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Licence 1 Semestre 1

2020/2021

LES INSTITUTIONS
JURIDICTIONNELLES

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Université de La Rochelle
C.ASFAR-CAZENAVE
Introduction :
Ce terme désigne l’ensemble des règles et juridictions au sens large du terme ayant été mises en
place par l’Etat pour trancher les litiges. Il renvoie aussi à l’ensemble des professionnels appelés
auxiliaires de justice (avocats, greffiers, etc.). Pourquoi ce terme ? Juridictionnelle du latin
« jurisdictio » signifie dire le droit c’est-à-dire trancher le litige. Cette organisation a été mise en place
par la Constitution française de 1958 et par les ordonnances et décrets de cette même année.

PARTIE 1 : LES PRINCIPES GENERAUX DE FONCTIONNEMENT ET


D’ORGANISATION DE LA JUSTICE
CHAPITRE 1 : LES PRINCIPES INHERENTS AU SERVICE PUBLIC DE LA JUSTICE
Introduction :
Le service public de la justice est géré par le ministère de la justice situé place Vendôme et on
l’appelle aussi la Chancellerie. Ce ministère est présidé par le ministre de la justice (le garde des
sceaux) qui est actuellement M. Dupont Moretti. Dans l’exercice de ces fonctions le ministre va être
assisté par des services et des directions qu’on appelle « administration centrale ». Les principaux
services sont le cabinet du ministre et l’inspection générale des services judiciaires. Il y a cinq
directions Le ministère de la justice est relayé localement par le Parquet, des cours et tribunaux
autrement dit le Ministère Public.

Section 1 : La justice publique monopole de l'Etat


I) Le principe 
La justice c’est une fonction que l’Etat exerce à titre de monopole c’est-à-dire que la justice est rendue
par l’Etat au nom du peuple français. Donc la fonction juridictionnelle est une fonction étatique.
Pourquoi un monopole ? La justice est garante de l’ordre social et par conséquent l’Etat ne peut pas
se désintéresser de l’ordre social, pour cela il faut donner au juge la « jurisdictio » et « l’imperium ».
L’imperium est le pouvoir de commandement du juge c’est-à-dire qu’il va pouvoir recourir à
l’exécution forcée de sa décision si la partie concernée ne l’exécute pas. Imperium se manifeste sur la
décision d’une forme qu’on appelle la « formule exécutoire » qui traduit le pouvoir de
commandement du juge. Ces deux pouvoirs qu’a le juge symbolisent la justice (la balance =
jurisdictio et le glaive = imperium). La justice est garante des droits et libertés des citoyens. S’ils
n’étaient pas garantis, les citoyens seraient sans protection. La justice publique prime sur la justice
privée car elle est dangereuse.

II) Les exceptions 


Exceptionnellement un litige peut trouver son règlement en dehors des tribunaux. Ce sont des modes
alternatifs des différents règlements appelés « MARD ». Ce sont tous les procédés qui permettent de
régler un conflit en dehors d’une juridiction. La dé juridiction consiste à soustraire au juge le
règlement des litiges. Ces MARD  ont des avantages essentiels. Tout d’abord les MARD sont

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consensuels c’est-à-dire que les parties décident d’un commun accord. Parce qu’ils sont consensuels
la solution qui va émerger va être acceptée et donc spontanément exécutée. Un certain nombre de
décisions de justice ne sont pas spontanément exécutés car le débiteur est insolvable ou disparait ou
fait appel. Ce contentieux de l’exécution est un vrai problème car il engorge les juridictions (litiges
dans le litige avec des partis détruite). Les modes alternatifs évitent tous ces problèmes d’exécutions
car les partis sont d’accords de régler le litige et se mettent d’accord sur une solution et l’exécutent.
Tous ces modes sont enfermés dans des délais et sont plus rapide que la justice et moins chers. Autre
avantage ils sont confidentiels c’est-à-dire que si le procédé échoue tout ce qui a été échangé reste
confidentiel. Ces MARD sont une offre de justice pluriels qui permettent au justiciable de régler son
problème autrement et on peut les mettre en place dans tous les domaines. Depuis la loi de
programmation de la justice n°2019 222 du 23 mars 2019, elle est venue rendre obligatoire pour les
litiges qui portent sur un montant inférieur à 5 000 euros et les conflits de voisinages, l’obligation
pour les partis de recourir à un mode amiable avant de saisir le juge à condition de recevabilité de
l’action devant le juge. Ces modes amiables (espèce du genre alternatif) sont la conciliation, la
médiation et la procédure participative. Un mode alternatif qui n’est pas amiable est l’arbitrage car
l’arbitre est un juge. Dans ces processus amiables il y a aussi le droit collaboratif.

Conciliation et médiation peuvent se réaliser dans un cadre judicaire et extra-judiciaire. Dans un


cadre judiciaire les partis sont en procès et au cours d’un accord (conciliation et médiation). Dans le
cadre extra judiciaire, le conflit qui éclate appelle à une instance judicaire. Ces deux procédés sont
régis par le Code de procédure civil. Il y a une différence dans le degré d’intervention du tier. Dans la
médiation, le médiateur a un rôle actif c’est-à-dire que son rôle est de renouer le dialogue entre les
partis (travail sur le dialogue, le lien pour trouver une solution). On dit que c’est un accoucheur de
solutions. Le conciliateur, propose une solution clé en main il ne travaille pas sur la relation. Autre
différence, le conciliateur est un auxiliaire de justice et intervient à titre bénévole donc la conciliation
est gratuite. En revanche le médiateur est rémunéré, alors il demande des honoraires. Ils sont tenus à
la confidentialité, que toutes les informations qu’ils ont reçues doivent rester confidentiels et non
utilisées pendant un procès. Un fois d’accord ils vont rédiger un accord de conciliation/médiation. Si
les partis veulent une garanti supplémentaire c’est-à-dire si elle veulent la force exécutoire, il faut
saisir le juge pour obtenir l’homologation de l’accord. Il ne faut pas confondre la médiation avec la
médiation pénale qui une transaction qui va être conclue entre l’auteur de l’infraction et la victime et
cela à l’initiative du procureur de la République. Elle concerne les infractions de la petite délinquance.

Le défenseur des droits a une mission de défenseur des droits avec l’administration, son rôle est de
régler les réclamations des usagés relatives au mauvais fonctionnement de l’administration. Par
exemple, les réclamations entre usagé et service publique. Cette procédure s’appelle une médiation
mais pas au sens strict du terme car elle ne travaille pas sur la relation. Son rôle est de donner un avis,
traiter des réclamations entre les usagers et les administrations.

Il y a un autre mode amiable qui est la procédure participative. Cette procédure est régis par le Code
de procédure civile. C’est une procédure de négociation assisté par avocat c’est-à-dire qu’au lieu de
saisir le tribunal les partis vont signées une convention de procédure participative accompagné par
leur avocat qui vont négocier pour trouver une solution amiable. Cependant, il y a un problème de
confidentialité, la négociation échoue, saisie du juge et les partis gardent leur avocat (mode peu
utilisé).

Le droit collaboratif est un procédé nord-américain. Les partis vont signés une charte collaborative. Ils
s’engagent à trouver avec les avocats une solution négociée. Dans ce procédé s’il y a un échec, saisie
du juge mais les avocats devront se retirer du processus. Succès de ce mode puisque les partis ne

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voient pas d’adversaire potentiel. Pour faire du droit collaboratif les avocats doivent suivre une
formation spécifique.

L’arbitrage occupe une place à part, c’est un mode non amiable car c’est un mode juridictionnel des
règlements des litiges. L’arbitre est un juge privé, il a la « jurisdictio » (= pouvoir de trancher le litige).
Sa décision (sentence arbitrale) est obligatoire pour les partis. Deux façons d’aller à l’arbitrage :
- Signature d’une clause compromissoire, les partis vont dans leur contrat prévoir cette
clause qui va disposer qu’en cas de litige elle saisiront un arbitrage.
- Le compromis, les partis n’ont rien prévu dans le contrat. Le litige éclate donc d’un
commun accord elles vont signer un compromis.
Procédé régis par le Code de procédure civil (livre 4). La sentence de l’arbitre est obligatoire mais à la
différence du jugement elle n’a pas de force exécutoire car l’arbitre n’a pas l’imperium. Donc si la
partie condamnée refuse d’exécuter la sentence, elles vont devoir obtenir la cause d’exequatur.
L’arbitrage est un mode conventionnel qui a besoin de l’accord des partis pour la facilitation des
exécutions et des accords. Cependant, il y existe un moyen de pression, la confidentialité. L’arbitre est
rémunéré. Les domaines de cette procédures sont les contrats d’affaire, les contrats internationaux.

Les Maisons de Justice et de Droit (MJD) sont des lieux d’accès au droit, et elles ont trois missions :
- Informer le citoyen, le justiciable
- Médiation pénale, intervention comme tiers
- L’aide aux victimes c’est-à-dire quand une personne se fait agresser la victime peut
avoir besoin de soutient et accompagner dans ses démarches judiciaires. En principe
dans chaque tribunal il y a une MJD.

Section 2 : Les principes d’organisation de la justice


I) La dualité des deux ordres juridiques :
La Cour de Cassation pour l’ordre judiciaire et le Conseil d’Etat pour l’ordre administratif.

Les juridictions de l’ordre judiciaire connaissent des litiges entre les particuliers et des infractions
pénales alors que les autres connaissent des litiges entre l’administration et les administrés ou les
personnes publiques. Ces deux ordres juridiques s’opposent car la dualité est fondée sur la loi du 16
au 24 aout 1790. L’article 13 précise que les fonctions judiciaires sont séparées des fonctions
administratives. Ainsi, les juridictions judicaires ne peuvent pas empiéter sur l’exécutoire ( L’esprit
des lois, MONTESQUIEU). La juridiction spécialisée pour trancher les conflits de compétence est le
Tribunal des conflits.

II) Le principe de l’ indépendance du juge :


Le principe de l’indépendance du juge est garanti par différents moyens :

● La séparation des pouvoirs


Indépendance du juge par rapport au pouvoir législatif c’est-à-dire que le juge ne peut pas faire
œuvre de législateur. D’après, l’article 5 code civil , « Il est défendu aux juges de prononcer par voie
de disposition générale et réglementaire sur les causes qui leur sont soumises ». Le juge applique la
loi, le législateur fait la loi. A l’inverse le législateur (parlement) ne peut pas influer sur le juge.
Cependant il y a des exceptions lorsqu’un législateur adopte une loi d’amnistie.

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Indépendance du juge face au pouvoir exécutif : tribunaux indépendants par rapport aux pouvoirs
publics. L’indépendance du juge est garantie par la responsabilité spéciale du service public de la
justice.

● La responsabilité spéciale du service publique de la justice


La responsabilité du fait des juridictions de l’ordre judiciaire obéit à deux règles :
- La responsabilité pour fonctionnement défectueux de la justice. Le Code de l’organisation
judiciaire (COJ) prévoit que l’Etat est tenu de réparer le dommage causé par un
fonctionnement défectueux de la justice, en cas de faute lourde et de déni de justice. Faute
lourde : déficience caractérisée va traduire l’inaptitude du service publique de la justice à
remplir sa mission. Par exemple, il a été jugé qu’un délai de 14 ans couvrant une décision
définitive dans un litige relatif à un accident du travail qui n’était pas un litige complexe
caractérise un disfonctionnement du service public. Le déni de justice c’est le refus de juger, il
est possible d’engager la responsabilité de l’Etat pour fonctionnement défectueux.
- L’état peut aussi voir sa responsabilité d’engagé en cas d’erreur judicaire : si une personne est
condamnée à tort, elle peut demander à être indemnisé. Autres responsabilités en cas de
détention provisoire injuste et que la procédure termine par un non-lieu ou une relaxe, l’Etat
devra indemniser la victime.
- En cas de faute personnel du juge comme perdre un dossier ou une pièce fondamentale. La
personne victime va pouvoir demander à l’Etat une indemnisation. S’il y a une erreur dans
l’interprétation de la loi, possibilité de recours mais pas de faute personnel du juge
susceptible d’engager la responsabilité de l’Etat.

Pour l’ordre administratif, le principe est similaire puisque le Conseil d’Etat a admis le principe de
responsabilité de l’Etat en cas de faute lourde et/ou de décision rendue en dehors d’un délai
raisonnable (arrêts DARMON décembre 1978 et MAGIERA mai 2002).

III) Le principe du double degré de juridiction


Le principe du double degré de juridiction contribue à garantir une bonne justice, ce qui signifie
d’accorder à la partie qui n’a pas obtenu gain de cause le droit de faire rejuger son affaire une
deuxième fois par une juridiction hiérarchiquement supérieure à la première : les Cours d’Appel
(juridictions de second degré). Il se traduit par l’existence de deux degrés hiérarchisés. Le juge peut
rendre une décision qui ne satisfait pas les parties donc possibilité d’avoir le pouvoir de faire juger
leur affaire une deuxième fois. Les cours d’Appel vont donc réexaminer le dossier : juge l’affaire en fait
et en droit.
- Juges du premier et second degrés : juges du fond.
- Magistrats de la Cour de Cass : juges du droit.
Exceptions : dans certains cas les décisions ne pourront pas faire l’objet d’un appel on les dit « rendus
en premier et dernier ressort » : celles qui portent sur un litige inférieur à 5 000 euros depuis le 1er
Janvier 2020 (avant 4 000 euros).

Est-ce que la Cour de Cassation et le Conseil d’Etat sont des troisième degrés de juridiction ? Non,
parce que ces deux juridictions ne rejugent pas l’affaire en fait et en droit. Ils vont juger la décision
des juges du fond c’est-à-dire, qu’ils vont uniquement regarder si les juges du fond ont bien appliqué
la règle de droit aux faits qu’ils ont relevés, ils ne réexamine pas les faits.

IV) Le principe de la collégialité des juridictions


Une décision peut être prise par un seul juge ou un collège de juge.

● Les avantages de la collégialité :

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- Garanti de bonne justice car les juges vont pouvoir débattre pour faire naitre la vérité.
- Garanti d’impartialité assurée par le fait que la décision va résulter d’un ensemble de
convictions et non d’une conviction d’un juge : contrôle réciproque qui est garant de
l’impartialité ; résulte aussi quand la décision prise va être anonyme.
- Garanti indépendance des juges, des pressions politiques, médiatiques, économiques et des
vengeances.

● Les avantages de la juridiction unique :


- Le juge statue seul ce qui amène à une spécialisation, sens des responsabilités car la décision
doit être fondé en droit comme en faits.
- Réduction du coût de la justice.

En France on peut dire que la tradition est la justice collégiale même si les juridictions à juge unique
se multiplient. Un certain nombre de juridictions vont être réservées à certaines catégories
professionnelles (demande spécialisation du juge).

V) Principe de décentralisation
Le principe de décentralisation signifie que hormis la Cour de Cassation, le Conseil d’Etat et le
Tribunal des conflits, toutes les autres juridictions du premier et second degrés sont réparties sur tout
le territoire français pour offrir une proximité au justiciable. Chaque juridiction a une circonscription
géographique précise qui constitue son ressors territorial. Le siège des juridictions est fixé et c’est au
justiciable de se déplacer.

Section 3 : les principes de fonctionnement de la justice


I) Le principe d’égalité devant la justice
Le principe d’égalité devant la justice est tiré de l’article 6 de la DDHC du 26 aout 1789. De ce
principe, le Conseil Constitutionnel a posé un principe d’égalité devant la justice dans une décision du
23 juillet 1975. L’égalité devant la justice signifie que les justiciable qui sont dans la même situation
doivent être jugés avec les mêmes règles avec les mêmes tribunaux. Personne ne peut être jugé par
une juridiction spécialement créée, il n’y a pas de discrimination judiciaire et par conséquent il
appartient à la loi de combattre les inégalités en assurant la gratuité de la justice.

II) Le principe de gratuité de la justice


Ce principe est tiré du principe d’égalité devant la justice a valeur constitutionnelle. Quand un
justiciable saisit un juge il ne va pas payer le juge contrairement à l’arbitre. La loi du 30 décembre
1977 est venu mettre en place le principe de gratuité des actes de justices devant les juridictions
civiles et administratives. Ça s’est traduit par la suppression de droits et taxes. Le fonctionnement du
service public est pris en charge par l’état sous forme d’impôt. Malgré tout il existe des frais de
justice : frais avocat, huissier, expert… ils sont pris en charge par le justiciable.

A) Les frais et les dépens


Ce qu’on appelle les frais irrépétibles sont les honoraires des avocats. Ils sont fixés librement selon
des critères. La rémunération des auxiliaires de justices restent à la charge du plaideur. Ce sont les
frais non remboursables par le perdant. L’article 700 du Code de procédure civile prévoit que dans
toutes les instances le juge condamne le perdant à payer à l’autre parti une somme que le juge

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détermine au titre des frais qui ont été exposés c’est-à-dire les honoraires d’avocat. La somme allouée
va couvrir une partie des frais irrépétibles. Le perdant paye une partie des frais de la partie gagnante.
Les dépends sont les frais de justice qui sont perçus par les secrétariats de juridiction ou les
impôts (rémunération d’expert, huissier justice). En général c’est le perdant qui est condamné aux
dépens, ce n’est pas une obligation c’est le juge qui décide.

B) Aide juridique
L’aide juridique peut prendre trois formes :
- Aide juridictionnelle (AJ) est accordée devant toutes les juridictions et recouvre toutes les
procédures. Elle consiste pour les personnes qui ont de faibles revenus à bénéficier d’une
prise en charge des frais irrépétibles et des frais de justice. En fonction des revenus du
justiciable l’Etat va prendre en parti ou totalité les frais liés au procès. Elle est financée avec
une partie des impôts des contribuables. Il y a des organismes qui attribuent l’AJ qu’on
appelle bureau AJ se trouvant auprès de chaque tribunal. Ces bureaux sont dirigés par un
magistrat qui président l’attribution de l’AJ.
- Aide à l’accès au droit ce sont les maisons de la justice et du droit et elles sont financées par
Etat, collectivités, organismes professionnels judicaires. L’accès au droit passe par les CDAD.
- Aide à la garde à vue, depuis une loi de 1995 il est prévu qu’une personne est le droit à
l’insistance d’un avocat.
- Assurance de protection juridique, fondée sur la technique de l’assurance c’est-à-dire une
personne va moyennant le paiement d’une prime au près d’un assureur va obtenir la prise en
charge des frais de procès en cas de litige qui va l’impliquer.

III) Le principe de permanence des juridictions


En France (pas le cas des d’autres pays) les juges tiennent leurs audiences pendant toutes l’année
civile donc le fonctionnement de la justice ne connait pas d’interruption. Par exemple en
Grande-Bretagne, les juges vont siéger par session. Ce principe de permanence est la traduction du
principe de continuité du service publique de la justice. Cela signifie que les tribunaux sièges de
manière permanente, en revanche pendant les vacances scolaires on parle d’audiences de vacation
(allégée). Malgré des exceptions parce que certaines juridictions vont siéger par sessions en fonction
du nombres d’affaires (exemple : la Cour d’Assise en principe tous les 3 mois, le Tribunal des conflits
lorsqu’il y a des conflits de compétences à trancher…). Cependant il y a des hypothèses d’urgence au
civil et au pénal donc le juge des référés peut être saisie un weekend, jours fériés ou la nuit lorsqu’il
est de permanence.

IV) Le principe de spécialisation des juridictions


Chaque ordre a une compétence particulière.
Distinction entre la juridiction civile et la juridiction pénale. Les juridictions civiles au sens large, vont
connaitre des litiges entre les particuliers. Au sens stricte, elles vont connaitre des litiges entre
personnes civiles.
Chaque ordre comporte des juridictions de droit commun et d’exception. Les juridictions de droit
commun ont une compétence générale (tribunal judiciaire, tribunal administratif). Les juridictions de
droit d’exception ont une compétence spéciale c’est-à-dire qu’elles connaissent des litiges que la loi
leur attribue (exemples : Tribunal de commerce, Tribunal des prudhommes) qui s’observe au premier
degré de juridiction. Les juridictions de droit commun d’observe au second degré de juridiction.

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La compétence d’attribution a pour objet de déterminer la juridiction compétente en raison de la
nature de l’affaire et on y oppose la compétence territoriale qui détermine qu’elle est la juridiction
géographiquement compétente.

V) Le principe de neutralité et du rôle actif du juge

En droit français, on oppose deux types de procédure : la procédure inquisitoire et la procédure


accusatoire :
- Accusatoire, le juge est en quelque sorte un arbitre des prétentions des partis, rôle de garanti
de la loyauté dans les débats. Le procès c’est la chose des partis, le juge est en retrait. Les
partis dirigent la procédure. Le juge est donc neutre (neutralité).
- Inquisitoire les choses s’inversent, le juge doit rechercher la vérité. Il va avoir des pouvoirs
importants dans la recherche des preuves, il a un rôle actif.

Conséquences : dans une procédure accusatoire la charge des faits, du droit et la charge de la preuve
pèsent entièrement sur les parties. Lors d’une procédure inquisitoire, le juge pourra ordonner toutes
les investigations nécessaire pour rechercher la vérité, il ne sera pas limité par les dire des parties.

Traditionnellement, on utilise la procédure accusatoire (droit civil) car elle met en jeu intérêts privés
et procédure pénale de type inquisitoire. Cette affirmation ne donne plus une image exacte, la
procédure civile évolue vers un modèle inquisitoire, notamment par la mise en place d’un juge « de la
mise en état » chargé de toute la procédure, peut contraindre les parties à fournir des pièces.
Inversement la procédure pénale accueil des éléments qui appartiennent au modèle accusatoire.

VI) Principe de publicité


Le principe de publicité est posé par un certain nombre de textes internationaux et nationaux (article
6 de la CEDH qui dispose que toutes personnes a droit à ce que sa cause soit entendu publiquement).
La justice ne peut pas être clandestine, ce principe de publicité est une garantie de transparence et
d’équité pour les justiciables.

● La publicité des débats


On le retrouve dans toutes les juridictions c’est-à-dire le libre accès au public à toutes les audiences. Il
en est de même pour les journalistes qui en rendent compte dans les médias.

Néanmoins il y a des exceptions : parfois audiences non publiques -> « huit clos » ou chambre du juge
(cabinet du juge) quand la moralité, la sécu nationale, protection vie privée, les intérêts des mineurs.
Exception en matière gracieuse (absence litige -> adoption, changement nom), les audiences ne sont
pas publiques. La pub signifie aussi la pub du jugement cad que les jugements, les arrêts sont aussi
publics. Mais exception en matière gracieuse, relative à l’état. Donc accessible au public = disponible
au grief de la juridiction (secrétariat) ; publication (voix de recueil, voix affichage, Légifrance). Les
publications font l’objet de l’anonymat pour protéger les personnes civiles.

Q° de l’enregistrement des audiences : loi du 11juillet1985 qui permet l’enregistrement sonore et


visuel de procès mais dans le but de constituer les archives historiques de la justice ; loi 29juillet1881
sur la presse interdit l’emploi d’appareils qui permet l’enregistrement d’audiences judiciaires et adm.
Le pré de la juridiction peut autoriser à filmer quand les débats n’ont pas encore commencé et que
les protagonistes soient d’accord. En revanche les compte-rendu des débats judicaires sont autorisé
par la loi.

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Code de procédure pénal, un article interdit tous appareils d’enregistrement. Le pré de la cour
d’assise peut demander l’enregistrement sonore du débat mais il ne pourra être utilisé que devant la
cour de cass qui serai saisit d’un pourvoi en révision. 

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CHAPITRE 2 : LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DE PROCEDURE ISSUS DU
DROIT AU PROCES EQUITABLE
Art 6 de la CEDH impose aux états de garantir à leurs citoyens le D effectif à ce que leur cause
soit entendu équitablement, publiquement et dans un délais raisonnable par un tribunal
impartiale = doit à un procès équitable. Art 16 de la CEDH impose d’ouvrir un recourt interne
effectif pour obtenir réparation d’atteinte au droit obtenu par la convention. La CE vérifie que
les états respectent l’égalité entre les citoyens et, les garantis issus de la convention (siège
Strasbourg). Les juridictions nationales ont tiré un certain nb de principes de la CED :

Section 1 : Le principe du contradictoire


I) Le principe
Il est posé par
Le C de procédure civil art 14 « nulle partie ne peut être jugée sans avoir entendu ou
appelée » -> « audi alteram partem » -> toutes parties doivent s’exprimer sur les prétentions
de son adversaire traduit dans l’art 15 du CPC signifie que les parties doivent se faire
connaitre cad que la contraction qui permet à la partie adverse de répliquer et organiser sa
décision. Tous éléments de preuves doit être soumises à la partie adverse = pas de surprise.
2 remarques :
- Pour que le principe soit respecté, il n’est pas nécessaire que l’intéresse se soit
exprimé mais qu’il soit en mesure de le faire. Jugement par défaut = principe de
contradiction non respecté, cad que la partie n’a pas été convoqué à l’audience.
- Quand il y a un procès, il faut que l’autre parti qui est attaqué soit informé du procès
et du contenu des prétentions. Autrement dit le demandeur doit révéler son identité
au défendeur = « nul ne plaide par procureur ». Le demandeur à l’action doit révéler
l’objet du procès et les raisons -> assignation (demande en justice de l’adversaire,
convocation à se défendre/comparaitre devant le juge un jour précis). Durant le
procès les parties devront échanger leurs conclusions respectives par le biais d’un
avocat qui vont dev leurs moyens de faits et de D. Rôle du juge -> doit également
respecter l’art 16 de procédure civil cad que le juge va vérifier que l’assignation a été
délivré a temps et doit vérifier que l’assignation a été porté a la connaissance du
défendeur (notamment quand il n’est pas présent pour comparaitre).
Recours en opposition pour que le jugement soit retracté si défendeur non touché
par assignation.
Le juge ne peut pas juger une partie sans l’avoir entendu ou sans l’avoir appelé. Et s’il décide
de relever un moyen d’office, il doit mettre les partis en mesure de discuter = principe
fondamentale et non respecté condamné

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II) Exceptions
Art 17 dispose que lorsque la loi le permet ou que la nécessité le commande, il peut être
dérogé au principe de contradiction. Exemple : ménager effet de surprise pour empêcher par
exemple d’organiser son insolvabilité, ou de cacher ses biens. Le créancier va demander une
mesure de saisie, et dans ce cas il est possible de ne pas respecter le principe de
contradiction = pas d’assignation. Le demandeur va saisir le juge par une voix de requête,
adversaire non prévenu. Le juge va rendre une décision qui ne sera pas contradictoire =
ordonnance sur requête. Quand le juge est saisie par voir de requête, la plainte est provisoire
car la partie non entendue/appelée dispose d’un recours en opposition.

Section 2 : Le droit à un tribunal indépendant et impartial


Ce principe résulte de l’art 6-1 de la CEDH. Dans le CPC il est prévu que le juge doit être
indépendant cad qu’il ne doit pas avoir de lien avec les parties de quelque nature que ce soit.
Il est exigé par le code que le juge soit impartial (ne prend pas parti). Dans le CPC on trouve
des mécanismes qui permettent l’indépendance et l’impartialité du juge. 3 mécanismes :
- Abstention cad que le juge suppose en sa personne un manque d’indépendance, il
doit s’abstenir de juger, donc il va refuser de faire partie de la juridiction ou s’abstenir
de juger
- Récusation cad une partie qui va contester l’indépendance du juge et va donc
demander sa récusation
- Renvoie cad affaire renvoyé a une autre juridiction dans l’hypothèse où il va y avoir
une suspicion de l’ensemble du tribunal donc les membres du tribunal vont être
récusés ou alors renvoie pour la sureté publique à une autre juridiction.
Point commun entre ces procédures : défiance à l’égard du juge.
Art 341 du CPC -> 8 causes de récusations. Cette liste n’est pas limitative cad un juge peut
être récusé pour d’autres causes.

Section 3 : Le droit d'être jugé dans un délai raisonnable


Pour la CEDH, le caractère raisonnable pour la durée d’une procédure doit s’apprécier en
fonction du temps écoulé entre la date à laquelle le demandeur a assigné devant le 1er juge
et la date du prononcé de la décision de la cour de cass. Ce délais de procédure peut être
allongé anormalement, en pratique cet allongement peut provenir soit de la longueur de la
procédure avant la date du jugement et peut aussi venir de la durée excessive du délibéré
(rendu jugement). Donc les décisions doivent être rendu dans un délais raisonnable (Art6).
Dans COJ texte qui dispose que les procédures doivent être rendu dans un délai raisonnable.
Impératif qui résulte de texte inter et nationaux. Le raisonnable c’est un standard en D plus
qu’une notion juridique -> appréciation subjective qui dépend des circonstances. Pour
apprécier si délai raisonnable ou non la CEDH va se fonder sur pls indices :
- Prise en compte de la complexité du litige

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- Comportement du demandeur et de ses conseils
Sanction du caractère déraisonnable : aucune conséquence sur la décision = reste valable
cpdt un manquement à l’exigence du délai raisonnable sera susceptible d’être assimilé à un
déni de justice ou à une faute lourde. Cela pourra justifier une condamnation de l’état sur le
fondement de la responsabilité de l’état pour fonctionnement défectueux du service
publique de la justice.

Section 4 : Le droit à un jugement motivé


La motivation c une garanti des D de la défense, le jugement doit être motivé cad justifié
pour être légal. La motivation a pour fonction de démontrer le raisonnement juridique des
juges pour arriver à cette solution. La cour de cass veille à ce que les juges du fond (1er et 2nd
degré) appliquent correctement la loi et qu’ils ont bien suborné les effets de la R aux
conditions posées par la R. la motivation a autre rôle : permettre de comprendre le
raisonnement juridique du juge et établir la preuve que le juge a entendu les partis et qu’il a
répondu à leur argumentation (moyens).

PARTIE 2 : LES JURIDICTIONS DE L’ORDRE JUDICIARE

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La justice connait un malaise qui touche l’ordre judiciaire. Depuis qq années les pv publiques
ont pour volonté d’améliorer la justice donc ils ont pour objectif de remédier à
l’encombrement des tribunaux, le manque de magistrat. Du fait ce manque les institutions
connaissent des disfonctionnement : délai audience long, décalage entre jugement et
exécution, délibéré long. Par rapport a ce constate les pv publiques ont mis en place des
réformes dans le but de moderniser la justice (introduire les new tech, réforme carte
judiciaire). La réforme de la carte judiciaire début automne 2007 achevé en décembre 2010.
La réforme a consisté à réorganiser les juridictions françaises. Autre action : la
déjudiciarisation = objectif des pv publics sont d’ externaliser un certain nb de contentieux.
Depuis un certain nb d’année les pv publics ont mis en place des commissions chargées de
proposer une réforme. Connexion GUINCHARD président qui a proposé de repartir le
contentieux,… Ces propositions ont été en parti reprises par le garde des sceaux en 2016 qui
a lancé une réflexion sur la justice du 21ème qui a inspiré la loi J21. Donc mise en place d’un
guichet universel pour accueillir les démarches du justiciable peu importe les institutions
(SAUJ). Ces SAUJ sont dans ts tribunaux. Nouvel outil qui met en relation le justiciable avec la
justice. Il a une compétence en aide juridictionnelle -> simplifié l’accès au juge.
Parallèlement dev des modes amiables, le justiciable peut s’approprié son litige. Nouveau
site crée pour le justiciable : justice.fr.

CHAPITRE 1 : LES JURIDICTIONS DE L’ORDRE DU 1er DEGRE


Schéma des ordres juridiques & adm/ organisation judiciaire en matière civile
Juridiction D commun sont habilités à connaitre tous les litiges que la loi n’a pas attribué à
d’autre juridiction. Au 2nd degré cour d’appel : juridiction de D commun. Juridictions
spécialisées qui vont connaitre des litiges auxquels la loi les a cantonné donner par la loi.
Particularité : svt elles vont faire intervenir des juges non professionnels, et non pas une
composition homogène cad que leur formation va comprendre des juges qui appartiennent à
des CSP distincte ou juge pro/pas pro qui vont siéger. Pas de juge au pro au prud’homme
idem pour le tribunal du commerce.

Section 1 : les juridictions civiles


I) Les juridictions civiles en droit commun
A) Les tribunaux judiciaires, nouvelles juridictions de droit commun 
Loi de programmation ou pour la justice du 23 mars 2019. Pour améliorer la répartitions des
contentieux en 1ere instance et pour répondre aux besoins de spé des magistrats dans des
domaines complexes, la loi est venue mettre en place une réforme importante qui a
effectivement pris corp le 1er janvier 2020 puisque le contentieux des anciens TI et TGI
relèvent des TJ qui sont depuis Janv2020 la new juridiction de droit commun en 1ère instance.
Objectif de simplification et de gestion managériale.
1) Suppression récente

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Ces TI avec la réforme de la carte judicaire, leur nb avait diminué de 400 à 300. Les TI étaient
issus des anciens juges de paix et ils étaient supposés connaitre des petits litiges de la vie
quotidienne. Dans les années 2000 les pv publics crée une new juridictions -> juridiction de
proximité. A partir de ce moment-là il y a eu un partage de compétence entre les TI et
juridictions de proximité < ou = 4000euros -> proximité ; 4001 à 10000 euros -> instance.
Suppression proximité le 1juillet2017 donc restitution aux TI la compétence pour les litiges
civiles < ou = 10 000 euros. Le TI avait en matière civile des attribution importantes et
diversifié, juridiction d’exception cad avait une compétence limité svt exclusive aux matières
déf par la loi. Devant le TI la procédure était simple et orale (pas obligation avocat, pas de
conclusion écrite). Compétences du TI :
- Générales pour connaitre de tts les actions personnelles ou mobilières jusqu’à la val
de 10 000 euros
- Exclusives pour tts les actions qui portaient sur le logement d’habitation et pour les q°
relatives aux crédits à la consommation, contentieux de surendettement des
particuliers, actions en bornages, funérailles
- Juge des tutelles des majeurs protégés.
Autre attribution du TI extra-judiciaire :
- Délivrance des certificats de nationalité
- PACS depuis loi J21 transféré à l’état civil (mairie) ou notaire
Depuis les TI juge statuait tjs juge unique et place importante à la conciliation. Au 1er janvier
2020 ces TI sont fusionnés avec les TGI, « fusion-absorption » absorption TI par le TGI donc
TJ. Villes ou il y a que des TI ont été créés pour remplacer le TJ des tribunaux de proxi.
Désormais tous le contentieux civil des TI relève de la compétence des ex TGI devenu TJ
départemental = juridiction de D commun du 1er degré. Avant la loi de programmation, les
juges d’instance étaient nommé en poste au TGI et chargé du service au TI, les juge instances
en cas de besoin pouvaient siéger au TGI
2) Création du tribunal judiciaire au 1er janvier 2020
Loi du29 mars 2019 de « programmation et réforme pour la justice » concerne l’unification
des juridictions des 1ère instances en matière civile. L’objectif était de simplifier la saisine des
juridictions et de rationaliser le fonctionnement des juridictions. La loi a donc mis en place le
TJ depuis le 1er janvier 2020. Le ressort territoriale judiciaire correspond aux départements.
Au plan territorial TGI et TI ont été regroupés s’ils étaient présents dans une même ville.
Toutes les implantations judiciaires avant la loi ont été maintenues (pas de suppression de
juridictions) pour répondre aux besoins de proximité et d’accessibilité de la justice. En
fonction de ces considérations, dans les villes ou il y avait que des TI sont devenus des
chambres détachés du TJ et on les appelle les tribunaux de proximité. En principe, les
procédures qui étaient en cours ont été transférées en l’état aux juridictions compétentes.
Le fonctionnement et l’adm du TJ :
Au-delà de l’impact induit de cette fusion-absorption l’organisation et le fonctionnement du
TJ reprennent pour essentiel le modèle du TGI. Cela signifie qu’il statue soit en formation

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collégiale, soit à juge unique spécialisé. Devant le TJ, la procédure est écrite comme avant
avec le TGI. La représentation par avocat est donc obligatoire. Au sein du TJ hors mis les cas
qui relèvent des compétences du Tj sur les affaires < à 10 000euros procédure orale
Le CPC a introduit l’art 750-1 dans la loi de programmation qui est venue imposer une
obligation de tentative de règlement amiable (conflit <ou= à 5 000euros).
L’adm du TJ même modèle que TGI. L’adm est assurée par divers organes : comité de gestion,
commission plénière,… Ces diffs organes sont présidés par le pré du tribunal, proc, greffier
en chef. Le ministère publique à une fonction en matière civile, il va être assure par le service
civile du parquet. Il va connaitre des dossiers qui vont être relatifs aux experts judiciaires,
intervention adoption, nationalité, des incapables majeurs, etc.
Différence magistrat du siège et magistrat du parquet (ministère public)
Siège et parquet pas de hiérarchie entre les deux, diff de fonctions et de statuts. M du siège
fonction de juger (tribunal). Il rendent leur décision après avoir délibéré sur le siège. M du
parquet ne jugent pas. Fonction de veiller au respect de l’ordre public, défense intérêt social.
On dit debout car à l’audience ils se lèvent pour faire connaitre l’opinion de la soc qu’ils
représentent. Les parquets sont établis près des TJ (proc de la rep et substituts du proc), près
des CA (proc général, avocats généraux de substituts généraux), près de la C de cass (proc
généraux et avocats généraux).
Les juridictions spécialisées n’ont pas de parquet propre mais peuvent être sous la vue de
parquet du TJ (tribunal commerce, prudhommes).
Quels sont les rapports entre le siège et parquet ?
Pas de hiérarchie. Ces rapports sont marqués par
- Une égalité hiérarchique cad que le parquet n’est pas inférieur au siège. Un
président, un proc près de la CA exercent des fonctions différentes mais ils ont le
même grade.
- Une indépendance réciproque. Le parquet est sous l’autorité du garde des sceaux. Il
est l’autorité de poursuite cad qu’il va choisir de poursuivre ou non. Le siège c’est
l’autorité d’instruction et de jugement.
🡺 Pas de cloison entre les deux. Un magistrat peut passer du siège au parquet et
inversement. Ils sont issus de la même formation ENM à Bordeaux.

a) Les compétences du TJ
● Compétence matérielle ou d’attribution :
Juridiction de d commun cad que le Tj est compétent pour connaitre tous les litiges qui ne
sont pas réservés à une juridiction spécialisé en raison de la nature de l’affaire. Il possède
une compétence pour connaitre de tous le contentieux privé sauf dans les cas ou un texte
spécial va attribuer formellement compétence a une autre compétence. Le TJ peut connaitre
des affaires commerciales en raison de l’absence du tribunal commercial dans un
département. Lorsqu’il statue il applique la procédure en vigueur. Du fait de cette
compétence générale avant la loi de réforme il y avait un partage de compétence entre le TGI

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et le TI en matière personnelle ou mobilière. Le TGI était compétent en 1er ressort pour les
affaires qui portaient sur une affaire > ou = à 10 000euros et TI< 10 000 euros. Avec cette
fusion-absorption il n’y a plus de partage de compétences, le taux de ressort est maintenus à
5 000euros. Le TJ reprend entièrement les compétences des TGI et TI peu importe le
montant du litige. Il va statuer à charge d’appel dans les matières ou il intervient. Exception
pour les actions civiles, personnelles, mobilières < à 5000 euros. Dans ce cas il statut en
dernier ressort. Ce taux de ressort est effectif depuis le 1er janvier 2020.
A des compétences générales et spéciales qui sont déterminées par la loi. Les compétences
générales communes des TJ (civil) sont énoncé par le code de l’org judiciaire de manière non
limitative. Il connait des actions en réparation de dommage corporel, actions de groupes en
matière de conso, des actions relatives à la rémunération des auxiliaires de justice, à charge
d’appel de nbreux contentieux. Compétence en dernier ressort sont concernés divers
contentieux électoraux ou qui sont lies a la désignation de représentants dans les
organismes. Compétences exclusives spéciales du TJ dans les matières déterminés par le
code de l’org judiciaire. Ce texte énumères 14 rubriques.
- Il est compétent dans certains rapports familiaux, patrimoniaux, extra-patrimoniaux.
- Il est compétent pour les procédures qui sont relatives aux difficultés des personnes
qui ne sont ni commerçantes ni artisans.
- Compétent dans les baux commerciales
- // en matière de soc civile ou libérale
- // depuis 2012 en matière douanière

● Compétence territoriale
Sert à déterminer le siège de la juridiction à saisir. Règle de principe : la compétence du
domicile du défendeur. Adage « actor seguitur forum rei » qui signifie que le siège de la
juridiction a saisir est celle du siège du défendeur et si c’est une personne morale, lieu siège
sociale. Ce principe est inspiré d’un soucis d’équité :
Le demandeur va venir déranger la quiétude du défenseur et c’est donc au demandeur de se
placer devant la juridiction du domicile défendeur. Lorsqu’il y a pls défendeurs qui sont
domiciliés dans le ressort territoriale de TJ diff : dans ce cas le demandeur à l’action peut
choisir le TJ ou demeure l’un de ses défendeurs.
Il se peut que le défendeur n’est pas de résidence connu, dans ce cas le demandeur pourra
saisir la juridiction de son domicile
Si le défendeur a son domicile à l’étranger le demandeur pourra saisir la juridiction qu’il
décide.
Exceptions qui sont prévues dans le CPC art 46, dans les 3 hypothèses il offre une option de
compétence territoriale cad que le demandeur aura le choix : soit il saisit la juridiction du
défendeur soit une autre juridiction. En matière contractuelle le demandeur peut également
saisir le TJ du lieu où la chose a été livrée, ou du lieu où la prestation de service a été
effectuée. Exemple le demandeur réside à Niort, le défendeur réside à LR, il y a eu un contrat
de vente d’un bateau livré à Nantes. Un litige éclate entre le vendeur et l’acheteur et le

16
demandeur (personne qui lance le procès) aura le choix de lancer une action au TJ de Nantes
ou LR.
🡺 Elle sert à rapprocher le litige du juge.
Autre cas en matière délictuelle : le demandeur pourra saisir au choix le tribunal ou le
dommage a eu lieu.
Autre cas : matière mixte -> action qui mêle une créance personnelle mobilière et un droit
réel immobilité. Choix de compétence soit tribunal du domicile du défendeur soit tribunal où
est situé l’immeuble
Autre cas : compétence territoriale exclusive : exclu complètement la règle du domicile du
défendeur
- Matière immobilière tribunal du lieu de l’immeuble qui est exclusif
- Succession TJ du lieu d’ouverture de la succession Tj ou l’individu est décédé.

🡺 On ne peut pas déroger aux r de compétences territoriales sauf les commerçants.

b) Les compétences du Président du TJ


Le pré du tribunal rend parfois des décision au fond (il juge) mais le plus svt il intervient en
qualité de juge du provisoire cad quand il y a une urgence.

Les partis pourrons saisir le tribunal pour qu’il statut au fond. Il intervient au fond. Le
président du tribunal commercial est juge des loyers en matière commerciale et est
également juge de l’exécution (va intervenir quand une décision de justice a des difficultés à
être exécuté). Au provisoire dans toute les situations d’urgences, par une ordonnance de
référé, par des ordonnances sur requête ou par voie d’assignation, le juge rend une
ordonnance provisoire et ne préjuge pas de ce qui va être jugé ultérieurement par le
tribunal. A côté de son pouvoir juridictionnel, il a un pouvoir d’administration de son
tribunal. Il va être chargé de noter les magistrats de son tribunal, il va prendre toutes les
décisions liées au fonctionnement du tribunal. Juge spécialisé unique du TJ qui connaît des
contentieux qui sont liés à des contentieux de vulnérabilité personnelle ou économique et
sociale. Auparavant ce contentieux relevait de la compétence du TI. A ce titre il est en charge
de la protection juridique des majeurs incapables, c’est lui également qui connaîtra de tous
les contentieux à l’expulsion des personnes vivant dans des immeubles sans titre, il connaît
aussi les baux d’habitation, ou encore lorsque les particuliers n’arrivent plus à faire face à
leurs dettes. Le JCP peut être affecté au TJ ou dans un tribunal de proximité (TP) et lorsqu’il
est affecté dans un TP, il va connaître des affaire civiles personnelles ou mobilières jusqu’à 10
000€.

c) Les fonctions particulières dévolus à des juges uniques

Dans chaque tribunal judiciaire il va y avoir un ou plusieurs magistrats du siège qui vont être
délégué dans les fonctions de JAF. Ce JAF a des compétences spécifique, il intervient en
matière de divorce, obligation alimentaire etc. Depuis 2010, il exerce la fonction de juge des
tutelles des mineurs.

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- Le JCP (juge des contentieux de la protection), ce juge spécialisé est nouveau et a été
institué par la loi de programmation. Ce sont les anciens juges d’instance
- Le JME (juge de la remise en état) il est chargé de la procédure, il va prendre en
charge le déroulé de la procédure
- Le JEX (juge de l’exécution) statut pour tout ce qui est l’exécution forcé des jugement
et intervient en matière de saisie immobilière.
- Le juge des enfants a une compétence en matière civil et pénal. Il s’occupe des
enfants en danger. En matière civil il intervient sur l’assistance éducative des enfants
en danger.
- Le juge de l’expropriation, il intervient en matière d’expropriation (déloger un
particulier pour une matière d’ouvrage publique et pour déterminer l’indemnisation).

3) Créations de chambres détachés du Tribunal judiciaire nommés


« tribunaux de proximité »

On a vu depuis le 1er janvier 2020, le TJ peut comprendre en dehors de son siège des
tribunaux de proximité, c’est dans les ville où il n’y avait auparavant que des TI sont devenu
des TP. Le TP est une antenne du TJ, mais ils sont considéré comme faisant partie du TJ. Ces
TP sont composé des juge du TJ et du JCP. Ce juge se sont vu attribuer des compétences
matérielles (66 parmi lesquelles les action personnes ou mobilière jusqu’à 10 000€. Les
compétences attribué au TP sont très proches de celle attribué aux anciens TI. AU delà de ce
socle de compétence commun les TP peuvent se voir attribuer d’autre contentieux en
fonction des besoins locaux.

4) Compétences spéciales et spécialisation départementale de certains


tribunaux judiciaires

La spécialisation de certains TJ :

Il y a des TJ qui ont été et qui ont une compétence spécialisé. Ils ont été désigné par la loi par
exemple le TJ de Paris qui est compétent en matière de brevet. Certains TJ ont une
compétence spécialiste en matière d’adoption international.

Depuis le 1er janvier 2019, le TASS (tribunal des affaire de la sécurité sociale) et le TCI
(tribunaux du contentieux de l’incapacité connaissait des indemnisation en cas d’incapacité
lié par exemple dans le cas d’accident du travail), ces deux tribunaux ont été supprimé et
leurs compétences ont été donné à des TJ spécialement désigné pour connaître ces
contentieux qui ont à l’intérieur un pôle social.

La spécialisation départementale de certains TJ :

Nouveauté introduite par le code de l’organisation judiciaire, qui dispose que lorsque qu’il y a
plusieurs TJ Dans un même département ils peuvent être spécialement désigné pour
connaître de manière exclusive dans l’ensemble du département de certaines matière (civil
et pénale). De manière exceptionnelle on peut avoir la même chose pour des TJ situé dans
des département différents lorsqu’ils sont proche géographiquement et lorsqu’il y a des
spécificités territoriale qui le justifie.

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5) Une juridiction nationale de l’injonction de payer

Cette juridiction nationale a été instauré par la loi de programmation et au plus tard elle doit
être mise en place au 1 janvier 2021, il s’agit d’un TJ unique et il est en quelque sorte
dématérialisé et ce TJ est compétent pour connaître de toute la procédure d’injonction de
payer. Avant c’était le TI qui connaissait ce contentieux. Cette juridiction va centralisé sur
l’ensemble du territoire toute les demandes d’injonction de payer. Elle ne connaît l’injonction
qu’en matière civil uniquement. La demande d’injonction de payé va se faire par voie
dématérialisé étant donné que TOUT est dématérialisé.

II) Les juridictions civiles spécialisées


A) Les tribunaux de commerce
1) Organisation et fonctionnement

Les TC sont créés par un décret de l’état et leur siège va être fixé en fonction de l’activité
commerciale et il faut savoir que dans certaines régions, il n’y a pas de TC car il n’y a pas
d’activité commerciales suffisant. Dans les régions où il n’y a pas de TC, la juridiction qui fera
office de TC est le TJ. Les TC sont composé dans leur intégralité de commerçants qui sont élus
par d’autres commerçants. C’est une juridiction collégiale ( 3 juges, donc 1 président et 2
accesseurs) leur fonctions à ces magistrats consulaire, il exerce leur fonction de manière
bénévole (ne sont pas rémunéré). Le TC est la seule juridiction qui fait appel à des magistrats
non professionnel, elle est composé de manière parfaitement homogène comme ils sont
tous commerçant, il n’y a pas de juge professionnel. Ces magistrats sont élu suivant des
conditions remaniées par la loi J21. Aujourd’hui l’organisation de ces juge est à 2 degrés.
D’abord ils vont élire les commerçant qui vont les représenter dans les CCI (chambre de
commerce et d’industrie) et les délégués consulaires. Ce sont ces délégués consulaires qui
vont élire les juge du TC. Ils sont élu pour un premier mandat de 2 ans et après 4 ans et il ne
peuvent pas être juge au-delà de 14 ans et ces juge vont élire le président du tribunal.

Le TC à plusieurs attribution, il va rendre des justices, il va juger. Le ministère publique peut


intervenir à l’audience via le procureur de la république ou un de ses substituts lorsque des
entreprises sont en difficultés (faillite). Le président du TC a des fonction d’administration du
TC et aussi il a des fonctions juridictionnelle, il va participer au jugement des appel en
rendant des ordonnance de référé ou des ordonnance sur requête. Là c’est le président du TC
qui statut sur les impayé en matière commerciale.

2) Compétence

Il est compétent pour connaître de tout le contentieux commercial, ce sont les litiges entre
commerçant ou à propos d’acte de commerce, il connaît les procédure de redressement ou
de liquidation judiciaire ouverte à l’encontre des personnes commerçantes qu’elles soient
physique ou morale. Et connaît désormais avec la loi J1 de tous les contentieux des artisans.
En plus de cette compétence générale, les TC tiennent le RCS (registre du commerce des
sociétés). C’est un registre qui permet au public de connaître la situation des commerçants et
des entreprises qui ont l’obligation de se faire immatriculer sur le registre. En matière
commerciale, le juge jusqu’à des contentieux allant jusqu’à 5000 euro.

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Les compétence du TC du domicile du défendeur ou TC de commerce du lieux de livraison de
la chose ou du lieu d’exécution de la prestation.

B) Les conseils des prud’hommes


1) Organisation et fonctionnement

Il faut savoir qu’il y a au moins un conseil des prud’homme dans le ressort d’un TJ parfois il
peut y en avoir plus car ça peut être une région à forte densité industrielle. Ces conseils sont
divisé en 5 sections qui permettent de couvrir tous les secteurs d’emploi. Il y a d’abord la
section d’encadrement, du commerce, de l’industrie, de l’agriculture, et de l’activité diverse.
Les section peuvent être divisé en chambre. Chaque section constitue une juridiction
autonome, c’est à dire on va trouver dans chaque section, 2 bureau (un bureau de
conciliation et de concertation et un bureau de jugement). Ce section sont composées de
conseillé prud’homme employeurs (c’est le juge) et de conseillé prud’hommes (c’est le juge)
salarié et sont en nombre égale. Désormais, les conseillé prud’homme ne sont plus désignés
mais sont élu par le ministre de la justice et du travail. Ils sont élu pour 4 ans au lieu de 5
auparavant. Il faut répondre à un certains nombres de conditions (être français, salarié etc.)
La règles principale c’est la parité. Ce conseil est présidé par un président ou il y a une
alternance qui se fait qui est annuelle entre un conseillé employeur et un conseillé salarié
donc ça tourne.

Les conseillers ont le statut de juge occasionnels, c’est à dire qu’ils continuent à exercer leurs
activités professionnelles comme les conseillés consulaires. Les conseillé prud’homme sont
rémunéré contrairement aux juge consulaire. Ils vont être indemnisé pour le temps passé à
leurs fonctions et leur employeur doivent leur accorder du temps pour qu’ils puissent exercer
leur fonction de juge. Le conseillé prud’homme salarié a un statut protégé car s’il est
licencier, l’employeur doit avoir l’accord de l’inspection du travail.

Toutes les formation sont composé de parité et donc ça veut dire que quand il y a un partage
des voix il va falloir départager. Désormais c’est un juge du TJ du ressort du CPH qui intervient
comme juge départiteur. Il y a un préalable obligatoire de la conciliation, ça veut dire que
l’affaire va être avant tout obligatoirement porté devant le bureau de conciliation et
d’orientation (composition → 1 conseillé employeur et 1 conseille employeur) ils vont tenter
de concilier les parti et vont prendre des décisions urgente. Les parties doivent se présenter
en personne. Si la conciliation échoue alors l’affaire va être portée devant le bureau de
jugement qui est composé de 2 conseillé employé et de 2 conseillé employeur. Ce bureau va
rendre un jugement. Désormais, depuis la loi Macron 2015, il est possible de demander un
médiation judiciaire que l’on soit devant le bureau de médiation ou devant le bureau de
jugement.

2) Compétences

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● Compétence d’attribution :

Il y a une compétence exclusive pour connaitre tous les litiges qui naissent d’un contrat de
travail ou d’apprentissage. Il n’y a pas de montant de litige. Il connait les litiges individuels
entre l’employeur et le salarié. On retrouve le taux de ressort de 5 000euros, en dessous de
ce montant pas d’appel possible mais un pourvoi reste ouvert au- dessus de ce montant. Le
jugement reste à charge d’appel.

● Compétence territoriale

Principe : le conseil compétent c’est celui dans le ressort duquel se retrouve l’établissement
ou le travail effectué. Si le T est accompli en dehors de tout établissement ou au domicile du
salarié, le conseil compétent sera celui du domicile du salarié.

Le salarié peut tjs saisir le CPH du lieu de conclusion du contrat de travail ou le lieu où
l’employeur est établi.

C) Les tribunaux paritaires des baux ruraux (TPBR)

C’est une juridiction récente, mise en place en 1944. Elles connaissent des litiges qui naissent
entre proprio de terrains et des preneurs de baux ruraux.

1) Organisation et fonctionnement

● Organisation :

Le code rural dispose qu’on trouve un tribunal paritaire dans le ressort de chaque tribunal
judiciaire (il y a au moins un TPBR). Depuis le 1er janvier 2020, la présidence de ce tribunal est
assurée soit par un magistrat du siège du TJ soit par un magistrat de la chambre de proximité
(tribunal) en fonction du lieu d’implantation du tribunal paritaire. Ce
tribunal est composé d’un magistrat professionnel qui vas être assisté par deux accesseurs
qui représentent les preneurs et deux accesseurs qui représentent les bailleurs donc 4
accesseurs au total.
Cette juridiction est organisée selon le système de l’échevinage, cad qu’il y a à la fois des
magistrats professionnels et des magistrats non professionnels qui sont les accesseurs. Cette
juridiction est marquée par l’échevinage et par la parité. Les accesseurs sont désignés pour 6
ans par le premiers président de la cour d’appel.

● Fonctionnement

Cette juridiction est divisée en 2 sections :

- Les beaux à ferme


- Les beaux à métayage

Le président de la juridiction a la possibilité d’exercer le pv des juges de référés quand il y a


urgence. C’est une procédure orale donc les parties peuvent se défendre eux-mêmes mais
elles peuvent se faire représenter par des personnes sans que ce soit forcement des avocats.

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Cette juridiction se réunit par session en fonction des besoins, les audience sont publique ou
en chambre du conseil.

2) Compétences

● Compétence matérielle :

Le tribunal est compétent pour connaître des litiges qui vont naître à l’occasion d’un bail
rural.

Un contrat de bail c’est un contrat par lequel le propriétaire d’un bien (terre)qu’on appelle le
bailleur loue son bien à un preneur, à un locataire (ici le preneur c’est soit un fermier soit un
métayer).

Le métayage est un bail rural dans lequel l’exploitant va remettre au bailleur une partie de la
récolte.

● Compétence territoriale :

Le tribunal territorialement compétent est celui du lieu de l’immeuble.

D) Suppression des juridictions de sécurité sociale au 1er janvier 2019

Dans les affaire sociale il y a 2 types de contentieux :

- celui qui oppose les caisses de sécurité sociale aux usagers (cotisations sociales,
prestations…). Ce contentieux était attribué au TASS (tribunal des affaire de sécurité
sociale).
- Celui d’ordre médicale, il s’agit d’apprécier le taux d’invalidité et d’incapacité en cas
d’accident du travail ou en cas de maladie professionnelle. Ce contentieux relevais du
tribunal du contentieux de la capacité (TCI).

Il y avait aussi les commission départementale d’aides sociales (CDAS) et la loi du 18


novembre 2016 à compter du 1er janvier 2019 a fusionné (les TASS et TCI) et transféré ce
contentieux sociale à l’époque aux TGI (116 spécialement désignés). Ces TGI comporte un
pôle unique qu’on appelle le pôle social. Ce pôle connait du contentieux technique, général
et du contentieux à l’adm de l’aide sociale. Aujourd’hui les TGI sont devenus des TJ qui
connaissent des contentieux avec le même pôle social.

Section 2 : les juridictions pénales :

Le principe de la séparation entre les autorité de poursuite et les autorité de l’instruction. Ça


signifie que c’est le ministère publique qui décide de poursuivre donc de porter l’affaire
devant une juridiction. Les magistrats instructeurs ne peuvent pas se saisir eux même.

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Le principe de la séparation de l’instruction et du jugement. Ça signifie que les juridictions
d’instruction interviennent pour apprécier les charges. Elles ne peuvent pas participer au
jugement de l’affaire, elles ne font qu’enquêter.

Le principe de la séparation de la poursuite et du jugement. Cela signifie que les organes de


poursuites qui sont le ministère publique qui est organe de poursuite ne peut pas participer
au jugement de l’affaire. Inversement les organes de jugement ne peuvent pas exercer la
poursuite.
La loi Perben 2 a introduit le dispositif de comparution sur reconnaissance préalable de
culpabiliser (plaider coupable). Le tribunal de police pourra faire déférer le prévenu qui a
avouer pour lui proposer une peine allégé. Ce dispositif ne concerne que pour les peine de
moins de 5 ans de prison. La loi est donc venue atténuer ce principe de séparation étant
donné que le procureur de la république poursuit et juge.

Il y a le principe d’unité des justices civiles et pénales. Cela signifie que les magistrats
peuvent passer d’une juridiction civile à une juridiction pénale et inversement.

I) Les juridictions pénales de droit commun


A) Les juridictions d’instruction
1) Le juge d’instruction (JI)

C’est le juge qui va instruire une enquête pour faire émerger la vérité, il va mener l’adm
judiciaire. Le JI est un magistrat professionnel, c’est un juge du siège du TJ et en tant que
magistrat du siège, il bénéficie de la garantie inamovibilité et d’irrévocabilité et il est nommé
pour 3 ans par un décret du président de la république.
Chaque TJ compte un JI, parfois on peut en compter plusieurs dans les grands TJ. Quel que
soit le nb de magistrats, chaque JI est une juridiction à juge unique.

Sa saisine est : - obligatoire pour les crimes,


- facultative pour les délits et les contraventions.

Son rôle :

Il a une mission d’information judicaire, il enquête et dans le cadre de cette mission, il va


rassembler les preuves pour faire ressortir la vérité, pour prouver l’infraction et la culpabilité
d’une personne. Le TI doit retenir tous les éléments qui vont a l’encontre (à charge) du
poursuivit et tous les éléments qui le disculpe (à décharge).

Dans le cadre de sa mission d’information il dispose de moyens d’investigation important. Il


peut perquisitionner, il peut mener des interrogatoires, il peut ordonner des saisies, des
expertises et le juge dans cette mission d’information qu’il a, il va pouvoir confier ses taches
à des OPJ ou à des collègues a lui mais qui agissent hors de son ressort et qui vont donc agir
sur des commissions rogatoires c’est à dire par dérogation/ délégation. Il va pouvoir donner
des mandats (ordre écrits en procédure pénale), plusieurs types de mandat : le mandat
d’arrêt, le mandat d’amené (arrestation de l’individu pour le présenter au juge), le mandat de
comparution ( ordre à comparaitre au jour et à l’heure devant le juge sans contrainte c’est
une simple convocation). Depuis 2001 le JI peut mettre des personnes en examen que s’il

23
existe à l’encontre de la personne des indices graves qui rendent vraisemblable la
participation de la personne mise en examen à la commission de l’infraction.

Le JI a une mission juridictionnelle, il va juger et en tant que juge il va pouvoir rendre des
ordonnances. Tout d’abord il va pouvoir mettre la personne mise en examen sous contrôle
judiciaire (la personne est soumise à des mesures de restrictions). En fin d’instruction le JI va
rendre une ordonnance « ordonnance de règlement » qui existe sous 3 types.

- ordonnance de non-lieux : le juge décide de ne pas poursuivre car il estime que les
charges sont insuffisantes.
- ordonnance de mise en accusation devant la cour d’assise ou la cour d’assise des
mineurs si mineur ; le juge va renvoyer devant la cour d’assise en cas de crime.
- Il va renvoyer devant le tribunal correctionnel : Si l’infraction est un délit c’est le
tribunal correctionnel qui juge.

Depuis 2007, le législateur à proposer d’introduire la collégialité pour l’information judiciaire.


Pour diluer la responsabilité du juge car il est difficile de prendre des décisions seul pour de
gros dossier il a été proposer de prendre les décision à plusieurs. Cette collégialité a été
repoussé à plusieurs reprises et a finalement été introduite dans certains tribunaux. La loi de
2007 a créé des pôles d’instruction dans des TGI (91) compétents pour des délits complexes.

La loi J21 donc de novembre 2016 poursuit cette idée de collégialité en posant que les
décisions essentielles d’une instruction sera prise lorsque cela sera justifié par une formation
collégiale (de 3 juges).

2) Le juge des libertés et de la détention (JLD)

Le JLD a été créé par une loi du 15 juin 2000, c’est un juge du siège du TJ. Le JLD est soit le
président du tribunal soit c’est le vice-président. En principe ,il y a au moins un JLD par TJ. Le
JLD est un organe d’instruction. Le JLD ne peux pas juger au fond l’affaire qu’il a connu.
Ce juge est le juge protecteur des libertés individuelles, il est compétent pour décider du
placement en détention provisoire du prévenu ou il a compétence pour statuer sur une
demande de mise en libertés. Dans le cadre de ce pouvoir, il peut ordonner un contrôle
judiciaire, autoriser des perquisition, des visites à domiciles (exemple en matière fiscale).

B) Les juridictions de jugement

Organisation générale : la division tripartite des infractions pénale conduit vers une
organisation tripartie des juridiction pénales (cours d’assise→ crime…).

1) Les tribunaux de police

Avant la loi J21, le tribunal de police était une émanation du TI, et depuis la loi J21 le tribunal
de police a été transféré au TGI pour recentrer la mission du TI sur le civil. Désormais le
tribunal de police est une émanation du tribunal judiciaire.

● Compétence

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Le tribunal de police statue à juge unique et c’est un magistrat du TJ. Il connaît des
contraventions mais plus précisément des contraventions de la 1ere à la 5e classe. On a voulu
créer un véritable bloc de compétence pénal au sein du TJ.

2) Les tribunaux correctionnels

Émanation du TJ cad c’est une chambre du TJ. C’est une formation collégiale mais c’est de
plus en plus un seul juge par soucis d’économie d’argent. Les fonction du ministère publique
sont assuré par le procureur ou ses substituts. Il y a certains tribunaux correctionnels qui ont
une compétence exclusive pour les infractions économiques et sociales (abus de confiance,
fausse publicité...). Le tribunal correctionnel connaît des délits cad infraction allant jusqu’à
une peine de 10ans et une amende minimum de 3750 euro. Le tribunal correctionnel peut
connaître de la matière civil au personnes victimes qui demande des dommages et intérêt en
plus de la condamnation pénale.

🡺 (cours PDF de la prof)

3) Les cours d’Assises

● Compétence d’attribution

Compétente en matière de crime, des infractions punies d’une peine d’emprisonnement


supérieure à 10 ans : crime, viol, tortures et actes de barbarie... (ainsi que les délits et
contraventions connexes à ces crimes).
Elle est saisie par renvoi de la chambre de l’instruction (cf. infra) ou par ordonnance de mise
en accusation du juge d’instruction.

Certains crimes ne sont cependant pas de sa compétence : par exemple, crime commis par
des mineurs (compétence de la Cour d’assises des mineurs, voir infra), terrorisme ou crime
en matière de trafic de drogue (cour d’assises spéciale où il n’y pas de jurés).
Il y a une cour d’assises par département. Elle siège dans les locaux de la Cour d’appel ou du
Tribunal Judiciaire du chef-lieu du département

● Compétence territoriale

La Cour d’assises territorialement compétente est celle du lieu de la commission du crime ou


du lieu de l’arrestation de l’accusé ou de sa résidence.
En cas de risque du trouble à l’ordre public, l’affaire peut être renvoyée devant une autre
Cour

a) Sa composition (mixte = échevinage)

La Cour : comprend 3 magistrats de carrière dont le président (qui a au moins rang de


conseiller de Cour d’appel).
Auprès de la cour, le Ministère public est représenté par un membre du parquet général
(avocat général si le siège de la Cour d’assises est celui de la Cour d’appel) ou parquet du
Tribunal judiciaire (Procureur de la République ou son substitut).
Le jury composé de 6 jurés "populaires" tirés au sort. 9 jurés si la cour est saisie en appel.

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● Conditions pour être jurés :

Être français d'au moins 23 ans, sachant lire et écrire et ayant pleine capacité juridique (cad
ni incapable en tutelle, curatelle...) ; présenter des garanties de bonne moralité (pas de
condamnation pour crime ou délit) ; ne pas être un fonctionnaire (magistrat, préfet,
fonctionnaire de police ou militaire en activité...), être inscrit sur les listes électorales.

● La désignation des jurés se fait en trois temps :

- Tirage au sort annuel au niveau départemental à partir de listes électorales des


communes -> Une liste annuelle est établie. Une liste spéciale de jurés suppléants est
jointe à la liste annuelle.
- A partir de cette liste, tirage au sort de 35 jurés (10 jurés suppléants sur la liste
spéciale). Le jury de session est obtenu.
- Après l'ouverture de la session et au jour indiqué pour chaque affaire, il sera tiré au
sort, parmi le jury de session, le nom de 6 jurés qui forment le jury de jugement.

Les jurés désignés sur la liste sont convoqués auprès de la Cour. Ils reçoivent de l'Etat une
faible indemnité journalière et s'il y a lieu des indemnités de voyage et de séjour. Les jurés
prêtent serment. Le juré appelé individuellement par le pdt à prêter serment lève la main
droite et répond : « je le jure ».
Un droit de récusation discrétionnaire c’est-à-dire non motivé est accordé à la défense (4
jurés au maximum) et à l'accusation c’est-à-dire au Parquet (3 jurés au maximum). Cette
volonté de l’avocat ou du parquet de s’opposer à ce qu’une personne fasse partie du jury se
justifie par la présence d’un facteur (sexe, profession, situation familiale ...) de nature à
influencer le jugement.
Le jury est associé à la cour pour délibérer sur les questions de faits et de
droit (culpabilité et peine). Une majorité qualifiée est exigée pour prononcer une
condamnation. En cas de condamnation, l'audience civile en fixation des réparations dues à
la partie civile se tient devant la cour seule.

La présence d’un avocat est obligatoire pour la défense et facultative pour la partie civile.

b) Son fonctionnement

La cour d'assise n'est pas une juridiction permanente. A la différence des autres juridictions
de droit commun qui fonctionnent de manière continue, la cour d'assises siège de façon
intermittente, par sessions, d'où son nom : la cour tient des assises.

Il y a en principe une session tous les 3 mois de 15 jours au plus à moins que le volume des
affaires n'exige des sessions plus fréquentes. Dans les régions à forte criminalité, il y a des
sessions "complémentaires".

c) Voies de recours contre ses arrêts (appel circulaire)

Longtemps exclu, l'appel se fait devant une autre cour d'assises désignée par la chambre
criminelle de la Cour de cassation. Cette juridiction n’est pas hiérarchiquement supérieure ->
appel circulaire.

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● Les cours criminelles départementales

C’est une des mesures de la loi du 23 mars 2019 : institution, à titre expérimental, des cours
criminelles départementales dans 7 départements. L’expérience doit
durer 3 ans avant d’être généralisée. Elles sont compétentes
pour juger les crimes punis de 15 à 20 ans.

L’objectif est de désengorger les cours d’assises et réduire le recours à la détention provisoire
tant critiqué. Il s’agit aussi de réduire la tendance à la « correctionnalisation » de certains
crimes, la pratique étant devenue courante pour ne pas surcharger les cours d’assises, de
requalifier un crime en délit (par exemple un viol, qui est un crime, est requalifié en
agression sexuelle, qui est un délit).
Elle est composée de 5 magistrats. Il n’y a pas de jurés populaires devant cette
cour. Ses arrêts peuvent faire l’objet d’un appel devant une cour d’assises d’appel.

C) Le jugement de l’application des peines


C'est un juge spécialisé du tribunal judiciaire chargé de suivre la vie des condamnés à
l'intérieur et à l'extérieur de la prison.

● A l'intérieur de la prison

Le juge de l'application des peines peut accorder des réductions de peine aux condamnés qui
ont donné des preuves suffisantes de bonne conduite. Il peut aussi prononcer :

- des permissions de sortir


- des placements à l'extérieur,
- une semi-liberté,
- une libération conditionnelle pour les condamnés remplissant certaines conditions.

● A l'extérieur de la prison

Le juge de l'application des peines est chargé de suivre l'exécution des peines impliquant un
suivi judiciaire en milieu libre (travail d'intérêt général, interdiction de séjour, suivi
socio-judiciaire).
Le juge est également chargé du suivi des condamnés admis au bénéfice de la
libération conditionnelle.

II) Les juridictions pénales spécialisées


A) Les juridictions pour mineurs

Justification : caractère spécifique de la délinquance juvénile. Les mineurs sont traduits


devant des juridictions spéciales.
Les mineurs de moins de treize ans sont irresponsables pénalement. Ils peuvent
cependant faire l'objet de mesures éducatives (placement en établissement par exemple).
Les mineurs de plus de treize ans encourent les mêmes peines qu'un
majeur. Ils sont cependant jugés dans des conditions qui donnent priorité aux mesures
éducatives. Des centres éducatifs fermés sont créés dans lesquels les mineurs à partir

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de treize ans soupçonnés de délits graves ou de crimes pourront être placés dans le cadre
d'un contrôle judiciaire

1) Le juge des enfants


a) Désignation

● Magistrat du tribunal judiciaire nommé par décret du président de la République


● Pour trois ans renouvelables
● En fonction de ses compétences et spécialisation (intérêt qu'il porte à l'enfance).
● Audience non publique.

b) Compétence

1/ en matière pénale :

Crimes (sauf si le mineur est âgé de plus de 16 ans), délits et contraventions de 5e classe(les
contraventions de 4e classes relèvent du juge de police).

Fonctions du juge des enfants :


Il est compétent pour :

- Instruire les dossiers des mineurs


- Ordonner des mesures de rééducation ou d’assistance
- Surveiller des établissements accueillant des mineurs
- Juge de l’application des peines pour les mineurs

Il ne peut seul prononcer des peines. Il faut en effet, pour qu'il puisse retenir sa compétence,
qu'il envisage de ne pas prononcer de peine. Il peut seulement prononcer la relaxe du
mineur, la dispense de peine, soit le prononcé d'une mesure de rééducation (admonestation,
placement dans un internat, institution public ou privé d'éducation, activité de jour). Pour
prononcer une peine, il renvoie l'affaire devant le tribunal pour enfants.
C'est donc la nature de la mesure envisagée qui détermine sa compétence.

2/ en matière civile :

A côté de ces fonctions pénales, propres à l'enfance délinquante, le juge des enfants est
compétent en matière non pénale pour des questions intéressants les mineurs vagabonds ou
abandonnés. Il est en charge des mesures intéressant l'enfance malheureuse.

2) Le tribunal des enfants


a) Composition

C’est une juridiction collégiale composée de trois personnes :

● Le juge des enfants ;


● 2 assesseurs qui sont des magistrats non professionnels, choisis à raison de l'intérêt
qu'ils portent à l'enfance => système de l’échevinage.

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● Le Ministère public est souvent spécialisé

La présence de l’avocat est obligatoire.

b) Ressort

En principe, le tribunal pour enfant calque son siège et son ressort sur ceux des tribunaux
judiciaire.

c) Attributions

Le tribunal a la même compétence pénale que le juge des enfants :

- Pour les contraventions de 5e classe et pour les amendes excédant 750 euros
- Pour les délits les plus graves et les crimes commis par des mineurs de moins de 16
ans au moment des faits.

Mais à la différence du juge des enfants, le Tribunal pour enfants peut prononcer seul des
peines. Il peut prononcer :

- des mesures éducatives,


- une peine de travail d'intérêt général,
- une amende dans la limite de 7 500 € ,
- pour un mineur de plus de 13 ans, une peine d'emprisonnement.

Procédure :

- L'audition des parents est prévue


- La publicité des débats est réduite dans l’intérêt du mineur, (victime, éducateur du
prévenu, représentant légaux et témoins.

3) La Cour d’assisses des mineures


a) Composition

Identique à celles des cours d'assises ordinaires sauf à noter :

- Au siège, le choix des 2 assesseurs parmi les juges des enfants du ressort ;
- Au parquet, la présence d'un magistrat spécialement chargé des affaires des mineurs.

b) Compétence

Elle connait des crimes commis par les mineurs de 16 à 18 ans et des délits connexes, avec
possibilité de juger les complices ou coauteurs majeurs.
Les débats ne sont pas publics.

B) Les juridictions pénales politiques

Ce sont des juridictions politiques, instituées par la Constitution (art. 67 et suivants) à l'égard
du président de la République et de ses Ministres.

29
1) La Cour de justice de la République

Créée par une loi constitutionnelle du 27 juillet 1993.

● Compétence : tous crimes et délits commis par les Ministres dans l'exercice de leurs
fonctions.
● Composition : mixte, cad associant juges parlementaires et magistrats
professionnels au nombre total de 15 titulaires (et autant de suppléants) :

- 6 députés et 6 sénateurs ;
- 3 magistrats du siège de la Cour de cassation dont l'un préside la Cour de justice.
- Le parquet est emprunté à la Cour de cassation.

● Fonctionnement : l'action publique peut avoir deux origines :

- Une initiative du parquet de la Cour de cassation (par le Procureur général) ;


- La plainte d'un particulier.

L’instruction est confiée à une commission composée de trois membres de la Cour de


cassation. L’instruction conduit soit au non-lieu soit à un renvoi du ministre devant la
formation de jugement de la Cour de justice.

Pour éviter des plaintes intempestives, filtre par une commission des requêtes (composée
par des magistrats du siège de la Cour de cassation, de 2 conseillers d'Etat et de 2 conseillers
maîtres à la Cour des comptes). La commission est chargée d'instruire l'affaire et de décider
d'un non-lieu ou d'un renvoi devant la cour de justice. La décision de la Cour de justice peut
faire l'objet d'un pourvoi devant l'Assemblée plénière de la Cour de cassation. Si l’arrêt est
cassé, la Cour de justice de la République entièrement recomposée juge à nouveau l’affaire.

Cette Cour a déjà siégé plusieurs fois.

Ex : en mars 1999 un arrêt est rendu dans l’affaire du sang contaminé. L’ancien
premier ministre et le ministre des affaires sociales ont été relaxés. Le secrétaire d’Etat à la
santé a été déclaré coupable d’homicide et de blessures involontaires. Il a été condamné
pour avoir commis des fautes de négligences et d’imprudence (mais dispensé de peine).
Ex : Instruction également ouverte contre Christine Lagarde dans l’affaire de
l’arbitrage ayant bénéficié à Bernard Tapie.

E. MACRON, dans le projet de loi de réforme constitutionnelle, projette de la supprimer. Les


ministres doivent être considérés, en effet, comme des citoyens ordinaires et doivent être
soumis aux juridictions de droit commun (ils doivent être jugés par le tribunal judiciaire de
Paris qui aura une compétence exclusive en matière de responsabilité pénale des ministres
pour les actes accomplis dans l’exercice de leurs fonctions).

2) La Haute Cour

● Compétence

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Le chef de l'Etat bénéficie d'une immunité pénale pendant l'exercice de son mandat sauf en
cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son
mandat. Système d’irresponsabilité du chef de l’Etat sauf en cas de manquement à ses
devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat. La haute Cour peut alors
destituer le président.
L’immunité pénale du président de la République permet d'éviter que la fonction elle-même
ne soit atteinte. Ce n'est qu'après la fin de son mandat que le président de la République
peut être poursuivi devant des juridictions pénales ordinaires.

● Composition :

La Cour n’est pas à proprement parler une juridiction ordinaire dans la mesure où elle est
composée de parlementaires : députés et sénateurs en nombre égal : 24 juges titulaires (et
12 juges suppléants) appartenant pour moitié à chaque assemblée. Elle est présidée par le
Président de l’Assemblée Nationale.
Il n’y a pas de magistrats. Il s’agit en fait du Parlement érigé en Haute Cour.
L’initiative de la saisine est prise par l’une ou l’autre des assemblées. La décision en résultant
doit être transmise à l’autre assemblée qui doit prendre une décision dans les 15 jours. En
cas de décisions concordantes, la haute Cour doit statuer dans un délai d’1 mois sur la
destitution. La haute cour n’a jamais été saisie depuis sa création (loi constitutionnelle du 2
février 2007).

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CHAPITRE 2 : LES JURIDICTIONS SUPERIEURES

Justification :

1. Il n’y a pas de bonne justice sans recours :

- Sur le fond même du litige : c'est la règle du double degré de juridiction (cf. supra).
- Sur l'application du droit par les juges du fond : c'est le mécanisme du pourvoi en
cassation.

2. Il n’y a pas de bon recours sans juridictions adaptées : les magistrats sont plus
anciens (âgés), donc plus élevés en grade et présumés plus expérimentés.

Section 1 : les Cours d’Appel

Les Cour d’appel sont des juridictions de droit commun.


Elles constituent un second degré de juridiction ie que le plaideur qui a perdu en première
instance peut obtenir un réexamen de son affaire aussi bien en fait qu'en droit.

I) Organisation des Cours d’Appel


A) Leur création

Création des Cours d’appel par décret pris en Conseil d’Etat. Il existe 30 Cours d’appel dont 6
en Outre-mer.

Ressort territorial étendu sur 1 ou plusieurs départements.


La loi du 23 mars 2019 a toutefois engagé une expérimentation qui pourrait déboucher à
terme sur la régionalisation des Cours d’appel et donc sur la réduction de leur nombre. Se
profile également une spécialisation des cours en fonction des matières.

Le siège correspond en principe à une grande métropole régionale sauf quand il y a des
raisons historiques (la Cour d’appel siège alors là où siégeait un parlement sous l'ancien
régime : Riom, Douai…).
La Cour porte le nom de la ville où elle siège, (Cour d'appel de Poitiers, de
Paris…).

B) Leur composition

Des magistrats de carrière uniquement, que l'on appelle les conseillers.


Ils ont un rang déjà élevé dans la hiérarchie et présentent une certaine expérience.
Leur nombre varie en fonction de l’importance de la cour.

Les chambres, en nombre variable. Il existe :

1) Pour le contentieux pénal

- Une chambre de l’instruction qui contrôle la régularité de l’instruction.

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- Une chambre des appels correctionnels, compétente pour statuer sur l'appel des
jugements rendus par le tribunal correctionnel du ressort ou de police.
- Une chambre spéciale des mineurs : c’est une formation composée de 3 magistrats,
compétente pour statuer sur l'appel des décisions du juge des enfants ou du tribunal
pour enfants.
- La chambre de l’application des peines qui connait des recours contre les décisions du
juge d’application des peines. Elle est composée de 3 magistrats.

Exception pour les appels formés à l’encontre des décisions rendu par les cours d'assises.
Système de « l’appel circulaire » qui s’applique, ce qui signifie qu’une nouvelle cour d’assises
est chargée de juger de l’affaire en appel. La cour d'assises d'appel est désignée par la
chambre criminelle de la Cour de cassation. Elle comprend 9 jurés.

2) Pour le contentieux non pénal

- Plusieurs chambres civiles


- Une chambre sociale qui connait des appels à l’encontre des conseils des
prud’hommes.
- Une chambre commerciale qui connait des appels des jugements rendus par les
tribunaux de commerce.

Le premier Président = chef de la cour.


Des Présidents de chambre
Le Ministère public : Un procureur général dirige le parquet. Il est assisté d’avocats et de
substituts généraux.

II) Leur fonctionnement


A) Les audiences

Les audiences sont en principe publiques, sauf pour certaines matières (mineurs, état des
personnes…). Elles sont collégiales et sont soit ordinaires soit solennelles.
Evolution : apparition du juge unique suite à l’encombrement des cours et du manque de
magistrats.

L'audience ordinaire est la formation habituelle de jugement. Elle comprend au moins trois
magistrats qui sont en robe noire. L'imparité est la règle.

L'audience solennelle : la cour comprend alors au moins 5 conseillers qui sont revêtus d'une
robe rouge. Elle est présidée par le premier président. Elle a lieu quand la loi le prévoit,
notamment :

- Après cassation en matière civile (lorsque la Cour de cassation "casse " et annule un
arrêt rendu par une cour d’appel, elle ne peut pas trancher le fond du litige
puisqu'elle ne peut pas aborder les faits : elle doit donc renvoyer l'examen de l'affaire
soit à la même cour d’appel dans une formation comprenant d'autres magistrats soit
à une autre cour d’appel. Sur ce point voir infra).
- En matière disciplinaire quand recours contre les décisions des ordres professionnels
des avocats, des avoués et des huissiers.

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L'Assemblée des chambres : formation spéciale de la Cour d’appel qui se réunit dans des cas
exceptionnels. Elle siège en matière protocolaire : par exemple lors des audiences de rentrée
ou d’installation des nouveaux membres de la Cour ; elle reçoit le serment des magistrats de
la Cour.

L'Assemblée générale des magistrats du siège. Elle est sous la présidence du premier
Président et a des attributions essentiellement administratives (établissement des listes
d'expert, administration générale de la cour, consultation sur des projets de loi…).

Les chefs de cour : Le premier président et le procureur général ont deux types de fonctions :

Des fonctions administratives : ils sont chacun pour ce qui les concerne le premier
magistrat de leur ressort.

- Ils veillent à la bonne administration des services de la cour, distribue les affaires en
chambre….
- Il sont aussi chargés d'inspecter les juridictions de première instance ou parquet de
leur ressort (visiter les tribunaux judiciaires du ressort territorial de la cour) pour
surveiller le bon fonctionnement des affaires.
- Ils ont des pouvoirs dans la notation et l'avancement des magistrats du siège de leur
ressort ainsi qu'en matière disciplinaire.

Des fonctions juridictionnelles :

- Le premier Président préside les chambres réunies et les assemblées de chambres.


- Il rend des ordonnances de référé et des ordonnances sur requête.

B) L’appel

L’appel doit être porté devant la cour du siège des tribunaux de son ressort (sauf en cas de
renvoi après cassation).
Pour le contentieux non pénal, l'appel est exclu pour les « petits litiges » inférieur à 5 000
euros qui sont jugés en premier et dernier ressort. Ici seul le pourvoi en cassation est
possible. Pour le contentieux pénal, en général, le condamné ne peut faire appel qu'à
certaines conditions tenant à la peine prononcée et à l'existence d'une condamnation à des
dommages et intérêts envers une victime.

→ On dit de l’appel qu’il est dévolutif : le litige est soumis à la cour avec les questions de fait
ou de droit qu’il soulève.
→ L’appel est suspensif : la décision du premier degré ne peut être exécutée sauf si le
jugement est assorti de l’exécution provisoire.
→ La constitution d’avocat est en principe obligatoire sauf en matière sociale.

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Section 2 : La Cour de Cassation

La Cour de cassation est la juridiction suprême de l'ordre judiciaire. Elle est au sommet de la
pyramide judiciaire. C'est une juridiction unique qui juge les pourvois formés contre toutes
les décisions rendues en par toutes les juridictions du fond civiles ou pénales situées sur le
territoire français. Elle a un rôle régulateur et assure une interprétation uniforme du droit sur
l’ensemble du territoire.
Créée en 1790, elle siège à Paris, Quai de l’Horloge sur l’Ile de la Cité.

La Cour de cassation fait l’objet de projets de réforme qui pourraient conduire, s'ils
aboutissaient, à une évolution substantielle, tant de son rôle que de la finalité du pourvoi et
du contenu de ses arrêts. Les premières pierres de la réforme ont été posées de la loi J21 :
possibilité de statuer au fond évoquée infra, précision du rôle du Procureur général,
institutionnalisation de « l'amicus curiae » (voir infra).

La commission de réflexion sur la réforme de la Cour de cassation, mise en place par le


précédent Premier président Louvel a rendu un rapport en avril 2017 (Réforme de la Cour de
cassation : vers un filtrage des pourvois et une motivation enrichie des arrêts, JCP 2017 Fasc.
10 n° 261 ; J. Théron, JCP 2017 Fasc. 24 n° 666). Ces propositions ont donné lieu à de
nombreux commentaires, partagés et passionnés. Elles n'ont néanmoins pas été intégrées
dans les projets ayant abouti à la loi du 23 mars 2019 et il est possible de s'interroger sur les
suites qui leur seront données.

Fin 2018, la Garde des Sceaux a saisi de la réflexion une nouvelle commission. Celle-ci a
rendu en novembre 2019 un rapport qui, tout en formulant des propositions, écarte en l'état
les souhaits de la Cour de cassation et notamment l'introduction du filtrage des pourvois.

Contrainte de se cantonner aux évolutions relevant de ses seules prérogatives, la Cour de


cassation a confirmé l'évolution de la rédaction et de la motivation de certains de ses arrêts
(JCP 2019, Fasc. 13, n° 409, Fasc. 27, n° 753, B. Pireyre, JCP 2019, Fasc. 25, n° 65). Elle a
publié trois nouveaux guides pratiques sur son site internet (à consulter impérativement :
lecture des deux premiers conseillée aux étudiants) :

- Guide des nouvelles règles relatives à la motivation et à la rédaction des arrêts.


- Note relative à la structure des arrêts et avis et à leur motivation en forme
développée.
- Mémento de contrôle de conventionalité au regard de la CEDH.

I) Le rôle de la Cour de cassation


A) Le rôle juridictionnel

Mission double.

1) Dire le droit

La Cour de cassation est un juge du droit et non du fait. Elle n'est donc pas un troisième
degré de juridiction. Elle ne statue pas sur les circonstances de fait.

35
Les juges du fond ( les tribunaux de première instance et les cours d’appel) examinent les
faits de l'affaire et ils appliquent le droit. Cette appréciation est souveraine. La Cour de
cassation contrôle si les juges du fond ont bien appliqué le droit aux faits qu’ils ont relevé ->
contrôle de la conformité au droit des décisions rendues par les juges du fond.
Elle est saisie par un pourvoi. Toute partie peut former un pourvoi. Le Procureur
général peut lui aussi saisir la cour. Tout arrêt de cour d’appel peut faire l’objet d’un pourvoi
en cassation ainsi que les jugements des tribunaux du premier degré rendus en premier et
dernier ressort (donc portant sur des affaires dont le montant du litige est inférieur à 5 000
euros).

2) Unifier la jurisprudence

La fonction essentielle de la Cour est d'uniformiser l'application du droit sur tout le territoire
français : les juridictions st nombreuses et les juges ne donnent pas aux mêmes textes les
mêmes interprétations puisqu'ils disposent d'un pouvoir souverain d'appréciation. Le droit
n'est pas une science exacte, ce qui crée des divergences de jurisprudence.
La Cour de cassation veille à ce que les notions juridiques aient le même sens pour tous. Elle
contribue ici à l'égalité des citoyens devant la loi et à la sécurité juridique.
Toutefois, les solutions adoptées par la Cour ne s'imposent pas aux autres juridictions. Les
juges du fond suivent cependant ses décisions car la Cour de cassation a une autorité morale
: de parce qu'elle est composée de magistrats particulièrement expérimentés parvenus au
couronnement de leur carrière mais aussi parce qu'elle est au sommet de la pyramide
juridique.

B) Le rôle non juridictionnel


1) La saisine pour avis

Mécanisme de saisine pour avis au profit des juridictions. Si une juridiction inférieure est
confrontée à une question de droit nouvelle qui présente de sérieuses difficultés, elle peut
saisir la Cour de cassation pour avis. L'avis ne
lie pas la juridiction qui l'a sollicité.

La loi J21 prévoit que la demande d’avis sera désormais portée devant la chambre
compétente de la Cour (par exemple, une question de droit du travail sera posée à la
chambre sociale de la Cour de cassation ; une question de droit pénal sera transmise à la
chambre criminelle).

2) Le service de documentation des études et du rapport

Ce service administratif tient notamment un fichier de jurisprudence et la publication de


deux bulletins mensuels comportant une sélection d’arrêts : le bulletin civil et le bulletin
criminel où sont publiés les arrêts les plus intéressants de la cour et des avis.

Le rapport annuel.
Le rapport annuel au garde des sceaux est très utile pour connaître les motivations de la
Cour et contient souvent un appel au législateur pour des réformes. Ex : En 2014 : Le temps
dans la jurisprudence de la C cassation.

36
II) L’organisation de la Cour de cassation
A) La composition
1) Le siège

● Le premier président

Le plus haut magistrat de France. Nommé par le président de la République sur proposition
du Conseil supérieur de la magistrature : actuellement Mme Chantal Arens.
Il a un rôle :

- Administratif : Il est l’administrateur de la cour.


- Juridictionnel : Il préside la Chambre mixte et l'Assemblée plénière (cf. infra).
- Disciplinaire : Il préside le conseil supérieur de la magistrature quand celui-ci statue
sur des poursuites disciplinaires engagées contre un magistrat du siège

(Pour aller plus loin : Sur le rôle du premier président de la Cour de cassation, je vous
recommande l’article paru au JCP édition G 2014, n°28 du 14 juillet 20014, Etude. 831)

● Les présidents de chambre

Chacune des chambres de la Cour est placée sous la responsabilité d'un président.

● Les conseillers et conseillers référendaires

Ils sont répartis entre les chambres par le premier prédisent. On les appelle les hauts
conseillers. Ils jugent les pourvois en cassation. Le conseiller le plus anciens de chaque
chambre a le titre de doyen.

● Les auditeurs de la Cour de cassation

Ce sont de jeunes magistrats de carrière qui exercent des fonctions administratives,


particulièrement au sein du service de documentation et d'études.

2) Le parquet

Le Procureur général est le chef du parquet. Il prend la parole devant n'importe quelle
chambre de la Cour (François MOLINS depuis novembre 2018). C’est le deuxième
personnage de la hiérarchie judiciaire française.
Il est directement assisté par le premier avocat général et par des avocats
généraux. Il ne s’agit pas ici d’un parquet au sens strict du terme car les avocats
généraux n’exercent pas l’action publique et ne porte aucune accusation. Le parquet est
chargé de faire connaitre son avis sur l’application de la loi dans une affaire dont il a la
communication. Il lui appartient aussi de proposer les adaptations nécessaires de la
jurisprudence aux nécessités de la société contemporaine. Il a un rôle prospectif.
Autre nouveauté introduite par la loi J21, qui inscrit la

37
pratique de « l’amicus curiae » : « Lors de l’examen du pourvoi, la Cour de cassation peut
inviter toute personne dont la compétence ou les connaissances sont de nature à l’éclairer
utilement sur la solution à donner à un litige à produire des observations d’ordre général sur
les points qu’elle détermine ».

3) Le greffe

- Un greffier en chef
- Des greffiers de chambre

La présence de l’avocat (appelé avocat aux conseils) est obligatoire devant la Cour sauf dans
certaines matières.

B) Le fonctionnement
1) Les différentes formations de la Cour de cassation
a) Les fonctions juridictionnelles

● Les chambres de la Cour de cassation

La Cour de cassation comprend 6 chambres :


Il existe 5 chambres civiles (le terme de « civil » s’entend ici au sens large) :

- Première chambre civile qui est compétente en matière de droit des personnes, droit
des contrats, Droit international privé, assurance et divorce) ; Deuxième chambre
civile (responsabilité délictuelle et de la procédure civile) et troisième chambres civile
(droit des biens comme par ex, la propriété) ;
- 1 chambre commerciale et financière (droit des affaires)
- 1 chambre sociale (droit du travail et sécurité sociale).

+ 1 chambre criminelle.

Composition collégiale des chambres :

- Soit en formation ordinaire : 3 membres. Cette formation statue quand la solution du


pourvoi s’impose (arrêt de rejet ou de cassation). La formation ordinaire est
compétente pour examiner les QPC.
- Soit en formation de section : au moins 5 conseillers ayant voix délibérative quand la
solution du pourvoi ne s’impose pas.

● La chambre mixte

Elle composée d’au moins 13 conseillers provenant de trois chambres au moins. Le


renvoi du pourvoi en cassation devant une chambre mixte est soit facultatif soit obligatoire.

- Le renvoi est facultatif dans 2 cas


quand la question relève de la compétence de plusieurs chambres ou
quand la question a reçu une solution divergente selon les chambres. La Chambre
mixte règle ainsi les conflits de compétences ou de jurisprudence internes à la Cour.

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- Le renvoi est obligatoire : quand demande en ce sens du procureur général avant
l'ouverture des débats.

● L’Assemblée plénière

Formation la plus solennelle de la Cour, elle comporte désormais 19 magistrats. Elle est
présidée par le Premier président.
Le renvoi du pourvoi en cassation devant l'Assemblée plénière est soit facultatif soit
obligatoire.

- Le renvoi est facultatif en cas de solutions divergentes soit entre les juges du fond,
soit entre les juges du fond et la Cour de cassation, à propos notamment de questions
de principe (mère porteuse, changement de sexe des transsexuels par exemple).
L'Assemblée plénière tranche ainsi les conflits de jurisprudence entre la Cour de
cassation et les autres juridictions.
- Le renvoi est obligatoire sur second pourvoi (d'une même partie pour le même
moyen) après un premier renvoi :
cela suppose qu'il y ait eu cassation de l’arrêt sur le premier pourvoi.
que la juridiction de renvoi refuse de suivre la doctrine de la Cour de
cassation et qu'elle statue donc comme la première juridiction.

→ donc là, le second pourvoi est examiné par l'Assemblée plénière.

b) Les formations spécifiques

● La formation de filtrage des « questions prioritaires de constitutionnalité »

La formation ordinaire de chaque chambre est compétente pour examiner les questions
prioritaires de constitutionnalité transmises par les juridictions du fond.

● La formation chargée du réexamen des décisions civiles définitives en matière


d’état des personnes

Le réexamen d'une affaire suite à un arrêt de la Cour EDH était jusqu'alors possible en
matière pénale, non en matière civile. La loi J21 fait évoluer les choses sur ce point en
matière d'état des personnes.
Cette commission décide s'il y a lieu de réexaminer les décisions civiles
définitives rendues en matière d'état des personnes qd la Cour EDH a retenu que la décision
était prononcée en violation de la Convention EDH ou de ses protocoles additionnels.

● Les commission spécifiques

Elles prennent de véritables décisions juridictionnelles. On trouve notamment :

- La Commission nationale de réparations des détentions : statue sur les demandes


d'indemnisation des personnes qui ont été mises à tort en détention provisoire et qui
ont été reconnues innocentes.

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- La Commission de réexamen d'une décision pénale après condamnation de la Cour
EDH : qui décide s'il y a lieu de réexaminer l'affaire pénale quand la juridiction initiale
a méconnu le principe du procès équitable.

2) Le mécanisme du pourvoi en cassation

Ici 3 hypothèses :

1/ La Cour de cassation peut rejeter le pourvoi en rendant un arrêt de rejet : elle constate
que les juges du fond ont bien appliqué la règle de droit et que le moyen n'est donc pas
fondé. Elle rejette alors le pourvoi et confirme la décision qui lui a été soumise. La décision
attaquée devient définitive.

2/ La Cour de cassation peut casser et annuler la décision qui lui est soumise : elle rend un
arrêt de cassation si elle estime que les juges du fond ont mal appliqué le droit. Comme elle
ne peut pas rejuger au fond (elle n’est pas un troisième degré de juridiction), elle renvoie
alors l'affaire devant une juridiction du même ordre, du même degré et de même nature.
Ex : si elle casse et annule un arrêt rendu par la Cour d’appel de Poitiers, elle
peut renvoyer l'affaire devant la même cour mais composé différemment ou devant une
autre Cour d’appel limitrophe, par exemple, la Cour d’appel d'Angers.

3/ Exceptionnellement, la Cour de cassation peut casser sans renvoi. Si elle considère qu’il
n’est pas nécessaire de statuer à nouveau sur le fond, notamment si les faits tels qu’ils ont
été souverainement établis par les juges du fond lui permettent d’appliquer la règle de droit.
La loi J21 maintient la règle traditionnelle en matière pénale mais la modifie en matière
civile. Elle élargi, en effet, le pouvoir de la Cour de régler directement et définitivement
l’affaire au fond. La Cour peut désormais statuer au fond et mettre fin au litige « par l’intérêt
d’une bonne administration de la justice ».

Cette disposition constitue à n’en point douter une (r)évolution de l’office de la Cour de
cassation, puisqu’elle lui permet de devenir juge du fond lorsqu’il en va de l’intérêt de la
bonne administration de la justice. Cette notion de « bonne administration de la justice »,
imprécise, permettra à la Haute juridiction d’utiliser cette faculté dès lors qu’elle le
souhaitera, de manière quasi-discrétionnaire. Cette nouvelle disposition tend au final à la
rapprocher d’une réelle cour suprême, qui pourrait choisir les affaires qu’elle jugerait, en
droit et en fait, et ce, de manière définitive.
Il est d’ailleurs à noter que le Conseil d’État bénéficie déjà d’une telle
possibilité de juger l’affaire au fond si l’intérêt d’une bonne administration de la justice le
justifie.

La cassation peut être totale cad qu'elle anéanti l'ensemble des chefs de la décision
attaquée ; elle peut être partielle ce qui signifie que certains chefs seulement de la décision
attaquée sont anéantis et seront rejugés pas la juridiction de renvoi alors que d'autres
conservent leurs effets dans les rapports entre les parties.
Lorsque la Cour de cassation casse et renvoie, la juridiction de renvoi rejuge l'affaire en fait et
en droit. Si la juridiction de renvoi s'incline, et adopte la doctrine de la Cour de cassation,
l'affaire est terminée. Ici, plus de pourvoi possible. Si la
juridiction de renvoi refuse de s'incliner, le plaideur intéressé peut former un deuxième

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pourvoi en cassation fondé sur le même moyen qui sera alors obligatoirement porté devant
l'Assemblée plénière (cf. supra).
L'Assemblée plénière dispose des mêmes pouvoirs qu'une chambre ordinaire :

- Elle peut rejeter le pourvoi. L'affaire est terminée et la décision de la juridiction de


renvoi deviendra définitive ;
- Elle peut casser la décision de la juridiction de renvoi sans renvoyer. Fin du litige ;
- Enfin, elle peut casser et renvoyer l'affaire devant une seconde juridiction de renvoi,
de même ordre, de même degré et de même nature. Cette dernière juridiction de
renvoi est alors tenue de s'incliner à la solution de l'Assemblée plénière. Un pourvoi
sur le même moyen ne peut plus être formé. En revanche, un pourvoi peut toujours
être formé sur un autre moyen de droit.

3) Le pourvoi en révision

Le ministre de la justice, le condamné ou ses héritiers peuvent demander la révision d'une


décision pénale au bénéfice de toute personne reconnue coupable d'un crime ou d'un délit.
Ce recours qui est jugé par la chambre criminelle de la Cour de cassation s'appelle le pourvoi
en révision.
Ex : affaire Dreyfus.
Si après une condamnation pour homicide, des pièces établissent que la victime est toujours
en vie, ou s'il apparaît un fait nouveau ou un élément inconnu de la juridiction au jour du
procès de nature à faire naître un doute sérieux sur la culpabilité du condamné, la révision
est ouverte.
Le condamné reconnu innocent a droit à une réhabilitation et réparation intégrale de son
préjudice matériel et moral que lui a causé la condamnation.

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PARTIE 3 : LES JURIDICTIONS DE L’ORDRE ADMINISTRATIF
Il existe dans l'organisation juridictionnelle un ordre administratif composé de juridictions de
droit commun et d'exception, spécialisées dans le jugement de l'administration. Au sommet,
on trouve le Conseil d’Etat.
Aujourd’hui, la structure de la juridiction administrative est dans les grandes lignes la même
que celle de la juridiction judiciaire : des juridictions de fond, première instance et appel, et
une juridiction unique de cassation, le Conseil d’Etat.

CHAPITRE 1 : LES JURIDICTIONS DE DROIT COMMUN

Section 1 : les tribunaux administratifs

Leur procédure est codifiée par le Code de justice administrative.

I) Organisation
A) Ressort territorial

On compte aujourd’hui 42 tribunaux (dont 11 en outre-mer). Les tribunaux administratifs


sont désignés par le nom de la ville où ils siègent. Leur ressort s'étend de 1 à 5
départements. Ils siègent au chef-lieu d'un département.

B) Composition et fonctionnement

Les tribunaux administratifs statuent par chambre collégiale de 3 membres (un président et
deux conseillers). L’un des trois rapporte. C’est la formation de jugement ordinaire.

Chaque tribunal administratif comprend des chambres (de 2 à 10 chambres. Celui de Paris
comporte 6 sections, elles-mêmes divisées en chambres.
Ces chambres se voient affecter l’instruction et le jugement des requêtes en fonction de
l’objet de celle-ci (contentieux des étrangers, de la fonction publique, de l’urbanisme…). Il y
a donc une forme de spécialisation qui se fait selon les chambres.

- Exceptionnellement, pour les affaires délicates et importantes, le tribunal peut se


réunir en formation plénière composée de tous les membres de la juridiction, ou en
formation élargie (7 magistrats) et depuis 2010, en formation de chambres réunies (5
ou 7 membres).
- A l’inverse, pour les petits litiges (énumérés par le Code de justice administrative
(CJA), déclarations de travaux exemptés de permis de construire, bâtiment menaçant
de ruine, taxes syndicales et impôts locaux, redevances télé…) un système de juge
unique a été institué.
- Un rapporteur public contribue au jugement de l'affaire en éclairant la juridiction sur
les questions juridiques en exposant « publiquement, en toute indépendance, son
opinion sur les questions que présentent les requêtes et sur les solutions qu'elles
appellent »

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Sa mission consiste donc, en prenant à l’audience des conclusions orales, à éclairer la
formation de jugement. Ses conclusions sont dorénavant communiquées aux parties avant
l'audience ce qui permet aux parties d’y répondre (introduction du contradictoire). La France
avait d'ailleurs été sanctionner par la CEDH pour violation du principe de la contradiction
(CEDH 7 juin 2001, Kress c/ France, D. 2001. 2619).

Attention : ne confondez pas le rapporteur public avec le juge qui rapporte sur le dossier et
que l’on appelle le rapporteur.
Le rapporteur public est donc un magistrat qui a pour double particularité d’exprimer
publiquement son opinion sur toutes les affaires et de ne pas trancher lesdites affaires.
-> Le rapporteur public donne simplement son avis lors de l’audience. Il ne fait pas partie de
la formation de jugement : il n’assiste pas au délibéré. Le délibéré est la phase finale du
procès au cours de laquelle les affaires sont tranchées par la formation de jugement.
De plus, sa position sur l’affaire étant déjà connue, il ne peut ensuite trancher
l’affaire (principe du secret du délibéré).

Pour aller plus loin :


Le rapporteur public intervient dans toutes les instances, à l’exception de quelques
procédures d’urgence (référés, contentieux des arrêtés de reconduite à la frontière) qui
obéissent eux à des règles particulières.
Il travaille à partir d’un dossier déjà préparé par un magistrat de la formation de
jugement appelé rapporteur. Il va
donc examiner en parallèle ce dossier et rédiger des « conclusions », dans lesquelles il
expose les faits du litige, analyse les questions juridiques soulevées, et propose in fine une
solution, solution qui peut parfaitement être différente de celle qu’envisageait le magistrat
ayant initialement préparé le dossier. Au
cours de l’audience, il lit ses conclusions, publiquement, en face à face avec ses collègues et
les parties au procès. Depuis une réforme entrée en vigueur au 1er octobre 2009, l’avocat
peut reprendre la parole après les conclusions du rapporteur public pour présenter des
observations.
Après l’audience, le rapporteur public ne participera pas au délibéré (phase finale du procès
au cours de laquelle les affaires sont tranchées par la formation de jugement). En effet, le
rapporteur public ayant donné publiquement son avis sur l’affaire, il pourrait être perçu par
l’une des parties comme un adversaire potentiel. De plus, sa position sur l’affaire étant déjà
connue, il ne peut ensuite trancher l’affaire (principe du secret du délibéré. Il existe un
secrétariat greffe au siège du tribunal. Le secrétariat-greffe assure le secrétariat du tribunal.
-> Les juges du tribunal administratif sont recrutés par le concours de l'ENA ou le tour
extérieur.

II) Attributions
A) Attributions du tribunal

Les tribunaux administratifs sont à la fois des organismes consultatifs de l’administration et


des juridictions.

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● En matière administrative :

Ils peuvent être consultés par les préfets. Cette possibilité de consultation juridique est
somme toute assez peu utilisée les préfets ne les sollicitant que très peu sur l’interprétation
du droit qu’ils effectuent.

● En matière contentieuse :

Ils sont les juridictions administratives de droit commun sous réserve des compétences qui
sont spécialement attribuées au Conseil d’Etat. Ainsi, ils jugent notamment des litiges relatifs
à la responsabilité des administrations, aux contrats administratifs, à certaines élections, à
l’urbanisme….

Le tribunal territorialement compétent est celui dans le ressort duquel a son siège l’autorité
qui a pris la décision attaquée ou a signé le contrat litigieux. Il existe des exceptions à ce
principe de compétence territoriale. Certains
tribunaux ont des compétences particulières. Ainsi, par exemple, le tribunal administratif de
Nantes s’est vu attribuer le contentieux des refus de visas.

B) Attributions du président

● Il exerce des fonctions administratives :

Il est chef de son tribunal : direction des services, affecte les juges dans les différentes
formations, discipline intérieure…. Il adresse au ministre de la justice un rapport annuel.

● Il exerce des fonctions juridictionnelles :

- Il est juge des référés mais peut déléguer cette mission.


- Il statue seul sur les matières énumérées à l'art. R 222- 13 du CJA -> il s’agit des
petites affaires, comme par exemple les litiges relatifs aux déclarations de travaux
exemptés de permis de construire, de redevance audiovisuelle…. Le président peut
déléguer ses fonctions à un conseiller désigné par lui
- Il peut statuer seul dans certaines situations. Il peut par exemple rejeter des requêtes
manifestement irrecevables, donner acte d’un désistement d’un requérant….

Section 2 : les cours administratives d’appel

Création récente pour désencombrer le Conseil d’Etat. Elles deviennent à sa place le juge
d'appel ordinaire des décisions des tribunaux administratifs (loi du 31 décembre 1987). Elles
sont entrées en fonctionnement depuis le 1er janvier 1989.

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I) Organisation
A) Implantation territoriale
Il existe aujourd’hui 8 cours. Elles comprennent 3 ou 4 chambres et siègent à Bordeaux,
Douai, Nancy, Lyon, Marseille, Nantes, Paris et Versailles. Une 9e cour sera créée à Toulouse
début 2022. Chaque ressort couvre plusieurs tribunaux administratifs.

B) Composition et fonctionnement
Leur organisation et fonctionnement sont calqués sur ceux des tribunaux administratifs.

- Un président qui est conseiller d'Etat ( issu du Conseil d’Etat).


- Les autres membres appartiennent au même corps que celui des personnels des
Tribunaux administratifs.
- Au moins un rapporteur public.
- La cour statue par chambre collégiale de 3 magistrats. Les chambres constituent la
formation d’instruction et de jugement. Chaque chambre a son président.
La cour peut aussi siéger en formation plénière (7 magistrats). Cette formation siège
lorsqu’il s’agit d’une innovation jurisprudentielle ou d’une question de droit nouvelle.
Il existe aussi la formation de chambres réunies, moins solennelle que la formation
plénière (5 à 7 magistrats) qui permet la réunion de 2 ou 3 chambres.
-> La règle est toujours celle de l'imparité.
A l’opposé des formations collégiale, les cours peuvent parfois statuer à juge unique.
Mais la plupart des affaires dites simples étant privées d’appel, il est rare que la Cour
statue à juge unique.
- La cour possède un greffe.

II) Attribution
A) Attributions de la Cour
Juge d’appel de droit commun :

Elles connaissent des appels formés contre les jugements et ordonnances rendus en premier
ressort par les tribunaux administratifs, sous réserve des appels réservés au Conseil d’Etat
(Voir nos développements infra : par ex, le contentieux électoral). Pour
limiter l’engorgement des cours d’appel, le CJA énumère tout une liste de matières
considérées comme simples ou à faible enjeu qui ne peuvent faire l’objet d’un appel.
Les arrêts des cours sont susceptibles de recours en cassation devant le Conseil d’Etat.
Comme les tribunaux, elles ont aussi des fonctions consultatives mais qui sont rarement
sollicitées.

B) Attributions du président

● Attributions administratives : il dirige les services de la cour et assure le maintien


de sa discipline intérieure.

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● Attributions juridictionnelles : il est juge des référés.

Section 3 : le Conseil d’Etat

Le Conseil d’Etat est à la fois un organe consultatif de l'administration et un organe


juridictionnel. Il est la juridiction administrative suprême. Il siège à Paris (au Palais Royal). Il
est régi par l’ordonnance du 31 juillet 1945 ; deux décrets du 30 juillet 1963 et la loi du 31
décembre 1987.
Le Conseil d’Etat a connu récemment des réformes qui tendent à accroître son efficience

I) La composition du Conseil d’Etat

Un personnel hiérarchisé : par ordre ascendant :

● Les auditeurs de 2e puis de 1ere classe


● Les maîtres des requêtes

Les auditeurs et maîtres des requêtes préparent et rapportent les affaires.


Les rapporteurs publics sont choisis parmi les maîtres des requêtes qui je le rappelle devant
la section du contentieux (voir infra) présentent en toute indépendance la solution qui leur
paraît s'imposer selon le droit. Devant le Conseil d’Etat, le rapporteur continue d’assister au
délibéré mais sans y prendre part.

● Un secrétaire général, qui dirige les services du conseil.


● Des fonctionnaires et professeurs d’université.

Ils ont les mêmes fonctions que celles dévolues aux auditeurs et maître des requêtes.

● Les conseillers d’état :

En service extraordinaire, sont nommés pour 4 ans non renouvelables parmi les
personnalités qualifiées "dans différents domaines de l'activité nationale". Ils participent à
l’élaboration des avis consultatifs.
Les conseillers en service ordinaire. Ils délibèrent et décident.

● Les présidents de sections choisis parmi les conseillers en service ordinaire.


● La présidence du Conseil d’Etat est assurée par son viceprésident. Actuellement, il
s’agit de Bruno LASSERRE

Recrutement :

- La voir normale : par l'ENA. Ils commencent comme auditeurs et ensuite montent
dans la hiérarchie. Donc ici et contrairement à ce que l’on observe à la Cour de
cassation, on trouve des personnes jeunes.
- Par le "tour extérieur", des personnes de la fonction publique peuvent à certaines
conditions d'âge, d'ancienneté intégrer le Conseil d’Etat.

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A la différence des magistrats du siège des juridictions judiciaires, les membres du Conseil
d’Etat ne sont pas juridiquement inamovibles. Ils peuvent donc être déplacés révoqués
suspendus (même en avancement) ou mis à la retraite prématurément. Leur indépendance à
l’égard des pouvoirs publics et d’impartialité dans l’exercice de leurs fonctions repose sur la
tradition et le prestige de l’institution.

II) Les formations du conseil d’Etat

Deux types de formations :

● Les formations administratives :

Le Conseil d’Etat est le conseiller du gouvernement (comme son nom l’indique) qui le
consulte obligatoirement ou facultativement sur les projets de textes (projets de lois,
d’ordonnances et de certains décrets) ou sur des questions intéressant l'administration. Il
émet un avis non pas politique mais juridique. Nous allons voir que cette mission est assurée
par les sections administratives.

● Les formations contentieuses ou de jugement :

Prennent des décisions juridictionnelles (ce sont elles qui jugent). Ce sont les arrêts du
Conseil d’Etat.
Ce sont ces formations qui formulent aux tribunaux administratifs et aux
cours administratives d’appel des avis sur des questions de droit nouvelles présentant des
difficultés sérieuses dans les litiges.

A) Les formations administratives


1) Les sections administratives

5 sections consultatives donnent des avis sur les projets de texte (lois, ordonnances, décrets)
soumis par le gouvernement, chacune ayant un champ de compétence particulier.

- La section de l’intérieur
- La section des finances,
- La section des travaux publics
- La section sociale
- La section de l’administration (créée en 2008)

Ainsi, par exemple, la section de l’intérieur examine les projets de textes relatifs à la sécurité
intérieure, aux libertés publiques, au droit d’asile, à la culture et aux médias…).
La section de l’administration a pour objet de décharger les autres sections notamment celle
des finances. Elle examine les projets de textes sur la fonction publique, l’organisation des
administrations, la gestion des ressources humaines de l’Etat…

2) La section du rapport et des études

Ses fonctions diffèrent de celles des autres sections administratives. En effet, contrairement
aux autres sections administratives, elle n’a pas pour attribution d’émettre des avis sur des

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projets de textes gouvernementaux. Elle
prépare le rapport annuel d'activité du Conseil d’Etat ; ce rapport aborde notamment les
difficultés rencontrées dans l’exécution des décisions juridictionnelles. Elle
procède à toute étude sur l'organisation et le fonctionnement des services publics. A ce titre,
elle développe des analyses sur un thème déterminé. Ses travaux sont publiés (accessible sur
le site du Conseil d’Etat). Par exemple, en 2013, étude sur le droit souple. Elle signale au
gouvernement les réformes législatives nécessaire à l'intérêt général.

3) L’assemblée générale et la commission permanente

Pour les textes les plus importants, c’est l’assemblée générale du Conseil d’Etat qui se
prononce : soit l’assemblée générale ordinaire, composée de 43 membres, soit l’assemblée
générale plénière qui réunit tous les conseillers et comporte en théorie une 100aine de
membres.
En cas d'urgence (signalée par le ministre compétent et constatée par décision spéciale du
premier ministre), l'examen des projets de loi ou d'ordonnance peut être confié à la
commission permanente, émanation de l'assemblée générale

B) Les formations de jugement

Elles émanent d’une section unique : la section du contentieux.

1) La section du contentieux

Elle juge toutes les affaires.

● Composition :

C'est numériquement la section la plus importante du Conseil d’Etat : en principe tous les
membres du conseil en font partie sauf la catégorie particulière de conseillers d'Etat en
service extraordinaire.

A sa tête, on trouve le président de la section (assisté de 3 présidents adjoints). Le président


de la section du contentieux a des pvrs juridictionnels propres : il est juge des référés, il règle
les difficultés de compétence entre juridictions administratives et il répartit l’ensemble des
affaires à juger entre les chambres.

● Organisation interne :

10 chambres chacune spécialisées dans des matières déterminées. Elles jugent seules, à
deux, à trois ou à quatre chambres réunies (voir infra).

Les chambres sont sous la responsabilité d'un président de chambre. Elles sont toutes
collégiales et impaires (3 membres au moins).

Commission d'admission des pourvois en cassation chargée de filtrer les pourvois en


cassation dirigés à l'encontre des arrêts rendus par les cours administratives d’appel.

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2) Les formations de jugement de la section du contentieux

4 solutions possibles :

1/ Le jugement est confié à une chambre compétente qui instruit l'affaire. Ce sont ici les
affaires simples.

2/ Le jugement est confié à deux, trois ou quatre chambres réunies en une chambre qui ne
peuvent statuer qu'en nombre impair (au moins 9 membres). Ici, l’affaire présente une
certaine difficulté.
La possibilité de réunir trois ou quatre chambres est prévue pour éviter le renvoi devant
l’Assemblée du contentieux qui est la formation la plus solennelle du Conseil d’Etat.

3/ Le jugement est confié à la section du contentieux "en formation de jugement"


représentative de toutes les chambres si l'affaire présente une difficulté particulière ou
soulève une question de principe.
Attention : l’expression « section du contentieux en formation de jugement » ne désigne pas
ici tous les membres de la section du contentieux mais une formation particulière
représentative des 10 chambres.

4/ Le jugement est confié à l'assemblée du contentieux : c'est la formation la plus solennelle,


présidée par le vice-président du Conseil d’Etat, assisté des présidents des sections
administratives. Elle n’est réunie que pour une affaire revêtant une importance
exceptionnelle : par exemple, pour le contentieux des élections des représentants français au
Parlement européen.

A l’opposé des formations collégiales, notons que nous trouvons des formations à juge
unique: sont rendues à juge unique les décisions en matière de référés (décisions d’urgence).
Je rappelle que cette fonction est réservée au président de la section du contentieux ou à un
conseiller qu’il désigne.

🡺 COMPOSITION DES FORMATIONS DE JUGEMENT (pour résumer)

Assemblée du contentieux => 17 membres (dont des 6 sections administratives


Section du contentieux => 15 membres (dont 10 présidents de chambres) Chambres
réunies => 9 membres (2 chambres réunies) ou 11 membres (3 ou 4 chambres réunies)
Chambre jugeant
seule => 3 à 5 membres Juge unique => 1 membre (référé…)

III) Les attributions du Conseil d’Etat

Le Conseil d’Etat possède une double mission.


Il a d’une part nous l’avons vu dans nos développements supra, des attributions
consultatives. Les sections administratives émettent des avis en matière législative (projets
de lois, décrets pris en conseil d’Etat) et en matière administrative (textes, questions
soulevant une difficulté). L’avis ne lie pas le gouvernement, sauf si le législateur a prévu un

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avis conforme. Il peut également attirer l’attention des pouvoirs publics sur les réformes qui
lui paraissent souhaitables.
Il a d’autre part des attributions contentieuses.

A) Le Conseil d’Etat, juge en premier et dernier ressort

C'est la situation dite de compétence directe du Conseil d’Etat (cela représente plus d’un
dixième de son activité contentieuse) : le litige est immédiatement tranché sans recours
possible. La liste des matières concernées est donnée par le CJA.

Quelques exemples de compétence directe :

- Contrôle de la légalité des décrets pris par le président de la République et du


premier ministre.
- Litiges relatifs à la situation individuelle des fonctionnaires nommé par décret du
président de la République (par exemple, membres du Conseil d’Etat, de la cour des
comptes, professeurs des universités…).
- Contrôle des décisions prises par le Conseil supérieur de l’audiovisuel.
- Recours en matière d’élections européennes et régionales.
- Opposition aux décrets autorisant les changements de noms.

Les décisions rendues en ces matières ne sont susceptibles ni d’appel ni de pourvoi. Il statue
en dernier ressort.

B) Le Conseil d’Etat, juge d’appel

En raison de son encombrement, je rappelle que la loi du 31 déc. 1987 a institué les cours
administratives d’appel. Les appels fait à l'encontre des jugements ont donc été portés
devant les cours d’appel et non plus devant le Conseil d’Etat.
Le Conseil d’Etat garde toutefois une compétence résiduelle qui est le juge
d’appel des litiges n’entrant pas dans la compétence des cours administratives d’appel (cela
représente 2 à 3% de ses arrêts).
Ex : les jugements qui statuent sur les élections municipales et
cantonales.

A noter que lorsque le Conseil d’Etat connaît d'un litige en appel, le recours en cassation
devant lui est impossible.

C) Le Conseil d’Etat, juge de cassation

Le Conseil d’Etat est le juge de cassation des jugements rendus en dernier ressort par les
tribunaux administratifs et des arrêts rendus par les cours administratives d’appel.
Il connait également des recours en cassation contre les décisions disciplinaires des conseils
nationaux des ordres professionnels (ordre des avocats…) Il
connait aussi des recours en cassation contre les décisions de la Cour des comptes ou de la
cour de discipline budgétaire.
-> Le Conseil d’Etat statue très souvent au fond après avoir cassé un arrêt ou un
jugement plutôt que de renvoyer l’affaire à une autre juridiction de même ordre. Si toutefois,
il y a renvoi, la juridiction de renvoi est tenue de se conformer à la solution retenue par le

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Conseil d’Etat (à la différence de la Cour de cassation).
-> L’assistance d'un avocat est en principe obligatoire devant le Conseil d’Etat mais
elle est onéreuse donc dissuasive pour le justiciable (comme devant la Cour de cassation).

D) Les avis contentieux

Ces avis sont appelés avis contentieux pour les distinguer des avis donnés par les sections
administratives. La procédure est inspirée de celle existant devant la Cour de cassation. Les
tribunaux administratifs et cours administratives d’appel peuvent donc saisir la section du
contentieux pour avis lorsque le litige qu’ils examinent soulève une question de droit
nouvelle, une difficulté sérieuse et est susceptible de se présenter dans de nombreux litiges.

Je vous rappelle le site internet du conseil d’Etat : www.conseil-etat.fr

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CHAPITRE 2 : LES JURIDICTIONS SPECIALISEES

Section 1 : la Cour des comptes

Il s’agit d’une juridiction compétente en matière de finances publiques, subordonnée au


Conseil d’Etat par la voie de la cassation (voir supra). Elle a véritablement vu le jour le 16
septembre 1807. La Constitution de 1958 l’a chargé d’assister le gouvernement et le
Parlement dans le contrôle de l’exécution des lois de finances. C’est une juridiction
indépendante chargée du contrôle de gestion.

I) Organisation

Elle est présidée par un premier président.


Elle est divisée en 7 chambres présidée chacune par un président. Elle est
dotée d'un parquet. Une
commission consultative interne assiste le premier président.

Recrutement :

- A l'issu du concours de l'ENA ;


- Parmi les hauts fonctionnaires spécialisés

Tous les juges de la cour sont inamovibles et indépendants sauf ceux du parquet. Tous
prêtent serment.

II) Attributions
A) Attributions juridictionnelles

La cour a pour mission de contrôler les comptes qui sont rendus annuellement par les
comptables publics. Elle juge les comptes et non les comptables eux-mêmes.

A l'issue de la vérification des comptes, la cour rend soit un arrêt de décharge ou de quitus
en l'absence d'irrégularités, soit un arrêt de débet si elle relève une irrégularité (débiteur
d’une personne publique après examen de ses comptes). Ces arrêts sont susceptibles d'un
recours en cassation devant le Conseil d’Etat.

B) Attributions non juridictionnelles

La cour répond aux enquêtes demandées par le Parlement et rédige chaque année (en
octobre) un rapport public annuel sur l’exécution de la précédente loi de finance remis au
président de la République. Ce rapport a pour but de rendre public des pratiques
contestables ou frauduleuses et de critiquer les cas de mauvaise gestion des finances
publiques.

Elle assure la transparence des opérations publiques et accompli un travail d'audit de gestion
des fonds publics :

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Ex : elle contrôle notamment :

- Les comptes de l’Etat


- Les comptes des entreprises publiques détenues majoritairement par l’Etat
- Les comptes des établissements publics et nationaux, des organismes de sécurité
sociale
- Les comptes des organismes recevant des fonds publics
- Les comptes des organismes faisant appel à la générosité publique
- Les comptes des organismes bénéficiant d’aides financières européennes
- Elle vérifie l'exécution du budget
- Elle inspecte la chambre régionale des comptes

Section 2 : les chambres régionales des comptes

Elle a été instituée par la loi du 10 juillet 1982.

- On compte une chambre par région.


- Sa mission est de vérifier les comptes des collectivités territoriales, de leurs
établissements publics (lycées, collèges, hôpitaux, offices d’HLM…).
- Elle est notamment composée des membres de la cour des comptes.
- L'appel de ses décisions est porté devant la Cour des comptes.

Section 3 : la Cour de discipline budgétaire et financière

Ella a été créée par une loi du 25 septembre 1948.


Elle est chargée de sanctionner pécuniairement (par des amendes) les agents publics
qui ont le pouvoir de gérer le crédit budgétaire. Elle sanctionne ici leurs infractions à leurs
obligations budgétaires = c’est une cour de discipline budgétaire.
Elle est composée des membres de la Cour des comptes et des membres du Conseil
d’Etat. Le premier président de la Cour des comptes en est le président.
Son parquet est celui de la Cour des comptes.
Ses arrêts qui sont sans appel, peuvent être frappé d’un pourvoi en cassation devant
le Conseil d’Etat.

Voyons maintenant les juridictions extérieures aux deux ordres (Partie 4).

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PARTIE 4 : LES JURIDICTIONS EXTERIEURES AUX ORDRES DE
JURIDICTIONS
Certaines juridictions ne sont ni sous l’autorité de la Cour de cassation ni sous celle du
Conseil d’Etat. Par conséquent, elles ne sont rattachées à l’un ou à l’autre des deux ordres de
juridictions. C’est le cas du Conseil constitutionnel dont les décisions s’imposent à toutes les
juridictions administratives et judiciaires. C’est également le cas du tribunal des conflits qui
n’a pas vocation à trancher les litiges au fond mais, dans les cas les plus complexes, à
attribuer compétence au juge administratif ou au juge judiciaire. C’est enfin le cas des
juridictions supranationales mais que nous ne verrons pas dans le cadre de ce cours.

CHAPITRE 1 : LES JURIDICTIONS NATIONALES

Section 1 : le conseil constitutionnel

Le Conseil constitutionnel a été institué par la Constitution de la Ve République, en date du 4


octobre 1958. Institution récente, il ne peut se rattacher à aucun précédent institutionnel. Le
Conseil constitutionnel ne se situe au sommet d'aucune hiérarchie de tribunaux ni judiciaires
ni administratifs. Cependant, ses décisions s'imposent « aux pouvoirs publics et à toutes les
autorités administratives et juridictionnelles » Le Conseil constitutionnel siège dans le même
Palais Royal.

Il a pour fonction de contrôler les relations entre le législatif et l'exécutif en veillant à ce que
le Parlement respecte ses domaines de compétences qui lui sont reconnus par les articles 34
et 37 de la Constitution. Il a aussi pour fonction de contrôler la constitutionnalité des lois et
des traités. Il confronte les lois et traités aux normes de référence, avec lesquelles il contrôle
leur conformité.

Les normes de référence sont principalement constituées des textes constitutionnels, à


savoir les articles de la Constitution elle-même, mais également son préambule qui renvoie
aujourd’hui vers trois autres textes qui sont aussi des normes de référence : La Déclaration
des droits de l’homme et du citoyen de 1789, le préambule de la Constitution de 1946 et la
Charte de l’environnement de 2004. A ces textes constitutionnels, il faut ajouter des
principes à valeur constitutionnelle qui sont énoncés par le Conseil. Il s’agit des principes
fondamentaux reconnus par les lois de la République qui ont un fondement textuel (le
principe de l’indépendance de la juridiction administrative). Mais ce peut être aussi des
principes qui n’ont pas de fondement textuel comme le principe de la continuité des services
publics.

Dans le cadre des questions prioritaires de constitutionnalité, (QPC) que nous verrons
ci-dessous, le Conseil n’examine la conformité des lois qu’aux seuls droits et libertés garantis
par la Constitution.

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I) La composition

Il comprend :

- Des membres de droit, à savoir les anciens présidents de la République qui n'ont pas
l'obligation de siéger.
- 9 membres nommés discrétionnairement pour 9 ans : 3 sont choisis par le président
de la République, 3 par le président de l'Assemblée Nationale et 3 par le président du
Sénat. Ils sont renouvelés par tiers tous les 3 ans selon les mêmes modalités.
- Le président du Conseil nommé par le président de la République. Actuellement
Laurent Fabius depuis 2016.

A noter que ces membres sont nommés discrétionnairement sans condition de profession ou
de diplôme. Les autorités chargées de leur désignation veillent à nommer en grande partie
des juristes et d’anciens hauts magistrats. Peuvent également être nommés des professeurs
de droit et des hauts fonctionnaires.

Se pose la question de leur indépendance à l’égard de l’autorité politique qui les a nommés.
Les membres du Conseil ont tous terminé leurs carrière politique sans compter que leur
mandat de 9 ans est non renouvelable. Il existe également des incompatibilités. En effet, les
membres du Conseil ne peuvent exercer les fonctions de ministre ou de parlementaire. Plus
largement, il existe une incompatibilité avec tout mandat électoral et poste de responsabilité
au sein d’un parti politique.

Une proposition de loi constitutionnelle a été déposée à l’Assemblée nationale pour réformer
le Conseil constitutionnel. Il est notamment proposé de supprimer les membres de droit que
sont les anciens présidents de la République. Il est également proposé d’augmenter le
nombre de membres et de passer ainsi de 9 à 12 membres, les trois membres
supplémentaires étant nommés par le premier ministre. Ils seraient choisis « parmi les
personnes qui se distinguent par leur connaissance du droit ». Cela permettrait au Conseil de
se diviser en deux chambres pour absorber l’accroissement du contentieux des QPC.

II) La compétence

Il est juge de la constitutionnalité des lois, autrement dit, il contrôle la conformité des lois à
la Constitution :

● Les lois organiques (celles qui complètent la constitution) sont obligatoirement


soumises au Conseil avant leur promulgation.
● Pour les lois ordinaires, le Conseil peut être (facultatif) saisi soit :

- Pendant la discussion de la loi si une contestation porte sur la compétence du


Parlement pour adopter la loi (le gouvernement prétend que la matière relève de sa
compétence en vertu de l'art. 37 de la Constitution). Le Conseil statue dans les 8
jours.

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- Après l'adoption d'une loi, l'art. 61 de la Constitution prévoit la possibilité d'un
recours pendant le délai de promulgation de la loi qui est alors suspendu. Une fois
que la loi est publiée au Journal officiel, elle ne peut plus être contestée. Le Conseil
peut ici être saisi par le président de la République, les présidents de l'assemblée
nationale et du Sénat ainsi que par 60 députés ou 60 sénateurs.

● S'il déclare la loi inconstitutionnelle, le texte ne sera pas promulgué ou devra être
modifié par le Parlement.
● La décision du Conseil s'impose aux pouvoirs publics et à toutes les autorités
administratives et judiciaires et n'est susceptible d'aucun recours.

Il est aussi juge de la constitutionnalité des traités. Le conseil va ici contrôler le contenu du
traité. S’il relève des dispositions inconstitutionnelles, le traité ne pourra être ratifié qu’après
révision de la Constitution.

Mais le Conseil constitutionnel a d’autres attributions :

Il garantit la régularité des opérations électorales (présidentielle, députés et sénateurs) ainsi


que la régularité des référendums. Il peut ainsi annuler une élection.

Il tranche les questions de compétence juridique, autrement dit, il contrôle les relations
entre le législatif et l'exécutif en veillant à ce que le Parlement respecte ses domaines de
compétences qui lui sont reconnus par les articles 34 et 37 de la Constitution.

Le Conseil constitutionnel émet des avis, par exemple sur la mise en œuvre de l'article 16 de
la Constitution (pouvoirs extraordinaires du Président de la République en cas de menace
grave des institutions) ; sur l’organisation des élections présidentielles ; sur le report des
élections présidentielles en cas de décès ou d’empêchement d’un candidat ; sur
l’organisation des référendums, etc… .

La Question prioritaire de constitutionnalité (QPC). En vertu de la révision constitutionnelle


du 23 juillet 2008, entrée en vigueur depuis le 1er mars 2010, le Conseil Constitutionnel peut
être saisi de la constitutionnalité d’une loi déjà en application, selon la procédure appelée «
QPC » s’il est soutenu que cette loi porte atteinte aux droits et libertés garantis par la
Constitution (art 61-1).

Il s’agit ici toujours d’un contrôle de constitutionnalité de la loi mais celui-ci s’exerce a
posteriori (c’est-à-dire pour une loi en vigueur). Il constitue un contrôle concret, c’est-à-dire
que la question est posée par un justiciable à l’occasion d’un litige devant le juge ordinaire
(que ce soit une juridiction de l’ordre judiciaire ou administratif) et elle est transmise par
celui-ci, selon les cas, au Conseil d’Etat ou à la Cour de cassation qui examine si la question
doit être soumise au Conseil constitutionnel. Chaque chambre de la Cour de cassation
connaît du renvoi des QPC entrant dans le champ de ses attributions (à l’instar du pourvoi).
Ce n’est donc pas une formation spéciale de la Cour de cassation qui est chargé d’examiner le
renvoi des QPC au Conseil constitutionnel.
Aucun recours n’est possible contre la décision d’acceptation ou de refus de
transmission au Conseil.
Le contrôle reste ainsi concentré entre les mains du Conseil
constitutionnel. Ce contrôle s’est mis en place assez rapidement. Les juridictions ont

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immédiatement renvoyé les QPC à la Cour de cassation et au Conseil d’Etat qui à leur tour,
ont saisi le Conseil constitutionnel sur un grand nombre de lois qui n’avaient pas été
censurée. Le Conseil lorsqu’il est saisi d’une QPC
déclare les dispositions examinées conformes à la constitution ou les censure car contraire à
la Constitution. Dans cette hypothèse, le Conseil décide de son abrogation à compter soit de
la publication de sa décision, soit d'une date ultérieure qu’il fixera.
Il n’y a pas de rétroactivité donc et de
remise en cause de ce qui a été déjà jugé. Les principales matières sur
lesquelles portent ces questions sont le contentieux fiscal (63%), les collectivités territoriales
(6%), la santé publique (6%), et les fonctionnaires et agents publics (4%). Pour aller plus loin :
Pour le dispositif en détail de la QPC : www.conseil-constitutionnel.fr

Section 2 : le Tribunal des conflits

En raison de la dualité des ordres de juridictions, il peut arriver que des difficultés se
présente pour l’attribution du règlement d’un litige à l’une ou à l’autre des juridictions. En cas
de difficultés sérieuses, il est nécessaire de prévoir des mécanismes qui vont permettre de
régler les conflits de compétence entre les deux ordres de juridictions. Le Tribunal des
conflits a cette mission. Il a été mis définitivement en place par une loi du 24 mai 1872. C'est
l'unique juridiction pour trancher les conflits de compétence entre les différents ordres de
juridictions, l'ordre judiciaire et l'ordre administratif. Il siège dans les locaux du Conseil d’Etat
au Palais Royal. Ce n’est pas une juridiction permanente. Il se réunit un lundi par mois dix fois
par an.

I) L’organisation du Tribunal des conflits

Elle est marquée par la parité. Depuis le 1er avril 2015, le garde des Sceaux n’est plus le
président du Tribunal des conflits. Les membres choisiront parmi eux, pour trois ans, un
président issu alternativement du Conseil d’État et de la Cour de cassation. 4 conseillers du
Conseil d’Etat et 4 conseillers de la Cour de cassation. Ces membres élus pour trois ans et ne
sont rééligibles que deux fois. Deux rapporteurs publics issus du Conseil d’Etat et deux autres
du parquet général de la Cour de cassation. Ils ont la même fonction que devant le Conseil
d’Etat à savoir exposer publiquement et en toute indépendance leur opinions sur les
questions dont la Tribunal est saisi.

II) Les attributions du Tribunal des conflits

Il faut bien noter que les difficultés d’attribution de compétence sont rares. Le tribunal ne
rend qu’une 40aine de décision de décisions par an.

A) Les conflits de compétence


1) Les conflits positifs

Hypothèse où l'Administration mise en cause par un particulier devant un juge de l'ordre


judiciaire conteste la compétence de cette juridiction et prétend que seule une juridiction
administrative peut statuer.

A noter que la configuration inverse n’existe pas. C’est ici le préfet qui élève le conflit en
adressant au juge judiciaire un déclinatoire de compétence.

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- Soit la juridiction judiciaire s’incline et se déclare incompétente. Le justiciable devra
saisir le juge administratif.
- Soit la juridiction judiciaire refuse de s’incliner et se reconnaît compétente. Dans ce
cas, le préfet saisi le Tribunal des conflits par un arrêté de conflit.

🡺 Le Tribunal des conflits doit alors statuer (dans les trois mois à compter de la
réception du dossier). Il pourra soit annuler l’arrêté de conflit et confirmer la
compétence de la juridiction judiciaire (l'affaire reprend alors son cours devant elle)
soit confirmer ledit arrêté, le justiciable devra alors saisir une juridiction
administrative.

A noter que le Tribunal des conflits peut attribuer le litige aux juridictions de l’ordre judiciaire
et administratif. Il peut y avoir, en effet, compétence partagée entre les deux ordres.

2) Le conflit négatif ou conflit sur renvoi

Le tribunal des conflits est saisi par la juridiction du fond elle-même pour éviter les incidents
de compétence.

● Le renvoi obligatoire devant le Tribunal des conflits :

Un juge judiciaire ou administratif décline sa compétence au profit de l’autre ; la juridiction


de l’autre ordre, estimant que le litige relève de la juridiction initialement saisie, saisit le
Tribunal des conflits afin que ce dernier désigne le juge compétent. Ici c’est le Tribunal des
conflits et non le justiciable qui saisit la juridiction compétente.

● Renvoi facultatif :

Depuis 2015, toute juridiction saisie d’un litige présentant une difficulté sérieuse de
compétence, a la faculté (reconnue jusqu’ici seulement au Conseil d’État et à la Cour de
cassation) de renvoyer au Tribunal des conflits le soin de désigner l’ordre de juridiction
compétent. Le Tribunal doit se prononcer dans les trois mois.

B) Les attributions au fond


1) Les conflits de décisions

C’est l’hypothèse où une juridiction de l'ordre judiciaire et une juridiction de l'ordre


administratif ont chacune rendu une décision définitive et contradictoire dans une même
affaire (c’est-à-dire qui porte sur le même objet). Dans ce cas, le Tribunal des conflits doit
être saisi pour statuer définitivement sur le fond du litige.
Ici, les deux décisions définitives présentent une contrariété qui peut conduire à un déni de
justice, donc le tribunal tranche au fond.

2) L’indemnisation pour durer excessive de la procédure liée au dualisme


juridictionnel

Depuis 2015, le Tribunal des conflits bénéficie d’une seconde attribution au fond. Le Tribunal
des conflits, après réclamation infructueuse auprès du ministre de la justice, est compétent

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pour connaître des demandes d’indemnisation pour durer excessive de jugement des
procédures qui se seraient déroulées devant les deux ordres de juridictions (non-respect du
délai raisonnable prévu par l’article 6 §1 de la Convention européenne des droits de
l’homme). Autrement dit si la durée excessive de la procédure est liée au dualisme
juridictionnel, c’est le Tribunal des conflits qui est compétent pour statuer sur le montant de
la réparation, après réclamation resté sans réponse auprès du ministre de la justice.

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