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CONSEILS DE METHODE

Le cas pratique

C’est l’exercice qui se veut être le plus proche de la pratique… Il s’agit de trouver la solution
juridique d’un problème concret : les faits sont présentés de manière brute, sans traitement
préalable.

Même si le travail de traduction juridique des faits, propre au cas pratique, paraît quelquefois
délicat à l’étudiant, il faut cependant signaler que les cas proposés à l’Université sont plus simples et
plus clairs que ceux que connaissent les praticiens.

La finalité de l’exercice est de développer les qualités de recherche et d’argumentation de


l’étudiant dans le cadre d’une méthode proche de ce que l’on pourra attendra dans la vie
professionnelle.

A. Les écueils à éviter

Le cas pratique, comme son nom l’indique, est un exercice pratique.

 Ce n’est pas une dissertation.

Il faut donc résister à la tentation du glissement vers la question de cours correspondant au


point de droit soulevé par les faits. Sans doute ces connaissances devront être utilisées pour
résoudre le cas mais de manière très ciblée en fonction des questions précises posées par le cas.

 Ce n’est pas un exercice d’imagination

L’étude non juridique, le bavardage sur les faits ou la situation des protagonistes en
particulier, est à bannir, de même que toute digression. Il est impératif de rester dans les limites de
l’exercice. Il faut donc exploiter tous les éléments de faits mais il ne faut pas imaginer ce que serait la
solution si les faits avaient été différents.

 Ce n’est pas un exercice de divination

Il est très maladroit de chercher l’arrêt qui aurait pu servir de base à l’exercice proposé et de
s’en tenir à sa référence comme seule argumentation. Contrairement à ce que l’on pourrait croire,
l’exercice n’est donc pas terminé quand la solution est découverte car l’essentiel consiste en effet à
justifier la solution proposée.

B. Démarche préliminaire

C’est un enchainement logique de comportements

 Analyse des faits

Il est important d’abord d’être particulièrement vigilant à la formulation de la question et à


l’identité de la partie qui consulte.
Il faut ensuite classer les faits, soit chronologiquement, soit de manière thématique afin de
procéder à leur qualification juridique.

 Qualification juridique des faits

C’est le fait de traduire en vocabulaire juridique les faits présentés dans le cas de manière
pragmatique. Cette étape est décisive car elle permet de circonscrire le domaine de l’étude.

 Problème juridique

La phase la plus délicate consiste alors à énoncer le problème juridique. La meilleure


méthode reste l’approche progressive du problème. Par exemple : c’est un problème de
responsabilité, c’est un problème de responsabilité pour faute, il s’agit de savoir si le comportement
de l’administration constitue bien une faute. Cette précision est impérative afin d’éviter que la
consultation ne se transforme en récitation du cours…

 Solution

Il est enfin possible de rechercher la solution à partir des textes, législatifs ou réglementaires,
et de la jurisprudence de droit positif que l’on connaît. L’utilisation de la jurisprudence peut s’avérer
délicate. Il ne suffit pas de référence à une ou deux décisions prises au hasard. Il faut notamment
préférer les solutions les plus récentes et celles qui émanent de la plus haute autorité
juridictionnelle.

Il peut arriver que la solution soit incertaine. Deux hypothèses peuvent alors être
envisagées :

 soit une solution est vraisemblable, on écarte les autres en les énonçant et en
justifiant leur exclusion ;
 soit plusieurs solutions sont possibles et on développe chaque argumentation en
évaluant les chances de réussite de chacune. Il est bien évident que chaque solution
doit être argumentée. Une affirmation sans justification n’a aucune valeur.

L’affirmation de la solution sans aucune justification n’a aucune valeur. L’appui des textes
peut, de ce point de vue, se révéler suffisant. Mais l’existence de la jurisprudence adéquate peut
avoir un fort effet de conviction. Encore faut-il s’assurer que les faits entre la jurisprudence citée et le
cas pratique soient identiques. Surtout, il faut comprendre que la référence à une jurisprudence,
même bien établie, ne constitue que la consécration de l’argumentation. En d’autres termes, la
solution jurisprudentielle vient conforter la démonstration mais ne remplace pas l’argumentation.

B. Présentation de la solution

La présentation du cas pratique est beaucoup moins formaliste que celle de la dissertation ou
du commentaire de décision. Il ne peut y avoir de plan préétabli puisque toute construction
dépendra du contenu de l’exercice.

S’il s’agit d’une consultation avec un seul problème juridique, la démarche qualification,
problème juridique, solution, justification peut être proposée sans aucun autre formalisme.

S’il s’agit d’un cas pratique avec plusieurs problèmes juridiques, il y aura donc autant de
parties que de problèmes juridiques sans se soucier d’un quelconque équilibre entre les parties. Il
peut être envisageable de procéder à certains regroupements thématiques.
Une introduction peut être adoptée pour rappeler assez brièvement les faits de manière
ordonnée (il n’est pas utile de recopier le texte de la consultation…) afin d’identifier les différents
problèmes juridiques.

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