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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE


SOCIOLOGIE
DEPARTEMENT ECONOMIE
SECOND CYCLE
PROMOTION SORTANTE

Mémoire de maîtrise ès Sciences Economiques

Présenté par : ANDRIAMANANTENA ARIMANDA Franck

Encadreur : Monsieur RAMORASOAVINA Benjamin

Date de soutenance : 30 Mars 2012

Année universitaire : 2010 /2011


REMERCIEMENTS

A l’issue de ce présent mémoire, je réitère mes vifs remerciements à :

- Notre Seigneur Dieu qui nous a permis d’accomplir ce travail ;


- Monsieur RANOVONA, Doyen de la Faculté DEGS qui nous a autorisé à préparer ce
mémoire ;
- Monsieur FANJAVA Refeno, Chef de Département Economie, qui nous a permis de
déposer notre ouvrage comme aboutissement de notre fin d’étude en 4èmeAnnées ;
- Monsieur RAMORASOAVINA Benjamin, par son encadrement ;
- Mesdames et Messieurs Les Responsables de la Direction Générale des Impôts pour
leurs conseils et informations ;
- Tous les Enseignants de la Filière Economie de la Faculté DEGS pour toutes les
connaissances qu’ils nous ont fournies durant ces quatre années d’études ;
- Toute ma famille pour leur soutien moral et financier ;
- Tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce présent mémoire

i
LISTE DES ABREVIATIONS
BAD : Banque Africaine de Développement
BIANCO : Bureau Indépendant Anti-corruption
BIT : Bureau International de Travail
CGI : Code Général des Impôts
DGE : Direction des Grandes Entreprises
DGI : Direction Générale des Impôts
DGT : Direction Générale de Trésor
EDBM: Economic Development Board of Madagascar
IBS : Impôt sur les bénéfices des sociétés
IDE : Investissement Direct Etranger
IGE : Inspection Générale de l’Etat
IPVI : Impôt sur les plus-values immobilières
IR : Impôt sur les revenus
IRNS : Impôt sur les revenus non salariaux
IRSA : Impôt sur le revenu des salariés et assimilés
IRCM : Impôt sur les revenus des capitaux mobiliers
IS : Impôt synthétique
LF : Loi des Finances
LFR : Loi des Finances Rectificatives
MAP : Madagascar Action Plan
MFB : Ministère des Finances et du Budget
PED : Pays envoie de développement
PFT : Prélèvement fiscal total
PIB : Produit Intérieur Brut
SIGFP : Système Intégré de Gestion des Finances Publiques
TST : Taxe Sur les Transactions
TUPP : Taxe Unique sur les Produits Pétroliers
TUT : Taxe Unique sur la Transaction
TVA : Taxe sur les Valeurs Ajoutées
UM : Unité Monétaire

ii
LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Résumé du système fiscal en 2006 ..................................................................................... .I


Tableau 2 : Les régimes d’entreprise franche ....................................................................................... 39
Tableau 3 : Les mesures et dispositions prises dans la LF 2008 .......................................................... 45
Tableau 4 : Évolution de la répartition des recettes de la DGI par régions de perception,
2005-08 ............................................................................................................................. 55
Tableau 5 : Impôt collecté auprès des plus importants contribuables, DGI, 2005-08 .......................... 56
Tableau 6 : Recettes des 10 principaux impôts perçus par la DGI, 2008 ............................................. 57
Tableau 7 : Recettes des 5 impôts les moins importants perçus par la DGI, 2008 ............................... 58
Tableau 8 : Evolution des plus/moins importants impôts perçus par la DGI, 2005-08 ........................ 59
Tableau 9 : Sommaire historique des recettes fiscales, DGI 2004-08 .................................................. V

iii
LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1 – Recettes perçues par la DGI, en % des recettes totales ............................................... 52


Graphique 2 – Recettes fiscales extérieures et intérieures (en % des recettes fiscales totales)............ 53
Graphique 3 – Recettes fiscales, DGI................................................................................................... 53
Graphique 4 – Recettes fiscales intérieures par régions de perception (2008), DGI............................ 54
Graphique 5 : Couverture des dépenses budgétaires : recettes en % des dépenses .............................. 60
Graphique 6 : Composition des recettes Publiques .............................................................................. 61
Graphique 7 : encours de la dette publique extérieure (en % du PIB) ................................................ 62
Graphique 8 : évolution des investissements à Madagascar (% PIB) ................................................. 64
Graphique 10 : PIB réel, taux de croissance......................................................................................... 64

iv
SOMMAIRE
Pages

REMERCIEMENTS ..................................................................................................................... i
LISTE DES ABREVIATIONS .................................................................................................. ii
LISTE DES TABLEAUX............................................................................................................. iii
LISTE DES GRAPHIQUES ....................................................................................................... iv
INTRODUCTION ..................................................................................................................... 1
PARTIE I : Analyse théorique de la fiscalité et l’évolution du système fiscal malagasy
dans le temps
Chapitre I : Partie introductive à la fiscalité ............................................................................... 3
Section 1 : Les caractéristiques de la fiscalité ....................................................................... 3
Section 2 : Les rôles de la fiscalité ........................................................................................ 10
Chapitre II : Les évolutions du système fiscal Malagasy à travers le temps............................... 15
Section 1: Typologie des impôts ........................................................................................... 15
Section 2: Le système fiscal Malagasy et ses caractéristiques .............................................. 16

PARTIE II : Les causes des réformes et la réforme fiscale de 2008


Chapitre I : Les causes des réformes fiscales............................................................................... 20
Section 1 : Caractéristiques du système fiscal malgache ...................................................... 20
Section 2 : Déficit budgétaire chronique et ralentissement des activités économiques ........ 22
Section 3 : Insuffisance des IDE à Madagascar .................................................................... 24
Section 4 : Domination des secteurs informels ..................................................................... 26
Chapitre II : La réforme fiscale de 2008 ...................................................................................... 30
Section 1 : Contexte de la réforme ........................................................................................ 30
Section 2 : Stratégie de la réforme ........................................................................................ 31
Section 3 : La réforme 2008 proprement dite : les mesures et dispositions prises ................ 33
PARTIE III : Analyse de l’efficacité de la réforme fiscale : cas de la grande réforme
fiscale de 2008
Chapitre I : Evolution de la recette fiscale................................................................................... 38
Section 1 : Pression fiscale ................................................................................................... 38
Section 2 : Recettes fiscales intérieures et de porte ............................................................... 38
Section 3 : Structure fiscale de la DGI .................................................................................. 40
Chapitre II : Concentration des recettes fiscales de la DGI ........................................................ 43
Section 1 : Polarisation autour d’un nombre limité de contribuables ................................... 43
Section 2 : Recettes fiscales intérieures et de porte ............................................................... 43
Section 3 : Indice de dispersion ............................................................................................ 45
Chapitre III : Les impacts économiques de la réforme fiscale ..................................................... 48
Section 1 : Finances publiques .............................................................................................. 48
Section 2 : Activités économiques ........................................................................................ 51

CONCLUSION ........................................................................................................................... 54
BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................................................... 57
ANNEXES ......................................................................................................................................... I
INTRODUCTION
La combinaison des régimes fiscaux avec les principaux impôts constitue le système
fiscal malagasy. Mais ce système a rencontré des réformes et évolutions. Pendant ces derniers
temps, la fiscalité fait l’objet de vives critiques de la part de tous les acteurs économiques et
durant ces vingt dernières années, le système fiscal malagasy a subi des aménagements
structurels ayant pour objectif la simplification de la fiscalité et l’abaissement de l’importance
de certains droits et taxes. Ces réformes visent aussi à rétablir la solvabilité de l’Etat par
l’augmentation des ressources.

Nous pouvons penser que lorsqu’un pays procède à une réforme fiscale, il est à la
recherche du meilleur système fiscal possible. Ce « bon » système fiscal doit permettre aux
autorités d'un pays de mettre en œuvre la politique fiscale de la façon la plus efficace. Les
caractéristiques principales d'un tel système passent par une structure fiscale optimale
permettant de générer des revenus suffisants, l'atteinte de l’efficacité économique, le respect
de l’équité, la simplicité de gestion et de conformité, le tout avec une administration fiscale
efficace et transparente. Bien évidemment, il est pratiquement impossible d’atteindre à la fois
toutes ces caractéristiques. Bien que nécessaires pour financer les activités gouvernementales,
les impôts créent généralement des distorsions dans les décisions économiques. Dans ce
contexte, le système fiscal sera considéré comme « bon » lorsqu’il permet d’atteindre les
besoins financiers d’un État tout en minimisant les impacts négatifs sur l’efficacité
économique.

Entreprendre une réforme du système fiscal d’un pays ne se résume pas simplement à
l’élaboration de modifications fiscales. En effet, ces dernières peuvent survenir plus
fréquemment et contrairement à la réforme, elles s’additionnent et s’harmonisent à la fiscalité
déjà existante. Par exemple, le budget annuel de l’État est composé de modifications fiscales
qui ne représentent pas des réformes fiscales. Lorsqu’il s’agit d’une réforme fiscale, les
changements sont plus importants, ils affectent la structure du système existant. La réforme
est l’aboutissement d’un processus complexe qui se planifie et s’organise sur une longue
période.

Les recettes fiscales constituent la principale source de revenus des Etats modernes.
La tendance mondiale à la libération des échanges entrainant le mouvement des capitaux et

1
de la main d’œuvre ainsi que la création de zones de libre-échange et d’un marché commun,
fait que les recettes douanières ont significativement perdu de leur importance au profit des
recettes domestiques. Bien entendu, la collecte de l’impôt est nécessaire au fonctionnement de
base de l’Etat et permet au gouvernement de soutenir, de promouvoir et d’orienter le
développement économique du pays. Cependant, il faut s’interroger sur les impacts de la
modification de la politique fiscale, c’est-à dire d’une fiscalité axée sur les recettes douanières
vers une fiscalité axée sur les recettes intérieures et également sur les conséquences sur les
modes d’interventions gouvernementales. De plus, la tendance économique universelle, dans
un contexte de mondialisation, semble modifier le rôle des gouvernements. Dorénavant,
l’intervention gouvernementale se limite à favoriser l’émergence de conditions optimales au
développement des acteurs économiques. Outres ces conditions optimales, l’intervention
gouvernementale doit se concentrer sur des enjeux où les intérêts de la société en général
divergent ou ne coïncident pas avec ceux du secteur privé.

Malgré les efforts à travers ces réformes, le résultat est encore décevant, le taux de
pression fiscale reste toujours faible voire régresse. Le pourcentage des recettes fiscales par
rapport au PIB tourne autour de 9% alors qu’il varie de 18% à 30% dans les autres pays à
faible revenu comparable.

Or, un système fiscal efficace peut contribuer à accélérer le processus de


développement économique, tout comme un système fiscal inefficace peut aboutir à le freiner.
Dans ce cas, par quels moyens il serait possible d’améliorer ce système fiscal pour qu’il ne
devienne un obstacle à ce processus de développement ?

Pour mieux comprendre la problématique, ce mémoire va s’articuler de manière


suivante :
Dans la première partie, il sera nécessaire de faire une analyse théorique de la fiscalité et
l’évolution du système malagasy dans le temps ; dans cette partie on va essayer de démontrer
les caractéristiques, les rôles ainsi que les types d’impôt ; la seconde partie évoquera les
causes des réformes et les réformes fiscales de 2008 ; et la dernière partie présentera
l’analyse de l’ efficacité de la réforme fiscale de 2008; dans cette dernière partie, on va
essayer de donner l’évolution et la concentration des recettes fiscales et enfin, les impacts
économiques de la réforme.

2
PARTIE I : Analyse théorique
de la fiscalité et l’évolution
du système fiscal malagasy
dans le temps
Chapitre I : Partie introductive à la fiscalité :

Il faudrait bien plus qu’un mémoire pour pouvoir appréhender toutes les facettes de la
fiscalité. Il s’agit en effet d’une matière qui est riche en théories et qui ne peut survivre que
par une évolution permanente sous la pression de la prise en considération importante de la
pratique.

La fiscalité est un des axes principaux qui intervient dans le cadre du développement
du pays et de l’économie en général. Elle engage une multitude d’acteurs dont l’organisation
fiscale elle-même. Nous n’aurons même pas le temps d’étudier en détails les rôles respectifs
des entités composant l’Administration Fiscale. Ainsi, nous allons nous focaliser dans la
première section sur les caractéristiques de la fiscalité.

Partant de la connaissance des caractéristiques de la fiscalité, nous allons tenter de


disséquer, dans la seconde section, les rôles de la fiscalité tant sociale qu’économique.

Section 1 : Les caractéristiques de la fiscalité

Les caractéristiques de la fiscalité couvrent les aspects pratiques de la fiscalité, mais


décrit également les fondements théoriques de la fiscalité. Deux points seront développés dans
ce paragraphe : premièrement, la description de la fiscalité et deuxièmement les objectifs
essentiels de la fiscalité.
1. Description de la fiscalité :
Pour mieux connaitre la fiscalité, la définition, le champ d’application et l’opération
d’établissement de l’impôt seront indispensable à examiner:

a- définitions :
L’impôt est une prestation pécuniaire qu’une collectivité publique exige, en vertu de sa
souveraineté, des personnes qui sont soumises, en vue principalement de couvrir ses besoins
financiers et sans qu’à ce paiement corresponde une contre-prestation déterminée. Les
éléments de base sont donc :
- une mesure coercitive émanant du pouvoir souverain ;
- un paiement ;
- une prestation pécuniaire inconditionnelle, c’est-à-dire sans contrepartie directe en terme de
service collectif.

3
L’impôt est prélevé selon le principe de la capacité contributive 1

La taxe fait partie des contributions causales. Elle est une contribution publique spéciale
qu’une collectivité publique exige d’un administré, soit en échange d’un service rendu ou
d’un avantage procuré à cet administré (taxe d’utilisation), soit en contrepartie d’une dépense
publique provoquée par lui (taxes administratives ou émoluments administratifs). Les
éléments de base sont donc :
- une prestation pécuniaire ;
- une prestation conditionnelle.
La taxe et les redevances d’utilisation sont des sortes de “prix publics“ prélevés selon le
principe d’équivalence, dit aussi “utilisateur-payeur“ et “pollueur-payeur“.2

La fiscalité est l’ensemble des supports juridiques qui régit tout prélèvement fiscal. Dans sa
forme, tout prélèvement fiscal ne peut se faire sans l’existence d’un support juridique qui lui
donne la légitimité.

La fiscalité désigne les ajustements des recettes de l’Etat. C’est le deuxième


instrument principal du gouvernement après la politique monétaire. Elle peut permettre de
stabiliser l’économie dans certaines circonstances. Elle constitue des mesures destinées à
influencer par des décisions contraignantes le montant, la composition et l’effet de répartition
des impôts. Elle peut être entendue comme synonyme de « système fiscal ». Elle englobe le
système de perception d’impôts et lois qui s’y rapportent3.

b- le champ d’application

- La matière imposable : élément économique qui est la source de l’impôt : revenu,


capital, bien, produit ou service ;
- La personne imposable ou contribuable, ou redevable ou encore assujetti : définie
par la loi pour chaque impôt ;
- Le fait générateur : évènement, situation ou acte qui rend le contribuable redevable
de l’impôt.
c- Opérations d’établissement de l’impôt :

1
AFF, 2008, Finances publiques en Suisse 2006, Berne, série 18
2
AFF, 2008, Finances publiques en Suisse 2006, Berne, série 18
3
AFF, 2008, Finances publiques en Suisse 2006, Berne, série 18

4
Il y a généralement trois grandes opérations effectuées par l’administration fiscale en
matière d’établissement d’impôt :

- L’assiette de l’impôt :

Pour déterminer l’assiette de l’impôt, on va procéder d’abord au choix des éléments qui
constituent la base de l’impôt puis à l’évaluation de la matière imposable.

− Les éléments de l’Assiette :


 La matière imposable : il s’agit de déterminer l’élément économique sur lequel est
assis l’impôt. Cet élément peut être :
 Terrain dans le cas de l’impôt foncier
 Revenu dans le cas de l’impôt sur le revenu
 Vente d’un produit ou des prestations de service dans le cas de la TVA
 Le fait générateur : l’existence de la matière imposable ne fait pas naître
nécessairement l’obligation de payer l’impôt, il faut qu’il y ait un fait générateur
qui peut être une opération effectuée ou une situation déterminée à laquelle est
parvenue la personne imposable.
 Pour la TVA, le fait générateur peut être la livraison d’une marchandise ou
prestation d’un service
 Pour l’impôt sur le revenu, c’est le fait de disposer du revenu de nature
salariale ou du bénéfice d’une société.
 La personne imposable : la personne imposable est définie par la loi pour chaque
impôt
 Pour l’impôt foncier, le propriétaire
 Pour les droits de succession, les héritiers
 Pour la TVA, le vendeur ou le prestataire de service
− Evaluation de la matière imposable :

L’évaluation de la matière imposable consiste à appliquer le principe d’imposition de telle


ou telle matière imposable.

Il y a différentes techniques qui permettent d’évaluer la matière imposable :

 Evaluation directe :

Il existe deux méthodes :

5
 Evaluation de la matière imposable par l’administration fiscale. Or une telle
méthode n’est jamais dépourvue d’arbitraire et se rapprocherait de l’imposition
d’office.
 Une deuxième méthode utilisée notamment pour l’impôt sur les revenus. C’est
le contribuable lui-même qui est amené à faire sa propre déclaration. Cela
implique que le contribuable soit sincère dans sa déclaration et que
l’administration dispose des moyens nécessaires pour effectuer des contrôles.
 Evaluation par voie d’indices :

Il existe deux procédés :

 On évalue les indices c’est-à dire les manifestations extérieures de richesse, et


c’est sur ces indices qu’on assoit l’impôt.
 Deuxième procédé, les indices sont utilisés pour vérifier les déclarations faites
par le contribuable.
 La méthode forfaitaire :

Il y a deux types forfait : forfait légal et forfait conventionnel

 Le forfait est dit légal quand la loi fiscale fournit à l’administration tous les
éléments qui lui permettent de déterminer le forfait et le montant de l’impôt à
payer par le contribuable.
 Le forfait est dit conventionnel lorsque la détermination de la base
d’imposition provient d’une discussion et d’une convention entre le fisc et le
contribuable.
- La liquidation de l’impôt :

La liquidation des impôts consiste à calculer le montant de la dette du contribuable. C’est


la deuxième phase de l’opération fiscale.

Elle soulève un certain nombre de question, il convient alors de distinguer deux notions
qui sont souvent confondues : le tarif et le taux : le tarif de l’impôt est défini comme
l’ensemble des règles qui déterminent les opérations à effectuer sur la valeur de la matière
imposable pour obtenir le montant de l’impôt, par contre, le taux de l’impôt est le pourcentage
du prélèvement opéré par le fisc sur un élément de la matière imposable.

6
 Le tarif spécifique et le tarif ad valorem

o Le tarif est spécifique lorsqu’il porte sur les quantités physiques c’est-à dire
exprimé en UM ou en nombre d’objet, en nombre de volume.

L’avantage essentiel de cette technique réside dans sa simplicité, en plus, il est concret
mais il n’est pas applicable lorsqu’il s’agit d’importance de différence qualité.

o Le tarif ad valorem, par contre, est basé nécessairement sur la valeur de la


matière imposable et plus particulièrement le revenu ou le capital.

 Impôt de quotité et impôt de répartition

o Dans le système de tarif de répartition, le législateur fixe d’avance non le taux


mais le produit de l’impôt c’est-à dire que pour tel ou tel impôt, on escompte
recouvrer un certain montant déjà déterminé.
o Par opposition au système d’impôt de répartition, il y a la méthode de quotité,
elle consiste pour le législateur, à fixer d’avance le taux de l’impôt. Ce système
est surtout utilisé pour les impôts sur les transactions et sur la consommation.

 Impôt proportionnel ou impôt progressif :

On entend par impôt proportionnel, un impôt dont le taux est constant. Par contre, l’impôt
progressif est un impôt dont le taux s’accroit au fur et à mesure que la quantité de matière
imposable augmente. Par exemple, les taux diffèrent au fur et à mesure que le revenu du
contribuable augmente : un revenu de 10000 UM est imposé à 10%, un revenu de 100000 UM
à 15%, celui de 1000000 UM à 20%, etc.

Il existe deux modalités en impôt progressif :

- La progressivité globale qui consiste à appliquer un seul taux pour l’ensemble de la


base d’imposition d’un contribuable. Les taux varient en fonction de l’importance des
revenus, mais pour un contribuable donné un seul taux est appliqué.
- La progressivité par tranches qui consiste à décomposer la matière imposable en
tranches. A chaque tranche s’applique un taux de plus élevé au fur et à mesure que
l’on atteint les tranches supérieures.

7
 La personnalisation de l’impôt

Une technique appliquée en matière sur le revenu. Il s’agit de considérer la situation


personnelle ou la situation familiale du contribuable dans le cadre de l’imposition.

Le type d’impôt qui est assis sur la situation personnelle du contribuable, comme l’impôt
sur le revenu, est caractérisé aussi d’impôt personnel par opposition d’impôt réel.

- Le recouvrement :

Le recouvrement consiste à faire entrer l’impôt dans les caisses du trésor, c’est-à dire que
le contribuable doit s’acquitter. En principe, le paiement est volontaire mais dans des
nombreuses hypothèses, l’administration fiscale met en œuvre de multiples opérations
destinées à faire verser par le contribuable le montant de l’impôt au Trésor public.

 Modalités de recouvrement de l’impôt :

Il y a trois modalités de recouvrement de l’impôt :

o Formule de la collecte : charger certain contribuable de réunir ou collecter les


impôts dus par leurs concitoyens, ce sont des collecteurs des impôts ;
o La formule de la ferme : elle consiste à charger un individu ou une société
privée de recouvrir l’impôt à charge pour cet individu ou société de verser une
somme forfaitaire au trésor ;
o La formule de la régie : l’administration fiscale elle-même qui se charge le
recouvrement des impôts avec ses moyens.
 Moment de recouvrement :

On distingue les droits constatés et droits au comptant.

o Droits constatés : l’impôt n’est pas liquidé et recouvré au moment de la


constatation de la matière imposable. C’est le cas de l’impôt sur les revenus :
l’impôt est réclamé individuellement au contribuable par un avis. Il y a donc un
décalage entre l’assiette et la liquidation, d’une part, et le recouvrement d’autre
part.
o Les droits au comptant : il y a « droits au comptant » quand le contribuable doit
s’acquitter de sa dette au moment où le fait générateur est porté à la

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connaissance du fisc. C’est le principe qui est appliqué en matière de
contributions indirectes (TVA, Droit d’enregistrement, Droit de douane,…)
 Les procédures de recouvrement :
o Le recouvrement en l’absence de rôle :
En l’absence de rôle, le paiement volontaire est la règle. Pour le TVA par
exemple, c’est l’entreprise ou le commerçant lui-même qui calcule le montant
à payer, qui déclare au fisc et qui verse l’impôt. L’impôt est également
recouvré par le procédé de l’apposition de timbres sur des écrits ou sur certains
objets passibles de droits indirects. Il peut être également recouvré sous la
forme d’enregistrement.
o Le recouvrement par voie de rôle :
C’est surtout le cas de l’impôt sur le revenu. La mise en recouvrement est
portée à la connaissance des contribuables par les avis d’imposition qui leur
sont adressés. Ces avis indiquent aux contribuables les bases d’imposition
retenues, le total d’impôt à acquitter, la date d’exigibilité et éventuellement la
date limite de paiement à partir de laquelle des pénalités de retard sont
appliquées. L’impôt ainsi payé est fait sous déduction des acomptes déjà
versés.

2- Les objectifs essentiels de la fiscalité :

Comme nous l’avons constaté auparavant dans la définition de la fiscalité, le prélèvement


fiscal se fait avec un support juridique qui lui donne la légitimité adéquate.

a- l’objectif de ressources publiques ; justifié par les charges de l’Etat

Parmi les charges essentielles de l’Etat, on recense notamment :

- L’offre de biens publics (des infrastructures collectives, la santé, l’éducation,…)


- La mise en place d’institutions et l’offre de régulations (BIANCO, intervention en cas
de défaillance de marché, …)
- L’offre de biens et services marchands
- La gestion des ressources naturelles (création de nouvelles réserves naturelles ou des
aires protégées,…)

L’Etat dispose de sources de financement autres que l’impôt à savoir l’emprunt public et les
dons mais l’impôt reste indispensable pour assurer la soutenabilité des finances publiques.
9
Financement par impôt permet aux impôts de jouer leur rôle traditionnel de prix des politiques
publiques offertes, car la dépense et son financement sont simultanés, la contrainte budgétaire
étant fixée.

b- L’objectif d’incitation :

L’Etat intervient en utilisant cet objectif dans les deux axes suivants:

- Une augmentation ou une diminution du taux d’imposition pour combler les


défaillances en recettes ou inciter l’investissement du secteur privé et société civile ;
- Une gestion des externalités

c- L’objectif d’équité :

Le concept de l’équité fiscale se décompose quant à lui en deux grandes préoccupations :

- Le traitement égal des contribuables aux revenus comparables, c’est-à dire équité
horizontale ;
- Le traitement différent des contribuables aux revenus différents, ou équité verticale,
souvent assurée par l’intermédiaire du volet impôt sur le revenu du système fiscal.

d- Autres objectifs :

Une cohésion politique et sociale, l’éducation, la santé, gestion des ressources naturelles,…

Section 2 : Les rôles de la fiscalité :

La fiscalité est un instrument principal de développement et de maintien des sources


financières de l’Etat. Outre l’assurance des recettes fiscales de l’Etat suffisantes, elle est
dirigée vers :

1- Le rôle économique de la fiscalité

La fiscalité réalise son rôle économique en tant qu’instrument de financement de


production des biens et services collectifs et de stabilisation macroéconomique.

En raison de ses incidences, l’impôt est aussi un moyen d’action dont l’Etat dispose
pour intervenir dans la vie économique.

10
L’interventionnisme fiscal peut poursuivre deux finalités distinctes :

 But conjoncturel :
La politique mise en œuvre consiste à majorer ou à minorer les taux de certains impôts (IRNS,
IBS, TVA) pendant une période limitée, de façon à agir soit sur les prix soit sur la
consommation ou l’investissement dont les effets se présentent comme suit :

o en cas d’inflation il y a diminution du taux de la pression fiscale


o en cas de dévaluation il y a diminution des investissements privés (baisse
d’économie)
L’augmentation de pression fiscale, PFT/PIB globale, vise à réduire les disponibilités
des citoyens ou des entreprises, en vue de diminuer la demande globale et de limiter ainsi
l’inflation ou les importations qui déséquilibrent la balance commerciale.

o PFT=prélèvement fiscal total


o PIB=produit intérieur brut
La diminution des prélèvements fiscaux permet de relancer la consommation,
l’épargne ou l’investissement et la création d’emploi favorisant ainsi la lutte contre le
chômage

 But structurel :
Il s’agit dans cette perspective d’inciter les agents économiques à modifier et à développer
leur système productif. C’est ainsi qu’on a institué des exonérations des taxes à l’exportation
DA (Droit d'Accise, par exemple : zone franche), création d’entreprise (exonération de 6
mois)

Parfois, l’on pratique un amortissement fiscal plus avantageux (amortissement


dégressif, des congés fiscaux…) Remboursement de crédit de TVA pour les exportations,
détaxation des tarifs douaniers et fiscaux.

Explicitement, pour stimuler certaines activités économiques, l’Etat peut appliquer la


politique de réduction fiscale.

1.1- la fiscalité et la relance de la consommation :

Comme dans le rôle social, en réduisant le taux d’imposition, notamment les impôts
indirects, la consommation des biens et services augmente car il y a une hausse du revenu
disponible du consommateur. En plus, cette réduction fiscale a un impact positif sur les

11
ménages puisqu’ils obtiennent une condition de vie meilleure qui, entraine une hausse de la
consommation des biens et services, pourraient satisfaire ses besoins essentiels dus à cette
partie de revenu affectée à la dépense de la santé, éducation,….

1.2- la fiscalité et la relance d’investissement

La politique de réduction fiscale affecte aussi les entreprises car elle accroitra le
niveau d’investissement grâce à la diminution du coût de production, par conséquent, une
création massive d’emplois. Mais la politique de réduction fiscale ne devrait être qu’une
politique fiscale sélective c’est-à dire réduction fiscale pour certaines activités économiques
comme l’agriculture, le transport,…

Pour certains pays, ils adoptent même le paradis fiscal pour attirer un bon nombre
d’investisseur.

1.3- la fiscalité et les finances publiques

La recette fiscale est la première ressource du budget général de l’Etat. Dans ce cas, il
faut prendre des mesures nécessaires pour améliorer le rendement fiscal d’une part ; et
d’établir une meilleure allocation des ressources pour éviter le déficit d’autre part.

Pour ce faire, la politique devrait déterminer le taux optimum d’imposition et réaliser


une ressource suffisante pour éviter l’endettement et le déficit budgétaire.

2- Rôle social de la fiscalité


Les rôles de la fiscalité sont toujours liés aux rôles de l’Etat c’est-à dire aux rôles de
l’allocation des ressources : ces rôles de l’Etat peuvent se distinguer en deux catégories, les
rôles sociaux par le biais de la fonction rédistributrice et les rôles économiques en tant
qu’instrument de financement de production des biens et services collectifs et de stabilisation
macroéconomique.

2.1- la fiscalité corrective des imperfections du marché :

En cas de défaillance de marché intérieur c’est-à dire lorsque les trois grands types
d’imperfections de marchés suivantes apparaissent : l’existence de biens publics (depuis A.
Smith), l’existence de monopôles, incluant l’existence de monopôles naturels (depuis Smith

12
également), l’existence d’externalités (depuis Pigou) 4, la fiscalité sert, dans ce cas, comme
instruments de règlementation du marché monopolistique et internalisation des externalités
négatives.

2.2- la fiscalité comme financement des dépenses publiques

Pour améliorer le niveau de vie de l’ensemble de sa population, l’Etat devrait réaliser


un développement économique et social adéquat à ce niveau de vie. Dans ce cas, il faut que
l’Etat finance ses dépenses publiques principalement par les recettes fiscales car c’est la
première ressource financière de l’Etat, et qu’un bon rendement élevé de ces recettes fiscales
sera réalisé en imposant la grande fortune et en mettant en place le système d’impôt
progressif.

En plus, une meilleure réalisation de recette fiscale permet à un pays comme


Madagascar de réduire peu à peu ses dettes extérieurs et ces déficits budgétaires.

2.3- la fiscalité rédistributrice

La progressivité de l’impôt sur le revenu vise à améliorer l’équité, mais elle renforce
également l’incitation à minimiser l’impôt dû, dans la mesure où les contribuables à haut
revenu peuvent recourir à des déductions et abattements fiscaux, notamment en cotisant à des
fonds de pension ou en acquérant un logement ou un autre bien bénéficiant d’avantages
fiscaux. De plus, même s’il ne s’agit pas encore d’un problème de grande ampleur, les
titulaires de hauts revenus peuvent avoir une plus grande propension à la mobilité en
s’établissant dans les pays où les hauts revenus sont moins fortement taxés. Si l’on maintient
des taux marginaux élevés d’imposition dans ces conditions, le système fiscal perd de son
efficience sans y gagner beaucoup en équité. Il faudrait poursuivre l’effort entrepris pour
réduire les taux marginaux d’imposition des revenus élevés tout en élargissant l’assiette par
une limitation des déductions spéciales, surtout dans les pays où la répartition des revenus
avant impôt est étroite. De fait, lorsque les possibilités de mobilité économique et sociale
s’accroissent, l’équité horizontale (les individus se trouvant dans la même situation
économique doivent acquitter un impôt d’un même montant) peut progressivement l’emporter
sur l’équité verticale (les titulaires de revenus plus élevés doivent acquitter un impôt

4
Pierre-Noël Giraud : « Initiation à l’économie », Ecole des mines de paris, 2003

13
représentant une plus forte proportion de leur revenu) en vue d’une plus grande justice
fiscale5.
 L’impôt sur la consommation : c’est l’impôt sur les biens et services supporté par les
consommateurs. En réduisant indirectement le taux d’imposition, les consommateurs
peuvent augmenter leur pouvoir d’achat mais cette réduction ne devrait pas s’appliquer à
tous les catégories des biens et services. On l’applique seulement aux produits de besoins
vitaux comme les produits alimentaires de base, la santé,… . Par contre, les biens de
luxe et les produits qui porteront une perte de bien-être social comme les cigarettes, les
tabacs, et les boissons alcooliques, ne peuvent pas faire l’objet de réduction de taux
d’imposition.
 L’impôt sur le revenu : c’est l’impôt qui frappe les revenus des contribuables, des
personnes physiques ou morales, une richesse qui se renouvelle périodiquement.
Un bon impôt progressif intègre à la fois des majorations de taux et des taux très bas,
voire des exonérations pour les petits contribuables. Le rendement de ce type d’impôt
doit s’apprécier par la manière dont la richesse est repartie dans un pays donné. Si une
bonne partie de la richesse est détenue par les gros contribuables, l’application de l’impôt
progressif entrainera un rendement plus élevé des recettes fiscales.
 L’impôt sur la fortune : c’est l’impôt qui frappe les grandes fortunes. Il permet aussi de
repartir les richesses concentrées entre les mains des personnes minoritaires et de couvrir
les dépenses publiques octroyées à la population défavorisée.

5
AFF, 2008, Finances publiques en Suisse 2006, Berne

14
Chapitre II : Les évolutions du système fiscal Malagasy à travers le temps :

Depuis les années 80, le système fiscal Malagasy ne cesse pas de subir des ajustements
et réformes pour des nombreuses raisons. Dans ce chapitre, nous allons tenter d’énumérer les
types des impôts avant de faire une constatation du système fiscal en deux grandes parties :
avant 1980 et après 1980.

Section 1: Typologie des impôts

La République de Madagascar possède une fiscalité héritée du système français et


reposant pour l’essentiel sur les administrations douanière et fiscale. Le système fiscal connaît
de grandes mutations depuis une dizaine d’années, mutations liées à l’évolution de
l’environnement économique national et international. Les objectifs visés sont la
modernisation et la rentabilisation du système et son adaptation aux réalités du pays.
En 2006, le système fiscal Malagasy comporte une vingtaine d’impôts et taxes.
Fiscalité de type déclaratif, elle tire ses ressources de trois impôts principaux: l’impôt sur le
revenu des personnes physiques, l’impôt sur le bénéfice des sociétés, et la taxe sur la valeur
ajoutée (TVA). Ces impôts rapportent environ 80% des recettes fiscales hors pétrole, compte
non tenu des recettes douanières.

Nous allons résumer les types des impôts constituant le système fiscal Malagasy dans
le tableau 1 intitulé « Résumé du système fiscal (2006) » (voir Annexe)

15
Section 2: Le système fiscal Malagasy et ses caractéristiques :

L’évolution d’un système fiscal comporte plusieurs stades de développement. Ceux-ci


dépendent du contexte économique du pays. Ainsi, le régime fiscal en vigueur évoluera en
fonction de l’évolution économique. Plus un pays est développé, plus il utilise une politique
fiscale avancée et complexe.

Le premier stade est relié aux sociétés traditionnelles. Dans ce cas-ci, les recettes fiscales
proviennent essentiellement de taxes directes comme les taxes sur le bétail, sur la production
agricole ou sur les terrains ainsi que sur les taxes de capitation. Le deuxième stade arrive avec
l'ouverture du commerce extérieur par l'introduction de droits de douane. Quant au troisième
stade de politique fiscale, il apparaît lorsque la monétisation de l'économie et la production
domestique augmentent. Dans cette dernière étape, l'importance des droits de douane et autres
éléments de la fiscalité de porte diminuent par rapport aux taxes modernes directes. Ainsi,
l’impôt sur le revenu, une taxe généralisée et payée par tous, connaît une importance accrue.
D’ailleurs, à Madagascar comme dans la plupart des pays en développement comparables,
jusqu’à tout récemment, l’importance des droits de douane nous indiquait qu’il se situait à la
transition entre la deuxième phase et la troisième phase du processus de développement fiscal.

A- le système fiscal Malagasy avant 19806 :

Avant 1980 le système fiscal Malagasy est un héritage du système fiscal français de
principales caractéristiques suivantes :

- Un système fiscal complexe, difficile à gérer, traitement lourd et parfois couteux


(système à impôts multiples comprenant plus d'une vingtaine d'impôts, droits et taxes);
- Un système fiscal rigide qui n’a pas beaucoup évolué pendant longtemps : on n’a pas
apporté aucun changement à la structure ou composition des différents types d’impôts
et taxes, une organisation de l’administration fiscale maintenue inchangée ;
- Traitement administratif : gestion et suivi lourd et parfois coûteux ;
- Notion de coût et rendement de l’impôt complètement oubliée et négligée.
- La plus grande part des recettes vient des taxes sur les transactions internationales,
notamment le droit de douane et la taxe à l’importation.

6
Francis ANDRIANARISON, Pression, Structure et Reformes fiscales a Madagascar,
Juillet 1996
16
De 1895 à 1972, on remarqué aussi qu’il un impôt de capitation c’est-à dire un impôt par
capital : les personnes imposables sont les personnes âgées de 21 ans à 65 ans, les indigènes et
autochtones.

B- le système fiscal Malagasy entre 1980 à 2008

Réformes après réformes, on a constaté l’état des lieux du système fiscal Malagasy
comme suit :

- La séparation des ordonnateurs et des comptables impliquant le recours systématique à


la procédure d’ordonnancement;
- La prépondérance du régime déclaratif, sans l’existence des structures de contrôle
correspondantes;
- L’instabilité de la politique fiscale. Les gouvernements successifs hésitent entre des
systèmes à prédominance d’impôts indirects ou d’impôts directs.
- L'administration fiscale est toujours organisée selon l'ancien système cloisonné:
Directs/Indirects/Enregistrement. Le service des douanes reste à part,
- Les droits et taxes sur les transactions internationales et particulièrement l’importation
tenaient une place prépondérante dans l’assiette fiscale.
Exemple : le droit des douanes, taxe d’importation représentent 4% du PIB avant
l’année 1995 du PIB connait une hausse de 5% du PIB de 1996 à 2000 (impôt direct +
impôt indirect : 3,5% du PIB en 1985 mais 2,5% du PIB en 2000)7
- La chute des recettes (recettes fiscales intérieures) associée à la hausse des dépenses
ont contribué largement à gonfler le déficit général de l’Etat
- La baisse graduelle des taxes à l’exportation et pour compenser cela, l’Etat a procédé à
une hausse des taxes à l’importation sur les produits pétroliers :
 Droit de douane, taxe à l’importation : accroissement régulier ;
 Hausse du TUPP ;
 Impôts directs et impôts indirects stagnes
 Taxe sur l’exportation : baisse graduelle de 7%

Madagascar n’est pas arrivé à augmenter la pression fiscale (recettes fiscales


rapportées au PIB) durant la période d’ajustement. L’évolution des recettes fiscales n’est pas

7
Francis ANDRIANARISON, Pression, Structure et Reformes fiscales a Madagascar,
Juillet 1996
17
conforme aux objectifs des programmes. Ce qui s’explique en partie par les déficiences
constatées au niveau de la conception, de l’exécution et de l’échelonnement des réformes
fiscales.

Une analyse de la structure fiscale malgache montre que les ressources fiscales
proviennent en majeure partie des importations et des échanges sur les biens et services. En
moyenne, elles représentent 65% des recettes fiscales en 84-88, et 76% en 89-95. En 1995, les
importations et les échanges de biens et services contribuent à 83% des revenus fiscaux. Cette
augmentation résulte de la hausse des droits et taxes sur les importations après la réforme de
1988. Les taxes sur les importations comprennent les droits de portes (droit de douane (DD) et
la taxe d’importation (TI)), la TUT (remplacée par la TST), et la taxe unique sur les produits
pétroliers (TUPP). Les impôts sur les biens et services qui comptent 31,6 % des recettes
fiscales en 1992 et 27,5% en 1993-95 concernent principalement la TVA et le TST. Ce sont
des taxes indirectes qui frappent le secteur de production et les échanges des biens et
services8.

L’élimination de certains droits et taxes à l’exportation, surtout la suppression des


taxes sur le café et les événements sociaux et politique des années 91-92 ont eu des incidences
sur l’ensemble des recettes fiscales. Malgré l’amélioration du système fiscal et tarifaire, les
recettes fiscales exprimées en pourcentage du PIB n’augmentent pas, demeurant aux alentours
de 8% du PIB à partir de 1990. Cette dégradation de la pression montre le faible rendement
fiscal à Madagascar.
Le manque à gagner résultant des différentes réformes pèse encore à l’Etat9.

8
Francis ANDRIANARISON, Pression, Structure et Reformes fiscales a Madagascar,
Juillet 1996
9
Francis ANDRIANARISON, Pression, Structure et Reformes fiscales a Madagascar,
Juillet 1996
18
PARTIE II : Les causes des
réformes et la réforme fiscale
de 2008
L’impôt procure à l’État les ressources dont il a besoin pour s’acquitter de ses
fonctions essentielles. Toutefois, il entraîne pour ce dernier, un ensemble de coûts directs liés
à la perception, et d’autres coûts dus à ses effets sur l’efficacité de l’affectation des ressources
et sur l’équité de la répartition du revenu. Les pouvoirs publics semblent considérer que de
l’ensemble des politiques macroéconomiques, la politique fiscale est celle qui leur appartient
en propre. En outre, l’augmentation des recettes fiscales, malgré les difficultés qu’elle risque
de présenter, est généralement plus facile à appliquer, au plan politique, que la compression
des dépenses. Cela est d’autant plus vrai qu’une part grandissante des dépenses budgétaires
doit être affectée au service de la dette et celui-ci signifie un autre coût, ce qui limite d’autant
la marge de manœuvre des pouvoirs publics. Tous ces facteurs expliquent l’importance
attachée par les pouvoirs publics aux questions fiscales et les préoccupations qu’elles
suscitent. Les réformes fiscales doivent aussi occuper l’avant-scène, le plus souvent à cause
de la nécessité croissante, pour les États, d’accroître leurs ressources. Dans le but d’améliorer
l’efficacité, l’équité, la neutralité et la faisabilité administrative (simplicité) du système fiscal,
une hausse perceptible du ratio recettes fiscales/PIB, doit être prise en compte. Ainsi, même si
les réformes fiscales ne sont pas obligatoirement motivées par une augmentation des recettes,
il semble que cela ait généralement été le cas. Toutefois, dans les pays dotés d’un système
fiscal relativement neutre et à assiette large, les recettes fiscales sont stables ; de plus, il existe
des possibilités de réduction des dépenses ; ainsi, la réforme fiscale doit mettre l’accent sur
une réduction des dépenses à cause des coûts remarquablement élevés liés à l’impôt.

Dans cette partie, nous allons voir dans le premier chapitre les causes des réformes
fiscales et dans le second chapitre la réforme fiscale de 2008.

19
Chapitre I : Les causes des réformes fiscales

L’impôt est le seul moyen pratique, pour les pouvoirs publics, d’obtenir des ressources
dont il a besoin pour offrir les produits et services publics exigés par une majorité d’entre
nous. Toutefois, la mise en place d’un système fiscal efficace et équitable n’est pas une mince
affaire, notamment pour les PED qui souhaitent réaliser leur intégration dans l’économie
internationale. Un système idéal devrait permettre à ces pays d’obtenir les recettes essentielles
dont ils ont besoin sans devoir emprunter à l’excès, décourager l’activité économique ni
s’écarter outre mesure des régimes fiscaux en vigueur dans d’autres pays.

Dans ce premier chapitre, nous allons tenter de dégager les raisons pour lesquelles
l’Etat s’engage dans cette réforme.

Section 1 : Caractéristiques du système fiscal malgache

A priori, le système fiscal malgache n’est ni plus ni moins que complexe. Sa


complexité réside dans le fait que le système fiscal en question n’est pas réellement adapté à
un pays en développement tel que le nôtre. La majorité des spécialistes dans le domaine de la
fiscalité s’accordent sur plusieurs points concernant notre système fiscal. Selon eux, le
système fiscal malgache contient la plupart des différents types d’impôts modernes.

1-1 Système comprenant de multiples impôts

En effet, nous pouvons dénombrer jusqu’à ce jour une quinzaine d’impôts10. La


catégorisation de ces différents types d’impôts et taxes se fait comme suit, à savoir : les
impôts sur les revenus et assimilés, les impôts indirects et les autres droits et taxes. Ainsi nous
allons citer succinctement les différents types d’impôts inclus dans cette catégorisation.

a- Impôts directs
Ces impôts comprennent l’impôt sur les revenus : Impôt sur les bénéfices des sociétés
(IBS) et l’impôt général sur les revenus (IR), l’impôt synthétique (IS), l’impôt sur les revenus
salariaux et assimilés (IRSA), puis l’impôt sur les revenus de capitaux mobiliers (IRCM) et
enfin l’impôt sur les plus values immobilières (IPVI). Cet ensemble d’impôt constitue la
majorité de ce que nous qualifions d’impôts directs. A noter que l’impôt direct est un
prélèvement fiscal qui reste définitivement à la charge de l’individu. A l’opposé, l’impôt

10
Code général des impôts (CGI) suivant la loi des finances de 2011
20
indirect est un prélèvement fiscal pour lequel le contribuable répercute sur autrui la charge
qu’il a subie.

b- Impôts indirects
Les impôts indirects sont constitués par la fameuse taxe sur la valeur ajoutée, les
droits d’accises, ainsi que les droits et taxes divers comprenant les prélèvements sur les
produits alcooliques et alcoolisés et les prélèvements sur les produits des jeux. Ensuite, la
dernière catégorie d’impôts, les autres droits et taxes, comprend le reste des différents types
d’impôts, entre autre les taxes de consommation, les redevances sur produits, les taxes sur
produits pétroliers, les taxes sur les assurances…

c- Autres droits et taxes


Cette dernière classification inclut les prélèvements pécuniaires suivants : les droits
d’enregistrement des actes et mutations d’une part à titre gratuit et d’autre part à titre onéreux,
puis les droits de timbres et assimilés, ensuite les taxes sur les contrats d’assurances et enfin
les impôts fonciers incluant l’impôt foncier sur le terrain et l’impôt foncier sur la propriété
bâtie.

Certes, le constat est que le système fiscal malgache possède à peu près la plupart des
impôts modernes existants dans le monde. Cependant, parmi ces impôts, il y en a qui
procurent des niveaux de recettes fiscales qui sont très en dessous des prévisions alors que
leurs traitements ont été coûteux. Ce genre d’impôt n’est donc réellement pas profitable à
l’administration fiscale, mais plutôt anti-économique.

En outre, Madagascar est un pays en développement constitué de 20 millions


d’habitants dont une grande majorité paysanne. Le paradoxe dans ce cas là réside dans le fait
que, le système fiscal malgache ne tient compte dans une moindre mesure, voire, pas du tout
de cette majorité écrasante.

1-2 Lourdeur administrative

Comme la majorité des systèmes fiscaux des pays en développement, la lourdeur


administrative est un trait qui caractérise celui de Madagascar. Plus précisément, cette
lourdeur tient principalement du fait que le principe de séparation de l’ordonnateur et du
comptable public implique systématiquement une procédure d’ordonnancement.

21
1-3 Prépondérance du régime déclaratif

A Madagascar, le système de déclaration des impôts est dans la plupart des cas, un
système de déclaration contrôlée. Le contribuable remplit sa déclaration d’impôts lui-même,
ou appelle à l’intervention d’un spécialiste en fiscalité. Après qu’il ait rempli sa déclaration,
l’administration fiscale procède à la vérification de la dite déclaration d’impôts. Ce mode de
déclaration comporte autant d’avantages que d’inconvénients. Seulement, le fait est que les
contribuables ont encore une marge de manœuvre pour procéder à une évasion fiscale car les
systèmes de contrôle ne sont pas réellement adaptés à ce genre de système de déclaration.

Section 2 : Déficit budgétaire chronique et ralentissement des activités


économiques :

Depuis 1999, le déficit budgétaire devient chronique, et toutes les activités


économiques commencent à se dégrader petit à petit. Parfois, on remarque un déficit
commercial très aigu qui s’étend sur plusieurs années. Dans cette section, nous allons voir les
détails.
2.1- Déficit budgétaire malagasy :

La recette fiscale malagasy a connu une fluctuation annuelle de 1999 à 2006, donc les
recettes totales de l’Etat elles-mêmes qui sont instables. De l’autre côté, on constate une
augmentation incessante des dépenses ce qui entraîne une intensification du déficit
budgétaire.

Face à ce déficit, l’Etat a fait une révision à la hausse du budget. L’objectif de cette
révision est de contribuer, aux côtés des bailleurs, à la consolidation et à la sécurisation des
recettes budgétaires de l’Etat.

Une réhabilitation de l’administration fiscale et douanière a été mise en place pour


pouvoir atteindre cet objectif :

- Un appui sur la réhabilitation de l’administration des douanes avec l’installation du


système SYDONIA ++ pour une amélioration de la qualité du service de la douane
ainsi que par le développement et la mise en place d’un standard de services dans les
bureaux des douanes exploitant ce logiciel.
- Du côté de l’administration fiscale, on constate un soutien à la conception et au suivi
d’une politique de redressement de la DGI.
22
2.2- Les activités économiques :

En 2005, l’économie Malagasy a connu un ralentissement d’activité se soldant par une


performance insuffisante. Dès lors, le PIB par habitant est resté faible. La hausse de prix à la
consommation, très forte en 2004, a ralenti mais est restée encore élevée. L’épargne intérieure
a subi une baisse importante.

2.2.1. Le PIB11 :

En 2005, l’expansion de l’activité économique s’est tassée, tombant à 4,6%, après une
progression de 5,3% en 2004. Le PIB réel n’a dépassé que de 1,8 point la croissance
démographique contre 2,5 points un an auparavant. Le revenu par habitant a également connu
une augmentation moindre de 2,4% en 2004 à 1,7% en 2005. Le repli de la croissance en
2005 a résulté du léger ralentissement de la demande intérieure conjugué à la détérioration des
termes de l’échange.

Pour l’année 2006, il a été marqué par une croissance légèrement supérieure à celle de
l’année précédente. En effet, la croissance du PIB s’est établie à 4,9% après 4,6% en 2005.

2.2.2. La balance des paiements :

En 2005, la balance courante s’est soldée par un déficit de 394,9 millions de DTS contre
311,0 millions de DTS en 2004, représentant respectivement 10,5 % et 11,5 % du PIB
nominal. Cette situation est essentiellement due à l’aggravation du déficit commercial qui est
passé de 294,5 millions de DTS en 2004 à 398,1 millions de DTS en 2005. Néanmoins, les
réserves officielles de la banque centrale ont augmenté de 6,9 millions de DTS, grâce à
l’importance des aides extérieures12.

Contrairement à la tendance observée au cours de ces dernières années, au cours


desquelles il a été constaté un déficit croissant de la balance courante, l’année 2006 a été
caractérisée par un redressement du solde courant extérieur. En effet, le déficit courant de la
balance des paiements a été ramené à 328,6 millions de DTS contre 370,9 millions de DTS en
2005.13

11
Rapport annuel de la banque centrale de Madagascar -2005-
12
Rapport annuel de la banque centrale de Madagascar -2005-
13
Rapport annuel de la banque centrale de Madagascar -2006-
23
a- Les importations 14

Par rapport à l’année 2004, les importations ont légèrement baissé de 3,3 % en termes de
valeur, de 1133,6 millions de DTS à 1096,4 millions de DTS en 2005. Cette baisse est liée au
ralentissement des importations des biens d’équipement de 5,9 %, des biens du « Autres
Régimes Douaniers » de 15,2 % et des importations des entreprises de la « zone Franche » de
25,6 %, bien que les prix moyens unitaires aient été en hausse d’au-moins 13 %. En termes de
volume, celle-ci ont chuté respectivement de 16,8 %, de 20,2 %, de 42,7 % et de 35.3 %. Ce
recul des importations a été en partie imputable à la levée de la détaxation à fin septembre
2005.

En ce qui concerne l’année 2006, les importations ont connu une augmentation nominale
de 5,3 % passant de 981,7 millions de DTS en 2005 à 1034,0 millions de DTS. En 2006

b- Les exportations 15:

Les exportations des biens ont également diminué, mais à un rythme largement supérieur
à celui des importations : 669,1 millions de DTS en 2004, contre 533,9 millions en 2005, soit
une chute de plus de 20 % en valeur. Cet essoufflement des exportations de biens provient de
l’effondrement des prix de la vanille, de la faible performance des exportations de crevettes et
du démantèlement de l’accord multifibre qui a eu un impact négatif sur l’activité des
entreprises. En définitive, entre 2004 et 2005, le déficit de la balance commerciale s’est
aggravé de plus de 100 millions de DTS.

Section 3 : Insuffisance des IDE à Madagascar :

Comme tout autre pays en développement, Madagascar a connu un nombre d’IDE


insuffisant pour contribuer à son processus de développement.

3.1- Le rôle de l’IDE dans le développement du pays


On dit souvent que l’investissement est un facteur majeur pour le développement et
l’épanouissement d’un pays car lorsque le taux d’investissement diminue, le taux de
croissance diminue aussi (baisse de l’activité économique, peu ou pas de création d’emplois,
baisse de la consommation).

14
Rapport annuel de la Banque Centrale de Madagascar -2006-
15
Rapport annuel de la Banque Centrale de Madagascar -2006-
24
D’après les données du MFB, il y a un épanouissement du taux d’investissement à
Madagascar en 2007. Ce taux d’investissement passe de 24% du PIB en 2004 à 31,1% en
2007. En fait, ce taux d’investissement est autour de 20% de son PIB dans les pays en
développement.16

Pourtant ce taux d’investissement est encore insuffisant pour atteindre une efficacité
économique.

Pour promouvoir donc les IDE et pour améliorer le climat de l’environnement des affaires
à Madagascar, des réformes fiscales ont été entreprises pour résoudre ces problèmes.
L’objectif principal de cette réforme est d’attirer un grand nombre d’investisseurs tout en
promouvant le développement des entreprises locales, surtout assurer l’entrée des recettes aux
administrations fiscales.

3.2- Les autres facteurs à considérer pour attirer les IDE :


Pur attirer le maximum d’investisseurs, nombreuses sont les conditions qu’il faut remplir :

 Il faut que l’environnement macroéconomique soit sain et stable : la première


condition pour investir ;
 Le niveau de qualification des mains d’œuvres :
 Le coût des matières premières
 Le coût de l’énergie électrique
3.3- Régime fiscal des entreprises franches
La loi n°89-027 du 29 décembre 1989 relative au régime de zone franche industrielle à
Madagascar s’applique aux investissements réalisés pour des activités tournées vers
l’exportation : 95% de la production doit être exportée, la différence pouvant être écoulée sur
le marché local après autorisation délivrée par le Ministère des Finances. Le statut franc
concède plusieurs avantages à l'investisseur, notamment un système fiscal réduit :

Impôt sur les bénéfices : exonération totale d'impôts sur les bénéfices pendant une période
variant de 2 à 15 ans et un taux IBS fixe de 10 % pour les années suivantes (un taux trop
faible et cela devrait être de 3 à 5 ans. Pourtant, les entreprises industrielles en zone franche
réalisent de superbénéfice pour l’exportation de 95% de leur production (notamment textile)
aux Etats unis, au japon, ou accessoirement en Europe)

16
Rapport de la Banque Mondiale – 2008-
25
Impôt sur les revenus des capitaux mobiliers (IRCM) :

- Imposition sur les dividendes distribués au taux de 10% (taux de droit commun de
25%) ;

- Exonération de tous droits et taxes à l’exportation sur les biens et services exportés ;
- Franchise des droits à l’importation et du droit d’accises sur la totalité des
Importations ;
- Régime de zone franche est soumis à la TVA de 20% sur les achats et les importations
mais ouvre droit au remboursement de cette taxe. ;
- Libre accès aux devises et liberté de transfert ;
- Assouplissement des réglementations en matière d'emploi, de visa et de change ;
- Impôt sur le salaire des expatriés payé par les entreprises franches est limité à 35% de
la base imposable et les transferts sont libres.
Tableau 2: Les régimes d’entreprise franche

Exonérations de l’IBS pour le régime d’entreprise franche


Les secteurs exonérés La durée de l’exonération
Les entreprises de services
Les entreprises industrielles de transformation et les 3 premiers exercices
entreprises de productions intensives de base
Les entreprises chargées de travaux d’aménagement, de 15 ans
construction de Zones Franches Industrielles (ZFI)
Les entreprises de gestion et de promotion des ZFI 15 ans
(Source : La fiscalité de l’entreprise à Madagascar– Actualisation Octobre 2005 - ©
MINEFI -DREE/TRÉSOR)

Les régimes fiscaux sont classés par types d’impôts. La combinaison de ces derniers
avec les principaux impôts constitue le système fiscal malgache. Mais ce système a rencontré
des réformes et évolutions. C’est ce que nous allons essayer de développer dans Les
constatations récentes de la fiscalité à Madagascar.

Section 4 : Domination des secteurs informels :

Tout comme les pays en développement, Madagascar a connu une montée incessante
de nombre des activités informelles consécutivement à la crise politico-économique
chronique. Les secteurs informels deviennent dominants alors que l’évasion fiscale devient de
26
plus en plus fréquente, par conséquent, la recette fiscale se dégrade et donc une diminution ou
érosion de recette budgétaire de l’Etat. Dans cette section nous allons donc montrer
l’importance des secteurs informels.

4.1- Définition du secteur informel:

Depuis son apparition au début des années 70 dans le lexique des économistes
s’intéressant aux questions de développement, le terme « secteur informel » a longtemps posé
problème. Bien qu’il ait donné lieu à une véritable pléthore d’études thématiques, ni le
concept théorique de secteur informel, ni les définitions opérationnelles mises en œuvre pour
l’appréhender statistiquement n’ont fait l’objet d’un véritable consensus. Cette confusion a
même conduit certains auteurs à en rejeter la pertinence scientifique.

Cependant, la situation s’est notablement clarifiée au début des années 90, avec l’adoption
par deux organismes internationaux de référence, le BIT et le bureau des statistiques des
Nations Unies, de résolution visant à la fois à définir le secteur informel, à l’intégrer dans un
cadre cohérent : celui du nouveau Système de Comptabilité Nationale, et à en permettre la
mesure concrète.

Le secteur informel peut être décrit comme un ensemble d’unités produisant des biens
ou des services en vue principalement de créer des emplois et des revenus pour les personnes
concernées. Les unités de production du secteur informel (UPI) présentent les caractéristiques
particulières des entreprises individuelles (le propriétaire est totalement responsable des
obligations financières et non financières entreprises par l’UPI). Elles opèrent à petite échelle,
avec un faible niveau d’organisation, et avec peu de division entre le travail et le capital en
tant que facteurs de production. Elles ne sont pas nécessairement réalisées avec l’intention
délibérée de se soustraire aux réglementations publiques (impôts, cotisations sociales,
législation du travail,…), même si la plupart d’entre elles ne sont pas dûment enregistrées.
D’un point de vue opérationnel, les UPI peuvent être définies, compte tenu des circonstances
nationales, selon un ou plusieurs des critères suivants :

- Taille des unités inférieures à un niveau déterminé d’emploi ;


- Non enregistrement de l’unité ou des salariés.
Il ne faut pas confondre le secteur informel avec l’ensemble de l’économie non
enregistrée. Il mérite d’être distingué de l’économie souterraine et des activités illicites, car

27
ces trois dimensions relèvent de logiques économiques différentes, impliquent différents types
d’acteurs, et des méthodes de mesures propres à chacune.

La définition du secteur informel adoptée à Madagascar est « l’ensemble des unités de


production non constituées en société qui ne possèdent pas de numéro statistique
(actuellement NIF) et/ou ne tiennent pas de comptabilité écrite formelle »17. Parmi les critères
proposés par le BIT, celui du non enregistrement administratif a été préféré à celui de la taille.
En dehors de raisons d’ordre général, cette définition s’imposait naturellement à Madagascar
en vertu de l’impératif d’exhaustivité de couverture de l’activité économique. De plus,
l’obtention d’un numéro statistique constitue la première étape sur la voie de la légalisation
d’une unité économique. Elle est obligatoire pour toutes.

4.2- Les raisons de choix à l’informel


Plusieurs raisons ont poussé les personnes à choisir d’effectuer des activités informelles,
notamment :

- Lourdeur et complexité des procédures y afférentes ceux qui incitent l’évasion fiscale ;
- La totalité des impôts versés à l’Etat est une proportion très considérable des revenus.
Par contre, la contrepartie de ces impôts est minime par rapport aux montants versés.
Mieux vaut tout de même remarquer que le taux de recouvrement fiscal dépend de
l’incivisme fiscal.

4.3- Le but de la fiscalisation du secteur informel :


Il convient tout d’abord de considérer que l’impôt constitue de très loin la première
ressource financière de l’Etat, gage de sa souveraineté. De plus, la pression fiscale de
Madagascar est largement faible par à d’autres pays africains, en fait parmi les taux les plus
faible du monde, c’est-à dire ne représentant que 10% du PIB tandis que pour les pays
développés, le taux de pression fiscale est aux alentours de 50% à cause de l’importance de la
cotisation sociale.

Non seulement, le taux de pression fiscale est notoirement insuffisant, mais en plus,
Madagascar est engagé dans un processus de transition fiscale qui aura pour effet de réduire la
base imposable actuelle. Celle-ci repose principalement sur la défiscalisation de certains
activités à savoir : les transactions internationales, dans le but d’intégrer dans l’économie

17
Cette définition a été tirée de la définition du « secteur informel » de la BIT
28
mondiale ; la suppression des taxes sur les exportations et les importations de certains
produits et enfin une mesure défiscalisation des entreprises franches pour promouvoir les IDE.

Dans ces conditions, la fiscalisation du secteur informel est une nécessité. En fait, le
problème fiscal se pose aussi bien pour le secteur informel que pour l’agriculture de type
familiale. En effet, si l’on ajoute au secteur informel l’agriculture familiale, c’est près de la
moitié du PIB qui se trouve massivement sous – fiscalisé.

Le manque à gagner potentiel est donc loin d’être négligeable. Il ne s’agit pas tant d’une
question d’équité, puisque informels comme agriculteurs forment le gros bataillon des
pauvres à Madagascar, qu’une question de civisme. En effet, comment légitimer l’impôt à
Madagascar quand plus de 90% de la population (soit la part de ces deux secteurs dans le total
des emplois du pays) n’y contribuent pas ? Pour mettre en œuvre une politique publique
ambitieuse et pour que l’Etat puisse asseoir sa crédibilité, il est nécessaire que l’ensemble des
citoyens participe à l’effort fiscal de la Nation.

Nous pourrons être amenés à nous demander quels avantages pourraient retirer les
opérateurs informels du fait du projet de l’Etat de les fiscaliser. En théorie, ces avantages sont
de deux ordres : d’une part, les recettes publiques sont supposées bénéficier à l’ensemble de la
Nation en permettant à l’Etat d’administrer le pays (police, justice, cadre réglementaire,…), et
de fournir un certain nombre de biens publics nécessaires au développement (infrastructure,
santé, éducation,…) ; d’autre part, la légalisation des activités informelles, dont le respect de
la législation fiscale est un élément essentiel, est censée réduire leur coûts de transaction. Etre
en règle avec l’Etat réduit la probabilité de contrôle et de harcèlement de la part des agents
publics (amendes, corruption, fermeture,…). Mais c’est aussi une condition préalable pour
bénéficier d’un certain nombre de services aux entreprises (publiques et privées) comme
l’accès aux marchés publics, aux grossistes, aux importations, aux institutions de crédit, aux
programmes de promotion,…. En réalité, étant donné l’inadéquation des instruments des
services existants aux besoins de micro – entreprises à Madagascar, il est possible que la
fiscalisation du secteur informel ne soit pour lui qu’un coût supplémentaire, sans contre partie
tangible. Ainsi par exemple, rendre accessible le crédit bancaire aux opérateurs informels
régularisés ne garantit en rien que ces derniers y auront recours si les taux d’intérêt ou les
montants minima sont trop élevés, si les cautions exigées ne peuvent pas être apportées,….

29
Chapitre II : La réforme fiscale de 2008

Plusieurs raisons ont poussé le Gouvernement Malagasy à entamer la réforme fiscale.


Outre la professionnalisation de chaque intervenant pour une meilleure convergence des
actions en vue d’augmenter significativement le niveau des recettes, l’administration fiscale
relève le défi de montrer l’exemple quant à la réalisation d’un véritable saut qualitatif, dans un
délai relativement court avec des résultats impactant sur les indicateurs du MAP.
Ce chapitre :

- Explicite brièvement le contexte de la réforme;


- Énonce les engagements de la DGI et la stratégie de réformes pour y répondre;
- Définit l’approche de gestion de la réforme : les mesures et dispositions à prendre

Section 1 : Contexte de la réforme


Des progrès ont été accomplis au cours des dernières années pour améliorer la
législation et l’administration fiscale. Toutefois, les actions menées jusqu’à présent ont été le
plus souvent éparses et pas toujours lisibles. Sur la base de l’expérience et des acquis, une
impulsion marquée pour les réformes se révèle nécessaire compte tenu des attentes des
usagers et des objectifs du MAP, notamment s’agissant de l’accroissement des recettes
fiscales.

A- Le contexte qui prévaut actuellement prête à opportunité pour une


réelle augmentation des ressources.
Une croissance stable, quoi qu’encore faible, hormis le taux réel d’inflation assez
élevé (dû à la perte de valeur de l’Ariary début 2005 et au renchérissement des cours
mondiaux des produits pétroliers) malgré une politique monétaire assez rigoureuse.
Néanmoins, le taux de pression fiscale (TPF) reste étonnement bas, pour un pays comme
Madagascar, en comparaison des autres pays d’Afrique subsaharienne, à système économique
similaire.

B- L’administration fiscale continue de faire face à des difficultés


importantes pour répondre aux objectifs d’amélioration des recettes et
moderniser ses opérations.
Une politique fiscale instable et peu lisible, résultant en un système fiscal complexe :

30
 une fiscalité ne jouant pas son rôle de principal levier de la politique socio-
économique du Gouvernement, en conformité avec la « Vision, Madagascar
naturellement » ;
 un manque de visibilité pour l’évolution future de la fiscalité en général et en
particulier sur les secteurs stratégiques définis par le MAP (Mines, Tourisme,
Agriculture) ;
 un droit fiscal instable, pas assez sécurisé et ne renforçant pas l'attractivité de
Madagascar pour les investissements directs internationaux.
 Par ailleurs, malgré les progrès accomplis, l’administration fiscale se caractérise
encore par :
- une structure organisationnelle prenant insuffisamment en compte les diverses
catégories de contribuables et une affectation non rationnelle des moyens, ne prenant
pas en compte l’objectif primordial d’adaptation des moyens aux enjeux ;
- des procédures obsolètes, héritage du passé, dont certaines gagneraient beaucoup à
plus de lisibilité et de simplicité d’application ;
- l’absence de culture de services attendue par le secteur privé, et de culture de résultat
caractérisant une administration moderne, et une insuffisance en matière de communication ;

 une faiblesse de gestion des dossiers fiscaux des principaux contributeurs et une
application différenciée de procédures standardisées, source d’arbitraire ;
 une absence d’appui aux collectivités pour asseoir et collecter les impôts locaux.

Enfin, la faible mobilisation des agents de l’administration fiscale, s’explique en partie par :

 une faiblesse de l’encadrement des services opérationnels, méconnaissant les principes


d’animation et de suivi des services, et l’absence de culture de résultats/performances ;
 un manque de motivation, en l’absence de politique de gestion des ressources
humaines.

Section 2 : Stratégie de la réforme

Au constat des difficultés structurelles et organisationnelles en matière de collecte des


recettes fiscales intérieures enregistrées au cours des années précédentes, le Gouvernement est
déterminé à mettre en œuvre une réforme du système fiscal et de l’administration fiscale

31
A- Engagement de l’Administration Fiscale(DGI) :

1- Contribuer à la définition claire d’une politique fiscale tenant compte de la


conjoncture économique nationale et des aspects économiques ;
2- Renforcer l’attractivité de Madagascar, dans le cadre des initiatives d’intégration
régionale et favorisant le climat d’investissement à Madagascar (en collaboration avec
« l’EDBM »)
3- Développer des meilleurs services pour les contribuables en « toute transparence »,
promouvoir « la bonne gouvernance », faciliter l’accès à l’Administration Fiscale,
former, responsabiliser, motiver des agents de contrôle pour « lutter contre la
corruption (en collaboration avec BIANCO).
B- Stratégie de modernisation de l’Administration Fiscale :
1- Mise en œuvre des mesures appropriées immédiates pour renforcer les opérations
fiscales et sécuriser les recettes ;
2- Réformer/ réviser la législation fiscale ;
3- Renforcer et moderniser les structures de la DGI ;
4- Moderniser les systèmes et procédures de gestion, suivi et recouvrement ;
5- Développer, former, mobiliser les ressources humaines nécessaires (nombre d’effectif
suffisant, responsables, préalablement formés et recyclés chaque fois que nécessaire).
C- Plan d’action pour la mise en œuvre de la réforme 2008 :
- Mise en place d’une équipe au niveau du DGI, constituée de cadres (contrôleurs et
inspecteurs des impôts), pour finaliser les préparations/ préparatifs et lancer la réforme
(sous l’autorité d’un chef de projet)
- Création d’un « comité de pilotage » dont les membres comprennent :
• Des opérateurs, agents et acteurs économiques : GEM
• Des partenaires de l’Etat en matière de développement
• Des membres de la société civile.
- Rôle/ Mission du comité :
• Valider la stratégie et les orientations des réformes envisagées
• Fournir la direction stratégique et évaluer la bonne exécution du plan
d’action : Annuellement ou pluriannuel : moyen terme : 3 ans

32
Section 3 : La réforme 2008 proprement dite : les mesures et dispositions
prises :
Des mesures et dispositions ont été adoptées dans la LF 2008 pour mettre en œuvre la
réforme fiscale, elles ont été résumées dans le tableau ci-dessous.
Tableau 3 : Les mesures et dispositions prises dans la LF 2008

TYPES ou CATEGORIE
DISPOSITIONS 2008
D’IMPOT/ TAXES
Fusion de l’impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS) et impôt sur les revenus non
salariaux (IRNS) en impôt unique : impôt sur les revenus (IR)
 Personnes imposables : les personnes morales et les personnes physiques
ayant un chiffre d’affaires (CA) annuel supérieur ou égal à Ar 20 000 000
 Régime d’imposition : bénéfice réel
• Régime du réel CA supérieur à Ar 200 000 000
IBS et IRNS • Régime du réel simplifié CA entre Ar 20 000 000 et Ar 200 000 000
 Taux de l’impôt: 25%
 Echéance : avant le 15 mai de l’année suivante pour l’exercice clôturé au
31/12/N ; avant le 15 Novembre pour l’exercice clôturé au 30 juin.
 Autres :
• Suppression de la majoration de 25% par la LFR 2008
• Réduction d’impôt pour personne à charge : Ar 2400 par an
 Personnes imposables : personne réalisant un CA inférieur à Ar 20 000 000
 Taux : 6%
 Régime d’imposition : base fixée forfaitairement par l’administration.
IMPOT SYNTHETIQUE
LFR 2008 : système déclaratif
 Autres : IS, perçu au titre du Budget général de l’Etat et dont le produit est
destiné aux Régions, à raison de 40 p cent, et aux Communes à raison de 60
pour cent.
 Personnes imposables : tous salariés
 Barème :
• Jusqu’à Ar 100 000……………….Ar 200
IMPOT SUR LES • Jusqu’à Ar 140 000…….................Ar 500
REVENUS SALARIAUX ET • Jusqu’à Ar 160 000……………….Ar 2 000
ASSIMILES (IRSA) • Jusqu’à Ar 180 000……………….Ar 4 000
• Tranche supérieure à Ar 180 000….. 25%
 Autres :
- avantages en nature

33
• Evaluation véhicule automobile: 30p. 100 de la totalité des dépenses
mensuelles ou trimestrielles réelles exposées par l’entreprise pour l’assurance,
l’amortissement, le carburant, l’entretien et la réparation du véhicule.
• Evaluation des autres avantages en fonction de la valeur réelle de tous les
éléments concédés mensuellement par l’employeur à chaque bénéficiaire
• pour les autres avantages, 3p. 100 de la valeur réelle de tous les éléments
concédés mensuellement par l’employeur à chaque bénéficiaire
- Réduction d’impôt pour personne à charge : Ar 200 par mois
IMPOTS SUR LES  Personnes imposables : sociétés civiles, sociétés commerciales et associations
REVENUS DES  Taux : 25 %
CAPITAUX MOBILIERS  Autres : suppression de l’IRCM sur les dividendes des personnes physiques
(IRCM)
 Personnes imposables : L’impôt sur les plus-values est dû par toute personne
IMPOT SUR LES PLUS physique lors de la cession à titre onéreux de biens immobiliers.
VALUES IMMOBILIERES  Taux : 25% (harmonisation des taux de l’IR)
(IPVI)  Autres : mise à jour du coefficient de revalorisation appliquée au prix de
revient.
Suppression de la TFT et insertion des dispositions dans les impositions des revenus
TAXE FORFAITAIRE SUR
des personnes non résidentes à l’IR
LES TRANSFERTS

Taxe de publicité foncière


Abrogée
Taxe additionnelle
Abrogée
Partage
Droit fixe de Ar 10 000 par copartageant

Acquisitions d immeubles
DROITS Acquisition d’immeubles à vocation agricole exonérée du droit de vente
D’ENREGISTREMENT ET Actes de sociétés
DE TIMBRE Droit d’apport
 Taux unique de 0,5%

Mutation par décès et donation

 Ligne directe et entre époux………Ar 10 000


 Entre frères et sœurs………………Ar 20 000
neveux et nièces
 Entre parents au-delà du……………Ar 40 000

34
3ème degré et entre non parents
Droit de préemption
Pendant un délai de six mois à compter du jour de l’enregistrement de l’acte,
l’Administration des Impôts peut exercer au profit de l’Etat un droit de préemption sur
les immeubles
TAXE SUR LES Abrogée
VEHICULES DES
TOURISMES DE
SOCIETES
 Echéance au 15 juin de chaque année
 Création Taxe annexe sur les Contrats d’Assurance pour les véhicules
TAXE SUR LES
CONTRATS particulières non affectées au transport public ou n’appartenant pas à des
D’ASSURANCE personnes morales :
• Taux : 10% même base que la taxe sur le contrat d’assurance
Produits soumis au DA :
Réduction des produits soumis au DA :
- boissons alcooliques,
- tabacs et succédanés de tabacs, fabriqués ; tabacs homogénéisés ou reconstitués,
cigare
- communication par téléphonie (mobile et fixe)
DROIT D’ACCISES (DA) Limitation du champ d’application de l’acquit à caution :
- Les produits taxables entrant comme matières premières ne bénéficient plus de
l’acquit à caution
- Taxation en cascade
Achat des produits soumis au DA : autorisation préalable de DGI
Recouvrement par l’Administration fiscale du DA sur produits fabriqués
localement ou importés

- Classification des produits de jeux suivant leur affectation


DROITS ET TAXES
- Fusion du prélèvement sur les produits des jeux et du prélèvement spécial en
DIVERS
prélèvement sur les produits des jeux au taux de 30% libératoire de la TVA
- Suppression de droit de timbre
Seuil d’assujettissement à la TVA
Rehaussement du seuil à : Ar 200 000 000 avec option d’assujettissement pour les
TAXE SUR LA VALEUR contribuables avec CA annuel hors taxe entre Ar 20 000 000 à Ar 200 000 000
AJOUTEE (TVA) Taux
20%

35
Echéance

Déclaration mensuelle dans les 15 premiers jours du mois suivant la période

PRODUITS ET OPERATIONS EXONERES

LF 2008
- les droits d’adhésion et cotisation des membres des centres de gestion pendant
leurs 3 premières années d’existence
- les produits des actions destinés à la formation ou à l’information des adhérents
dispensés par les centres de gestion
- les intérêts perçus sur les dépôts et crédits alloués aux institutions de micro
finances
LFR 2008
- l’importation et la vente de riz et paddy
- l’importation et la vente de pétrole lampant

REGIME DES DEDUCTIONS


- déduction de la TVA sur acquisition des biens objet du crédit bail par le crédit
bailleur
- déduction de la TVA lors de règlement des loyers par le crédit preneur pour les
biens non exclus
- déduction en intégralité des TVA afférentes aux produits pétroliers utilisés dans
les fermes d’aquaculture
- TVA sur investissements déductible immédiatement avec autorisation du DGE
TAXE SUR LES Abrogée
TRANSACTIONS
TAXE Abrogée
PROFESSIONNELLE
IMPOT FONCIER SUR LA  Transfert total à la Commune de la gestion de l’IFPB (assiette, recouvrement)
PROPRIETE BATIE  Rehaussement du taux 5% et 10%
TAXE ANNEXE SUR LA Abrogée
PROPRITE BATIE

36
 2 catégories :
- 1ère catégorie : licence de vente en gros de toutes les boissons alcooliques
IMPOT DE LICENCE SUR - 2ème catégorie : licence de vente au détail, à emporter ou à consommer sur place,
LES ALCOOLS ET de toutes les boissons alcooliques
PRODUITS
ALCOOLIQUES  Changement de tarification : voté par le Conseil communal

 Affectation du produit de licence au budget des Communes


 Réclamation effectuée auprès de l’administration fiscale chargée de l’assiette
fiscale: pour les impôts d’Etat
 Réclamation auprès des services d’assiette : pour les impôts locaux
CONTENTIEUX DE
 Raccourcissement de délai en 1 mois
L’IMPOT
 Raccourcissement du délai pour la communication des pièces demandées par
l’Administration : 10 jours
 Raccourcissement du délai de réponse en cas de notification de vérification :
15 jours
 Regroupement au Livre III, Dispositions communes, Titre I, Chapitre III, les
dispositions régissant les intérêts de retard, amendes et infractions prévus dans
le CGI ; harmonisation des sanctions par type d’infraction.
 Application de l’intérêt de retard aux infractions prévues par le CGI
PENALITES ET  Taux des pénalités : de 40% à 150%
AMENDES  Intérêt de retard : 1% par mois de retard
 Transposition des dispositions spécifiques relatives aux tabacs et alcools pour
l’amélioration de la rédaction du CGI. Regroupement des dispositions
relatives aux infractions prévues dans les articles 05.05.XX, 03.01.XX,
10.06.XX aux dispositions communes
 Précision sur les membres des centres de gestion : contribuable dont le CA
DES CENTRES DE inférieur ou égal à Ar 200 000 000 :
GESTION AGREES • Au régime du réel soumis au système minimal de trésorerie
• Au régime de ‘impôt synthétique
(Source : DGI / MFB)

Après la réforme, le système fiscal Malagasy se compose des quelques dizaines


d’impôts et taxes, avec une réduction de taux d’imposition standardisé à 25%. Chaque année,
le CGI prévoit une réduction de 1%.

37
PARTIE III : Analyse de
l’efficacité de la réforme
fiscale : cas de la grande
réforme fiscale de 2008
Afin de comprendre la méthodologie utilisée pour l’introduction des réformes fiscales
et d’en analyser les résultats, il est important de connaître la situation qui prévalait à
Madagascar avant le déclenchement des réformes. Certes, la connaissance du contexte de
départ permet d’apporter un jugement plus justifié et de meilleure qualité.

Mais, il est aussi intéressant de connaître l’efficacité du système malagasy à la suite de


la réforme instaurée. Il sera possible de la déterminer grâce à un diagnostic portant sur
plusieurs aspects, soit :

- Polarisation autour d’un nombre de contribuables

- La concentration des impôts;

- La dispersion des impôts.

Dans cette partie, nous allons analyser dans le premier chapitre : l’évolution de la
recette fiscale où l’on trouvera la pression fiscale, les recettes fiscales intérieures et de porte et
la structure fiscale de la DGI ; puis en deuxième chapitre : la concentration des recettes
fiscales de la DGI et enfin le troisième chapitre va nous parler des impacts économiques de la
réforme fiscale.

38
Chapitre I : Evolution de la recette fiscale

Le présent chapitre vise à donner un aperçu sur l’évolution du niveau des recettes fiscales
ainsi que de la répartition entre les recettes tirées de la fiscalité intérieure et celles de la
fiscalité extérieure. Nous allons donc voir en premier temps la pression fiscale, puis
deuxièmement les recettes fiscales intérieures et de porte, et enfin la structure fiscale de la
DGI.
Section 1 : Pression fiscale

Le taux de pression fiscale représente le poids de la fiscalité d’un pays par rapport à la
taille de son économie, soit son produit intérieur brut (ci-après PIB). Conséquemment, plus
cet indicateur est élevé, plus l’État génère une large part de recettes fiscales.

Il faut rappeler que le TPF s’obtient en faisant le rapport entre le prélèvement fiscal et
le PIB. Par prélèvement fiscal, il faut entendre l’ensemble des recettes fiscales intérieures et
douanières. Le PIB, quant à lui, représente une mesure de la production nationale totale, c'est
à- dire l’ensemble des biens et services produits au cours d’une période donnée, généralement
l’année correspondant à l’exercice budgétaire ou fiscale.

Au vu des indicateurs économiques, on se rend compte que les recettes fiscales ont
augmenté simultanément avec le PIB ces derniers temps. Exprimée en milliard d’Ariary, la
recette fiscale de 2008 s’établit à Ar 2083,96 milliards. Ce qui se traduit par un Taux de
Pression Fiscale (TPF) équivalent à 12,9% contre 11,4% en 2007.

Parmi les raisons de l’augmentation du TPF, il faut noter l’amélioration de la


performance fiscale due aux réformes entreprises par la DGI. Il y avait entre autres la refonte
du CGI et les mesures administratives visant à améliorer le recouvrement fiscal par la mise en
œuvre des procédures de recouvrement forcé ainsi que la mise en place de la télé-déclaration
dans le cadre de la modernisation.

Section 2 : Recettes fiscales intérieures et de porte

Les recettes fiscales malagasy sont constituées par des ressources fiscales provenant
en majeure partie des recettes intérieures et qui représentent près de 52 % des recettes totale
alors que les recettes douanières tombent à 48%. (Graphique 1)

39
Graphique 1 – Recettes perçues par la DGI, en % des recettes totales

53%

52%

51%

50%

49%
2005 2006 2007 2008

Source : MFB/DGI/SAEF

Cette importance de recettes perçues par la DGI par rapport à celles de la DGD reflète
la prépondérance des différents accords commerciaux au niveau du commerce international.
De plus, les droits d’accises sur les importations sont actuellement perçus au niveau de la
DGI.

Dans cette perspective, la politique fiscale adoptée vise l’amélioration des recettes
fiscales intérieures en remplacement progressif des manques à gagner au niveau des recettes
de porte en raison des accords conclus dans le cadre du processus d’intégration régionale.

Les perspectives semblent répondre aux inquiétudes avec les orientations actuelles de
la politique fiscale dont la réussite repose avant tout sur l’hypothèse d’une administration
fiscale efficace et performante, notamment la mise en place de procédures nouvelles de
recouvrement, de gestion et de contrôle des entreprises en commençant par les contribuables
gérés par la DGE (renforcement de l’action en recouvrement, le paiement par virement
bancaire, système de télé-déclaration des impôts, simplification des procédures et démarches,
raccourcissement des délais de traitement)18.

Les recettes DGD connaissent une légère diminution et stagnent autour de 48, 5% du
total, tandis que les recettes DGI accroissent et se stabilisent à 51% du total.

18
Bulletin fiscal annuel -2008-Page-7/SAEF – Service d’analyses économique et fiscale de la DGI
40
Graphique 2 – Recettes fiscales extérieures et intérieures (en % des recettes
fiscales totales)

100%

80%
50,60% 48,60% 48,80% 49,30% 48,40%

60%

40%

49,40% 51,40% 51,20% 50,70% 51,60%


20%

0%
2004 2005 2006 2007 2008
Recettes DGI Recettes DGD

Source : MFB/DGI/SAEF

Section 3 : Structure fiscale de la DGI :


Premièrement, l’analyse de la structure fiscale des recettes de la DGI révèlent que les
taxes intérieures sur la consommation représentent une grande partie des recettes
r collectées.
(Graphique 3)

Graphique 3 – Recettes fiscales, DGI


100% 5,20% 5,10% 5,70%
8,00%

75%
46,30% 45,00%
54,60% 48,90%
Autres impôts et taxes
50%
Taxes intérieures sur les
24,30% 27,00% consommations
22,80% 23,00%
25% Impôts sur le bén, des
sociétés
24,20% 20,20% 22,40%
17,30%
0%
2005 2006 2007 2008

Source : MFB/DGI/SAEF

La faible diminution des taxes intérieures sur la consommation marque une période de
transition fiscale c’est-àà dire une diminution progressive de la part des impôts indirects par
rapport à celle des impôts directs.
41
On remarque aussi que d’une autre coté, l’IBS (IR de la société) s’est améliorée, 27%
des recettes totales en 2008 contre 23,2% l’année précédente, de l’autre coté, les impôts sur le
revenu des particuliers (IR et IRSA) ont connu une légère croissance annuelle de 5,6%.
(Tableau…) Dans la structure
tructure fiscale intérieure, ils représentent 22,4% des recettes collectées
en 2008 contre 20,2% en 2007.

De plus, il faut bien noter que la baisse de la part des impôts sur la consommation a été
compensée par l’accroissement de celle des impôts sur les revenus.
re

En outre, la catégorie des autres impôts et taxes englobant les droits d’enregistrement,
la taxe de publicité et les droits de timbre, a connu également une faible variation positive de
3% malgré la suppression de la taxe forfaitaire sur les transferts
transferts dans la loi des finances 2008.

Deuxièmement, Concernant le taux de perception des impôts des différents centres de


perception, Antananarivo, a enregistré un faible taux de 17%. Il en est de même pour les
autres régions de perceptions avec un taux de 8%
8 (graphique 4).

Graphique 4 – Recettes fiscales intérieures par régions de perception (2008), DGI

DGT/DGD/Con
tentieux
2,6% Antananarivo
17,0% Antsiranana
1,5%
Fianarantsoa
0,5%
Mahajanga
0,6%
Toamasina
DGE 2,6%
74,4% Toliary
0,8%

Source : MFB/DGI/SAEF

Ainsi, les procédures de gestion et de recouvrement nécessitent encore des


renforcements et améliorations, notamment pour la gestion des contribuables de taille
moyenne. En revanche, le taux de perception des recettes collectées par la DGE est très élevé
(74,3%). Ceci s’explique par le fait que la DGE a pour mission de gérer les dossiers des
grandes entreprises de l’ensemble du territoire
territoire malgache. Elle est donc responsable du
recouvrement des impôts et taxes dus par les entreprises réalisant un chiffre d’affaires annuel
42
hors taxes supérieur à 2 milliards d’Ariary et les entreprises franches puisque cette année, la
DGE s’est trouvée en pôle position.

Ainsi, la collecte des taxes et impôts est fortement polarisée à des points de
prélèvement. Les autorités devraient prioritairement cibler leurs efforts d’amélioration et de
modernisation à des points de collecte de niveau intermédiaire (Service Régional des
Entreprises).

Tableau 4 – Évolution de la répartition des recettes de la DGI par régions de


perception, 2005-08

2005 2008 Variation (%)


cumulative Annuelle
DGT/DGD/Contentieux 1,8 % 2, 6 % 45,6 % 15,2 %
Antananarivo 10,4 % 17,0 % 64,0 % 21,3 %
Antsiranana 1,7 % 1,5 % - 10,0 % - 3,3 %
Fianarantsoa 0,8 % 0,5 % - 34,5 % - 11,5 %
Mahajanga 1,5 % 0,6 % - 60,2 % - 20,1 %
Toamasina 4,5 % 2,6 % - 43,2 % - 14,4 %
Toliary 1,0 % 0,8 % - 14,8 % - 4,9%
DGE 78,3 % 74,3 % - 5,1 % - 1,7 %

Source : MFB/DGI/SAEF
L’évolution de la répartition des recettes de la DGI par région de perception (Tableau
3) indique que presque toutes les régions, à l’exception de celle d’Antananarivo ont connu une
baisse de perception de recette.

Il en est de même pour la DGE qui, malgré son taux de perception élevé, a connu une
légère baisse de perception de 1,7% en 2008 du fait de la diminution du nombre des dossiers
gérés.

L’on a enregistré 745 contribuables en 2008 contre 1083 en 2007. Il faut noter en outre
l’assainissement de la gestion des dossiers suite au rehaussement du seuil de chiffres
d’affaires confié à la DGE (devenu Ar 2 milliards).

43
Chapitre II : Concentration des recettes fiscales de la DGI

L‘analyse des recettes révèle des points de concentration importants au sommet de la


structure fiscale de la DGI, et une nette dispersion des recettes à sa base. L’objectif de cette
section est d’exposer les conséquences d’une telle position.

Section 1 : Polarisation autour d’un nombre limité de contribuables

Le tableau 4 présente les recettes collectées par la DGI auprès des 50 plus importants
contribuables en 2008. Il illustre près de 27% des recettes fiscales pour les 5 plus importants
afin d’atteindre les 60% pour les 50 plus importants. Ces pourcentages restent quasiment
stables durant ces dernières années.

Par contre, le volume d’impôts collectés auprès de ces importants contribuables a


doublé de 2005 à 2008. Leur importance pour les recettes fiscales du pays n’est pas discutable
mais vu le dédoublement des recettes de la DGI en quatre ans, cette importance reste presque
la même.

Tableau 5 : Impôt collecté auprès des plus importants contribuables, DGI, 2005-08

2005 2008
(Milliards Ar) (%) (Milliards Ar) (%)
5 plus importants 146,96 28,3 % 286,84 26,7 %
10 plus importants 205,48 39,5 % 383,39 35,6 %
25 plus importants 275,53 53,0 % 538,34 50,0 %
50 plus importants 321,90 61,9 % 644,27 59,9 %
Total DGI 519,82 100,0 % 1076,16 100,0 %

Source : MFB/DGI/SAEF

Section 2 : Indice de concentration

Un « bon » système fiscal devrait être en mesure de générer une large part de ses
recettes à partir d’un nombre réduit d’impôts et de taxes. Bien qu’il soit difficile de
déterminer quelle concentration doit avoir les recettes, il y a des avantages indéniables à ce
qu’une large part de celles-ci ne provient que de quelques taxes. En effet, avoir un indice de
concentration élevé rend un système fiscal plus transparent et une administration plus facile à

44
gérer19. Afin de déterminer l’indice de concentration de Madagascar, il suffit d’étudier la
proportion que représentent les recettes fiscales générées par les impôts et les taxes les plus
lucratifs. La comparaison de cet indice avant et après la réforme nous indiquera l’effet de
celle-ci sur la concentration de la fiscalité du pays20.

Le tableau 5 montre les recettes générées par les 10 principaux impôts perçus par la
DGI et la DGE en particulier, pendant l’année 2008. Son analyse montre que la DGE pourvoit
80% des recettes pour les 10 principaux impôts perçus par la DGI. De même, les 5 impôts les
plus importants apportent un peu plus de 92% des recettes totales. La TVA intérieure pointe à
la première place avec ses 32,2%.

Le volet timbre visa intègre la catégorie des 10 principaux impôts grâce à l’affluence
des touristes, l’augmentation des droits et au renforcement des suivis.

L’IS, pour sa part, a pu atteindre 1,36% des recettes grâce à l’implication des
collectivités territoriales décentralisées dans le processus de recensement et d’identification
des nouveaux contribuables.

Ainsi, avec la refonte de la législation fiscale en termes de nombre d’impôts, le


système fiscal est fortement concentré autour de quelques prélèvements seulement. Maintenir
une concentration fiscale élevée, permettra d’améliorer la gestion et le recouvrement des
impôts en orientant tous les efforts sur un nombre restreint d’impôts. En effet, en générant une
large part des recettes à partir d’un nombre réduit d’impôts, l’efficience du système fiscal ne
peut être qu’accrue, puisqu’il y a effet de la simplification de la gestion pour l’administration
ainsi que de la facilité et de la transparence ressenties du point de vue des contribuables.

19
The international Bank for Reconstruction and Developpement, Tax reform in developing contries, 1997,
P.158
20
Luc GODBOUT, Étude sommaire de la politique fiscale à Madagascar, 2003, pp. 38 à 42.
45
Tableau 6 : Recettes des 10 principaux impôts perçus par la DGI, 2008

DGI DGE

(Ar milliards) (%) (% cum.) (Ar milliards) (%) (% cum.)

TVA- intérieure 346,82 32,2% 32,2% 256,72 32,1% 32,1%


IR 284,46 26,4% 58,7% 0,00 0,0% 32,1%
IRSA 147,78 13,7% 72,4% 71,12 8,9% 41,0%
DA- intérieure 134,04 12,5% 84,8% 130,04 16,3% 57,3%
IRCM 80,86 7,5% 92,9% 79,44 9,9% 67,2%
Droits d’enreg. 29,05 2,7% 95,1% 19,07 2,4% 69,6%
Timbres spectacles 18,13 1,7% 96,7% 0,00 0,0% 69,6%
IS 14,63 1,4% 98,1% 0,00 0,0% 69,6%
Autres impôts 6,13 0,6% 98,7% 0,00 0,0% 69,6%
Timbres visa 5,32 0,5% 99,2% 0,00 0,0% 69,6%
Total 1076,16 100,0% 100,0% 799,46 100,0% 100,0%

Source : MFB/DGI/SAEF

Section 3 : Indice de dispersion


Un « bon » système fiscal ne doit pas seulement avoir un indice élevé de
concentration, mais aussi un nombre restreint de taxes de faible importance21. Ainsi, un
régime d’imposition peut recourir à plusieurs impôts et taxes sans que ceux-ci aient une
importance considérable. Plus le nombre d’impôts et de taxes est élevé, et que la majorité de
ceux-ci ne génère pas de recettes fiscales substantielles, comme c’est souvent le cas dans les
pays en voie de développement, plus l’application de la politique fiscale s’en trouve
complexifiée22. Ils sont alors considérés comme des « taxes de nuisance ». Cela signifie qu’ils
font accroître inutilement les coûts de conformité pour les contribuables et les coûts de
gestion pour l’administration. En fait, ces impôts constituent des irritants pour les

21
The international Bank for Reconstruction and Developpement, Tax reform in developing contries, 1997,
P.159
22
The international Bank for Reconstruction and Developpement, Tax reform in developing contries, 1997,p.
159
46
contribuables, sans générer les recettes escomptées pour l’État. En plus de faire augmenter les
coûts de gestion, la prolifération de ceux-ci disperse les efforts en matière de contrôle fiscal23.

Il faut être vigilant à l’égard de la dispersion du système fiscal, car les impôts et les
taxes de faible importance, en terme de rendement, peuvent entraîner des coûts de gestion
élevés, et ce, tant pour le contribuable, que pour l’administration. De plus, ils contribuent à
disperser les efforts de vérification24, ce qui diminue l’efficacité du régime d’imposition. Les
autorités malagasy devraient donc évaluer le système fiscal et éliminer toutes les taxes de
nuisance. D’ailleurs, lorsque le FMI appuie un pays en voie de développement pour réformer
sa politique fiscale, il appuie sur le fait que généralement aucune taxe de faible rendement ne
devrait être perçue par l’État25.

Chacun des 5 impôts les moins importants perçus par la DGI en 2008 ne représente
pas plus de 0,5% des recettes (tableau …); sauf pour le droit de timbres sur les spectacles
(1,68%) et l’IS (1,36%) grâce à l’implication des collectivités territoriales décentralisées dans
les processus.

En tout cas, les dispositions fiscales de la loi de finances 2008 ont abrogé les neuf
impôts parmi les cinq reportés dans le tableau 5, entre autres la taxe d’incorporation, la TST,
les intérêts sur crédit de droit, la taxe de succession, les timbres casino, les entrées casino.

Tableau 7 : Recettes des 5 impôts les moins importants perçus par la DGI, 2008

(milliards Ar) (%) (% cumul)


TPS 0,04 0,00% 0,00%
Redevance sur produits 0,05 0,00% 0,00%
Vignette 0,92 0,09% 0,09%
TFT 1,22 0,11% 0,21%
Assurances 3,14 0,29% 0,50%
Total DGI 1076,16 100,00% 100,00%

Source : MFB/DGI/SAEF

23
The international Bank for Reconstruction and Developpement, Tax reform in developing contries, 1997,
P.159
24
Luc GODBOUT, op. cit., note 2.
25
FMI, Tax Policy Handbook, Parthasarathi Shome Edited, 1995.
47
Le tableau 7 présente l’évolution des impôts perçus par la DGI de 2005 à 2008.
Si pour les années précédentes, les 10 plus importants impôts généraient près de 96%
des recettes, on a constaté pour 2008, une nette amélioration du niveau de concentration
atteignant les 99,17%. Inversement, les 5 moins importants impôts baissent à 0,5% en 2008
s’ils étaient de 1,5% les années précédentes.

Cette situation a été le fruit de la mise en œuvre de la politique de réforme et de la


modernisation menée par la Direction Générale des Impôts allant dans le sens de la
simplification et de modernisation des procédures de déclaration et de paiement, du
renforcement de la lutte contre la fraude, du contrôle fiscal et de l’action en recouvrement, du
renforcement des opérations de la DGE ainsi que de l’amélioration des opérations fiscales des
principaux sites pilotes opérationnels (les SRE, CF 67 Ha, Anosy, Ambohidratrimo)

Tableau 8 : Evolution des plus/moins importants impôts perçus par la DGI, 2005-08

2005 2006 2007 2008


(% des recettes totales de la DGI)
10 plus importants impôts 96,50% 96,55% 96,38% 99,17%
5 moins importants impôts 1,74% 1,53% 1,66% 0,50%

Source : MFB/DGI/SAEF

48
Chapitre III : Les impacts économiques de la réforme fiscale

Les différentes mesures prises en matière de ressources fiscales sont reflétées dans la
Loi de Finances Rectificative 2008. Le grand objectif des finances publiques demeure la
réduction des tensions inflationnistes mais on peut y voir aussi des ciblages particuliers. C’est
à ce propos qu’intervient la grande réforme sur les résultats qui vont se justifier dans les deux
angles suivant : aux activités économiques et aux finances publiques.

Section 1 : Finances publiques


Dans le cadre où les recettes fiscales servent alimenter la caisse de l’Etat, son
amélioration va donner vie aux finances. L’étude de cette relance budgétaire va se répercuter
sur les trois profils suivants : la situation budgétaire, la dépendance aux bailleurs de fonds et à
l’endettement.
1-1 Situation budgétaire
En ce qui concerne la situation budgétaire, après avoir connu des soldes excédentaires,
même relativement faible pendant les trois dernières années (2005, 2006, 2007), l’année 2008
est caractérisée par un solde déficitaire de 861,75 milliards d’Ariary, soit 5,34 % du PIB.
Ce déficit budgétaire a certainement des effets sur la couverture des dépenses
budgétaires par les recettes de même nature et ce, malgré l’accroissement substantiel des
recettes fiscales. Ainsi, le taux de couverture des dépenses budgétaires a nettement régressé
pour l’année 2008 : si pendant les trois dernières années ce ratio a été toujours supérieur à
105%, il n’était que de71, 3% durant l’année 2008. (Graphique 6).

Graphique 5 : Couverture des dépenses budgétaires : recettes en % des dépenses

120%

110%

100%

90%

80%

70%

60%
2005 2006 2007 2008

Source : MFB/DGI/SAEF
49
Même si les dépenses budgétaires ont été doublées par rapport à l’exercice 2007 et que
les dons ont aussi connu une baisse de façon continue, l’amélioration simultanée des recettes
fiscales et des recettes non fiscales a permis de réduire de façon conséquente le déficit en
matière de solde public.

Malgré tout, l’Etat a été toujours obligé de recourir à l’emprunt pour subvenir à son
besoin de financement. Ce recours aura pourtant comme conséquence l’alourdissement du
poids de la dette publique (à long ou à court terme). Dans la sous section suivante traitera
l’évolution de la situation vis-à-vis des bailleurs de fonds.

1-2 Dépendance vis-à-vis des bailleurs de fonds

Si les recettes fiscales rapportent de plus en plus à l’Etat et occupent les 74,2% des
recettes publiques grâce au renforcement de recouvrement fiscal et des reformes au sein des
Administrations fiscale et douanière, les recettes non fiscales n’ont connu qu’une légère
augmentation de 0,5% par rapport à l’année précédente, y compris les recettes provenant de la
vente aux enchères de bois de rose illégalement coupé (environ 0,1 % du PIB) au cours du
premier trimestre de l’année 2008.

Cette amélioration de la performance fiscale a certainement comme effet de faire


baisser le poids des dons dans les recettes publiques mais ce volet représente toujours plus du
quart de ces recettes (Graphique 7). Ce constat témoigne encore la forte dépendance
financière de l’Etat par rapport à ses partenaires techniques et financiers.

Graphique 6 : Composition des recettes Publiques

100% 4,9 0,9 1,3 1,8

31 24
80% 34,4

60% 81

40% 74,2
67,7
60,6
20%
18,1
0%
2005 2006 2007 2008
recettes fiscales dons recettes non fiscales

Source : MFB/DGI/SAEF
50
1-3 Endettement

Globalement, le financement du déficit public a été effectué à partir des ressources


extérieures et du système bancaire. L’endettement public envers les créanciers extérieurs et
intérieurs a sensiblement baissé d’après le graphique 8. Si la dette extérieure a presque stagné
à 8,5% du PIB, la dette intérieure a connu une diminution
diminution de 2,5% du PIB. En tout cas,
l’endettement public total n’a cessé de connaître une baisse durant les cinq dernières années
(2004 – 2008).

Graphique 7 : encours de la dette publique extérieur (en % du PIB)

45%
40%
35%
30%
25% dette interieure
20% dette externe
15% dette totale

10%
5%
0%
2004 2005 2006 2007 2008

Source : MFB/DGI/SAEF

En termes de volume, les


le dettes extérieures en 2008 ont connu une légère
augmentation par rapport à l’année
l’an 2007.. Elles sont constituées essentiellement par des prêts
projets et des prêts programmes, suite à l’augmentation des aides budgétaires de la BAD. Au
niveau de la dette intérieure, l’Etat a pu réduire ses engagements de façon considérable par
l’évolution du marché des Bons du Trésor par Adjudication (BTA). L’amélioration de la
situation de trésorerie de l’État a permis au Trésor de poursuivre sa politique de
désendettement.

L’objectif de la réforme fiscale est triple : rendre le système simple, attractif et


cohérent pour les entreprises, conforter le pouvoir d’achat des citoyens tout en éliminant les
impôts de nuisance et renforcer les ressources des collectivités territoriales
territor pour une
décentralisation effective. Cette « nouvelle fiscalité » sera suivie d’importantes réformes

51
administratives en vue d’assurer un meilleur service aux contribuables et d’élargir la taille de
la population imposable. Suite à cet objectif qu’on va continuer dans la dernière chapitre.

Section 2 : Activités économiques

Les mesures introduites dans la LFI 2008 se traduisent par des changements radicaux.
Ainsi, les objectifs de recouvrement sont atteints avec un dépassement de 15%. A l’origine de
cette performance, il y a en général les motivations des contribuables et la réussite de la
politique fiscale liée au rafraichissement de l’économie. Ces phénomènes ramènent à analyser
les impacts de la réforme du point de vu microéconomique et macroéconomique.

2-1 Point de vue microéconomique

Dans ce point de vu, l’analyse de l’impact se concentre sur les comportements des
agents économiques vis-à-vis de son imposition.

D’une part, on observe la stabilisation, voir même un redressement sur les sociétés.
Cela implique que les entrepreneurs ont beaucoup de courage à s’investir.et ce changement de
structure peut s’expliquer par les nouvelles créations d’entreprises grâce aux nouveaux
investissements (graphique3).

Graphique 8 : évolution des investissements à Madagascar (% PIB)

40

35

30

25
investissement
20
public
15
privé
10

0
2004 2005 2006 2007 2008

Source : MFB/SG/DGB/DPCB

52
D’autre part, l’impôt sur le revenu des salariés et assimilé a pour objectif d’assurer une
certaine équité dans la répartition de la charge fiscale entre les diverses catégories de revenus.
Ce qui implique qu’il est plus harmonieux et favorisant une légère diminution des inégalités
sociales. Par la suite, il existe alors une augmentation progressive de pouvoir d’achat allant
des personnes a revenus élevés jusqu’aux personnes a faible revenu. Bien que des
modifications importantes aient été apportées à l’impôt sur le revenu, son rendement semble
très faible en microéconomie.

Si on a vu ces impacts sur les particuliers assujettis, comment se réalisent-ils dans un


volet macroéconomique ?

2-2 Vision macroéconomique


Au cours de trois dernières années, bien avant la crise politique que le pays a traversé à
la fin de l’année 2008, la situation économique de Madagascar affichait toujours une
croissance soutenue.
De 2006 à 2008, le niveau du PIB en terme nominal ne cesse d’augmenter avec une
croissance moyenne annuelle d’environ 17% et atteignant une valeur maximale de 16 131,43
milliards d’Ariary en 2008. (Graphique 4). Ainsi, la croissance économique s’est accélérée
réellement en 2008 (7,39% contre 6,2% en 2007 selon le graphique 5), une croissance qui est
tirée de la bonne performance économique des secteurs primaire et tertiaire et soutenue par
l’accélération des investissements.

Graphique 9 : PIB nominal (Ar milliards)

18000
16000
14000
12000
10000
8000
6000
4000
2000
0
2005 2006 2007 2008

Source : MFB/DGI/SAEF
53
Graphique 10 : PIB réel, taux de croissance

8%

7%

6%

5%

4%

3%

2%

1%

0%
2005 2006 2007 2008

Source : MFB/DGI/SAEF

Le secteur secondaire contribue à l’amélioration de la performance (avec une


croissance considérable des activités minières des industries extractives (Qit Minerals
Madagascar et Sherrit International). La valeur ajoutée de ce secteur a augmenté de 7,2% en
2007 à 9% en 2008. Par ailleurs, la performance de la zone franche spécialisée dans le secteur
textile tient encore une place très importante dans l’économie même si son taux de croissance
a enregistré un recul, passé de 28,6% à 8,6% à cause de la baisse tendancielle de la demande,
liée à la crise financière mondiale. En tout cas, le rythme de croissance du secteur secondaire
s’est révisé à la baisse en 2008 (8,8 % contre 9,8 % en 2007).

L’environnement économique et social dans lequel évolue la fiscalité a subi de


profondes mutations dont les causes sont multiples : concurrence accrue pour les entreprises,
intégration régionale poussée, lutte contre la corruption, appel aux investisseurs directs
étrangers, exigence de transparence de la part des citoyens et professionnalisation des acteurs.
Pour voir d’autres résultats, la suivante section va s’intéresser aux finances publiques.

54
CONCLUSION
Ce qui est clair aujourd'hui, c'est que pour se relever des conséquences dramatiques de
la crise politique, Madagascar a besoin de la mobilisation de toutes ses forces pour
reconstruire son économie. Elle doit mettre en œuvre tous les moyens susceptibles de lui
assurer son développement. L'impôt fait partie intégrante de ces moyens, c’est pourquoi
l’analyse dans ce document vise à l’amélioration significative de la fiscalité malgache vu que
les résultats ne sont pas encore satisfaisant : pendant une longue période, de 1975 à 2007, soit
32 ans, le système fiscal malagasy est resté lourd, complexe, rigide et sclérose en ce sens que :
d’abord, des très nombreuses réformes fiscales ont été entreprise (1972, 1988, 1990, 1996,
1998, puis systématiquement tous les ans de 2000 à 2007), mais les grandes lignes de la
structure fiscale n’ont pratiquement pas changées. Pourquoi ? Essentiellement parce qu’il n’y
a pas eu, à aucun moment, une véritable réforme fiscale en profondeur, sans oublier que la
notion de coût et rendement fiscal suivant les différents types d’impôts et taxes (plus de 20
jusqu’en 2007) a été complètement négligé et oublié ; ensuite, certes, il y a une amélioration
sensible de 2001 à 2007, toujours est-il que : l’évolution de la situation financière reste encore
insuffisante ; les résultats obtenus après les réformes sont plutôt maigres ; les recettes fiscales
perçues par l’Etat ont varié seulement entre 8% et 12% du PIB et le taux de pression fiscale
entre 7, 5% et 13%, contre 16% à 30% dans bon nombre de pays africains pourtant à revenu
moyen, comparable à Madagascar ; la performance du système fiscal reste faible, pour ne pas
dire médiocre, la situation financière de l’Etat Malagasy est précaire, instable, et de surcroit
aggravée cycliquement tous les 5 à 10 ans par des crises politiques sans lendemain.
Le problème, c'est que la recherche de la rentabilité financière de l'impôt n'est que
rarement conciliable avec celle de son efficacité économique. Elle peut, par ailleurs,
engendrer des inégalités sociales graves, qui deviennent très vite intolérables pour la grande
majorité de la population. Des choix doivent donc être opérés entre ces objectifs a priori
inconciliables. En plus, la fiscalité conduit actuellement, et dans de trop nombreux cas, à des
comportements « faussés » de la part de contribuables soucieux de réduire leur charge fiscale.
Le respect du principe de la sécurité juridique qu’il faut restaurer n’est plus atteint.
Pour cela, il faut impérativement cesser d’établir un système lourd et complexe,
pour corriger le variable d’ajustement des politiques économiques pour atteindre le
développement économique que tout le monde attend impatiemment. La nécessite d’abord,
c’est d’améliorer le recouvrement de l'impôt en donnant à l'administration fiscale les moyens

55
humains et matériels à la hauteur des objectifs qui lui sont assignés tout en éradiquant la
corruption, qui constitue une manque à gagner considérable à l’Etat. Pour cela le BIANCO et
l’administration fiscale doivent travailler ensemble et en permanente pour lutter cette
corruption.
Dans ce cas, nous suggérons ci-après une approche de réforme fiscale véritable, sérieuse,
en profondeur et sans complaisance, tenant compte des réalités : d’abord, réviser et mieux
connaitre le paysage fiscal malagasy, gérer et maitriser ses forces et ses faiblesses : utilisation
de la cartographie fiscale pur la localisation géographique des contribuables, des activités
taxables et potentielles de recette fiscale en vue d‘implanter dans le futur des centres fiscaux
là où ce sera rentable ; ensuite dans le même ordre d’idée, effectuer des études
monographiques de territoire et ses secteurs porteurs ; procéder à un recensement fiscal
exhaustif et systématique sur tout territoire : vérifier par couple le nombre de sociétés
matriculées au registre du commerce, des sociétés de participation, des sociétés de fait ; mener
une lutte efficace contre l’informel, les fraudes et évasions fiscales, les exonérations de
complaisance, les déficits juridiques, en collaboration étroite et permanente avec les organes
et corps de contrôle : BIANCO, SAMIFIN, IGE, brigades mobiles d’inspection DGI et DGT ;
explorer et exploiter de nouveaux gisements fiscaux : loi sur les grands investissements
miniers, le secteur bancaire, la télécommunication, le secteur pétrolier, etc. Et enfin revoir et
réviser les conventions d’établissement avec les grandes sociétés d’investissements ainsi que
le régime fiscal des entreprises franches.
Dans la suite, il faut prendre en considération la situation des contribuables en imposant
efficacement et en simplifiant le plus possibles les procédures de recouvrement par la mise en
place du système de télé-déclaration. Pourtant cela représente un désavantage si le contrôle
n’est pas renforcé car elle pourrait être un moyen efficace pour la fraude fiscale. Ce nouveau
système est maintenant utilisé par la DGE pour les dites grandes entreprises. Ensuite, il faut
une bonne gouvernance de l’argent public. Les exemples notoires de dilapidation n’incitent
pas les contribuables à êtres des bons modèles. C’est un effort mutuel que nous devons
entreprendre.
Le principal changement que les pays en développement en général et Madagascar en
particulier, est d’apporter dans leur système fiscal à diminuer le prélèvement sur le commerce
extérieur et à réorienter les prélèvements en direction des revenus intérieurs. Ce changement
notable s’impose, vu les mutations économiques de ces quinze dernières années à l’échelle
mondiale notamment la création ou formation de groupements économiques régionaux et
surtout le phénomène de la MONDIALISATION qui n’épargne aucun pays. Cette réforme

56
implique alors une modification de la structure des taux, éventuellement une augmentation de
l’assiette des prélèvements intérieurs. Pour cela, il faut accélérer les actions tendant à
augmenter les assiettes imposables. Faire en sorte que le plus grand nombre participe à cet
effort. Certes, c’est une obligation de payer des impôts mais il faut effectivement valoriser les
droits obtenus pour ceux qui paient des impôts ; et enfin, une amélioration du rendement du
système fiscal dans son ensemble (lutte contre la fraude). On en attend une plus grande
efficacité économique, à travers notamment l’amélioration de l’allocation des ressources et de
la spécialisation internationale des ressources de l’Etat. Il faut mettre en place, ou plus
exactement, améliorer les mesures d'aide, constituées essentiellement de réductions, de
minorations ou d'exonérations d'impôt, destinées à encourager les investissements.

57
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Rapport de la Banque mondiale

Code Général des Impôts

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ANNEXE
Tableau 1 : résumé du système fiscal en 2006

Impôt Nature et champ d’application Exonération Taux


1. Impôt sur les revenus, bénéfices et gains
l.1. Impôt sur les L'IBS est supporté par les sociétés quels que -Bénéficient d'une exonération : les organismes Taux : 30 %.
bénéfices des soient leur forme et leur objet. Les personnes publics, les sociétés de personnes, les Minimum de perception
sociétés (IBS) morales relèvent obligatoirement de associations et organismes sans but lucratif et - Ar 100.000 + 0,5 %o du CA (activités
l'imposition IBS. les plus-values sur cessions de biens agricole, industrielle, minière, hôtelière,
L'IBS est acquitté avant le lg mai ou le 1er immeubles immobilisés. touristique et de transport) ;
octobre ou dans les deux mois de la clôture de -Exonération d’IBS et du minimum pendant - Ar 320.000 + 0,5 %o du CA pour les
l'exercice. les 2 premiers exercices et limitation à 50% autres activités.
Prélèvement d'un précompte au cordon lors du 3ème pour les sociétés nouvellement
douanier imputable sur l'IBS de 5 % de la créées jusqu’au 31/12/06
valeur CAF pour les personnes non Pas d'exonération
immatriculées
Impôt sur le revenu net des professions non
commerciales. Il s'agit principalement des
1.2. Impôt sur les professions libérales et de l'exploitation des Impôt progressif par tranche en Ar
revenus non charges et offices. Paiement par acomptes - Jusqu’à 200.000 2000 Ar
salariaux (IRNS). prévisionnels bimestriels. - de 200.001 à 500.000 5 %
Prélèvement d'un précompte au cordon - de 500.001 à 4.000.000 15 %
douanier imputable sur l'IRNS de 5 % de la - Plus de 4.000.001 30 %
valeur CAF pour les entreprises non
immatriculées.
Sont exonérées, les prestations familiales, les Impôt progressif par tranche en Ar
Impôt annuel retenu à la par les employeurs pensions militaires et civiles d'invalidité, la - de 0 à 50.000 300 Ar
1.3. Impôt sur le sur les salaires source et traitements retraite du combattant, les rémunérations - de 50.001 à 100.000 5 %
revenu des Application d'un système de réduction pour perçues par le personnel des représentations - de 100.001 à 300.000 15 %
personnes physiques charges de famille et de l’abattement diplomatiques et des organismes - Plus de 300.000 30 %
(IRSA). forfaitaire. internationaux. Frais professionnels : 30% sans excéder
Ar 120.000 par mois.
Impôt supporté par les personnes physique ou Si CA ≤ 120.000 Ar par an pour les personnes 6 % d'une base arrêtée forfaitairement.
qui réalisent un chiffre d'affaires inférieur à n’exerçant aucune activité passible de la TP. Minimum d’Ar 5.000
1.4. Impôt 6.000.000 Ar. Les grossistes et demi-grossistes sont exclus de
synthétique (IS). L'impôt synthétique est représentatif et l'IS
I
libératoire de la taxe professionnelle, de l'IRNS
et de la TST
1.5. Impôt sur les Impôt sur le paiement des distributions faites Les amortissements de capital, les opérations 20 % pour les sociétés, personnes
revenus des capitaux par les sociétés à leurs actionnaires, retenu à la sur comptes courants, le Crédit mutuel et les physiques
mobiliers (IRCM). source par les sociétés distributrices. associations de crédit mutuel, etc.
1.6. Taxe forfaitaire Impôt assis sur les transferts effectués au profit Les allocations de bourse, les sommes 10 % retenu à la source sur montant des
sur les transferts de personnes se trouvant à l’étranger et non transférées provenant de la cession d'un bien transactions
(TFT) imposées à Madagascar à l’impôt sur le revenu sis à Madagascar, les sommes ayant supporté
ou à la taxe professionnelle l'IRCM, etc.
Impôt assis sur les mutations à titre onéreux de Aliénation de bien ou droits immobiliers de Inférieur à 2 millions Ar 5 %
biens ou de droits immobiliers. l’Etat ou des collectivités de 2 à 4 millions Ar 10 %
1.7. Impôt sur les de 4 à 6 millions Ar 15 %
plus-values de 6 à 8 millions Ar 20 %
immobilières (IPVI). plus de 8 millions Ar 25 %
2. Impôts sur les biens et services
2.1. Taxe sur la Taxe récupérable sur les opérations de vente et Sont exonérées : les produits pharmaceutiques, Taux unique de 18 %
valeur ajoutée les prestations de service réalisées sur le les intrants agricoles, prestations sanitaires, Taux de 0 % pour les exportations
(TVA) territoire malgache, et sur les importations. etc.
Dépôt d'une déclaration mensuelle si chiffre
d'affaires supérieur à 200 millions Ar et
déclaration trimestrielle pour les autres
entreprises.
2.2. Taxe sur les Taxe non récupérable acquittée par les Taux de 5 %
transactions (TST) entreprises individuelles qui réalisent un
chiffre d'affaires annuel inférieur à 50 millions
Ar. Option possible pour être imposé à la TVA
avec obligation de tenue d’une comptabilité
2.3. Droit d’accise Taxe sur certains produits importés ou Sont exonérés les produits alcoolisés entrant Taux ad valorem de 20 à 180 %
(DA) fabriqués à Madagascar (tabacs, boissons, dans la préparation des médicaments.
produits miniers, produits cosmétiques et
parfums, vanilline, etc.)
2.4. Redevance Redevances perçues sur les allumettes, farines, Sont exonérés les produits utilisés comme Taux ad valorem et taux spécifiques
sucres, communications téléphoniques par matières premières. différents sur production locale et importé
II
mobiles, tabacs.
3. Droits d’enregistrement et timbre
3.1. Droits Droits prélevés sur les transactions Immeubles 6 % + 2% TA
d’enregistrement immobilières (locations, ventes, donations) et Fonds de commerce 6%+ 2 % TA
mobilières Véhicules 2 % à 4%
Valeurs mobilières 2 %
Bail commercial : 2%
Bail emphytéotique : 1%
3.2. Taxe de Taxe prélevée sur l'inscription des mutations Taux de 1 %
publicité foncière foncières dans le livre foncier.
3.3. Taxe sur les Taxe prélevée sur les conventions et contrats Sont exonérés, les contrats de réassurance, les Taux de 4 % à 20 % selon la nature du
assurances d'assurance. assurances sociales, etc. risque couvert par le contrat d'assurance.
3.4. Droit de timbre Droits sur les actes juridiques, la - Timbre de dimension de :
correspondance adressée à l'administration, les 200 à 400 Ar
factures réglées en espèce, les documents - Timbre proportionnel sur effets :1 Ar par
officiels. tranche de 200 Ar
Paiement effectué au moyen d'un timbre fiscal. - Timbre des quittances : 5 %o
- Timbre de passeports de :
10.000 à 52.000 Ar
4. Taxes sur les biens et activités
4.1. Taxe Taxe due par les entreprises qui exercent une Les salariés, les exploitants agricoles, les Application d'un tarif élaboré à partir
professionnelle (TP) activité professionnelle à Madagascar. restaurants et cantines scolaires, etc. d'une classification des entreprises selon la
nature de leur activité, leur chiffre
d'affaires, etc.
4.2. Impôt sur les Impôt foncier sur les propriétés bâties : Exonérations: immeubles affectés à l'exercice 2 % à 5 % voté par les collectivités locales
revenus immobiliers supporté par les personnes physiques du culte ou de l'enseignement; à des
(bâties et non bâties) propriétaires ou occupant effectif d'un bien organismes sans but lucratif aux immeubles
immobilier. appartenant à l'État, …
Exonération de 5 ans pour les constructions
nouvelles
5. Droits et taxes sur le commerce extérieur
5.1 Droit de douane Prélevé sur la valeur CAF des importations. Produits de la catégorie 1 (taux zéro) du tarif 0 % : engrais, matériels agricoles

III
à l'importation extérieur commun (TEC). Élimination du droit 5 % : matières premières, intrants
dans le cadre des accords de la COI et du 10 % : biens d’équipements
COMESA sous réserve de réciprocité et 20 % : biens de consommation
d'alignement des tarifs entre pays membres.
5.2. Fiscalité Taxe sur la mise à la consommation des Produits pétroliers destinés à l'avitaillement Tarif par litre variable suivant la nature du
pétrolière. produits pétroliers. des navires et aéronefs. produit
Base spécifique (volume)
5.3. Droit sur les Prélevée sur les quantités de marchandises Taux spécifiques variables selon la
marchandises importées par les autorités portuaires destination et la nature du produit.
(péage)
Source : DGI /MFB : Résumé du système fiscal (2006)

IV
9

V
ANDRIAMANANTENA ARIMANDA Franck
CU Ankatso I P.06 Li Antananarivo 101

Titre : Les politiques fiscales : analyse de l’efficacité du système fiscal malagasy

Nombre de pages : 57

Nombre d’annexes: 5

Nombre de tableaux : 9

Nombre de graphiques : 10

Résumé
L’analyse dans ce document vise à l’amélioration significative de la fiscalité malgache vu
que les résultats ne sont pas encore satisfaisant : pendant une longue période, soit 32 ans, le système
fiscal malagasy est resté lourd, complexe, rigide et sclérose en ce sens que : d’abord, des très
nombreuses réformes fiscales ont été entreprise (1972, 1988, 1990, 1996, 1998, puis
systématiquement tous les ans de 2000 à 2007), mais les grandes lignes de la structure fiscale n’ont
pratiquement pas changées. Pourquoi ? Essentiellement parce qu’il n’y a pas eu, à aucun moment,
une véritable réforme fiscale en profondeur, sans oublier que la notion de coût et rendement fiscal
suivant les différents types d’impôts et taxes (plus de 20 jusqu’en 2007) a été complètement négligé
et oublié ; ensuite, certes, il y a une amélioration sensible de 2001 à 2007, toujours est-il que :
l’évolution de la situation financière reste encore insuffisante ; les résultats obtenus après les
réformes sont plutôt maigres ; les recettes fiscales perçues par l’Etat ont varié seulement entre 8% et
12% du PIB et le taux de pression fiscale entre 7, 5% et 13%; la performance du système fiscal reste
faible, pour ne pas dire médiocre, la situation financière de l’Etat Malagasy est précaire, instable, et
de surcroit aggravée cycliquement tous les 5 à 10 ans par des crises politiques sans lendemain.
Le problème, c'est que la recherche de la rentabilité financière de l'impôt n'est que rarement
conciliable avec celle de son efficacité économique. Elle peut, par ailleurs, engendrer des inégalités
sociales graves, qui deviennent très vite intolérables pour la grande majorité de la population. Des
choix doivent donc être opérés entre ces objectifs a priori inconciliables. En plus, la fiscalité conduit
actuellement, et dans de trop nombreux cas, à des comportements « faussés » de la part de
contribuables soucieux de réduire leur charge fiscale. Le respect du principe de la sécurité juridique
qu’il faut restaurer n’est plus atteint.

Mots-clés : Réforme fiscale; Administration fiscale ; Indice de concentration ; Indice de dispersion;


Pression fiscale

Encadreur : Monsieur RAMORASOAVINA Benjamin

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