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Thème : l’acte uniforme relatif aux droits des sociétés commerciales et les groupements d’intérêt

économique

Sommaire

GLOSSAIRE.......................................................................................................................................... 2
RESUME ................................................................................................................................................ 3
ABSTRACT ........................................................................................................................................... 3
INTRODUCTION ................................................................................................................................. 4
Chapitre I : Contexte et problématique........................................................................................ 5
I- Historique des sociétés commerciales .......................................................................................... 5
II- Présentation de l’OHADA et de la CEMAC ........................................................................... 7
III- PROBLEMATIQUE ................................................................................................................. 7
Chapitre II : METHODOLOGIE.................................................................................................. 8
1- Le contrat de société ...................................................................................................................... 9
a.1. les exigences de fond communes a tous les contrats................................................................ 9
a.2 La qualité d’associé ................................................................................................................... 9
a.3 les exigences de fond specifiques au contrat de societe ........................................................ 11
Le tableau suivant donne le nombre minimal d’associés pour chaque forme de société. ............... 12
1. Les éléments intentionnels .......................................................................................................... 12
a. L’objet .......................................................................................................................................... 12
b. La cause ........................................................................................................................................ 13
c. La participation aux résultats de l’exploitation ........................................................................ 13
d. l’affectio societatis ....................................................................................................................... 13
II- La Vie de la société .................................................................................................................. 19
III- LES EVOLUTIONS POSSIBLES DE LA SOCIETE ......................................................... 26
IV- Les opérations voisines de la fusion ....................................................................................... 31
1- Actes Uniformes de l'OHADA ....................................................................................................... 33
4- Les différentes formes de sociétés en droit OHADA ................................................................... 34
CONCLUSION .................................................................................................................................... 39
Références ............................................................................................................................................ 40

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EXPOSE DE DROIT D’ENTREPRISE
Thème : l’acte uniforme relatif aux droits des sociétés commerciales et les groupements d’intérêt
économique

GLOSSAIRE

OHADA : Organisation pour l’Harmonisation du Droit des Affaires

CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale

SARL : Société A Responsabilité Limite

SA : Société Anonyme

SCS : Société en Commandite Simple

SNC : La Société en Nom Collectif

GIE : Groupement d’Intérêt Economique

CFCE : Centre de Formalité de Création des Entreprises

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EXPOSE DE DROIT D’ENTREPRISE
Thème : l’acte uniforme relatif aux droits des sociétés commerciales et les groupements d’intérêt
économique

RESUME

Dans le cadre de l’UE de droit d’entreprise, Il nous a été confié de faire une étude
particulière sur l’acte uniforme relatif aux droit des sociétés commerciales. Et pour ce faire,
nous avons érigés notre travail sur les différentes formes de sociétés commerciales, le contenu
de leur statut juridique, et sur l’évolution de ces statuts.

ABSTRACT

In the EU framework of corporate law, he entrusted us to make a special study of the


Uniform Act relating to commercial companies. And to do that, we have built our work on the
various forms of commercial companies, the content of their legal status, and the evolution of
these statutes.

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EXPOSE DE DROIT D’ENTREPRISE
Thème : l’acte uniforme relatif aux droits des sociétés commerciales et les groupements d’intérêt
économique

INTRODUCTION

Le secteur économique de tous les pays du monde est considérablement influencé par la
présence des différentes sociétés qui y sont implantés. Selon Joseph Fichter Une société est
définie comme étant l’ « ensemble des modèles d'organisation et d'interrelation, des individus
et des groupes, des associations, des organisations et des institutions qui concourent à la
satisfaction concertée des besoins de la collectivité. ». En droit, la société est un statut juridique
servant de support à une activité économique. Elle est créée en vue de remplir des objectifs
économiques ou sociaux précis (déterminés par son objet social) et est en général composée de
une ou plusieurs personnes et dispose d’une personnalité juridique définie comme étant
l'aptitude à être titulaire de droits et obligations. On peut regrouper les sociétés en plusieurs
catégories parmi lesquels les sociétés civiles et les sociétés commerciales. Dans le cadre de
notre exposé on s’intéressera particulièrement aux sociétés commerciales et plus précisément
aux règles juridiques qui régissent la vie de ces sociétés depuis leur création jusqu’à leur
liquidation. Pour arriver au terme de notre étude nous présenterons le contexte et la
problématique du droit des sociétés commerciales, les différentes formes de sociétés
commerciales et les statuts juridiques affectés à ces sociétés, la modification de ces statuts et
enfin la liquidation de ces sociétés.

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Chapitre I :Contexte et problématique

I- Historique des sociétés commerciales

Les groupements commerciaux ont une histoire qui remonte à des temps très anciens
car les phéniciens et les carthaginois avaient déjà formé, pour le commerce maritimes, des
sociétés d’armateurs. Si les grecs se montrèrent davantage réservés à leur égard, le droit romain
leur a fait une large place : dès le 2e siècle avant notre ère se sont formées des « sociétés
publicains » destinées à affermer des impôts ou à exécuter un marché de fournitures ou de
travaux publics. Celles-ci étaient de véritable sociétés, dotées de la personnalité, dans lesquelles
les associés, qui étaient solidaires.

Avant la création de l’OHADA (Organisation pour l’Harmonisation du Droit des


Affaires), le Droit des sociétés était régi par des textes épars qui dataient pour la plupart de
l’époque de la colonisation. On peut citer à titre d’exemple :

- le code civil de 1810 dont l’article 1832 définissait le contrat de société ;

- la loi du 24 juillet 1867 qui régissait les sociétés par actions ;

- la loi du 7 mars 1925 qui régissait la société à responsabilité limité ;

- le code de commerce dans sa rédaction originale de 1807, notamment les articles


20 et suivants qui régissaient les sociétés de personnes, à savoir, la société en nom collectif et
la société en commandite simple.

Et il faut préciser que les nombreuses lois spéciales qui ont complété cette
réglementation n’avaient pas été rendues toutes applicables par le législateur colonial dans les
pays de la zone CEMAC.

Il en est ainsi par exemple de la loi du 16 novembre 1940 qui avait confié la direction
générale des SA au Président du Conseil d’administration d’où le titre PDG (Président Directeur
Général) Elle n’avait pas été rendue applicable au Cameroun mais seulement au Congo et au
Gabon. Et pourtant les PDG se comptaient par milliers au Cameroun Parfois certains textes
n’avaient été rendus applicables dans les pays de la zone CEMAC), d’autres pas. D’autres que
partiellement.

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économique

La situation s’est davantage complexifiée avec l’avènement des indépendances. Des


textes nationaux sont venus compléter cet arsenal juridique flou rendant l’appréhension ou la
connaissance du DROIT des sociétés, un véritable parcours du combattant.

En effet, pour connaitre les textes applicables ou en matière de Droit des sociétés il
fallait faire une recherche archéologique sans être certain de trouver les textes recherchés ni
surtout, de ne pas en oublier. Il régnait une insécurité au plan juridique mais aussi au plan
judiciaire car les magistrats comme tous les autres professionnels du droit et, à plus forte raison
les profanes se retrouvaient difficilement dans ce « capharnaüm ».

Las de ne pas trouver le texte applicable, ils en venaient à appliquer ceux qui ne
l’étaient pas. D’où parfois le règne d’un « arbitraire judiciaire. »

En créant l’OHADA le 17 Octobre 1993 à Port-Louis (Ile Maurice), les Etats membres
de la zone francs dont font parties la CEMAC et le Cameroun avaient deux objectifs
essentiels :

- La sécurité juridique

- La sécurité judiciaire

Beaucoup de critères sont à prendre en compte (les moyens financiers dont on dispose, la
fiscalité, les responsabilités encourues, etc.).

On peut regrouper les sociétés en plusieurs catégories parmi lesquelles les sociétés
civiles et les sociétés commerciales.

Dans le cadre de notre exposé on s’intéressera particulièrement aux sociétés


commerciales et plus précisément aux règles juridiques qui les régissent et qui sont contenues
dans l’Acte Uniforme relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique entré
en vigueur le 17 avril 1997 et révisé en 2014

En effet cet Acte ne s’applique pas aux sociétés civiles. La société est civile ou commerciale
selon l’activité qu’elle exerce. La société civile est régie par le Code civil. Ce code ne
réglemente qu’une seule forme de société.

La société commerciale quant à elle est régie par cet Acte Uniforme qui distingue
plusieurs formes de sociétés. Ces formes de sociétés peuvent aussi avoir une activité civile,
mais les sociétés définies par l’Acte Uniforme sont toutes commerciales par la forme. De
manière générale, l’Acte uniforme adopté et révisé en 2014, contient des règles applicables à

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toutes les sociétés. A côté de ces règles, il contient aussi des règles propres à chaque type de
sociétés.

II- Présentation de l’OHADA et de la CEMAC

L’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires en abrégé


OHADA Les ministres de la Justice des 17 Etats membres de l'Organisation pour
l'harmonisation du droit des affaires en Afrique (OHADA) ont adopté, en Avril 1997, une série
de textes constituant les bases d'un droit économique modernisé commun aux pays de l'Union
économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) et de la Communauté économique et
Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC). Ces nouveaux textes modifient en profondeur le
paysage des affaires en prônant la libéralisation de l'activité économique, avec des garanties
juridiques solides.

La Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale ( CEMAC) est un


groupement de 6 Etats de l’afrique centrale promouvant une libre circulation des biens et
personnes ainsi que des marchandises. Elle fut créée en 1994 à Djamena au Tchad.

III- PROBLEMATIQUE

Le créateur d'entreprise qui souhaite démarrer sa nouvelle entité sous la forme d'une
société au CAMEROUN après l’accession dans l’espace OHADA est confronté au choix de la
structure à créer. En effet, le droit OHADA a mis en place différentes formes de sociétés, dont
les règles de fonctionnement diffèrent et qui n'entraînent pas toutes les mêmes conséquences
quant à la responsabilité juridique des associés.

Le choix de la forme de société a par ailleurs des impacts sur les régimes fiscaux et
sociaux des revenus tirés de l'activité.

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Chapitre II : METHODOLOGIE

I- Dispositions générales sur la société commerciale par l’OHADA

Le créateur d'entreprise qui souhaite démarrer sa nouvelle entité sous la forme d'une société
dans un pays appartenant à l’espace OHADA est confronté au choix de la structure à créer. En
effet, le droit OHADA a mis en place différentes formes de sociétés, dont les règles de
fonctionnement diffèrent et qui n'entraînent pas toutes les mêmes conséquences quant à la
responsabilité juridique des associés. Le choix de la forme de société a par ailleurs des impacts
sur les régimes fiscaux et sociaux des revenus tirés de l'activité.

Selon l’article 4 de l’acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du


groupement d’intérêt économique (AUDSCGIE), la société commerciale est créée par deux ou
plusieurs personnes qui conviennent par un contrat, d’affecter à une activité des biens en
numéraire ou en nature, dans le but de partager le bénéfice ou de profiter de l’économie qui
pourra en résulter. Les associés s’engagent à contribuer aux pertes dans les conditions prévues
par le présent acte uniforme. La société commerciale doit être créée dans l’intérêt commun des
associés.

Selon l’Acte uniforme révisé relatif au droit des Sociétés Commerciales et du Groupement
d’Intérêt Economique adopté le 30 Janvier 2014 à Ouagadougou au Burkina Faso on a les
articles suivants :

Ière partie : Règles communes à toutes les sociétés

Selon l’article 4 de l’Acte Uniforme relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt
économique, « La société commerciale est créé par deux ou plusieurs personnes qui
conviennent, par contrat, d’affecter à une activité, des biens en numéraire ou en nature, dans le
but de partager le bénéfice ou de profiter de l’économie qui pourra en résulter. Les associés
s’engagent à contribuer aux pertes dans conditions prévues par le présent Acte Uniforme.

La société commerciale est créée dans l’intérêt commun des associés. » Comment naît une
société Le mot société a une double acception. Dans une première acception, il désigne d’après
la définition qu’en donne l’article 4 de l’Acte Uniforme un contrat par lequel deux ou plusieurs
conviennent d’affecter à une activité des biens en numéraire ou en nature, dans le but de se

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partager le bénéfice ou de profiter de l’économie qui pourra en résulter. Dans une deuxième
acception, le mot société désigne la personne morale à laquelle le contrat de société donne
naissance. Ces deux acceptions seront successivement présentées

1- Le contrat de société

La société est un contrat. Sa naissance suppose que soient satisfaites des exigences de fond
(A) et des exigences de forme (B).

a. Les exigences de fond


Les exigences de fond sont de deux ordres : certaines sont communes à tous les contrats et les
autres sont propres au contrat de société.

a.1. les exigences de fond communes a tous les contrats


Comme tout contrat, la société doit respecter les quatre conditions de validité des contrats qui
sont énumérées à l’article 11108 du Code Civil :
 La capacité de la partie qui s’engage (c’est-à-dire être majeur sauf exception).
Elle renvoie à la question de savoir qui peut avoir la qualité d’associé

a.2 La qualité d’associé


Pour avoir la qualité d’associé il faut avoir la capacité de contracter. La capacité est l’aptitude
à être titulaire de droits et à les exercer .Elle concerne en principe les personnes physiques et
les personnes morales. Dans certains cas cependant, les personnes incapables peuvent être
associées.
Cas des personnes physiques
▪ Les mineurs (moins de 21 ans) ne peuvent être associés dans une société qui
confère à ses associés la qualité de commerçant (société en nom collectif ou
société de commandite simple en qualité de commandité). Ils peuvent être aussi
associés dans une SARL par l’intermédiaire de leur représentant légal. (SARL.
SA. SAS).Lorsqu’ils sont émancipés, ils peuvent être associés seuls.

▪ Les majeurs incapables doivent être assistés de leurs tuteurs.

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▪ Les époux peuvent être associés ensemble dans une SARL ou même une SAS
mais ils ne peuvent être associés ensembles dans une SNC ou une SCS dans
laquelle ils auraient tous les deux la qualité de commandité. Cependant, l’un peut
être commanditaire et l’autre commandité. Les étrangers peuvent être associés
sous réserve de respecter les conditions administratives du pays.

▪ Certaines professions sont incompatibles avec d’autres. Ainsi par exemple, il y’a
incompatibilité avec l’exercice d’une profession commerciale pour les avocats,
architecte, commissaire aux comptes, etc…

▪ Ces personnes ne peuvent pas être associés dans une SNC et encore moins
commandité dans une SNC. Par contre, elles peuvent être associées dans une SA
ou une SARL.

▪ Les personnes condamnées pour infraction en relation avec les affaires (vol, abus
de confiance, etc.) sont frappées d’une interdiction commerciale. Elles ne
peuvent donc pas être associées dans une SNC ou commanditées dans une SNC.
Il en est de même pour les personnes faillites.

Cas des personnes morales


Les personnes morales de Droit Privé peuvent avoir la qualité d’associé(les associations,
les syndicats, sociétés, etc). Les personnes morales de Droit Public sont régis par les
lois nationales ( l’Etat, collectivités publiques etc)
En cas de silence de la Loi nationale, l’Acte Uniforme s’applique.

Le consentement(ne pas être forcé)


Il faut un objet certain (c’est le but du contrat)
C’est l’activité future de la société. Il doit être licite c’est-à-dire non contraire à
l’ordre public et aux bonnes mœurs.
Il faut une cause licite (c’est le pourquoi du contrat)

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a.3 les exigences de fond specifiques au contrat de societe


Comme contrat spécifique, il y a d’autres conditions de fond. Ce sont les éléments
caractéristiques de la société. Il s’agit des apports, de la vocation aux bénéfices ou aux
économies, de l’affectio societatis.

 Les apports
Il s’agit de biens dont les associés transfèrent la propriété ou la jouissance à la société
et en contrepartie des quels ils reçoivent des parts sociales ou des actions. Ils sont
obligatoires c'est-à-dire chaque associé doit apporter quelque chose.
L’AUSDGIE prévoit 3 types d’apports :
▪ L’apport en numéraire qui est l’apport d’une somme d’argent
▪ L’apport en nature qui est l’apport d’un bien
▪ L’apport en industrie est l’apport des connaissances techniques ou
professionnelles. C’est l’apport du savoir faire

Pour l’apport en numéraire, il faut faire la différence entre la souscription et la libération.


La souscription est l’engagement que l’on prend d’effectuer un apport d’un montant déterminé.
La libération est l’exécution de cet engagement c'est-à-dire le versement effectif à la société de
la somme promise.

L’apport en nature est l’apport d’un bien autre que l’argent. Ce bien peut être meuble ou
immeuble, corporel ou incorporel (ex :brevet). Il doit être susceptible d’évaluation. Il est libéré
intégralement lors de la constitution de la société. Il peut être fait en propriété ; dans ce cas
l’apporteur transfère la propriété à la société. L’opération s’apparente à une vente. Il peut aussi
être fait en jouissance. Dans ce cas, l’opération a un bail.

L’apport en industrie est l’apport des connaissances techniques ou professionnelles ou de


services. On ne peut le faire dans une SA.

L’apporteur a des droits qui sont proportionnels à son apport. Il doit aussi contribuer aux
pertes proportionnellement à son apport.

Les clauses qui interdiraient à un associé tout droit à bénéficier ou alors qui l’affranchirai de
toute contribution aux pertes sont dites de classe « léonines » et elles sont nulles.

L’apport est le bien que celui qui veut être associé d’une société s’engage à mettre à la
disposition de la société en vue de l’exploitation de l’activité commune. En contrepartie de cet
apport, il reçoit des titres sociaux appelés parts sociales ou actions, selon le cas.Sans apport, il

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n’est point de société possible. C’est la réunion des apports qui constitue le patrimoine initial,
le capital de la société. Et c’est du montant du capital social que dépend dans une large mesure
la puissance économique de la société.

Chaque associé doit apporter de l’argent (apport en numéraire), des biens (apport en nature) ou
des connaissances techniques (apport en industrie).

 Le nombre d’associés

Le tableau suivant donne le nombre minimal d’associés pour chaque forme de société.

Nombre d’associé Type de société


1 SA unipersonnelle
1 SARL unipersonelle
2 SNC,SA,SARL pluripersonelles ; SCS ,
Société en participation, société de fait
2 Le GIE
1 SAS
2 Société de nom

NB : Dans la SA, SARL unipersonnelle, l’acte uniforme prévoit la possibilité d’être associé
seul. Mais il n’ya pas de limitation maximale.

Dans la SNC, la responsabilité solidaire des associés suppose qu’il y en ait au moins 2

La SCS regroupe deux catégories d’associés, il en faut donc un de chaque..

La nature du GIE suppose qu’on ait au moins deux associés.

La société en participation et la société de fait car les règles de la SNC ne sont plus applicables.

1. Les éléments intentionnels

a. L’objet
C’est le genre d’activité que la société se propose d’exercer pour réaliser et partager les
bénéfices ou pour profiter de l »économie qui pourrait résulter de cette activité. Il doit être licite.

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Certaines activités sont réglementés c’est à faire soumises à l’obtention du diplôme ou


d’autorisation. Exemple : Pharmacie, expert-comptable…

b. La cause
C’est la raison pour laquelle la société a été consultée, le motif pour lequel diverses personnes
sont convenues de s’associer.

c. La participation aux résultats de l’exploitation


Ici c’est la finalité de la société ; soit partager les bénéfices soit profiter de l’économie qui en
résulte soit contribuer aux pertes éventuelles.

La part de chaque associé se détermine en fonction de sa part dans le capital social.

La part de l’apporteur en industrie n’est pas prise en compte dans la formation du capital social
mais elle donne droit à des droits de vote qui ne peuvent pas être supérieurs à 25% de l’ensemble
des droits de vote.

De même, la part attaché aux titres de l’apporteur en industrie peut excéder 25% des bénéfices
de l’actif net et pertes de la société.( Article 50.3 de l’Acte Uniforme révisé).

d. l’affectio societatis
C’est une condition qui n’est pas expressément prévue dans les textes mais elle est
indispensable pour qu’il y ait contrat de société. C’est elle qui permet de distinguer la société
des autres contrats.

On peut le définir comme la volonté des associés de collaborer sur un pied d’égalité à l’œuvre
commune.

a) LES EXIGENCES DE FORME

Il s’agit ici des mesures de publicité et de l’immatriculation au registre commerce et du


crédit immobilier.

La première formalité de publicité (dont le tout est de renseigner et partant, protéger les 1/3)
consiste à rédiger les statuts ou pacte social, ou contrat de société.

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Ceux-ci doivent contenir obligatoirement les mentions relatives aux principaux éléments
d’identification de la société (forme, dénomination sociale, objet, siège, durée, montant du
capital, modalité du fonctionnement, identité des apporteurs, etc.).

Il faut ensuite insérer un air dans un journal d’annonces légales du lieu du siège social qui
reprend les principaux éléments d’identification de la société.

2- Les formalités avant la signature

Elles sont prises en charge par certaines personnes qu’on appelle « fondateurs » et elles sont
au nombre de 5 :

 Choisir un objet social et effectuer les démarches nécessaires si il s’agit d’une activité
nécessitant des opérations préalables
 Choisir la forme sociale
 Rechercher les associés et former le capital
 Choisir une dénomination sociale en s’assurant qu’elle n’est pas utilisée par une
entreprise exerçant une activité similaire ou voisine
 Choisir un lieu d’activité (siège)

En dehors des sociétés dispensés par l’acte uniforme (SAS, Société de fait) la constitution d’une
société doit se faire par écrit. Les statuts sont encore appelées acte de société ; pacte social ou
encore contrat de société.

Sauf disposition nationale contraire ; les statuts sont établis par acte notarié ou par tout acte
offrant des garanties d’authenticité dans l’état du siège de la société.

Pour ce qui est du contenu, les statuts contiennent les principaux éléments d’identification de
la société :

 La forme de la société
 La dénomination
 La nature et le domaine de son activité
 Le siège social
 La durée

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 L’identité des apporteurs en numéraires avec pour chacun d’eux le montant des
apports, le nombre et la valeur des titres sociaux remis en contrepartie de chaque
apport.
 L’identité des apporteurs en nature, la nature et l’évaluation de l’apport effectué
par chacun d’eux, le nombre et la valeur des titres sociaux remis en contrepartie
de chaque apport.
 L’identité des apporteurs en industrie, la nature et la durée des prestations
fournies par chacun d’eux, le nombre et la valeur des titres sociaux remis en
contrepartie de chaque apport.
 L’identité des bénéficiaires d’avantages particuliers et la nature de ceux-ci
 Le montant du capital social
 Le nombre et la valeur des titres sociaux émis en distinguant le cas échéant les
différentes catégories de titres créées
 Les clauses relatives à la répartition du résultat et à la répartition du boni de
liquidation
 Les modalités de fonctionnement

Le défaut d’une de ces mentions ouvre droit à une action en régularisation par tout intéressé
contre les fondateurs de la société et les organes dirigeants.

Ces derniers sont solidairement responsables du préjudice qu’il pourrait résulter de cette
omission.

Tous les associés doivent en principe signer les statuts en personne et apposer leur paraphe sur
chaque page. Ils peuvent aussi signer les statuts par mandataires dans les SA et les SARL.

Dans ce cas, les procurations sont annexées au statut.

D’autres documents sont également annexés aux statuts à savoir :

 Le rapport du commissaire aux apports si des apports en nature ont contribué a former
le capital social
 L’état des actes qui aurait été éventuellement accompli pour le compte de la société en
formation
 Le mandat donné aux personnes ayant agi pour le compte de la société en formation

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La principale conséquence est que la société est constituée dès la signature des statuts.
Cette signature est en quelque sorte l’acte de naissance de la société.

3- Formalités après la signature des statuts

 Les associés doivent alors déposer au greffe du Tribunal compétent du


lieu du siège social une « déclaration de régularité et de conformité »
(art. 73) qui relate l’accomplissement des formalités obligatoires et
affirme solennellement que la constitution a été réalisée en conformité
de la loi et des règlements.
 Son absence rend irrecevable la demande d’immatriculation de la
société.

 La société doit enfin être immatriculée au registre du commerce et du


crédit immobilier.

 Aucun délai n’est imparti à la société pour ce faire, mais tant qu’elle
n’est pas immatriculée, elle ne peut pas fonctionner parce qu’elle n’a
pas la personnalité morale (art.97).

a) L’immatriculation de la société au RCMC

a-1) Conséquence
La demande d’immatriculation intervient dans le mois de la constitution et l’organe compétent
dispose de 3 mois) compter de la réception de cette demande pour exercer un contrôle de la
régularité formelle des déclarations contenues dans la demande d’immatriculation. A l’issue du
contrôle, l’organe compétent peut procéder à l’immatriculation de la société au RCMC.
Il peut aussi refuser d’immatriculer, dans ce cas ce refus doit être motivé et notifié au demandeur
qui dispose de 15 jours pour exercer un recours en référé à compter de cette notification. La
principale conséquence de l’immatriculation au RCCM est la suivante : la société acquiert la
personnalité juridique à compter de son immatriculation au RCCM à moins que l’acte uniforme
n’en dispose autrement.

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Thème : l’acte uniforme relatif aux droits des sociétés commerciales et les groupements d’intérêt
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Autrement dit, dès son immatriculation ; la société devient une personne morale distincte de la
personne des associés et possède en tant que tel un certain nombre d’attributs.
Elle a notamment un nom ; un domicile, une nationalité, une durée, un patrimoine distinct de
celui des associés et constituées par leurs apports en échange duquel ils ont reçus des parts ou
actions, la capacité juridique, etc.
D’où l’importance de connaitre le sort des actes accomplis pour le compte de la société avant
son immatriculation.

a-2) Sort des actes accomplis pour le compte de la société avant son immatriculation
Le principe est le suivant : les personnes qui ont souscrit pour le compte d’une société en
formation répondent solidairement et indéfiniment de ses actes.

Elle naît de l’immatriculation de la société au registre du commerce et du crédit mobilier


(art. 98), c’est à partir de cette date que la société ferait de la personnalité juridique c’est-à-dire
qu’elle devient apte à être sujet de droits et d’obligations, qu’elle devient une personne morale
distincte de la personne des associés.

Tout le problème est de savoir quel sont réserver aux actes accomplis pour son compte
avant l’immatriculation telle par exemple l’acquisition ou la prise à bail d’un local pour son
siège social, acquisition d’autant plus nécessaire que l’adresse dudit siège doit être mentionnée
dans les statuts ou même l’ouverture d’un compte en banque voire la conclusion de certains
contrats.

On ne peut manifestement attendre l’immatriculation pour effectuer ces opérations.


Le texte nouveau prévoit une option :

- Ou bien la société, après avoir été régulièrement constituée et immatriculée,


reprend à son compte. Les engagements souscrits sont alors réputés l’avoir été
dès l’origine par elle.

- Ou bien elle refuse de les reprendre. Dans ce cas, les personnes ayant accomplis
ces actes sont personnellement tenus de les exécuter

S’agissant de ces actes, le texte nouveau distingue trois situations :

- les actes conclus avant la signature des statuts

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- les actes conclus entre l’adoption des statuts et l’immatriculation


- les actes excédant les pouvoirs des mandataires

Pour les premiers, l’article 107 précise qu’ils doivent être recensés dans un état
annexé aux statuts. La reprise est alors automatique parce que la signature des
statuts emporte ratification.

La réponse est également automatique pour les seconds s’ils ont été accomplis
en vertu d’un mandat accordé par les associés à un ou plusieurs dirigeants dans
les statuts ou par acte séparé. L’immatriculation emporte leur reprise (art. 112).

Les derniers enfin peuvent être repris par la société à la suite d’une décision
spéciale des associés en assemblée générale ordinaire dans les conditions
prévues pour chaque type de société. Pour le calcul du forum (proportion de
capital qu’il faut représenter pour délibérer valablement) et de la majorité
(proportion des voies nécessaires à l’adoption des résolutions, on ne peut pas
compter des associés ayant accompli les dits engagements (art. 112).

L’effet principal de la reprise est de placer sur la tête de la société les actes passés pour
son compte. Pour les tiers il y a changement de débiteurs. Situation que l’on peut rapprocher de
la gestion d’affaires, (fait pour une personne le gérant d’accomplir des actes d’administration
dans l’intérêt d’un tiers, le fé ou maître de l’affaire sans que ce dernier l’en ait chargé.

b) Insertion d’un avis dans un journal habilité ç recevoir les annonces légales
et cette insertion se fait 15 jours après l’immatriculation de la société. Un
avis contenant les principaux éléments qui permettent d’identifier la
société.

c) Le passage obligé au Centre de Formalité de Création des


Entreprises(CFCE).

18
EXPOSE DE DROIT D’ENTREPRISE
Thème : l’acte uniforme relatif aux droits des sociétés commerciales et les groupements d’intérêt
économique

Le CFCE est un guichet unique qui permet aux entreprises qui se créent de satisfaire en un
même lieu les déclarations d’ordre juridique, administratif, social, etc auquel elles sont tenues
par les lois et les règlements. Les principaux avantages sont les suivants :

 Le délai de création est considérablement raccourci car le déclarant


n’a qu’un seul interlocuteur le CFCE
 Si le dossier de création est conforme aux exigences, la création se
fait dans un délai qui n’excède pas 72h à compter du dépôt du dossier.

A-3) Sanctions possibles en cas de constitution irrégulière

La constitution irrégulière est sanctionné par l’annulation de la société en ce qui concerne la


violation de l’acte uniforme (inaccomplissement des formalités de publicité pour la SNC et la
SCS), également en cas de violation d’une des conditions du contrat général (ex : erreur, défaut
de capacité, etc.)

En cas de violation ou d’absence de l’une des conditions de constitutions. La nullité est relative,
c'est-à-dire que l’initiative ne peut émaner que de la personne victime de l’irrégularité ou la
personne protégée.

Toutefois, une régularisation est possible. Dans certains cas, elle peut être encouragée et même
facilitée. L’action peut être intentée par toute personne qui a intérêt et même par le ministère
public.

Lorsque la nullité est prononcé elle met fin sans rétroactivité à l’exécution du contrat de société.
Cela veut dire qu’on ne remets pas en cause les actes que la société a eu a conclure. Il est
procédé à sa dissolution voir sa liquidation.

II- La Vie de la société

C’est tout le droit des sociétés qu’il faudrait exposer dans le cadre de la vie des sociétés.

Mais nous nous limiterons à mettre en exergue :

19
EXPOSE DE DROIT D’ENTREPRISE
Thème : l’acte uniforme relatif aux droits des sociétés commerciales et les groupements d’intérêt
économique

- Le rôle des acteurs ;


- Les résultats et leur utilisation ;
- Les évolutions possibles.

B-1 LES ACTEURS

Il ne peut y avoir de société sans associés et sans dirigeants. Dans certains types de sociétés la
présence de commissaires aux comptes est indispensable.

B. 1.1 Les associés

Le statut des associés varie selon les types de sociétés. Il en est notamment ainsi de la
responsabilité qu’ils encourent. Mais au-delà de cette diversité, les associés jouissent des
mêmes attributs. Ils ont des droits que l’on pourrait qualifier de droits politiques, droits
financiers et de droits patrimoniaux.

Les associés

A – La capacité

La capacité requise d’eux dépend du type de société.

L’entrée dans les sociétés en nom collectif et en commandite simple est réservée aux majeurs
et aux mineurs émancipés à la condition qu’ils ne soient frappés d’aucune mesure d’interdiction
ou d’incompatibilité.

L’entrée dans les autres types de sociétés est libre.

B – Le statut

1/ les droits

Ils sont de trois ordres :

- Les droits politiques (droit à l’information sur les comptes sociaux et la politique

Sociale et le droit de vote qui permet la participation aux décisions collectives).

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EXPOSE DE DROIT D’ENTREPRISE
Thème : l’acte uniforme relatif aux droits des sociétés commerciales et les groupements d’intérêt
économique

- les droits financiers (perception des individus en cours de vie sociale et répartition et
de liquidation

- les droits patrimoniaux ou droits sociaux qui sont la contrepartie des apports, parts
sociales ou actions selon le cas.

2/ les engagements

Ils sont en principe intangibles et ne peuvent être augmentés sans le consentement des associés.

3/ le retrait de l’associé de la société

Il est possible aux conditions prévues par chaque type de société.

4/ L’exclusion de l’associé les statuts peuvent prévoir des clauses dans ce sens

La question n’est pas expressément réglée par l’Acte uniforme.

 Les droits politiques


Ils traduisent le droit des associés de participer aux décisions collectives et
revêtent deux formes : le droit d’information d’une parte et, le droit de vote,
d’autre part.
 Le droit d’information

Le droit d’information concerne les comptes et la politique sociale

 Le droit de vote

Le droit de vote permet aux associés de participer aux d2cisions collectives et, d’exercer
un droit de contrôle sur les dirigeants, en les révoquant au besoin.

 Les droits financiers


Les droits financiers se traduisent par la perception de dividendes et par un droit
aux réserves.
Les dividendes correspondent aux bénéfices distribués. Les réserves
représentent les bénéfices non distribués.

 Les droits patrimoniaux

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EXPOSE DE DROIT D’ENTREPRISE
Thème : l’acte uniforme relatif aux droits des sociétés commerciales et les groupements d’intérêt
économique

Les associés ont aussi des droits sociaux qui ont pour nom « parts sociales » ou « actions »,
selon la forme de la société.

Ces droits sociaux ont une valeur vénale et font partie du patrimoine des associés. Ceux-ci
peuvent les vendre (céder), avec plus-value, le cas échéant.

Une telle cession sera plus ou moins aisée selon le type de société.

Les associés ont le droit de rester dans la société.

En principe, on ne peut pas les exclure de la société, sauf exception. C’est le cas par exemple
lorsque la société est à capital variable. Mais de manière générale, rien n’interdit d’insérer dans
les statuts, une clause qui pourrait prévoir l’exclusion des associés de la société.

De même, l’associé n’est pas prisonnier de la société dans laquelle il rentre.

Il peut en sortir en cédant ses droits. Dans la société anonyme, il peut le prévoir à sa guise, à
moins que les statuts n’aient prévu des clauses d’agrément.

Dans la Société A Responsabilité Limitée, la Société en Nom Collectif et la Société en


Commandite Simple, l’entrée d’un nouvel associé est toujours soumise à l’agrément des autres
associés. Le refus d’agréer le nouvel associé peut les contraindre à racheter les droits de celui
qui désire quitter la société.

Par ailleurs, les engagements d’un associé ne peuvent être augmentés sans son consentement

B1.2. Les dirigeants

C’est l’assemblée des associés qui les désigne selon les modalités qui varient en fonction du
type de société.

Leur nomination doit être publiée dans un journal d’annonces légales et au RCCM. Les
dirigeants ont des pouvoirs considérables pour diriger la société, dans l’intérêt de celle-ci. Ce
sont les pouvoirs de tous chefs d’entreprise : embaucher les salariés, gérer la trésorerie, etc.

Mais ces pouvoirs ne sont pas absolus. Les dirigeants doivent spécialement respecter les
prérogatives des assemblées générales

Ainsi, ils ne peuvent pas modifier les statuts ou modifier les comptes sociaux : ce sont les
prérogatives réservées de l’assemblée générale.

22
EXPOSE DE DROIT D’ENTREPRISE
Thème : l’acte uniforme relatif aux droits des sociétés commerciales et les groupements d’intérêt
économique

Par ailleurs, les statuts peuvent leur interdire certains actes (par exemple emprunts dépassant
un certain montant…) . Les statuts peuvent aussi exiger pour la réalisation de certains actes,
l’autorisation préalable.

Toutes ces limitations sont inopposables aux tiers de bonne foi : les dirigeants engagent la
société par tous les actes qu’ils posent dans l’intérêt de la société. Mais encore faut-il que ces
entrent soient conformes à l’objet social lorsqu’il s’agit d’une société à risque illimité, par
exemple la SNC ou la SNC. Dans ces sociétés là en effet, les dirigeants n’engagent la société
que par leurs actes qui sont conformes à l’objet social.

S’il s’agit d’une société à risque limité en revanche, comme la société anonyme par exemple,
les dirigeants engagent la société même par leurs actes qui seraient conclus en dépassement de
l’objet social.

P1 Les dirigeants
A – Nomination

Leur nomination comme leur révocation relève des associés et les modalités varient
selon les types de société. Elles doivent faire l’objet de la publicité légale (avis dans un journal
d’annonces légales, inscription au registre du commerce et du crédit mobilier.

B – Pouvoirs
Vis-à-vis des associés, les pouvoirs sont déterminés par les statuts qui peuvent les limiter
en subordonnant par exemple certains actes d’une fierté exceptionnelle à l’autre sanction
préalable des associés. Mais de telles limitations sont incapables aux tiers.

A l’égard des tiers, les dirigeants disposent de tout pouvoir pour engager la société sans avoir
besoin de justifier d’un mandat spécial.

C – LA RESPONSABILITE (ARTICLE 164)

Les dirigeants sociaux répondent civilement des manquements aux lois de la violation des
statuts ou de leurs fautes de gestion.

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EXPOSE DE DROIT D’ENTREPRISE
Thème : l’acte uniforme relatif aux droits des sociétés commerciales et les groupements d’intérêt
économique

L’action exercée par les tiers ou les associés qui subissent un préjudice individuel.

A cette action individuelle, peut s’ajouter l’action sociale du fait du préjudice subi par la société
art 166 (baisse des résultats, redressement fiscal important etc.) intentée par les associés au nom
et pour le compte de la société en cas d’inaction des dirigeants sociaux. Elle se prescrit comme :
art 161 SS – L’action individuelle par trois ans à compter du fait dommageable ou s’il a été
dissimulé, de sa révélation. Elle se prescrit par dix ans pour les crimes.

Les dirigeants sont également responsables pénalement. Des délits spécifiques ont été
prévus qui font l’objet des articles 886 à 905 particulièrement pour la SARL et là SA. (Abus
des biens et du crédit de la société, distribution de dividendes fictifs etc.) Les sanctions ont été
laissées à l’appréciation des Etats.

Les pouvoirs des dirigeants obéissent à une distinction : l’ordre interne c’est-à-dire les
rapports avec les associés et l’ordre externe c’est-à-dire les rapports à l’égard des tiers.

B1.3 Les commissaires aux comptes

Les commissaires aux comptes exercent le contrôle des comptes dans les sociétés. Le
commissariat aux comptes est une profession libérale qui exige des conditions de compétence
et de moralité.

Les commissaires aux comptes complètent le droit de contrôle que les associés n’arrivent pas
toujours à exercer efficacement en raison des connaissances techniques que cet exercice exige
et dont ils ne sont pas toujours pourvus pour la plupart.

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EXPOSE DE DROIT D’ENTREPRISE
Thème : l’acte uniforme relatif aux droits des sociétés commerciales et les groupements d’intérêt
économique

 Mission des commissaires aux comptes

La mission première des commissaires aux comptes est le devoir de contrôle. A toute époque
de l’année, les commissaires aux comptes opèrent toutes les vérifications qui leur semblent
nécessaires. Ce contrôle leur permet de se faire une opinion sur les comptes sociaux et de
répondre aux trois questions suivantes :
- Les comptes sont-ils réguliers ?
- Les comptes sont-ils sincères ?
- Les comptes sociaux expriment –ils fidèlement le résultat social et la situation financière
de la société ?

Si la réponse à ces trois questions est affirmative, le commissaire aux comptes certifie la
sincérité et la régularité des comptes sociaux. Dans le cas contraire, il exprime des réserves et
il peut refuser purement et simplement de certifier.

Le commissaire aux comptes exprime son opinion dans le rapport général qu’il adresse aux
associés : c’est le devoir d’information qui est également le sien. Mais si à l’occasion de ses
contrôles, il découvre des faits de nature délictueuse (abus de confiance, escroquerie, vol etc) il
a aussi le devoir d’informer le Procureur de la République.

Enfin, le commissaire aux comptes a un devoir d’alerte : il doit alerter les dirigeants sociaux
lorsqu’il découvre un fait de nature à compromettre la continuité de l’exploitation.

Pour ce qui est de sa responsabilité, le commissaire aux comptes répond au plan civil des fautes
commises dans l’exercice de ses fonctions et au plan pénal des infractions qu’il pourrait être
amené à commettre (violation du secret professionnel, confirmation d’informations
mensongères, etc…)

B2. LES RESULTATS

Lorsqu’un exercice social se termine, les dirigeants font le point des résultats qu’ils
présentent aux associés pour approbation lors de l’assemblée annuelle convoquée à cet
effet.
Ces résultats sur lesquels les associés sont appelés à statuer peuvent être positifs : c’est
le cas lorsque la société réalise des bénéfices. Les associés peuvent alors décider :
- soit de les distribuer sous forme de dividendes ;

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EXPOSE DE DROIT D’ENTREPRISE
Thème : l’acte uniforme relatif aux droits des sociétés commerciales et les groupements d’intérêt
économique

- soit de les mettre en réserve en respectant les prescriptions de l’Acte Uniforme sur les
réserves obligatoires

Lorsque les associés décident de distribuer les bénéfices sous forme de dividendes, il faut
qu’ils s’assurent au préalable qu’il existe un bénéfice distribuable. Le bénéfice distribuable
est « le résultat de l’exercice augmenté du report bénéficiaire (des exercices antérieurs) et
diminué des pertes antérieures ainsi que des sommes qui doivent être mises en réserve en
application de la loi ou des statuts ».

Si les dirigeants opèrent un partage de bénéfices en l’absence de bénéfice distribuable, en


opérant par exemple, un prélèvement sur le capital, prélevant par ils se rendent coupables,
au plan pénal, du délit de distribution de dividendes fictifs.

Les droits des associés dans les bénéfices sont proportionnels au montant de leurs apports
dans le capital apporteur en industrie 25 pour cent à vérifier

Les associés peuvent cependant organiser une répartition inégalitaire en accordant par exemple
à certains associés une part plus importante dans les bénéfices que leurs apports ou, à l’inverse,
une contribution moindre aux pertes.

Ce qui est interdit, ce sont les clauses dites « léonines ».Ce sont des clauses qui attribueraient
par exemple à un associé la totalité des bénéfices.

Les résultats peuvent être négatifs. Dans ce cas, aucun bénéfice n’est à distribuer. Il s’agit
plutôt des pertes auxquelles les associés doivent contribuer, proportionnellement à leurs apports
ou, dans les conditions définies par les statuts. Ici également sont interdites les clauses léonines
qui consisteraient par exemple à affranchir certains associés de toute contribution aux pertes.

III- LES EVOLUTIONS POSSIBLES DE LA SOCIETE

Il considéra ici d’envisager successivement la transformation, la fusion et les opérations


voisines et la dissolution.

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EXPOSE DE DROIT D’ENTREPRISE
Thème : l’acte uniforme relatif aux droits des sociétés commerciales et les groupements d’intérêt
économique

S1 La transformation

La transformation de la société est, aux termes de l’article 181, « l’opération par laquelle
une société change de forme juridique par décision des associés ».

La décision est souvent justifiée par le souci d’adapter la structure sociétaire aux réalités
économiques. Le droit admet la survie de la personnalité morale. Autrement dit, l’entreprise
continue sous la forme nouvelle, il n’y a pas création d’une personne morale nouvelle, ce qui
conduit à examiner le mécanisme de l’opération d’une part (A) et ses effets d’autre part (B).

A – Le mécanisme

La transformation d’une société aboutit à une modification des statuts (art. 181 al 2).
Elle est donc soumise aux mêmes conditions que la modification des statuts c’est-à-dire qu’elle
est de la compétence de l’Assemblée générale extraordinaire. Les conditions de quorum et de
majorité varient selon le type de société et aussi selon la forme souhaitée.

Toutefois, la transformation d’une société à risque limitée en une société à risque


illimitée nécessite l’unanimité des associés.

B – Les effets de la transformation

La transformation prend effet à compter du jour où la décision la constatant est prise.


Toutefois, les tiers devant être avis du changement qui peut les affecter, la transformation ne
leur sera opposée qu’après accomplissement des formalités de publicité comparables à celles
de la constitution : modification au registre de commerce et du crédit mobilier, avis dans un
journal d’annonces légales

A l’égard des associés, la transformation n’a point d’effet rétroactif. Elle ne modifie pas
les obligations préexistantes. De même, elle ne prive pas la société des droits qu’elle a pu
acquérir sous son ancienne forme.

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EXPOSE DE DROIT D’ENTREPRISE
Thème : l’acte uniforme relatif aux droits des sociétés commerciales et les groupements d’intérêt
économique

Quant aux salariés, leur sort est réglé par le droit du travail qui prise généralement en principe,
la continuation des contrats de travail (voir par exemple art 42 du code du travail camerounais).

S2 La fusion et les opérations voisines

I – La fusion
Aux termes de l’article 189 aliéna 1, « la fusion est l’opération par laquelle les sociétés
se réunissent pour n’en former qu’une seule soit par création d’une société nouvelle, soit par
absorption de l’une par l’autre ».

Les objectifs poursuivis par la fusion sont variés : recherche d’une grande dimension,
modification dans l’agencement de ses filiales par un groupe, etc. …). L’article 189 distingue
deux catégories de fussions.

 lorsqu’une société – l’absorbante – absorbe intégralement une autre –


l’absorbée -, il y a fusion-absorption.
 lorsque deux sociétés s’unissent pour en former une troisième, il y a fusion
par création d’une société nouvelle.
On envisage successivement les conditions et les effets de la fusion.

A – Les conditions de la fusion

On peut distinguer deux grandes étapes : avant le projet de fusion et le projet de fusion.

1/ Avant le projet de fusion

Avant le projet de fusion, les conditions de l’opération sont discutées par les dirigeants des
sociétés concernées. Leur accord aboutit à la rédaction d’un document sur la base duquel les
associés de chacune des sociétés concernées par l’opération projetée devront se prononcer : le
projet de fusion.

2/ Le projet de fusion

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EXPOSE DE DROIT D’ENTREPRISE
Thème : l’acte uniforme relatif aux droits des sociétés commerciales et les groupements d’intérêt
économique

Le projet de fusion est le document sur la base duquel les associés doivent se prononcer,
dans les conditions reprises pour la modification des statuts. Il est établi selon le cas par le
Conseil d’administration, l’administrateur général, le ou les gérants de chacune des sociétés
participant à l’opération. Il doit contenir aux termes de l’article 133 un certain nombre
d’indications et notamment :

- les motifs et conditions de la fusion


- les dates auxquelles ont été arrêtés les comptes de sociétés intéressés utilisés pour
établir les conditions de l’opération.
- la désignation et l’évaluation de l’actif de du passif dont la transmission à
l’abondante est prévue
- le rapport ou parité d’échange des droits sociaux avec l’indication des méthodes
d’évaluation et les raisons du choix
- le montant de l’éventuelle prime de fusion

De tous ces éléments, deux méritent davantage de précisions.

a/ La parité d’échange ou rapport d’échange

L’hypocrisie de vase de raisonnement est celle de la fusion-absorption.

Une société A absorbe une société B. B disparaît et A s’enrichit de sa valeur, ses titres (actions
ou part sociales) disparaissent. Ses associés doivent recevoir en échange des actions de la
société A.

Mais combien ? C’est cette détermination qui constitue le rapport d’échange. Il faut l’établir.
Pour ce faire, il faut préalablement déterminer la valeur économique des deux sociétés, c’est-à-
dire qu’il faut procéder à leur évaluation. La date d’évaluation doit être la même par exemple
celle de la clôture du dernier exercice) prendre en compte la spécificité des activités des sociétés
concernées par la fusion.

Une fois l’évaluation réalisée, on procède à la comparaison des valeurs des sociétés
concernées, comparaison qui se fait à l’échelle de la part sociale ou action. On divise la valeur
globale de la société par le nombre de lits. L’établissement du rapport d’échange devient alors
possible par simple comparaison de la valeur d’un titre de A et d’un titre de B.

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EXPOSE DE DROIT D’ENTREPRISE
Thème : l’acte uniforme relatif aux droits des sociétés commerciales et les groupements d’intérêt
économique

Supposons par exemple que la valeur obtenue de A est de 50.000.000 F Cfa, le nombre
de ses titres est 1000, la valeur d’un titre est de 50.000.000/1000 = 50.000 F Cfa.

Celle de B 10.000.000 CFA, le nombre de ses titres de 1000, la valeur d’un titre de B
sera de 10.000.000/1000 = 10.000 F Cfa. Le rapport d’échange est de 1 pour 5.

Cela signifie que 5 titres de B valent plus d’un titre A. En conséquence tout titulaire de
cinq titres B recevra un titre A.

b/ La prime de fusion

C’est la différence qu’il peut y avoir entre la valeur nominale d’un titre qui représente
l’apport initial de l’associé et sa valeur réelle qui n’eut compte des profits réalisés et des réserves
accumulés au long des opérations sociales. Dans l'exemple suscité, on sait que la valeur
nominale des titres de A est de 50.000 F Cfa. En admettant que la valeur réelle de ce titre soit
de 100.000 F Cfa, la différence de 50.000 constitue la prime de fusion attachée à chaque titre
créée et à remettre à tout titulaires de cinq actions de B.

De : nombre de titres de B x 1/5 = 1000 x 1/5 = 2000 titres supplémentaires.

200 x 50.000 = 100.000.000 = valeur nominale = 20.000.000 = valeur réelle.

B – Effets de la fusion

La fusion qui est décidée par chacune des sociétés dans les conditions requises pour les
modifications statutaires doit faire l’objet de la publicité légale. Elle emporte en effet
modification des statuts. Pour la société absorbée, elle équivaut à une dissolution anticipée,
pour la société absorbant, elle équivaut à une augmentation de capital.

Elle prend effet, à la date de la dernière Assemblée générale ayant approuvé l’opération
à moins que le contrat ne prévoie une autre date (art.192 al 2).

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EXPOSE DE DROIT D’ENTREPRISE
Thème : l’acte uniforme relatif aux droits des sociétés commerciales et les groupements d’intérêt
économique

A l’égard des créanciers, le principe est la transformation universelle du patrimoine de


la société absorbée à la société absorbante dans l’état où il se trouve au jour de la fusion.

Les créanciers de l’absorbée ont un autre débiteur à compter de la date d’effet de la


fusion, l’absorbante.

IV- Les opérations voisines de la fusion

A – LA SCISSION

(art. 190) C’est le démembrement d’une société qui disparaît conséquemment, chacun des
membres issus de la division pouvant consulter soit une société indépendante soir rallier une
autre déjà existante.

Le régime est calqué sur celui de la fusion.

B – L’apport partiel d’actif

(art. 195). C’est l’opération par laquelle une société fait apport d’une branche autonome
d’activité à une société préexistante.

Contrairement à la fusion, la société apporteuse ne disparaît pas du fait de l’apport.

Le régime est calqué sur celui des fusions et scissions.

S3 La dissolution

A – Les causes

L’article 200 énumère sept autres de dissolution. La société prend fin selon le texte par :

31
EXPOSE DE DROIT D’ENTREPRISE
Thème : l’acte uniforme relatif aux droits des sociétés commerciales et les groupements d’intérêt
économique

- l’expiration du temps pour lequel la société a été constituée


- la réalisation ou l’exécution de l’objet social
- l’annulation du contrat de société
- décision des associés aux conditions prévues pour modifier les statuts
- la dissolution anticipée prononcée par la décision de justice, notamment en cas
d’inexécution par un associé de ses obligations ou de mésentente entre associés
empêchant le fonctionnement normal des biens de la société
- pour toute autre cause prévue par les statuts

B – Les suites
La personnalité morale survit pour les besoins de la liquidation (elle conserve
notamment son siège social et est représentée par un liquidateur).

La dissolution doit faire l’objet de la publicité légale et sur tous les papiers et actes
commerciaux émanant de la société et destinés aux biens, la dénomination doit être suivie de la
mention « société en liquidation » et du nom du liquidateur.

La société doit ensuite être liquidée.

La liquidation est l’ensemble des opérations consistant à :

- établir les comptes respectifs des associés


- terminer les affaires en cours
- régler le passif social
- recouvrer les créances de la société
- réaliser l’actif qui devra être réparti entre les associés au moyen du partage.

Relativement au partage : dans l’ordre, il y a d’abord la reprise des apports. Après


désintéressement des créanciers, s’il subsiste des fonds suffisants.

A défaut, le remboursement se fait sauf clause contraire des statuts, au « marc le franc »
c’est-à-dire proportionnellement au montant des créances. Si après la reprise des apports, il
reste un excédent d’actif, cet excédent qui représente le « boni » de liquidation est réparti entre
les associés selon les règles statutaires et dans le silence des statuts proportionnellement à leurs
droits.

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EXPOSE DE DROIT D’ENTREPRISE
Thème : l’acte uniforme relatif aux droits des sociétés commerciales et les groupements d’intérêt
économique

Les actions en réclamation des créanciers sociaux après le partage se prescrivent par cinq
ans (art. 222) à compter de la publication de dissolution de la société au registre du commerce
et du crédit mobilier.

1- Actes Uniformes de l'OHADA


Les règles de droit matériel communes aux États membres de l'OHADA sont contenues
dans des Actes Uniformes, adoptés par le Conseil des Ministres. A ce jour, neuf (09) Actes
uniformes ont déjà été adoptés et, pour certains, révisés. Sont concernées, les disciplines
suivantes :

A. Droit commercial général

B. Droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique

C. Droit des sûretés

D. Procédures simplifiées de recouvrement et des voies d'exécution

E. Procédures collectives d'apurement du passif

F. Droit de l’arbitrage

G. Organisation et harmonisation de la comptabilité des entreprises

H. Contrats de transport de marchandises par route

I. Sociétés coopératives

L’Acte Uniforme Relatif Au Droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt


économique

Le 30 janvier 2014, le Conseil des Ministres a adopté un nouvel Acte uniforme relatif
au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique (AUSCGIE), en
substitution à celui du 17 avril 1997.

La première partie du texte énonce des dispositions générales, communes à toutes les
formes de sociétés commerciales : règles de constitution et de fonctionnement, responsabilité
des dirigeants, liens de droit entre sociétés, transformation, fusion, scission, apports partiels
d’actifs, dissolution, liquidation, nullité de la société et des actes sociaux, formalités diverses et

33
EXPOSE DE DROIT D’ENTREPRISE
Thème : l’acte uniforme relatif aux droits des sociétés commerciales et les groupements d’intérêt
économique

règles de publicité. Outre les importantes clarifications apportées, le nouvel AUSCGIE


consacre les conventions extrastatutaires, devenues d’usage courant dans la vie des affaires, de
même qu’il prévoit la nomination d’un administrateur provisoire, en cas de crise entre associés
rendant impossible le fonctionnement normal de la société.
La deuxième partie règlemente les diverses formes de sociétés commerciales : société en nom
collectif (SNC), société en commandite simple (SCS), société à responsabilité limitée (SARL),
société anonyme (SA), Société en participation, société de fait, groupement d’intérêt
économique (GIE) et, innovation majeure, société par actions simplifiée (SAS). Le nouveau
texte introduit également d’importantes dispositions de droit boursier, de même qu’il améliore
le traitement des conventions réglementées afin d’améliorer la gouvernance des sociétés. Par
ailleurs, la possibilité pour les actionnaires et les administrateurs de participer par
visioconférence aux réunions de l’assemblée générale ou du conseil d’administration est
instituée.
La troisième partie édicte, enfin, des incriminations relatives à la constitution, à la vie, à la
dissolution et à la liquidation des sociétés commerciales, étant précisé que les sanctions
afférentes aux infractions ainsi prévues doivent être précisées par la loi nationale de chaque Etat
Partie. Elle est entrée en vigueur depuis le 05 mai 2014

4- Les différentes formes de sociétés en droit OHADA


Le créateur d'entreprise qui souhaite démarrer sa nouvelle entité sous la forme d'une
société en République du Cameroun après son accession dans l’espace OHADA est confronté
au choix de la structure à créer. En effet, le droit OHADA a mis en place différentes formes de
sociétés, dont les règles de fonctionnement diffèrent et qui n'entraînent pas toutes les mêmes
conséquences quant à la responsabilité juridique des associés.

Le choix de la forme de société a par ailleurs des impacts sur les régimes fiscaux et
sociaux des revenus tirés de l'activité.

Selon l’article 4 de l’acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du


groupement d’intérêt économique (AUDSCGIE), la société commerciale est créée par deux ou
plusieurs personnes qui conviennent par un contrat, d’affecter à une activité des biens en
numéraire ou en nature, dans le but de partager le bénéfice ou de profiter de l’économie qui
pourra en résulter. Les associés s’engagent à contribuer aux pertes dans les conditions prévues

34
EXPOSE DE DROIT D’ENTREPRISE
Thème : l’acte uniforme relatif aux droits des sociétés commerciales et les groupements d’intérêt
économique

par le présent acte uniforme. La société commerciale doit être créée dans l’intérêt commun des
associés.

L’acte uniforme innove en créant un type nouveau de société commerciale constituée


par une seule personne que l’on appelle société unipersonnelle.

Selon l’article 4 de l’AUDSCGIE, la société commerciale se forme par contrat, mais ce


contrat est particulier du fait de son objet et du but poursuivi par les cocontractants. Outre, le
contrat doit avoir une forme particulière et est soumis à une publicité.

A. La Société A Responsabilité Limite (SARL)

La société à responsabilité limitée est une société dans laquelle les associés ne sont
responsables des dettes sociales qu’à concurrence de leurs apports et dont les droits sont
représentés par des parts sociales.

Certainement la plus utilisée,

- elle permet la création d'une société avec peu de capitaux,

- elle conserve un caractère familial à l'entreprise,

- elle limite la responsabilité des associés.

Un capital social dont le montant est librement déterminé, par les associés, dans les
statuts ne peut être inférieur à 1.000.000 Francs CFA [environ 2000 dollars américains].

Il peut être composé d'apports en numéraire (argent) et/ou en nature (matériel, brevet...)
;

- l’associé ou les associés doivent tous à peine de nullité intervenir à l’acte constitutif
de la société en personne ou par mandataire justifiant d’un pouvoir spécial.

La SARL est gérée par une ou plusieurs personnes physiques, associées ou non, pour
une durée de quatre ans renouvelables à défaut de dispositions statutaires contraires.

B. La Société Anonyme [SA]

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EXPOSE DE DROIT D’ENTREPRISE
Thème : l’acte uniforme relatif aux droits des sociétés commerciales et les groupements d’intérêt
économique

La société anonyme est une société dans laquelle les actionnaires ne sont responsables
des dettes sociales qu’à concurrence de leurs apports et dont les droits des actionnaires sont
représentés par des actions.

La société anonyme peut ne comprendre qu’un seul actionnaire.

Cette forme juridique présente plusieurs avantages :

- elle permet de faire appel aux capitaux d'un grand nombre d'actionnaires (appel public
à l'épargne).

- elle limite la responsabilité des actionnaires

- elle donne au président du Conseil d'administration et au Directeur Général de la


société la possibilité de bénéficier du régime de protection sociale des salariés (quel que soit le
nombre d'actions qu'il possède)

- elle autorise la libre cession des actions sauf clause d'agrément dans les statuts.

Cependant, la SA étant une forme de société lourde à gérer (par exemple : obligation de
nommer un commissaire aux comptes dès la création), il convient avant de la choisir d'effectuer
une comparaison de ses avantages et de ses inconvénients avec la SARL.

La création d’une SA, doit remplir les conditions principales suivantes :

 Un capital minimum de 10.000.000 de francs (ou de 100.000.000 si la SA fait appel


public à l'épargne) composé d'apports en nature (matériel, brevet...) et/ou en numéraire
(argent) ; en cas d'apport en numéraire, il est possible d'apporter seulement le quart au
jour de la constitution sous réserve de libérer le surplus dans un délai de 3 ans, à compter
de son immatriculation.
 Le mode d’administration de chaque SA est déterminé de manière non équivoque par
les statuts qui choisissent entre : La société anonyme avec conseil d’administration et la
société anonyme avec administrateur général

1. La société anonyme avec conseil d’administration est dirigée soit par un Président
Directeur Général, soit par un président du conseil d’administration.

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EXPOSE DE DROIT D’ENTREPRISE
Thème : l’acte uniforme relatif aux droits des sociétés commerciales et les groupements d’intérêt
économique

Le mandat des administrateurs est fixé librement par les statuts sans pouvoir excéder 6
ans en cas de nomination en cours de vie sociale et deux ans, en cas de désignation par les
statuts ou par l’assemblée générale constitutive.

Une personne morale peut être nommée administrateur, mais elle est tenue lors de sa
nomination de désigner un représentant permanent.

2. Les sociétés anonymes comprenant un nombre d’actionnaires égal ou inférieur à trois


ont la faculté de ne pas constituer un conseil d’administration et peuvent désigner un
administrateur général qui assume sous sa responsabilité les fonctions d’administration et de
direction de la société et la représente dans ses rapports avec les tiers.

Le premier administrateur général est désigné dans les statuts ou par l’assemblée
générale constitutive pour une période ne pouvant excédée 6 ans en cas de nomination en cours
de vie sociale et deux ans, en cas de nomination par les statuts ou par l’assemblée générale
constitutive. Ce mandat est renouvelable.

C. La Société en Nom Collectif [SNC]

La société en nom collectif est celle dans laquelle tous les associés sont commerçants et
répondent indéfiniment et solidairement des dettes sociales. La SNC est la plus commerciale
des sociétés commerciales. Tout d’abord elle est commerciale par la forme. Ensuite, les associés
sont des commerçants. Enfin c’est une société fondée sur l’intuitu personae et comme telle,
adaptée aux PME. Le capital social est divisé en parts sociales de même valeur nominale.

Les statuts organisent la gérance de la société ; ils peuvent désigner un ou plusieurs gérants,
associés ou non, personnes physiques ou morale ou en prévoir la désignation dans un acte
ultérieur. Toutes les décisions qui excèdent les pouvoirs des gérants sont prises à
l’unanimité. Toutefois, les statuts peuvent prévoir que certaines décisions sont prises à une
majorité qu’ils fixent. La SNC prend fin par le décès d’un associé. Toutefois, les statuts peuvent
prévoir que la société continuera soit entre les associés survivants, soit entre les associés
survivants et les héritiers ou successeurs de l’associé décédé avec ou sans l’agrément des
associés survivants.

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EXPOSE DE DROIT D’ENTREPRISE
Thème : l’acte uniforme relatif aux droits des sociétés commerciales et les groupements d’intérêt
économique

D. La Société en Commandite Simple [SCS]

La société en commandite simple est celle dans laquelle coexistent un ou plusieurs associés
indéfiniment et solidairement responsables des dettes sociales dénommés “associés
commandités”, avec un ou plusieurs associés responsables des dettes sociales dans la limite de
leurs apports dénommés “ associés commanditaires” ou “associés en commandite”, et dont le
capital est divisé en parts sociales. Le nom d’un associé commanditaire ne peut ne peut en aucun
cas être incorporé à la dénomination sociale, à défaut de quoi ce dernier répond indéfiniment et
solidairement des dettes sociales. La SCS est gérée par tous les associés commandités, sauf
stipulation contraire des statuts qui peuvent désigner un ou plusieurs gérants, parmi les associés
commandités, ou en prévoir la désignation par un acte ultérieur, dans les mêmes conditions et
avec les mêmes pouvoirs que dans une société en nom collectif. L’associé ou les associés
commanditaires ne peuvent faire aucun acte de gestion externe, même en vertu d’une
procuration.. Toutes les décisions qui excèdent les pouvoirs des gérants sont prises par la
collectivité des associés.

La société continue malgré le décès d’un associé commanditaire. S’il est stipulé que malgré le
décès de l’un des associés commandités, la société continue avec ses héritiers, ceux-ci
deviennent associés commanditaires lorsqu’ils sont mineurs non émancipés.

Si l’associé décédé était seul associé commandité et si ses héritiers sont alors mineurs
non émancipés, il doit être procédé à son remplacement par un nouvel associé commandité ou
à la transformation de la société dans un délai d’un an a compté du décès.

A défaut la société est dissoute de plein droit à l’expiration du délai d’un an.

E. Le Groupement d'intérêt économique (GIE)

Il s'agit d'une entité dont le but est la mise en œuvre pour une durée déterminée, de tous les
moyens propres à faciliter ou à développer l'activité économique de ses membres, à améliorer
ou à accroître les résultats de cette activité. Celle-ci doit se rattacher essentiellement à l'activité
économique de ses membres dont le caractère ne peut-être que spécifique.
Le GIE peut être constitué sans capital. Il ne donne pas lieu à réalisation et partage des
bénéfices.

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EXPOSE DE DROIT D’ENTREPRISE
Thème : l’acte uniforme relatif aux droits des sociétés commerciales et les groupements d’intérêt
économique

CONCLUSION

En conclusion, les sociétés commerciales sont nées depuis plusieurs centaines d’années
et ont évoluée dans le temps et l’espace en même temps que la société et ses multiples
technologies. Il existe plusieurs types des sociétés commerciales (La Société A Responsabilité
Limite (SARL) La Société Anonyme [SA], La Société en Nom Collectif [SNC] La Société en
Commandite Simple [SCS], Le Groupement d'intérêt économique (GIE)) et leurs statuts
juridiques ont été définis par des organisations tels que l’OHADA dans notre cas.
L’entreprenariat à travers une société commerciale requiert le respect d’un certain nombre de
règles concernant la constitution de la société, son fonctionnement, sa transformation, sa fusion
etc... Le Cameroun pays en voie de développement a besoin d’une expansion et d’une
multiplication des sociétés commerciales pour son émergence. Cependant pour une harmonie
économique ces sociétés doivent se plier aux lois qui ont déjà été mises en vigueur.

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EXPOSE DE DROIT D’ENTREPRISE
Thème : l’acte uniforme relatif aux droits des sociétés commerciales et les groupements d’intérêt
économique

Références

[1] Acte uniforme révisé relatif au droit de sociétés commerciales et Groupement d’intérêt
économique de l’OHADA

[2] POUGOUE P.-G, NGUEBOU TOUNKAM J., ANOUKAHA F., Le droit des sociétés
commerciales et GIE OHADA, Yaoundé, PUA, 1998,coll. Droit uniforme

[3] COZIAN M, Viandie A ; et DEBOISSY F., Droit des Sociétés, 14 ème édition , Paris ,
litec 2001

[4] UNIDA / www.ohada.com Présentation de l’OHADA

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