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PLAN DE COURS.

AXE 1 : DROIT DES AFFAIRES


Les unités d’enseignement (UE) des « fondamentaux du droit » (UE 1), de « droit des sociétés et des
groupements d’affaire » (UE 2), de « droit social » (UE 3) et de « droit fiscal » (UE 4) ont pour objet
de fournir au titulaire du DCG une connaissance juridique du fonctionnement des organisations.
Ces unités d’enseignement devront, notamment, permettre le développement de compétences spéci-
fiques :
- identifier et hiérarchiser les sources juridiques ;
- rechercher et analyser une documentation juridique fiable et actualisée ;
- analyser une décision de justice et en dégager la portée ;
- qualifier et analyser un contrat ou un document professionnel ;
- qualifier les faits, articuler un raisonnement juridique et proposer une solution adaptée, dans le cadre
d’une situation juridique donnée.

TITRE 1 : DROIT COMMUN DES SOCIETES.

CHAPITRE 1 : LES DIFFERENTS TYPES DE SOCIETES.


Section 1 : La notion de société.
Section 2 : Classification des différents types de sociétés.

CHAPITRE 2 : LE CONTRAT DE SOCIETE.


Section 1 : Les conditions de formation de l'acte de société.
Section 2 : Les sanctions en cas de non-respect des conditions de formation.

CHAPITRE 3 : LES PARTIES AU CONTRAT DE SOCIETE.


Section 1 : Les attributs de la qualité d'associé.
Section 2 : La sauvegarde de la qualité d'associé.
Section 3 : L'incidence de la vie de couple sur la qualité d'associé.

CHAPITRE 4 : LA PERSONNALITE MORALE.


Section 1 : La notion de personnalité morale.
Section 2 : L'acquisition et disparition de la personnalité morale.
Section 3 : Identification et organes de la personne morale.

TITRE 2 : DROIT SPECIAL DES SOCIETES.

CHAPITRE 1 : LES SOCIETES DE PERSONNES.


Section 1 : La société en nom collectif.
Section 2 : La société civile.

CHAPITRE 2 : LES SOCIETES DE CAPITAUX.


Section 1 : La société anonyme.
Section 2 : La société en commandite par actions.
Section 3 : La société par actions simplifiée.

CHAPITRE 3 : LA SARL ET L'EURL.


Section 1 : La SARL.
Section 2 : L'EURL.

CHAPITRE 4 : LE DROIT PENAL DES AFFAIRES.


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Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
Section 1 : La procédure pénale.
Section 2 : Le droit pénal des affaires.

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Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
CHAPITRE 5 : LES AUTRES SOCIETES ET LES AUTRES GROUPEMENTS.
Section 1 : La SEL.
Section 2 : Les sociétés et groupements agricoles : GAEC et EARL.
Section 3 : Le groupement d'intérêt économique.

CHAPITRE 6 : L’ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE.


Section 1 : l’économie sociale et solidaire.
Section 2 : l’association.
Section 3 : la société coopérative.

CHAPITRE 7 : LES ENTREPRISES EN DIFFICULTE.


Section 1 : La prévention des difficultés.
Section 2 : Le traitement des difficultés.
Section 3 : Le traitement des situations irrémédiablement compromises.

CONCLUSION GENERALE.
SITOGRAPHIE :
 Legifrance.fr
 Bpifrance-creation.fr
 Infogreffe.fr
 Actulegales.fr

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Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
TITRE 1 : DROIT COMMUN DES SOCIETES.

CHAPITRE 1 : LES DIFFERENTS TYPES DE SOCIETES.

Le droit des sociétés est l’ensemble des règles applicables à la création et la formation des sociétés
La société est une forme particulière de l’activité économique.

Section 1 : LA NOTION DE SOCIETE.


I. Société et groupements voisins.
A. EIRL et entreprise individuelle.
Les objectifs de la société
Organiser un partenariat entre plusieurs personnes
Organiser une activité économique et favoriser son financement
Organiser un mode de gestion du patrimoine

Société/entreprise individuelle

EI : Notion économique
Absence de personnalité juridique
La société va être la colonne vertébrale juridique de l’entreprise, sa technique d’organi-
sation
Société/ FDC
Fonds de commerce : Notion juridique
Absence de personnalité juridique
Pas d’autonomie patrimoniale
La société sera propriétaire d’un Fdc, voire de plusieurs, au même titre qu’une personne physique,
et pourra exercer un droit de propriété sur ce bien.

Contrat/institution
Contrat : rédaction de l’article 1832 du code civil
La société doit satisfaire aux conditions de validité des contrats

Institution : Nombreuses règles impératives, l’institution est un ensemble de règles qui organisent
de façon impérative et durable un groupement de personnes autour d’un but déterminé ; les
droits et intérêt privés sont subordonné au but social qu’il s’agit d’atteindre

Existence société unipersonnelle

B. Les groupements voisins.


Comparaison du statut juridique de l'association et de la société1.

Termes de Association Société


comparaison
Personnalité Oui, si déclarée à la préfecture; personnalité plus Oui, si immatriculée au
morale complète si l'association est reconnue d'utilité pu- registre du commerce et
blique (peut alors recevoir des dons et legs). des sociétés.
Objet Civil en principe mais peut accomplir des actes de Civil ou commercial.
commerce.
But Désintéressé ou économique. Lucratif.
Capital Aucune exigence. Exigence variable selon
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Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
le type de société.
Patrimoine Cotisations, local, immeubles strictement nécessaires Aucune limitation.
à l'accomplissement du but social.
Apports Facultatifs (connaissances, activité, biens…). Obligatoires.
Droits finan- Néant: ne peuvent se partager d'éventuels excédents Partage des bénéfices et
ciers des ni le boni de liquidation. du boni de liquidation.
membres

C. La société.
Article 1832 du Code civil
La société est instituée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent par un contrat d'affecter
à une entreprise commune des biens ou leur industrie en vue de partager le bénéfice ou de profi-
ter de l'économie qui pourra en résulter.
Elle peut être instituée, dans les cas prévus par la loi, par l'acte de volonté d'une seule personne.
Les associés s'engagent à contribuer aux pertes.
Relevez les caractéristiques de la société.
Pluralité, associés
Apports, biens,
II. Les sources du droit des sociétés.
La première source du droit des sociétés est le code civil qui, dans les articles 1832 à 1944-17;
contient le droit commun des sociétés.
S'agissant des sociétés commerciales, les textes de base ont longtemps été la loi n° 66-537 du 24
juillet 1966 et le décret n° 67-236 du 23 mars 1967. Certes, cette loi du 24 juillet 1966 a été abrogée
par l'ordonnance n° 2000-912 du 18 septembre 2000 et son contenu intégré au Code de commerce
(articles L. 210-1 et s) mais elle constitue une étape importante de l'évolution de notre droit des so-
ciétés.

Les retouches législatives au droit des sociétés ne se sont pas arrêtées avec la codification. Les lois
nouvelles qui ont un impact sur le droit des sociétés donnent aujourd'hui l'impression d'un véri-
table kaléidoscope juridique. Citons ainsi par exemple :
 La loi n° 90-1258 du 31 décembre 1990 sur les sociétés d’exercice libéral ;
 La loi n° 94-1 du 3 janvier 1994 créant la société par actions simplifiées ;
 La loi n° 2001-420 du 15 mai 2001 sur les nouvelles régulations économiques;
 La loi n° 2001-1168 du 11 décembre 2001 portant mesures urgentes de réformes à caractère
économique et financier dite « loi MURCEF »;
 La loi n° 2002-1303 du 29 octobre 2002 modifiant certaines dispositions du Code de com-
merce relative aux mandants sociaux;
 La loi n° 2003-706 du 1er août 2003 sur la sécurité financière;
 La loi n° 2003-721 du 1er août 2003 pour l'initiative économique;
 L'ordonnance n° 2004-274 du 25 mars 2004 portant simplification du droit et des formalités
pour les entreprises;
 L'ordonnance n° 2004-624 du 24 juin 2004 portant réforme du régime des valeurs mobilières
émises par les sociétés commerciales;
 La loi n° 2005-842 du 26 juillet 2005 pour la confiance et la modernisation de l'économie dite
"loi Breton";
 La loi n° 2005-845 du 26 juillet 2005 de sauvegarde des entreprises;
 L'ordonnance n° 2005-1126 du 8 septembre 2005 relative aux commissaires aux comptes;
 La loi n° 2005-882 du 2 août 2005 en faveur des PME, dite « loi Jacob » ou « loi PME »;
 La loi n° 2007-1223 du 21 août 2007 en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat
qui modifie notamment les conditions des « parachutes dorés » ;
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Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
 La loi n°2008-89 du 30 janvier 2008, complétée par la loi n° 2008-649 du 3 juillet 2008 qui a
introduit en droit français la société coopérative européenne ;
 La loi du n° 2008-776 du 4 août 2008 de modernisation de l'économie ;
 Les ordonnances n° 2009-80 du 22 janvier 2009 et n° 2009-105 du 30 janvier 2009 réglemen-
tant l’offre au public d’instruments financiers ;
 Loi n° 2012-387 du 22 mars 2012 relative à la simplification du droit et à l’allégement des
démarches administratives ;
 La loi n° 2014-1545 du 20 décembre 2014 relative à la simplification de la vie des entre-
prises ;
 …
 La loi n° 2019-486 du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entre-
prises ;

Il convient aussi de citer l'influence du droit communautaire : droit issu des traités et droit dérivé,
notamment les directives et règlements (GEIE, société européenne).

Section 2 : CLASSIFICATION DES DIFFERENTS TYPES DE SOCIETES.


I. Distinction des sociétés civiles et commerciales.
A. Caractéristiques des sociétés civiles.
Les sociétés civiles réalisent des activités civiles : agricole, libérale

B. Caractéristiques des sociétés commerciales.


Les sociétés commerciales : par la forme :
Sociétés par action : SA (anonyme) ; SCA (commandite par action), SAS (par action simplifié)
SARL (à responsabilité limité) pluri et unipersonnelle
SNC (en nom collectif) resp illimité
SCS (en commandite simple)

Objet commercial :
Société en participation
Société créée de fait

Société à mission : facultatif


Conditions de fond : définir une raison d’être
De forme : informer les tiers,
Créer un comité distinct des organes sociaux qui vas assurer le suivi de cette mission,
Certifier par un tiers indépendant au moins tous les deux ans qu’elle respecte bien sa mis-
sion,
Avis publié sur le site de la société
La sanction pour non-respect de la mission : suppression du statut de société à mission

Nouveauté de la société à « mission » :


Article L. 210-10 du Code de commerce.
Une société peut faire publiquement état de la qualité de société à mission lorsque les conditions suivantes sont res-
pectées :
1° Ses statuts précisent une raison d'être, au sens de l'article 1835 du code civil ;
2° Ses statuts précisent un ou plusieurs objectifs sociaux et environnementaux que la société se donne pour mission de
poursuivre dans le cadre de son activité ;
3° Ses statuts précisent les modalités du suivi de l'exécution de la mission mentionnée au 2°. Ces modalités prévoient
qu'un comité de mission, distinct des organes sociaux prévus par le présent livre et devant comporter au moins un sa-
larié, est chargé exclusivement de ce suivi et présente annuellement un rapport joint au rapport de gestion, mentionné

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Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
à l'article L. 232-1 du présent code, à l'assemblée chargée de l'approbation des comptes de la société. Ce comité pro-
cède à toute vérification qu'il juge opportune et se fait communiquer tout document nécessaire au suivi de l'exécution
de la mission ;
4° L'exécution des objectifs sociaux et environnementaux mentionnés au 2° fait l'objet d'une vérification par un orga-
nisme tiers indépendant, selon des modalités et une publicité, définies par décret en Conseil d'Etat. Cette vérification
donne lieu à un avis joint au rapport mentionné au 3° ;
5° La société déclare sa qualité de société à mission au greffier du tribunal de commerce, qui la publie, sous réserve de
la conformité de ses statuts aux conditions mentionnées aux 1° à 3°, au registre du commerce et des sociétés, dans des
conditions précisées par décret en Conseil d'Etat.

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Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
II. Distinction des sociétés de personnes et des sociétés de capitaux.
A. Caractéristiques des sociétés de personnes.
À risques illimités
Plus de lois supplétives

B. Caractéristiques des sociétés de capitaux.


A risque limité, commerciales par la forme
a part pour la SAS et la Sarl il faut un capital social minimum de 37 milles euros
Responsabilité financière
Comparaison des deux blocs de société2.

Éléments de com- Sociétés à risque limité Sociétés à risque illimité


paraison
I. Morphologie.
 Illustration Sociétés par actions (SA, SAS, so- Sociétés de personnes (SNC, sociétés
ciété en commandite par actions), civiles, sociétés en commandite) et
SARL. sociétés sans personnalité morale
(société créée de fait, et société en
participation).
 Taux de rigi- Sociétés rigides au caractère insti- Sociétés plastiques à prédominance
dité tutionnel marqué, sauf pour la contractuelle.
SAS.
 Caractère ci- Sociétés commerciales par la La SNC et la commandite simple
vil ou commercial. forme. sont commerciales par la forme; les
autres sont civiles ou commerciales
en fonction de leur objet.
 Capital. Minimum imposé par la loi de Pas de minimum imposé ; apports en
37000 € pour les sociétés par ac- industrie autorisés.
tions; apports en industrie inter-
dits dans les SA et les SCA (pour
les commanditaires).
 Comptes so- Publicité par dépôt au greffe du Pas de publicité des comptes.
ciaux. tribunal de commerce.
 Fiscalité. Régime de l'impôt sur les sociétés Régime de l'impôt sur le revenu (so-
(sociétés opaques). ciétés transparentes).
II. Statut des associés. (Apport à la société)
 Responsabi- Responsabilité limitée au montant Responsabilité illimitée.
lité financière. des apports. Peu importe le montant des apports
réalisé par les associés la contribu-
tion aux pertes n’en tiendras pas
compte, ils devront payer un mon-
tant > aux apports initiaux
 Qualité de Pas de qualité de commerçant. Qualité de commerçant si la société
commerçant. Capacité requise présente un caractère commercial
par la forme ou par l'objet.
Capacité commerciale
III. Statut des dirigeants. (Agissent au nom de la société)
 Statut fiscal Régime fiscal et social des salariés. Statut fiscal et social des travailleurs
et social. indépendants.
2
COZIAN (M), VIANDIER (A), DEBOISSY (F) Droit des sociétés, Paris, Ed. Litec, Coll. Manuel, 20é édition, 2007, 700 pages,
spéc. pp. 44-45.
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Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
 Cumul avec Cumul possible mais réglementé. Cumul impossible, mais la solution
un contrat de tra- est discutable.
vail.
 Pouvoirs. Engagent la société en cas de dé- N'engagent pas la société en cas de
passement de l'objet social. dépassement de l'objet social.
 Responsabi- Existence de délits spécifiques : Pas de délits spécifiques mais atten-
lité pénale. abus de biens sociaux, présenta- tion aux délits de droit penal com-
tion de comptes infidèles… mun : faux@, escroquerie, abus de
confiance…

Documents :
Doc. 1 :Michel GERMAIN « La protection du patrimoine de l'entrepreneur : solutions sociétaires.
(extraits) » in Revue Lamy de droit des affaires n° 57, février 2011, pp. 82-84 ;
Doc. 2 : Jean Paillusselaur « Mais qu’est-ce que la personnalité morale ? » in JCP E - mercredi 8 mai
2019 n° 19

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Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
CHAPITRE 1 : DOCUMENTS

Document 1 : Entreprise et société.


La protection du patrimoine de l'entrepreneur : solutions sociétaires (extraits).
Michel GERMAIN in Revue Lamy de droit des affaires n° 57, février 2011, pp. 82-84.

1. La question de la protection du patrimoine personnel de l'entrepreneur a été jusqu'à présent es-


sentiellement résolue au travers de l'existence d'une personne morale. La personne morale était
peu à peu devenue l'instrument juridique le plus apte à permettre la distinction du patrimoine
personnel et du patrimoine commercial.
Certes, il est bien entendu que toutes les personnes morales ne présentent pas cet avantage,
qu'elles soient sociétés de personnes commerciales ou civiles. Mais si l'on se tourne vers les socié-
tés commerciales les plus répandues, SARL, SA et SAS, la personnalité morale permet de séparer
de manière efficace les patrimoines. Était-ce la raison d'être de la personne morale ? Sans doute
pas, mais le capitalisme occidental est né de cette possibilité : qu'on se souvienne de la naissance
du capitalisme en Italie par l'intermédiaire de la société en commandite qui permet d'investir avec
des risques limités pour les commanditaires.
2. Quand cette possibilité est reconnue, assurée et fiable, le développement de sociétés ayant pour
seule fonction de permettre cette séparation chez celui qui dirige une petite ou moyenne entre-
prise fait naître en quantité considérable des sociétés paradoxales qui n'ont plus pour raison d'être
d'entreprendre à plusieurs mais qui ont pour seule raison de protéger le patrimoine personnel. Et
le droit des sociétés va devenir, statistiquement du moins, une vaste entreprise de camouflage de
la réalité. Les SARL, mais aussi les SA, sont des machines hypocrites à isoler le patrimoine person-
nel dans des sociétés dont 90 ou 95 % des parts ou actions sont détenues par la même personne.
Mais sur le plan juridique, la doctrine regarde ailleurs. En revanche, quand M. Crépeau, ministre
rustique au bon sens du terme (rappelons-nous les bicyclettes blanches), décide sobrement de
mettre d'accord le fait et le droit en créant l'EURL, une partie de la doctrine se désole de ce contre-
sens lexical et prévoit les pires catastrophes. En réalité, rien de tel ne se produit. L'EURL sera sui-
vie dans la même ligne de la SASU.
3. Il s'agit donc de présenter la protection du patrimoine personnel que permettent les sociétés en
général et en particulier les sociétés unipersonnelles. Cette présentation prend plus d'intérêt si,
sans faire de comparaison terme à terme avec l'EIRL, on évoque dans certains cas ce qu'il en est
pour l'EIRL. Ceci d'autant plus que le droit de l'EIRL fait des emprunts au droit des sociétés et pas
forcément là où on pouvait les attendre : en effet l'entreprise individuelle à responsabilité limitée
instrumentalise en partie le droit des sociétés, comme si le législateur n'arrivait pas finalement à se
détacher du modèle sociétaire. Mais ce regard tourné vers le droit des sociétés n'est pas critiquable
en soi. Il peut être vu comme un acte de sagesse du législateur, qui sait que le droit ne se crée pas à
partir d'une table rase, mais en réajustant des éléments préexistants : ainsi en va-t-il du droit d'op-
position ou de la cession de dette.
L'on remarquera au passage qu'il n'y avait aucune obligation de procéder de la sorte : l'article 7 de
la directive n° 89/667 du 21 décembre 1989 dit qu'un État, s'il n'organise pas de SARL uniperson-
nelle, doit prévoir en faveur des entreprises individuelles la possibilité de constituer un patri-
moine affecté avec des garanties équivalentes à celles que prévoit la directive pour les SARL uni-
personnelles. Dans la mesure où la France connaît la SARL unipersonnelle, l'article 7 de la direc-
tive est donc dépourvu de sens pour le législateur français. En conséquence, si le législateur de
l'EIRL s'est inspiré de techniques sociétaires, ce n'est pas qu'il y était obligé, mais c'est parce qu'il y
a trouvé avantage. (…)
A partir du texte et de vos connaissances, répondez aux questions suivantes :
1. Pourquoi l’auteur affirme-t-il que « la personnalité morale permet de séparer de manière efficace les
patrimoines » ?, rappelez quels sont les enjeux pour les entrepreneurs ;
2. N’existent-ils pas pour autant des risques de confusion des patrimoines ? expliquez.

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Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
Document 2 : la notion de personnalité morale et société
Mais qu’est-ce que la personnalité morale ?
PAILLUSSELAUR JEAN3 IN JCP E - mercredi 8 mai 2019 n° 19 (extraits).
Pour comprendre ce qu’est réellement la personnalité morale, la meilleure approche est peut-être de répondre
à quelques questions simples. Pourquoi existe-t-elle ? À quels besoins répond-elle ? Comment est-elle conçue
? Comment est-elle construite et organisée ? Quelles sont ses caractéristiques essentielles ?
(…)
B. - Qui peut organiser une personne morale ?
21 - Qui peut organiser une personne morale ? Le législateur répond à cette question. Il propose,
voire impose, un certain nombre de structures d’accueil, de telle sorte que, d’une part, les per-
sonnes qui désirent personnaliser ce qu’elles entreprennent puissent trouver dans ces structures
une réponse satisfaisante à leurs besoins et, d’autre part, que la protection des parties prenantes et
des tiers soit assurée (1°). Mais si le législateur peut effectivement créer et proposer aux fondateurs
des entités-personnes morales des structures d’accueil, il est aussi indispensable que les fonda-
teurs et les membres des entités-personnes morales disposent d’une certaine liberté dans l’organi-
sation de l’entité qu’ils créent pour l’adapter à leurs besoins spécifiques (2°).

1° L’organisation de structures d’accueil


22 - Une structure d’accueil est une organisation juridique de la structure, du fonctionnement et de
la personnalisation juridique d’une entité-personne morale. Elle comprend un ensemble de dispo-
sitions, dont certaines sont supplétives et d’autres d’ordre public. Les différentes formes de socié-
tés, par exemple, sont des structures d’accueil. Les structures d’accueil sont, en principe, adaptées
à la nature, au but et à l’objet de l’entité-personne morale ainsi qu’à l’importance de l’impact de
son activité sur la Société. Si la structure d’accueil d’une société anonyme qui fait publiquement
appel à l’épargne est nécessairement très sophistiquée, celle de nombreuses associations peut être
sommaire21.

23 - À partir du moment où le législateur « propose » un certain nombre de structures d’accueil,


les fondateurs d’une entité personne morale peuvent choisir la structure qui leur convient. Mais ils
ne peuvent le faire que s’ils remplissent les conditions posées pour l’adoption de cette structure et
qu’ils se conforment aux règles de constitution et de fonctionnement qu’elle comporte.

24 - Si une personne morale est créée, que ce soit une société, une association, un syndicat, une
fondation..., c’est pour personnaliser l’exercice de l’activité entreprise par cette entité pour at-
teindre un but. C’est donc à partir de cette activité, ou plus précisément de l’exercice de cette acti-
vité, et de ce but que l’organisation de l’entité-personne morale doit fondamentalement être
conçue. Son organisation est, en quelque sorte, fonctionnelle.

25 - Le premier objet de l’organisation de l’entité-personne morale est donc la détermination du


but qu’elle poursuit, de la raison de son existence.

26 - Le deuxième objet de l’organisation juridique est la définition de l’activité qui peut être exer-
cée par la personne morale (son objet légal). Cette définition peut être formulée en termes très
larges, parfois vagues, de manière à convenir à un grand nombre d’activités, ou, au contraire, en
termes très précis, si l’intention du législateur est de proposer une structure d’accueil spécifique
pour l’exercice d’une activité déterminée (pour les sociétés professionnelles, par exemple, ou pour
certaines activités financières).

3
Jean Paillusseau est professeur émérite à l’université de Rennes I, directeur honoraire du Centre de droit des affaires, avocat honoraire au barreau
de Paris
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Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
Les fondateurs d’une entité-personne morale ont ensuite la possibilité - si ce n’est l’obligation -,
quand ils ont choisi une forme particulière de personne morale, de préciser dans les statuts l’acti-
vité qu’ils entendent exercer. En droit des sociétés, le concept juridique qui est utilisé pour tra-
duire cette réalité est celui d’objet social. Les définitions légale et statutaire de l’activité de la per-
sonne morale déterminent respectivement sa spécialité légale et statutaire.
L’exercice de certaines activités est subordonné à des conditions spéciales. Elles concernent soit
l’obligation d’adopter une forme spécifique d’entité-personne morale, soit l’adoption de règles
particulières dans l’organisation d’une entité-personne morale à vocation plus générale.

27 - Le troisième objet de l’organisation juridique de la personne morale concerne les mécanismes


d’affectation à l’activité des moyens qui sont nécessaires à son exercice. Plus l’activité exige de
moyens, plus il est nécessaire de créer des mécanismes financiers et juridiques, parfois sophisti-
qués, d’affectation de ces moyens à l’activité. Les mécanismes les plus élaborés ont été imaginés en
droit des sociétés.

28 - Le quatrième objet de l’organisation juridique concerne la détention et l’aménagement du


pouvoir dans la personne morale.
Il s’agit, et c’est le premier point, de déterminer les personnes ou les organes (et donc de les créer
et de les aménager) qui vont détenir le pouvoir dans la personne morale, de fixer la nature de leur
pouvoir et les conditions de son exercice et ses conséquences.
Ensuite, comme il n’est guère souhaitable qu’un pouvoir puisse s’exercer sans contrôle, l’organisa-
tion doit avoir pour objet les modalités de son exercice et ses conséquences.
Il convient, aussi, de prévoir un système de responsabilité qui prévoit les abus de pouvoirs, qui en
sanctionne les excès et qui assure l’indemnisation de ceux qui sont susceptibles de subir un dom-
mage du fait de son exercice abusif ou fautif.
Enfin, il faut organiser le système de représentation de la personne morale. Déterminer la ou les
personnes qui peuvent, en son nom et pour son compte, et dans quelles conditions, contracter
avec les tiers, l’engager ou intenter une action en justice. Décider si les limitations de pouvoirs de
ses représentants fixées par les statuts ou par les organes délibérants sont ou non opposables aux
tiers. Préciser si pour la passation de certains actes, particulièrement importants, les représentants
peuvent agir seuls ou s’il leur faut l’accord des autres membres, etc.

29 - Pour certaines catégories de personnes morales, il faut encore organiser la manière selon la-
quelle les résultats de l’activité peuvent bénéficier aux membres, le cas échéant aux parties pre-
nantes22, et la façon selon laquelle ils peuvent les appréhender.

30 - Enfin, la création d’un être juridique nouveau entraîne un ensemble de conséquences qu’il
convient de régler, ce sont, par exemple les questions relatives à son identification (nom, dénomi-
nation) ; à sa localisation dans l’espace (domicile, siège, nationalité) ; à sa limitation dans le temps
(naissance, durée, disparition) ; à la publicité qui permet aux tiers de connaître son existence, son
objet, les personnes qui le représentent et leurs pouvoirs, etc.
(…)

2° La liberté des fondateurs et des membres


32 - L’organisation de la personne morale peut être entièrement réalisée par le législateur comme
elle peut, pour une partie plus ou moins importante, être laissée à l’initiative des fondateurs et des
membres d’une entité-personne morale. C’est le conflit traditionnel entre l’organisation d’origine
légale, impérative, et l’organisation d’origine contractuelle. Le conflit est réglé de manière diffé-
rente selon les pays, les époques, les besoins et les formes des entités, car le contenu des lois est in-
fluencé par les tendances dominantes de la culture de la société politique, économique et sociale.

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Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
33 - En 1966, quand le droit des sociétés a été élaboré et discuté au Parlement, une tendance cultu-
relle, forte, de la société politique à cette époque conduisait au centralisme, au dirigisme et à l’as-
sistance. Elle ne pouvait qu’influencer les auteurs de la loi de 1966 et les inciter à régler dans le dé-
tail tous les aspects de l’organisation des sociétés. La part de l’organisation laissée à la liberté des
fondateurs ne pouvait être que très limitée. Depuis, la société française a profondément évolué
sous l’influence de la digitalisation de la société et de l’économie, de la mondialisation et des révo-
lutions des activités économiques. Elle s’est concrétisée en particulier par l’institution dans le droit
des sociétés de la société par actions simplifiée qui offre une très grande liberté contractuelle. Cet «
espace » de liberté contractuelle est indispensable pour permettre aux entreprises de s’adapter aux
bouleversements économiques et sociaux qui affectent le monde actuel.

34 - La liberté pour les fondateurs d’une entité-personne morale d’organiser leur personne morale
rencontre cependant deux limites.
La principale limite procède de la constatation qu’il n’est pas possible de laisser à leur discrétion
toute la partie de l’organisation de la personne morale qui concerne la protection de l’intérêt géné-
ral et celui des parties prenantes, ou elle serait alors très illusoire. Cette organisation ne peut être
conçue et aménagée que par le législateur et par la jurisprudence. Il en est de même de la partie de
l’organisation qui a pour objet la protection des membres de l’entité dotée de la personnalité mo-
rale ; le degré de leur protection et les modalités de son organisation ne peuvent que varier selon
la forme et l’objet de la personne morale, le problème ne se pose évidemment pas de la même fa-
çon dans les sociétés en nom collectif, dans les sociétés anonymes cotées, ou dans les institutions
représentatives du personnel dans les entreprises. Les hommes d’affaires qui s’associent pour en-
treprendre quelque chose en commun sont parfaitement capables d’organiser eux-mêmes leur
protection ; en revanche, les épargnants qui achètent en bourse des titres de sociétés ont besoin
d’une protection de leurs intérêts organisée et imposée par le législateur.
La seconde limite, infiniment moins importante, résulte de la nécessité d’établir et de conserver
une cohérence entre les règles d’organisation des personnes morales qui appartiennent à une
même catégorie et aux catégories entre elles. Là encore, seul le législateur peut assurer cette
double cohérence.
(…)
A partir du texte et de vos connaissances, répondez aux questions suivantes :
1. Le droit des sociétés est-il dirigiste ou contractuel ?
2. Comment se fait le choix d’une structure d’accueil ?
Travail de recherche :
Quel est le nombre de sociétés créées en 2019, 2020 ? cette forme juridique est-elle prisée par les
créateurs d’entreprises ? pourquoi ?

13
Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
CHAPITRE 2 : LE CONTRAT DE SOCIETE.

Section 1 : LES CONDITIONS GENERALES DE FORMATION DE L'ACTE DE SOCIETE.


I. Les conditions de droit commun.
Le consentement des parties : existence, intégrité
La capacité à contracter
Un contenu licite et certain : respect de l’ordre publique, objet de l’obligation doit être pré-
sent ou futur, possible, déterminé ou déterminable.
Une contrepartie non illusoire

II. Précisions concernant l'objet.


L’objet d’un acte juridique : prestation à laquelle s’obligent les parties
L’objet social est l’ensemble des activités déterminées par le pacte social que la société peut
exercer.
L’objet social délimite la capacité de jouissance de la société (principe de spécialité)

SECTION 2 : LES CONDITIONS SPECIFIQUES DE FORMATION DE L'ACTE DE SOCIETE.


La pluralité des associés
Les apports
La participation aux résultats sociaux (bénéfices et aux pertes)
L’affectio societatis
I. Les apports et le capital social.

L’apport est le bien ou l’industrie dont l’associé confère la propriété ou la jouissance


à la société, en contrepartie desquelles il reçoit des droits sociaux (actions ou parts sociales),
par le biais du contrat d’apport.

Les apports en numéraire


Consistent à mettre à disposition une somme d’argent de la société
Se réalise en 2 temps :
la souscription (la promesse d’apport), doit être intégrale réelle et non conditionnelle.

La libération, qui sera différente selon le type de la société.

Dans les sociétés civiles : pas de délai


Dans les sociétés de personnes aucun délai légal n’est prévu pour la libération, ce sont les sta-
tuts qui en décident.

Dans les sociétés par actions, libération de la moitié de la valeur nominale à la constitution, le
solde étant libéré dans les 5 ans
Dans la SARL, libération d’au moins un cinquième de la valeur nominale à la constitution, le
solde étant libéré dans les 5 ans

Les apports en nature sont les apports de tout bien meuble ou immeuble corporel, ou in-
corporel autre que du numéraire. L’apport peut se faire en propriété en usufruit ou nue-
propriété, ou encore en jouissance. Ils doivent faire objet d’une évaluation par un commis-
saire aux apports ou par les associés.

14
Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
Les apports en industrie consistent à mettre à disposition de la société son travail, ses
connaissances techniques, son talent, sa notoriété. Ces apports sont interdits dans les SA, les
SCA (du moins pour les commandites).
Dans les autres sociétés, ils ne font jamais parti du capital social. On reçoit en contrepartie
des droits sociaux :
- Les mêmes droits politiques que tout associé,
- Des droits pécuniaires sont en principe limités à ceux du plus petit apporteur en nature
ou en numéraire. Et ces droits sont incessibles (on ne peut pas les céder)

Le capital social :
Le capital social est la somme des apports en nature et en numéraire.
Montant minimum légal dans les SA et les SCA (37 000) ; sociétés civiles et SNC aucun minimum ;
SARL et SAS montant fixé par les statuts
Intangible (sauf augmentation ou diminution)
Il est divisé en droit sociaux (part sociales ou actions)
Le capital social est le gage général des créanciers sociaux (si il y des difficultés, ils se tournent
vers le capital social)
2 types de créanciers :
1) Créancier chirographaire : ne dispose pas de sûretés, a droit de gage général sur le patri-
moine du débiteur
2) titulaire des sociétés (réelles/personnelles)
C’est également une clé de répartition pour le pouvoir, ou pour la répartition aux résultats so-
ciaux.

II. La participation aux bénéfices et aux pertes.

Article L241-3 du Code de commerce (SARL).


Est puni d'un emprisonnement de cinq ans et d'une amende de 375 000 euros :
2° Le fait, pour les gérants, d'opérer entre les associés la répartition de dividendes fictifs, en l'absence d'inventaire ou
au moyen d'inventaires frauduleux ;

Article L242-6 du Code de commerce (SA).


Est puni d'un emprisonnement de cinq ans et d'une amende de 375 000 euros le fait pour :
1° Le président, les administrateurs ou les directeurs généraux d'une société anonyme d'opérer entre les actionnaires
la répartition de dividendes fictifs, en l'absence d'inventaire, ou au moyen d'inventaires frauduleux ;
Capitaux propres = Capital social + Réserves + Report à nouveau + résultat de l’ex

Capital social = forme une partie des capitaux propres + participation aux résultats sociaux =

La participation au bénéfice est proportionnelle à l’apport du C social. Toute foi, il est possible de
prévoir dans les statuts une autre répartition, pour autant, elle ne doit pas conduire à la rédaction
d’une clause léonine (l’un d’eux s’accapare l’intégralité (quasi) des bénéfices). La clause est répu-
tée non écrite.
Mais aussi profiter d’une économie qui est simplement une participation commune aux charges.
+ contribution aux pertes : dans la relation créanciers sociaux/associés, on parle de l’obligation de
la proportionnelle au capital détenu en principe. Toutefois il est possible de prévoir dans les sta-
tuts une autre répartition, pour autant, elle ne doit pas conduire à la rédaction d’une clause léo-
nine, cette clause étant réputé non écrite.
Bonis de liquidation
Délit de distribution de dividendes fictifs existe dans les S de capitaux et dans la SARL. Chaque
- Elément légal : loi qui décrit cette infraction (le code dans lequel existe l’infraction)
- Élément matériel : contenu de l’infraction
- Elément moral : l’intention derrière l’action (intentionnelle, mauvaise foi) Notion de la juridique
15
Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
III. L'affectio societatis.

notion de la jurisprudence, qui désigne la volonté de chaque associé à collaborer au sein d’une en-
treprise commune, dans un intérêt commun et sur un pied d’égalité avec les autres associés.

SECTION 3 : LES CONDITIONS DE FORME DE L'ACTE DE SOCIETE.


I. L'écrit.
Les statuts doivent être établi par écrit (contrat consensuel). Cet écrit contient des conditions obli-
gatoires : la forme, l’objet, l’appellation, le siège social, le capital social, la durée de la société et
les modalités de fonctionnement
Le contrat sera par écrit notarié
Sera obligatoire lorsqu’il y a un apport en nature impliquant une mutation immobilière/ droit au
bail de + de 12 ans sur un immeuble
Recommandé dans les autres hypothèses et notamment pour société entre époux

Écrit sous-seing-privé :
Rédaction par les parties elles-mêmes
rédaction par un avocat

L’écrit peut faire objet de modifications


Modifications statuaire  décision extraordinaire des associés
De plus pour les modalités on ajoute la raison d’être

II. La raison d’être de la société et société à mission.

La raison d’être :
Une ambition que les associés se propose de poursuivre dans le cadre de leur société ce qui est in-
dispensable pour remplir l’objet social
Insérer dans les statuts sa méconnaissance : violation des statuts donc responsabilité civile des di-
rigeants, juste motif de révocation
Non un Siri dans les statuts sa méconnaissance juste motif de révocation
Article 1835 du Code civil
Les statuts doivent être établis par écrit. Ils déterminent, outre les apports de chaque associé, la forme, l'objet, l'appel-
lation, le siège social, le capital social, la durée de la société et les modalités de son fonctionnement. Les statuts
peuvent préciser une raison d'être, constituée des principes dont la société se dote et pour le respect desquels elle en-
tend affecter des moyens dans la réalisation de son activité.

Exemple de raison d’être d’une société


La société européenne Atos a proposé à ses actionnaires réunis en assemblée le 30 avril 2019 de compléter la clause
statutaire relative à l’objet social par une mention définissant comme suit la raison d’être de cette société : « Chez
Atos, notre mission est de contribuer à façonner l’espace informationnel. Avec nos compétences et nos services, nous
supportons le développement de la connaissance, de l’éducation et de la recherche dans une approche pluriculturelle
et contribuons au développement de l’excellence scientifique et technologique. Partout dans le monde, nous permet-
tons à nos clients et à nos collaborateurs, et plus généralement au plus grand nombre, de vivre, travailler et progresser
durablement et en toute confiance dans l’espace informationnel » (Balo no 35 du 22-3-2019 : www.journal-officiel.-
gouv.fr)

Article L210-10 du Code de commerce


Une société peut faire publiquement état de la qualité de société à mission lorsque les conditions suivantes sont res-
pectées :
1° Ses statuts précisent une raison d'être, au sens de l'article 1835 du code civil ;
2° Ses statuts précisent un ou plusieurs objectifs sociaux et environnementaux que la société se donne pour mission de
poursuivre dans le cadre de son activité ;
3° Ses statuts précisent les modalités du suivi de l'exécution de la mission mentionnée au 2°. Ces modalités prévoient
qu'un comité de mission, distinct des organes sociaux prévus par le présent livre et devant comporter au moins un sa-
16
Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
larié, est chargé exclusivement de ce suivi et présente annuellement un rapport joint au rapport de gestion, mentionné
à l'article L. 232-1 du présent code, à l'assemblée chargée de l'approbation des comptes de la société. Ce comité pro-
cède à toute vérification qu'il juge opportune et se fait communiquer tout document nécessaire au suivi de l'exécution
de la mission ;
4° L'exécution des objectifs sociaux et environnementaux mentionnés au 2° fait l'objet d'une vérification par un orga-
nisme tiers indépendant, selon des modalités et une publicité définies par décret en Conseil d'Etat. Cette vérification
donne lieu à un avis joint au rapport mentionné au 3° ;
5° La société déclare sa qualité de société à mission au greffier du tribunal de commerce, qui la publie, sous réserve de
la conformité de ses statuts aux conditions mentionnées aux 1° à 3°, au registre du commerce et des sociétés, dans des
conditions précisées par décret en Conseil d'Etat.

III. Les formalités postérieures à la signature des statuts.


Tableau page 11
Page 13 14 les annonces légales dans les Échos
Les mentions obligatoires à faire figurer dans une annonce légale sont la dénomination le siège
social, le capital, la durée l’objet la gérance
 L'enregistrement des statuts dans le délai d'un mois à la recette des impôts n’est plus à accom-
plir au moment de la formation de la société, mais seulement pour tout changement en cours
de vie sociale ;
 L'insertion d'un avis dans un journal d'annonces légales pour informer les tiers ;
 Formalités administratives diverses : transmission par le Centre de formalité des entreprises de
la liasse unique au greffe du Tribunal de commerce, aux organismes sociaux, à l'INSEE ;
 Le dépôt des actes constitutifs en annexe au Registre du commerce et des sociétés en un exem-
plaire ;
 L'immatriculation au Registre du commerce et des sociétés qui donne naissance à la personna-
lité de la société ;
 Déclaration du bénéficiaire effectif de la société dans un registre spécial :
Le document relatif au(x) bénéficiaire(s) effectif(s) doit être déposé au greffe lors d’une demande d’immatriculation au R.C.S., dans
le délai de 15 jours, au plus tard, à compter de la délivrance du récépissé de dépôt de dossier de création d’entreprise. Un nouveau
document est déposé dans les trente jours suivant tout fait ou acte rendant nécessaire la rectification ou le complément des infor-
mations qui y sont mentionnées.
 Publication d'un avis au BODACC -bulletin officiel des annonces civiles et commerciales.

17
Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
Section 4 : LES SANCTIONS EN CAS DE NON-RESPECT DES CONDITIONS DE FORMATION.
I. Les causes de nullité.
A. Violation des conditions générales de formation des contrats.
Non-respect des conditions posées à l’article 11 28 Code civil

La capacité à contracter est une cause de nullité sauf dans les sociétés par actions et SARL il faut
qu’elle atteigne tous les associés fondateurs

La nullité d’une SARL ou d’une société par actions ne peut pas être prononcé pour une cause illi-
cite mais la jurisprudence maintient la nullité pour fraude

L’accomplissement des formalités de publicité des SNC et en commandite est requis à peine de
nullité de la société
Article L235-1 du Code de commerce.
La nullité d'une société ou d'un acte modifiant les statuts ne peut résulter que d'une disposition expresse du présent
livre ou des lois qui régissent la nullité des contrats. En ce qui concerne les sociétés à responsabilité limitée et les socié-
tés par actions, la nullité de la société ne peut résulter ni d'un vice de consentement ni de l'incapacité, à moins que
celle-ci n'atteigne tous les associés fondateurs. La nullité de la société ne peut non plus résulter des clauses prohibées
(clauses léonines) par l'article 1844-1 du code civil.
La nullité d'actes ou délibérations autres que ceux prévus à l'alinéa précédent ne peut résulter que de la violation
d'une disposition impérative du présent livre, à l'exception de la première phrase du premier alinéa de l'article L. 225-
35 et de la troisième phrase du premier alinéa de l'article L. 225-64 (raison d’être de la société), ou des lois qui régissent
les contrats, à l'exception du dernier alinéa de l'article 1833 du code civil (intérêt social).

Article L235-2 du Code de commerce.


Dans les sociétés en nom collectif et en commandite simple, l'accomplissement des formalités de publicité est requis à
peine de nullité de la société, de l'acte ou de la délibération, selon les cas, sans que les associés et la société puissent se
prévaloir, à l'égard des tiers, de cette cause de nullité. Toutefois, le tribunal a la faculté de ne pas prononcer la nullité
encourue, si aucune fraude n'est constatée.
B. Violations des conditions spécifiques de formation de l'acte de société .
Société instituée par une seule personne en dehors des conditions prévues par la loi
Absence d’apports
Absence de participation des associés aux résultats sociaux
Absence d’affectio societatis
Objet illicite
In accomplissement publicité dans les SNC SCS
Article 1833 du Code civil.
Toute société doit avoir un objet licite et être constituée dans l'intérêt commun des associés.
La société est gérée dans son intérêt social, en prenant en considération les enjeux sociaux et environnementaux de
son activité.

Article 1844-10 du Code civil


La nullité de la société ne peut résulter que de la violation des dispositions de l'article 1832 et du premier alinéa des
articles 1832-1 et 1833, ou de l'une des causes de nullité des contrats en général.
Toute clause statutaire contraire à une disposition impérative du présent titre dont la violation n'est pas sanctionnée
par la nullité de la société, est réputée non écrite.
La nullité des actes ou délibérations des organes de la société ne peut résulter que de la violation d'une disposition im-
pérative du présent titre, à l'exception du dernier alinéa de l'article 1833, ou de l'une des causes de nullité des contrats
en général.

II. Le régime de la nullité.


A. L’action en nullité.
demandeur celui de l’intérêt a été violée
Inscription elle est de trois ans à compter de la cause
Effets : Elle ne produit pas d’effet rétroactif elle est assimilée à une dissolution

18
Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
En dehors de la nullité le Code civil et de commerce prévalent des clauses réputées non écrites

B. Régularisation des sociétés nulles


Pour maintenir l’existence de la société : régularisation
L’action en nullité est éteinte lorsque la cause de la nullité a cessé le jour où le tribunal statut
Le tribunal peu d’office accorder un délai pour couvrir les nullités
Lorsque la nullité est fondée sur un vice du consentement ou l’incapacité d’un associé
La société où on associe plus où mettre au tribunal toutes mesures susceptibles de supprimer l’in-
térêt du demandeur donc à cause de nullité.

C. La mise en jeu de la responsabilité.


Si la société a été déclarée nulle on peut mettre en jeu la responsabilité contre la personne qui a
conduit à cette nullité

Documents :
Doc.1 : Cass. Civ 1ere, 3 avril 2012: la société créée de fait ;
Doc. 2 : Exemples d’annonces légales pour une SARL et une SAS.

19
Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
CHAPITRE 2 : DOCUMENTS.

Document 1 : La société créée de fait :


Cour de cassation chambre commerciale Audience publique du mardi 3 avril 2012
N° de pourvoi: 11-15671
Non publié au bulletin Cassation

LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE COMMERCIALE, a rendu l'arrêt suivant :


(…)
Et sur le moyen :
Vu les articles 1832 et 1873 du code civil ;
Attendu que l'existence d'une société créée de fait, qui exige la réunion des éléments caractérisant
tout contrat de société, nécessite l'existence d'apports, l'intention de collaborer sur un pied d'égali-
té à la réalisation d'un projet commun et l'intention de participer aux bénéfices ou aux économies
ainsi qu'aux pertes éventuelles pouvant en résulter ; que ces éléments doivent être établis séparé-
ment et ne peuvent se déduire les uns des autres ;
Attendu, selon l'arrêt attaqué, qu'après la fin du concubinage ayant existé entre lui et Mme X..., M.
Y... s'est maintenu dans l'immeuble édifié au cours de la vie commune sur un terrain appartenant
à sa concubine ; que M. Y... a assigné Mme X... en paiement du montant de ses investissements
dans l'immeuble ; qu'ultérieurement, il a sollicité la dissolution et la liquidation de la société créée
de fait entre les concubins ainsi que l'attribution préférentielle de l'immeuble ; que Mme X... a assi-
gné M. Y... en paiement d'indemnités d'occupation ; que les deux instances ont été jointes ;
Attendu que pour dire qu'il a existé une société créée de fait entre Mme X... et M. Y... et en ordon-
ner la dissolution, l'arrêt relève que les règlements effectués par ce dernier tant aux organismes
bancaires qu'à Mme X... dépassent largement le cadre d'une participation normale aux dépenses
de la vie commune ; qu'il retient qu'en contractant ensemble des emprunts dans le dessein de
construire une maison sur le terrain de Mme X... et en mettant en commun leurs ressources pour
rembourser ces emprunts, les parties ont manifesté leur intention de collaborer sur un pied d'éga-
lité à la réalisation d'un projet immobilier commun ; qu'il retient encore qu'en souscrivant avec sa
concubine divers engagements bancaires qu'il aurait dû ou devrait seul assumer en cas de dé-
faillance de Mme X..., M. Y... a personnellement pris un risque financier et a marqué sa volonté de
participer aux pertes éventuelles ;
Attendu qu'en statuant ainsi, alors que l'intention de s'associer en vue d'une entreprise commune
ne peut se déduire de la participation financière à la réalisation d'un projet immobilier et est dis-
tincte de la mise en commun d'intérêts inhérents au concubinage, la cour d'appel a violé les textes
susvisés ;
PAR CES MOTIFS et sans qu'il y ait lieu de statuer sur les autres griefs : CASSE ET ANNULE,
dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 27 janvier 2011, entre les parties, par la cour d'appel
de Colmar ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant
ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Metz ;
A partir de l’arrêt suivant :
1. Rappelez les faits en mettant en évidence l’objet du litige ;
2. Déterminez le problème de droit ;
3. Quel est l’élément manquant pour caractériser l’existence d’une société en l’espèce ?

Document 2 : Textes d’annonces légales :


AVIS DE CONSTITUTION

Par acte SSP du 09/08/2019 il a été constitué une SAS dénommée : LES ENFANTS A TABLE
Sigle : LEAT Siège social : 8 rue des Capucines 75002 PARIS
Capital : 1.000 €

20
Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
Objet : La Société a pour objet d’exercer, en France et/ou à l’étranger, Les activités suivantes : La
prise de participation, par voie de création, d’apport, d’achat, de souscription ou autrement, dans
toute société, quels qu’en soient la forme et l’objet ; La gestion active desdites participations ; La
prestation de services de conseil et d’assistance en matière (i) de gestion et de suivi d’activités des
sociétés dans lesquelles la Société détient ou viendrait à détenir, directement ou indirectement une
participation, (ii) de définition de politique générale, (iii) de gestion et de suivi d’opérations finan-
cières, (iv) de gestion et de suivi des ressources humaines, (v) et plus généralement, toute presta-
tion de services ou d’assistance, notamment en matière informatique, marketing, stratégique,
comptable, administrative, juridique, utile à l’activité des sociétés dans lesquelles la Société détient
ou viendrait à détenir, directement ou indirectement, une participation. Et plus généralement,
toutes opérations industrielles, commerciales, financières, mobilières ou immobilières, se rappor-
tant directement ou indirectement à l’objet social ou susceptibles d’en faciliter le développement
ou la réalisation. La Société peut recourir en tous lieux à tous actes ou opérations de quelque na-
ture et importance qu’elles soient, dès lors qu’ils peuvent concourir ou faciliter la réalisation des
activités visées aux alinéas qui précèdent ou qu’ils permettent de sauvegarder, directement ou in-
directement, les intérêts commerciaux ou financiers de la Société ou des entreprises avec lesquelles
elle est en relation d’affaires.
Président : la société AB2, SAS au capital de 32.305.020 €, sise 8 rue des Capucines 75002 PARIS,
441 349 016 RCS PARIS
Directeur Général : M. ZATTARA Julien, 4 rue des Plâtrières 93100 MONTREUIL
Commissaire aux Comptes Titulaire: SAS DELOITTE & ASSOCIES, 6 Place de la Pyramide 92908
PARIS LA DÉFENSE Cedex, 572 028 041 RCS NANTERRE
Transmission des actions : Les actions sont librement cessibles entre actionnaires ; toutes autres
cessions et transmissions sont soumises à l’agrément de la collectivité des associés. Admission aux
assemblées et exercice du droit de vote : Tout Actionnaire est convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Durée : 99 ans à compter de l’immatriculation au RCS de PARIS AL0819-102168

AVIS DE CONSTITUTION
Aux termes d’un ASSP en date à ARRAS du 25/07/2019, il a été constitué une société présentant
les caractéristiques suivantes :
Forme : SARL ;
Dénomination : CIT’ABEILLE ;
Siège social : 222 allée de la citadelle 62000 ARRAS ;
Objet : Eco pâturage, Animations pédagogiques, entretien d’espaces verts, installation de ruches à
vocation pédagogique ;
Durée : 99 ans à compter de son immatriculation au RCS ;
Capital : 1 000 € ;
Gérance : M. Alexandre COUSIN, 8 rue Jules Mathon 62000 ARRAS.
Immatriculation : RCS d’ARRAS.
Pour avis. La Gérance. 20190007353
Terres et territoires, 16 août 2019.
Identifiez les mentions obligatoires à faire figurer dans une annonce légale.

21
Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
CHAPITRE 3 : LES PARTIES AU CONTRAT DE SOCIETE.

L’associé est la personne physique ou morale qui réunit en elle-même les trois éléments caractéris-
tiques de l’acte de société
Le nombre d’associés
Minimum exigé 1 forme unipersonnelle SARL SAS
2 pour la plupart des sociétés
4 dans la SCA trois commanditaires et un commandité
7 dans la SA côté`
Minimum imposé 100 dans la SARL (obligation de régularisation)

Section 1 : LES ATTRIBUTS DE LA QUALITE D'ASSOCIE.

I. La capacité des associés.


Les associés commerçants doivent avoir la capacité commerciale
Les associés non commerçants la capacité civile
Les étrangers hors union européenne doivent avoir l’autorisation préfectorale

Capacité commerciale :
SNC, SCS/SCA commandités, SEP (société en participation) à objet commercial, SCF (Société
commerciale de fait) À objet commercial

Capacité civile :
Société civile, SARL, SA, SCA /SCS commanditaires, SAS, SEP /SCF à objet civil

Règles de représentation pour les incapables


Tutelle acte d’administration par le tuteur seul acte de disposition par le tuteur avec accord du
juge des contentieux
Curatelle actes d’administration par le majeur seul, acte de dispo par le majeur avec autorisation
du juge des contentieux de la protection
Mineurs non émancipés

II. Les droits politiques.


A. Droit à l'information
Règles communes à l’ensemble des sociétés, il s’agit
- du droit d’obtenir selon une périodicité variant / du type de société communication des livres et des
documents sociaux
- Le droit de poser des questions écrites sur la gestion sociale
- Du droit d’obtenir communication des comptes sociaux et du compte de gestion avant l’AG annuelle
d’approbation des comptes
Le rapport de gestion sont dispensés de l’établissement d’un rapport de gestion toutes les sociétés
quelques soit la forme qui ne dépasse pas deux des trois c’est suivant :
Total du bilan 6 millions d’euros
Chiffre d’affaires 12 milliers d’euros
Nombre moyen de salariés au cours de l’exercice 50

B. Droit de vote
Prérogatives essentielles de l’associé qui lui permet de participer directement aux décisions so-
ciales et de prendre position sur des sujets importants
Par principe tout associé a le droit de vote c’est un droit inhérent à la qualité d’associé
Exceptions :
- Actions sans droit de vote
22
Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
- le droit de vote peut être retiré à titre temporaire exception à un associé (sanction légale ou judi -
ciaire)
- action à droit de vote plural

Le droit de vote exercé lors des décisions collectives en AG les AG auxquelles tout associé doit être
convoqué sont appelés
Extra ordinaire (AGE) lorsque la décision qui est soumise aux associés va entraîner une mo-
dification des statuts
Ordinaire (AGO)
Mixte
Quand c’est prévu par les statuts
Dans les sociétés de personnes et SARL les statuts peuvent prévoir que toutes les décisions ou cer-
taines d’entre elles seront prises autrement qu’en AG (sauf l’approbation annuelle des comptes)
Par consultation écrite des associés
Nous pourrons résulter du consentement de tous les associés ? dans un acte

III. Les droits financiers.


A. Droit aux dividendes
Je pars du bénéfice distribuable voir chapitre 2 section 2 II)  délit de distribution de dividendes
fictifs
B. Droit aux réserves.
Réserve légale indispo
Réserve statuaire indispo
autres réserves disponibles
C. Droit au boni de liquidation.
Reliquat positif après avoir opéré l’opération de liquidation
IV. Les droits patrimoniaux.
A. Cession de parts sociales.
Emet des parts sociales = SARL société civile société de personnes
Les parts sociales ne sont ni librement cessible (ne peuvent être cédé qu’avec l’agrément des asso-
ciés) ni négociable (la cession des parts sociales doit respecter les formalités des créances du droit
civil)
Formalités : rédaction d’un écrit notarié ou SSP, doit être rendu opposable à la société et aux tiers
Pour devenir opposable l’acte doit être notifié à la société ou être acceptée par elle (par acte au-
thentique) ou dépose de l’original à la société
Pour être opposable au tiers la cession doit être accompagné d’un dépôt au greffe du TC au TGI
statuant en matière commerciale des statuts modifiés
La session est soumise à la formalité d’enregistrement (date certaine)
B. Cession d'actions.
Des actions sont librement cessibles et librement négociables :
Elles peuvent être cédé sans agrément des actionnaires sauf clause d’agrément et ou clause
de présomption
La session d’action n’a pas À respecter les formalités de la cession de créance du droit civil
Elle ne devient opposable qu’après l’inscription des actions dans le compte du cessionnaire
(inscription de compte a compte)

Section 2 : LA SAUVEGARDE DE LA QUALITE D'ASSOCIE.

I. L'exclusion de l'associé. Doc 1 et 2


A. Le principe.
B. Les exceptions.
L’exclusion légale :
23
Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
- Dans les sociétés à capital variable
- Lorsque l’incapacité ou le vice du consentement d’un associé risquent d’entrainer l’annulation de la
société
- A l’encontre des dirigeants-associé en cas de procédure collectives ouverte contre la société
- Dans les sociétés cotées, à l’encontre des minoritaires qui ne possède pas plus de 10% des droits de
votes …capital

L’exclusion statuaire
Possibilité expresse pour les SEL, SAS, SE…
Procédure précise pour les autres sociétés à savoir =
- clause écrite qui décrit : les évènements autorisant le rachat forcé ;
- l’organe compétent pour prononcer l’exclusion ;
- les modalités de remboursement des droits sociaux
La cause d’exclusion doit être confo
II. Le retrait de l'associé.
Le retrait : départ volontaire de la société par l’associé.
Au sens large : départ de la société sans proposer de remplaçant
A. La cession des droits de l'associé à un remplaçant.
Agrément
B. Le retrait de l'associé par rachat de ses droits. (sans proposer de remplaçant )
Organisé dans les sociétés civiles, SEL, GIE
Rachat par la société
Rachat par les autres associés
Cela conduit au remboursement de l’apport initial

Section 3 : L'INCIDENCE DE LA VIE DE COUPLE SUR LA QUALITE D'ASSOCIE.


I. L'associé marié.

A. La société entre époux.


Quel que soit la forme de société il est tjrs possible pour les époux de former entre eux ou avec
d’autres associés de former une société et même qu’avec des biens communs

B. Le conjoint de l'associé.
L’époux peut sans l’autorisation de son conjoint peut devenir associé d’une société quelque soit le
régime matrimonial.

Régime de communauté légale

Apport d’un bien propre : le conjoint associé n’a rien à dire

Apport d’un bien commun :

Pour société par action = liberté de l’apport ou autorisation pour les biens importants (im-
meuble, fonds de commerce, droits sociaux) sous peine de nullité (2 ans, 1 ans pour logement fa-
miliale et meubles meublant)
SARL/sociétés de personnes = autorisation pour les biens importants ( immeuble, fond com-
mercial, droits sociaux non négociables ) sous peine de nullité ou information du conjoint sous
peine de nullité
Qlq soit le bien commun, le conjoint doit être informé

Séparation des biens


Apport par un bien propre : le conjoint n’a rien à dire

24
Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
Qlq soit la forme de la société, seul l’apporteur a la qualité d’associé (en exercer les attributs)
En revanche, la finance entre dans la communauté
Toutefois, dans les sociétés de personne ou SARL, quand il y a apports de biens communs, le
conjoint peut revendiquer la qualité d’associé pour la moitié des parts sociales

Le conjoint revendique immédiatement la qualité d’associé : l’agrément de l’un vaut automatique-


ment pour l’autre ;
Le conjoint renonce par écrit à revendiquer la qualité d’associé : sa renonciation est définitive (la
lettre apparaitra en annexe)
Le conjoint reste dans l’expectative : il peut exercer son droit de revendication plus tard mais les
clauses d’agrément s’appliquent
En principe, seul l’époux apporteur est associé. Le conjoint commun en biens, quant à lui, s’il ne renonce
pas à la qualité d’associé, peut immédiatement ou postérieurement, à tout moment, exercer son droit en re-
vendication pour la moitié des parts souscrites.
Les attributs
En cas de cession des droits sociaux, l’agrément est :
Interdit pour le conjoint dans les SA
Facultatif dans les SARL
Exigé dans les SNC et dans les sociétés civiles (règle qui n’est pas d’ordre public)

Pour l’exercice du droit de vote dans les assemblées


L’associé peut se faire représenter par son conjoint dans la SA et dans la SARL
Dans les autres sociétés il faut une clause des statuts

Pour la participation aux aides sociales


Le passif social n’est une dette personnelle que du seul époux associé

II. L'associé divorcé.


2 associés sur le point de divorcé
Mauvaise entente : répercutions sur le bon fonctionnement de la société. Lorsque celui-ci
n’est plus possible, on peut :
- faire nommer un administrateur provisoire en lieu et place des conjoints qui ne s’entendent plus
- la révocation de l’époux dirigeant
- le retrait d’un associé
- la dissolution pour mésintelligence pour juste motif
III. L'associé pacsé.
Pacse : organisation des relations financières entre personnes
A. Aspects juridiques.
2 personnes pacsé peuvent constituer une société qlq en soit la forme (pas de biens com-
muns entre eux)
B. Aspects fiscaux

Documents :
Doc.1 : Cass. Com., 12 mars 1996 (extraits) : exclusion d'un associé et pouvoir du juge ;
Doc.2 : Cass. Com., 8 mars 2005 (extraits) : clause statutaire d'exclusion ;
Doc.3 : associé et vie de couple : articles 1424, 1427, 1832-2, 215 alinéa 3 du Code civil.

25
Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
CHAPITRE 3 : DOCUMENTS.

Document. 1 : exclusion d'un associé et pouvoir du juge.


Cour de cassation chambre commerciale
Audience publique du mardi 12 mars 1996 (extraits)
Publié au bulletin Rejet.

Attendu, selon l'arrêt confirmatif attaqué (Paris, 25 mars 1993), que M. A... a assigné en dissolution
pour justes motifs la société en nom collectif Z... et Cie, Impression Location Service (la société),
qu'il avait constituée avec MM. Z... et X... ; qu'à titre principal ces derniers ont prétendu la de-
mande irrecevable ou non fondée et, subsidiairement, ont proposé le rachat des droits sociaux de
M. A... ;
Sur le premier moyen : (sans intérêt) ;
Sur le deuxième moyen : (sans intérêt) ;
Sur le troisième moyen, pris en ses six branches : (…)
Mais attendu qu'aucune disposition légale ne donne pouvoir à la juridiction saisie d'obliger l'asso-
cié qui demande la dissolution de la société par application de l'article 1844-7.5o du Code civil à
céder ses parts à cette dernière et aux autres associés qui offrent de les racheter, que par ce motif
de pur droit, substitué à celui critiqué, la décision déférée se trouve légalement justifiée ; que le
moyen ne peut donc être accueilli ;
PAR CES MOTIFS :
REJETTE le pourvoi.
Le juge peut-il exclure un associé ?

Document 2 : clause statutaire d'exclusion.


Cour de cassation, chambre commerciale
Audience publique du mardi 8 mars 2005
N° de pourvoi: 02-17692
Publié au bulletin Rejet.

AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS


LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE COMMERCIALE, FINANCIERE ET ECONOMIQUE, a
rendu l'arrêt suivant :
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Montpellier, 28 mai 2002), que Mme X... et M. Y... étaient associés à
parts égales au sein de la société en nom collectif Pharmacie X... Y... (la société), dont les statuts sti-
pulaient notamment qu'en cas de redressement ou de liquidation judiciaire d'un associé, les parts
de celui-ci seraient de plein droit annulées et que la société devrait lui en rembourser la valeur dé-
terminée par expert ; que Mme X... a été mise en redressement judiciaire le 29 juillet 1994, puis en
liquidation judiciaire le 20 décembre 1996 ; que la société a été mise en redressement judiciaire le
20 décembre 1996 ; qu'après avoir bénéficié d'un plan de continuation, la société a demandé que
soit prononcée l'exclusion de Mme X... et que soit constatée l'extinction de sa créance de rembour-
sement de la valeur des parts ; que Mme X... et son liquidateur ont reconventionnellement deman-
dé que la société soit condamnée à payer le montant de cette créance ;
Sur le premier moyen :
Attendu que Mme X... et son liquidateur font grief à l'arrêt d'avoir rejeté leur demande de rem-
boursement de la valeur des droits sociaux, alors, selon le moyen :
1 / que l'article L. 221-16 du Code de commerce ne prévoit, dans l'hypothèse d'une procédure col-
lective ouverte à l'encontre de l'associé d'une société en nom collectif, la dissolution de la société
ou la poursuite de son activité ainsi que le remboursement de ses droits sociaux que dans les seuls
cas d'un jugement "de liquidation judiciaire ou arrêtant un plan de cession totale, une mesure d'in-
terdiction d'exercer une profession commerciale ou une mesure d'incapacité est prononcé à l'égard
26
Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
de l'un des associés", ce qui exclut donc le cas de l'associé faisant l'objet d'un jugement de redresse-
ment judiciaire, nonobstant toute clause contraire, de sorte qu'en jugeant que Mme X... avait perdu
la qualité d'associé dès le jugement prononçant son propre redressement judiciaire, la cour d'appel
a méconnu le texte susvisé ;
2 / que seules doivent faire l'objet d'une déclaration de créance dans le délai de deux mois à
compter de la publication du jugement d'ouverture les créances trouvant leur origine antérieure-
ment à cette décision si bien qu'en énonçant que Mme X... aurait dû produire au redressement ju-
diciaire de la SNC X... Y..., alors que sa créance d'un montant équivalent au remboursement de ses
droits sociaux, était née au jour de ce jugement, puisque cette date correspondait au jugement
ayant prononcé sa propre liquidation judiciaire, ce dont il résultait que la créance ne pouvait être
qualifiée d'antérieure au jugement d'ouverture et ainsi être soumise à production, la cour d'appel
a violé l'article L. 621-43 du Code de commerce ;
Mais attendu qu'après avoir énoncé qu'il est possible et licite de prévoir dans les statuts, qui
constituent le contrat accepté par les parties et fixant leurs droits et obligations, que le redresse-
ment judiciaire de l'un des associés lui fera perdre cette qualité, dès lors que lui est due la valeur
des droits dont il est ainsi privé pour un motif qui est en l'occurrence conforme à l'intérêt de la so-
ciété et à l'ordre public, l'arrêt relève qu'en vertu de cette clause, la perte des droits d'associés
s'opère de plein droit par l'effet du redressement judiciaire de l'associé qui détient alors sur la so-
ciété une créance qu'il lui appartient de faire évaluer par expert puis de recouvrer ; qu'en l'état de
ces énonciations et constatations, c'est à bon droit que la cour d'appel a décidé qu'il incombait à
Mme X..., devenue créancière de la société au jour de l'ouverture de son redressement judiciaire,
de déclarer sa créance au passif de la procédure collective ultérieurement ouverte à l'égard de la
société ; que le moyen n'est fondé en aucune de ses branches ; (…).
A partir de l’arrêt, répondez aux questions suivantes :
1. Quels sont les faits ?
2. A quelles conditions une exclusion peut-elle être prévue par les associés ?
3. La Cour de cassation a-t-elle admis la validité de la clause en l’espèce ? Justifiez votre réponse.
4. A partir des conditions de validité mises en évidence dans cet arrêt, proposez une rédaction d’une
clause d’exclusion ?

Document 3 : associé et vie de couple.


Article 1832-2 du Code civil.
Un époux ne peut, sous la sanction prévue à l'article 1427, employer des biens communs pour faire un apport à une
société ou acquérir des parts sociales non négociables sans que son conjoint en ait été averti et sans qu'il en soit justifié
dans l'acte.
La qualité d'associé est reconnue à celui des époux qui fait l'apport ou réalise l'acquisition.
La qualité d'associé est également reconnue, pour la moitié des parts souscrites ou acquises, au conjoint qui a notifié à
la société son intention d'être personnellement associé. Lorsqu'il notifie son intention lors de l'apport ou de l'acquisi-
tion, l'acceptation ou l'agrément des associés vaut pour les deux époux. Si cette notification est postérieure à l'apport
ou à l'acquisition, les clauses d'agrément prévues à cet effet par les statuts sont opposables au conjoint ; lors de la déli-
bération sur l'agrément, l'époux associé ne participe pas au vote et ses parts ne sont pas prises en compte pour le cal-
cul du quorum et de la majorité.
Les dispositions du présent article ne sont applicables que dans les sociétés dont les parts ne sont pas négociables et
seulement jusqu'à la dissolution de la communauté.

Article 1427 du Code civil.


Si l'un des époux a outrepassé ses pouvoirs sur les biens communs, l'autre, à moins qu'il n'ait ratifié l'acte, peut en de-
mander l'annulation.
L'action en nullité est ouverte au conjoint pendant deux années à partir du jour où il a eu connaissance de l'acte, sans
pouvoir jamais être intentée plus de deux ans après la dissolution de la communauté.

Article 1424 du Code civil.


Les époux ne peuvent, l'un sans l'autre, aliéner ou grever de droits réels les immeubles, fonds de commerce et exploi-
tations dépendant de la communauté, non plus que les droits sociaux non négociables et les meubles corporels dont
l'aliénation est soumise à publicité. Ils ne peuvent, sans leur conjoint, percevoir les capitaux provenant de telles opéra-
tions.
27
Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
Article 215 alinéa 3 du Code civil.
(…) Les époux ne peuvent l'un sans l'autre disposer des droits par lesquels est assuré le logement de la famille, ni des
meubles meublants dont il est garni. Celui des deux qui n'a pas donné son consentement à l'acte peut en demander
l'annulation : l'action en nullité lui est ouverte dans l'année à partir du jour où il a eu connaissance de l'acte, sans pou-
voir jamais être intentée plus d'un an après que le régime matrimonial s'est dissous.
Quels sont les droits du conjoint d’un futur associé ? Distinguez ces droits selon le régime ma-
trimonial choisi et la société créée.

Cour de cassation chambre civile 1


Audience publique du mercredi 9 novembre 2011
N° de pourvoi: 10-12123
Publié au bulletin Cassation partielle

LA COUR DE CASSATION, PREMIÈRE CHAMBRE CIVILE, a rendu l'arrêt suivant :


Sur le second moyen :
Vu l'article 1424 du code civil ;
Attendu que, selon ce texte, les époux ne peuvent, l'un sans l'autre, aliéner ou grever de droits
réels les immeubles, fonds de commerce et exploitations dépendant de la communauté, non plus
que les droits sociaux non négociables et les meubles corporels dont l'aliénation est soumise à pu-
blicité ;
Attendu, selon l'arrêt attaqué, que, mariée sous le régime légal, Mme X..., épouse Y..., a constitué
avec Mme Z..., épouse A..., la société civile immobilière Danièle-Denise ; que la première a cédé
ses parts à la seconde ; que les époux Y... ont poursuivi la nullité de cette cession ;
Attendu que, pour rejeter cette demande, l'arrêt retient que M. Y... n'a jamais notifié à la SCI son
intention d'être personnellement associé et que les parts sociales souscrites au seul nom de
l'épouse sont des droits sociaux négociables qui pouvaient parfaitement être cédés par elle puis-
qu'était entrée en communauté la valeur des parts, et non les parts elles-mêmes ;
Qu'en se déterminant, par ces motifs inopérants, alors que l'épouse ne pouvait céder sans l'accord
de son mari les parts sociales d'une telle société, qui ne sont pas des droits sociaux négociables, la
cour d'appel a violé, par refus d'application, le texte susvisé ;
PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur le premier moyen : CASSE ET ANNULE,
mais seulement en ce qu'il a débouté les époux Y... de leur demande d'annulation de l'acte de ces-
sion des parts sociales du 10 avril 2003, l'arrêt rendu le 14 décembre 2009, entre les parties, par la
cour d'appel d'Orléans ; remet, en conséquence, sur ce point, la cause et les parties dans l'état où
elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de
Poitiers ;
A partir de l’arrêt suivant :
1. Quels sont les faits ?
2. Rappelez ce qu’est « le régime légal »
3. Que signifie « droits sociaux non négociables » ?
4. La solution de la Cour de cassation est-elle pertinente ? Justifiez votre réponse.

28
Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
CHAPITRE 4 : LA PERSONNALITE MORALE.

Section 1 : LA NOTION DE PERSONNALITE MORALE.


I. Sociétés sans personnalité morale.
Article 1871 du Code civil.
Les associés peuvent convenir que la société ne sera point immatriculée. La société est dite alors "société en participa-
tion". Elle n'est pas une personne morale et n'est pas soumise à publicité. Elle peut être prouvée par tous moyens.
Les associés conviennent librement de l'objet, du fonctionnement et des conditions de la société en participation, sous
réserve de ne pas déroger aux dispositions impératives des articles 1832, 1832-1, 1833, 1836 (2ème alinéa), 1841, 1844
(1er alinéa) et 1844-1 (2ème alinéa).

Article 1871-1 du Code civil.


A moins qu'une organisation différente n'ait été prévue, les rapports entre associés sont régis, en tant que de raison,
soit par les dispositions applicables aux sociétés civiles, si la société a un caractère civil, soit, si elle a un caractère com-
mercial, par celles applicables aux sociétés en nom collectif.

A. Société en participation
Répond à la définition de société mais
Société qui n’est pas immatriculé  sans personnalité morale

Fonctionnement interne :
- Le gérant doit agir dans l’intérêt de la société
- Les associés peuvent participer à l’activité sociale
- Fonctionne comme : SNC si objet social commercial, société civile si objet civil
- La cession de parts sociales suppose un agrément unanime

Fonctionnement externe (qui vas devenir débiteur/créanciers vis-à-vis des tiers)


- La SEP est inopposable aux tiers
- Chaque associé contracte en son nom personnel et est seul engagé à l’égard des tiers
- Toutefois, lorsque la société est ostensible tous associé sont engagés ;
Lorsqu’un associé s’est immiscé dans la gestion ;
Lorsqu’un associé a profité de l’engagement peut être poursuivi

B. Société créée de fait


La société créée de fait est la situation où des partenaires économiques qui n’ont pas constitué de
société se comportent comme des véritables associés, sans en avoir toujours conscience

zs
Société en participation Société créée de fait
Volonté de créer une société Absence de volonté de créer un e société
Dons Tous éléments réunis Tout éléments sont réunis (affectio societatis)
Mais absence volontaire d’immatriculation Absence d’immatriculation
Toutefois, Peut être connue des tiers (osten-
sible) ou non (occulte)
Preuve par tous moyens Preuve par tous moyen
A. Société de fait.
Société de fait : société immatriculée au départ mais qui a été annulée

29
Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
II. Capacité et personnalité morale

A. Capacité.
La capacité de jouissance est limitée pour les personnes morales : principe de spécialité
Capacité d’ex impossible : nécessité d’un représentant

B. Responsabilité.
La responsabilité peut être civile contractuelle et extra contractuelle, et pénale

Section 2 : L'ACQUISITION ET DISPARITION DE LA PERSONNALITE MORALE.


I. Formalités nécessaires à la naissance de la personnalité morale
- La signature des statuts
- Réalisation des apports
En numéraire (dépôts, immatriculation puis retraits des fonds)
En nature
- Formalité d’immatriculation
II. Sort des actes passés pendant la période de formation.

Période de formation : Période pendant laquelle tous les éléments constitutifs de l’acte de
société son réunis mais la société n’est pas immatriculée mais a vocation à l’être

A. Actes conclus avec des tiers


Article 1843 du Code civil.
Les personnes qui ont agi au nom d'une société en formation avant l'immatriculation sont tenues des obligations nées
des actes ainsi accomplis, avec solidarité si la société est commerciale, sans solidarité dans les autres cas. La société ré-
gulièrement immatriculée peut reprendre les engagements souscrits, qui sont alors réputés avoir été dès l'origine
contractés par celle-ci.

Cour de cassation chambre commerciale


Audience publique du mardi 13 décembre 2011
N° de pourvoi: 11-10699
Publié au bulletin Cassation (extrait)
LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE COMMERCIALE, a rendu l'arrêt suivant :
Sur le moyen unique, pris en sa deuxième branche :
Vu les articles L. 210-6 et R. 210-5 du code de commerce et l'article 6 du décret n° 78-704 du 3
juillet 1978 ;
Attendu, selon le premier de ces textes, que les personnes qui ont agi au nom d'une société en for-
mation avant qu'elle ait acquis la jouissance de la personnalité morale sont tenues solidairement et
indéfiniment des actes ainsi accomplis, à moins que la société, après avoir été régulièrement
constituée et immatriculée, ne reprenne les engagements souscrits ; qu'il résulte des deux autres
textes que la reprise de tels engagements ne peut résulter que soit de la signature par les associés
des statuts auxquels est annexé un état des actes accomplis pour le compte de la société, soit d'un
mandat donné par les associés avant l'immatriculation de la société à l'un ou plusieurs d'entre eux,
ou au gérant non associé, et déterminant, dans leur nature ainsi que dans leurs modalités, les en-
gagements à prendre, soit encore, après l'immatriculation, d'une décision prise, sauf clause
contraire des statuts, à la majorité ; (…)
A partir de l’article du Code civil et de cet extrait de jurisprudence, retrouvez le régime juri-
dique (principe, exception au principe et conditions de mise en œuvre de cette exception) des
actes passés avec les tiers pendant la période de formation.

Sort des actes passés pendant la période de formation : actes conclus avec les tiers
Principe : responsabilité personnelle des personnes qui ont agi au nom de la société en formation
30
Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
Exception :
La reprise (rétroactive) des actes :
- pris dans l’intérêt social
- Conclus au nom de la société en formation et par la société immatriculée

Conditions de mise en œuvre de la reprise :


Annexe aux statuts : liste d’actes passés au nom de la société pendant la période de formation
pour le lancement de l’activité de la société
la signature des statuts emporte reprise des actes (une fois signé les associés sont d’accord pour
admettre que les actes de cette liste sont repris par la société).

Ou Mandat Spécial : donné à l’un ou + associés ou au gérant non associé, de prendre des engage-
ments pour le compte de la société après la signature des statuts (les actes seront repris après l’im-
matriculation).

Ou Reprise balai : une fois immatriculé, la société peut reprendre à son compte les engagements
souscrits par ceux qui ont agi en son nom par un vote des associés à la majorité des associés (ou
tout autres majorités prévues par les statuts).

Etat annéxé  signature des statuts  mandat  immatriculation  reprise-balai acte repris par
la décision de l’AG

Le défaut de reprise
À défaut de reprise, seules les personnes qui ont agi, directement ou indirectement, voient leur
responsabilité engagée de manière indéfinie et solidaire.
En cas de mandat : les mandants (demande à être représenté) et le mandataire (le représentant)
sont solidairement responsables.

B. Actes conclus entre des associés.


Article 1842 du Code civil.
Les sociétés autres que les sociétés en participation visées au chapitre III jouissent de la personnalité morale à compter
de leur immatriculation.
Jusqu'à l'immatriculation, les rapports entre les associés sont régis par le contrat de société et par les principes géné-
raux du droit applicable aux contrats et obligations.

III. Disparition de la personnalité morale


A. Causes de la dissolution. Tableau p 26

1) Arrivée à terme (99 ans max)


Prorogation terme
1 an au moins avant : consultation associée pour prorogation société, à défaut demande d’un as-
socié en justice d’un mandataire qui va provoquer cette consultation

24/09/2020 Terme société, dissolution sauf prorogation décidée à l’unanimité ou majorité pré-
vue par les statuts

Dans l’année qui suit le terme : par une demande au président du tribunal de commerce, proro-
gation possible sur consultation des associés
Consultation a titre de régularisation dans un délai de 3 mois

B. Conséquences de la dissolution.

31
Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
La personnalité morale survit pendant les opérations de liquidation.
Elle meurt qu’une fois qu’elle est radiée du RCS
Le délai est de 3 ans

Opérations de liquidation elles suivent les opérations de dissolution

Liquidation = apurer l’actif avec le passif, remboursement du capital social, paiement des dettes
Le liquidateur est nommé en principe par les statuts ou par les associés ou par décision de justice
Voire article. C’est le nouveau représentant légal. Il doit dresser un inventaire, apurer le passif (=
payer les dettes …). Il doit informer les associés de l’avancé de la liquidation. Et ne doit pas enga-
ger d’activités nouvelles
Après la clôture de la liquidation, lors de la dernière assemblé générale, les associés peuvent lui
accorder le quitus (= a priori le travail est bien fait), mais n’empêche pas les associés de poursuivre
le liquidateur de le poursuivre en cas de faute
Après la clôture de la liquidation, la société est radiée du RCS  mort de la personnalité morale

La liquidation doit se faire dans un délai de 3 ans pour les société commerciales (pas civiles)
Lorsque la clôture de liquidation n’est pas bien respectée
La jurisprudence peut décider de faire renaitre artificiellement la personnalité morale. Via manda-
taire ad hoc vas représenter la société. Il sera soit nommé par les associés ou peux être nominer en
justice.
C’est la solution qui doit être engagée lorsque la société est à risque limité.

Opérations de partages
Le partage est l’actif restant après le paiement des dettes et remboursement du capital qui sera
partagé proportionnellement aux participations des associés.

Si bonis liquidation > 0 = Attributions ou reprises des apports à charge de soulte


Soulte : compensation financière lorsque la valeur du biens est supérieur
Si bonis de liquidation < 0 = contributions aux dettes

Voir l’article 1844-9

Section 3 : IDENTIFICATION ET ORGANES DE LA PERSONNE MORALE.


I. Eléments d'identification de la personnalité morale.
A. Appellation.
La raison sociale est exclusivement composée du nom de l’ensemble des associés ou de certains
d’entre eux
Dénomination sociale est choisi librement et peut être un nom inventé ou un signe ou encore peut
inclure le nom de l’un des associés. Aujd, ttes les sociétés ont une dénomination sociale
B. Siège social.
Le siege social est le lieu de réunion des organes d’administration et de direction de la société
Le siège social doit figurer dans les statuts :
– Lieu de son principal établissement;
– Domiciliation au domicile de son représentant légal (5ans)
– Domiciliation collective dans des locaux occupés en commun
Il déterminera en effet :
– Le lieu d'accomplissement des formalités au RCS;
– Le lieu où se réuniront, en principe, les assemblées et où les tiers pourront obtenir
communication des documents sociaux;
– La nationalité de la société et la loi qui lui est applicable.
32
Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
C. Nationalité.
Lieu du siège social
II. Les organes de la personnalité morale.

A. Les dirigeants.
Dirigeant de droit (choisit par les associés) :
- organe de gestion
- organe d’administration et de direction
Dirigeant de fait, caractérisé :
- par l’immixtion dans les fonctions déterminantes pour la direction générale de la société
- impliquant une participation continue à cette directions et,
- un contrôle effectif et constant de la marche de la société en cause
- encours les mêmes responsabilité que le dirigeant de droit
-
1 Définition

Dirigeant et représentant légal : personne en charge de la gestion de l’administration ou de la di-


rection de la société
Le représentant légal est celui qui représente la société vis-à-vis des tiers : il est investi des pou-
voirs les plus étendus pour agir en toute circonstances au nom de la société dans le respect de
l’intérêt social et dans la limite de l’objet social
(= celui qui a le pouvoir d’engager la société à l’égard des tiers)

2 Qui est le représentent légal dans chaque société

SCA/SNC/SARL/Société civile :
Le gérant

SAS/SA classique :
Le président (SAS seulement)
Le directeur général
Le directeur général délégué désigné dans les statuts

SA moderne
Président du directoire
Membres du directoire nommés en tant que DG

Le mandat de travail
Les dirigeants sont liés à la société par un mandat social (pas un contrat de travail : pas de lien de
subordination, )
Son titulaire est révocable à tout moment :
- Ad nutum dans les SA classique (administrateurs et PCA)
- Sans les conditions prévues dans les statuts dans la SAS
- Sur juste motifs dans les autres formes de société

 Tableau Qualité de dirigeants page 32

Le dirigeant

33
Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
Tout le monde n’a pas la capacité requise pour être dirigeant, en effet la capacité requise est la
capacité civile : sans incapacité, sans incompatibilité, interdiction ou déchéance du droit de gé-
rer une société commerciale

Démission (quitter volontairement son poste) du dirigeant est en principe libre, à condition de res-
pecter un préavis.
Si cela porte un préjudice à la société ou fait sans juste motif, le dirigeant devra réparer le préju-
dice : versement dommages et intérêts
La démission est opposable aux associés dès qu’elle est notifié par LRAR

3 Les pouvoirs des dirigeants : pouvoir interne

Le pouvoir des dirigeant (vis-à-vis des associés) :


- L’objet social et l’intérêt social est à respecter
- Clauses limitatives de pouvoirs peuvent être insérer doivent être respectées (ex : le dirigeant ne peut
pas contracter pr un montant > 10 000€)
- Le pouvoir reconnu aux autres organes doit être respecté ( ex avec les associés, les dirigeant ne
peuvent pas modifier les statuts, la répartition des bénéfices…)

Le pouvoir des dirigeant (vis-à-vis des tiers)

Société de personnes
- Intérêt social doit être respecter
- Le dirigeant doit strictement respecter en principe l’objet social. En cas de dépassement de l’objet so-
cial, la société n’est pas engagée à l’égard des tiers
- Clauses limitatives de pouvoirs sont inopposables aux tiers (bonne ou mauvaise foi). En cas de non-
respect de clauses limitatives, la société reste engagée à l’égard du tiers, qu’il soit de bonne ou de
mauvaise foi(=que le tiers ai connaissance de la clause ou pas )

SARL et sociétés par actions


- Les pouvoirs étendu (objet social opposable aux tiers de mauvais foi).
L’objet social est une limite relative : en cas de dépassement de l’objet social, la société n’est engagée
qu’a l’égard des tiers de bonne foi (c’est-à-dire qui n’a pas conscience des limites de l’objet social)
- Les clauses limitatives de pouvoirs sont inopposables aux tiers (de bonne ou mauvaise foi)

Ex : SARL dans la commercialisation de parfums.


Le gérant peut procéder à la commande d’immeuble mais n’engage pas la responsabilité de la so-
ciété si le tiers est de mauvaise foi.

Clause limitative de pouvoir : pas d’actes > 20 000


Le gerant veut passr une commande de 10 000, la société reste engagée à l’égard du tiers

4 La responsabilité civile des dirigeants

Le dirigeant engage sa responsabilité civile s’il cause un dommage à la société ou à un tiers ;


Le fait générateur peut être de 3 sortes :
- Soit infraction aux lois et règlements
- Soit de la violation des statuts (ex : un dirigeant qui ne respecte pas une clause limitative de pouvoir)
- Soit des fautes commises dans leur gestion
Existence d’un préjudice
Et lien de causalité entre le faits générateur et le préjudice subit  responsabilité engagée

Envers la société = action sociale  action intentée contre le dirigeant au nom de la société.
 Objectif : reparer le préjudice subi par la société :

34
Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
En principe ut universi : exercé par le représentant légal de la société (ex nvx dirigeant
contre ancien, gérant contre co-gérant)
Exception ut singuli : exercé par les associés eux-mêmes au nom de la société en cas d’inac-
tion des dirigeants

Action individuelle : contre le dirigeant par un associé en son nom propre

5 responsabilité pénale
Infractions spécifiques dans les sociétés par actions et SARL (= droit pénal des sociétés)
Infractions de droit commun pour les autres sociétés
(Il existe une responsabilité fiscale)

B. Les commissaires aux comptes.

Obligatoire 1

La présence du CAC est obligatoire que sous conditions qlq soit les sociétés
En cas de franchissement de 2 des 3 seuils suivants :
- Total du bilan : 4 000 000 €
- CA HT : 8 000 000 €
- Nb moyen de salariés au cours de l’ex : 50

Obligatoire 2

Les sociétés qui contrôlent d’autres sociétés, société tete de groupe, l’ensemble formé par la
société mère et ses filiales excède les seuils

Les sociétés contrôlées franchissant deux des trois seuils


- Total du bilan : 2 000 000 €
- CA HT : 4 000 000 €
- Nb moyen de salariés au cours de l’ex : 25

Obligatoire 3
A la demande motivée d’un ou plusieurs associés détenant un tiers du capital social à la société

Obligatoire 4
Entités d’intérêt public (

Facultative
- Décision collective des associés
- En justice à la demande d’un ou plusieurs associés représentant au moins le dixième du capital social
- En justice à la demande d’un associé dans la SNC

Statut du CAC
Nomination par AG des associés : décision ordinaire
Durée des fonctions :
- 6 ans renouvelables indéfiniment ; 3 ans quand facultative dans les petits groupes
- Récusation pour justes motifs (en raison de conflits d’intérêts …)
- Révocation en cas de faute du CAC
- Démission pour motif légitime

35
Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
Sa rémunération obéit à des règles particulières

Les missions du CAC

Mission de contrôle : il doit certifier les comptes


(Les associés approuvent les comptes ; Les dirigeant arrêtent les comptes)

Mission d’information : rédige des rapports aux dirigeants ou associés où il rend compte de
sa mission de contrôle, informe s’il a relevé des irrégularités.
A l’occasion d’opérations particulières, il rédige des rapports spéciaux
Information à l’égard du procureur de la république
Est tenu de révéler tout fait délictueux dont il a connaissance

Mission d’alerte : traitement des difficultés économiques et financières des entreprises

L’audit légal :
Lorsque le CAC n’est pas présent de manière obligatoire et que son mandat n’est que de 3 ans
certifier les comptes : rapport sur les comptes annuels
Rapport sur les risques comptables, de gestion et financiers
Formulation de recommandations visant à réduire ces risques
Procédure d’alerte
Signalement des irrégularités
Révélation des faits délictueux
lutte contre le blanchiment des capitaux (LBC) et Financement du Terrorisme (FT)

Responsabilité du CAC

responsabilité civile :
pour les fautes commises dans l’exercice de ses fonctions
à l’égard de la société, des dirigeants ou des tiers

responsabilité pénale
peut commettre des délits

Documents :
Doc.1 : Présence et mission du commissaire aux comptes, notamment dans les petites entreprises :
articles L. 221-9, L. 223-35, L. 225-218, L. 226-6, L. 227-9-1 et D. 221-5 du Code de commerce ; ar-
ticles L. 823-2-1 et s et L. 823-12-1 du Code de commerce, extrait Bulletin rapide de droit des af-
faires n° 14/19 ; extrait du site des commissaires aux comptes « Les missions du commissaire aux
comptes, au-delà du contrôle des comptes » ;
Doc.2 : Tableau sur les causes de dissolution.
Doc.3 : Cass. Com. 21 juin 2011 : personnalité morale et cause de dissolution.
Doc.4 : Cass. Com., 13 février 1996 : personnalité morale et opérations de liquidation et articles
1844-8 et 1844-9 du Code civil.

36
Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
CHAPITRE 4 : DOCUMENTS.

Document 1 : la mission ALPE du commissaire aux comptes.


A partir des extraits de l’article de doctrine reproduit, des articles du Code de commerce et de la
présentation des missions du commissaire aux comptes par le site des commissaires aux
comptes :
1. Proposez une synthèse sans forme de tableau des hypothèses de nomination du commissaire aux
comptes ;
2. Précisez quelle est la durée de son mandat ; et
3. Présentez le contenu de la mission ALPE : précisez son contenu, distinguez-la de la mission habi-
tuelle du commissaire aux comptes.

Les missions du commissaire aux comptes, au-delà du contrôle des comptes.


La Mission légale du CAC

Sous l’égide du Ministère de la Justice, le Commissaire aux Comptes est garant de la fiabilité de
l’information financière et comptable produite par les entreprises. Il est obligatoire de nommer un
CAC dans un certain nombre de cas définis par la loi. La nomination d’un CAC peut également
relever d’une démarche volontaire de l’entreprise.
Le CAC n’a pas pour mission de dupliquer le travail de l’Expert-comptable et contrairement à ce
Confrère, il n’a absolument pas le droit de conseiller les Dirigeants. Sa mission vient compléter
avantageusement celle de l’expertise comptable, intégrant dans sa démarche une analyse en
amont du contrôle interne, une participation aux inventaires de clôture et ayant l’avantage de
pouvoir étudier le circuit des données à leur source et de diffuser des recommandations pouvant
permettre d’en améliorer la sécurité.
La démarche du Commissaire aux Comptes est encadrée par le Code de Commerce et un certain
nombre de Normes Professionnelles (NEP). Elle se structure autour des missions suivantes :

Certification des comptes annuels :


À chaque clôture d’exercice, le CAC entre dans une démarche de contrôle dont l’issue normale est
de certifier que les comptes annuels donnent une image sincère, régulière et fidèle du résultat, de
la situation financière et du patrimoine de l’entreprise.

Contrôle complet et permanent :


Tout au long de son mandat, le CAC effectue toute vérification ou contrôle qu’il juge utile à sa
mission d’analyse des comptes, des processus internes ou des systèmes d’information. Il a donc
une mission continue et étendue organisée au fil de l’exercice comptable.

Devoir d’information :
Le CAC communique les résultats des contrôles aux dirigeants et associés via ses rapports an-
nuels. L’Entité a également des obligations d’informations envers le CAC.

Prévention des difficultés :


S’il perçoit des signes pouvant compromettre la continuité de l’activité, le CAC doit informer la
Direction, et peut déclencher une procédure d’alerte auprès du Tribunal de Commerce.

Révélation des faits délictueux :


En cas de détection de faits délictueux, le CAC doit en informer le Procureur de la République, qui
sera à même de les qualifier juridiquement et d’engager des poursuites.

Interventions spécifiques :

37
Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
Le CAC intervient aussi dans certains cas spécifiques : opérations relatives au capital et aux ac-
tions, transformation, commissariat aux apports, à la fusion, etc. Il peut également intervenir à la
demande de l’entité dans le cadre des Diligences Directement Liées.

En menant à bien sa mission, le Commissaire aux Comptes engage sa responsabilité sur différents
plans : civil, pénal, disciplinaire.
Ainsi encadrée, la mission du Commissaire aux Comptes a donc un intérêt économique fort :
– elle augmente la confiance dans l’information financière communiquée dans les comptes ;
– elle est d’intérêt public et apporte de la transparence dans le fonctionnement des organisations ;
– elle permet de crédibiliser l’information financière diffusée aux parties prenantes.
(…)
Source : www.commissaireauxcomptes.fr
______________________________
Mission du commissaire aux comptes dans les petites entreprises : définition de la mission
ALPE
Quelle sera l’étendue des contrôles des commissaires aux comptes dans le cadre de leur nouvelle mission
d’audit légal pour les petites entreprises créée par la loi Pacte ? in BRDA 14/19 (extraits)

La loi Pacte 2019-486 du 22 mai 2019 et le décret 2019-514 du 24 mai 2019 introduisent de nou-
veaux seuils concernant la désignation obligatoire d’un commissaire aux comptes en s’alignant sur
les seuils fixés au niveau européen et prévoient par ailleurs un nouveau dispositif concernant les
« petits groupes ». L ’article L. 823-12-1 du Code de commerce définit une nouvelle mission légale
pour le commissaire aux comptes avec une durée de mandat limitée à trois exercices, l’introduc-
tion d’un nouveau rapport sur les risques et la suppression de certaines vérifications spécifiques :
cette mission est communément désignée « mission ALPE » (audit légal petites entreprises). La
mission ALPE est une possibilité offerte aux sociétés non tenues de désigner un commissaire aux
comptes ou aux sociétés tenues d’en nommer un en application du dispositif dit « des petits
groupes ». (…)

I. Mission ALPE lorsque le commissaire aux comptes est désigné pour trois exercices (NEP 911).

A. CHAMP D’APPLICATION DE LA NEP « MISSION ALPE ».

La NEP 911 est relative à la mission du commissaire aux comptes lorsque la société choisit de le
nommer pour trois exercices, en application de l’article L. 823-2-2 du Code de commerce, et elle
vise les « petites entreprises », (…)
La désignation d’un commissaire aux comptes dans une « petite entreprise » pour trois exercices
résulte de l’une des situations suivantes.

1. Commissaire aux comptes désigné sur une base volontaire par une société qualifiée de « petite entreprise ».
En l’absence d’obligation légale de nommer un commissaire aux comptes, une société qui répond
à la définition de « petite entreprise » peut décider volontairement de nommer un commissaire
aux comptes pour une durée de trois exercices (C. com. art. L 823-3-2 et NEP 911 § 02).

2. Commissaire aux comptes désigné par une société en application du dispositif « petit groupe ».
Une personne ou entité « tête de groupe » a l’obligation de nommer au moins un commissaire aux
comptes si elle répond à la définition ci-après. La NEP 911 s’applique ainsi lorsque cette « tête de
groupe » est une société répondant à la définition de petite entreprise et qu’elle choisit de limiter
le mandat de son commissaire aux comptes à trois exercices. (…)

B. NATURE ET ÉTENDUE DE LA MISSION ALPE.

38
Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
Lorsque la durée du mandat du commissaire aux comptes est limitée à trois exercices, sa mission
comprend toujours la mission de certification des comptes avec l’émission d’un rapport sur les
comptes annuels et, le cas échéant, sur les comptes consolidés. Le contenu du rapport respecte les
dispositions prévues par la norme relative aux rapports sur les comptes du commissaire aux
comptes (NEP 700) avec la possibilité d’adopter une rédaction succincte pour la justification des
appréciations.

La principale nouveauté de cette mission consiste en l’établissement d’un nouveau rapport identi-
fiant les risques financiers, comptables et de gestion auxquels est exposée la société. Pour une enti-
té tête de groupe, ce rapport porte sur l’ensemble que la société forme avec les sociétés qu’elle
contrôle.

Enfin, si la mission comprend toujours les diligences légales qui sont confiées au commissaire aux
comptes par le législateur, elles sont cependant allégées puisque ce dernier est dispensé de la réali-
sation de certaines diligences et rapports, définis à l’article L. 823-12-1 du Code de commerce
comme par exemple le rapport spécial sur les conventions réglementées, l’attestation des per-
sonnes les mieux rémunérées, l’attestation mécénat ou la mention des prises de participation et de
contrôle dans son rapport sur les comptes. Pour autant, le commissaire aux comptes reste notam-
ment soumis aux obligations relatives à la procédure d’alerte, au signalement des irrégularités, à
la révélation des faits délictueux ou à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement
du terrorisme.

C. ÉTABLISSEMENT DU RAPPORT SUR LES RISQUES FINANCIERS, COMPTABLES ET DE


GESTION.
C’est dans le cadre de sa démarche de certification des comptes que le commissaire aux comptes
identifie les risques financiers, comptables et de gestion auxquels est exposée l’entité et qu’il es-
time d’une importance suffisante pour être portés à l’attention du dirigeant. En vue de l’élabora-
tion de son rapport sur les risques, le commissaire aux comptes est attentif tout au long de sa mis-
sion de certification aux risques précités.(…)

S’il le juge nécessaire, le commissaire aux comptes formule dans son rapport sur les risques des re-
commandations visant à réduire les risques identifiés et tenant compte de la taille de l’entité et de
ses caractéristiques, dans le respect des règles d’indépendance et de non-immixtion dans la ges-
tion. Il échange alors avec le dirigeant sur les risques identifiés pour s’assurer de la pertinence des
recommandations formulées.

La CNCC considère que le rapport sur les risques s’apparente ainsi à un diagnostic de perfor-
mance et que ce rapport sur mesure, adapté aux risques spécifiques de la société, peut par
exemple traiter des sujets suivants (CNCC Décryptage mission ALPE – juin 2019) :
– analyse de ratios/indicateurs financiers (marge, excédent brut d’exploitation, capacité d’autofi-
nancement…) ;
– appréciation du contrôle interne, de l’organisation comptable, du système d’information… ;
– application des textes légaux et réglementaires, appréciation du risque cyber, des risques so-
ciaux, fiscaux…
L’objectif de ce rapport est d’apporter plus de valeur ajoutée aux dirigeants sur l’identification des
risques et les recommandations visant à les réduire. Le commissaire aux comptes doit en outre
s’assurer de la cohérence du rapport sur les risques avec l’opinion émise sur les comptes.

Le rapport sur les risques est établi à destination des dirigeants et tout ou partie de ce rapport peut
être communiqué aux autres organes visés à l’article L. 823-16, en fonction de l’importance des
risques et selon le jugement professionnel du commissaire aux comptes (NEP 911 § 52).
39
Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
(…)

II. Mission du commissaire aux comptes nommé pour six exercices dans des petites entreprises
(NEP 912).

La NEP 912 vise l’intervention du commissaire aux comptes dans les « petites entreprises » défi-
nies ci-dessus n° 2 lorsque le mandat est d’une durée de six exercices. Les situations visées par
cette norme couvrent la désignation d’un commissaire aux comptes en l’absence d’obligation lé-
gale, donc sur une base volontaire, ainsi que la désignation en application du dispositif « petit
groupe » dans l’entité tête de groupe et les sociétés contrôlées par cette dernière.

La norme rappelle que, lorsqu’une personne ou entité répond à la définition de « petite entre-
prise » et qu’elle décide de nommer sur une base volontaire un commissaire aux comptes, la durée
du mandat du commissaire aux comptes est obligatoirement de six exercices et ne peut être ré-
duite à trois exercices si cette personne ou entité n’est pas une société (cette possibilité est en effet
réservée aux sociétés qualifiées de « petites entreprises » dans les conditions rappelées ci-avant). Il
en est de même lorsque, dans le cadre du dispositif « petit groupe », une entité « tête de groupe »
qui n’est pas une société est tenue de désigner un commissaire aux comptes pour six exercices.

La mission du commissaire aux comptes comprend la mission de certification des comptes an-
nuels et, le cas échéant, des comptes consolidés ainsi que les autres diligences légales qui lui sont
confiées par le législateur et qui donnent lieu, lorsque les textes légaux et réglementaires le pré-
voient, à des restitutions spécifiques. Le rapport sur les risques n’est pas applicable lorsque le
commissaire aux comptes intervient dans le cadre d’une mission « classique »de six exercices et le
commissaire aux comptes est tenu de réaliser l’ensemble des vérifications spécifiques ainsi que le
rapport spécial sur les conventions réglementées (pas de dispense comme cela est prévu dans le
cadre de la mission ALPE). S’agissant des diligences d’audit à mettre en œuvre dans le cadre de la
NEP 912, elles sont identiques à celles définies par la NEP 911.

__________________________

Code de commerce (extraits)


Article L221-9 du Code de commerce (SNC)
Les associés peuvent nommer un ou plusieurs commissaires aux comptes dans les formes prévues à l'article L. 221-6.
Sont tenues de désigner un commissaire aux comptes au moins les sociétés qui dépassent, à la clôture de l'exercice so-
cial, des chiffres fixés par décret pour deux des critères suivants : le total de leur bilan, le montant hors taxes de leur
chiffre d'affaires ou le nombre moyen de leurs salariés au cours d'un exercice.
Même si ces seuils ne sont pas atteints, la nomination d'un commissaire aux comptes peut être demandée en justice
par un associé.
Sont également tenues de désigner un commissaire aux comptes, pour un mandat de trois exercices, les sociétés dont
un ou plusieurs associés représentant au moins le tiers du capital en font la demande motivée auprès de la société.

Article L223-35 du Code de commerce (SARL)


Les associés peuvent nommer un ou plusieurs commissaires aux comptes dans les conditions prévues à l'article L.
223-29.
Sont tenues de désigner un commissaire aux comptes au moins les sociétés à responsabilité limitée qui dépassent à la
clôture d'un exercice social des chiffres fixés par décret pour deux des critères suivants : le total de leur bilan, le mon-
tant hors taxes de leur chiffre d'affaires ou le nombre moyen de leurs salariés au cours d'un exercice.
Même si ces seuils ne sont pas atteints, la nomination d'un commissaire aux comptes peut être demandée en justice
par un ou plusieurs associés représentant au moins le dixième du capital.
Sont également tenues de désigner un commissaire aux comptes, pour un mandat de trois exercices, les sociétés dont
un ou plusieurs associés représentant au moins le tiers du capital en font la demande motivée auprès de la société.

Article L225-218 du Code de commerce (SA)

40
Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
L'assemblée générale ordinaire peut désigner un ou plusieurs commissaires aux comptes dans les conditions prévues
à l'article L. 225-228.
Sont tenues de désigner au moins un commissaire aux comptes les sociétés qui dépassent, à la clôture d'un exercice
social, les seuils fixés par décret pour deux des trois critères suivants : le total de leur bilan, le montant de leur chiffre
d'affaires hors taxes ou le nombre moyen de leurs salariés au cours de l'exercice.
Même si ces seuils ne sont pas atteints, la nomination d'un commissaire aux comptes peut être demandée en justice
par un ou plusieurs actionnaires représentant au moins le dixième du capital.
Sont également tenues de désigner un commissaire aux comptes, pour un mandat de trois exercices, les sociétés dont
un ou plusieurs associés représentant au moins le tiers du capital en font la demande motivée auprès de la société.

Article L226-6 du Code de commerce (SCA)


L'assemblée générale ordinaire peut désigner un ou plusieurs commissaires aux comptes.
Sont tenues de désigner au moins un commissaire aux comptes les sociétés qui dépassent, à la clôture d'un exercice
social, les seuils fixés par décret pour deux des trois critères suivants : le total de leur bilan, le montant de leur chiffre
d'affaires hors taxes ou le nombre moyen de leurs salariés au cours de l'exercice.
Même si ces seuils ne sont pas atteints, la nomination d'un commissaire aux comptes peut être demandée en justice
par un ou plusieurs associés représentant au moins le dixième du capital.
Sont également tenues de désigner un commissaire aux comptes, pour un mandat de trois exercices, les sociétés dont
un ou plusieurs associés représentant au moins le tiers du capital en font la demande motivée auprès de la société.

Article L227-9-1 du Code de commerce (SAS)


Les associés peuvent nommer un ou plusieurs commissaires aux comptes dans les conditions prévues à l'article L.
227-9.
Sont tenues de désigner au moins un commissaire aux comptes les sociétés par actions simplifiées qui dépassent, à la
clôture d'un exercice social, deux des seuils suivants, fixés par décret : le total de leur bilan, le montant de leur chiffre
d'affaires hors taxe ou le nombre moyen de leurs salariés au cours de l'exercice.
Même si les conditions prévues au deuxième alinéa ne sont pas atteintes, la nomination d'un commissaire aux
comptes peut être demandée en justice par un ou plusieurs associés représentant au moins le dixième du capital.
Lorsque les conditions prévues au deuxième alinéa du présent article ne sont pas atteintes, un commissaire aux
comptes peut être nommé pour faire application du second alinéa de l'article L. 225-146.
Sont également tenues de désigner un commissaire aux comptes, pour un mandat de trois exercices, les sociétés dont
un ou plusieurs associés représentant au moins le tiers du capital en font la demande motivée auprès de la société.

Article D221-5 alinéa 1 du Code de commerce


Pour l'application du deuxième alinéa de l'article L. 221-9 relatif à la désignation d'un commissaire aux comptes, le to-
tal du bilan est fixé à 4 000 000 euros, le montant hors taxe du chiffre d'affaires à 8 000 000 euros et le nombre moyen
de salariés à cinquante. Le total du bilan, le montant hors taxe du chiffre d'affaires et le nombre moyen de salariés sont
déterminés conformément aux quatrième, cinquième et sixième alinéas de l'article D. 123-200.

Article L823-2-1 du Code de commerce.


Les entités d'intérêt public nomment au moins un commissaire aux comptes.

Article L823-2-2 du Code de commerce.


Les personnes et entités, autres que celles mentionnées aux articles L. 823-2 et L. 823-2-1, qui contrôlent une ou plu-
sieurs sociétés au sens de l'article L. 233-3 désignent au moins un commissaire aux comptes lorsque l'ensemble qu'elles
forment avec les sociétés qu'elles contrôlent dépasse les seuils fixés par décret pour deux des trois critères suivants : le
total cumulé de leur bilan, le montant cumulé de leur chiffre d'affaires hors taxes ou le nombre moyen cumulé de
leurs salariés au cours d'un exercice.
Le premier alinéa du présent article ne s'applique pas lorsque la personne ou l'entité qui contrôle une ou plusieurs so-
ciétés est elle-même contrôlée par une personne ou une entité qui a désigné un commissaire aux comptes.
Les sociétés contrôlées directement ou indirectement par les personnes et entités mentionnées au premier alinéa du
présent article désignent au moins un commissaire aux comptes si elles dépassent les seuils fixés par décret pour deux
des trois critères suivants : le total du bilan, le montant du chiffre d'affaires hors taxes et le nombre moyen de salariés
employés au cours de l'exercice. Un même commissaire aux comptes peut être désigné en application du même pre-
mier alinéa et du présent alinéa.

Article D823-1-1 du Code de commerce.


Pour l'application du troisième alinéa de l'article L. 823-2-2 relatif à la désignation d'un commissaire aux comptes, le
total du bilan est fixé à 2 000 000 €, le montant du chiffre d'affaires hors taxes à 4 000 000 € et le nombre moyen de sala-
riés employés au cours de l'exercice à vingt-cinq.

41
Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
La société n'est plus tenue de désigner un commissaire aux comptes dès lors qu'elle n'a pas dépassé les chiffres fixés
pour un de ces deux critères pendant les deux exercices précédant l'expiration du mandat du commissaire aux
comptes.

Article L823-3 alinéa 1 du Code de commerce.


Le commissaire aux comptes est nommé pour un mandat de six exercices. Ses fonctions expirent après la délibération
de l'assemblée générale ou de l'organe compétent qui statue sur les comptes du sixième exercice. (…)

Article L823-3-2 du Code de commerce.


Par dérogation au premier alinéa de l'article L. 823-3, lorsque le commissaire aux comptes est désigné par une société
de manière volontaire ou en application des premiers ou derniers alinéas de l'article L. 823-2-2, la société peut décider
de limiter la durée de son mandat à trois exercices.

42
Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
Document 2 : les causes de dissolution des sociétés.
Causes de plein droit :
1. Arrivée du terme ; 99 ans max
2. Réalisation ou extinction de l'objet social ;
3. Prononcé de la liquidation judiciaire ;
4. Annulation du contrat de société ;
CAUSES Autres causes communes :
COMMUNES 1. Dissolution judiciaire pour justes motifs, notamment en cas d'inexécution de ses
obligations par un associé, ou de mésentente entre associés paralysant le fonction-
nement de la société ; (résulte d’une décision judiciaire)
2. Dissolution judiciaire consécutive à une réunion des parts en une seule main ;
3. Dissolution anticipée décidée par les associés ; (décision collective)
4. Toute cause prévue par les statuts.
CAUSES Société civile Société en Société ano- Société à res- Société en par-
PARTICULIERES nom collectif nyme ponsabilité li- ticipation
SCA/SAS mitée
Absence de Décès d'un Nombre d'ac- Dépasse- Notification
gérant de- associé sauf tionnaires in- ment du pla- adressée par
puis plus clause statu- férieur à 7 fond de 100 l'un des asso-
d'un an (art. taire dans les SA associés (art. ciés à tous les
1846-1 Code contraire cotées (art. L. L. 223-3 autres si la
civil) (art. L. 221- 225-247 al. 1er Code de société a été
15 Code de Code de com- commerce) conclue pour
commerce) merce) une durée in-
Pour SCA : déterminée
nombre d’ac- (art. 1872-2
tionnaires in- Code civil).
férieur à 4 (3
commandi-
taires, 1 com-
mandité)
Révocation Révocation Réduction du Capitaux
du gérant si du gérant capital en de- propres infé-
les statuts statutaire, çà du mini- rieur à la
prévoient ou associé mum légal. moitié du
dans ce cas (art. L. 221- Valable aussi capital social
la dissolu- 12 Code de dans la SCA. (art. L. 223-
tion (art. commerce) 42 al. 4 Code
1851 al. 3 de com-
Code civil) merce)
Décès d'un Interdiction Capitaux
associé si les ou incapaci- propres infé-
statuts pré- té d'un asso- rieurs à la
voient dans cié, sauf moitié du ca-
ce cas la dis- clause statu- pital social
solution taire (art. L. 225-
(art. 1870 al. contraire 248 al. 1 Code
2 Code ci- (art. L. 221- de com-
vil) 16 al. 1er merce).
Code de Valable aussi
commerce) dans la SCA
et la SAS
43
Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
Interdiction Ces causes valent sauf régu-
ou incapaci- larisation dans les délais
té d'un as- prescrits.
socié si les
statuts pré-
voient dans
ce cas la dis-
solution
(art. 1860
Code civil).
Fondé sur la personne des associés soc de capitaux
Document 3 : société et cause de dissolution.
Cour de cassation chambre commerciale
Audience publique du mardi 21 juin 2011
N° de pourvoi: 10-21928
Publié au bulletin Rejet (extraits)

LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE COMMERCIALE, a rendu l'arrêt suivant :


Attendu, selon l'arrêt attaqué (Colmar, 25 mai 2010), que pour les besoins de l'exercice de leur pro-
fession de médecin, MM. X... et Y... ont, en 1991, constitué une société civile de moyens (la SCM) ;
qu'en 2006, un tiers des parts représentant le capital de la SCM a été cédé à Mme Z... ; que faisant
état de l'inexécution de ses obligations par cette dernière ainsi que de la mésentente entre les asso-
ciés, paralysant le fonctionnement de la société, MM. X... et Y... ont demandé sa dissolution antici-
pée pour justes motifs ;
Sur le premier moyen :
Attendu que Mme Z... fait grief à l'arrêt d'avoir accueilli cette demande, alors, selon le moyen :
1°/ que la mésentente entre associés n'est une cause de dissolution de la société que dans la me-
sure où elle a pour effet d'en paralyser le fonctionnement ; qu'en l'espèce, pour prononcer la disso-
lution, la cour d'appel n'a relevé que des motifs impropres à caractériser la paralysie du fonction-
nement de la société, que ce soit les désaccords entre associés au sujet des charges à payer, de la
présentation de la clientèle ou du comportement d'une salariée, l'existence de procédures judi-
ciaires en cours et le fait que Mme Z... ne se soit pas présentée à deux assemblées générales dont
elle contestait la régularité ; qu'en statuant ainsi, elle a violé les dispositions de l'article 1844-7 5°
du code civil ;
2°/ que les associés d'une société civile qui sont à l'origine de la mésentente qui s'est instaurée
entre associés ne peuvent invoquer celle-ci à titre de juste motif leur permettant de solliciter la dis-
solution judiciaire de la société ; qu'en l'espèce, pour accueillir la demande de dissolution, la cour
d'appel a retenu la mésentente entre associés préjudiciable au bon fonctionnement de la société,
sans rechercher, comme elle y était invitée par les conclusions de Mme Z..., si MM. Y... et X...
n'étaient pas à l'origine de la mésentente invoquée ; que ce faisant, elle a privé sa décision de base
légale au regard de l'article 1844-7 du code civil ;
Mais attendu qu'après avoir relevé que le conflit qui opposait MM. X... et Y... à Mme Z... relative-
ment à la contribution de cette dernière aux charges de la SCM avait dégénéré à la fin de l'année
2008, Mme Z... ayant émis des propos quelque peu agressifs à l'égard de ses associés qui ont déci-
dé de la faire poursuivre disciplinairement, l'arrêt constate que le fonctionnement de la société
constituée entre les trois praticiens est complètement et définitivement bloqué ; qu'il relève que la
réunion d'une assemblée générale extraordinaire n'a pas été possible en l'absence de Mme Z... dès
lors que les statuts prévoient la réunion des trois quarts des parts sociales ; que l'arrêt ajoute que le
secrétariat n'est plus organisé en commun, que Mme Z... ne paye plus sa part de charges et que de
nombreuses procédures inévitablement assez longues et d'un coût élevé opposent les parties ; que
l'arrêt relève encore qu'au lieu de chercher une solution en participant aux assemblées générales,
44
Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
Mme Z... fait défaut et demande l'annulation des assemblées tenues hors sa présence ; qu'en l'état
de ces constatations, desquelles il résulte que le fonctionnement de la société civile de moyens était
paralysé tant en raison de l'inexécution de ses obligations par Mme Z... que de la mésentente entre
les associés, la cour d'appel, qui a procédé à la recherche visée à la seconde branche, a légalement
justifié sa décision ; que le moyen n'est pas fondé ; (…)
A partir de l’arrêt suivant, répondez aux questions suivantes :
1. Quels sont les faits ?
2. Sur quels éléments de fait la Cour d’appel s’est-elle fondé pour justifier sa décision ?
3. Qu’en déduisez-vous de la notion de « dissolution pour justes motifs » ?

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Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
Document 4 : personnalité morale et opérations de liquidation.
La société anonyme, La Menuiserie universelle, est dissoute depuis peu. Le liquidateur a semble-t-
il été fort négligent. La liquidation a été clôturée et la société radiée du Registre du commerce et
des sociétés, alors qu'il existe encore un immeuble de la société qui n'a pas été partagé et qu'un
créancier n'a pas été payé. D'autre part, la société qui se plaignait de troubles dans l'exploitation
de son fonds de commerce à la suite de travaux entrepris par le syndicat de copropriétaires de
l'immeuble n'a pas engagé d'action en justice avant sa disparition.
1. M. Xaviero, un des actionnaires, vous demande si le créancier peut encore agir pour se faire payer.

2. Il voudrait également savoir si une action en justice peut aussi être entreprise contre la copropriété.
Aidez-vous de l’arrêt et des articles reproduits pour lui répondre.
Article 1844-8 du Code civil.
La dissolution de la société entraîne sa liquidation, hormis les cas prévus à l'article 1844-4 et au troisième alinéa de
l'article 1844-5. Elle n'a d'effet à l'égard des tiers qu'après sa publication.
Le liquidateur est nommé conformément aux dispositions des statuts. Dans le silence de ceux-ci, il est nommé par les
associés ou, si les associés n'ont pu procéder à cette nomination, par décision de justice. Le liquidateur peut être révo-
qué dans les mêmes conditions. La nomination et la révocation ne sont opposables aux tiers qu'à compter de leur pu-
blication. Ni la société ni les tiers ne peuvent, pour se soustraire à leurs engagements, se prévaloir d'une irrégularité
dans la nomination ou dans la révocation du liquidateur, dès lors que celle-ci a été régulièrement publiée.
La personnalité morale de la société subsiste pour les besoins de la liquidation jusqu'à la publication de la clôture de
celle-ci.
Si la clôture de la liquidation n'est pas intervenue dans un délai de trois ans à compter de la dissolution, le ministère
public ou tout intéressé peut saisir le tribunal, qui fait procéder à la liquidation ou, si celle-ci a été commencée, à son
achèvement.

Article 1844-9 du Code civil


Après paiement des dettes et remboursement du capital social, le partage de l'actif est effectué entre les associés dans
les mêmes proportions que leur participation aux bénéfices, sauf clause ou convention contraire.
Les règles concernant le partage des successions, y compris l'attribution préférentielle, s'appliquent aux partages entre
associés.
Toutefois, les associés peuvent valablement décider, soit dans les statuts, soit par une décision ou un acte distinct, que
certains biens seront attribués à certains associés. A défaut, tout bien apporté qui se retrouve en nature dans la masse
partagée est attribué, sur sa demande, et à charge de soulte s'il y a lieu, à l'associé qui en avait fait l'apport. Cette facul-
té s'exerce avant tout autre droit à une attribution préférentielle.
Tous les associés, ou certains d'entre eux seulement, peuvent aussi demeurer dans l'indivision pour tout ou partie des
biens sociaux. Leurs rapports sont alors régis, à la clôture de la liquidation, en ce qui concerne ces biens, par les dispo-
sitions relatives à l'indivision.

Cour de cassation - chambre commerciale


Audience publique du mardi 13 février 1996
N° de pourvoi: 93-13173

Attendu, selon l'arrêt attaqué (Paris, 4 mars 1993), que la société immobilière Batignolles Monceau
(société SIBM) a vendu deux immeubles à M. X... tandis que la société en commandite simple
Théâtre Hébertot (société Théâtre Hébertot), locataire des immeubles, lui cédait son fonds de com-
merce ; que M. X... s'est porté cessionnaire de la créance de l'Association pour le soutien du théâtre
privé à l'égard de la société Théâtre des arts, locataire gérante dudit fonds de commerce, mise en
règlement judiciaire ; que M. X..., la société SIBM et la société Théâtre Hébertot sont convenus que,
pour paiement du prix tant des immeubles que du fonds de commerce, M. X... céderait sa créance
sur le règlement judiciaire de la société Théâtre des arts ; que la société SIBM a assigné M. X... en
résolution de la vente des immeubles pour défaut de paiement du prix ;
Sur le premier moyen :
Attendu que M. X... fait grief à l'arrêt d'avoir refusé de prononcer l'annulation de l'assignation in-
troductive d'instance délivrée par la société SIBM représentée par son liquidateur et des actes de
procédure subséquents, alors, selon le pourvoi, que le liquidateur d'une société dissoute, radiée
d'office par le greffier du tribunal de commerce, trois ans après la date de la mention de la dissolu-
46
Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
tion, n'est plus habilité à représenter cette société ; qu'ayant retenu que la société SIBM avait été ra-
diée d'office du registre de commerce et des sociétés le 12 octobre 1989 et que cette société, agis-
sant par son liquidateur M. Y..., l'avait fait assigner par exploit du 4 juillet 1990, la cour d'appel de
Paris a relevé, pour le débouter de son exception de nullité de l'assignation et de la procédure sub-
séquente, que M. Y... avait été désigné pour la durée de la liquidation jusqu'à la clôture de celle-ci ;
qu'en statuant ainsi, sans déduire les conséquences légales de ses propres constatations, dont il ré-
sultait que M. Y..., qui s'était abstenu de demander la prorogation de l'immatriculation de la socié-
té SIBM pour les besoins de sa liquidation, n'était plus habilité à représenter cette société après sa
radiation d'office du registre du commerce et des sociétés, la cour d'appel a violé les dispositions
des articles 8 et 409 de la loi du 24 juillet 1966, 1844-8 du Code civil et 43 du décret du 30 mai
1984 ;
Mais attendu qu'ayant relevé que la société SIBM, dissoute le 15 décembre 1983, avait, le 16 sep-
tembre 1988, en remplacement du liquidateur initialement nommé, désigné M. Y... pour la durée
de la liquidation et que, par application de l'article 43 du décret du 30 mai 1984, la société SIBM
avait été radiée d'office du registre du commerce et des sociétés, le 12 octobre 1989, sans que les
opérations de liquidation soient clôturées, la cour d'appel a décidé à bon droit que, la personnalité
morale de la société SIBM subsistant pour les besoins de sa liquidation, l'assignation introductive
d'instance avait valablement été délivrée le 4 juillet 1990 et l'instance poursuivie par la société
SIBM en liquidation, agissant par son liquidateur ; d'où il suit que le moyen n'est pas fondé ;
Sur le deuxième moyen, pris en ses trois branches et sur le troisième moyen : (sans intérêt) ;
PAR CES MOTIFS : REJETTE le pourvoi.

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Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
EXERCICE :

I.
MM. André, Jacques et Yves viennent de rédiger les statuts de leur société : la SNC Orients. Ils ont
à cette occasion mandaté Yves pour recruter deux salariés.
Qui est engagé par la conclusion des contrats de travail conclus lors de l'embauche des sala-
riés ?
Rappel des faits : Yves est mandataire de la SNC Orient, et ils souhaitent recruter 2 salariés.

Problème de droit : Qui engage sa responsabilité lors de la conclusion de contrats de travail pour une SNC en periode
de formation ,

Droit applicable : La période de formation

Application en l’espèce : le mandat doit etre donné au gerant non associé ou


C’est yves qui est engagé car il est mandaté et que la société est en periode de formation, et n’est pas encore immatri-
culé

II.
Quatre personnes sur lesquelles vous sont données des renseignements souhaitent constituer une
société : une SARL. Elles vous consultent et vous demandent :
Travail à faire :
1. Les conditions de validité concernant les associés et les apports sont-elles réunies ?
2. Quelles sont les démarches spécifiques à effectuer compte tenu de leur état et de leurs apports ? ai-
dez-vous des articles du Code de commerce reproduits en annexe.
3. Rédiger la clause de répartition du capital qui figurera dans les statuts. Les futurs associés se réfèrent
à la loi. Ils ont décidé de fixer la valeur d’une part à 10€.
4. M. Smith peut-il devenir gérant de la société ?
5. Remplissez l’imprimé M0. Rédigez l’annonce légale que vous ferez paraître.
6. M. Smith souhaite faire acquérir à la société des parts d’une SCI ayant pour activité la gestion d’ap-
partements en multi-propriété. Le peut-il ?

Concernant les futurs associés :


- M. LAUTAL Roger, marié sans contrat, né le 23.02.1959 à Aubagne, de nationalité fran-
çaise, domicilié 20 Rue de la République à Aubagne, apporte 3000 euros provenant d'un hé-
ritage ;
- son fils, Éric, 12 ans, apporte 750 euros ;
- M. FOURGEOT, célibataire, né le 08.08.1971, apporte une machine à coudre d'une valeur
de 2 000 euros et ses compétences de couturier ;
- M. SMITH, de nationalité anglaise, marié en France sans contrat, né le 14.07.1960, apporte
3 000 euros provenant du compte joint des deux époux.

Activité de la société : fabrication et commercialisation d'articles et de vêtements traditionnels.


Dénomination : La Farandole SARL.
Siège social : 14 Bd de la Blancarde -13400 AUBAGNE.
Exercice social : du 1er janvier au 31 décembre.
Durée : 99 ans.

ANNEXE.
Article L223-7 du Code de commerce
Les parts sociales doivent être souscrites en totalité par les associés. Elles doivent être intégralement libérées lors-
qu'elles représentent des apports en nature. Les parts représentant des apports en numéraire doivent être libérées d'au

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Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
moins un cinquième de leur montant. La libération du surplus intervient en une ou plusieurs fois sur décision du gé-
rant, dans un délai qui ne peut excéder cinq ans à compter de l'immatriculation de la société au registre du commerce
et des sociétés. Toutefois, le capital social doit être intégralement libéré avant toute souscription de nouvelles parts so-
ciales à libérer en numéraire, à peine de nullité de l'opération.
Le cas échéant, les statuts déterminent les modalités selon lesquelles peuvent être souscrites des parts sociales en in-
dustrie.
La répartition des parts sociales est mentionnée dans les statuts.
Les fonds provenant de la libération des parts sociales sont déposés dans les conditions et délais déterminés par dé-
cret en Conseil d'Etat.

Article L223-9 du Code de commerce


Les statuts doivent contenir l'évaluation de chaque apport en nature. Il y est procédé au vu d'un rapport annexé aux
statuts et établi sous sa responsabilité par un commissaire aux apports désigné à l'unanimité des futurs associés ou à
défaut par une décision de justice à la demande du futur associé le plus diligent.
Toutefois, les futurs associés peuvent décider à l'unanimité que le recours à un commissaire aux apports ne sera pas
obligatoire, lorsque la valeur d'aucun apport en nature n'excède un montant fixé par décret(30 000€) et si la valeur to-
tale de l'ensemble des apports en nature non soumis à l'évaluation d'un commissaire aux apports n'excède pas la moi-
tié du capital.à-^$
Lorsque la société est constituée par une seule personne, le commissaire aux apports est désigné par l'associé unique.
Toutefois le recours à un commissaire aux apports n'est pas obligatoire si les conditions prévues à l'alinéa précédent
sont réunies ou si l'associé unique, personne physique, exerçant son activité professionnelle en nom propre avant la
constitution de la société, y compris sous le régime prévu aux articles L. 526-6 à L. 526-21, apporte des éléments qui fi-
guraient dans le bilan de son dernier exercice.
Lorsqu'il n'y a pas eu de commissaire aux apports ou lorsque la valeur retenue est différente de celle proposée par le
commissaire aux apports, les associés sont solidairement responsables pendant cinq ans, à l'égard des tiers, de la va-
leur attribuée aux apports en nature lors de la constitution de la société.

La société Nouvelle Imprimerie générale a assigné Mlle Caret, en sa qualité d'exploitant du journal
Les Nouvelles Sportives, ainsi que M. Miolon, en sa qualité d'associé de la société, pour obtenir
leur condamnation solidaire à lui payer le montant de factures impayées.
L'instruction a révélé que M. Miolon a utilisé Mlle Caret comme prête-nom, pour lui permettre de
contourner l'interdiction légale faite à un avocat d'exercer une activité commerciale. Par ailleurs, il
apparaît que M. Miolon a agi en qualité d'associé de fait au vu et au su des tiers, notamment des
représentants de la société Nouvelle Imprimerie générale.
M.Miolon prétend, quant à lui, qu'il a apporté une aide tout à fait ponctuelle, et qu'il n'a jamais
participé à d'autres contrats conclus dans le cadre de l'activité commerciale de sa cliente, ni partici-
pé d'aucune façon, même indirectement, au fonctionnement du commerce de celle-ci.
La société Les Nouvelles Sportives est-elle une société créée de fait ? Justifiez votre réponse.

Contrat de société en participation :


Les soussignés :
M. LUC (commerçant), demeurant à Paris, 10 boulevard Haussmann ;
M. PAUL (commerçant), demeurant à Versailles, 30 avenue de Paris ont convenu de ce qui suit :
Article 1. Forme et objet
Il est formé entre les soussignés une société en participation, régie par les articles 1871 à 1873 du
Code civil, ayant pour objet l'achat et la revente d'un lot de bijoux mis en vente à Paris, le 15 jan-
vier 2019, par M. PIERRE, commissaire-priseur, et provenant de la succession LUPIN.
Article 2. Durée
Cette société durera jusqu'à la revente des bijoux acquis par elle, sans que cette durée puisse toute-
fois dépasser cinq ans, auquel cas elle serait dissoute de plein droit, même si certains bijoux
n'avaient pas été revendus dans l'intervalle.
Article 3. Gérance

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Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
M. LUC sera seul chargé de l'achat et de la revente des bijoux, et assurera la gérance de la société,
selon les lois et usages du commerce. M. PAUL pourra à toute époque vérifier les écritures tenues
et les pièces comptables.
M. LUC contractera avec les tiers en son nom personnel et sera seul engagé vis-à-vis d'eux, même
au cas où, sans l'accord de M. PAUL, il leur révélerait le nom de ce dernier.
Article 4. Apports
M. LUC a versé ce jour dans la société la somme de soixante mille euros et M. PAUL une somme
de quarante mille euros.
Article 5. Dissolution et liquidation
A la dissolution de la société en participation, le gérant en sera le liquidateur. Après déduction des
frais et charges, chaque associé sera remboursé du montant de sa participation. Le surplus sera
partagé à raison de soixante pour cent pour M. LUC et quarante pour cent pour M. PAUL. En cas
de pertes, elles seront supportées dans les mêmes proportions.
Article 6. Contestations
En cas de contestations sur l'exécution ou l'interprétation des présentes, le tribunal de commerce
de Paris sera le seul compétent.
Fait à Paris, le 2 janvier 2019, en deux originaux.
Luc et Paul.
1. A votre avis, pour quelles raisons M. LUC et M. PAUL ont-ils décidé de créer une société
en participation ?
Car elle présente des avantages : pas besoin de s’immatriculer car c’est pour une activité de
courte durée
La confidentialité des opérations peut exiger qu’on soit discret, la société en participation re-
pond le mieux à cette demande
2. La société en participation créée sera-t-elle ostensible ou occulte ?
La societe sest occulte car elle sera dissimulé des tiers
3. Comment les deux associés engagent-ils leur responsabilité financière vis-à-vis des
tiers ?
Objet social commercial,
Resp illimité
4. Pourquoi le contrat a-t-il été rédigé en deux originaux ?
Formalité du double
Car il faut autant d’originaux que de personnes engagées car il s’agit d’un contrat synallagma-
tique
QUALITE DE DIRIGEANTS.
Dirigeant Gérant Pré- Administra- Direc- Membre du Membre Pré-
Qualité SARL SNC sident teurs teur gé- Directoire du CS sident
du CA néral de SAS

Ne peut être dirigeant de société commerciale


Mineur

Mineur        
émancipé
Aucun texte n'interdit de nommer en qualité de représentant légal un majeur sous sauvegarde de
justice, sous curatelle, sous tutelle, sous habilitation familiale ou un majeur dont le mandat de pro-
tection future a pris effet. Une telle nomination est néanmoins dépourvue de tout effet juridique car
les pouvoirs du représentant cessent s'il est atteint d'une incapacité (C. civ. art. 1160 et 1146). Nom-
Majeur sous
mer l'un de ces majeurs à d'autres fonctions de gestion (administrateur, membre du directoire ou
protection
du conseil de surveillance, etc.) n'est pas non plus interdit mais est inopportun.
Par ailleurs sont réputés démissionnaires d'office les dirigeants de SA placés sous tutelle. Il en ré-
sulte que la nomination d'un majeur sous tutelle à de telles fonctions sera inopérante (art. L. 225-48,
L. 225-54 et L. 225-60 du Code de commerce).
Incompatibi-
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Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
lités
Incompatible sauf si la société a pour objet la gestion d’intérêts familiaux
ou professionnels.
Incompa- Impos- Toutefois, l'exercice de la profession d'avocat n'est plus incompatible avec
 Avocats
tible sauf sible la fonction de président du conseil d'administration d'une société anonyme.
Encore faut-il que l'avocat nommé président du conseil ne cumule pas cette
fonction avec celle de directeur général.
 Experts-
Incompa- Impos- Incompatible sauf si la société a pour objet la gestion d’intérêts familiaux
comp-
tible sauf sible ou professionnels
tables
 Commis- Le commissaire aux comptes peut exercer des fonctions de direction dans une société commerciale,
saire aux sauf si cette dernière est ou a été contrôlée par lui ou bien qu’il est chargé d’en certifier les comptes
comptes (5 ans)
Il est interdit aux notaires de
s'immiscer, soit directement, soit
indirectement, soit par per-
 Notaire Oui Oui
sonnes interposées, dans l'admi-
nistration d'une société commer-
ciale
 Fonction-
L’interdiction du cumul ne s’applique pas au fonctionnaire qui crée ou reprend une entreprise
naire
Interdiction suite au prononcé d’une peine complémentaire (10 ans ou définitive)
Interdiction en cas de faillite personnelle (15 ans max)
Interdictions

Carte de Carte de Carte de Oui Carte de Oui Oui Carte de


Etrangers séjour séjour séjour séjour séjour

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Droit commun des sociétés – Droit des sociétés
Dirigeant Gérant Président Admi- Direc- Membre Membre Pré-
Qualité SNC SARL du CA nistra- teur du Direc- du CS sident
teurs géné- toire de SAS
ral

Mineur

Mineur éman-
cipé
Majeur sous
protection
Incompatibili-
tés
 Avocats

 Experts-
comptables

 Commis-
saire aux
comptes

 Notaire

 Fonction-
naire

Interdiction

Etranger

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Droit commun des sociétés – Droit des sociétés

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