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Comment s’opère la délimitation des champs respectifs des responsabilités contractuelle et délictuelle ?
Est-il possible de cumuler les deux ?
RCelle : découle de l’inexécution d’un contrat et ne s’invoque qu’entre les parties contractantes
à DONC conditions : lien contractuel + inexécution ou retard + dmg + lien de causalité
à DONC RD ne s’applique pas au manquement commis dans l’exécution d’un contrat
RD : découle d’un préjudice (qui découle lui-même de tout fait contraire à l’ordre juridique).
à Peut aussi découler de l’inexécution d’un contrat si cette inexécution a porté préjudice à un tiers
à DONC conditions : fait générateur + dmg + lien de causalité
Ainsi, lorsqu’une inexécution contractuelle cause dommage à l’une des parties au contrat, l’action en réparation est
forcément fondée sur la responsabilité contractuelle : ainsi, une partie au contrat ne peut obtenir la réparation d’un
préjudice sur le fondement de la responsabilité délictuelle alors que le préjudice découle d’une inexécution
contractuelle.
A l’inverse, lorsque le dommage est causé indépendamment de tout lien contractuel entre le demandeur et le
défendeur, l’action en réparation est forcément fondée sur la responsabilité délictuelle : ainsi, même lorsqu’un tiers
est victime d’une inexécution contractuelle, l’action ne pourra être fondée que sur la RD car il n’est pas partie au
contrat (voir arrêts précédents sur les assureurs)
à PRINCIPE DE NON-CUMUL : cf. principe de non-option (victime d’un dmg n’a pas la possibilité d’opter pour le
régime de RC qui lui serait le + favorable : dès lors que les conditions de RClle sont réunies, victime n’a pas
d’autres choix que d’agir sur celle-ci, même si la RD aurait été + avantageuse)
à projet de réforme de la RC prévoit d’entériner cette règle jp
Notaire : responsabilité délictuelle : art.1382 (doc 1 & 2: responsabilité professionnelle d’information et de conseil)
Avocat : responsabilité contractuelle anc.1147
La technique de cassation
Quels sont les indices permettant de caractériser l’importance de la portée d’un arrêt ?
+ lorsque la Cour se refère seulement au pouvoir souverain des juges du fond, il s’agit souvent d’un arrêt d’espèce
RAPPEL : La Cour de cassation dit le droit alors que les juges du fond apprécient les faits. La Cour de re-juge pas
l’affaire, mais juge seulement la conformité de la décision aux règles de droit (CPC, 604)
à c’est pour ça que l’arrêt mentionne « attendu, selon l’arrêt attaqué » : la cour d’appel a elle-même caractérisé
les faits, la CCass ne fait que les prendre en compte pour en contrôler la conformité avec le droit
à ne se prononce que sur les griefs soulevés par le pourvoi. Elle ne peut juger ce qui n’a pas été visé par les
moyens. Ainsi, lorsqu’elle rend un arrêt de rejet, cela ne signifie pas forcément qu’elle approuve l’entièreté de
l’arrêt rendu par la CA. Ça dépend de ce qui est critiqué par le pourvoi
CPC, 619 : La Cour ne peut recevoir les moyens nouveaux (= juge de droit et non de fait)
à SAUF si ce sont des moyens de pur droit ou qu’ils sont nés de la décision attaquée
REJET CASSATION
- raisonnement de la CA - visa (article ou principe jurisprudentiel)
- moyens exposant les critiques juridiques (= pourvoi) - raisonnement de la CA
- réfutation par la Cour de ces critiques - réfutation par la Cour de l’arrêt
à plus ils sont développés, plus la portée normative est
importante. S’ils sont courts, la solution s’impose et ne
pose pas de question juridique complexe (manque de
moyens, question déjà résolue auparavant sans moyen
nouveau…)
Sur quels moyens la CCass se fonde-t-elle pour casser l’arrêt des juges du fond ?
- la cour d’appel a donné une mauvaise interprétation d’une règle de droit : « a violé le texte susvisé »
à dans ce cas, CCass indique la bonne intérprétation « qu’en statuant ainsi, alors que [ interprétation de la règle
de droit susvisée ] »
- la cour d’appel a jugé sans fondement : « n’a pas donné de base légale »
à dans ce cas, CCass indique la nature du vice de motivation pour que la CA puisse corriger son erreur : « qu’en
statuant ainsi, alors que [ règle de droit ] ; « sans rechercher / caractériser [ règle de droit ] … »
Par hypothèse, si une cassation est prononcée, c’est que l’arrêt attaqué présentait un vice faisant l’objet d’un moyen
pertinent, sur une question qui fait l’objet d’un contrôle de la Cour de cassation. L’expression de ce contrôle se
trouvera dans ce que l’on appelle le “conclusif” de l’arrêt, c’est-à- dire dans le dernier alinéa de l’arrêt, qui exprime la
doctrine de la Cour de cassation et qui débute par “qu’en statuant ainsi...” pour la violation de la loi ou par “qu’en se
déterminant ainsi...” pour le manque de base légale.