marché, saisonnalité ou non de la demande, type de distribution, motivations et
habitudes de consommation de la clientèle.
- les caractéristiques de l’offre : recensement des principales caractéristiques de
l’offre (concentration ou, au contraire, multitude de concurrents, évolution
technologique, …), principaux concurrents (fournisseurs locaux et étrangers),
évaluation des forces et faiblesses de chaque concurrent au niveau de la taille du
chiffre d’affaires, de la part de marché ainsi qu’au niveau des caractéristiques de
leurs produits, de leur distribution, de leur politique de prix, de leurs fournisseurs,
de leur situation financière, de leur publicité etc.
- l’adéquation de l’offre à la demande : évolution du degré de satisfaction de la
demande.
Le produit et le marché
• Quelles sont les caractéristiques techniques du produit (ou service) ?
• Quelles sont ses performances ?
• À quelle utilisation répond-il ?
• En dehors du besoin principal, le produit a –t-il d’autres utilisations ?
• L’entrepreneur a –t-il réalisé une étude de marché ?
• Quel est le marché visé ?
• Le marché est-il local, régional, national ou international ?
• Quel est le volume de la demande (en unités et en C.A.) ?
• Quelle est l’évolution des ventes des dernières années ?
L’évolution prévisible ?
• Quel type de distribution se pratique sur ce marché ?
• Quelles sont les motivations et habitudes de consommation de la clientèle ?
• Le marché est-il concentré (peu de concurrents) ou atomisé (multitudes de
concurrents) ?
• Quels sont les principaux concurrents ?
• Quelles sont leurs principales caractéristiques (taille, C.A., part de marché,
caractéristiques de leurs produits…)
La part de marché :
L’entrepreneur doit indiquer, dans le marché visé, quelle est la part de marché qu’il se fixe
comme objectif, et son évolution sur les trois premières années.
La clientèle – cible :
Comme nous l’indiquions dans la partie « le produit" (ou service) et le marché",
l’entrepreneur doit indiquer le (ou les) type (s) de clientèle visée (consommateurs, grossistes,
industriels,) et comment ses ventes se répartiront entre ces différents types de clients. Il doit
préciser s’il a beaucoup ou peu de clients, des gros ou des petits, le poids du (ou des) principal
(aux) client (s) dans son chiffre d’affaires, le niveau des contacts avec ses clients.
La politique de produit :
Il s’agit de déterminer quels sont les "plus" du produit (ou service) par rapport à ceux des
concurrents, d’indiquer les aspects positifs et négatifs en regard des distributeurs et
consommateurs (présentation, performances, garantie, simplicité, etc.). Il doit être signalé si le
produit est seul ou s’il appartient à une gamme de produits.
La politique de prix :
Dans les pays, comme la Côte d’Ivoire, où le niveau des revenus de la grande majorité de la
population est faible, le prix joue un rôle déterminant dans le processus d’achat. Aussi, est-il
indispensable que le rapport qualité-prix soit en phase avec la clientèle-cible visée, même si
on doit tenir compte aussi du niveau de prix des produits concurrents.
La politique de distribution :
Quel (s) type (s) de circuit utiliser pour la distribution du produit ? Où en sont les contacts
avec ces circuits ?
Quels sont les délais et modes de règlement de ces circuits ?
A toutes ces questions, l’entrepreneur doit apporter des réponses, en tenant compte de la
spécificité du produit et de la structure de l’appareil commercial du pays.
La force de vente :
L’entrepreneur envisage-t-il de vendre directement son produit ? Si oui, par quels moyens ?
En général, l’entrepreneur démarre seul son entreprise ; au début donc, il est à la fois patron et
vendeur. Le recrutement des vendeurs intervient avec l’accroissement des ventes,
l’augmentation du nombre de clients et l’extension des secteurs de vente. Toutefois, certains
entrepreneurs recrutent dès le départ compte tenu de l’importance de leur activité ; dans ce
cas, il doit indiquer la taille de sa force de vente, le type de rémunération et les autres
éléments de motivation pour stimuler les vendeurs.
La politique de communication :
Dès l’instant où un entrepreneur décide de créer une entreprise, il commence à vendre son
image et, par la même occasion, celle de son entreprise. L’image de la petite entreprise tient
d’abord à la personnalité et au dynamisme de l’entrepreneur. Cette image dépend aussi du
nom de l’entreprise, qui doit être distinctif et facilement identifiable par les clients (nom ou
logo accrocheur), de l’emplacement qui doit être visible, du produit qui doit avoir un
emballage attrayant.
L’entrepreneur a donc besoin de communiquer. Il dispose, à cet effet, d’un ensemble de
moyens de communication aussi efficaces les uns comme les autres (Publicité-média,
promotion des ventes, publicité sur le lieu de vente, relations publiques, marketing direct…).
Comme la communication coûte chère, l’entrepreneur doit choisir le genre de communication
le mieux adapté à son entreprise, à son produit ou service, et surtout à même d’atteindre sa
clientèle. Les premières années d’une entreprise sont difficiles et les profits tardent souvent à
se matérialiser. Le budget de communication de l’entreprise ne doit pas être précisé avant que
les objectifs de communication soient définis, la clientèle – cible identifiée, le message
approprié à transmettre indiquer, le média et le support convenables choisis, et le moment de
diffusion retenu.
Il convient néanmoins d’engager les opérations de communication en fonction des moyens
réels de l’entrepreneur.
mettre en cause sa fiabilité. C’est pourquoi, au lieu de calculer la part de marché en faisant le
rapport entre les ventes estimées et le potentiel du marché, il est plus judicieux d’estimer
d’abord la part du marché disponible (marché potentiel moins les ventes des concurrents sur
le marché potentiel) et, de ce fait, les ventes possibles sur le marché visé, et déterminer
ensuite la part de marché visé en fonction de cette part du marché disponible.
Pour mieux prévoir le chiffre d’affaires de la première année, il est nécessaire de le
décomposer, par mois (mensualisation), selon le critère qui paraît le plus significatif (par
exemple : par produit, par canal de distribution, par pays ou par région).
C.A. H.T. J F M A M J J A S O N D
décomposé
a ( pessimiste )
b ( probable )
un plan de ses ressources humaines. Il doit y indiquer le nombre d’employés qu’il compte
recruter sur trois (3) ans, la répartition de cet effectif selon les tâches (production,
encadrement, commercial, administration et direction) et la catégorie, le niveau de salaire
prévu par catégorie, la masse salariale globale (salaires plus charges sociales) par année, en
tenant compte de l’évolution prévisible des salaires.
Qu’il s’agisse du futur emplacement de l’entreprise, de l’aménagement des lieux ou de
l’équipement spécialisé dont il a besoin pour démarrer ses activités, l’entrepreneur doit
prendre soin d’évaluer, un à un, tous les éléments qui participent à la réalisation matérielle de
son projet.
Dans le cas où l’entrepreneur a besoin d’utiliser des brevets ou des licences, il doit préciser
leur origine, leur appartenance, les conditions d’acquisition et la forme sous laquelle ils seront
utilisés.
L’entrepreneur doit fournir dans cette partie sur les moyens de production toutes les
informations qui lui semblent nécessaires et utiles à la compréhension de l’étude économique.
L’analyse financière
L’analyse financière constitue le deuxième volet de l’étude de faisabilité. Il traduit en termes
financiers les différentes données présentées dans l’étude économique, et donne les
projections financières qui permettent d’évaluer la rentabilité et la viabilité du projet ; elle
situe l’entrepreneur sur le montant des investissements et l’oriente sur la manière de financer
le projet. L’analyse financière comporte un certain nombre de rubriques :
- le compte de résultat prévisionnel,
- le bilan prévisionnel,
- le besoin en fonds de roulement,
- le plan de financement,
- le plan de trésorerie,
- les indices de rentabilité.
Le dossier financier constitue un peu pour le projet ce que le curriculum vitae est pour chacun
de nous. Les documents sont le reflet du projet. Les banquiers et les investisseurs passent
leur temps à en lire. Si l’entrepreneur met beaucoup de sérieux à préparer ses états financiers,
il facilite leur analyse, accroît ainsi ses chances d’être pris au sérieux, en démontrant par la
même occasion sa compétence à des gens qui doivent le juger sur papier.
Donnez les indications sur le volume général de votre marché (celui que vous visez
précisément) en montant de chiffre d’affaires et/ou en nombre de produits ou prestations.
Les prévisions :
ANNEES 1 2 3
VOLUME DE LA DEMANDE
CHIFFRE D’AFFAIRES
NB : S’il n’est pas possible d’obtenir des données disponibles, alors on peut les estimer.
Condition de réussite : Avoir un produit adapté à un besoin repéré, mal ou pas satisfait,
émanant de clients potentiels accessibles, solvables et en nombre suffisant.
Avant de détailler vos plus gros concurrents, indiquez quelles sont les caractéristiques
générales de l'offre sur ce marché. Exemples : concentration ou, au contraire, multitude de
concurrents, intensité concurrentielle, type de distribution généralement choisi, évolution
technologique, ...
Etude de la concurrence
Précisez quels sont vos principaux concurrents et indiquez pour chacun : ancienneté, taille,
CA, part de marché, caractéristiques de leurs produits, réputation, politique commerciale, etc.
Lorsque le projet vise à mettre un nouveau produit sur le marché, cette étude n’est pas
nécessaire. Mais elle sera indispensable pour un ancien produit qui existe déjà. Cette étude
peut porter sue cinq (5) points :
1. Etude du produit :
Elle a pour but de connaître les caractéristiques des produits ou des services :
5. Politique de promotion
Quelle est la politique promotionnelle ou marketing qui permet aux concurrents de vendre
leurs produits ? Les supports de promotion peuvent être : les médias, l’affichage, la publicité,
les foires ou semaines commerciales, …
NB : S’il n’est pas possible d’obtenir des données disponibles, alors on peut les estimer.
Marché actuel
Marché de Marché de la Non-consommateurs Non-consommateurs
l’entreprise concurrence relatifs absolus
Marché potentiel
Marché total
Le marché potentiel qui est l’ensemble des clients potentiels peut être déterminé par enquête
(échantillonnage). L’entreprise peut augmenter sa part de marché à travers une action
commerciale appropriée.
En conclusion, indiquez ici les chiffres d'affaires que vous prévoyez pour les 3 premières
années d'activité, et décomposez par mois le CA de la première année selon le critère qui vous
paraît le plus significatif (exemple : par produit, par canal de distribution, région).
Attention ! Par CA, il faut entendre CA facturé et non commandes reçues ou CA encaissé.
CA HT 1ère année
CA HT J Fév. M Avr Mai Juin Juil Aoû Sept Oct. Nov Déc
décomposé
- Politique de produit
Quelles sont les caractéristiques de votre produit par rapport à ceux de vos concurrents ?
Quels en sont les aspects positifs et négatifs au regard des distributeurs, consommateurs, etc.,
(présentation, performances, garantie, simplicité, …) ?
Aurez-vous un produit ou une gamme, plusieurs produits ou plusieurs gammes ?
Si vous ouvrez un magasin, expliquez le choix de votre assortiment.
- Politique de prix
Quel est le niveau de prix de vos produits ou prestations ? Comment vous situez-vous par
rapport à la concurrence ? Pourquoi ?
Condition de réussite :
Les différentes contraintes financières générées par les choix de marketing-mix doivent
être compatibles avec les moyens financiers que vous pourrez réunir.
❖ Les fournisseurs
La description doit être faite sur les matières premières et consommables nécessaires à la
fabrication du produit, leurs fournisseurs et les conditions d’approvisionnement.
❖ Les sous-traitants
Si vous aller sous-traiter, précisez la part de la sous-traitance dans votre activité (nombre
d'heures sous-traitées par rapport au nombre d'heures en propre par exemple) et l'évolution de
cette part sur les 3 premières années.
• Le diagramme de GANTT
Il s’établit comme suit :
- définir les différentes activités et tâches ;
- évaluer la durée des activités ;
- construire le diagramme de PERT ;
- construire enfin le diagramme de GANTT
A
B
C
D
E
F
G
H
I
J
K
L
Précisez éventuellement en annexe, si cela s'avère nécessaire, le détail de chaque poste (achat,
loyer, crédit-bail).
Dans ce tableau récapitulatif, il vous faut indiquer, pour les achats :
1) le montant des investissements annuels que vous réalisez,
2) le montant réel des amortissements annuels induits.
NB : Il est recommandé de :
Limiter le plus possible les charges fixes c'est-à-dire les investissements. Recourir autant
que possibles à la sous-traitance (charges variables).
NB : Il est recommandé :
2.2.4.3. Organigramme
Il s’agit de décrire la structure organisationnelle retenue pour la gestion du projet ou de
l’entreprise (disposition hiérarchique des tâches, des responsabilités ainsi que leurs relations).
On distingue :
- la structure fonctionnelle,
- la structure divisionnaire,
- la structure géographique,
- la structure matricielle,
Dans ces structures, l’exercice de l’autorité et de la responsabilité (pouvoir) peut se faire par
la hiérarchie linéaire ou par la hiérarchie linéaire et fonctionnelle.
NB : En remplissant le tableau ci-contre, indiquez l'effectif que vous prévoyez de recruter sur
3 ans, la répartition de cet effectif selon les catégories définies, le niveau de salaire actuel
prévu par catégorie, et déduisez-en la masse salariale globale (salaires + charges sociales) par
année, en tenant compte de l'évolution des rémunérations.
Salaire brut
NOMBRE
moyen actuel
Productifs
Encadrement
Commercial
Administration et
direction
Masse salariale
annuelle (charges
sociales incluses)
SNC SARL SA
7 au minimum ou 1
Nbre d’associés 2 au minimum 2 au minimum ou 1 personne
personne
Responsabilité des
illimitée Limitée aux apports Limitée aux apports
associés
Capital minimum Aucun 1 000 000 F 10 000 000
Nature des titres Parts sociales Parts sociales actions
Accord unanime des Accord majorité des associés
Cession des titres Librement négociables
associés représentant ¾ du capital
Organes de Tous les associés sont Gérant statutaire ou élu par PDG + Conseil
direction gérants AG des associés d’administration
Régime fiscal des Impôts sur les revenus
Impôts sur les sociétés Impôts sur les sociétés
bénéfices pour chaque associé
Entreprise
SNC SARL SA
individuelle
Il représente l'argent qui sera "immobilisé" en permanence dans le stock (après prise en
compte du crédit consenti par les fournisseurs) et dans le crédit accordé constamment aux
clients.
4 Dettes fournisseurs : 30% à 60j = 18j ; 70% à 30j = 21j soit 39j d'achats TTC
2 000 000 x1,18 = 2 360 000 F
BFR = (250 000 + 109 589 +775 890) – 252 164 = 883 315 F
Ces 883 315 F sont des besoins constants de l'entreprise et doivent donc être financés au
maximum par des ressources longues.
Dans cet exemple, le BFR représente 17,66 % du CA HT, ce qui n'est pas très favorable mais
fréquent en création d'entreprise.
Il y a lieu d'être très vigilant sur cette notion de BFR car si au cours de l'année, une
opportunité d'un contrat exceptionnel portait le chiffre d'affaires à 5 400 000 F, c'est, à
structure d'exploitation égale, 5 400 000 x 17,66 % soit 953 640 F qu'il faudrait financer
(c'est-à-dire 70 325 F supplémentaires.)
ANNEES A1 A2 A3
ELEMENTS
I/ IMMOBILISATION
1. Charges immobilisées
2. Immobilisations incorporelles
3. Immobilisations corporelles
4. Immobilisations financières
Total immobilisations
II/ BESOINS EN FONDS DE ROULEMENT
-
Total BFR
III/ COÛT TOTAL DU PROJET (I+II)
NB : le coût total du projet doit être égal au montant total des financements.
✓ et, par différence entre les deux colonnes du tableau, de s'assurer que l'activité dégage
un bénéfice suffisant (reliquat des produits par rapport aux charges).
Pour remplir correctement le compte de résultat, il faudra :
✓ dans la partie gauche du tableau :
Ne rien oublier des charges prévisibles d'exploitation,
Évaluer la dotation aux amortissements pour les investissements achetés,
Calculer également les charges financières induites par le "financement externe " qui a
été déterminé pour équilibrer le plan de financement initial.
✓ dans la partie droite du tableau :
Inscrire le chiffre d'affaires et éventuellement les autres produits (financiers ou hors
activités ordinaires (HAO)).
Tous les montants sont à porter hors taxes (sauf en cas de non-assujettissement à la TVA).
REMARQUE
À ce stade, le compte de résultat ne peut pas être définitivement arrêté, car il est possible
que la situation de trésorerie au cours des premiers mois nécessite le recours à des
crédits bancaires à court terme. Si c'était le cas, il faudrait bien sûr incorporer aux
charges financières déjà inscrites les agios y afférents. Ce calcul nécessite d'établir le
plan de trésorerie (voir plus loin).
Compte de résultat prévisionnel
DEBIT CREDIT
An An An An An An
CHARGES PRODUITS
1 2 3 1 2 3
60 Achats et variations des stocks 70 Produits d'exploitation
- Approvisionnements
- Achats de fournitures - Chiffre d'affaires
- Eau, électricité
- Fournitures d'entretien
- Fournitures de bureau etc. …
61 Frais de transports
62 Services Extérieurs A
- Sous-traitance
- Locations et charges locatives
- Loyers de crédit-bail
- Entretien (locaux, matériel)
- Assurances 77 Produits financiers
- Documentation, pub, télécomm -Intérêts encaissés
63 Services Extérieurs B - (Produits exceptionnels)
- Frais bancaires
- Honoraires
- Frais d'acte et de contentieux
- Frais Divers, etc.
64 Impôts et taxes
- directs et indirects
- Droits d’enregistrement
- Autres impôts et taxes
66 Frais de personnel
- Salaires et charges sociales
- Commissions versées
67 Charges financières
- Agios et intérêts payés
68 Dotations aux amortissements
- (Charges HAO)
BENEFICE PERTE
TOTAL TOTAL
Il s'agit de répartir à l'intérieur de l'année les opérations figurant dans le compte de résultat
prévisionnel et dans le plan de financement de départ, en tenant compte pour certaines
opérations, et notamment pour les ventes de biens et de services et les achats de matières et
marchandises, des délais de règlement dont elles sont assorties. C'est-à-dire que vous allez
inscrire le montant de la recette (ou de la dépense) au moment où vous l'encaissez (ou la
décaissez) réellement et non au moment de la facturation.
Il est important, à ce niveau-là, de ne pas négliger l'incidence de la TVA sur la trésorerie (en
particulier, pour les entreprises au réel) et bien distinguer le calcul de la TVA due ou à
récupérer et le paiement de cette TVA.
Le problème posé est de savoir comment se paye ou se récupère la TVA : mois de livraison ?
Mois de paiement ? Quels sont les délais pour opérer cette récupération ou ce paiement selon
la nature de l'achat ou de la vente ?
Le "fait générateur" de la TVA est le moment où est effectuée la livraison, l'achat du bien
ou la prestation de service. Lorsque la taxe applicable aux biens acquis devient exigible, le
droit à déduction prend naissance chez le client.
Conditions de réussite :
Le plan de trésorerie doit être construit méticuleusement, il permet de mettre en évidence les
éventuelles impasses de trésorerie et de prévoir impérativement avant le démarrage de
l'activité les solutions à apporter à ce problème.
Par exemple : négocier des crédits à court terme en même temps que le crédit
d'investissement.
Budget de trésorerie
Janv Fév. Mars Avril Mai Juin Jt à déc.
1 - Solde en début de mois
Encaissements TTC
o d'exploitation
- Ventes encaissées
- Règlements clients
o hors exploitation
- Apport en capital
- Emprunts LMT contractés
- Prime (subvention)
2 - Total
Décaissements TTC
o d'exploitation
- Paiement marchandises,
approvisionnement, matières premières,
fournitures, eau, énergie,
- Autres charges externes
- Impôts, taxes et versements assimilés
- Charges de personnel
- Impôt sur les bénéfices, TVA versée,
- Charges financières
o hors activité
- Remboursement emprunts à terme
- achat d'immobilisations
3 - Total
4 - Solde 1 du mois = 2 - 3
5 - Solde fin de mois = 1 + 4
* montant à porter en TTC si l'activité n'est pas soumise à récupération de TVA ou si l'entreprise
est assujettie au régime de la franchise en base de TVA ou au régime fiscal de la micro-entreprise ;
** partie en capital du crédit remboursé (les intérêts vont dans les charges financières du compte de
résultat ;
*** le prélèvement de l'exploitant concerne une entreprise individuelle et représente le total de
l'argent qui sera prélevé en guise de rémunération par le créateur ; le dividende ne peut concerner
qu'une société, il sert à rémunérer au titre d'un exercice les associés ou les actionnaires, il faut
l'inscrire dans la colonne de l'année où il est payé ;
**** ne concerne qu'une création d'entreprise sous forme de personne morale.
Bilans prévisionnels
ACTIF PASSIF
EMPLOIS An 1 An 2 An 3 RESSOURCES An 1 An 2 An 3
* CAF : Capacité d'autofinancement (bénéfice net après impôts + dotations aux amortissements).
Nihonho KONE 01 40 45 09 92 / 07 07 99 37 27/ nihonhok@gmail.com
49
L2 ECG – 2024
CA Critique = q x p
Attention ! Si votre CA critique est supérieur au CA prévu, votre rentabilité n'est pas
assurée.
Tableau de rentabilité
Rentabilité d'exploitation
Rentabilité commerciale
Point mort
CA critique/ CA prévu
CHARGES VARIABLES ……
DR = ∑Ft (1+i)-t = I0
- Avec actualisation
n Où I0 = Investissement initial
Ft = Cash-flow dégagé par période t
VAN = ∑Ft (1+i)-t - I0 n = durée d’actualisation
1 n VAN
Ip = ∑ Ft (1+i) =
-t
I0 t=1 I0
• EXEMPLE DE CANEVAS
LA PAGE DE COUVERTURE
INTRODUCTION
O : LA FICHE DE SYNTHESE DU PROJET
I : PRÉSENTATION DU PROJET
A/ Informations sur le promoteur (CV)
1. Identité
2. Formation
3. Expériences
B/ Identification du projet
1. Identité du projet (titre et nature, localisation, forme juridique)
2. Intérêt économique et social du projet (genèse et motivation du projet)
3. Objectifs du projet (le résultat visé par le projet)
III : ÉTUDE DE MARCHÉ
A/ étude de la demande et son évolution
B/ étude de l’offre et son évolution
C/ ETUDE DE LA CONCURRENCE
1. Caractéristiques des produits ou des services
2. Sources d’approvisionnement
3. Circuit de distribution
4. Politique des prix
5. Politique de promotion
D/ détermination du marché potentiel
E/ OPPORTUNITÉS et menaces du secteur d’ACTIVITÉ
F/ POLITIQUE COMMERCIALE DU PROJET (les 4 P du projet)
II : ÉTUDE TECHNIQUE
A/ CHOIX TECHNIQUES ET LEURS JUSTIFICATION
1. Description de l’activité (en quoi va consister l’activité du projet)
2. Procédé de production (si c’est un projet de production)
3. Description des marchandises ou des matières premières
4. Outillage de production (capacité de production)
B/ PLANNING DE REALISATION (Activités, Tâches, Durée : diagramme de PERT et
diagramme de GANTT)
C/ DESCRIPTION DES INVESTISSEMENTS (moyens techniques et matériels)
D/ RESSOURCES HUMAINES (moyens humains)
1. Ressources en main d’œuvre
2. Fiches de poste
3. Organigramme (en période de démarrage et en période de croisière)
4. Programme de formation
E/ PLAN DE PRODUCTION (objectifs spécifiques de production)
IV : ÉTUDE FINANCIèRE
A/ ÉVALUATION DU PROGRAMME D’INVESTISSEMENT
1. Détermination des investissements
2. Détermination du besoin de fonds de roulement
3. Coût total du projet ou coût total des investissements
B/ PROGRAMME DE FINANCEMENT
1. Sources de financement
2. Bilan d’ouverture
C/ ÉLABORATION DES DOCUMENTS PRÉVISIONNELS
1. Évaluation des produits
2. Évaluation des charges
3. Détermination du résultat d’exploitation
4. Compte de résultats prévisionnels
5. Bilans prévisionnels
D/ ÉTUDE DE LA RENTABILITÉ
1. Rentabilité d'exploitation
2. Rentabilité commerciale
3. Rentabilité des capitaux
4. Seuil de rentabilité
5. Les critères de décision