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Principes généraux de la responsabilité délictuelle

Comment s’opère la délimitation des champs respectifs des responsabilités contractuelle et délictuelle ?
Est-il possible de cumuler les deux ?

RCelle : découle de l’inexécution d’un contrat et ne s’invoque qu’entre les parties contractantes
à DONC conditions : lien contractuel + inexécution ou retard + dmg + lien de causalité
à DONC RD ne s’applique pas au manquement commis dans l’exécution d’un contrat

RD : découle d’un préjudice (qui découle lui-même de tout fait contraire à l’ordre juridique).
à Peut aussi découler de l’inexécution d’un contrat si cette inexécution a porté préjudice à un tiers
à DONC conditions : fait générateur + dmg + lien de causalité

Ainsi, lorsqu’une inexécution contractuelle cause dommage à l’une des parties au contrat, l’action en réparation est
forcément fondée sur la responsabilité contractuelle : ainsi, une partie au contrat ne peut obtenir la réparation d’un
préjudice sur le fondement de la responsabilité délictuelle alors que le préjudice découle d’une inexécution
contractuelle.

A l’inverse, lorsque le dommage est causé indépendamment de tout lien contractuel entre le demandeur et le
défendeur, l’action en réparation est forcément fondée sur la responsabilité délictuelle : ainsi, même lorsqu’un tiers
est victime d’une inexécution contractuelle, l’action ne pourra être fondée que sur la RD car il n’est pas partie au
contrat (voir arrêts précédents sur les assureurs)

à PRINCIPE DE NON-CUMUL : cf. principe de non-option (victime d’un dmg n’a pas la possibilité d’opter pour le
régime de RC qui lui serait le + favorable : dès lors que les conditions de RClle sont réunies, victime n’a pas
d’autres choix que d’agir sur celle-ci, même si la RD aurait été + avantageuse)
à projet de réforme de la RC prévoit d’entériner cette règle jp

à Il appartient au juge de déterminer le fondement le + pertinent


à Les deux responsabilité se distinguent car la responsabilité contractuelle (1231-3) s’arrête aux limites du
contrat, alors que la responabilité délictuelle (1240) est gérée par principe de réparation intégrale du préjudice

La responsabilité du notaire est-elle de même nature que celle de l’avocat ? (docs 1, 2, 3)

Notaire : responsabilité délictuelle : art.1382 (doc 1 & 2: responsabilité professionnelle d’information et de conseil)
Avocat : responsabilité contractuelle anc.1147
La technique de cassation
Quels sont les indices permettant de caractériser l’importance de la portée d’un arrêt ?

- Les arrêts rendus en assemblée pléniaire


- Le visa / attendu de principe
- La publication de l’arrêt selon les mentions

+ lorsque la Cour se refère seulement au pouvoir souverain des juges du fond, il s’agit souvent d’un arrêt d’espèce

Sur quoi la Cour de cassation juge-t-elle ?

RAPPEL : La Cour de cassation dit le droit alors que les juges du fond apprécient les faits. La Cour de re-juge pas
l’affaire, mais juge seulement la conformité de la décision aux règles de droit (CPC, 604)
à c’est pour ça que l’arrêt mentionne « attendu, selon l’arrêt attaqué » : la cour d’appel a elle-même caractérisé
les faits, la CCass ne fait que les prendre en compte pour en contrôler la conformité avec le droit
à ne se prononce que sur les griefs soulevés par le pourvoi. Elle ne peut juger ce qui n’a pas été visé par les
moyens. Ainsi, lorsqu’elle rend un arrêt de rejet, cela ne signifie pas forcément qu’elle approuve l’entièreté de
l’arrêt rendu par la CA. Ça dépend de ce qui est critiqué par le pourvoi

CPC, 619 : La Cour ne peut recevoir les moyens nouveaux (= juge de droit et non de fait)
à SAUF si ce sont des moyens de pur droit ou qu’ils sont nés de la décision attaquée

Quelle est la différence de strucure entre un arrêt de rejet et un arrêt de cassation ?

REJET CASSATION
- raisonnement de la CA - visa (article ou principe jurisprudentiel)
- moyens exposant les critiques juridiques (= pourvoi) - raisonnement de la CA
- réfutation par la Cour de ces critiques - réfutation par la Cour de l’arrêt
à plus ils sont développés, plus la portée normative est
importante. S’ils sont courts, la solution s’impose et ne
pose pas de question juridique complexe (manque de
moyens, question déjà résolue auparavant sans moyen
nouveau…)

Sur quels moyens la CCass se fonde-t-elle pour casser l’arrêt des juges du fond ?

- la cour d’appel a donné une mauvaise interprétation d’une règle de droit : « a violé le texte susvisé »
à dans ce cas, CCass indique la bonne intérprétation « qu’en statuant ainsi, alors que [ interprétation de la règle
de droit susvisée ] »
- la cour d’appel a jugé sans fondement : « n’a pas donné de base légale »
à dans ce cas, CCass indique la nature du vice de motivation pour que la CA puisse corriger son erreur : « qu’en
statuant ainsi, alors que [ règle de droit ] ; « sans rechercher / caractériser [ règle de droit ] … »

Les notions à connaître :

- cassation totale : s’étend à l’entièreté de l’arrêt rendu par la CA


- cassation partielle : s’étend à quelques chefs de la CA. Les autres subsistent (= ce moyen du pourvoi a été rejeté)
Quels sont les différents types de contrôles exercés par la CCass ?

à contrôle du fond par la CCass selon les moyens du pourvoi :


- absence de contrôle : parfois, juges du fond ont un pvr discrétionnaire et n’ont pas
besoin de motiver leur décision (1244-1 : refuser d’accorder des délais de paiement)
- contrôle restreint à l’existence d’une motivation : les juges du fond ont le pouvoir
souverains d’apprécier les faits, la CCass ne peut les apprécier autrement (évaluation
Normatif du préjudice)
- contrôle léger : décision adéquate mais aurait pu résulter sur une solution
différente : « a pu juger comme elle l’a fait / a pu retenir … »
- contrôle lourd : décision qui n’aurait pas pu être différente, seule celle-ci pouvait être
retenue : « a jugé à bon droit ; exactement… »
- contrôle normatif de violation de la loi : “la cour d’appel a violé le texte susvisé”
à lorsque les juges du fond n’ont pas suffisamment caractérisé les éléments de faits
qui auraient permis à la CCass d’exercer son contrôle : vice de fond, manque de base
Normatif de motivation légale : “la cour d’appel n’a pas donné de base légale à sa décision”, la décision n’a
pas été suffisamment justifiée pour permettre de contrôler sa pertinence (lorsque la CA
n’a pas caractérisé le lien de causalité et a pourtant retenu l’application de l’article
1240…). Parfois, la décision est excellente, mais pas assez motivée qu’elle ne peut être
confirmée
à lorsque les juges du fond ont méconnnu des exigences formelles ou
Disciplinaire méthodologiques : vice de forme, défaut de motif (cf. CPC, 455) : “qu’en statuant ainsi,
la cour d’appel n’a pas satisfait aux exigences du texte susvisé"… Il peut s’agir de la
dénaturation d’une règle de droit, méconnaissance de la procédure, aucune
justification de fait ou de droit… : : Parfois, la décision est excellente, mais incomplète
ou inconforme aux formalités requises. Après correction, elle peut être confirmée si le
fond est correct.

Compléments méthodologiques repris de la plaquette de TD…

La formulation du contrôle dans les arrêts de la Cour de cassation (p.27)

1°) Dans les arrêts de rejet :


- “a énoncé...” : reproduction exacte des termes de la décision attaquée et n’apporte aucune précision sur le contrôle
- “a constaté / a relevé / a retenu … ” : appréciation souveraine des faits par les juges du fond : absence de contrôle
des faits par la CCass

2°) Dans les arrêts de cassation :

Par hypothèse, si une cassation est prononcée, c’est que l’arrêt attaqué présentait un vice faisant l’objet d’un moyen
pertinent, sur une question qui fait l’objet d’un contrôle de la Cour de cassation. L’expression de ce contrôle se
trouvera dans ce que l’on appelle le “conclusif” de l’arrêt, c’est-à- dire dans le dernier alinéa de l’arrêt, qui exprime la
doctrine de la Cour de cassation et qui débute par “qu’en statuant ainsi...” pour la violation de la loi ou par “qu’en se
déterminant ainsi...” pour le manque de base légale.

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