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Droit des sociétés - Licence 3 – semestre 6

Licence 3 – semestre 6
Ana Constantinescu

Droit des sociétés


Prof. J. Couard

Connaitre l’approche objective et subjective du droit :


Objective :
Celsius – jus est ars boni et aequi
 Jus – vient de directum (direction) vers la justice – justitia. On peut envisager comme
ensemble de règles qui ont pour objectif la justice.
 Ars – artisan & artiste – le juriste trouve la finesse des règles pour qu’elles collent le
mieux possible à une situation et pour y faire justice (il faut aussi savoir être original)
 Bon – tjrs rapport avec ce qui est bon et mauvais //
 Aequi – juste, ce qui est juste c’est ce qui est équilibré - ! équilibre ne vaut pas égalité
Subjective :
St. Thomas d’Aquin XIIIème siècle – jus id est quod justum est (le droit est ce qui est juste)
 Justum est traduit en français par juste (comme aequi) = approche subjective, par rapport
au sujet.
 La finalité du droit c’est de rendre l’homme juste – le droit c’est à l’ajustement des
personnes ou de s’ajuster entre eux

 Il faut associer la dimension subjective et objective !

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Société & entreprise – quelle différence ?


La société c’est, d’une part, un contrat et de l’autre, une personne morale.

L’entreprise ce n’est pas une notion juridique – c’est une notion économique. Le droit connait
l’entreprise comme une activité économique organisée surtout en vue de la réalisation d’un
profit, même si cette dimension n’est pas toujours obligatoire puisque pas toutes les entreprises
réalisent de profit (association Sans but lucratif, etc.). En droit de travail c’est le lieu des
relations entre l’employeur et les salariés. En droit de la concurrence, l’entreprise c’est un acteur
économique sur un marché. En droit fiscal. En droit des entreprises en difficulté, en faillite.

Ce n’est pas forcément un contrat, ni une personne morale. Il y a des entreprises qui sont
individuelles. L’entrepreneur individuel est souvent un commerçant. Notion d’entreprise – plus
vaste que notion de société et commerçant.

Ne pas confondre commerçant et société ! commerçant = fait des actes de commerce en son nom
et pour son compte. La société ça peut être un commerçant, mais il y a aussi des sociétés civiles.
(On s’intéresse aux sociétés commerciales surtout).

Bref historique

Antiquité

Societas – du droit romain, n’est pas une personne morale mais un contrat qui unit plusieurs
personnes, en vue d’une activité économique, patrimoniale (droit des biens). Ce qui compte,
c’est qu’il y ait plusieurs personnes. Le droit romain ne différencie pas diverses catégories.

Moyen-Age

La société a été remplacée plutôt par le concept de corporation (syndicat et ordre professionnel)
c’est une sorte de fédération de tous ceux qui ont le même métier. Elle a ses propres règles et
coutumes, elle organise la formation des membres, l’installation de ceux-ci, (Organise le
compagnonnage – artisans extrêmement qualifiés.), leur financement et a aussi un rôle de caisse
de financement social. Beaucoup plus vaste que la société d’aujourd’hui, c’est vraiment l’idée
d’un syndicat professionnel.

Forme moderne de la société – sous l’ancien régime XVème et XVIII

Société en commandite – première forme juridique ou il y a une idée de partager les bénéfices en
menant une activité économique, avec deux catégories d’associés – les commandités et les
commanditaires. L’associé commandité, c’est le gérant de l’affaire, celui qui mène l’activité au
quotidien. L’associé commanditaire c’est celui qui apporte les fonds, le capital. Le meilleur

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exemple c’est le contrat d’aventure maritime – ex C. Colomb – une personne qui veut partir pour
découvrir une nouvelle route économique qui trouve une personne qui est prête à financer cette
aventure. S’il y a un bénéfice, il est partagé par moitié entre les deux. Si l’aventure échoue, le
commanditaire a perdu son investissement et le commandité a perdu son investissement mais il
ne doit rien au commanditaire, par contre, le commandité doit toutes les dettes de l’entreprise. La
responsabilité du commanditaire est limitée à son apport tandis que la responsabilité du
commandité est illimitée. C’est donc un contrat déséquilibré. Cette société existe toujours dans
le Code de commerce 1807.

Définit comme contrat dans le code civil, pas dans le code de comm. Il y a des sociétés qui sont
civiles et certaines commerciales. Le code civil s’occupait du contrat de société comme ?

La révolution française est née dans des associations – dès que les révolutionnaires ont pris le
pouvoir, ils ont supprimé les clubs. C’est la bourgeoisie qui veut s’emparer des richesses de la
noblesse – c’est une révolution de commerçants. Ils veulent pouvoir faire des affaires. C’est pour
ça qu’on supprime les corporations et qu’on instaure la liberté de commerce. On maintient la
société en commandite, mais pendant les 2/3 du 19 e s, toute création de société est soumise à
l’autorisation du gouvernement. L’état veut contrôler que la société n’est pas à des fins
politiques, renverser l’état, atteindre l’ordre politique etc. (association d’utilité publique et
congrégations religieuses – auj. nécessaire approbation gouvernement)

L’économie française se développe beaucoup – Napoléon III décide de libéraliser – 1867 la


société anonyme sur un modèle anglais, qui n’a pas besoin de l’autorisation du gouvernement
pour exister.

Loi 1er juillet 1901 –– sur la liberté d’association, c’est aussi la liberté de créer des sociétés, de se
grouper, de créer des syndicats

1925 – crée la SARL, d’inspiration allemande.

Loi du 24 juillet 1966 – retransforme le droit des sociétés – compiler plusieurs sortes de sociétés
qui étaient nées de la pratique ou de la volonté du législateur –1966 qui constitue auj. l’essentiel
du droit positif. Cette loi est auj. contenue dans le livre 2 du code de commerce

Fin XXème siècle – le code du commerce s’est progressivement vide de sa substance. Il n’avait
pas anticipé la révolution industrielle. Le droit de 1807 c’est celui de ??

Le législateur décide de fondre l’ensemble des lois et de revoir le code de comm – 18 septembre
2000 qui fait un nouveau code de commerce qui est organisé en 9 livres. Des 2001 le code de
2000 va être reformé puis il connaitra diverses autres modifications. Il y a actuellement un projet
de loi en discussion au parlement projet de loi PACTE, pour la confiance dans l’économie qui

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modifie quelques dispositions du droit des sociétés. Parmi les modifications, il est possible que
soit modifiée la définition même de la société a l’art ?? du Code civil.

Art 1832 C. civ. précise que « la société est instituée par deux ou plusieurs personnes qui
conviennent par un contrat d’affecter à une entreprise commune des biens ou leur industrie en
vue de partager le bénéfice ou de profiter de l’économie qui pourra en résulter »

Cette définition n’est pas la définition d’origine du code de 1804, elle date de 1985. En 1804, le c
de société était un contrat spécial. Ces contrats ont tous le même début de définition « (…) est le
contrat par lequel deux ou plusieurs pers … ». Ultérieurement, a été mise en avant l’institution
car la société est un contrat et une institution. Dans le c de société il y a des dispositions qui ne
sont pas négociables. P. ex il faut partager les bénéfices.

La société est instituée par 2 ou + personnes – pour avoir société il faut + d’une personne. EURL
(1985) et les SASU (société par actions simplifiées unipersonnelle – 1999) font exception. Selon
la catégorie, le n d’associés peut être limité. Dans les sociétés anonymes le n n’est pas limité.
Personnes – physiques et morales – il y a des sociétés uniquement composées de pers morales
(groupes de sociétés). Le c de société est exprimé à travers des statuts. Celui-ci doit organiser
l’affectation. C’est un contrat qui organise une activité économique, une entreprise commune.

 Affecter des biens ou leur industrie :


 Des biens – de l’argent, du capital, du numéraire soit un apport en nature (locaux,
voitures etc.)
 L’industrie – apport en industrie au sens ancien du terme = du savoir-faire – des
connaissances, compétences, du travail etc., qqch d’immatériel.
 En vue de (…) double finalité :
 Partager les bénéfices / une économie (permettre à ses membres de e pas faire de
dépenses, p. ex une société qui va faire des achats en commun crée par plusieurs
magasins dans le seul but de négocier des prix en commun
C’est ici que le projet de loi peut modifier. Il s’agit de partager les bénéfices financiers
(pécuniaires). Dans un rapport qui a précédé le projet de loi, il a été mis en avant qu’une
société n’est pas faite que pour réaliser et partager bénéficies financiers mais aussi pour
réaliser et partager des bénéfices sociaux, humains. CAD, des bien faits. Les sociétés sont
ici pour faire avancer la société

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Section III : Eléments directeurs – les grands principes du droit des sociétés

I. La confiance

Il n’y a pas de rencontre des volontés s’il n’y a pas confiance. Elle se concrétise de trois façons :

1. Le sentiment de vouloir se mettre en société, de vouloir s’associer affectio societatis.


2. La participation aux décisions collectives
3. La mésentente

1. Affectio societatis : le sentiment de s’associer

En principe cet élément est nécessaire pour qu’existe le c de société. Il faut que dans le contrat et
dans la pratique de celui-ci les associés collaborent de façon effective à l’exploitation dans un
intérêt commun et sur un pied d’égalité. Ça veut dire que, quand un associe à tous les pouvoirs
les autres n’en ont aucun, il n’y a pas d affectio societatis. Quand un associe à tous les bénéfices
et les autres aucuns, il n’y a pas d affectio societatis. Quand un associe prend les décisions
seules, et que les autres ne votent pas, il n’y a pas d affectio societatis. Autrement dit, la société
est une véritable communauté. Le droit des sociétés fonctionne exactement comme le droit
canonique des communautés religieuses. Le mode de décision des monastères a directement
inspiré le mode de décision des assemblées générales.

C’est donc la collégialité qui prédomine. Chaque fois qu’elle disparait contre l’avis des associes
il n’y a plus d’affectio societatis. L’absence d’affectio societatis peut conduire à la disparition de
la société voire à la nullité de celle-ci.

A l’inverse, l’existence d’un affectio societatis suffit à faire naitre le contrat de société alors
même qu’il n’y a pas de contrat écrit, pas de consentement express. Ex : il arrive que les
tribunaux qualifient de contrat de société une union entre concubins qui ont décidé de mettre en
commun leurs biens en vue de réaliser des économies.

2. La participation aux décisions collectives

Cette participation se fait normalement par un droit de vote. Normalement, aucun actionnaire ne
peut être prive du droit de vote. Parfois ils peuvent renoncer à leur droit de vote, a une condition,
que ce renoncement soit compense par un autre avantage, généralement par une augmentation

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des bénéfices à leur profit. Inversement, certains peuvent renoncer au bénéfices pour obtenir un
double droit de vote. Tout dépend de l’intérêt poursuivi.

C’est un droit non négociable – la loi oblige à ce qu’il y ait au moins une assemblée générale par
an.

3. La mésentente

Art. 1844-7 prévoit les cas où la société prend fin. Il y a 8 cas. 5 prévoit que la société prend fin
en cas de mésentente constatée par le tribunal. Il faut une mésentente qui paralyse le
fonctionnement de la société. La mésentente est tellement grave que la société devient ingérable.
La société n’est plus seulement la propriété des associés, mais c’est aussi une personne morale
qui a des engagements envers d’autres personnes.

II. La morale

La société doit avoir un objet licite et il faut qu’il y ait une participation aux bénéfices et aux
pertes et enfin rechercher l’intérêt social.

1. Un objet licite

L’article 1128 C.C.I précise que tout contrat doit avoir un objet licite. Vaut aussi pour la société
dans le sens ou la société doit avoir une activité qui ne soit pas contraire à la loi, à l’ordre
publique. (Sante sécurité tranquillité – constituent l’ordre public). Si l’activité est illicite, le
contrat est nul.

2. La participation aux bénéfices et aux pertes

Art 1832 al 3 – les associer s’engagent à contribuer aux pertes. Toute société n’est pas destinée à
réussir. De la même façon, les dettes doivent également être partagées.

Première précision : s’il n’y a ni bénéfice ni perte, il n’y a rien à partager. C’est une société à
l’équilibre.

Deuxième précision : certains avaient créé des contrats en marge du c de société (pactes
d’actionnaires) dans lesquels certains associes s’engageaient à renverser des bénéfices a d’autres
et donc à ne prendre à leur charge que les pertes. C’est ce qu’on appelle une clause léonine (vient
de lion – prendre la part du lion). Se crée donc un déséquilibre ce qui va à l’encontre du contrat
de société. Ces clauses sont réputées non écrites et non applicables au c de société.
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Parfois certains associes vont voir leur contribution aux pertes réduite. Notamment dans le cas
des socs a esp limitée, la participation aux pertes est réduite simplement à l’apport en capital.

3. La recherche de l’intérêt social

C’est finalement l’intérêt de la société en tant que personne morale, or, cet intérêt social,
normalement représente l’intérêt de l’ensemble des associés, c’est leur intérêt commun. Il faut
donc que chaque associe se préoccupe de l’intérêt commun. Parfois, l’intérêt commun est
contraire à l’intérêt particulier d’un associe. Du point de vue du droit des sociétés, il doit
privilégier l’intérêt commun ce qui revient à dire que l’intérêt social emporte pour les associes
l’obligation de s’abstenir de tout acte qui porterait atteinte à l’objet ou à l’activité de la société.
Ceci a des conséquences juridiques qui conduisent à sanctionner l’abus de certains droits
sociaux. La jurisprudence a créé un régime des abus de majorité et de minorité. (P ex nous
créons une société mais au bout d’un moment, certains trouvent que qqn a trop de pouvoir ;
comme on ne peut pas la virer de la société, on va à côté de cette société en créer une autre qui a
la même activité ; elle a donc un seul but, faire tomber la première société pour pouvoir seul
reprendre l’activité – abus de majorité) la jurisprudence dit que l’abus de majorité doit être
sanctionne – par la nullité des décisions qui sont prises. Ils n’ont pas le droit de concurrencer leur
propre société.

Engagent la responsabilité chaque fois qu’ils portent atteinte à l’intérêt social – plutôt une
responsabilité politique c’est-à-dire une responsabilité au regard du vote de l’assemblée générale.
Ce mécanisme démocratique de l’as gens peut conduire à écarter tout dirigeant dont le
comportement serait contraire à l’intérêt de la société.

Action ut singuli – un associé peut, seul agir en justice pour défendre l’intérêt de la société car
souvent les dirigeants qui portent atteinte à l’intérêt de la société sont ceux qui ont pouvoir de
convoquer l’as gens ou agir en nom de la société. Si un dirigeant porte atteinte, il ne va pas « s
auto sanctionner », il ne va pas lancer une action du soc contre lui-même. Lorsque le dirigeant
porte atteinte, les associes sont démunis. Exceptionnellement, la loi a permis qu’un associe
minoritaire puisse agir au nom de la société. Il peut p ex demander réparation, dommages
intérêts, mais s’il les obtient ils seront versés à la société. Il peut demander la révocation du
dirigeant par le juge, mais il n’a aucun pouvoir de gestion de la société, il ne peut qu’agir devant
le tribunal.

III. L’exigence d’apports

La société est constituée par des apports (1832 Cive) on distingue trois formes d’apport :
numéraire, en nature et en industrie.

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1. L’apport en numéraire

Il s’agit d’un apport en argent. C’est la principale forme d’apport. Celui-ci donne lieu, en
contrepartie a un droit de propriété sur le capital de la société. Il est donc divisé en parts qui
représentent une somme d’argent donnée par l’apporteur en capital.

En principe, la valeur des parts correspond à la somme en argent donnée. Cette valeur est la
même pour tous les apporteurs. Donc, il n’y a pas une valeur de parts différente par apporteur. La
plupart du temps la loi permet que la valeur des parts soit étalée dans le temps (règle de Pr est
que le capital doit être intégralement libère au moment de la souscription – l’apporteur devait
tout de suite donner tout l’argent qu’ il comptait apporter – il faut avoir de l’argent – ils ne l’ont
pas forcément ; c’est pourquoi le législateur, pour faciliter la création des sociétés, a décider que
le capital pouvait être libère pour une fraction au moment de la souscription et pour le reste
pendant les 5 ans qui suivent. Autrement dit, l’apport peut se faire par cinquième.

Le bénéfice peut à son tour être apporte en numéraire dans le capital (quand tout va bien)

Le problème de la valeur exacte des parts :

Au moment de la création de la société, la valeur des parts est fixée de manière arbitraire. Cette
valeur dépend surtout de la somme que les associes sont prêts à apporter. Cependant elle ne
correspond pas nécessairement à la valeur comptable de la société, notamment à partir du
moment où l’activité a démarré. En effet, si on fixe la valeur de départ à 100 pour une part,
l’activité démarre et a l’an n+1 et la valeur vaut tjrs 100. Si l’activité a été positive, l’actif
comptable va passer de 100 à 120. Si l’activité n’a pas fonctionné elle va être de 80 (dense + que
ce que J’ai apporté). A l’exercice comptable n+2, tjrs

2. L’apport en nature

Art. 1843-3 C.C.I. l’associé va apporter des biens, mobiliers ou immobiliers. Il peut même
apporter des meubles immatériels paix un brevet, une marque. La question qui se pose est celle
de l’évaluation : comment évaluer la part de celui qui apporte en nature. La loi précise que cet
apport doit être évalue par un professionnel appelle « le commissaire aux apports »,
généralement un expert-comptable qui va faire une évaluation comptable du bien en fonction de
sa valeur. On lui apporte un nombre de parts équivalent en numéraire.

La particularité de l’apport en nature c’est de savoir si l’associe qui quitte la société a le droit de
reprendre son apport. Tout dépend des dispositions des statuts. Normalement, l’apporteur a un
droit de reprise. Il a donc le droit de récupérer le bien qu’il a apporté. Evidemment, si le bien
existe toujours et dépend aussi à la valeur du bien par rapport aux parts. Si sa valeur est

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inférieure, l’associé est libre de choisir de l’argent. Inversement, si la valeur comptable du bien
apporté est supérieur à la valeur des parts, il peut récupérer le bien en nature

Situation endettement de la société – les parts ne valent plus rien, par contre le bien a encore une
valeur.

Deuxième hypothèse : le bien et la société ont pris de la valeur, mais le bien a pris plus de valeur
que les parts (généralement les immeubles).

3. Les apports en industrie

C’est l’apport d’un savoir-faire, d’une compétence, d’un réseau. Il n’apporte rien matériellement.
Il apporte seulement une valeur qui est en lui-même.

La première question c’est celle de l’évaluation de cet apport – comment déterminer la valeur
d’un réseau de compétence. Ça peut être déterminant ou secondaire. La loi pose une règle : à
défaut d’évaluation par des parties, l’apport en industrie équivaut à la plus faible des parts en
capital. CAD que si rien n’est prévu, on donne à l’apporteur en industrie seulement une part. tout
dépend de la négociation statutaire.

Deuxième problème – que ce passe-t-il en cas de départ. Il faut payer à l’apporteur la valeur de
sa part. seulement on ne peut pas évaluer la valeur réelle d’une compétence. Là aussi, devra être
évaluée la part par rapport à la valeur comptable de la seule part de capital qu’il doit avoir.

IV. L’exigence de publicité

La société est un contrat qui répond à un certain formalisme car les rapports entre les co-
contractants sont parfois complexes et également parce que ce contrat va faire naitre une société
qui va avoir elle-même des rap contractuels avec des tiers (partenaires économiques : salaries,
fournisseurs, clients etc.) donc il faut au maximum avoir la certitude de l’existence de ce contrat,
d ou l’exigence de publicité qui passe par 3 aspects de publicité : un c écrit, son immatriculation
et la reprise des actes qui concerne une période intermédiaire ou le contrat existe mais ou la
société n’est pas encore immatriculée. Il y a un contrat mais il n’y a pas encore de personne
morale. Cette société va agir par l’intermédiaire de ses membres, passer des contrats par leur

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intermédiaire. La q est de savoir qui va assumer ces contrats – les associés à titre personnel ou la
société.

1. Un écrit

1835 C.civ : les statuts doivent être établis par écrit. Mentions à faire figurer dans les statuts : il
détermine les apports de chaque associé mais aussi la forme de la société, son objet, l’appellation
(dénomination sociale), le siège social (toute soc qui a son siège sur le territoire français elle est
soumise à la loi française), le capital global (social), la durée (art. 1838 précise que la durée de la
société ne peut pas excéder 99 ans), les modalités de fonctionnement de la société (c’est-à-dire
son mode de gouvernement « la gouvernance »).

Ces statuts peuvent aussi prévoir qu’ils seront modifiés. Il faut qu’ils prévoient eux-mêmes les
conditions de la modification. Le C. civ. indique que si les statuts ne prévoient rien, c’est la règle
de l’unanimité qui s’applique. Art. 1836 al 2 : Les engagements d’un associe ne peuvent être
augmentes sans le consentement de celui-ci. Le contrat peut être modifie, mais chaque fois que la
modification augmente des engagements il faudra forcement l’unanimité. Passer d’une
responsabilité limitée a une responsabilité illimitée c’est une augmentation de l’engagement.

2. L’exigence d’immatriculation

Cette exigence est évoquée à l’art. 1842 C.civ. l’immatriculation se réalise par une formalité
accomplie au registre du commerce et des sociétés (RCS). C’est un registre tenu par le greffe du
tribunal de commerce. En principe c’est le dirigeant qui va déposer une copie du statut en
plusieurs exemplaires. Cette immatriculation donne lieu à la délivrance d’un numéro appelle
SIREN (system info registre entreprises) / SIRET généralement pour les succursales ou les
associations, généralement donné par l’INSEE (instit nat de la statistique et des études
économiques). Ce numéro marque la naissance de la personne morale, l’immatriculation confère
à la société la personnalité morale (art 1842 cciv). C’est à partir de ce moment qu’elle devient
autonome, une institution.

Ce n’est pas une obligation, c’est une liberté. Une société non immatriculée reste une société de
fait donc elle aura généralement tous les inconvénients du droit des sociétés sans en avoir les
avantages.

Son autre effet est de créer l’opposabilité aux tiers. Elle informe les tiers de l’existence de la
société en tant que personne morale. Cela signifie que les actes passés par les associés seront
désormais réputés accomplis au nom de et pour le compte de la société. La société fait écran
entre ses membres et les tiers.

3. La reprise des actes de la société en formation

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Art. 1843 C.civ. précise que les pers qui ont agi au nom d’une soc (…) sont tenus des actes ainsi
accomplis. La société peut reprendre les engagements souscrits. Il faut lister tous les contrats
passés pour les mettre en annexe au statut. La reprise des actes va renverser la présomption, les
actes seront réputés à avoir toujours été passés par la société

V. L’exigence d’adaptation

Le droit des sociétés est marqué par une certaine mobilité de la structure sociale. Les sociétés
sont en évolution, peuvent se multiplier ou fusionner. Le droit des sociétés est donc marqué par
leur changement. Elles peuvent changer de forme (transformation) (! une association ne peut pas
devenir une société, mais une société peut devenir une association ; une SARL peut devenir une
SA, une SA peut devenir une SARL) il y a aussi parfois des fusions de personnes morales, car
certaines achètent le capital d’autres personnes morales. Parfois la société peut être écourtée ;
elle peut changer d’objet

Conséquence de la novation c’est la nullité, la disparition du contrat, ce n’est pas le même. On


peut changer les parties sans qu’il y ait de novation. Parfois la pers morale continue d’exister
mais avec un objet différent, avec des membres différents – il y a une forme de souplesse qui
existe dans le droit des sociétés, qu’on ne retrouve pas dans le régime général du droit des
obligations.

Section IV – les sociétés atypiques

Certaines n’ont pas la personnalité morale puis d’autres sont d’un genre particulier – les
groupements d’intérêts économiques – qui sont des personnes morales spécifiques.

A. Les sociétés dépourvues de personnalité morale

Il y a deux catégories dépourvues de pers mor : les sociétés en participation et les sociétés crées
de fait.

1. La société en participation

Elle est évoquée aux art. 1871 et s. du code civ. il s’agit de sociétés dont les associés n’ont pas
voulu qu’elles soient immatriculées, ils ont expressément refusé l’immatriculation. Les tiers ne

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sont pas informes de son existence. C’est une sorte « société secrète » qui existe en tant que
contrat, mais pas connue de l’extérieur.

L’intérêt c’est souvent justement de ne pas apparaitre aux yeux des tiers. Dans ce type de soc,
chaque associé contracte en son nom personnel et donc chaque associé est seul à être engagé
envers les tiers. Le résultat c’est que vis-à-vis des tiers, chaque associe reste le seul propriétaire
des biens qu’il a apporté. Par conséquence, elle entraine l’existence d’un régime d’indivision
entre les membres, puisqu’elle n’a pas la pers morale. Tous les membres deviennent propriétaires
indivis du patrimoine de la société. Souvent, la règle de fonctionnement sera celle de
l’unanimité. De la même façon, la société peut prendre fin à tout moment, sur la simple
notification d’un des membres, CAD par un simple courriel recommandé par un des membres.

C’est donc une formule souple, c’est généralement une société qui cherche à se dissimuler, à ne
pas apparaitre au grand jour.

L’art 1873 précise que ces sociétés ont des dispositions qui sont également applicables aux
sociétés crées de fait.

2. La société créée de fait

Art. 1873 C.civ. : c’est une société dont l’existence ne résulte pas d’un contrat mais d’un
comportement de personnes que l’on va, de fait, considérer comme associés. P ex le fils qui vient
travailler avec son père ou l’épouse qui va travailler avec son mari, des amis entre eux etc., mais
avec, quand même les éléments caractéristiques de la société, un sentiment de travailler
ensemble, une volonté de partager les bénéfices et les pertes, un apport (souvent en industrie). Il
n’y a pas les éléments formels, mais il y a les éléments de fond.

B. Le groupement d’intérêt économique (GIE)

1. Constitution

Il a la particularité d’être compose uniquement de personnes morales. C’est un groupement a


vocation uniquement économique, il est d’ailleurs régi non pas par le C. civ. mais par le code de
commerce, aux art L251-1 et s. Le GIE a pour but de faciliter ou de développer l’activité
économique de ses membres, notamment d’améliorer leur résultat. Il ne réalise pas pour lui-
même de bénéfices, mais il permet à ses membres d’en réaliser un. Autrement dit, il ne peut être
que l’auxiliaire de ses membres, sans avoir d’activité propre, mais qu’une activité annexe à celle
de ses membres, c’est un prolongement de leur activité. Ex : le GIE carte bleue – qui rassemble

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toutes les banques et qui a pour mission de permettre la fabrication et la diffusion des cartes
bancaires.

Ces GIE sont nécessairement des personnes à vocation de forme commerciale, même si elles
peuvent avoir un objet d’activité civile ou commerciale, mais il faut que ce soit toujours une
activité économique. A partir de là il doit être composé d’au moins deux membres et il peut
même avoir l’un de ses membres en dehors du territoire français, il est donc possible de créer des
groupements européens d’intérêt économique GEIE qui ont pour seule exigence d’avoir au
moins un membre dans un autre état de l’UE.

Ce GEIE doit avoir un capital minimum de 1 euro, mais en contrepartie, les membres du GEIE
sont tenus aux dettes indéfiniment et solidairement, ils sont responsables du passif sur leur
patrimoine propre.

Le GIE peut avoir une personnalité morale, ce qui signifie que ces statuts doivent être écrits pour
qu’ils soient reconnus.

2. Fonctionnement

Il est composé d’associés que l’on appelle des administrateurs – personnes physiques ou morales.
Le GIE fonctionne sur les règles classiques du droit des sociétés – règle de la majorité, simple ou
qualifiée, à défaut de règle c’est la règle de l’unanimité qui s’applique.

Le GIE peut accepter des nouveaux membres en cours d’existence, les membres qui veulent
partir ont un droit de retrait, s’il y a des bénéfices, ils sont répartis entre les membres s’il y a des
pertes, elles sont aussi réparties.

Enfin, le GIE est soumis à des contrôles, le contrôle de gestion, qui est généralement assuré par
des contrôleurs désignés parmi les associés ; il y a aussi un contrôle des comptes qui est opéré
par un commissaire aux comptes (expert-comptable) – doit se faire tous les ans.

3. Disparition

Le GIE peut disparaitre purement et simplement (dissous), par l’arrivée du terme, par la
réalisation de son objet, l’extinction de son objet, dissolution judiciaire, notamment pour de
justes motifs ou par une liquidation à cause de l’endettement.

Le GIE peut aussi disparaitre en se transformant notamment la loi prévoit qu’il peut librement se
transformer en société en nom collectif (SNC), parce que dans la SNC les associés sont
indéfiniment et solidairement responsables des pertes. En revanche, si les associés du GIE
veulent changer de forme sociale, sans que ce soit une SNC, ils sont obligés de dissoudre le GIE
pour recréer une autre personne.

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Titre I – Les sociétés de personnes

= la place des associes est plus importante que dans les autres sociétés
Elles concernent essentiellement 3 types de soc :
1. La SNC
2. La SCS (soc en commandite simple)
3. La SARL

Sous-titre I – La société en nom collectif (SNC)

Elle a toujours existé, mais elle n’a été formalisée dans la loi qu’en 1966, avec la loi du 24 juillet.
C’est le modèle de la société de personnes, dans le sens où elle est marquée par un très fort
intuitu personae. C’est vraiment la place de l’individu qui compte. La personnalité des associes
est déterminante dans la société. Par conséquent, il sera très difficile de remplacer un associe par
un autre.

Elle est aujourd’hui régie par les art L221-1 et s. du Code de commerce. On a environ 17 art sur
ce type de société, et une dizaine d’articles par décret (R221-1 et s.). La SNC laisse une assez
grande marge contractuelle aux parties pour organiser les statuts.

Cette SNC concerne 2 catégories de personnes :

 Des pers physiques, qui désirent à la fois être en société et être assez indépendantes dans
l’exercice de leur activité (surtout pour faire des économies en partageant des locaux, des
matériels etc.). Souvent, ils sont des sociétés entre amis ou des sociétés familiales (entre
pers qui se connaissent bien).
 Des pers morales, qui choisissent la SNC comme société-mère. Il y a aussi une forme
d’intuitu personae parce que sont seules les filiales qui sont associées. La soc-mère en
SNC présente un avantage – ses associes sont indéfiniment responsables des dettes de la
SNC => la société-mère SNC gagne en solvabilité vis-à-vis des créanciers. Pour les
créanciers de la soc-mère c’est un système assez rassurant.

Chapitre I – La constitution de la SNC

1) Les associés

La SNC doit avoir au moins 2 associés => il n’existe pas de SNC avec un seul associe. Il n’y a
pas de forme unipersonnelle de la SNC.

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Ils peuvent être des pers physiques ou des pers morales. Mais ce qui est important dans la SNC
(art L221-1 C commerce) => les associes en NC ont tous la qualité de commerçant => pour
s’associer en SNC, ils doivent non seulement disposer de la capacité civile, mais aussi de la
capacité commerciale

Ex : Ils ne doivent pas être frappes d’une incompatibilité, d’une interdiction – par ex une
interdiction de gérer qu’ils ont déjà fait faillite. La capacité commerciale est un peu plus réduite
que la capacité civile.

Les mineurs ne peuvent pas former une SNC.

2) Les apports

Toute soc est constituée par des apports en numéraire, en nature ou en industrie. La SNC
n’échappe pas à la règle => les 3 formes d’apports peuvent être réalisés dans la SNC.

Il n’y a pas de capital requis pour créer une SNC. Il faut un capital minimum d’un euro. La loi ne
dit rien à ce sujet. On peut constituer une SNC sans argent, même si en démarrant l’activité il
faut un actif du point de vue économique.

3) Les statuts

L’art L210-2 C commerce donne des indications sur la constitution des sociétés commerciales,
indications qui sont valables pour toutes les sociétés commerciales, y compris la SNC. Les
statuts doivent préciser :
- la forme de la société
- la durée
- la dénomination sociale – particularité = l’art L221-2 C commerce précise que le nom de
la SNC peut incorporer le nom d’un ou plusieurs associés (pas une obligation, mais une
possibilité). Ce nom doit être suivi ou précédé du terme SNC ou alors société en nom collectif.
Les associes sont indéfiniment tenus au dette (solidairement) => mettre leur nom dans la société
est une manière de rassurer le créancier de son droit non seulement d’être paye dans la société,
mais de son droit de demande ce payement à n’importe quel associe dans le cas où la SNC n’a
pas d’actif suffisant.
- l’adresse du siège social
- l’objet social (l’activité de la société)
- le montant du capital social (s’il y a un capital)

Il n’y a pas d’autre mentions obligatoires, tout le reste est facultatif.

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Conséquences : comme il n’y a pas de capital oblige, la forme de la SNC ne peut pas être adaptée
à certaines activités.

Ex : les activités d’assurance ou de banques, qui nécessitent un capital min de plusieurs centaines
de milliers d’euros ou de millions d’euros, pour garantir au client un minimum de solvabilité.
Ces activités-là ne peuvent pas être organisées en NC.

Le contrat peut être librement imagine par les parties.

Chapitre II – Le fonctionnement de la SNC

1. Les différents organes de la SNC (les organes de direction)

Les dirigeants de la SNC s’appellent des gérants. Ces gérants partagent le pouvoir dans la société
avec les associes, sachant que les gérants peuvent être des associes.

A. Le gérant de la SNC

a) La désignation et la révocation du gérant

L’art L221-3 C commerce dispose que tous les associés sont gérants, SAUF clause contraire des
statuts. Les gérants prennent les décisions et agissent à l’unanimité sous la forme d’un collège –
le Collège de gérants/le Conseil de gérance. C’est la marque de la forme intuitu personae de la
SNC.

On peut y avoir qu’un gérant parmi les associes. L’art L221-3 prévoit aussi que la gérance peut
être confiée à un tiers, qui n’est pas associe. Dans ce cas-là, le gérant non-associe aux mêmes
pouvoirs qu’un gérant associe.

L’art prévoit également que le gérant peut être indifféremment une pers physique ou une pers
morale. Si le gérant est une pers morale, il doit lui-même designer une pers physique. Sinon, on
considère que le dirigeant-pers physique du gérant-pers morale de la SNC est aussi celui qui est
désigné pour diriger la SNC. Ça c’est souvent l’hypothèse des groupes des sociétés.

Les gérants de la SNC, contrairement aux autres soc (notamment SA), ne sont pas soumis à une
règle du non-cumul. Par conséquent, une pers peut être gérant d’un nombre illimité de SNC =>
on peut cumuler indéfiniment les mandats de gestion des SNC.

Le gérant est soit désigné par des statuts, soit élu en Assemblée générale (AG). S’il est désigné
par les statuts, c’est une garantie de sécurité juridique, p.q. généralement les règles de
modifications des statuts sont décidées à l’unanimité (sauf clause contraire). S’ils sont élus, il
faut la majorité simple (50% + 1).

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La cessation des fonctions du gérant (la révocation du gérant)


Le gérant peut :
- Etre révoqué
- Démissionner
- Décéder
- Etre frappe d’incapacité
- Etre frappe d’une interdiction de gérer

La démission ne dépend que de la volonté du gérant, sachant que, s’il est aussi associé, on se
pose la Q s’il peut rester associe. Tout dépend des statuts, car rien n’est prévu par rapport aux
gérants.

o Si les statuts prévoient que tous les associés sont gérants => C=celui qui n’est plus gérant
est tenu de quitter la société.

O Si les statuts prévoient que tous les associent ne sont pas gérants => la démission du
poste de gérant n’entraine pas l’oblige de quitter le soc. Le gérant démissionnaire peut rester en
société.

L’incapacité/l’interdiction de gérer ne supprime pas la qualité d’associe.

La révocation – art L221-12 C commerce. Normalement, les conditions de la révocation doivent


être le même que les conditions de la désignation du gérant. Lorsque les gérant est nommé à
l’unanimité, il doit être révoqué à l’unanimité. Lorsqu’il est nommé à la majorité, il doit être
révoqué à la majorité. Particularité – lorsque le gérant a été associe, la loi prévoit que sa
révocation à l’unanimité entraine la dissolution de la société. Pourquoi ? – parce que c’est le
signe qu’il n’y a plus l’affectio societatis. La société doit donc être d’issue. Mais les associes
peuvent décider de ne pas dissoudre la société, malgré tout, mais il faut aussi que ce refus de la
dissolution soit pris à l’unanimité (on peut donc renoncer à la dissolution, à la condition que ce
soit à l’unanimité).

Chaque fois qu’un associe gérant est révoqué, il dispose d’un droit de retrait de la société. Donc
en tout hypothèse, il peut toujours vendre ses parts. Soit il les vend aux autres associent, s’il
décide de partir, soit les parts sont vendus directement à la société, et ensuite les parts sont
supprimés (=> une réduction de capital). La vente/la cession des parts a un tiers, a une pers
extérieure à la SNC, est interdite, en raison de l’intuitu personae. Mais là-aussi il peut y à voir
des dispositions inverses dans les statuts, mais toujours avec au moins une clause d’agrément =
le nouvel associe (le bénéficiaire de la cession, celui qui acheté les parts) doit toujours être agrée
par les autres associent (c’est une garantie de l’intuitu personae).

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La loi précise que la révocation peut être décidée sans juste motif, elle ne doit pas être motivée.
Mais si elle n’est pas motivée, le gérant révoqué peut demander des DI. La révocation sans juste
motive est possible, mais elle est potentiellement fautive.

La possibilité pour un associe de demander en justice la révocation du gérant = pas prévue par la
loi. A défaut d’une telle possibilité, il y aurait des cas ou la révocation serait impossible.

Ex : une SNC avec 2 associés, dont les parts sont égales (50% chacun). L’un d’entre eux est
gérant et le statut prévoit qu’il faut unanimité pour révoquer le gérant. L’associe qui ne pas
gérant peut demander en justice la révocation de l’autre de ses fonctions de gérant. MAIS la
révocation judiciaire doit toujours être motivée, il faut toujours un juste motif pour la révocation
judiciaire.

b) Les pouvoirs du gérant

Ces pouvoirs sont organisés aux art L221-4 (les pouvoirs du gérant par rapport aux associes) et 5
(les pouvoirs du gérant par rapport aux tiers) du C commerce.

 Les pouvoirs du gérant ont l’égard des associes (L221-4)

Il faut regarder les statuts pour les déterminer.

- Les statuts peuvent par ex prévoir que le gérant peut conclure librement toute forme
d’acte de gestion courant de la société.

- Les statuts peuvent aussi plafonner les pouvoirs du gérant a un certain montant. – ex : le
gérant peut faire toute acte jusqu’à 1000 euros.

- Les statuts peuvent prévoir des interdictions – ex : interdictions de vente des biens
immobiliers.

Q : Que se passe-t-il si le statut ne prévoit rien ?

A : L’art L221-4 précise à titre supplétif que le gérant peut faire tout forme d’acte de gestion,
MAIS uniquement de gestion, dans l’intérêt de la société. Le problème c’est que la loi ne définit
pas ce que se sont ces actes de gestion.

Q : Par acte de gestion on entend des actes de disposition ?

A : La loi ne dit rien. Traditionnellement, la jurisprudence considère que le gérant peut faire des
actes de disposition de faible valeur, donc surtout des actes de dispo mobilières. Ex : il peut
vendre/acheter une machine, mais il ne peut pas vendre un immeuble. Les actes de dispo
importants sont prise à l’AG, par les associes.
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Q : Que se passe si le gérant outrepasse ses fonctions ?

A : L’acte est nul pour les associes (qu’on nous somme sur le terrain des relations gérant-
associes). En revanche, l’acte n’est pas nul par rapport aux tiers. La SNC, par rapport aux tiers,
est tenue par les actes du gérant, mais à l’interne ensuite, la société peut se retourner contre le
gérant, elle peut considérer que le gérant devra assumer ses actes, notamment les assumer
financièrement.

Ex : un gérant qui a un plafond d’action de 1000 euros. Il achète une machine de 2000 euros.
Normalement il n’a pas le droit de l’acheter. Il vend la machine pour un tiers acquéreur. L’acte
est valable pour le tiers, le tiers va devenir le propriétaire de la machine, le contrat est valable.
Mais à l’intérieur de la soc l’acte n’est pas valable => on va demander au gérant de remplacer la
machine vendue a ses propres frais.

 Les pouvoirs du gérant ont l’égard des tiers

Le gérant peut valablement agir dans la limite de l’objet social. Il engage la société vis-à-vis des
tiers uniquement dans le cadre de l’objet social.

Si le gérant agit en dehors de l’objet social, normalement la société n’est pas engagée, donc elle
ne doit rien aux tiers. C’est une règle particulière des SNC, p.q. habituellement, la société est
toujours engagée par rapport aux tiers.

Ça suppose une contrainte pour le tiers – qu’ils soient informes de l’objet social de la SNC. Le
tiers doit toujours réclamer une copie à jour du statut de la SNC avec laquelle il veut conclure un
contrat, pour connaitre l’objet sociale.

Pourquoi cette règle particulière ? – P.q. les associes sont indéfiniment tenus aux dettes. Si la
société était toujours engagée envers les tiers, les associes seraient eux aussi toujours engages, y
compris pour des actes du gérant non-conformes au statut. Ce qui signifierait qu’en réalité les
associes sont responsables des actes du gérant. Pour éviter cela, ici on limite la responsabilité des
associes au seul objet social. En revanche, chaque fois qu’il y aura une responsabilité de associés
au capital, la société sera toujours engagée envers les tiers (SA, SARL etc.).

Q : Dans les statuts, peuvent-ils apparaitre des clauses qui limitent les pouvoirs du gérant vis-à-
vis des tiers ?

A : OUI. Les statuts peuvent limiter les pouvoirs du gérant par rapport aux tiers. Dans ce cas-là,
au-delà de ses pouvoirs, le gérant engage sa responsabilité. S’il y a plusieurs gérants, ils sont tous
solidairement responsables des actes passes par l’un d’eux. Donc vis-à-vis des tiers, il n’y a pas
que le gérant qui a agi qui soit responsable.

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c) La responsabilité éventuelle du gérant


On peut distinguer :
- La responsabilité civile
- La responsabilité pénale

 La responsabilité civile du gérant

Il n’y a pas dans le C commerce un texte propre à la responsabilité civile du gérant du SNC. Il
convient de se rapporter au régime général de la responsabilité civile => vis-à-vis de la société, le
gérant peut engager son esp contractuelle. A ce titre, elle est évoquée à l’art 1843-5 C. civ., qui
organise la esp au sein de la société. Le gérant est responsable par rapport a la société comme
envers les associe. Un associe peut agir contre le gérant au nom de la société = l’action ut singuli.

Vis-à-vis des tiers, la responsabilité du gérant est une esp délictuelle donc on applique l’art 1240
C.civ. (Le régime classique de la RCD) => il faudra que la victime (le tiers) démontre son
préjudice, la faut du dirigeant et un lien de causalité entre son préjudice et la faute du gérant. De
ce point de vue, si la faute du gérant est une faute grave, si elle est détachable de ses fonctions de
gérant (par ex, parce que le gérant est allé au-delà de l’objet social), dans ce cas il s’agit d’une
esp personnelle (non plus en qualité de gérant, mais en qualité de pers qui a commis une faute).
Le gérant ne pourra pas se réfugier derrière l’écran de la société, parce qu’il est sorti de
l’exercice de sa mission.

Q : Que se passe-t-il si le gérant est une pers morale ?

A : Se sont en réalité les dirigeants de la pers morale-gérante qui vont voir leur responsabilité
engagée. Ils sont solidaires avec leur propre pers morale.

 La responsabilité pénale du gérant

Le gérant va être responsable des infractions qu’il commet, y compris dans l’exercice de ses
fonctions. Le fait d’agir dans l’exercice de ses fonctions ne l’exonère jamais de la esp pénale.

Ex : Il ne peut pas dire que, par ex, il a commis un vol parce que c’était nécessaire pour l’intérêt
de la soc ou p.q. les associes le lui ont demandé.

d) La rémunération du gérant

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La loi ne précise rien quant à la rémunération du gérant, tout dépend de la liberté contractuelle.
Tout dépend de ce qui est prévoir soit dans les statuts, soit dans les contrats de mandat entre les
gérants et les sociétés.

B) Les associes en nom

a) Les droits des associes en nom


Il y a 2 principaux droits, inhérents à tout associe, quel que soit la société :
- Le droit de participer à la vie de la société (vie sociale)
- Le droit à l’information

 Le droit de participer à la vie sociale


Il se manifeste de différentes façons, mais essentiellement à travers 2 prérogatives :
- Le droit de vote
- Le droit de participer aux bénéfices (qui peut se transformer au obligation de contribuer
aux pertes)

Le droit de vote – comment les décisions sont prises dans les SNC ?

La prise de décisions relève, comme dans toute société, de l’AG. Les décisions sont prises en
AG, essentiellement selon le statut. En principe, c’est le gérant qui convoque l’AG. Le statut
normalement prévoient les modalités de la convocation (par mail, par courrier, a l’écrit ou à
l’oral etc.). En principe, le délai est de 15 jours.

Les décisions sont normalement prises à la majorité simple. Les statuts peuvent prévoir une
majorité qualifiée (2/3, ¾). L’unanimité pourrait être requise. Si le statut ne prévoir rien, c’est la
règle de l’unanimité qui s’applique en raison à la fois de l’intuitu personae et de la responsabilité
illimitée des associes.

L’art L221-6 pose cette règle de principe, que pour toute décisions qui excède les pouvoirs des
gérants, la décision est prise à l’unanimité. Cette règle s’applique SAUF clause contraire. De ce
point de vue, le droit de participer à la vie sociale est largement régi par le contrat, il y a peu de
règles impératives prévues par la loi.

 Le droit à l’information

C’est le corollaire du droit à participer à la vie sociale. Le droit à l’info permet améliorer
l’efficacité du droit de participer à la vie sociale.

Il est évoqué aux art L221-7 et L221-8 du Code de commerce.

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Les associes sont étroitement informes des décisions du gérant par le biais de documents,
notamment un rapport annuel de gestion. Le gérant doit faire annuellement un rapport de gestion
qu’il présente à l’AG, et puis, comme dans toute société, les associes doivent être tenus informés
de comptes de la société, notamment par le biais des documents comptables (au nombre de 3) :
- Le bilan
- Le compte de résultats
- Le journal comptable de la société

Le journal = le doc comptable qui retrace tous les actes au quotidien (jour par jour) de la société.
Toutes les entrées et les sorties d’argent. Ça c’est la comptabilité détaillée, qui remise à la dispo
des associes.

Le bilan = un doc annuel. Il a pour vocation de présenter l’état du patrimoine de la société. Si


l’actif est supérieur au passif => la société s’est enrichie dans un exercice comptable (= 1 an). Il
ne faut jamais que le montant de l’actif soit inférieur au montant du passif => ça signifie que la
société est endettée. En Dr des entreprises en difficulté que lorsque par l’actif disponible la
société ne peut pas couvrir le passif exigible => faillite.
- Dans le haut du bilan = le patrimoine qui n’est pas liquide - ex : les immeubles dans
l’actif + les prêts immobiliers au passif
- Dans le bas du bilan = des sommes beaucoup plus liquides – ex : les recettes à l’actif +
les charges au passif
- La trésorerie = tout ce que la société a en caisse, qu’elle peut faire sortir tout de suite
- La sante de la société se voit dans le bas du bilan
- ! Toujours équilibre

Le compte des résultats = un doc annuel. Il se présente un petit peu de la même façon que le
bilan. Il reprend un petit peu le bas du bilan. Mais le compte des résultats est déséquilibré. Il
comprend les détails des charges et des recettes.

- Recettes > dépenses => résultat positif => on a un bénéfice que l’on peut distribuer aux
associes. Ce bénéfice va venir à l’actif du bilan.

- Dépenses > recettes => résultat négatif => on a fait une perte et on n’a rien à distribuer.
En réalité, cette perte va venir au passif du bilan.

- ! Toujours déséquilibre.

b) Les obligations des associes en nom

 Souscrire au capital et libérer l’apport

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 L’obligation au dette = la plus importante, p.q. dans une SNC les associes sont
solidairement est indéfiniment tenus au payement des dettes de la société (=> la SNC est
une structure dangereuse pour les associes). Dans ce cas, le statut ne peut pas prévoir de
clause contraire. C’est une disposition d’ordre public.

Q : Comment fonctionne cette responsabilité solidaire des associes ?

A : Ce sont les mêmes règles que pour les sociétés civiles. Les créanciers de la société doivent
d’abord demander le payement a la société elle-même. Si la société ne peut pas payer, les
créanciers peuvent alors rechercher la esp d’associes. On dit que les créanciers doivent avoir
vainement (en vain) mis en demeure la société par acte extrajudiciaire (par lettre recommandée
ou par huissier) de devoir payer. Si la mise en demeure de la société est vaine, le créancier va
pouvoir saisir directement les associes.

Le créancier peut choisir n’importe lequel des associes pour réclamer le payement. Quel associe
va-t-il choisir ? Le plus riche, le plus solvable, qui devra lui payer et qui ensuite se retournera
contre les autres associent pour que chacun contribue aux pertes.

Q : Est-ce que l’associe qui a quitté la société est toujours tenu au dette ?

A : La réponse est nuancée. L’associe qui a quitté la SNC n’est plus responsable des dettes à
venir. En revanche, il reste responsable des dettes contractées lorsqu’il était associé, même si ces
dettes sont exigibles plus tard, même si ces dettes sont exigibles alors qu’il n’est plus associé. On
retient la date de naissance de la dette, pas la date d’exigibilité.

Ex : la SNC a contracté une dette la 6 mars 2019, lorsque X était encore associe. Le 15 mars, X
quitte la société. Le 4 avril, la dette devient exigible. X sera tenu au dette qu’elle a été contracte
avant qu’il ait quitte.

2) Les modifications structurelles que peut subi la SNC dans son fonctionnement
2 types :
- Le changement de l’associe
- La SNC peut se transformer en une autre société ?

A) Le changement d’associé

La SNC a une forme intuitu personae. Le changement n’est pas libre. Les droits sociaux (les
parts) ne sont pas librement cessibles.

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Par exception, les statuts peuvent prévoir des conditions de cession. Ces conditions sont au
nombre de 4 – art L221-14 Code de commerce :

- La cession doit résulter d’un acte écrit. Pas un écrit ad validitatem (pas nécessaire pour
que la cession soit valide), mais un écrit ad probationem (qui vaut comme preuve).

- Il faut que la cession ait été notifiée à la société = l’associe qui veut céder ses parts doit
en informer la société. Cette notification permet de déclencher les règles d’agrément qui sont
dans les statuts. Il y a 2 possibilités à partir de la notification :

O soit les associes agréent la cession (ils autorisent que le cédant vent ses parts) et agréent
donc le cessionnaire (ils autorisent l’arrivée d’un nouvel associe)

O soit les associes refusent la cession, mais dans ce cas l’associe qui veut partir en a le
droit. Donc une option apparait à ce moment-là :

 Soit les associes rachètent directement les parts


 Soit c’est la société qui racheté les parts et dans ce cas, les parts disparaissent => une
réduction de capital.

- L’acte de cession (que ce soit à un tiers, a un associe ou à la société même) doit être
dépose au registre du commerce et de société (RCS) pour rendre la cession opposable aux tiers
(pour informer les créanciers que désormais il y a un nouvel associe).

- La cession doit être publiée au Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales (le
BODACC). Il se retrouve en ligne.

B) La transformation de la société

Q : Est-ce que la SNC peut se transformer dans une autre forme de société ?

A : La transformation n’est pas interdite. Elle revient à modifier les statuts => elle obéit aux
mêmes règles que la modification des statuts. Donc la transformation peut se décider à
l’unanimité. Sinon, elle peut aussi être décidée à la majorité simple ou qualifiée (ça dépend de ce
que le statut prévoit). La transformation n’est pas gênant qu’en général c’est même un avantage
pour les associes, surtout si leur responsabilité devient limitée.

Ex : une SNC qui se transforme en SARL. Ici, les associes ne sont plus indéfiniment tenus aux
pertes, ils sont tenus aux pertes uniquement en fonction de leur apport.

Finalement, lorsque la SNC se transforme, soit les engagements des associes se diminuent, soit
elles allèguent(?). Mais elles ne peuvent pas être agrandies (on ne peut pas faire pire).

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Le problème e vis-à-vis les tiers, notamment les créancier, p.q. les créanciers de la SNC savent
qu’ils peuvent compter sur la esp totale des associes => c’est une garantie d’être payé. Si la SNC
devient une SARL, le créancier n’ont plus la garantie d’être payes => la transformation de la
SNC doit se faire dans le respect de la garantie des tiers, et notamment dans le respect de la
garantie des créanciers.

Les créanciers de la SNC pourront toujours agir de façon illimitée contre les associes de la
nouvelle société. Par contre, pour les créances nées après la transformation, la responsabilité sera
limitée => en cas de transformation de la SNC, la personnalité morale de la société se poursuit.
C’est la même personne morale, avec les mêmes cocontractants, avec les mêmes créanciers.
C’est la même personne, mais avec un autre statut juridique.

Mais si la SNC peut se transforme dans n’importe quelle société, l’inverse n’est pas valable.
N’importe quelle société ne peut pas se transformer en SNC, p.q. leurs engagements vont
accroitre.

Chapitre 3 – la dissolution de la SNC

Applicables à toutes les autres sociétés commerciales – 1844-7 C.civ. Toutefois, la SNC
comporte quelques spécificités.

L’article L221-15 Comma dispose également par principe que le décès d’un associé entraine la
fin de la société. Si on veut maintenir la société il faut que les statuts le prévoient. De la même
manière, si la société se poursuit avec un ou plusieurs héritiers de l’associé décédé, une
disposition spéciale, prévoit que la SNC devra se transformer en société en commandite si les
héritiers sont mineurs. La logique est que dans la SNC sont indéfiniment et solidairement tenus
au paiement des dettes et on ne veut pas engager le patrimoine des mineurs et les protéger contre
le poids des dettes, le seul moyen étant de la transformer. Les mineurs seront considérés comme
des associés commanditaires dont la responsabilité est limitée et qui n’ont pas de pouvoir de
gestion.

L’article L221-16 prévoit également la fin de la SNC, sa dissolution en cas de liquidation


judiciaire, prononcée à propos d’un associé. Quand un associé est en mis en liquidation, la
société est dissoute. Cette mesure protège le patrimoine des autres associés, pour éviter que les
créanciers de l’associé en liquidation ne viennent prendre de l’actif dans le patrimoine des autres
associés.

Dernier cas de dissolution spécifique – La SNC disparait lorsque l’un des associés est frappé
d’une interdiction de commercer, ne peut plus être commerçant.

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Sous-titre II – la société en commandite simple

C’est une forme ancienne du 17e qui a survécu, toujours utilisée à des fins familiales où.

Trois aspects :

1. La constitution

La société en commandite simple doit comporter dans ses statuts les mêmes mentions
obligatoires que la SNC, auxquelles s’ajoute une mention supplémentaire – qui sont les associés
commandités et qui sont les associés commanditaires, parce que la responsabilité aux pertes ne
sera pas la même : elle est totale pour les commandités, limitée à leur apport pour les
commanditaires. Ses statuts doivent être déposés au registre du commerce et des sociétés, la
création doit être publiée, sinon la société est nulle en tant que personne morale. Elle peut avoir
une dénomination complétement différente du nom des associés, il faut cependant que
l’appellation soit précédée ou suivi des termes « société en commandite simple ».

Comme pour la SNC, elle doit avoir au moins deux associés, un commanditaire et un
commandité.

Les apports se font classiquement, soit en numéraire, soit en nature, soit en industrie. Pour les
commanditaires, l’apport en industrie est interdit – ils ne peuvent pas prendre part à la gestion, à
l’activité.

La loi ne fixe aucun capital minimum.

2. Le fonctionnement

Fonctionne sur la différence entre commanditaires et commandités avec une responsabilité aux
dettes différente pour chacun.

Section première : la gestion de SCS

Elle s’organise autour de deux principes :

 Le principe de l’interdiction des commanditaires de s’immiscer dans la gestion

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L’idée c’est que le commanditaire à l’origine s’est engagé uniquement à financer l’entreprise.
Par conséquent, à priori, soit il n’est pas apte à gérer, soit il n’a pas envie de le faire. Il ne peut
normalement plus changer d’avis par la suite. Si le commanditaire accomplissait des actes de
gestion, il deviendrait un gérant de fait et donc il verrait sa responsabilité engagée comme un
commandité. Autrement dit, il serait solidairement responsable avec les commandités.

Néanmoins, cette approche concerne surtout les actes de gestion externes à la société, c’est-à-
dire les actes de gestion qu’il ferait envers des tiers. Ad intra, le commanditaire peut faire des
actes de gestion, seulement ce sont des actes de gestion limités, internes à la société (ex un
contrôle interne, surveiller les activités des commandités, donner des conseils, son opinion) et
deux fois par an il dispose d’un droit d’obtenir communication les livres de comptes et les
documents sociaux, souvent dans le but de contrôler ce que font les commandités.

Rien n’interdit qu’un commanditaire puisse être embauché par sa société dans la mesure où il ne
fait pas d’actes de gestion externe, il y a un lien de subordination entre la société (son
employeur) et lui-même qui est le commanditaire.

 La collégialité des décisions à l’intérieur de la SCS

Cette collégialité est une application du droit commun des sociétés qui prévoit (art. 1844 C. civ.)
que tous les associés prennent part aux décisions collectives. De ce point de vue, on ne fait pas
de distinction entre les commanditaires et les commandités : tout le monde vote. Ils peuvent
voter séparément ou tous ensemble, c’est la liberté des statuts qui s’impose.

On va retrouver néanmoins quelques particularités qui tiennent à la ?

P. ex : en cas de modification des statuts, la loi prévoit qu’il faut l’unanimité des commandités
alors qu’il suffit d’obtenir la majorité des voix des commanditaires. (Mélange entre SNC et SA,
SARL)

Il n’y a qu’une décision soumise à l’unanimité totale : le changement de nationalité de la société.

Section 2 : Cession ou transmission des parts d’une SCS

La société en commandite simple ne doit pas être confondue avec la société en commandite par
actions, qui ressemble plutôt à une société anonyme. Autrement dit, dans la société en
commandite simple, les associés n’ont pas d’actions, ils n’ont que des parts sociales, or, la
différence entre une part sociale et une action c’est que la part sociale n’est pas librement
négociable, alors qu’une action l’est. Par conséquent, dans la SCS, les associés ne peuvent pas
librement céder leurs parts – même principe que la SNC, fort intuitu personae.

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Cette règle concerne les commandités, à cause de la responsabilité qui les touche. Ceci a donc
des conséquences, c’est que les parts des commanditaires par exception, peuvent être cédées,
mais à l’unanimité des commandités et à la majorité des commanditaires. Les parts des
commandités ne peuvent être cédées qu’avec l’unanimité de tous les associés.

Que se passe-t-il si un associé décède ?

Si un associé commanditaire décède, les statuts peuvent prévoir que ses héritiers prendront sa
place mais il faut pour cela une clause d’agrément, il faut que l’assemblée générale autorise à la
majorité la succession dans les parts.

Si un commandité décède, normalement, la société disparait. Néanmoins, par une clause


contraire, la société peut être maintenue, mais on va retrouver la même règle – si la société est
maintenue, les héritiers du commandité décédé deviendront des commanditaires (sans possibilité
de participer à la gestion). Si les associés s’opposent à la venue des héritiers, soit ils s’engagent à
racheter les parts, soit c’est la société qui doit racheter les parts.

3. La dissolution de la société en commandite simple

Il peut y avoir quelques causes spécifiques qui ressemblent beaucoup à celles de SNC,
notamment le décès d’un associé commandité. Aussi si un commandité est mis en liquidation
judiciaire doit être dissoute pour protéger les autres associés commandités. Enfin, elle peut être
dissoute si l’un des commandités est frappé par une interdiction de commercer.

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Sous-titre III : la société à responsabilité limitée SARL

C’est la société la plus répandue en France, ~1 million. Il y a moins de 100mille SA et environ


35mille SNC. Les chiffres de la SARL stagnent depuis 10, les chiffres de la SA et la SNC
diminuent, surtout au profit de la SAS.

Elle a été introduite en 1925 par une loi du 7 mars 1925. C’est un modèle inspiré du droit
allemand, que la France ne connaissait pas, puisqu’elle avait adopté des modèles d’inspiration
anglo-saxonne, capitaliste. La SARL est d’inspiration roman-germanique, la gestion n’est pas
totalement capitaliste. Elle est un peu hybride entre la société de personnes et la société
capitaliste, elle a un peu des deux.

Elle a deux avantages principaux : le premier c’est que la responsabilité des associés est limitée à
leur apport (on ne peut pas réclamer à un associé plus que ce qu’il a apporté dans la société ;
deuxième avantage : la SARL est facile à constituer, on peut le faire avec moins d’associés, avec
un capital réduit. Son fonctionnement est simple.

En plus, depuis 1985 elle présente une particularité, elle peut être constituée avec un seul associé,
on parle d’EURL (en réalité c’est la même personne morale). Elle est donc particulièrement
adaptée aux petites et moyennes entreprises. En revanche, elle n’est pas adaptée aux grandes
entreprises. Premièrement elle ne peut pas Être cotée en bourse, les associés ont des parts
sociales et non des actions (les parts ne sont pas librement négociables) et deuxièmement la loi
plafonne à 100 associés le nombre de ses membres.

Chapitre premier : la constitution de la SARL

Elle répond à des conditions de fond (I) et de forme(II).

Section 1 : Conditions de fond

Paragraphe premier : les associés

Ça peut aller de 1 à 100 associés.

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Les associés peuvent aussi bien être des personnes physiques que des personnes morales.
Fréquemment, une association sans but lucratif qui veut développer une activité commerciale
peut créer une EURL dont elle sera le seul associé.

Les associés ne sont pas des commerçants (grande différence avec la SNC). Ce qui veut dire
qu’il est possible de devenir associé de la SARL avec la seule capacité civile. Si un associé perd
sa capacité civile, la société ne disparait pas, l’associé d’ailleurs ne perd pas sa qualité d’associé,
simplement, son tuteur le représentera aux assemblées générales.

Deuxième paragraphe : l’objet social

Elle peut très bien avoir une activité commerciale ou civile (arrêt C. cass. a décidé qu’un avocat
pouvait exercer son activité sous la forme d’EURL). En revanche, si normalement elle a une
activité commerciale, elle ne peut pas accomplir toutes les activités commerciales, certaines en
sont interdites (par exemple activités d’assurance ou de banques – elle aurait une activité illicite
– nullité absolue).

Enfin, il ne faut pas oublier que selon le type d’activité, la société ne pourra l’exercer qu’avec
une autorisation, ce qui limite l’objet social

Troisième paragraphe : les apports

Jusqu’en 2003, la SARL devait avoir un capital minimum de 7 500 euros.

Le capital peut être versé en nature, numéraire ou industrie. Si l’apport est en industrie, on donne
la plus petite des parts en numéraire.

Le capital doit être délivré soit en une seule fois, soit sur 5 ans (un cinquième tous les ans).
Lorsqu’il y a des apports en nature, ils doivent être évalués par un commissaire aux apports. Les
associés peuvent renoncer à une évaluation par un commissaire à une condition, d’être
unanimement d’accord sur l’évaluation en nature.

Section 2 : les conditions de forme

On distingue entre SARL et EURL (associé unique)

Paragraphe premier : plusieurs associés

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Les statuts doivent être établis par écrit. À défaut, la société n’est pas nulle, mais ce ne serait
qu’une société en participation et elle ne peut pas être immatriculée, donc ne peut pas avoir de
personnalité morale. À partir de là, les mentions obligatoires sont les mêmes (L210-2).

Pour ce qui est de la dénomination sociale, on retrouve une disposition classique : soit nom de
fantaisie, soit mentionner le nom d’un ou plusieurs associés, mais toujours précédé ou suivi des
termes SARL ou en toutes lettres.

Il est important de rappeler que les statuts doivent mentionner la répartition des parts entre les
associés, leur libération et s’il y a une évaluation en nature. La loi prévoit que si les statuts ne
mentionnent pas la répartition des parts, les associés peuvent être pénalement condamnés à 6
mois d’emprisonnement et 9mille euros d’amende.

Une fois les statuts rédigés ils doivent être déposés au greffe du tribunal de commerce et c’est à
partir de l’immatriculation que la société devient une personne morale. Une fois le dépôt,
l’annonce de la constitution doit être publiée au bulletin officiel des annonces civiles et
commerciales.

Paragraphe deuxième : la constitution de l’EURL

À peu près les mêmes conditions que la SARL classique. Les modalités sont cependant
simplifiées : il n’y a pas besoin de constituer une assemblée générale (logique). De plus, le
législateur a rédigé des statuts types pour les EURL qui a été prévu par un décret, aujourd’hui
art. D323-2 C. comm. (annexe 2-1).

L’EURL n’a pas besoin d’être publiée au BODACC, depuis 2008. Le seul dépôt au greffe du
tribunal de commerce suffit à réaliser la publicité.

Chapitre II : le fonctionnement de la SARL

Section première : le gérant de la SARL

Elle peut avoir un ou plusieurs gérants. Ce gérant n’a pas la qualité de commerçant.

A. La nomination du gérant

L223-18 précise que le gérant doit impérativement être une personne physique (différence SNC).
Il doit avoir la pleine capacité civile pour faire tous les actes de représentation et de gestion. Il
peut être choisi parmi les associés mais il peut aussi ne pas être associé. En tout état de cause il
est toujours désigné par les associés, soit dans les statuts, soit par un vote dans les assemblées

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générales. Si c’est un vote en assemblée générale, il faut que ce vote soit à la majorité des parts
sociales sauf si les statuts prévoient une majorité qualifiée.

Le mandat de gestion peut être à durée déterminée ou indéterminée, tout dépend de ce que
prévoient les statuts. Si rien n’est prévu, le mandat est donné pour la durée de la société (durée
indéterminée).

Une fois que le ou les gérant(s) est désigné, les statuts peuvent aussi prévoir les modalités de
décision, s’il y a plusieurs gérants, les statuts ont intérêt à prévoir la collégialité des décisions à
travers un conseil de gérance.

B. La rémunération du gérant

Aucune disposition législative ou réglementaire qui prévoit ou qui interdit la rémunération. C’est
donc la liberté contractuelle qui s’applique. Ils peuvent prévoir cela dans les statuts ou dans un
acte postérieur à la désignation, notamment lorsque le mandat de gestion est écrit entre la société
et le gérant.

C. Le cumul du mandat de gérant avec un contrat de travail

Ce cumul est possible mais la loi et la jurisprudence sont venues poser des conditions. Il permet
au gérant d’avoir un salaire fixe, d’être affilié à une convention collective et également d’être
affilié à un régime de sécurité sociale, c’est-à-dire de pouvoir cotiser notamment pour la retraite.

Il y a quatre conditions :

1. Le contrat de travail doit correspondre à un emploi effectif, donc il ne faut pas que le travail
du gérant soit fictif
2. Le gérant doit recevoir une rémunération distincte pour sa fonction de salarié, par rapport à
sa fonction de gérant (il ne peut pas être à la fois employé et employeur)
3. Le gérant doit être en état de subordination à l’égard de la société. Souvent difficile à établir
car il représente la société, il y a une sorte de « schizophrénie ». Il y a deux façons de
caractériser la subordination : premièrement, il n’est pas associé (obéit aux ordres des
associés), deuxièmement, le gérant est associé mais il est associé minoritaire (là aussi il est
soumis à la volonté des majoritaires). Ce qui signifie à contrario que le gérant qui est en
même temps associé majoritaire ne peut pas être salarié (ne peut pas être son propre
subordonné)
4. Il faut que le gérant respecte des procédures particulières, appelées des conventions
règlementées. Il ne peut pas faire n’importe quoi, certains actes lui sont interdits et d’autres
sont nécessairement, obligatoirement soumis à l’autorisation de l’assemblée générale. Par

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exemple, le contrat de travail lui-même : le gérant peut embaucher qui il veut – il pourrait
donc se faire un contrat de travail à lui-même – ce serait impossible car il est soumis au
régime ? seule l’assemblée générale peut décider de salarier le gérant.

Souvent, lorsque le mandat de gestion prend fin, il peut rester salarié. Un gérant qui part peut
aller vers la concurrence ou prendre des informations confidentielles, etc., il vaut mieux le
garder.

D. La cessation des fonctions du gérant

Décès, démission, perte de capacité et la révocation (souvent plus problématique)

En cas de démission, la loi ne prévoit rien. La jurisprudence a admis qu’il pouvait démissionner
sans que sa démission doive être acceptée par les associés (savoir s’il peut partir simplement ou
que sa démission doive être acceptée).

 En ce qui concerne la révocation, il y a deux hypothèses : elle peut avoir lieu par les
associés ou par le juge.

1. La révocation par les associés

La procédure obéit au parallélisme des formes, par conséquent le gérant doit être révoqué par la
même procédure que celle qui l’a désigné. Le problème c’est que la plupart du temps c’est le
gérant qui convoque les assemblées générales. La loi prévoit que l’assemblée générale peut être
convoquée à la demande d’un ou plusieurs associés représentant un quart des parts sociales.
Seulement, ils font la demande au gérant et c’est toujours lui qui fait la convocation. Si la
demande est faite, le gérant peut refuser, dans ce cas-là, il ne reste qu’une seule solution, aller
voir le juge.

Les statuts peuvent aussi prévoir que le gérant sera révoqué après une consultation écrite des
associés, dans ce cas, les associés qui détiennent plus de la moitié des parts peuvent directement
consulter tous les associés. Si le gérant est associé, il doit être consulté comme tous les autres
associés. Si une majorité se dégage pour la révocation, la consultation écrite vaut décision
d’assemblée générale.

Autre question c’est de savoir si la révocation doit être motivée. La loi n’oblige pas à motiver la
révocation, simplement, si la révocation est sans juste motif, le gérant peut réclamer une
indemnisation, des dommages et intérêts. C’est le juge qui détermine les justes motifs in
concreto (par exemple la violation des statuts, des fautes de gestion, la mésentente avec les
associés, décisions contraires à l’intérêt de la société).

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2. La révocation judiciaire

Dans ce cas, un ou quelques associés ont la possibilité de saisir le juge par une action ut singuli,
c’est-à-dire qu’ils vont agir individuellement mais en représentation exceptionnelle de la société,
parce que la société est empêchée d’agir par le gérant. Dans ce cas, le juge s’il accède à la
demande, il peut désigner un mandataire ad hoc qui va être uniquement chargé de convoquer
l’assemblée générale.

(Si révocation est impossible, elle peut conduire à une mésentente, qui peut paralyser le
fonctionnement – art. 1844 – le juge peut dissoudre la société)

Deuxième paragraphe : Les pouvoirs du gérant

Article L223-18 du C. de comm. prévoit les pouvoirs. Il dispose que généralement ce sont les
statuts qui prévoient les pouvoirs du gérant. Cela renvoie en réalité à la volonté des associés. Le
gérant est libre de gérer la société comme il le veut, mais toujours sous le contrôle des associés.
Les associés peuvent limiter le pouvoir du gérant.

Pour certains contrats, le gérant doit demander l’autorisation de l’assemblée générale (régime
convention règlementées).

Certains actes sont interdits au gérant, par exemple, la loi interdit à la société de prêter de
l’argent au gérant. (Sanction pénale)

La loi prévoit des procédures de contrôle des associés, notamment en assemblée générale,
puisque tous les ans, l’assemblée générale vote un rapport moral sur la gestion du dirigeant.

A tout moment les associés peuvent poser des questions écrites au gérant sur un point particulier
de gestion et il est tenu de répondre par écrit, sinon il engage sa responsabilité.

Les pouvoirs du gérant à l’égard des tiers

Il représente la société, normalement il n’engage la société que dans le respect de l’objet social –
s’il dépasse l’objet sociale, le gérant est personnellement engagé. S’il agit dans le cadre de
l’objet social il engage la société.

La société n’est pas non plus engagée si le gérant dépasse ses pouvoirs. En effet, il peut agir dans
le cadre de l’objet social, mais au-delà de ses pouvoirs, par exemple, si le gérant ne peut
accomplir des actes que dans un certain montant. S’il dépasse le montant mais en agissant dans
le cadre de l’objet social, normalement il est personnellement tenu par ces actes. Toutefois, s’il

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agit au-delà de ses pouvoirs mais dans le cadre de l’objet social, les associés, a posteriori,
peuvent ratifier sa décision, la valider.

Troisième paragraphe : la responsabilité du gérant

1. Responsabilité civile

Elle est encadrée par deux articles : L223-22 et L223-23 du C. de comm. L’article L223-22
prévoit que le gérant est responsable envers les tiers et envers la société pour toutes les
infractions aux dispositions législatives ou règlementaires. Il est également responsable de la
violation des statuts et aussi des fautes qu’il commet à l’occasion de gestion.

Lorsqu’un tiers agit contre le gérant, il doit démontrer la faute du gérant, cette faute doit être
détachable de ses fonctions, sinon si la faute ne l’est pas, chaque fois que le tiers agit contre le
gérant, c’est en réalité contre la société qu’il agit. Une faute détachable – arrêt du 20 mai 2003 ou
la cour affirme qu’il y a une faute détachable « si le dirigeant commet intentionnellement une
faute d’une particulière gravité, incompatible avec l’exercice normal des fonctions sociales ».

L’action contre le gérant peut être exercée par des tiers mais aussi par la société elle-même.
L’action ut singuli est ici permise, puisque le gérant ne va pas agir contre lui-même. Si la
responsabilité du gérant est engagée, les dommages et intérêts seront perçus par la société. Si le
gérant est responsable, il reste quand même gérant ; le reconnaitre responsable, ne fait pas qu’il
doive être révoqué.

La loi précise que cette action ne peut jamais être soumise à une autorisation statutaire ou autre.
Pour agir en responsabilité il ne faut pas demander l’autorisation de l’assemblée générale. Le
même article précise aussi qu’on ne peut jamais renoncer à l’action en responsabilité – mesure
d’ordre public.

L’article L223-23 du C. de comm. précise que les actions contre le gérant se prescrivent par trois
ans à compter du fait dommageable (souvent, les effets du fait dommageable peuvent se
retrouver que quelques années plus tard ! exemple colorant alimentaire avéré cancérigène dix ans
plus tard), en revanche, si l’action en responsabilité est fondée sur un crime, l’action se prescrit
par 10 ans.

2. Responsabilité pénale

Le gérant encourt une responsabilité pénale particulière dans la mesure où s’appliquent à lui des
infractions spéciales, par exemple, l’abus de bien social (L241-3 C. de comm.). Le gérant, aussi
bien celui de droit que celui de fait, qui aura utilisé des biens de la société à des fins personnelles
pour un usage contraire à l’intérêt social, encourt une peine d’emprisonnement de cinq ans et une

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peine d’amende de 375mille euros (même peine que pour l’escroquerie). Ce n’est pas un délit
propre au gérant de SARL.

Section 2 : les associés de la SARL

Leur situation est proche de celle des actionnaires des SA, justement car leur responsabilité est
limitée. Appart l’obligation de libérer l’apport qu’ils ont promis, ils n’ont pas tellement d’autres
obligations. Ils sont soumis aux conventions règlementées.

En revanche, les associés ont des droits, parmi lesquels le droit de participer à la vie sociale, le
droit de participer à la répartition des bénéfices et le droit de sortir de la société.

Paragraphe premier : le droit de participer à la vie sociale

Il se manifeste d’abord par un droit à l’information et ensuite par un droit de vote.

A. Le droit à l’information

Ce droit se décline selon trois modalités :

Premièrement, l’associé a le droit d’être consulté par la société, ce qui signifie qu’au moment
(??). L’associé a également le droit de consulter lui-même les documents de la société (par
exemple les documents comptables, inventaires, procès-verbaux d’assemblée, etc.)

Deuxièmement, il a droit à l’information proprement dite. Ce droit est surtout organisé avant
les assemblées générales, puisque la loi prévoit que 15 jours avant la tenue des assemblées, les
documents utiles à celle-ci, doivent être tenus à la disposition des associés (rapports au
commissaire aux comptes, les comptes consolidés, les rapports de gestion, etc.). Parfois même,
ces documents sont envoyés avec la convocation à l’assemblée générale. Ces documents ouvrent
un droit aux associés de poser des questions écrites à l’assemblée générale (le gérant est tenu d’y
répondre).

La sanction de ce droit c’est que si les documents ne sont pas accessibles ou s’ils ne sont pas
communiqués, les délibérations votées en assemblée générale sont nulles (peuvent être annulées
à la demande d’un associé).

Troisième modalité c’est une procédure particulière : l’expertise de gestion. Elle est prévue à
l’article L223-37 C. de comm. L’associé qui s’estime insuffisamment informé sur des opérations
de gestion peut demander en justice la désignation d’un ou plusieurs experts qui vont analyser les
opérations en question et qui vont présenter un rapport. Ce rapport s’accompagne aussi d’un avis

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de l’expert sur l’opportunité de l’opération et sur les risques encourus par la société. Redoutée
par les dirigeants, car c’est une sorte d’examen sur la gestion. Si l’expertise est défavorable, la
responsabilité du gérant peut être engagée et aussi on peut même aller plus loin, jusqu’à la
révocation du gérant.

Cette expertise est soumise à des conditions. D’abord, elle ne peut pas être demandée par tout le
monde, mais par un ou plusieurs associés qui représentent au moins un dixième du capital. Les
minoritaires, seuls, ne peuvent rien faire. Ensuite, il faut préciser les opérations visées par
l’expertise, on ne peut pas la faire pour toute la gestion et ça ne peut concerner que la gestion de
la société. Troisième condition : es associés qui agit n’ont pas à démontrer qu’ils sont
politiquement minoritaires. Ils ne doivent pas démontrer un abus de majorité (victimes de la
politique de la majorité). Finalement, les associés qui agissent n’ont pas besoin de rapporter la
preuve qu’ils ont épuisé tous les moyens pour obtenir l’information désirée.

Lorsque l’expertise est lancée, elle est soumise à une large publicité – ça ouvre un droit à
l’information au bénéfice du parquet – il reçoit toujours une copie du rapport d’expertise. C’est
donc un moyen de soulever une infraction économique, un détournement de fonds, etc., ça peut
être dangereux pour le dirigeant.

B. Le droit de vote

Il s’exprime en AG. Cet AG est convoquée au moins une fois par an. Normalement c’est le
gérant qui convoque l’AG et s’il ne le fait pas, n’importe quel associe peut demander en justice
cette convocation. Cette convocation en AG en principe doit intervenir par lettre recommandée
15 jours au moins avant la date prévue pour la réunion. Néanmoins, les statuts peuvent en
disposer autrement. Généralement, les statuts prévoient des convocations par toute mode écrit =>
implicitement, on peut convoquer un AG par mail.

La loi n’indique un lieu précis où doit se tenir l’AG, mais logiquement l’AG se tient au siège de
la société. Rien n’empêche qu’elle se tienne ailleurs (ex : dans une salle louée). Il faut que ce soit
un lieu où les associes puissent se réunir facilement.

L’AG peut être convoquée à titre ordinaire ou extraordinaire.

 Les AGO (ordinaires) sont celles qui se réunissent au moins une fois par an. Elles ont
pour objet de traiter des Q de gestion habituelle. C’est l’AGO qui approuve le rapport de

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gestion, qui répartit les bénéfices, qui vote sur les conventions règlementées, qui est le
lieu des débats (c’est là que le Q sont posées et les réponses sont données).
 Les AGE (extraordinaires) ont principalement pour mission de modifier les statuts et
éventuellement de nommer ou de révoquer le gérant lorsque ce pouvoir n’est pas donné à
l’AGO. Il n’est pas obligatoire qu’elles soient annuelles. On peut ne pas avoir des AGE
pendant des années. Souvent l’AGE se prononce en fonction d’un quorum (= présence
minimum obligatoire) et après il faut une majorité qualifiée, qui est généralement soit de
2/3 des voix, soit de ¾ des voix (il faut faire attention si le statut parle des voix présentes
et représentes ou seulement des voix présentes).
 Entre l’AGO et l’AGE il peut y avoir des AGOE = des AGO qui se réunissent de façon
extraordinaire (en cours d’année à une date inhabituelle).

Ex : le dirigeant doit être nome par l’AGO. Le dirigeant mort, il faut à tout de suite nommer un
autre dirigeant => on convoque dès le décès un AGOE, on n’attend pas l’AGO qui a lieu
annuellement, a la même date.

Dans les AGO, quand le quorum n’est pas réuni, on convoque 15 jours plus tard une nouvelle
assemblée. Cette fois-ci il n’y a plus de quorum obligatoire (pas oblige d’être comme ça, mais
c’est une pratique).

Le vote peut se faire soit à bulletin secret, soit à main levée (vote public). Il n’y a pas de règle
particulière.

Le vote peut être fait par les présents et éventuellement par des personnes représentées. Dans ce
cas, il faut une procuration (l’associe absent donne un mandat a un associe présent de voter pour
lui). Normalement, un associe présent ne peut porter qu’un mandat. Les statuts peuvent prévoir
une autre règle – ex : qu’un associe peut prendre 2 ou 3 procurations.

Une seule règle – dans un soc ou il n’y a que 2 associes, le mandat n’est pas possible. Ça
reviendrait à donner le pouvoir absolu a un seul associe.

Dans les SARL de plus de 50 salaries, il doit exister un comité d’entreprise. Or, le comité
d’entreprise aura le droit d’avoir des sièges à l’AG. En gens, le nombre de sièges est de 2. Mais
les membres du comité d’entreprise ne sont pas des associes. Ils participent à l’AG, mais ils ne
votent pas. Ce qui veut dire qu’il y a quand même l’obligation de les convoquer. Dans certains
cas, ils doivent être nécessairement entendus par l’AG, notamment pour toute politique qui
concerne le recrutement de l’entreprise (à la fois l’embauchèrent que le licenciement des
salaries).

A cote de ce vote en AG, il y a aussi une procédure parallèle qui équivaut à l’AG. Dans la
SARL, l’AG peut être remplacée par une consultation écrite. Néanmoins, cette consultation doit

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être expressément prévue par les statuts, sinon elle ne peut pas être mise en œuvre. Donc, si elle
est prévue, elle peut remplacer l’AG, ce qui évite aux associes d’avoir à se réunir (les associes
n’ont pas l’oblige de se réunir, il suffit de leurs envoyer des Q et ils répondent à ces Q), qu’il
s’agisse d’une AGO ou d’une AGE. En fonction des réponses, on peut obtenir une majorité
simple ou qualifiée.

Paragraphe II – Le droit de participer à la répartition des bénéfices

Tout associe à le Dr de réclamer une part de bénéfices de la société. Pour qu’il l’obtienne, il faut
d’abord qu’il y ait des bénéfices, et il faut une répartition décidée par l’AG. L’AG peut décider
de ne repartir aucun bénéfice. Généralement, dans 3 cas, il n’y a pas de répartition :
- Pas de bénéfices
- La société est endettée (de l’exercice précédente), et donc les bénéfices servent à réduire
l’endettement (ils sont entièrement affectés au payement des dettes)
- La société décide en AG une mise en réserve totale des bénéfices. Généralement, en vue
d’un investissement, on constitue un trésor.
En dehors de ça, les règles sont les mêmes que pour les autres types de sociétés.

Paragraphe III – Le droit de sortir de la société

Ce Dr est assez limité et de ce point de vue, la procédure rassemble beaucoup à ce qu’on a vu à


propos de SNC. On distingue 3 situations :

1) L’associe veut partir en cédant ses parts à un autre associe. C’est la procédure la plus
simple, papa ce sujet la loi pose le principe de la liberté. Les cessions entre associes sont libres.
Elles ne sont soumises à aucune autorisation – art L 223-16 code commerce.

2) L’associe veut transmettre ses parts à son conjoint, a ses ascendants ou à ses descendants.
Il n’y a plus de principe de liberté. L’art L223-13 => la transmission est soumise à l’agrément
des autres associent. Un descendant ou un ascendant ou le conjoint de l’associe peut très bien
hériter des parts sociales, MAIS il ne devient pas automatiquement associé par héritage. Il sera
donc propriétaire des parts, sans être associes (situation forcement transitoire). La loi oblige les
autres associent à se prononcer dans les 3 mois.

 S’ils agréent la transmission, les nouveaux propriétaires des parts deviennent associés.
 Si en revanche les associes refusent l’agrément, ils sont obligés de racheter les parts au
nouveau propriétaire. A défaut, c’est la société qui racheté les parts, toujours dans les 3
mois de la décision de refus.

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Droit des sociétés - Licence 3 – semestre 6
Licence 3 – semestre 6
Ana Constantinescu

3) La cession des parts à des tiers. Des pers étrangers (ça peut être un membre de famille,
mais pas dans le cadre d’une succession). L’art L223-14 => les autres associent doivent donner
leur agrément. Ils ont 3 mois pour se prononcer (la même situation qu’au point 2).

Chapitre III – La dissolution de la SARL

Toutes les causes évoquées à l’art 1844-7 Cive. Parmi ces causes, il y en a une qui diffère – la
réunion en seule main de toutes les parts de la SARL n’a pas pour effet d’entrainer la dissolution
de la SARL, qu’elle devient automatiquement une EURL.

A cote des règles classiques de dissolution, il y a 3 règles spécifiques :

1) La réduction du capital. L’art L223-2 code commerce précise que tout intéresse
demander la dissolution de la SARL en cas de réduction du capital social a un montant inférieur
au minimum légal. Cette règle profite surtout aux créanciers de la société. Cette règle en réalité a
perdu BCP d’importance depuis que le capital minimum légal est de 1 euro. Obs. : cette règle est
valable aussi pour les SA.

2) La dissolution peut être demandée par toute intéresse en cas de baisse des capitaux
propres de la société a un niveau inférieur à la moitié du capital social – art L222-.... Là on se
fonde sur le capital social réel, statutaire. Lorsque le capital social statutaire diminue de plus de
la moitie, la société peut être dissoute à la demande de toute intéresse, MAIS la loi ajoute une
condition – l’oblige préalable pour les associes de se réunir afin de statuer sur la poursuite de la
société. Si les associes se réunissent et s’ils décident de poursuivre l’activité même avec moitié
moins de capital, dans ce cas, on ne peut plus demander la dissolution de la société. En revanche,
s’il y a une baisse du capital statutaire et que l’AG ne s’est pas réunie, dans ce cas, on peut
demander la dissolution de la société. Donc la condition est un peu plus restrictive que dans la
1ere hypothèse. Il n’y a pas de période prévue pour que les associes se réunissent, ça doit se faire
dans les plus bref délais.

3) Lorsque la SARL a plus de 100 associes. Ce n’est pas à l’arrivée de 100 associe que la
SARL se dissoute automatiquement, MAIS lorsque la SARL dépasse 100 associe, elle a 2 ans
pour changer de forme sociale et de se transformer en :

 Soit en SA
 Soit en SAS

Au bout des 2 ans, si rien ne s’est passe, tout intéressé peut demander la dissolution de la SARL.

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Lorsque la société est dissoute, elle est liquidée (valable pour toute société) = on vend tout son
patrimoine et avec l’argent obtenu, on désintéresse les créanciers. S’il reste quelque chose (le
bonus de liquidation), ce bonus est reparti entre les associes.

Mais dans la SARL – une cause spécifique qui concerne l’EURL. L’art 1844-5 Cive précise que
la dissolution de l’EURL ne donne pas lieu à liquidation => l’entier patrimoine de l’EURL est
transfère à son associe unique (l’EURL est une sorte de patrimoine d’affectation de son associe
unique ; à la fin, il récupère l’actif). Mais cette règle est dangereuse, p.q. le créateur de l’EURL,
s’il décide de la dissoudre, il va voir arriver dans son patrimoine toutes les dettes de la personne
morale => il sera tenu de payer les dettes sur son patrimoine personnel. C’est une dissolution
sans liquidation. Obs. : cette règle est valable aussi pour les SAS unipersonnelles

Si l’entreprise est endettée, il n’y a pas d’intérêt de la dissoudre, mais plutôt de demander la
liquidation judiciaire. ‘

Titre II – Les sociétés de capitaux

Les SA et les SAS

Sous-titre I – la société anonyme


- apparue en 1867
- modernisée en 1966, essentiellement qu’on a créé 2 caté de SA :

 Les SA a conseil d’administration (la forme originelle de 1867) – un seul dirigeant qui à
BCP de pouvoir
 Les SA a conseil de surveillance et a directoire (la version allemande de la SA) – un
groupe de dirigeants

- le projet de loi PACT – qqn dispo qui concernent les SA

- elle reste la société de référence en Dr français p.q. c’est celle qui comporte le plus grand
nombre des règles légales

- le problème c’est que cette société comporte tellement des règles légales, que les
entrepreneurs ont eu assez de créer dès SA (il est devenu assez difficile de créer dès SA)

- BCP de ces règles est d’ordre public => les statuts doivent s’y conformer, on ne peut pas
prévoir des dispo contraires

- art L225-1 à L225-90

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- en 1999, le législateur a créé la SAS = une forme de SA, mais BCP plus souple, avec très
peu de règles (environ une trentaine) ; il a BCP de renvoi au régime dès SA

- on peut faire la SAS avec un seul actionnaire, alors que dans la SA ça n’est pas possible

- aujourd’hui il ne se créent quasiment plus de SA, toutes les grosses sociétés de capitaux
sont devenues des SAS => le législateur continue de se référer a là SA, qui n’est restée qu’un
modèle qui ne correspond plus à la pratique, p.q. les petites entreprises sont des SARL, tandis
que les entreprises grandes sont devenues des SAS

- la SAS a quasiment les mêmes règles que la SARL ; la seule différence grande c’est
qu’au lieu des parts sociales, on a des actions, qui sont librement négociable => la transmission,
la cession, la négociation sont libre (pas besoin d’agrément des actionnaires).

- Seules les SA sont admises à être cotées en bourse p.q. les droits des petits actionnaires
sont préserves. On considère que le petit actionnaire est en situation de faiblesse par rapport à la
société. Donc on va trouver de plus en plus des règles qui protègent le petit actionnaire par
rapport à la société.

SA – il faut retenir les éléments suivants :

- Il faut un nombre min d’actionnaires (pendant longtemps, il fallait 7 actionnaires). Mais


des pratiques ont été nées pour éviter cette règle :

O Soit on crée d’autres pers morales qui sont toutes actionnaires entre elles

O Soit on prend des actionnaires qui sont proches de nous (ex : conjoint, enfants), un peu
fictifs (les SA petites, familiales).

- En 2015, le législateur à modifier la loi et désormais il suffit 2 actionnaires pour créer une
SA – art L225-1 code commerce.

- Le nombre de 7 reste oblige pour les SA cotées en bourses !

- Le capital minimum est de 37.500 euros (auparavant 2.300 francs).

- La SA fonctionne un petit peu comme la SARL.

 La forme classique a Conseil d’admin – l’AG élit des administrateurs (max 18). Ces
administrateurs sont les dirigeants, qui peuvent diriger de façon collégiale (il se
réunissent fréquemment). Mais ces dirigeants élisent parmi eux un président du Conseil
d’admin (CA), qui en pratique va prendre les décisions courantes. C’est lui le véritable
dirigeant. Les actes de gestion importants sont pris par le CA. Ce président peut cumuler
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sa fonction présidentielle avec celle de directeur général de la soc (directeur exécutif).


C’est ce qu’on appelle en droit français le PDG – président directeur général. Il touche un
salaire pour ses fonctions de directeur général. Le PDG a quasiment tous les pouvoirs en
entreprise, notamment s’il est actionnaire majoritaire.
 La forme a Conseil de surveillance – l’AG élit des directeurs qui vont composer le
directoire. Le directoire élit un Président du directoire. Mais ce président du directoire a
moins de pouvoir que le Président du CA, p.q. le pouvoir est BCP plus collégial, on prend
BCP plus de décisions ensemble. L’AG élit un Conseil de surveillance (CS) qui est
composée de membres dont la mission est uniquement de contrôler ce que font les
directeurs.

La SAS est comme une SARL, mais il y a des actions, pas des parts sociales => une liberté de
manœuvre plus grande que dans la SARL.

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