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- « Traité théorique et pratique du droit des sociétés » de Jean Aymard, Terré et Mabilla
—> commentaire de la loi de juillet 1966 (ils étaient les auteurs de la loi).
Ordonnance attendue en septembre pour mettre le DF à jour vis à vis du droit européen.
Introduction :
Article 1832 du CC :
« La société est instituée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent par un
contrat d'affecter à une entreprise commune des biens ou leur industrie en vue de
partager le bénéfice ou de profiter de l'économie qui pourra en résulter.
Elle peut être instituée, dans les cas prévus par la loi, par l'acte de volonté d'une
seule personne.
Alinéa 2 : avènement de la société unipersonnelle dans les cas prévus par la loi.
Chaque associé est tenu d’apporter quelque chose en société : peut être en numéraire,
des biens existants en nature (meubles, immeubles, corporels, incorporels) ou en
industrie (une force, capacité de travail).
Apports que l’on met en commun pour les besoins de l’exploitation d’une E° commune cf
1832.
Ce contrat est très spécial car va faire apparaitre un nouvel être moral qui obtient une
personnalité juridique dès lors que la société est immatriculée.
C’est cette personne qui exploite cette E° prétendument commune aux associés.
Dès l’instant qu’elle est immatriculée au RCS, la société devient une personne morale,
devient une entité dotée de la personnalité juridique.
Le contrat de société présente cette originalité de donner naissance à une personne.
Mais ils souhaitent que leur société reste discrète —> société purement contractuelle et
non immatriculée au RCS donc privée de la PJ.
Ils préfèrent la discrétion mais ils devront qd même révéler l’existence de leur société à
l’admin fiscale par exemple.
Elle est dotée d’un patrimoine qui lui est propre lequel est constitué quasi
exclusivement des apports qui lui ont été consentis par les associés en application de
l’art 1832.
L’art 1832 —> on exploite une entreprise commune, les dirigeants de la société
exploiteront la société dans l’intérêt de cette dernière car ce sont les attributs de tous les
sujets de droit
—> intérêt propre qui est distinct des intérêts de la collectivité des associés.
La CASS et les juridictions du fond ne cessent de rappeler qu’une société doit être gérée
dans son intérêt social, son intérêt propre.
Faute de gestion lorsque dirigeants agissent dans leurs intérêts propres.
Notion importante pour le besoin de la resp éventuelle des dirigeants notamment.
Art 1833 CC al. 2 nouveau « les sociétés sont gérées dans leur intérêt social en
considération des enjeux sociaux et environnementaux de leur activité ».
Cette personne morale sera amenée à jouer un rôle économique par exploitation de cette
entreprise.
Toutes les sociétés sont dotées d’un objet social —> description statutaire qui se
propose d’exploiter la société devant son existence et sera décrit art 2 : des statuts de la
société
Art1 : Forme de la société en général (société anonyme, SARL…)
La société nait en principe d’un contrat curieux car donne naissance à une personne
morale nouvelle distincte des associés.
Ainsi, la société est moins un contrat qu’une véritable institution car dotée de la
personnalité juridique mais aussi dissolution et liquidation éventuelle de la société assez
fréquemment d’ordre public notamment pour sociétés de personnes : société en
commandite simple, société civile…
Dans la SARL, dans la SA et la société en commandite par action, la « messe est dite »
par la loi et non par la communauté des associés.
On est plus près d’une institution que d’un contrat : juste libre de créer société mais
impossible de modifier les règles de fonctionnement.
Laquelle institution nait toutefois d’un contrat al 1er « la société est instituée par un
contrat ».
Or fondamentalement différence de nature entre I qui est régie par des règles d’OP.
Lorsque la loi le permet, la société peut également être instituée par une manifestation
unilatérale de volonté : société unipersonnelle, à compter de son immatriculation au
RCS sera dotée de la personnalité juridique.
L’alinéa second détruit en qq sorte l’alinéa 1er car la notion de société se trouble : la
notion de contrat n’est pas indispensable à la création d’une société.
L’idée que l’on partage le bénéfice est également trompeuse car dans une société
unipersonnelle on ne partage pas le bénéfice mais le cas échéant on s’en accapare.
Idée selon laquelle chaque associé se trouve obligé de contribuer aux dettes de la
société : l’associé unique contribuera ici seul aux pertes.
PQ ne pas créer une société dont le régime serait simplifé ? cad soumis à qq règles
légales impératives.
Ce sont les associés qui choisissent le mode de gouvernance de la société,
Seulement 5 ans plus tard (1999), à l’occasion de l’adoption d’une loi sur la recherche
scientifique, on se pose la question de savoir s’il ne serait pas opportun, comme pour la
SARL, de permettre la création de la SASU instituée par un acte unilatéral de volonté.
- Le règlement européen a permis aux SE d’être dirigées par associé unique (loi de
2005).
Société européenne est une forme de société anonyme qui accède à une relative libre
circulation à l’intérieur de l’UE
—> peut transférer son siège social dans un autre Etat membre à la seule condition
de majorité qualifiée à l’assemblée alors que les autres sociétés par action ne peuvent
ambitionner de transférer leur siège social à une unanimité seulement.
Dès l’instant où la société FR a son siège social dans un autre pays : droit applicable du
pays siège + fiscalité d’où la règle de l’unanimité.
Pour l’instant, seules ces 3 sociétés peuvent être instituées unilatéralement par une
simple manifestation de volonté mais peut être que le législateur ira plus loin.
Dans 60s, école de Rennes = technique juridique d’organisation de l’E° —> la société
n’est pas qu’un contrat mais sa finalité ultime est un instrument permettant de gérer,
d’organiser, d’exploiter l’E° sous-jacente.
Le droit des sociétés offre des règles de fonctionnement de la société, de répartition des
pouvoirs destinées à protéger les intérêts des associés qui sont de simples I dans la
société.
Chaque fois qu’il s’agit de réformer l’E, on passe AJD par le droit des Sociétés.
On modifie toutes une série de dispositions qui figurent dans le CC : pour dire que les E
doivent être gérées en prenant en considération des enjeux sociaux et environnementaux,
on passe par le droit des Sociétés.
Société ≠ entreprise
Entreprise : activité sous-jacente à la société
Société : habit juridique de certaines entreprises
Les associés sont responsables à concurrence de la valeur de leur apport —> les
sociétés de capitaux : SARL, les associés ne sont responsables qu’à hauteur de leur
apport, les sociétés par action (SA, SCA, SAS).
Art L225-1 : SA, L226-1 : SCA, L227-1 : SAS en principe soumise au SA à l’exception de
certaines dispositions : grande place à la liberté contractuelle, souche commune réduite.
Pas vraiment de resp à concurrence de la valeur de leurs apports mais manière d’exposer
l’obligation de contribuer aux pertes : perte de la valeur apportée mais s’arrête là.
Plus de 4 M de sociétés :
1°) SARL sont les plus nombreuses : 50% des sociétés immatriculées.
—> régime juridique applicable à ces sociétés assez simple.
Présentent les avantages de la SA mais régime juridique plus souple —> principe de la
liberté contractuelle
—> ont donc doublé les sociétés anonymes (SA) qui étaient 3ème
—> soumises à un régime juridique contraignant
—> impression de renouer avec l’idée que ces SA sont faites pour les grands entreprises
—> qu’elles sont faites pour le besoin des MMR et des sociétés cotées
Mais au 20 ème, elle est aussi devenue un mode de structuration de société plus
moyennes.
Puis, on s’est dit progressivement que le « manteau juridique » de la SA était un peu lourd
pour une société moyenne.
Ainsi, depuis une 10aine d’année, reflux / diminution du nombre de SA —> au profit
des SAS.
Les SAS sont quant à elles interdites de cotation —> car son organisation interne est
illisible de l’extérieur (liberté contractuelle).
Avec une SA, les investisseurs savent comment elle fonctionne —> modèle /organisation
donné par la loi.
Article 1832 du CC :
« La société est instituée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent par un contrat
d'affecter à une entreprise commune des biens ou leur industrie en vue de partager le
bénéfice ou de profiter de l'économie qui pourra en résulter.
Elle peut être instituée, dans les cas prévus par la loi, par l'acte de volonté d'une seule
personne.
En repartant de l’article 1832, on peut identifier tous les éléments constitutifs du contrat
de société :
1°) Les apports que doivent réaliser les associés au profit de la société pour les besoins
de l’activité.
Peuvent être en nature, en numéraire ou lorsque la loi le permet en industrie.
Lorsqu’ils ont en nature ou en numéraire, les apports permettent à la constitution du
capital social de la société pour les besoins de son exploitation.
—> pas les apports en industrie.
Il est le gage irréductible de la société, ce sur quoi les créanciers pourront se payer
(en vrai le gage est plutôt l’actif net = capitaux propres, mais on le verra après).
Au moment de la constitution de la société, ce capital social est seulement la somme des
apports en nature et en numéraire.
2°) La volonté des associés de réaliser des bénéfices ensemble, de s’obliger à les
partager mais aussi de s’obliger à contribuer aux pertes en cas de pertes.
—> si on ne collabore pas aux pertes, on n’est pas associé : clause léonine.
3°) L’affectio societatis (AS) qui est la volonté des associés de collaborer ensemble
et sur un pied d’égalité au succès de l’entreprise commune.
Cet état d’esprit est sous jacent à l’article, c’est la volonté de se comporter comme un
associé, de collaborer avec les autres le cas échéant.
Cet élément ne ressort par directement de l’article.
2 idées :
Il est vrai que c’est la règle de principe —> la société suppose la réunion de plusieurs
personnes, mise en commun de ressources pour mener une E° commune.
Une société peut ainsi être associée d’une autre société et peut même la contrôler.
—> société mère, société filiale
- Alinéa 2 de l’article 1832 —> la loi l’autorisa dans de nombreux cas (cf avant)
- En cours de vie sociale, un associé peut avoir acquis les parts détenues par les autres
associés
—> la société devient alors unipersonnelle par avatar en cours de vie sociale.
Ainsi, certaines sociétés peuvent être instituées par acte unilatéral de volonté.
D’autres peuvent devenir unipersonnelles « par accident » —> puis régularisation.
Ainsi, l’idée de contrat pour instituer une société est mise à mal.
1er temps : Avant, le but lucratif était pur et dur : réalisation puis partage de
bénéfices.
Puis, 1978 : le législateur a ajouté à la recherche et au partage des bénéficies le but qui
consiste à réaliser simplement des économies.
3ème temps —> loi PACTE du 22 mai 2019 : faculté pour les sociétés d’insérer dans leur
statut une « raison d’être ».
On pensait auparavant que la raison d’être était à l’article 1832 —> la poursuite d’un but
lucratif.
On comprend avec cette loi que cette raison d’être peut être différente du but lucratif.
3 observations :
La société était alors un contrat par lequel les associés mettaient des apports en
commun dans le but de réaliser des bénéfices puis de les partager.
Cette question détermine le champ d’action des sociétés par rapport au champ d’action
des associations.
La coopérative de crédit qui prêtait à un taux très bas de 2,60% en empruntant sur les
marchés financiers au taux de 2,5%.
La différence servait à couvrir les frais généraux de fonctionnement de l’organisation.
Les statuts de la caisse rurale stipulaient expressément que l’excédent ne pouvait en
aucun cas être partagé entre les membres de la coopératives.
Les fondateurs refusent de se plier aux exigences des services d’enregistrement qui
demandaient un droit d’apport en disant que leur entreprise n’est pas une société mais
une association.
Les chambres réunies vont donner raison aux fondateurs de la caisse : la Caisse est une
association au motif que si elle permet à ses membres d’emprunter le moins cher, elle ne
poursuit pas pour autant un gain pécuniaire qui ajouterait à la fortune des membres
du groupement.
Le bénéficie est donc un gain pécuniaire et matériel qui ajoute à la fortune des
membres.
Le champs d’activité des sociétés se rétrécie alors, ce qui est un peu critiquable car en
réalité, lorsque l’on a pour but de réaliser des économies, on s’enrichit un peu.
—> idée sous-jacente d’un but lucratif.
Cela étend considérablement le champ des sociétés en acceptant une définition large du
bénéfice.
Il y a même des associations qui exploitent des grandes entreprises, par ex des cliniques,
des clubs sportifs, des écoles et réalisent des bénéfices accessoirement à leur but
désintéressé.
Il y a aussi des associations qui réalisent de manière habituelle des actes de commerce.
—> mais le droit positif leur dénie le droit de s’immatriculer au RCS (CASS, 1994)
et donc la possibilité d’être commerçant.
Bénéfices doivent rester accessoires —> mais parfois distinction entre accessoire et
principal difficile.
En droit fiscal, c’est pragmatique, c’est à dire que dès que des bénéfices sont présents,
ils sont imposables.
Cela ne peut pas suffire en droit des sociétés, le juriste va utiliser 2 critères :
2°) Le bénéfice réalisé in fine est il oui on non partagé de manière directe ou de manière
indirecte ?
S’il ne permet que de couvrir les charges de fonctionnement c’est une association mais
dès qu’il y a un quelconque partage directe ou non c’est une société.
Le fondement est l’article 1832 al 1er.
Aujourd’hui, le droit positif s’oriente vers une autre position, donnant un rôle plus social
aux sociétés.
c) Loi Pacte
Article 1833 :
Antérieurement : « Toute société doit avoir un objet licite et être constituée dans l’intérêt
commun des associés ».
La société doit donc être gérée d’abord dans son intérêt social —> on le savait déjà.
—> la CASS s’était efforcée de faire de l’intérêt social une option cardinale du
droit des sociétés.
Une nouvelle perspective s’ouvre —> inquiète les dirigeants de certaines sociétés.
Si les dirigeants prennent une décision sans prendre en considération ces enjeux,
susceptible d’entraîner sa nullité ?
—> 1844-10 CC : « La nullité de la société ne peut résulter que de la violation des
dispositions des articles 1832, 1832-1, alinéa 1er, et 1833, ou de l'une des causes de
nullité des contrats en général ».
Est-ce que l’alinéa 2 de l’article 1833 est une disposition légale impérative au sens de
l’article 1844-10 du CC ??
La nullité est dangereuse, surtout quand elle touche un acte venant des dirigeants d’une
société —> car si un acte est nul en haut, tout ce qui en a découlé en dessous est aussi
nul.
—> les « nullités en cascade ».
Donc modification de l’article 1844-10 du CC :
—> on précise que seul l’alinéa 1 de l’article 1833 peut entraîner la nullité.
Cependant, lorsque les associés ne prennent pas en compte ces enjeux ou les prennent
insuffisamment en compte, sont-ils susceptibles d’engager leur responsabilité ?
—> pas marqué pour les SARL… alors que 1833 s’applique à toutes les associés.
Cet article autorise toutes les sociétés à se doter d’une « raison d’être, constituée des
principes dont la société se dote pour le respect desquels elle entend affecter des
moyens dans la réalisation de son activité ».
Mais si elle s’est dotée d’une raison d’être, c’est pour autre chose : contribuer à
l’amélioration de la société, de l’environnement….
Parfois, des raisons d’être peu sérieuses —> Atos : « améliorer le paysage
informationnel ».
Carrefour, répétition de son objet social : « fournir le plus grand monde en nourriture de
qualité ».
—> à voir si peut être embêté si pas de qualité.
Il y a 4j (Greta), il s’est agi d’afficher un objectif plus ambitieux : une neutralité carbone
totale —> objectif 0 carbone qui ne peut être raisonnablement atteint qu’en 2050.
Objectif que souhaitent appliquer certaines sociétés —> on verra comment cela évolue
avec le temps.
A) Distinctions majeures
a. Critère de la forme
Le critère de la forme est essentiel avec art 1845 alinéa 2 du code civil : « ont le
caractère civil toutes les sociétés auxquelles la loi n’attribue pas un autre caractère
à raison de leur forme, de leur nature ou de leur objet ».
Art L210-1 du code de commerce vient nous dire que « sont commerciales à raison de
leur forme et quel que soit leur objet : les SNC, SCS, SARL et toutes les sociétés par
actions donc les SA, SCA et SAS ».
Ces sociétés sont réputées commerciales par la forme, quel que soit la nature de
l’objet donc même si l’objet est civil.
Il en résulte que ce critère de la forme a basculé dans le camp des sociétés commerciales
la plupart des sociétés constituées en droit français.
b. Critère de l’objet
Le régime juridique des sociétés civiles a été construit en se basant sur le régime des
sociétés commerciales.
Ex : loi du 4 janvier 1978 accorde le bénéfice de la personnalité juridique à compter de
l’immatriculation au RCS.
Cette distinction n’est pas faite par la loi mais construite essentiellement par la doctrine.
D’une part les sociétés dans lesquelles la personnalité des sociétés apparait
déterminante (intuitu personae) et les sociétés dans lesquels les capitaux mise en
commun dans les associés semblent plus important que la personne (intuitu pécunier).
A) SOCIÉTÉS DE PERSONNES
- La loi n’a jamais imposé qu’elle soit dotée d’un minimum de capital social comme
ce fut le cas dans les sociétés des capitaux depuis 1804.
La société doit tout de même avoir un capital mais pas de minimum exigé.
Les associés sont libres de mettre en commun ce qu’ils veulent, ils doivent mettre en
commun quelque chose mais ce quelque chose est à eux de décider. Le montant est
librement déterminé par les statuts et par la collectivité des associés.
- Les associés sont indéfiniment responsables des dettes de la société c’est pour cela
qu’il n’est pas nécessaire d’imposer un montant minimum de capital social, les associés
répondent sur leur patrimoine personnel —> contrepartie de l‘absence de minimum
de K social.
Donc responsabilité indéfinie et solidaire si sociétés commerciales mais responsabilité
indéfinie et conjointe seulement si société civile.
- Toutes les sociétés sont appelées à rémunérer les apports qui leur sont consentis
par les associés (proportionnalité par rapport à l’apport de chacun relativement à
l’apport des autres).
Les sociétés de personne vont rémunérer leur apport en attribuant aux associés des
parts d’intérêt représentatifs, des droits sociaux que les associés détiendront dans
la société —> pas des actions, pas des valeurs mobilières, pas des titres négociables.
Ces parts d’intérêt reconnues par la société ne constituent pas des titres négociables,
elles ne peuvent pas être cédées selon les régimes simplifiés admis par le droit
commercial, elles sont simplement cessibles dans les conditions prévues par l’art 1690
du code civil.
Pour céder des parts d’intérêt il faudra sacrifier un certain nb de formalités applicables
pour la cession de créance, la cession des parts d’intérêt ne sera pas parfaite sur la
chose et le prix, conformément au droit commun de la vente.
La cession ne sera opposable aux tiers et tout d’abord à la société elle-même qu’après
l’accomplissement d’un certain nb de formalités, il faudra soit signifier l’acte de
cession par voie d’huissier à la société elle-même soit recueillir l’acceptation de la
société dans un acte authentique.
Avec l’ordonnance 10 février 2016, le législateur a décidé de simplifier les formalités
d’opposabilité des actes de cession de créance, elles sont opposables aux tiers à
compter de la date de l’acte portant cession de créance quand bien même l’acte
n’aura pas date certaine ou quand bien même l’acte serait un acte sous seing privé.
Elle est opposable au débiteur cédé à compter de la notification qui lui est faite de la
cession de créance (art 1323 et 1324 nouveaux du cc).
Cette réforme concerne la simplification des cessions de créance et la simplification du
régime des opposabilités, ne concerne pas la cession des parts d’une société de
personne.
Dans les sociétés de personne, les cessions de parts ont un formalisme lourd et
répond bien à l’idée que la société a un fort intuitu personae.
Les parts ne sont jamais librement cessibles, si un associé veut céder ses parts à un
tiers ou à un autre associé, il doit respecter une des deux formalités mais il doit
soumettre la personne du cessionnaire à l’agrément de la collectivité des associés
car la société est frappée au coin d’un intuitu personae.
Si pas d’agrément, l’associé cédant sera toujours prisonnier de ses parts jusqu’à ce qu’il
trouve un cessionnaire susceptible d’être agréé par la collectivité des associés—> on ne
quitte pas une société de personnes comme on veut.
—> càd que le bénéfice réalisé par la société ne sera pas imposé dans la personne de
la société par l’administration fiscale, il sera imposé dans la personne des associés
eux-mêmes comme par transparence
—> et ce au prorata au nb de droit et de parts du capital social qu’ils
détiennent au sein de la société.
Sociétés de personne sont chroniquement déficitaires —> société mettent souvent des
années d’arriver à un bénéfice.
Permet ainsi aux associés de tasser l’assiette du revenu imposable en déduisant les
pertes de cette assiette.
Plusieurs caractéristiques :
1°) Ce sont des sociétés dans lesquelles les capitaux mis en commun par les associés
semblent plus important que la personne (intuitu pécunier).
Dans les sociétés de capitaux on trouve essentiellement, les sociétés par action : les
SA, SAS et SCA.
2°) Les règles sont pour la plupart impératives —> d’OP dans ces sociétés.
—> la loi s’est occupée de tout
—> vrai particulièrement dans la SA.
Le législateur a tout prévu en particulier dans le SA et les SCA pour protéger les tiers et
les sociétés de tout dérapage.
Dans ces sociétés de capitaux les associés bénéficient de la règle d’une responsabilité
limitée à la valeur de leur apport, ils ne répondent pas sur leur patrimoine personnel
des dettes de la société.
4°) Dans les sociétés de capitaux, la loi impose en principe qu’elle soit dotée d’un
minimum de capital social fixé au chiffre de 37 000 euros pour la SA et la SCA
Pour la même raison dans la SARL, pendant longtemps —> capital minimum de 7 500€.
Mais loi du 1er août 2003 : les SARL ne sont plus obligées de se doter d’un capital social
minimum.
Librement déterminé dans les statuts comme dans les sociétés de personne —> 1€ par
exemple.
Depuis une loi du 4 aout 2008, ne s’impose plus dans les sociétés par actions simplifié,
le montant du capital social est librement déterminé dans les statuts et on peut
donc théoriquement envisager de construire une SAS avec un capital social d’un
centime d’euros par exemple.
5°) En rémunération des apports et à proportion des apports effectués par chaque
associé dans la société, ces sociétés n’émettent pas des parts mais des actions
L228-1 du Code de commerce : « les sociétés par action émettent toute valeur
mobilière.
Les valeurs mobilières sont des titres financiers au sens de l'article L. 211-1 du code
monétaire et financier, qui confèrent des droits identiques par catégorie ».
Les titres financiers (de K et de créance) sont « représentés par quelque chose ».
Raison pour laquelle ne peuvent être cédés que selon le régime de l’article 1690 du Code
civil.
Avant 1980 donc avant la dématérialisation, les actions étaient représentées par un
support papier et incorporé les droits des actionnaires qui y était attaché.
L’action se transmettait par voie de transmission à la main.
Le titre est négociable car il peut se transmettre par la tradition et pas besoin de passer
par les formalités longues et coûteuses de l’ancien article 1690.
Une loi de décembre 1981 a dématérialisé les valeurs mobilières comme les actions.
Elles doivent être détruites dans un laps de temps donné par la loi.
Elles ne sont donc plus représentées par un titre papier mais représentées par une
écriture en compte.
L’action ne se transmet pas par transmission mais par virement de compte à compte.
—> les actions sont bien des titres financiers restant négociables.
Car les actions se transmettent toujours selon un mode simplifié : ordre de virement de
compte à compte émis par le cédant à l’établissement teneur de compte, et au profit du
cessionaire.
Titre négociable : titre financier qui se transmet selon un mode simplifié.
—> hier, la tradition
—> aujourd’hui, le virement de compte à compte.
Seules les sociétés par action peuvent donc être des sociétés cotées.
—> régime applicable à la cession des parts des sociétés de personne
incompatible avec la bourse.
En principe les actions peuvent être cédées librement car la personne de l’associé
n’a pas d’importance.
—> librement négociables —> pas de clause d’agrément.
Malgré cette règle de principe, si la société n’est pas cotée, la loi (L228-23 du Code de
commerce) permet d’introduire dans les statuts une clause d’agrément d’un
cessionnaire donc frappé au coin d’un certain intuitu personae.
6°) Contrairement aux sociétés de personnes, les sociétés par action sont soumises
à l’impôt sur la société.
Lorsque la société par action se met à distribuer une partie de ses bénéfices, on est
immédiatement exposés à un risque de double imposition du même bénéfice.
Puis distribution de dividendes —> IRPP sur la tête des associés qui se sont enrichis
grâce à ces dividendes.
Il existe en droit fiscal des mécanismes pour réduire le poids de cette double imposition :
l’avoir fiscal
—> supprimé par une loi de 2005 et remplacé par un système d’abattements.
Ripert : « Les sociétés par action sont les instruments du capitalisme moderne ».
- Montant de capital social minimum de 7500 euros réputés constitué le gage des
créanciers mais une loi 1e aout 2003 dispose que les SARL déterminent librement
leur capital social.
—> donc ce point commun n’existe plus
Bénéfice du même régime fiscal que les sociétés par action —> opacité fiscale.
—> à l’exception des EURL : EURL soumise à un régime de transparence fiscale sauf si
l’associé unique opte pour le régime de l’impôt sur les sociétés.
La cession des parts sociales obéit schématiquement aux mêmes règles que la
cession de part d’intérêt.
Cela est dû à des crises financières principalement dans les sociétés de capitaux.
Le législateur décide donc de s’occuper de tout dans les sociétés commerciales (SNC,
SCS, SARL, SA, SCA, SAS).
Le législateur poursuit deux objectifs de protection :
-Protection des intérêts des tiers qui entrent en relation économique avec la
société :
Loi PACTE, Loi de simplification des sociétés, ordonnance portant réforme de l’offre
publique des titres financiers.
—> également tendance aux lois de modernisation du droit des sociétés —> en réalité,
MAJ du droit FRA sur le droit européen
—> aussi, tendance à la mondialisation —> emprunt à des mécanismes du droit des
sociétés anglais ou américain.
Partie 1 : La constitution
des sociétés
Conclure un contrat de société c’est établir un contrat de société lequel va être finalisé
par les statuts qui formalisent la création.
Certaines sociétés peuvent s’instituer sans contrat lorsque la loi le permet : les sociétés
créées de fait et les sociétés en participation ou sociétés unipersonnelles.
Constituer une société, c’est donc réaliser un acte constitutif lequel débouche à terme,
via l’immatriculation de la société, sur l’apparition d’une personne nouvelle.
Il en résulte que c’est un contrat comme les autres —> va supposer le consentement des
associés, la capacité que les associés ont de conclure un contrat de société, objet licite,
une cause licite (notion a disparu avec la réforme de 2016) désormais but licite.
Article 1844-10 du CC énonce que « la nullité d’une société ne peut résulter que de
deux circonstances :
Avant aussi 1832-1 al 1er CC : disposition qui prohibe anciennement les sociétés entre
époux
—> fut un temps où la loi interdisait la constitution de ces sociétés mais depuis 1985, les
époux peuvent s’associer aussi bien dans une société de capitaux que dans une société
de personne « fausse référence selon le prof)
La société doit avoir un objet licite et l’illicéité de l’objet entrainera la nullité de la société.
Al 2 de l’article 1833 CC loi PACTE n’est pas nécessairement une cause de la nullité du
contrat de société puisque l’art 1844-10 a lui aussi été modifié qui renvoie à l’alinéa 1er et
non l’alinéa second de l’art 1833.
« Le contrat de société peut également pour l’une des causes de nullité des contrats en
général ».
Il peut arriver que le consentement de l’un des associés soit vicié par l’erreur, le dol
ou la violence.
Causes potentielles de nullité de société parce qu’elle est un contrat comme les autres.
Si une erreur spontanée ou une erreur provoquée (le dol) ont été déterminante du
consentement ou de plusieurs associés, il pourra être sollicité du juge de prononcer la
nullité.
La violence est très rare même si on y assimile ajd l’abus de dépendance économique.
Art 1130 et suivant du code civil pose les causes de nullité du contrat.
L’erreur comme le dol retentiront de manière différente sur la validité du contrat de
société :
- Tout d’abord, aucun vice de consentement n’est cause de nullité dans les sociétés
de capitaux : SARL et société par action.
Art L235-1 CComm : Ni l’erreur ni le dol sont des causes de nullité des sociétés de
capitaux à moins que l’erreur ou le dol tout deux déterminants du consentement de
l’associé ait été partagé par tous les associés.
Mais si ces vices n’ont pas affecté le consentement de tous les associés, l’action ne sera
pas fondée, pas de nature à entrainer la nullité de ces sociétés.
Entorse faite au droit commun des contrats qui se justifie par l’idée que le contrat de
société n’est pas un contrat comme les autres.
Sous la société, il y a une réalité économique.
Or, la nullité de la société devra entrainer une liquidation de la société donc désastre
économique et social (chômage) —> conséquences bien plus dramatiques que la remise
en état des parties en droit commun des contrats.
Dans les sociétés de personne, ce n’est pas la même chose :
L’erreur comme le dol continuent à constituer des causes d’annulation éventuelle d’un
contrat de société, quand bien même ils ont été subis par un seul associé seulement.
Mais le droit des sociétés met tout de même en œuvre des procédures pour éviter que la
nullité soit prononcée par le juge.
La loi a mis entre les mains des associés des instruments (art L235-6 com/ art 1844-12
cc) :
Ils ont la possibilité de mettre en demeure l’associé, qui se dit victime d’erreur ou de dol,
d’agir en nullité de la société ou de régulariser la situation par confirmation de l’acte
(confirmer ex post en connaissance du vice de consentement —> si l’associé régularise la
situation, l’action en nullité ne pourra prospérer car on aura confirmé un acte nul), mais
ceux avant l’expiration d’un délai de 6 mois après la date de mise en demeure.
Les autres associés peuvent se réunir et convenir du projet de racheter ses parts pour
supprimer l’intérêt qu’il aurait de demander la nullité.
Dans ce cas, le juge a le choix entre soit prononcer la nullité malgré le rachat des parts
soit d’ordonner judiciairement le projet de cession qui a été convenu entre les autres
associés mais pour cela il faut que le juge soit saisi d’un projet de rachat.
Mais le juge ne reçoit le pouvoir d’éviction que pour autant que la proposition lui aura été
faite par la collectivité des autres associés (« l’associé demandeur en nullité ne peut
participer au vote »).
Etude de JP Storck « la continuation d’une société par l’élimination de l’associé », Revue
des sociétés 1932 page 33.
Hypothèse de la simulation
Le consentement ne peut pas non plus être simulé. Or il arrive que le consentement
des associés soit simulé : en apparence les associés conviennent de créer une société
qu’ils qualifient de contrat de société mais en sous jacent les associés conviennent
autre chose : leur intention réelle est de réaliser une autre opération que celle du
contrat de société.
Il faut distinguer si elle constitue une fraude aux droits des tiers ou une fraude à la loi :
Fraude aux droits des tiers : constitution de l’action paulienne donc les tiers dont les
droits ont été contourné auront la possibilité de faire déclarer la société
inopposable à eux et se prévaloir de la réalité juridique. Art 1341-2 du code civil.
Section 2 : la capacité
Dans le droit commun des contrats, il faut être capable de contracter. L’incapacité d’un
associé ou de plusieurs retentira différemment en droit des sociétés. Distinction à faire
selon qu’il s’agisse d’une société de personne ou de capitaux :
-Si les associés s’associent au sein d’une société de personne, la loi exige qu’ils
aient la capacité de réaliser à titre habituel des actes de commerce càd la
capacité d’endosser le statut de commerçant. S’ils sont resp indéfiniment et
solidairement des dettes de la société, ils sont réputés commerçants. La qualité
d’associé en nom ou associé commandité confère à l’associé la qualité de
commerçant soumis au statut de commerçant, il exige qu’il ait la capacité requise
pour le devenir càd réaliser des titres de commerce à titre habituel. De plus, la
société de personnes est réservée aux majeurs, il faut être majeur pour être
associé.
-Les sociétés de capitaux sont bcp plus ouvertes puisqu’elles ne confèrent pas la
qualité de commençant. Si les associés s’associent au sein d’une société de
capitaux, toute personne physique ou moral peuvent devenir associé des
sociétés de capitaux. Elles sont ouvertes aux majeurs, aux mineurs émancipés, aux
mineurs non émancipés qui exerceront leurs droits d’associés par l’intermédiaire de
leur représentant légal.
Le but poursuivi par les associés. La cause n’existe plus formellement depuis la réforme
de 2016 qui a remplacé le terme par le but.
L’objet social n’est pas l’objet du contrat de société. Le droit des sociétés est
indifférent à l’objet du contrat de société qui est la mise en commun des apports pour
la réalisation ou partage des bénéfices (art 1832 CC). Notion peu pertinente, on se sert
plus de l’objet social lequel renvoie à la description statutaire des activités de la
société. L’objet social doit exister : il n’y a pas de société sans objet. S’il n’y a pas
d’objet, la société est purement et simplement inexistante. L’objet doit etre licite et non
pas contraire à une règle d’OP. Art 1833 al 1er CC le spécifie : sa violation est de nature
à entrainer la nullité pour toutes les sociétés, de K ou de personne en application de
l’art 1844-10 CC « l’objet doit etre licite ».
Quant à la notion de cause, qui était chère au code civil. La cause ou le but ajd a
toujours une résonnance particulière en droit des sociétés par rapport à celle qu’elle
avait en droit commun des contrats.
Cause subjective : est le but ultime poursuivi par l’une des parties ou les deux. En droit
des sociétés, la notion de cause a toujours eu une résonnance de cause subjective, on
ne s’intéresse pas à la notion de cause objective des associés mais au but poursuivi par
les associés de la société.
Le but pourrait être la réalisation des bénéfices ou la réalisation des économies mais le
droit des sociétés est toujours allé plus loin. On recherche le but réellement poursuivi
par la collectivité des associés, qui doit présenter un caractère licite.
La CJUE s’agissant de la cause est venue dire que « la cause même si elle était illicite
elle n’était pas de nature à entrainer la nullité de la société de capitaux » : CJCE, 13
novembre 1990, Marleasing SA.
Cet article parle seulement des nullités de la société de capitaux donc les juristes
français considèrent que la cause illicite reste une cause de nullité des sociétés de
personnes.
Cet article 11 ne contient pas comme cause de nullité des sociétés de capitaux, la
fraude à la loi.
—> Mais en droit FRA, société pourrait tout de même annulé pour raison frauduleuse.
Cependant, en droit français distinguer entre la fraude et la cause illicite n’est pas si
simple car dans la plupart des hypothèses, si l’on poursuit un but illicite alors il y a
vraisemblablement une fraude à la loi pouvant entrainer la nullité du contrat de société
(Civ 3, 1998).
L’arrêt de la CJUE a un 2e intérêt concernant l’objet social puisque ce même arrêt dit
que l’illicéité de l’objet s’apprécie au regard de l’objet statutaire de la société tel
que celui-ci est décrit dans les statuts de la société.
La notion de cause est chassée du code civil lui-même, la cause disparait formellement
en tout cas.
Le but illicite continue à constituer une cause de nullité des contrats en règle générale
mais seulement pour les sociétés de personne et pas pour les sociétés de capitaux.
La fraude constitue une cause de nullité pour les deux types de société par contrat.
Ainsi, il en résulte que la fraude reste une cause de nullité de toutes les sociétés et il n’y a
pas besoin que cette fraude soit commune à tous les associés.
Reste que la notion de cause n’existe plus en droit FRA et européen —> remplacée par la
notion de but.
Cet objet peut être librement déterminé par les associés au moment de la constitution de
la société —> liberté contractuelle.
1°) Certaines activités sont réservées à certaines sociétés et ne peuvent donc pas
constituer l’objet de toutes les sociétés
2 dangers :
L’objet social doit être spécialement défini —> règle de la spécialité statutaire
Signifie que la société n’a pas de capacité pour conclure avec les tiers au-delà de son
objet statutaire.
Rappelé par l’Autorité de bourse en 1978 pour les sociétés cotées : activité doit être
conformé à son objet statutaire
Quand on procède à la rédaction d’un objet social, celui-ci contient souvent 2 alinéas :
1er alinéa : objet de la société décrit minutieusement pour éviter de tomber dans un OS
universel (mais intelligemment)
Second alinéa : permettre à la société d’exploiter en cours de vie sociale toute activité se
rattachant directement ou indirectement à l’activité de régime de la société
Différence selon qu’on soit en présence d’une société de personne ou d’une société de K
(risque limité).
Dans sociétés à risque illimité, objet social souvent très minutieusement décrit
—> pour limiter la liberté d’action des tiers
Car répondent indéfiniment des dettes de la société.
Différent dans les sociétés de K
—> car responsabilité limitée à la valeur de leur apport
—> mais aussi parce que la règle de responsabilité statutaire ne vaut plus vraiment dans
ces sociétés
Depuis ordonnance de 1969 : les dirigeants de ces sociétés peuvent valablement engager
la société même en dehors de son objet
—> sauf hypothèse où le tiers aurait eu une connaissance très précise de l’objet
social (la publication des statuts ne constituant pas une preuve donc hypothèse très
théorique).
Dans les sociétés de K, il a fallu arbitrer entre l’intérêt des associés et l’intérêt des tiers.
Législateur a observé que les associés étaient déjà protégé par la RL.
Donc a cherché à protéger les tiers en ne les obligeant pas à lire les statuts
—> société sera engagée même si agit en dehors de son objet.
Le régime de la nullité est tout entier décrit aux articles L235-1 et suivants du code de
commerce.
Une fois qu’on a prononcé la nullité, qu’on l’a dissoute, on effectue sa liquidation.
—> on paye le passif et le cas échéant, on partage ce qui reste entre les associés.
Avant, une partie de la doctrine plaidait pour que société soit réputée inexistante en cas
de fraude à la loi ou objet illicite (et donc annulée rétroactivement).
—> conception doctrinale fortement repoussée par la JP.
Arrêt CA de Paris, 1992.
Pour la nullité de la société elle-même ou des actes qui en cours de vie social qui modifie
l’objet social, il n’y a pas de nullité sans texte.
Il faut que le texte prévoit spécifiquement la nullité pour que la nullité soit encourue.
Pour les sociétés, les causes de nullité sont essentiellement la violation des art 1832 et
1833 du code civil.
Cependant au-delà des dispositions expresses on voit également réservée la loi qui
régit la validité des contrats : l’erreur, le dol, l’incapacité ou l’éventuelle violence.
C’est un contrat de type particulier car il suppose la mise en commun de quelque chose, il
suppose une certaine vocation des associés et oblige à contribuer aux pertes et c’est un
contrat qui suppose aussi un certain affectio societatis.
Art 1832 : les apports sont nécessaires pour constituer une société, dans une société
pluripersonnelle ou unipersonnelle.
§1) La nécessité des apports
Tout associé se doit d’apporter quelque chose : du numéraire, son industrie, sa force du
travail, son talent ou un bien existant en nature (meuble, immeuble, incorporel ou
corporel), mais l’apport est nécessaire.
A la vérité s’il n’y avait pas d’apport, alors l’associé qui n’apporterait rien ne risquerait
rien.
Même si la CJCE avait dit que ficitivité des apports n’était pas cause de nullité dans les
sociétés de K dans l’arrêt Marleasing.
Il n’en demeure pas moins que toujours une cause de nullité en droit FRA.
L’existence des apports s’impose dans toutes les sociétés même les sociétés sans
personnalité juridique (société en participation).
L’exigence est indirectement prévue au texte de l’art 1832, il est nécessaire de doter la
société d’un capital social.
Si les apports sont nécessaires dans toutes les sociétés, ils n’ont pas le même type de
portée dans les différentes sociétés, ils sont plus importants dans les sociétés de
capitaux notamment les sociétés par action car dans ces sociétés (SA et SCA) la loi
oblige de se doter au moment de la constitution de la société d’un capital social
minimal de 37000 euros. Avant la loi 1e aout 2003, le capital minimum de la SARL était
de 7500 euros et avant la loi de 2008, la SAS devait avoir un capital social de 37000
euros, mais maintenant une & et une SAS peuvent se constituer par un capital social
librement déterminé dans les statuts. La nécessité des apports raisonne de manière
particulière dans les sociétés par actions.
Dans les autres sociétés (civile, de personne, en nom collectif, commandite simple), la loi
n’exige pas de capital social minimum, mais exige cependant les apports car cette
exigence est au texte art 1832 du code civil. On ne peut pas constituer une société en
apportant exclusivement des apports en industrie, il faut forcément un apport
numéraire ou un bien car le minimum est toujours d’un euro.
Un apport est un acte juridique, ou un contrat au cas particulier, dont l’objet est de
mettre une valeur, un bien, du numéraire ou un droit à la disposition de la société.
L’apport est rémunéré par l’attribution de droits sociaux à l’associé apporteur dans la
société à proportion de la valeur de son apport. Le particularisme de cet apport c’est à
son mode de rémunération.
Valeur de l’apport inscrite à l’actif de la société et reflétée dans le passif dans le compte
capital social.
C’est moins le K social qui constitue le gage des créanciers que l’actif net.
Le gage réel des créanciers sont les K propres de la société et pas vraiment le capital
social.
Actif Passif
Terrain Montant nominal du capital social
Immobilier Compte de réserve
Fonds de commerce Compte de prime (prime d’apport, de
scission)
Créances Subvention
Trésorerie - Pertes
Dépôt compte courant Dettes LT / DMT / DCT
Quand K propres deviennent inférieurs à la moitié du K social, la loi oblige dans les
sociétés de K à procéder à la régularisation de la situation.
—> L223-42 : SARL
—> L225-248 du Code de commerce (SA)
—> aussi applicable à SCA et SAS
La loi dit que la société doit régulariser sa situation au plus tard à la clôture du 2ème
exercice suivant celui de la constatation des pertes
—> environ 2 ans et demi pour régulariser.
o1e technique : Réduction du capital motivé par des pertes, plutôt que de
démarcher les créanciers, on peut envisager l’idée de génie de réduire le capital social
donc comptablement la situation est régularisée.
—> opération purement comptable qui consiste à réduire le capital social en imputant
les pertes de ce K social
Mais parfois, le montant des pertes excède le montant du capital social.
Il faut alors :
1°) Augmenter le montant du capital social pour le porter a minima au montant des
pertes
2°) Puis on impute les pertes sur le montant du capital social par le débit du compte de
pertes et le crédit du compte de KS —> capital social égal à 0.
La CASS a validé l’opération mais sous la condition suspensive que soit réalisée une
augmentation du K social pour le porter au dessus de 0 (au moins 37 000€ pour les
SA).
Ainsi, la société sera réputée n’avoir jamais eu son capital 0 en raison de la rétroactivité
de la condition suspensive.
Donc 3 opérations :
1°) Augmentation du K social
2°) On écrase les pertes —> KS à 0
3°) On rehausse le montant du K social pour lui redonner un K social et des K propres
jugés suffisants pour poursuivre son activité
Capital social = gage irréductible de la société ?
L225-204 et -205 : Une E° peut réduire son capital social sous 2 régimes différents :
1°) Pour cause de perte : on impute les pertes sur le montant de capital social (cf ci-
dessus)
2°) Même en l’absence de perte —> distribution des actifs en cours de vie sociale
—> pour distribuer une partie des actifs entre les associés en cours de vie sociale
(quand ils ont faimx)
Montant de cette distribution se trouve imputé sur le montant du capital social.
Droit d’opposition ex post —> après que l’AG ait décidé cette distribution.
Le juge peut rejeter l’opposition s’il estime que cette opération n’est pas de nature à
mettre en danger les intérêts des créanciers.
((
o2e technique : Soit demander aux créanciers une remise de dette partielle ou
totale soit proposer que la créance soit incorporée au capital social càd abandon
de la créance et le créancier devient associé de la société, c’est une augmentation du
capital réservé à personne dénommée (art L225-138 du code de commerce).
B) La rémunération de l’apport
Dans l’apport, la société ne va pas payer un prix mais attribuer à l’apporteur un certain
nombre de parts (ou d’actions) afin de rémunérer son apport.
—> en nombre proportionnel à la valeur de son apport
Il n’y a donc pas de prix payé mais une attribution de droits proportionnels à l’apport.
Règle de principe :
Si on apporte 40% du capital social, on reçoit 40% des parts ou actions —> nous
donnera le droit à 40% des bénéfices réalisés et à 40% des votes en AG
Si associé a plus de 50%, devient à lui seul majoritaire en AG —> phénomène du contrôle
(L233-3 du Code de commerce).
Le droit des sociétés va tirer des conséquences de ce fait qu’un associé agissant seul ou
de concert avec d’autres associés contrôle(nt) la société.
—> pour assurer la protection des associés minoritaires.
Ne constitue donc pas un apport le fait pour un société d’apporter un bien à la société et
de recevoir en échange un bien qui appartenait à la société
—> c’est tout simplement un échange.
Le prétendu apporteur n’est ainsi pas rémunéré par des droits dans la société mais par
un bien de la société : simple échange.
Pour qu’il y ait apport, il faut qu’il soit rémunéré exclusivement par une attribution de
droits dans la société sous la forme de parts ou d’actions.
L’apporteur ne bénéficie donc pas du privilège du vendeur —> privilège qui a pour objet
de garantir le versement du prix.
Or, pas de versement de prix dans l’apport.
Somme d’argent qui doit être libérée par l’associé apporteur au moment de la
constitution de la société en tout ou en partie.
Etre libéré = mis effectivement à disposition de la société pour l’exploitation de son objet
social.
Apport en compte courant : prêt d’argent d’un associé à la société en cours de vie
sociale.
L’associé est alors un prêteur et va être rémunéré par un intérêt et cette opération
donnera ainsi lieu à une restitution du prêt majoré des intérêts.
On voit donc bien que cela n’a rien à voir avec un apport en numéraire.
Cet apport doit être ensuite libéré : la somme d’argent doit effectivement être mise à
disposition de la société.
S’il ne libère pas, il n’aura aucun droit de vote et aucun droit aux bénéfices.
Date de libération contractuellement décidée par les associés dans les sociétés de
personne.
—> logique que le législateur ne fixe rien puisque de toute façon, associés responsables
indéfiniment des dettes de la société.
Cependant, dans les sociétés de K, la loi s’est préoccupée de la date à laquelle l’apport
en numéraire doit être libéré :
1°) Dans les sociétés par action : la loi exige que les apports en numéraire soient libérés
de la moitié de leur montant au moment de la constitution de la société
—> autre moitié pouvant être libérée selon les clauses prévues dans les statuts de
la société et au maxima dans les 5 ans de la constitution de la société.
—> sommes libérées remises dans les mains des fondateurs de la société —> dans un
délai de 8 jours : dépôt auprès d’un établissement de crédit ou d’un notaire —> sommes
frappées d’indisponibilité juridique et matérielle jusqu’à l’immatriculation définitive de la
société (qui prend en général 1 mois)
2°) Dans la SARL : la loi exige que les apports en numéraire soient libérés d’1/5 de leur
montant au moment de la constitution de la société
—> autre moitié pouvant être libérée selon les clauses prévues dans les statuts de
la société et au maxima dans les 5 ans de la constitution de la société.
Avant 2003, dans SARL, devait être libéré intégralement.
On voit que le législateur commence à comprendre que le capital social ne constitue pas
un véritable gage.
B) L’apport en nature
La loi prévoit que l’apport en nature d’un bien est possible pour la propriété d’un bien,
pour la nu-propriété d’un bien, pour l’usufruit et en jouissance.
Donc, dans les sociétés de capitaux, on devra effectuer une procédure de vérification
(pas dans les sociétés de personne).
Contrairement à une vente, pas le paiement d’un prix mais attribution de parts ou
d’actions proportionnellement à l’apport.
La société pourra exploiter le bien (usus), en récolter les fruits, le bénéfice (fructus) et la
société pourra aussi en disposer, a le droit de céder le bien en cours de vie sociale
(abusus).
Associé apporteur n’a aucun droit à prétendre que le bien existe encore à la dissolution
de la société.
Le transfert de propriété peut être affecté d’un terme —> mais associé prend le risque
que la société en dispose pendant ces 5 ans.
Parfois, le bien apporté est grevé d’un passif —> apport mixte.
Il peut arriver que la société soit tenue d’un certain nombre de charges, de dettes
attachées au bien, mais cela est toujours prévu dans le contrat d’apport.
Cette hypothèse n’est pas rare en pratique.
L’hypothèse est celle où le propriétaire d’un FDC envisage de l’apporter à une société
mais au moment de l’apport il est tenu de certaines dettes en raison de l’exploitation de
son FDC.
Il peut convenir avec la société qu’accessoirement du transfert de la propriété du FDC, la
société fera son affaire personnelle de toutes les dettes attachées au FDC contractées
pour l’exploitation de la FDC, c’est ce qu’on appelle un « apport mixte ».
Ex : apport mixte FDC dont la valeur d’actif est de 5000 euros, mais 2000 euros de dettes
donc la valeur nette de l’apport est de 3000 euros.
Donc la société va rémunérer l’apport à hauteur de sa valeur nette (3000) mais pas à
hauteur de la valeur brute (5000).
—> En revanche pour la part de passif prise en charge de 2000 euros, ils ne font pas
l’objet d’une attribution de parts donc le FISC considèrera qu’il ne s’agit pas d’un
apport mais d’une vente partielle de l’associé à la société et exigera la perception
des droits de mutation à titre onéreux (exigibles en cas de vente et non en cas
d’apport).
—> droits de mutation de la vente > à ceux de l’apport : FISC opportuniste.
b) Apport de l’usufruit
On apporte pas la pleine propriété à la société mais seulement l’usufruit —> l’usus et le
fructus.
—> deux époux mariés, le conjoint survivant peut recevoir 1/4 des biens en pleine
propriété ou l’intégralité des biens du défunt en usufruit jusqu’à sa mort.
—> possible d’apporter l’usufruit par la veuve et la nu-propriété par les enfants
pour reconstituer la pleine propriété sur la tête de la société.
Surement parce que la société a une vocation ad vitam eternam (durée max de 99 ans
mais peut se proroger indéfiniment) et pour éviter qu’elle profite ad vitam aeternam de
l’usufruit alors que c’est un droit viager.
c) La nue-propriété
Hypothèse rare en droit des sociétés, ni usus, ni fructus, ne sert pas à grand chose.
Différent quand l’apport en NP accompagne l’usufruit (hypothèse familiale par exemple).
d) L’apport en jouissance
Ressemble à l’apport en usufruit, mais la différence est que la propriété n’est pas
démembrée.
L’apporteur en jouissance conserve la pleine propriété du bien, le met à disposition de la
société en droit personnel.
Apport en jouissance ressemble à un bail.
C’est à la figure du bail que le législateur emprunte pour fixer le régime de l’apport en
jouissance.
« L’apporteur est garant envers la société comme un bailleur l’est envers son
preneur » (1843-3 alinéa 2)
↳ Tenu d’entretenir le bien comme s’il était bailleur
↳ Jouissance paisible
↳ Garantie d’éviction
Mais ce n’est pas un bail, pas de versement de loyer mais une attribution de droits
sociaux, valeur donnée à la jouissance apportée.
L’apport en jouissance n’est donc pas translatif de propriété sauf dans une hypothèse :
↳ Bien apporté en jouissance est une chose de genre, normalement appelée à être
consumée et renouvelée en cours de vie sociale.
La société va alors pouvoir disposer du bien qui lui est transféré en jouissance → a
charge pour elle de restituer à l’apporteur (1843-3 alinéa 4) pareille qualité,
quantité ,valeur de ce qui avait été apporté en jouissance.
On a recours à cette forme d’apport quand on ne connait pas la valeur exacte de l’apport.
Le législateur n’a pas jugé nécessaire l’évaluation dans les sociétés de personne :
- L’évaluation regarde les rapports des associés entre eux
- Concernant la sous évaluation dans le K social, pas grave parce que responsabilité
illimitée
1°) Sous-évaluation :
2°) Surévaluation :
- La surévaluation contribue à une certaine facticité du K social, qui figure dans l’actif du
bilan de la société.
En principe désigné judiciairement, sur demande d’un ou plusieurs associés sur voie de
requête.
Rédaction d’un rapport remis au siège 8 jours au moins avant l’AG constitutive.
↳ Formalisme lourd
Loi de simplification du 22 mars 2012 a admis une exception pour la SA & SCA
→ Peuvent désigner elles même le commissaire aux apports à l’unanimité (L.225-8)
↳ Applicable sur renvoi dans la SCA et SAS
Le commissaire aux apports doit être un expert choisi sur la liste des commissaires aux
comptes inscrit une liste de la cour ‘appel correspondant au siège social de la société.
↳ Apprécie sous sa responsabilité la valeur de l’apport en nature.
Mais la valeur c’est vite dit, il ne se prononce pas sur un chiffre mais vérifie seulement
que l’apport n’est pas surévalué.
Le nombre du commissaire aux apports n’est qu’un rapport, ne lie pas la collectivité des
associés.
↳ Si l’apport lui apparait surévalué, la collectivité des associés restent libres de donner la
valeur qu’ils veulent au bien.
Dans ces sociétés, le législateur a trouvé qu’il était trop lourd de procéder à la
désignation d’un commissaire aux apports, tant que :
- La valeur de l’apport ne dépasse pas les 30 000 €.
- La valeur globale des apports en natures n’excède pas la moitié du K social.
➜ Conditions cumulatives
C) Apport en industrie
Apporteur en industrie reçoit des parts d’industrie ou des actions, devient associé égal
avec les autres.
→ L’apport d’un carnet d’adresse fonctionne pour l’apport en industrie.
Deux conséquences :
1°) Ne peut pas rejoindre le K social, puisque la valeur de l’industrie n’est pas saisissable
➜ tout était interdit dans les sociétés de capitaux et par actions.
Motif fallacieux car ce sont les actifs propres qui sont importants.
Loi NRE vient désormais autoriser les apports en industrie dans la SARL à la seule
condition que les statuts le prévoient, modalité d’apport + rémunération.
La valeur donnée aux apports en industrie ne représentent pas une quotité du K social.
L’apporteur en industrie a les droits d’un associé mais aussi ses devoirs.
Son mode de contribution aux pertes est particulier.
Peu importe la valeur de ses parts puisque celles-ci sont incessibles.
Si la société fait de mauvais résultats, la valeur de ses parts peut décroître mais de toute
façon incessible, contrairement celles des autres associés.
En 2008, LME : apport en industrie devient possible pour les SAS aux mêmes
conditions que pour la SARL.
Apporteur en industrie rémunéré par attributions d’actions qui sont incessibles et non
négociables.
Possible de valoriser l’apport en industrie dans les statuts de la société pour déterminer
la part d’actions en industrie, si cette valorisation n’a pas été effectuée,
1844-1, sans évaluation apport industrie est réputé avoir la plus petite valeur des
apports en nature ou des apports en numéraire.
Aujourd’hui l’apport en industrie est en principe possible en droit des sociétés, presque
au profit de toutes les sociétés (sauf SA et SCA) → on se demande pourquoi il y a des
exceptions.
1690 s’applique encore pour les cessions et transports de certains droits incorporels
comme les parts sociales.
Si on apporte droit de PI, constaté dans un écrit, L.613 code de la PI. Opposabilité du
transfert, on doit inscrire le nom de la société bénéficiaire sur le registre de l’INPI (siège à
Nanterre).
Si deux époux sont mariés sous le régime de la communauté, art. 832-2, l’époux
apporteur doit informer son conjoint par écrit.
Dès ce moment, le conjoint peut revendiquer sa qualité d’associé pour la moitié des parts
souscrites.
Cette vocation doit exister dans toutes les sociétés, prévu à l’art 1832 du code civil, la
clause chassant cette vocation aux bénéfices serait réputée non-écrite, de même
qu’une clause exonérant un ou plusieurs associés de toute obligation de contribuer une
perte, ou de les priver de bénéfice est réputé non-écrite. Ce sont des clauses léonines. Il
y a une prohibition des clauses léonines mais n’empêche pas de convenir des clauses de
répartition inégalitaires des bénéfices entre associés.
Ainsi, possible dans toutes les sociétés d’insérer des clauses d’inégalité de traitement
entre les associés pour convenir que celui étant 40% des parts de l’E° bénéficiera de
60% des bénéfices distribués.
Si on souhaite accorder un avantage particulier dans une autre société qu’une société par
actions,
SAS et SARL : émission d’actions de préférence qui confèrent des droits particuliers de
toute nature.
- attribuerait la totalité des bénéfices à un associé —> les autres associés perdraient leur
vocation aux bénéfices
- Exclurait un associé de sa vocation aux bénéfices
- Exclurait un associé de toute OB de contribuer aux pertes
- Affirmerait la vocation exclusive de l’un des associés de contribuer aux pertes
En revanche il existe d’autres clauses qui n’ont pas pour objet d’exonérer un associé des
pertes mais dont l’effet peut produire l’effet de la clause léonine tel que décrit à l’art
1844-1 du code civil :
1°) La clause qui assurerait à un associé un revenu minimum
—> l’exonère indirectement de toute contribution aux pertes puisque lui garantit un
revenu minimum même s’il n’y a pas de bénéfices.
—> clause qui garantit à l’un ou plusieurs des associés que la valeur de son apport lui
sera remboursé dans l’hypothèse où il se retirait de la société ou si la société était
dissoute
3°) Question de la clause de prix dans une promesse unilatérale d’achat de parts ou
d’actions
Garantie des rachats pour un prix déterminable avec un prix minimum ou un prix
déterminé à l’avance dans une PUA.
Dans une promesse unilatérale de vente, ne constituerait évidemment pas une clause
léonine : puisque l’associé n’a aucune garantie de pouvoir vendre ses parts.
Ces clauses sont très fréquentes dans la pratique du droit des sociétés.
Ont posé beaucoup de problèmes à la doctrine et la JP : faut-il voir dans ces clauses une
clause léonine ?
On en trouve :
Le plus souvent, se montre de plus en plus gourmand —> veut progressivement racheter
le tout.
Promettra donc souvent aux associés minoritaires de racheter leur titre dans un délai de 2
à 3 ans.
—> souvent « généreusement » au même prix qu’actions achetées pour prendre le
contrôle.
Or, lors de cession de contrôle, actions plus chères puisqu’on achète aussi le pouvoir.
—> prime de contrôle à laquelle les associés minoritaires n’ont pas droit
Utile mais on est bien en présence d’une PUA —> n’exonère t’il pas les associés
minoritaires de la contribution aux pertes pendant le temps de la promesse ?
Convention par laquelle une personne (le porteur —> le plus souvent une banque)
accepte sur la demande d’un donneur d’ordre de se rendre associé ou actionnaire d’une
société par acquisition ou souscription de parts ou d’actions à charge de rétrocéder les
parts ou actions au terme convenu dans la convention de portage pour un prix déterminé
à une tierce personne, le bénéficiaire de la convention de portage, lequel est souvent le
donneur d’ordre lui-même.
On sollicite un établissement financier pour acheter des parts ou des actions car on n’ a
pas les moyens tout de suite ou pour une autre raison —> mais on ne veut pas rater
l’occasion.
On sollicite alors établissement de crédit pour qu’il achète les parts / actions en son nom
(banque) et pour le compte du bénéficiaire de la convention et de les porter un certain
temps.
—> Aussi PUA du bénéficiaire de la promesse car banque veut être sure de pouvoir les
vendre
Or, chambre commerciale : porteur a bien en nom propre la qualité d’associé tant qu’il
porte les titres en son nom
Ainsi, pour que le contrat de vente soit formé (contrairement au contrat synallagmatique),
il faut bien qu’une des parties lève l’option.
Si aucune des 2 parties aux promesses unilatérales croisées ne lève l’option, la vente ne
se fera jamais.
—> autonomie des PU croisées pour la CA Douai puisque les parties ont voulu se laisser
réciproquement la possibilité d’option.
En l’état actuel du droit positif, si les 2 promesses portent sur le même objet, ont le même
terme et le même prix : promesse synallagmatique.
Donc parties vont faire les 2 promesses dans des actes différents et vont changer un peu
les termes.
Cependant, si dit 1000 actions dans l’une et 999 actions dans l’autre, ne marche pas —>
fraude.
Clause léonine ?
Dans un premier temps, CASS ne se pose pas de question et fait tomber ces clauses de
prix déterminé ou de prix plancher sous la qualification de clause léonine.
—> clause léonine que si elle est insérée dans les statuts mais licite si en dehors
des statuts
Ridicule pour Hervé car clause a le même qu’elle soit ou non dans les statuts.
Et, en pratique ne se met jamais dans les statuts.
Revirement :
—> CASS, Com., 20 mai 1986, Bowater confirmé par un arrêt du 18 janvier 1989
Objet : librement négocier une cession de droits sociaux et donc ces clauses de prix dans
les PUA ne sont pas léonines.
Note de Michel Germain qui cherche à concilier la JP des 2 arrêts —> mais en réalité les
JP sont totalement inconciliables.
Donc la chambre sociale et la chambre commerciale ne sont pas d’accord donc la validité
de la clause va dépendre de la compétence de la juridiction :
- Pour la chambre civile : la clause sera léonine et donc nulle.
- Pour la chambre commerciale : la clause ne sera pas léonine.
La règle de principe c’est que pour un acte de cession d’action ou de parts, compétence
civile.
MAIS cette règle supporte de nombreuses exceptions :
Evolutions :
Civ 1 juge que cette clause de remboursement de l’apport n’est pas une clause léonine
au motif qu’elle n’a pas pour objet de garantir l’associé du remboursement de son apport
à la dissolution de la société.
2 motifs :
—> motif encore une fois déroutant : rien à voir entre l’OB de contribuer aux dettes et
l’OB de contribuer aux pertes
OB de contribuer aux dettes intéresse les rapports de la sociétés avec les tiers
OB de contribuer aux pertes intéresse les rapports des associés entre eux.
Il résulte de tout cela que chambre civile s’aligne sur JP de la chambre commerciale
Clause de prix est licite quand elle est la contrepartie d’un service rendu par le
bénéficiaire de la promesse d’achat (le porteur dans les conventions de portage).
Mais peu à peu, ce critère va disparaitre dans d’autres arrêts —> Civ 1, 24 mai 1994 puis
Com., 12 mars 1996
On sent que l’idée se dégageant de cet arrêt est une distinction en fonction de la qualité
du bénéficiaire —> dis moi qui tu es et je te dirai ton critère.
1er arrêt publié au bulletin et sur le site de la CASS —> véritable arrêt de principe
CASS sauve la clause de prix au motif que le bénéficiaire de la PUA ne pouvait pas lever
immédiatement son option de vente et ne pouvait plus la lever après un certain délai
—> critère de la fenêtre de tir
2ème arrêt rendu dans la même formation que lors du 1er arrêt :
Convention de portage.
La chambre commerciale réexhume le critère de l’arrêt Bowater.
Clause de prix pas illicite à raison de l’objet de la convention étrangère au pacte social.
Après l’avoir longtemps suggéré, Chambre commerciale distingue effectivement selon la
qualité du bénéficiaire de la PUA.
- Bénéficiaire est un véritable associé : critère de validité de la clause de prix est plus fin
—> critère de la fenêtre de tir
A la suite de ces arrêts, la doctrine s’est déchirée sur le sens et l’intelligence de ces
critères.
Idem quand un fonds d’investissement rachète des parts —> là pour faire la maximum de
plus-value dans un minimum de temps.
Dans un arrêt ultérieur en date du 3 mars 2009, la chambre commerciale fait renaitre le
critère de l’équilibre global des conventions.
La chambre civile s’est peu prononcé sur les clauses léonines depuis 1990.
La clause de prix dans les PUA n’épuise pas la question de la clause léonine.
Dans l’hypothèse où aucun associé ne serait obligé ce contribuer aux pertes, c’est la
preuve qu’on n’est pas en présence d’un contrat de société —> contrat exposé à une
disqualification.
Définition donnée par CA Paris : Volonté des associés de collaborer ensemble et sur
un pied d’égalité au succès de l’entreprise commune.
Exemple : apport en industrie de la femme avec son mari etc —> disqualification en
société créées de fait
CASS a un peu tendance à voir des sociétés créées de fait partout.
On en parle alors de la constitution des sociétés mais aussi lors de la dissolution des
sociétés.
1844-7 CC : « La société peut être dissoute en cas de mésentente grave entre associés »
—> mésentente grave est une cause de dissolution judiciaire.
Cette mésentente grave est en réalité une perte de l’AS.
L’AS explique la prohibition des clauses léonines —> bénéficiaire de la clause léonine a
cherché à s’exonérer de la contribution aux pertes ou au partage des bénéfices —> n’est
donc pas imprégné de l’AS.
—> les sociétés cotées : pas d’AS entre tous les associés et la plus grande partie des
associés n’est pas imprégnée de cet AS
—> dans les sociétés de plus petites dimensions : recourent parfois au service d’un
établissement de crédit apportant du numéraire ou d’un fonds d’investissement —> pas
d’AS (rarement au delà de 5 ans, cela est prévu est but est de faire du bif).
—> dans les sociétés unipersonnelles : par définition, pas de volonté de collaborer
ensemble
Loi de 1985 donne la possibilité de créer une SARL à associé unique : EURL.
—> contrairement à ce que son nom indique, pas une entreprise unipersonnelle mais
SARL unipersonnelle.
Preuve, en 1985, législateur retouche l’article 1832 en ajoutant ce 2ème alinéa —>
consécration de la théorie institutionnelle des sociétés : « Elle peut être instituée, dans les
cas prévus par la loi, par l'acte de volonté d'une seule personne ».
Régime de l’EURL fixé par les articles L223-1 et suivants du Code de commerce.
Société européenne : SA qui peut être crée par un acte unilatéral de volonté.
Avant 1985 un EI qui exploitait son entreprise individuellement hors structure sociétaire,
était responsable indéfiniment sur son patrimoine personnel, tout pouvait y passer, y
compris le logement familial, la résidence secondaire etc.
Pour parvenir à ce résultat, le législateur a réfléchi pendant longtemps, deux voies étaient
ouvertes schématiquement :
2°) Loi LME de 2008 : possibilité de déclarer insaisissable tout bien foncier bâti ou non
bâti via une déclaration notaire déposée au greffe du TC
3°) Loi 2010 : avènement de l’EIRL —> statut attaché à une personne.
Entrepreneur individuel peut sans acte notarié, par simple déclaration au greffe du TC
faire l’inventaire des biens affectés à l’activité professionnelle —> soustrait les autres
biens au droit de poursuite des créanciers professionnels
Le législateur a donc choisi cette voie dans un 1er temps en 1985 avec l’EURL.
Puis SASU en 1999.
Et société européenne en 2005.
Chapitre 1 : L’EURL
SARL unipersonnelle.
SARL a été introduite ne 1925 et codifiée aux articles L223-1 et suivants du Code de
commerce
A) La constitution de la SARL
Ces associés consentent au profit de la SARL des apports de tout type : numéraire,
nature ou industrie.
Les apports en industrie sont possibles dans une SARL depuis la loi NRE du 15 mai
2001
—> à la condition que les statuts le prévoit et prévoient que la rémunération en parts
d’industrie ouvre un droit aux bénéfices mais non cessibles (art L223-7).
Le montant de ce capital social est librement déterminé dans les statuts de la SARL
depuis la loi du 1er aout 2003 (art L223-2)
—> plus de minimum exigé.
Ces apports sont rémunérés par une attribution en parts sociales au prorata de la valeur
respective des apports réalisés.
—> droit de vote attaché à la part et non à la personne de l’associé.
Elles représenteront le capital social mais ne constituent pas des titres négociables
—> ne peuvent pas être cédées par tradition ou par virement de compte à compte.
La cession de parts est opposable aux tiers que sous condition d’avoir accompli l’une ou
l’autre des formalités prévues à l’art 1690 :
Cependant, depuis une loi du 10 juillet 1982, le législateur a autorisé à substituer à une
des formalités, une formalité simplifiée :
—> dépôt d’un exemplaire original de l’acte de cession de part contre une remise de
récépissé de dépôt par le représentant de la SARL (gérant)
Ainsi opposable à la société et pour devenir opposable aux autres tiers, il aura lieu
d’accomplir une formalité supplémentaire :
—> dépôt d’un exemplaire original de l’acte de cession de parts au greffe du TC puis
publication des statuts modifiés au RCS.
Les statuts doivent être modifiés car ils doivent mentionner la répartition des parts donc il
s’agit de substituer le nom de cédant à celui du cessionnaire.
Pour ce qui est des parts d’industrie, elles sont incessibles par ordre de la loi de toute
façon.
Parts sociales ne sont donc pas des titres négociables mais sont cessibles sous ses
conditions.
La loi fait la distinction selon que les parts sont cédées à des tiers étrangers à la société
ou selon qu’elles sont cédées à un autre associé de la société, à un héritier ou conjoint de
l’associé cédant :
Règle d’ordre public donc même sans être prévu par les statuts, l’agrément est légal
donc pas de dérogation possible, ordonnance du 25 mars 2004.
Déroulement de la procédure d’agrément (L223-14) :
Dans un premier temps, l’associé doit notifier son projet de de cession à la société
et à chaque associé de la SARL.
—> cette notification doit indiquer l’identité du cessionnaire, le nb de parts cédées et le
prix de cession.
Cependant, si refus d’agrément (double majorité pas obtenue), cela fait obstacle à la
cession.
Suite à un refus d’agrément, la SARL, prise en la personne de son gérant doit notifier
le non agrément qui devra intervenir avant l’expiration du délai de 3 mois.
A compter de cette notification s’ouvre un nouveau délai de 3 mois —> la société doit :
Loi a donc estimé que le refus d’agrément ne doit pas laisser le cédant prisonnier de ses
parts.
—> d’où cette OB imposée à la société en cas de refus d’agrément.
Si à l’expiration de ce délai de 3 mois, les parts n’ont pas été rachetées alors l’agrément
est de nouveau réputé donné pour le cessionnaire approché à l’origine.
Le prix de rachat en cas de refus d’agrément est prévu d’accord entre les parties, en cas
de défaut d’accord, ce prix est déterminé par un expert.
Mais l’art L223-14 si le cédant n’est pas d’accord avec le prix donné par l’expert, le
cédant peut renoncer spontanément à son projet de cession.
Si cette procédure d’agrément n’est pas respectée, la cession de parts est frappée
de nullité.
2°) Cession à un autre associé de la SARL, au conjoint du cédant, à ses
descendants ou ascendants :
Dans ce cas, la procédure d’agrément cesse d’être obligatoire, la loi autorise les
associés de la SARL à introduire une clause d’agrément dans ses statuts.
—> donc si les statuts sont muets, la procédure est libre : pas de procédure d’agrément
—> mais si les statuts comportent cette clause d’agrément, alors cette procédure devient
obligatoire en application des statuts (et plus en application de la loi).
Dans ce cas, la procédure d’agrément est la même qui est prévu en cas d’agrément légal
(notification, 3 mois pour agréer ou non, refus d’agrément alors ouverture nouveau délai
de 3 mois pour que la SARL trouve le moyen de faire racheter les parts du cédant).
La petite liberté par rapport à la loi est de jouer sur les deux délais de 3 mois et
éventuellement de décider de les raccourcir dans la clause.
Dans la pratique, les clauses d’agrément sont des clauses de style —> dans la quasi-
totalité des hypothèses, toutes les cessions de parts dans les SARL sont couvertes par
des procédures d’agrément.
B) Le fonctionnement de la SARL
L223-18 alinéa 5—> Le ou les gérants ont « les pouvoirs les plus étendus pour agir en
toute circonstance, au nom de la société ».
—> les gérants ont les mêmes pouvoirs en cas de co-gérance
Le gérant pourra engager la responsabilité de la société à l’égard des tiers au-delà de son
objet social sauf si le tiers avait connaissance de cet objet (et donc de mauvaise foi).
La loi ajoute « sous réserve des pouvoirs que la loi confie à la collectivité des
associés ».
Ainsi, gérant ne doit pas prendre des décisions qui relèvent des pouvoirs des associés
—> principe de spécialisation des organes
—> loi distribue impérativement les pouvoirs entre les organes.
Aucune clause ne pourra dire le contraire.
Le ou les gérants sont nommés par la collectivité des associés statuant à une majorité
ordinaire des parts.
—> plus de 50% ou associé ayant le contrôle + une voix
C’est aussi l’AG qui fixe la rémunération du gérant pour autant que celui-ci veuille bien
percevoir une rémunération.
Le montant de la rémunération n’est pas la volonté seule du gérant malgré ses pouvoirs
étendus.
En cas de révocation sans juste motif, le gérant n’a pas le droit à être réintégré mais
seulement à des DI.
La loi distingue selon que le gérant est un associé minoritaire ou majoritaire dans le
capital, si le gérant est un associé évidemment.
Le statut social et fiscal dépend de cette distinction.
- Si le gérant est minoritaire en capital, (au plus 50% des parts), le gérant est assimilé
à un salarié de la société tant au regard du droit de la SS que du droit fiscal.
MAIS il n’est pas un salarié.
- Si le gérant est majoritaire en capital, (50% plus une part du capital social), il est
regardé comme un travailleur indépendant.
—> il doit cotiser auprès des caisses indépendantes de la sécurité sociale pour bénéficier
du régime de sécurité sociale des travailleurs indépendants,
—> cotisations légèrement plus élevées pour une protection sociale équivalente.
La loi de finance rectificative de 1997 a aligné le statut fiscal du gérant majoritaire sur
celui du gérant minoritaire de la SARL : double abattement.
Ainsi, même régime fiscal que celui des salariés.
Donc on n’applique plus la distinction, en droit fiscal, mais seulement en droit de la
sécurité sociale.
Tentation moins évidente pour le gérant minoritaire mais qui existe aussi —> pour
bénéficier du droit de L (car si est assimilé à un salarié, n’est pas un salarié et ne
bénéficie pas du droit du travail).
—> car compte tenu de ses fonctions, ne serait pas dans une véritable situation de
subordination juridique dans ses rapports avec lui-même
2°) Pour le gérant minoritaire : il est autorisé à cumuler son mandat social avec un
contrat de travail
—> à condition que les 2 fonctions exercées en cumul soient distinctes et que les
rémunérations soient distinctes
—> pas forcément 2 rémunération puisque fonction de gérant peut être exercée
gratuitement mais a minima versement d’un salaire.
—> peut ainsi accéder au bénéfice du droit du travail : révocation du gérant est
accompagnée de son licenciement donc touchera des indemnités chômage
Cependant, en raison de ces conditions, dans les petites SARL (la grande majorité des
SARL), cumul impossible.
—> car impossible de distinguer les fonctions.
2)
La collectivité des associés existe dans une SARL pluri-personnelle —> collectivité prend
des décisions collectives ordinaires ou extraordinaires.
Pour les décisions ordinaires et extraordinaires, les associés sont en principe consultés
en AG.
Cependant, il peut arriver que certains associés prennent certaines décisions hors AG si
une clause dans les statuts le permet
—> exemple : consulter par consultation écrite ou par signature d’un acte sous seing
privé.
a) Décisions ordinaires :
—> nécessité d’une procédure contrôle pour prévenir les conflits d’intérêt sauf si
convention courante conclue à des conditions normales
1°) Dans un premier temps la convention doit être transmise au gérant de la SARL ainsi
qu’au commissaire des comptes (si la SARL en est dotée).
La SARL doit en être dotée à partir du moment, où à la clôture de l’exercice, elle franchit
2 des 3 critères suivants : bilan de 4M d’€ ou 8M € de CA HT ou au moins 50 salariés
Issu d’une modification par la Loi Pacte en date du 22 mai 2019 : 3 critères qui valent
désormais tant pour les sociétés de personnes, que pour les SARL et les sociétés par
action.
2°) Le gérant ou commissaire au compte doit rédiger un rapport spécial sur la convention
règlementé indiquant l’objet le contenu et les modalités de la convention et l’identité du
cocontractant.
3°) La convention qui peut être conclue ex ante doit être soumise à une acceptation ex
post à un vote d’approbation de l’AG ordinaire (auquel le cocontractant ne participe pas),
chargé par la loi d’approuver ex post la convention dite règlementée.
Lors de toutes ces décisions ordinaires, AG décide à une majorité ordinaire (1 part = 1
voix).
Modalités de calcul de l majorité ordinaire selon que la collectivité des associés statue sur
1ère convocation du gérant et sur 2nde convocation des gérant.
Si quota pas atteint, gérant doit procéder à une 2ème consultation de la collectivité des
associés :
—> toujours une majorité ordinaire mais plus absolue —> relative : calcul sur le nombre
de voix présente
—> si 100 parts et 20 absents, besoin de 41
On trouve pour une fois un peu de souplesse dans le droit applicable à la SARL :
La loi autorise la collectivité des associés à :
b) Décisions extraordinaires
Décisions modifiants directement ou indirectement les statuts de la SARL.
Elles devaient en principe être adoptées à une majorité qualifiée (majorité renforcée) —>
majorité des 3/4.
—> et qui se calcule en plus sur la totalité des parts : majorité non seulement
qualifiée mais aussi absolue.
—> Pour les SARL constituées après la date d’entrée en vigueur de la loi (4 août 2005) :
le seuil de majorité s’est abaissé aux 2/3 (+1) et sur le nombre de parts présentes ou
représentées
La loi a par la même occasion offert aux anciennes SARL d’épouser ce nouveau régime
—> mais à la condition de le faire à l’unanimité des voix
—> pour celles constituées avant et n’ayant pas épousé ce régime, toujours 3/4 (+1) sur
le nombre de parts représentatives du K social de la SARL
Pour calcul de la majorité extraordinaire, loi du 19 juillet 2019 a ajouté une règle :
—> pour que la décision soit valablement adopté, au moins 1/4 des parts sociales
doivent être représentées sur 1ère convocation
—> si quorum pas rempli, besoin de procéder à une 2ème convocation, quorum
chutant alors à 1/5 des parts
Depuis une ordonnance en date du 24 mars 2002, le législateur a autorisé les SARL à
émettre des OB / titres d’emprunt, de dette, de créances pour le besoin de leur
financement.
Une EURL est instituée par un acte unilatéral d’un associé unique qui peut être une
personne physique ou une personne morale.
- L’EURL relèvera de droit au régime de l’impôt sur le revenu —> transparence fiscale.
Le bénéfice sera imposé dans la personne de l’associé unique au barème fiscal de l’IRPP.
Mais l’EURL peut choisir d’adopter le régime de l’impôt sur les sociétés.
- La constitution de l’EURL est libre —> un contrat n’est pas requis : il suffit d’un acte
unilatéral de volonté.
—> sauf si l’EURL entendait exploiter une activité règlementée pour laquelle la loi impose
une autre forme sociétaire (SA SCA etc).
Pendant très longtemps, une seule et même personne physique ne pouvait être l’associé
unique de plusieurs EURL (ancien art L223-5 com).
Mais cet article a été abrogé par une loi du 11 février 1994 et désormais l’interdiction a
disparu donc une seule et même personne physique peut désormais être l’associé unique
de plusieurs EURL.
Le bénéfice net imposable réalisé par l’EURL sera imposé dans sa personne, car doté de
la personnalité juridique, au taux de l’impôt sur les sociétés qui est en principe de 33,33%
(taux fixe et non progressif comme l’IRPP).
- L’EURL est ouverte à toutes les personnes morales : une société, mais aussi une
association, un syndicat, un ordre professionnel doté d’une personnalité morale …
Toute personne dotée de la personnalité morale peut être l’associé unique d’une EURL.
- La constitution de l’EURL est plus libre que lorsque l’associé unique est une personne
physique car dès 1985 le législateur a autorisé une seule et même personne morale à être
associé unique de plusieurs EURL, ce qui à l’époque était interdit pour les personnes
physiques.
Le législateur souhaitait que l’EURL soit une forme de société encadrant la création de
société holding (EURL filiale ou sous filiale d’une société mère dont elle est l’associé
unique).
Or en pratique peu de holding sont constitués sous forme d’EURL.
En revanche à l’origine, en 1985, législateur avait interdit qu’une EURL soit l’associé
unique d’une autre EURL pour éviter des cascades d’EURL.
Mais aucune raison scientifique à la choses —> cette interdiction a été abrogée par l’art
38 de l’ordonnance du 31 juillet 2014
—> désormais une seule et même EURL peut être l’associé unique d’autres EURL.
Finalement, diverses interdictions ou limitations posées initialement ont finis par céder
sous la pression de la raison, en 1994 et en 2014 notamment, donc la constitution de
l’EURL s’est vue simplifiée.
L’EURL est constituée par un acte unilatéral donc c’est l’associé unique qui apportera
seul des apports pour doter sa société.
Il peut apporter du numéraire ou des apports en nature.
Comme c’est une SARL, le montant minimal du capital social est librement déterminé
dans les statuts.
L’apport en industrie ne concoure pas au capital social donc il ne sera pas nécessaire
pour constituer le capital social.
L’apport en industrie est autorisé à condition que les statuts le prévoient ainsi que ses
modalités de rémunération et l’interdiction de la cession des parts d’industrie (voir SARL).
Si le commissaire aux apports est désigné, il devra vérifier si l’apport n’est pas surévalué,
de manière à protéger les tiers car dans l’EURL l’associé unique a une responsabilité
limitée.
S’il ne désigne pas de commissaire, l’EURL reste responsable envers les tiers pendant 5
ans de la valeur qu’il a donné à l’apport en nature.
L’associé unique devra procéder à la rédaction des statuts de l’EURL, les statuts devront
faire mention d’un certain nombre de clauses imposés par l’art 1835 du code civil (voir
supra) et les statuts devront mentionner comme pour toutes les autres sociétés : la forme
de la société, la durée de la société, la dénomination de la société, description de l’objet
statutaire, siège social, montant du capital social.
§3) Le fonctionnement de l’EURL
A) La gérance de l’EURL
La loi du 11 juillet 1985 a offert deux possibilités de désignation à l’associé unique de
l’EURL :
Tentation pourrait être forte de confondre son patrimoine personnel avec celui de l’EURL
—> s’il usait des biens de l’EURL contrairement à son intérêt social, ce serait un délit
d’abus de biens de la société.
L’abus des biens peut-il être sanctionné dans une EURL alors que c’est une société
unipersonnelle ?
Sociologiquement, la tentation de fraude est grande pour l’associé unique lorsqu’il est
aussi gérant, il est tout seul donc tendance naturellement à utiliser les biens de la
société.
En raison de la personnalité juridique de l’EURL, l’associé unique s’expose à un
délit d’abus des biens.
Logique car on applique le régime de la SARL
—> Crim, juin 1993 : les délits pénaux prévus dans la SARL sont applicables dans
l’EURL.
Seul le ministère public peut poursuivre un associé unique d’une EURL pour abus de droit
sociaux.
Or, le ministère public n’a pas que ça à faire.
N’arrivera que si EURL se retrouve en liquidation judiciaire.
Etant gérant majoritaire, l’associé unique bénéficie du régime social des travailleurs
indépendants.
Il a comme tout gérant, les pouvoirs les plus importants pour agir en toute circonstance
au nom de la société.
—> dans la limite des pouvoirs qui ne sont pas confiés à l’associé
Les décisions qu’il prend en tant qu’associé unique doivent impérativement être
couchées sur un registre spécial : le registre ds décisions de l’associé unique.
Si la décision n’y figure pas, elle est nulle (comme EMMA lol).
2°) L’associé unique peut désigner un tiers non associé en qualité de gérant de son
EURL
Ces clauses sont totalement valables mais elles sont inopposables aux tiers.
Le tiers peut engager valablement la société dans ses rapports avec les tiers.
Il peut faire confiance en la disposition selon laquelle le gérant a les pouvoirs les plus
étendus.
—> peu importe que le tiers soit de BF ou non
Si le gérant commet une faute par violation des statuts, il sera révoqué pour juste motif
—> pas de règle de majorité évidemment.
—> par exemple, il faut que le gérant procède à la convocation de la collectivité des
associés qui discutent sur le point de savoir s’il convient de voter pour ou contre.
Dans l’EURL, l’associé unique prendra seul les décisions qui relèvent de la
compétence de la collectivité des associés tant pour les décision extraordinaire et
ordinaires.
Forcément la décision est prise à l’unanimité donc pas lieu d’appliquer les règles de
majorité simple/renforcée dans le régime de l’EURL.
Mais cela n’empêche que les décisions qui relèvent de la collectivité des associés,
doivent être prises par l’associé unique en sa qualité d’associé unique.
L’associé unique est le seul à pouvoir modifier les statuts de l’EURL, mais il devra
inscrire toutes ses décisions dans un registre, à peine de nullité de la décision.
Il ne peut déléguer ses prérogatives au gérant de l’EURL (art L223-31).
1°) Dans une SARL, au gérant qu’il incombe de convoquer la collectivité des associés
pour prendre une décision ordinaire ou extraordinaire
Dans une EURL, si associé unique est aussi le gérant, la loi le dispense d’avoir à se
convoquer lui-même.
Si convention conclue entre l’EURL et son associé unique, la loi écarte la procédure de
contrôle des convocations règlementée.
L’associé unique doit seulement faire mention de la convention sur le registre des
décisions de l’associé unique.
En revanche, si convention conclue entre EURL et son gérant non-associé, alors on devra
effectuer cette procédure de contrôle des conventions réglementées.
L’associé unique devra approuver ou désapprouver la convention puis faire mention de
cette décision dans le registre.
Les parts de l’associé unique sont librement cessibles, même à un tiers étranger de la
société —> pas besoin de dérouler la procédure d’agrément (Article 223-14 alinéa 2 a
contrario)
Règle de principe pour une société pluri personnelle : lorsqu’une société est dissoute,
elle est liquidée.
1844-5 dispose que la dissolution d’une EURL n’oblige pas à procéder à la liquidation
de son patrimoine social mais entraîne la dévolution universelle du patrimoine social à
son associé unique.
Lorsque le patrimoine de la société unipersonnelle était constitué d’un actif net négatif,
l’associé unique pouvait se retrouver en situation de devoir régler la totalité des dettes
de la société au-delà de l’actif, ce qui allait à l’encontre de la règle de responsabilité
limitée.
Loi NRE du 15 mai 2001 : est venu maintenir la règle lorsque l’associé unique est une
PM.
Mais lorsque c’est une PP, la dissolution oblige désormais à procéder à la liquidation du
patrimoine social.
—> préserve la responsabilité limitée de l’associé unique PP.
Exemple fusion/absorption : quand une société absorbante détient une filiale à 100%
du capital social, elle a deux possibilités soit de procéder à une fusion simplifiée soit
d’utiliser l’art 1844-5 et dans ce cas il y aura une TUP consécutivement à la dissolution
d’une société unipersonnelle
TUP : une seule décision —> associé unique PM peut prendre tout seul le décision,
recueillera l’entièreté du patrimoine comme s’il avait prise la décision d’absorber la
société dont il était associé unique.
Dans un 2ème temps, le législateur a décidé de démocratiser la SAS pour l’ouvrir à toute
personne (autres PM et PP).
—> SAS démocratisée
En 1994, la SAS est conçue par le législateur comme une société par actions.
—> mais régime simplifié par rapport aux autres sociétés par actions.
Ainsi, SAS était réservé aux sociétés voulant développer un projet en commun.
Comme plusieurs alinéas, près de 300 à 400 règles qui ne s’appliquent pas à la SAS.
Tous ces articles intéressent tout le gouvernement de la SA et les règles relatives à l’A°
—> c’est l’organisation interne de la SA qui ne trouve pas à s’appliquer à la SAS
Comme c’est une société par actions, va pouvoir émettre des titres négociables, des
actions selon les modes simplifiés sans qu’il soit nécessaire de sacrifier à l’article 1690
du CC.
Cependant, SAS ne peuvent pas offrir au public les titres financiers qu’elles émettent.
—> Une SAS ne peut pas être cotée.
Différent pour SAS puisque son organisation est abandonnée à la liberté contractuelle.
Mais dès 1994, le législateur est méfiant à l’égard de la SAS —> peur de la liberté
contractuelle.
Ainsi a exigé que quel que soit la forme de la société qui se transforme en SAS, il faut
l’unanimité des associés de la société qui se transforme, à peine de nullité de la
transformation (L227-3).
Par analogie, CASS (Com., 19 décembre 2006) a estimé qu’en conséquence, une SAS
ne pouvait absorber une autre société qu’avec le consentement unanime des
associés de la société absorbée.
—> arrêt de principe important
S’explique —> absorption par une SAS a en réalité les mêmes effets qu’une
transformation —> les associés deviennent associés de la société absorbante —> soumis
à la liberté contractuelle.
Volonté du législateur sous l’impulsion du CNPF (ancien MEDEF) était d’offrir un nouvel
outil sociétaire : une société par actions mais laissant de la place à la liberté contractuelle.
Succès fulgurant.
Nécessité du plusieurs associés mais parfois société détient la SAS à 99% et petite
société qui fait 1%.
SAS de plus en plus utilisée comme mode de structuration d’une filiale détenue à
quasiment 100% par une société mère.
Le fait que la SAS ne soit pas soumise de droit à ces dispositifs lui donne des espaces de
liberté contractuelle considérables par rapport à la SA.
Ce sera que 5 ans plus tard que le législateur autorisera la constitution d’une SAS par
un acte unilatéral d’une personne, soit naissance de la SASU.
2ème exemple :
1°) Ce président est doté par la loi « des pouvoirs les plus étendus pour agir en toute
circonstance au nom de la société dans les rapports avec les tiers ».
—> idem gérant de la SARL
2°) Président aussi investi du pouvoir de représenter légalement la société dans ses
rapports avec les tiers
—> toute clause contraire est réputée non écrite.
CASS, Com, 2 juillet 2002 : la chambre com en a profité pour venir dire que dans une
SAS, seul le président était investi du pouvoir de représentation légale dans les
rapports avec les tiers.
Autrement dit, elle a interprété le mot « UN président » comme adjectif numérique
—> donc la SAS ne peut pas se doté de deux présidents ou de trois, de même,
qu’elle ne peut pas confier à une autre personne que le président ce pouvoir de
représenter légalement la société dans ses rapports avec les tiers.
Seule société qui ne peut se doter que d’un représentant légal
—> alors que normalement liberté contractuelle : c’est absurde
La chambre commerciale est une merde pour Hervé.
Ainsi, pour ménager les égos, obligé d’organiser des présidences tournantes.
Loi a corrigé cette JP le 1er août 2003 : « Les statuts peuvent prévoir les conditions
dans lesquelles une ou plusieurs personnes autres que le Président peuvent exercer les
mêmes pouvoir que le Président lui-même ».
Les statuts déterminent librement les modes de consultation des associés (en AG, voie écrite,
apposition d’une signature, visio/audio conférence).
↳ Mais aussi la définition de décision collective → décisions ordinaires et extra ordinaires …
Même si la détermination de la majorité est libre, la loi a imposé une consultation obligatoire de
la collectivité des associés dans certains cas :
1. Opération ayant un impact sur le montant du capital social (fusion, scission, réduction du K)
2. La dissolution, volontairement par anticipation
3. La transformation de la SAS en autre forme de société
4. L'approbation des comptes
5. L’affectation du résultat
6. La désignation du CAC
La plage de liberté contractuelle est très importante, pour déterminer l’organisation, la direction
mais on doit obligatoirement désigner un président.
On pourrait même donner au comité de direction, au président le pouvoir de déterminer seul les
statuts de la SAS sauf en ce qui dépend de la collectivité des associés.
Loi évoque 4 grandes clauses qu’on pourrait insérer dans les statuts dont la validité est contestée
en SA (mais il y en a plus)
a) Clause d’inaliénabilité
Concerne les actions détenues par les associés de la SAS (L.227-13) à la seule condition que la
durée de validité n’excède pas 10 années, au terme duquel les associés peuvent proroger la
clause à condition de le décider (à l’unanimité).
Dans les autres sociétés par action, les auteurs ont discuté de la validité même de ces
clause (notamment SA) → contraire à la libre négociabilité des actions
Finalement la doctrine s’est rangée du coté de la raison → validité
Le DS a raisonné par analogie au droit civil, selon 900-1 (libéralités) : on peut assortir un
bien légué d’une clause d’inaliénabilité à deux conditions :
i. Limitée dans le temps → appliqué au DS
ii. Justifiée par un motif légitime → dans la SAS, pas besoin de mettre en avant de motif
légitime, durée limitée suffit
Toute cession d’action peut être subordonnée à une procédure d’agrément par une clause des
statuts de la SAS
→ en 1994, véritable avancée, puisque dans les SA (L.228-23) la clause d’agrément peut être
insérée seulement pour les cessions d’actions aux tiers étrangers à la société (pas conjoint,
ascendant, descendant, autres associés, sont d’office admis à être associés).
La procédure d’agrément peut être librement déterminée dans les statuts puisque L.227-14 est
une invitation à la liberté contractuelle.
L.227-16 et L.227-17→ on peut valablement insérer dans les statuts des clauses d’exclusions
statutaires.
Mais en 1994, on doutait de la validité de ces clauses dans les sociétés par action.
Ces clauses étaient contraires au droit fondamental de l’actionnaire de demeurer dans la société
dont il était associé.
Au fil du temps, les juristes français ont commencé à réfléchir un peu plus sainement et ont
découvert dans le droit européen des sociétés l’insertion valable dans les statuts d’une clause
d’exclusion (Art.36 directive 13 décembre 1976).
Mais pour contourner la Jurisprudence suffit donc de donner à un organe autre que la collectivité
le pouvoir d’exclusion.
↳ Contestable aussi puisque majoritaire peut exclure minoritaire et pas inversement
Un peu la même chose → se distingue des clauses de droit commun, spécifique au changement
de contrôle
Précisé qu’une PM (société) peut être tenue de céder ses titres en cas de changement de contrôle
↳ Autorise à exclure l’associé
La doctrine est venue raisonner sur le fondement des articles L-13/14 etc …
Raisonnement à contrario, si ces 4 clauses restrictives de négociabilité sont licites, les autres ne le
seraient pas donc non ne pourrait pas mettre de clause de stabilisation de l’actionnariat, de
préemption par exemple
↳ Bullshit, la doctrine s’est ensuite ravisée mais il y a eu un flottement après la loi de 1994.
Selon Le Nabasque → pourquoi seulement les clauses d’exclusion ? Pourquoi pas les clauses de
rachat forcée, la clause d’inaliénabilité ?
↳ Il aurait mieux valu inclure les 4 clauses à la majorité
a) Dans la SA
L.225-123 → exception à 122, les statuts d’une SA peuvent attacher un droit de vote double à 3
conditions :
1. Statuts le prévoient
2. Action nominative (dans les comptes de titre de la société)
3. Actions détenues depuis 2 ans au moins par l’actionnaire concerné
➜ Prime de fidélité
Divine surprise en 1994, car dans une SAS on peut créer des actions à droit de vote multiple, pour
certaines décisions collectives par exemple.
Aussi, on peut donner de facto un droit de veto.
En 1994 → révolution de la déconnexion des droits de votes des droits du capital dans la seule
SAS.
La multiplicité des votes peut être donnée dès l’émission, au bout d’un laps de temps à la
survenance d’un évènement (terme suspensif → CA pas dépassé, bénéfices non atteints).
« SAS est une ferrari à carrosserie légère vroum vroum» (message implicite → aller voir le Mans 66
Thomas).
En 1994, seules des sociétés peuvent être associées d’une SAS sous condition qu’elles soient
dotées d’un KS minimum de 220 000 €.
A l’époque SAS réservée aux grandes sociétés, donc le L présume que les sociétés pourront
s’accommoder de la liberté contractuelle.
Aucune modification quant à la liberté contractuelle, SASU est le modèle parfait pour les
holdings, sociétés mère qui détient les sociétés filles à 100%.
B) Loi LME du 4 aout 2008
Deuxième libération en empruntant des règles à la SARL → « mange à tous les râteliers »
La SASU étant une SAS elle peut ouvrir son capital social, alors pas de transformation mais
devient une SAS.
→ Régime de la SAS
→ Régime de la SA par défaut sous réserve de sa comptabilité avec le droit spécial, à l’exception
d'un certain nombre de dispositions (cf L.227-1)
→ Régime de la SASU (adaptation du droit de la SAS) → article 3 de la loi du 12 juillet 1999
1) L’associé unique
➜ Il peut aussi étendre ses pouvoirs avec d’autres clauses, courant quand l’associé unique n’est
pas le président.
L’associé unique ne peut pas déléguer ses pouvoirs à une tierce personne.
Ces décisions qui relèvent de sa compétence doivent être inscrites dans le registre des décisions
de l’associé unique de la SASU.
Art. L.227-9 al 3 et dernier (sur la sanction de la nullité).
2) Le dirigeant
SAS doit absolument se doter d’un président qui peut être une PM ou une PP.
Autre avantage de la SASU par rapport à l’EURL car le gérant de l’EURL doit impérativement
être une personne physique
↳ Lorsque c’est une PM, actions exercées par son représentant légal.
→ Est soumis aux mêmes obligations que s’il était vraiment président
↳ Encourt par voie de conséquence les mêmes responsabilités civiles et pénales que s’il était
président à titre personnel.
Si une SA est désignée présidente, c’est le DG qui exercera les fonctions et pouvoirs appartenant
au président de la SASU.
La loi ajoute, art L227-7, il encourt les mêmes responsabilités civiles et pénales que s’il était pr à
titre personnel, par suite il encourt les mêmes responsabilités.
Cet art dispose aussi « sans préjudice de la responsabilité solidaire de la personne morale qu’il
représente », elle a seule la qualité de président de la SASU.
La loi ne dit pas que le représentant légal puisse déléguer ses pouvoirs à un autre que lui même,
cette figure du représentant permanent existe dans la SA, mais la loi ne l’a pas prévu pour la
présidence de la SASU.
On admet que le représentant légal de la PM peut déléguer tout ou partie de ses pouvoirs, sous
le régime de la délégation de pouvoirs, à une personne désignée. Il restera responsable lorsqu’il
aura commis une faute de surveillance à l’égard de la personne désignée, mais il sera exonéré de
sa responsabilité pénale, mais la civile persiste pour les fautes de choix dans la personne
déléguée.
(Pas de possibilité de déléguer des pouvoirs à un autre que lui même, s’il existe dans la SA
pas prévu dans la SASU.
La loi ne dit rien mais les tribunaux ont admis que c’est possible par une délégation de pouvoir
qui laisse subsister sa responsabilité civile et personnelle (par une faute de choix ou de
surveillance), mas l’exonérera de sa responsabilité pénale.
Il faut que la personne déléguée ait les moyens nécessaires pour exercer sa fonction de délégué
(autorité, compétence, moyens nécessaires …).
Le président peut être l’associé unique, ce peut être un tiers (ou il augmentera la liste de ses
pouvoirs et réduira ceux du président).)
Le président de la SASU détient les mêmes pouvoirs que ceux de la SAS pluri personnelle :
- Le président a les pouvoirs les plus étendus pour agir au nom de la société sous réserve
des pouvoirs confiés par la loi l’AU et de ceux confiés par les statuts à l’AU
Régime calqué sur celui de la SA, sauf le 1er alinéa (autorisation ex ante par le CA ou le conseil
de surveillance → n’existe pas forcément dans la SAS).
Dans une SAS pluri-personnelle, pas forcément un organe collégial, il y a seulement lieu de la
transmettre pour un rapport par le Pr ou le CAC.
Si on ne respecte pas la procédure ou que la convention n’est pas approuvée, pas de nullité de la
convention mais seulement la responsabilité des co-contractants.
1°) Les conventions intervenues directement ou par personne interposée entre la société et
l’un de ses dirigeants
2°) Les conventions intervenues directement ou par personne interposée entre la société et
son président
3°) Les conventions intervenues directement ou par personne interposée entre la société et
l'un de ses associés dès lors qu’il dispose de plus de 10% des droits de vote
—>et s'il s'agit d'une société actionnaire disposant de plus de 10% des droits de vote, la société
la contrôlant au sens de l'article L. 233-3.
Art. L233 Com pour le contrôle de la société, une personne est réputée contrôler une société :
2. Présomption de contrôle lorsque la personne physique ou morale franchit les 40% des
droits de vote, et lorsqu’aucun autre associé ne dispose de plus de quotité.
3. Lorsqu'elle détermine en fait, par les droits de vote dont elle dispose, les décisions dans
les assemblées générales de cette société ;
↳ on peut contrôler en fait les décisions collectives dans une société cotée (car énorme
absentéisme)
5. Une convention de votre est valable si on a conclu un accord avec d’autre associés qui
voteraient dans le sens qu’on leur a demandé
Si pas approuvée, mise à la charge personnelle des intéressés des conséquences préjudiciables.
Attention exclusion des conventions courantes conclues entre la société avec les mêmes
personnes et à des conditions normales.
Il n’y aura pas lieu de contrôler dans la SASU. Par dérogation, seulement fait mention sur le
registre des décisions des conventions conclues entre son dirigeant et son associé unique.
Ordo 4 mai 2017 → société qui contrôlerait l’associé unique au sens de L.233-3.
—> traduit aussi l’idée d’un patrimoine qui lui est propre —> donc distinct du patrimoine
des associés.
Une doctrine a décrit la personnalité juridique des PM comme une technique d’affectation
patrimoniale permettant d’affecter des biens à une société pour les besoins d’une activité
économique.
Section 1 : La technique de la PM
Dans une société de droit évoluée, la personnalité juridique des personnes physiques
semble être la traduction de la personne humaine.
Doctrine partagée :
1°) La 1ère en date est l’école de la fiction —> seuls les être humains sont des sujets de
droit.
Les groupement peuvent être traités « comme » des sujets de droit par assimilation mais
à condition que la loi l’autorise.
Ces partisans requéraient une autorisation législative pour confier à une PM le bénéfice
de la personnalité juridique.
2°) Ensuite, d’autres sont convaincus que la PM est un sujet de droit réel.
—> pas besoin d’une autorisation législative, ce qui compte est le degré de
ressemblance des groupements de personne avec les PP.
Attendu : « La personnalité civile n’est pas une création de la loi ; elle appartient en
principe à tout groupement pourvu d’une possibilité d’expression collective pour la
défense d’intérêts licites dignes par suite d’être juridiquement reconnus et protégés ».
I) La personnalité civile n’est pas une création de la loi —> abandon et rejet de la théorie
de la fiction
II) elle appartient en principe à tout groupement pourvu d’une possibilité d’expression
collective
III) pour la défense d’intérêts licites dignes par suite d’être juridiquement reconnus et
protégés
Civ 2 nous dit que pour qu’elle soit dotée de la PJ, le groupement doit être dotée d’une
organisation —> dotée d’un organe.
C’est ce qu’évoque les termes « possibilité d’expression collective ».
Nécessité d’un organe pour défendre cette organisation que représente ce groupement
de personnes.
—> un intérêt collectif à défendre —> cet intérêt doit être l’intérêt du groupement lui-
même
—> la société ne doit pas être gérée exclusivement dans l’intérêt de la collectivité des
associés.
Dirigeants de la SA doivent de plus prendre en considération ces enjeux.
Article 1835 le répète encore plus fortement : « Les statuts peuvent préciser une raison
d'être, constituée des principes dont la société se dote et pour le respect desquels elle
entend affecter des moyens dans la réalisation de son activité.
Aujourd’hui, cette raison d’être est un tabac dans la pratique du droit des sociétés.
—> des raisons d’être aussi peu engagées et engageantes sont déceptives pour les
marchés financiers.
Ces dirigeants commencent à croire que ces raisons d’être seront à terme plus
engageantes et plus importantes que la raison d’avoir.
L’intérêt social n’est plus exclusivement l’intérêt de la collectivité des associés —>
c’est l’associé de la PM elle-même laquelle est aussi au service de la société civile.
On se contente de dire que les PM sont des sujets de droit dont la personnalité naît avec
l’immatriculation au RCS.
Les sociétés sont alors dotées d’un patrimoine propre et sont responsables des actes
commis en leur nom.
§2) La responsabilité des PM
CASS a tranché dans les rapports avec les tiers —> pas actions associés vs dirigeants ou
vs sociétés.
Lorsque ces actions en responsabilité sont exercées par des tiers, la chambre
commerciale a proposé un critère de distinction entre la RC de la société et la
responsabilité personnelle du ou des dirigeants :
S’il commet une faute, le dirigeant agissant pour le compte de la société engagera
en principe la responsabilité de la société
—> sauf si le dirigeant commet une faute séparable de ses fonctions de
dirigeant et incompatible avec les fonctions de dirigeant.
Pour la CASS, cette faute inexcusable constitutive d’un dépassement de pouvoir n’est
pas séparable de ses fonctions.
Dans un second arrêt, la CASS (10 février 2009) va confirmer cette JP en acceptant
d’engager la responsabilité personnelle d’un DG ayant commis une faute séparable alors
qu’il avait agi sans excéder ses pouvoirs.
Arrêt du 20 mai 2003 : est une faute séparable des fonctions du dirigeant la faute
intentionnelle qu’il aurait pu commettre si cette dernière est d’une particulière
gravité.
« Faute intentionnelle d’une particulière gravité » —> degré supérieur à faute grave.
Rédaction de l’arrêt de 2003 n’empêche pas la CASS de dire ultérieurement qu’un autre
type de faute peut constituer une faute séparable de ses fonctions —> par exemple,
dépassement de pouvoir.
Depuis cet arrêt de 2003, les actions en responsabilité personnelle contre un dirigeant de
société aboutissent beaucoup plus fréquemment qu’entre 1988 et 2003.
Conception qui ne vaut pour l’instant qu’envers les tiers et pas les associés de la société.
La PM n’a pas de volonté propre —> comment peut-il y avoir un élément intentionnel ?
1°) Loi du 22 juillet 1992 rentrant en vigueur le 1er mars 1994 portant réforme du Code
pénal —> inverse partiellement le principe : PM pénalement responsable des actes
commis pour leur compte et par leurs représentants « lorsque la loi ou les
règlements le prévoit »
Loi précise que cette responsabilité n’exclut pas celle des personnes ayant agi pour son
compte
—> cumul idéal d’infractions qui peut être applicable à la PM et à la personne ayant agi
pour son compte.
Lorsque la loi ne l’a pas prévu, la responsabilité pénale ne peut être que celle des
représentants.
Exemples d’infractions prévues par la loi : faux et usage de faux, blanchiment d’argent,
vol, abus de confiance…
—> majorité des délits prévus par le code pénal
+ certains délits prévus par le CMF : délit d’initié, délit de manipulation des cours de
bourse, délit de banqueroute,
atteintes à l’environnement —> CASS, Crim, 19 mars 2002 relatif au naufrage du navire
Erica
Est exclu de ce champs d’application l’ensemble des infractions pas visées par la loi :
—> distribution de dividendes fictifs entre les associés de la société
—> délit d’abus des biens ou de crédit de la société
—> lorsque une société mère usait des biens d’une filiale dans son intérêt
personnel et contrairement à l’intérêt de la filiale, la société mère ne pouvait pas être
tenue pénalement responsable de ces abus de biens sociaux
—> seuls les dirigeants
Confirmé par une réponse ministériel de 1995.
La responsabilité pénale des PM n’est plus une responsabilité pénale spéciale mais une
responsabilité de droit commun.
Il faut que ces organes ou ces représentants aient eu l’intention de commettre une
infraction, en avoir eu conscience (évidemment pas la PM elle-même).
—> CASS, Crim, 2 décembre 1997
On doit en déduire que sont visés tous les organes : de contrôle, de gestion, de direction
—> CA, AG, directoire, membres du conseil de surveillance
RL —> visent les gérants des sociétés de personne, de la SARL, les directeurs généraux,
le Président du directoire de la SA dualiste, président de la SAS.
Sont visés également ceux qui agissent pour la société en vertu d’une délégation de
pouvoir.
Chambre criminelle est même allé plus loin et a considéré qu’une infraction pénale
commise par le dirigeant de fait de la PM était susceptible d’engager la responsabilité
pénale (RP) de la PM.
—> solution discutable pour Hervé.
Alors que le dirigeant de fait d’une société n’est ni un organe d’une société, ni le RL d’une
société
—> simplement une personne qui s’autorise à diriger en fait une société en lieu et
place des dirigeants de droit.
—> alors qu’il n’a ni les pouvoirs légaux, ni les pouvoirs statutaires.
Notion d’offre au public vient d’être modifiée en DF (21 octobre 2019) pour se conformer
au règlement européen Prospectus 3 de 2017
Après avoir prononcé la dissolution judiciaire de la PM, le juge pénal renverra les
conséquences (liquidation) au juge civil.
Section 2 : La naissance de la PM
1°) Rédaction des statuts de la société signés par tous les associés
2°) Publication d’un avis préalable de constitution dans un journal d’annonce légale du
département
3°) Remplir un dossier d’immatriculation
4°) Contrôle de la régularité de la constitution (en forme et en fond)
5°) Attribution d’un numéro d’immatriculation à la société
6°) Délivrance d’un récépissé K-bis par le greffe
—> indication de la forme, de l’objet et des RL de la société
En règle de principe, les statuts doivent indiquer le détail des apports réalisés au profit de
la société au moment de la constitution de cette dernière ainsi que le montant du K social
de la société.
Ils doivent aussi préciser la forme de la société.
Loi oblige que la durée soit déterminée pour éviter que soit rangée dans les CDI
résiliables unilatéralement.
Ces mentions n’ont pas à figurer dans les statuts de toutes les sociétés
—> et notamment dans la société par action
- SA : pas besoin de mentionner la répartition des actions ou du détail des apports ou
des modalités de répartition du KS
3 observations :
1°) Loi Pacte en date du 22 mai 2019 a complété cet article 1835 du CC
Une raison d’être noble et contraignante (ex : neutralité carbone) rend une société +
attractive auprès des marchés financiers.
(faire des recherches sur cet article très apprécié par Hervé eheh).
Les marchés ne veulent pas un label mais un slogan —> intelligible et contraignant.
Pour Hervé, raison d’être doit figurer dans les statuts —> plus contraignant : tiers peuvent
se prévaloir des statuts pour tenter d’exercer action en responsabilité
L225-251 Code de commerce : les dirigeants des sociétés sont responsables vis à vis
des tiers des fautes de gestion mais aussi de LA VIOLATION DES STATUTS DONT ILS SE
RENDRAIENT COUPABLES
Donc quand violation d’un statut, faute quasiment pré-prouvée —> pour ça que certains
dirigeants ont inscrit cette raison d’être hors des statuts
2°) Les statuts des sociétés sont plus ou moins intéressants à lire
Intéressant dans les sociétés de personne : sociétés dominées par un régime de liberté
contractuelle —> loi supplétive de volonté
Peu intéressant dans les SA, SCA —> souvent que la répétition de la loi : inutile
1204 du CC
Aussi possibilité d’une clause de sortie forcée (drag along) —> stipulation qu’en cas de
cession du bloc majoritaire détenu par les associés majoritaires, les associé minoritaires
auront l’OB de céder leurs actions si le cessionnaire l’entend ainsi.
—> promesse unilatérale de vente
Avant que la société ne soit immatriculée, il est courant que les associés fondateurs
accomplissent un ou plusieurs actes juridiques pour le compte de la société en
formation —> avec l’idée que ces contrats seront repris à son compte par la société
une fois qu’elle sera immatriculée.
Mais on n’est pas sur que la société soit immatriculée.
C’est la théorie de la reprise des engagements liées à la constitution de la société.
-Certains actes constituent le préalable de la constitution de la société : acquisition
d’un bien immobilier pour le siège de la société, conclusion de conventions pour le
financement de la société avec des établissement de crédit, louer un local,
abonnement au gaz, électricité, eau, internet etc.
-D’autres actes constituent le commencement de l’activité de la société :
embaucher des salariés, contrats avec les fournisseurs, contrats avec les clients,
ouvrir des comptes bancaires etc.
Ces actes sont formés par le ou les associés fondateurs pour le compte de la société, à
charge pour la collectivité des associés de les reprendre.
Art 1843 CC : « Les personnes qui ont agi au nom d'une société en formation avant
l'immatriculation sont tenues des obligations nées des actes ainsi accomplis, avec
solidarité si la société est commerciale, sans solidarité dans les autres cas ».
Droit des sociétés offre 3 techniques distinctes permettant à une société de reprendre
des engagements pris par son compte.
—> détaillées par l’article 6 d’un décret du 3 juillet 1978
1ère catégorie d’actes : actes conclus avant même la signature des statuts :
Ces actes sont automatiquement repris par la société à la seule condition qu’ils aient été
annexé aux statuts de la société
2ème catégorie : actes conclus entre la date de signature des statuts et la date
d’immatriculation de la société au RCS :
Com 21 juillet 1987 (note de Paul Le Cannu) : le mandat doit porter spécialement sur le
pouvoir de conclure tel ou tel acte déterminé et non telle catégorie d’acte déterminé.
Les actes visés doivent être précis.
Cette reprise se fait à la majorité, non plus à l’unanimité, on rentre dans une logique
sociétaire et on quitte la logique contractuelle.
Cette reprise doit viser chaque engagement nommément et doit être expressément votée
par les associés.
Il n’y a pas de reprise implicite des engagements conclus pour le compte de la société
dans la phase constitutive.
—> elle ne saurait résulter de son exécution par la société après son immatriculation
Com, 20 janvier 1987 : même si la société exécute l’acte litigieux, il n’y a pas de
reprise implicite, il faut impérativement que la collectivité des associés ait pris la
décision de reprendre les actes.
C’est un arrêt important car revirement.
Antérieurement, la chambre commerciale donnait effet à la reprise tacite, mais désormais
il faut que la reprise soit expresse
Si ces actes sont repris, cette reprise entrainera novation des actes conclus par
changement de débiteur.
—> la société se substitue à l’associé fondateur : ne requiert en aucun cas le
consentement du cocontractant de la société.
La reprise ne concerne que les actes juridiques à condition qu’ils aient été bien
conclus pour le compte de la société en formation.
La reprise ne concerne pas les actes juridiques réalisé pour le compte et dans
l’intérêt de l’associé qui avait contracté avec le tiers concerné.
La formule « fait pour le compte de la société » devra figurer dans l’acte juridique
litigieux.
Il ne faut jamais écrire à la fin de l’acte en question, qu’il est fait PAR la société, il faut
dire qu’il est fait POUR LE COMPTE d’une société en formation par Monsieur X.
Si l’acte juridique est réputé réalisé par la société prise en son représentant légal
alors nullité de l’acte juridique en question.
—> Civ 3, 28 octobre 1992
Section 3 : Les attributs de la PM
§1) Les attributs de la PM au moment de sa
constitution
A) La dénomination sociale
La dénomination sociale doit impérativement être désignée dans les statuts sur
ordre de l’art 1835 et rappelé par L210-2 pour les sociétés commerciales.
1°) Si la dénomination sociale n’a pas été déposée à titre de marque à l’INPI :
Ex : Attention cela peut être compliqué à terme car il se peut que deux sociétés ne soient
pas objectivement en situation de concurrence effective.
C’est le cas du restaurant la tour d’argent, et tous les parisiens ne confondraient pas avec
ce restaurant et un petite brasserie à bastille qui a le même nom.
Cependant pour les touristes qui se voient recommandé ce restaurant, ils peuvent faire
l’erreur donc ici l’action en resp civile pour concurrence civile peut être exercer car risque
de confusion dans l’esprit donc la dénomination de la tour d’argent a été abandonnée par
toutes ces petites brasserie.
Ex : Coca-Cola, Sony
Ce dépôt créé un droit privatif à l’usage de la marque, opposable erga omnes.
—> et ce peu importe que puisse entrainer confusion ou non
C’est à dire qu’aucune autre société ne pourra plus utiliser cette dénomination sociale
préalablement déposée par une société à l’INPI, à l’échelle nationale/ européenne/
mondiale selon la dimension de la protection.
A part cela, liberté donnée aux associés de choisir une dénomination sociale comme ils
l’entendent.
—> dénomination sociale peut être originale : Engie, Véolia
La réponse de principe est simple : l’associé personne physique qui a prêté son nom à la
société à titre de dénomination sociale, n’a en principe aucun droit d’imposer à la société de
le retirer à sa dénomination sociale sauf convention contraire conclue entre la société et
l’associé concerné, dès l’instant que ce nom patronimique est devenu un des signes
distinctifs de la société dans ses rapports avec ses tiers malgré l’inaliénabilité du nom
patronimique des personnes physiques.
Tout le contentieux tourne autour du fait de savoir si ce nom patronimique est devenu un signe
distinctif de la société avec ses rapports avec ses tiers.
Ce principe est prévu dans Com, 12 mars 1985, Bordas ou Com, 16 juin 1987, Affaire
Maison Neuve.
B) Le siège social
Toutes les sociétés doivent avoir un siège social indiqué dans les statuts.
C) La nationalité de la société
Le critère de la nationalité de la société renvoie à 2 questions :
- loi applicable à la société
- Jouissance des droits
—> lorsque la loi nationale réserve l’exercice de certaines prérogatives à ses
ressortissants nationaux ou assimilés (UE)
En droit français comme dans certains autres droits, la nationalité d’une société lui est
attribuée en considération de son siège social.
L210-3 du Code de commerce : « Les sociétés dont le siège social est situé en territoire
français sont soumises à la loi française ».
Mais en DF, siège réel ou siège statutaire qui détermine cette nationalité ?
Article L210-3 semble privilégier le siège statutaire (contrairement à ce que pense une
partie de la doctrine).
Pour Hervé, siège statutaire.
—> conforme au droit européen : CJCE Centros, 9 mars 1999 mentionne le siège social
statutaire
La nationalité d’une société n’a pas la même portée que pour une PP.
—> pas de droit positifs ou de droits civils
Si une société a son siège social en France alors elle a la nationalité française et la loi
française lui est appliquée.
—> CASS, 17 décembre 1972
Il est rare que le législateur écarte le critère du siège social, c’est la règle de principe
et ne supporte pas beaucoup d’exception.
Ici c’est encore en règle de principe le critère du siège social qui va s’appliquer pour
déterminer la nationalité.
MAIS pour ce qui est de la jouissance des droits, le législateur l’écarte souvent au
profit d’un autre
Pour déterminer la nationalité de la société, il est fréquent que la loi elle-même écarte le
critère du SS pour appliquer le critère du contrôle (L233-3 ou L233-16 quand la loi le
prévoit expressément —> encore un peu plus large).
- unanimité dans les sociétés de personne (souvent, supplétif de volonté —> peuvent
l’écarter)
- Décision extraordinaire dans les SARL (majorité des 3/4 et absolue dans les anciennes,
2/3 et relative + quorum dans les nouvelles)
Dans les SAS : liberté contractuelle —> cette décision en relève pas impérativement de la
collectivité des associés.
Ainsi, peuvent prévoir les modalités qu’ils souhaitent en matière de modification du SS en
cours de vie sociale.
1°) Dans les SARL, SA et SCA : la loi autorise que le SS peut être déplacé dans un autre
endroit de la France sur simple décision des organes de direction et ou d’A° (gérant, CA
ou Conseil de directoire).
—> seule condition que déplacement sur le sol FRA et que la modification soit ratifiée par
l’AG ordinaire qui suit.
—> L225-97 (SA, SCA) : le transfert du SS dans un autre Etat requiert le consentement
unanime de tous les associés sauf si le pays d'accueil a conclu avec la France une
convention spéciale permettant d'acquérir sa nationalité et de transférer le siège social
sur son territoire, et conservant à la société sa personnalité juridique.
Pourtant, Traité de Rome a instauré la libre circulation des personnes et ce qui vaut pour
les PP devrait valoir pour les PM
—> mais NON.
Juridiquement, un tel transfert dans un autre pays de l’UE s’analyse comme une
transformation de la société en une autre forme.
CJUE ne cesse de répéter qu’à partir du moment où ces 2 conditions sont remplies
(accord de l’Etat d’accueil + unanimité), l’Etat d’accueil n’a pas la possibilité de refuser
l’immatriculation d'une scoiété étrangère.
—> CJUE, 12 juillet 2012
Pour les sociétés en participation, les associés ont eu conscience de vouloir entrer en
société mais ils l’ont voulu discrète.
Avec ces exemples, on voit que les sociétés créées de fait naissent pour mourir.
—> on va la plaider pour la liquider.
Certaines auront l’intérêt d’essayer de prouver que ce groupe d’entreprise formait une
société.
Dans le cas où une des sociétés est insolvable.
Ici, il ne s’agira pas de démontrer une société de fait pour la liquider mais pour satisfaire
les intérêts du créancier
—> car les associés d’une société créée de fait sont responsable indéfiniment.
—> accroit ainsi le droit de gage d’une société et fait naitre une responsabilité indéfinie si
une société avait une dette à son égard
—> si cette société démontrée est commerciale alors solidarité et si elle est civile
alors conjointe.
JP contestable
Dans la quasi-totalité des hypothèses, elle a été voulue par les associés de la société.
La quasi-totalité des SEP sont constatées par un acte juridique, un contrat, un écrit,
lequel formera les statuts de la SEP.
Seulement 2 dispositions —> 1872 et 1872-1
Société régie par la liberté contractuelle —> presque encore plus grande que pour la
SAS.
2 difficultés seulement :
On ne peut pas lui transmettre un droit privatif sur quelque bien que ce soit.
Mais il faut bien mettre quelque chose en commun.
Autre mécanisme : conventions d’indivision —> biens sont réputés indivis entre tous les
associés au pro rata de la valeur des apports que chacun fait.
C’est la règle de principe (1872) en matière d’apport en numéraire —> on peut l’exporter
à tous les types de biens apportés.
Sauf dans les rapports fiscaux, la société est ignorée des tiers.
Lorsque les gérants agissent pour la société, ils ne doivent pas révéler l’existence de la
société et donc conclure des actes en leur nom personnel, pour leur compte,
prétendument dans leur intérêt.
La révélation aux tiers de la société par le gérant n’emporterait aucune conséquence sans
avoir été acceptée par les membres de la société.
—> aucun effet
Mais dans certaines sociétés, la distance s’accroit entre la collectivité des associés et les
dirigeants
—> le droit positif a donc démultiplié d’autres droits au profit des associés : droit
d’information
—> de s’informer et d’être informé de manière périodique sur la gestion de la
société par les dirigeants
Tous les associés ont la possibilité d’intervenir dans les affaires sociales.
—> pour l’essentiel sous forme de l’exercice d’un droit de vote.
A coté de ce droit de vote, tous les associés disposent de manière variable du droit de
s’informer sur les affaires sociales ou de l’être spontanément à l’occasion des AG.
Pendant longtemps, on n’a jamais douté que ce droit de participer aux décisions
collectives se réduisait forcément au droit de vote.
Dans les sociétés par action, cette propriété est attestée par une inscription en
comptes au nom de l’actionnaire dans les comptes de la société qui pose une
présomption quasi-irréfragable de propriété de l’action.
La règle de principe est que les droits de vote qu’on reconnait à l’associé sont en
principe proportionnels à la quotité de capital social qu’il détient, c’est la logique
du droit des sociétés, ce qui traduit l’expression 1 action/part = 1 droit de vote, sauf
exception.
Au-delà de cette équation simple, on peut rencontrer des situations plus complexes, où
ce droit de propriété se trouve démembré entre un nue propriétaire et un usufruitier dans
la société, autre situation où les parts/actions se trouve en indivision entre plusieurs
coindivisaires.
Loi l’a fait de manière différente en droit commun et pour les sociétés par actions.
Pour toutes les sociétés, sauf société par action —> 1844 alinéa 3 CC :
- le droit de vote appartient en principe au nu-propriétaire
- Sauf pour les décisions concernant l’affectation du résultat —> droit de vote à
l’usufruitier
Règle qui n’est pas d’OP —> alinéa 4 « sauf clause contraire dans les statuts »
a) Situation du nu-propriétaire
Clause qui confiait la totalité des droits de vote à l’usufruitier et aucun au nu-propriétaire.
Question de la validité de la clause est posée à la CASS.
CASS reconnait ici que le nu-propriétaire a la qualité d’associé (JP constante) —> puis
application littérale de 1844.
Doctrine se partage en 2 courants suite à cet arrêt :
—> 1 partie estime que ce droit de participer aux décisions collectives est le droit de vote
Mais serait bizarre —> car il suffirait pour contourner la JP de priver le nu-propriétaire de
tous les droits de vote sauf un petit droit de vote inutile sur un truc qui sert à r.
De plus, il aurait été plus clair de dire que le nu-propriétaire avait en sa qualité d’associé
le droit de conserver certains droits de vote.
—> 1 autre partie de la doctrine estime que le droit de participer aux décisions collectives
doit être subtilement distingué du droit de vote
Le porteur de ces ADPSDV a « tous les droits attachés aux actions à l’exception du
droit de participer aux décisions collectives et du droit de vote ».
—> loi distingue elle-même le droit de voter et le droit de participer aux décisions
collectives.
Pourrait donc signifier que l’attendu de la chambre commerciale aurait lui aussi voulu
distinguer.
Donc clause a été annulée non pas en raison de l’absence de droit de vote mais parce
qu’il n’avait même pas le droit de participer aux décisions collectives.
Droit de participer aux décisions collectives : droit d’être convoqué aux AG, droit de
recevoir l’information, droit de participer activement aux délibérations, droit de participer
aux débats, droit de contredire l’usufruitier, droit d’intervenir, de poser des questions….
Le prof n’a jamais suivi cette interprétation de la doctrine, pour lui le droit fondamental
de l’associé c’est le droit de vote sauf l’exception du démembrement de la
propriété où c’est vrai que le droit de vote est distingué par le droit de participer.
Mais hors cette hypothèse de démembrement, le droit fondamental de l’associé
exprimé par l’art 1844 al 1 reste le droit de vote —> pas seulement le droit de
participer aux décisions collectives.
Serait nulle toute clause supprimant à un associé son droit de vote hors cas de
démembrement.
SCA avec une clause statutaire à propos du régime des conventions réglementées.
—> clause disant qu’en cas de convention conclue entre la société et le gérant de la
société, le gérant était privé. de son droit de vote (prévu par la loi) mais aussi tous ses
ascendants et descendants.
La CCass renoue avec l’importance qu’elle accorde au droit de vote, malgré l’exception
que constitue l’hypothèse du démembrement de la propriété, le droit de vote reste le
droit fondamental de l’associé, sauf qu’il se réduit à un droit de participer en cas
de démembrement.
Prof insiste sur le fait que PAS DE REVIREMENT DE JP —< seulement distinction faite
entre 2 catégories de situations juridiques :
- hypothèse de démembrement : JP De Gaste
- Hors cette hypothèse, le droit fondamental de l’associé demeure le droit de vote.
Clause d’exclusion empêchant l’associé exclu de voter sur sa propre exclusion réputée
non écrite.
CASS, Com., 9 juillet 2013 : précise que la clause d’exclusion toute entière est réputée
non écrite et par conséquence nullité de l’exclusion elle-même
Droit de vote : droit fondamental de l’associé qui se réduit à un droit de participer aux
décisions collectives en cas de démembrement
b) La situation de l’usufruitier
Rend cette décision au visa de l’article 578 du CC qui n’a rien à voir avec le droit des
sociétés.
Car si ce droit de vote appartenait au nu-propriétaire, ce droit aux fruits deviendrait quasi
potestatif car le nu-propriétaire a tout intérêt à affecter le résultat aux réserves car
l’usufruitier n’a aucun droit aux comptes de réserves.
De plus, on sait que le nue propriétaire a la qualité d’associé, et on est à peu près
convaincu aujourd’hui même si doctrine divisée, que l’usufruitier n’est pas associé.
Donc on pourrait supprimer tout droit de vote au nu-propriétaire alors qu’on sait
qu’il est associé mais on ne peut pas supprimer tout droit de vote à l’usufruitier
alors qu’on n’est pas sûr qu’il soit associé.
Civ 1, 22 juin 2016 : usufruitier n’a aucun droit sur les réserves accumulées par la
société
Civ 3, 15 septembre 2016 : lorsque l’usufruitier n’a pas de droit de vote, il n’a pas à
être convoqué aux AG
—> à lire en considération de l’arrêt De Gaste —> même pas le droit de participer aux
décisions collectives
Messe semble dite pour la CASS : usufruitier n’a pas la qualité d’associé.
Loi du 19 juillet 2019 (entrée en vigueur le 21 juillet) est venue réformer l’article 1844 :
A chaque fois qu'on est en présence d’une indivision, question s’est posée de savoir à
qui on devait reconnaitre la qualité d’associé ou d’actionnaire.
Plus de détails en TD :
Cas pratique :
3°) Noter que si opposant, opposant peut agir en justice pour désigner un autre
mandataire
1°) Proportionnel à la quote part détenue par chaque associé → 1 action = 1 voix
↳ Règle de la proportionnalité
2°) Le droit de vote est irréductible (intangible, quasiment sacralisé par la CASS)
3°) Le droit de vote est hors du commerce, incessible en lui même pour lui même
(sauf si vente de la part ou action qui lui est attachée)
1) La proportionnalité
A) PRINCIPE
- Dans la SAS
En principe règles de la SA viennent s’appliquer, mais L.225-122 exclu par L.227-1
↳ Donc, ils peuvent choisir si les votes sont attachés à la personne ou à la quotité
de capital.
Selon Le Nabasque, on pourra parfaitement attacher des droits de vote à la personne
dans les SAS.
B) LES EXCEPTIONS
➜ Donc les statuts pourraient très bien attacher des droits de vote multiple à des
actions, sur tout ou partie du K
↳ Un associé minoritaire en K peut donc avoir la majorité concernant des décisions qui
doivent être prises par la majorité des associés.
↳ Tout est possible, l’éviction des articles permet donc une grande liberté
On peut attribuer à un actionnaire moins ou plus de droits de vote qu’il n’en a en terme
de capital
—> on peut donc écarter la règle de proportionnalité.
Comment fait-on ?
Depuis l’ordonnance du 24 juin 2004, toutes les sociétés par action peuvent créer
des actions de préférence (prefered shares).
Ces actions de préférence (L228-11) peuvent attacher des droits particuliers de toute
nature
—> pécuniaire ou extra-pécuniaire
Ces actions particulières peuvent être crées à l’émission, sans droit de vote.
On peut parfaitement introduire dans les statuts d’une SA des clauses de plafonnement
du droit de vote, et ce quelque soit la quotité de K détenue à condition que :
- figure dans les statuts
- respecte la règle de l’égalité —> clause impersonnelle
On retrouve parfois ces clauses de plafonnement dans les SA et même dans les SA
cotées.
Par exemple chez Danone et Lafarge, mais les clauses ont disparu, les marchés
financiers ne l’aiment pas beaucoup.
Et pour autant chez Total SA, article 18 clause de plafonnement.
3°) Action soit inscrite au nom de l’actionnaire depuis au moins deux ans
→ Sorte de prime de fidélité au profit de l’actionnaire inscrit en nominatif depuis au moins
deux ans.
Loi Florange, 29 mars 2014 est venue renverser la règle dans les SA cotées, afin de
préserver les SA françaises d’offre public d’achat ou d’échange provenant des sociétés
étrangères.
Le droit de vote double est devenu de droit, sans clause statutaire tant que les
actions sont nominatives détenues depuis deux ans par l’actionnaire concerné.
Même si une clause des statuts ne l’a pas prévu, l’actionnaire fidèle obtiendra de droit de
vote double.
Donc dans une société cotée, pour renouer avec la règle de principe, il faut inclure
une clause dans les statuts qui neutralise le mécanisme du droit de vote double
automatique.
↳ Puisqu’il s’agit d’insérer la clause, il faut disposer d’une majorité qualifiée des 2/3
Carlos Ghosn voulait neutraliser le mécanisme du droit de vote double, mais l’Etat, gros
actionnaire ne voulait pas.
A emprunté 14 millions de titres non déclarés à la société pour faire obstacle à l’adoption
de la clause contraire et faire un blocage de minorité.
Le mécanisme du droit de vote double a donc continué à jouer.
Dans les SA, les actions de préférence font pire que les droits de vote double.
Cette dernière exceptions est due à la loi PACTE (22 mai 2019), qui est venue modifier L.
228-11 alinéa 1er du code de commerce.
Les actions de préférence pouvaient être dénuées du droit de vote, mais devaient être
émises dans le respect des articles L.225-122 à -125.
On pouvait donc créer des actions sans droit de vote (dans la limite du K 50%/25%) mais
pas des actions à droit de vote multiple.
Dans les sociétés cotées, les actions de préférence sont émises dans le respect des
articles L.225-122 à L.225-125.
↳ Donc dans les société non cotées les actions de préférence peuvent être émises
sans avoir à respecter les dispositions précédentes.
C’est une révolution, le DS s’écroule sous nos yeux, plus de règle d’égalité, actions de
préférence sans droit de vote, à droit de vote multiple, à droite de vote double, avec
clause de plafonnement
↳ Règle de l’égalité totalement obsolète
↳ Dans les SA, non cotées du moins, le plus gros peut être le plus petit et inversement.
On peut donc attacher par exemple le bénéfice d’un droit de vote double immédiatement,
sans condition particulière.
Ou au contraire on peut mettre des termes en fonction des bénéfices, des résultats …
Maintenant dans ces SA non cotées, on peut insérer des clause de plafonnement
discriminantes, qui viendront plafonner les actions ordinaires mais pas préférence ou
inversement.
Le droit français des sociétés est en train de s’américaniser dans les sociétés par
action notamment (super sujet de dissert, très méchant donc « il ne le fera » pas mais
pour autant inintéressant).
1°) L’associé conserve son droit de vote est convoqué, il peut participer au vote, s’il
vote contre il peut être exclu nonobstant par la décision unanime des autres
associés.
➜ Raisonnement de la Cour de Cassation
➜ La loi donc peut prévoir ou autoriser une clause des statuts à retirer son droit de vote à
un associé.
Il y a des hypothèses où la loi autorise à retirer ou retire d’elle-même le droit de vote
à certains associés, dans les sociétés par action :
1°) La loi a autorisé dans la société par action l’émission d’action de préférence assorti de
droits particuliers de toute nature peuvent être privé de droit de vote, la loi autorise à
émettre des actions de préférences sans droit de vote sous certaines conditions.
2°) La loi retire le droit de vote de l’associé pour prévenir un conflit d’intérêt, pour
éviter que par son vote il ne cherche à s’avantager personnellement au détriment de
l’intérêt de la collectivité des associés ou de l’intérêt social.
oPar exemple dans le droit applicable aux conventions règlementées dans la SA où la loi
retire à l’associé contractant son droit de vote sur la résolution ex post de
l’approbation de la convention après qu’elle ait été autorisée par le conseil
administration (L225-40).
oAutre exemple, lorsque l’actionnaire d’une société par action envisage d’apporter en
cours de vie sociale un bien en nature, il ne pourra pas participer au vote
concernant l’approbation au vote de son bien en nature, lorsqu’il est déjà actionnaire
car nécessairement conflit d’intérêt : art L225-10 et art L225-147 (augmentation de
capital par l’apporteur de bien nouveau).
3°) Il arrive aussi que la loi retire son droit de vote non plus pour prévenir la situation d’un
conflit d’intérêt mais à titre de sanction de l’actionnaire concerné.
Par exemple : dans les sociétés par action lorsque l’actionnaire n’a pas libéré son apport
alors qu’il aurait dû le faire par ordre de la loi ou décision de la société, à titre de sanction
de la non libération de l’apport, l’associé apporteur est privé de son droit de vote jusqu’à
la complète libération de son apport (art L228-27).
Participation réciproque :
Une société A qui détient plus de 10% d’une société B et les 2 sociétés sont des sociétés
par action.
Mais il se peut que la société B souscrive des actions de la société A —> participation
réciproque.
Loi enjoint alors les 2 sociétés de régulariser la situation avant l’expiration d’un délai d’1
an.
Les sociétés peuvent alors s’entendre sur le point de laquelle devra céder sa participation
dans l’autre société.
Si pas d’accord avant l’expiration du délai d’un an, loi enjoint la société qui a la plus faible
participation à la céder dans le délai d’un an.
Tant qu’elle ne l’a pas cédée, elle est privée du droit de vote dans les AG de l’autre
société.
Participation d’auto-contrôle :
3 sociétés A, B et C.
Si le droit de vote est exercé en dépit de la loi, la décision prise est irrégulière et encourt
la nullité.
Donc, pour toutes ces décisions, la loi autorise ou même oblige à priver du droit de
vote.
On ne peut pas non plus renoncer à l’exercice de son droit de vote pour une durée
indéterminée , ni s’engager à voter dans le sens qui lui serait indiqué par un autre associé
ou par un tiers
—> règle de prohibition des conventions de vote en droit des sociétés.
Dans la convention de portage, il est évident que le porteur qui porte les actions pour le
bénéficiaire s’engagera dans la convention à voter dans le sens que le bénéficiaire lui
dictera
—> pourtant convention de portage ne présente aucun caractère spécial
—> on confrontera seulement la convention de portage à l’IS de la société
—> on appliquera seulement ce dernier critère
Articles d’Alain Viandier : « Observations sur les conventions de vote », JCP 15405
a) La règle de principe
Le droit de vote est en principe exercé en AG par l’associé lui-même qui participera lui-
même physiquement à l’AG.
Mandat ne peut être donné à n’importe qui mais peut être donné à :
- un autre associé
- Son conjoint
- Personne avec qui il aurait conclu un pacte civil de solidarité (PACS)
Mandat doit être conclu pour 1 AG et non pas pour toutes les AG sur 3 ans —> il y aurait
alors convention de vote.
Dans sociétés par action, actionnaires peuvent aussi voter par procuration :
Et dans ces 30 ou 50%, dirigeants de la société savent qu’ils peuvent compter sur un
retour de 8% de pouvoirs en blanc
—> leur fait 8% de plus pour pouvoir voter en faveur de la résolution
Instrument loin d’être négligeable pour assurer la stabilisation du contrôle, des pouvoirs.
Dans 99% des cas, le CA soutiendra l’adoption des résolutions qu’il a lui-même présenté
à l’AG.
Mais il se peut qu’un incident de dernière minute le conduise à retourner sa veste.
—> les pouvoirs en blanc pourraient alors être exercés conte l’adoption de la résolution.
Dans les autres cas, pouvoirs en blanc seront exercés en faveur de la résolution.
Dans les sociétés cotées, loi donne à tout actionnaire le pouvoir de donner procuration à
toute personne de son choix (depuis ordonnance de 2010).
—> peu importe que soit son conjoint ou soit un autre actionnaire.
Peut donner lieu à des batailles de pouvoir, batailles de procuration —> « proxy fights ».
Entités dont c’est l’objet, le métier de récolter auprès des actionnaires des procurations
pour voter dans un sens avant la tenue d’une AG.
Ainsi, dans une société cotée, ce n’est pas parce qu’on est un absolu minoritaire qu’on le
restera
—> en raison de ce possible recueillement des procurations
Loi prévoit spécialement dans la société cotée, puisque le champs est plus large, que le
mandataire doit informer le mandant qu’il votera dans son intérêt personnel (dans le cas
où le mandataire pourrait avoir intérêt à voter dans un sens qui lui est favorable à titre
personnel et qui pourrait être contraire aux intérêts du mandant).
A défaut d’information, le vote exprimé devra être annulé ex post après la tenue de l’AG
Dans les sociétés par action (peu importe qu’elle soit cotée ou non), si une clause le
prévoit, les actionnaires peuvent participer aux AG par procédé de visioconférence ou
télécommunication sécurisée.
La loi vient d’autoriser si une clause le permet et à condition que cette société ne soit pas
cotée, de tenir ses AG exclusivement par visioconférence.
Avant il fallait que l’AG se tienne a minima physiquement mais ce n’est plus le cas depuis
ordonnance 4 mai 2017.
Dans la SAS (L227-9), les statuts déterminent librement les modes de convocation et de
consultation des associés ce la SAS
—> et ce, dès l’origine
Le droit de vote est une prérogative discrétionnaire, prérogative que l’associé exerce
librement selon ses convictions et son intérêt propre.
a) L’abus de majorité
Loi de la majorité vaut pour la tenue de toute AG, même en période de perturbation.
—> loi sacrée en droit des sociétés
Cependant, droit des sociétés a évoqué l’hypothèse de l’abus de majorité.
JP constante depuis.
Ce n’est pas le juge qui va dire que telle décision lui apparait contraire à l’intérêt de la
société.
Va se dire dans un 1er temps qu’il n’y a pas de rupture d’égalité avec l’affectation
systématique des bénéfices.
Et va observer par exemple que les majoritaires exercent des fonctions de direction
contrairement aux associés minoritaires qui sont exclus de ces fonctions de direction.
Puis va regarder ce que la société a fait de toutes ces réserves : thésaurisées ou investies
?
Juge observe que bénéfices thésaurisées —> constate qu’associés votent affectation
systématique pour augmenter leur rémunération.
b) L’abus de minorité
Minorité qui a fait abusivement obstacle à une résolution requérant une majorité qualifiée.
2 éléments :
2°) Dans un intérêt purement égoïste, sans prendre en compte l’intérêt social, mais
ce n’est pas vraiment l’égoïsme de la minorité qui va être stigmatisé.
Il est logique qu’elle soit égoïste, c’est son droit car elle n’exerce pas le pouvoir en AG
mais c’est plutôt l’excès de l’égoïsme (selon Michel Germain)
—> égoïsme qui est plus fort que nature car normalement il aurait dû se décliner devant
l’intérêt de la société d’adopter cette résolution.
Les tribunaux se sont résolus à allouer simplement des DI aux associés majoritaires
qui ont soufferts des comportements de la minorité ainsi qu’à la société.
—> CA Lyon, 20 décembre 1984.
Cependant, une des conditions de l’abus de minorité est que la résolution était
indispensable à la préservation de la vie sociale
—> les DI ne sont alors naturellement pas de nature à réparer intégralement les
dommages subis, surtout si la société s’est trouvée dissoute ou à dû déposer le bilan.
S’est aussi posé la question de savoir si d’autres sanctions pouvaient être allouées soit
à la majorité soit à la société elle-même.
Certains juges du fond se sont crus autoriser à appliquer le droit des biens en imaginant
une sanction originale : le jugement valant acte (jugement valant vente, jugement valant
adoption de la résolution).
Com, 14 janvier 1992, Vitama (revue droit des société mars 1992 note Le Nabasque) :
La Com a cassé un arrêt de la CA qui avait dit que seul des DI pouvaient réparer le
préjudice subi en conséquence d’un abus de minorité, et dit en attendu que hormis
l’allocation de Di il existe d’autres solutions permettant la prise en compte de
l’intérêt social.
Dans l’arrêt Vitama, la chambre commerciale n’en dit pas plus, elle n’en sait rien sinon
elles les auraient énoncées.
La chambre commerciale va faire son choix, un an plus tard dans un autre grand arrêt :
Com, 9 mars 1993, Flandin (revue droit des société n95 avec note) :
A l’époque M. Le Nabasque avait critiqué cet arrêt en le taxant d’arrêt hypocrite par
rapport à la sanction jugement valant acte car c’est une sanction qui parait exorbitante
mais la désignation du mandataire de justice pareillement, c’est juste plus soft en
apparence car si le mandataire est désigné par un juge c’est que le tribunal a
préalablement caractérisé l’abus de minoritaire donc c’est par excès d’égoïsme que la
minorité s’y était opposé donc il semblerait que le mandataire n’avait pas d’autres choix
que de voter en faveur de la résolution car elle était nécessaire à l’intérêt social et qu’elle
n’avait simplement pas été adopté dans l’intérêt personnel de la minorité.
Il va se retrouver avec les associés autour d’une table en disant que la minorité devrait
faire un effort pour adopter la résolution en tendant de faire adopter une résolution de
moyen terme.
Assez fréquemment, cette mission n’est pas une mission d’amiable composition mais il
parvient à ce que chacun mette de l’eau dans son vin et la majorité va proposer une
résolution un peu différente et la minorité acceptera de ne pas s’y opposer.
Au bout du bout, la désignation du mandataire de justice est une solution plus douce et
plus intelligente que le jugement valant acte.