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CHAPITRE 2 : LA SOCIETE-CONTRAT

Compétences attendues Savoirs associés


- Identifier les différents éléments - Les éléments constitutifs du contrat de
constitutifs du contrat de société et les société : associé, apports, bénéfice ou
caractériser économie, affectio societatis
- analyser le régime juridique des apports
- Le régime des nullités en cas d'élément
- Distinguer bénéfices et dividendes
constitutif manquant
- Distinguer capital social et capitaux
propres - La terminologie des aspects juridiques
- Analyser l'influence du régime intéressant les capitaux et les résultats : capital
matrimonial de l'associé sur le contrat de social, capitaux propres, bénéfices/dividendes
société - La nature juridique de la société : contrat,
- Analyser l'impact du débat de la nature institution
juridique de la société sur la notion
- L'intérêt social, l'abus de droit
d'intérêt social

Pour exercer une activité économique, il est nécessaire de s'organiser juridiquement. Le droit
des sociétés donne un cadre à l'activité économique, autour de la notion d'entreprise.
La société est d'abord un contrat :
L'article 1832 du Code civil précise que : « La société est instituée par deux ou plusieurs
personnes qui conviennent par un contrat d'affecter à une entreprise commune des biens ou leur
industrie en vue de partager le bénéfice ou de profiter de l'économie qui pourra en résulter» .

Quelle est la nature juridique de la société ?


Quels sont les éléments constitutifs de la société ?
Quelles dispositions en matière de nullités des sociétés ?

1. LA NATURE JURIDIQUE DE LA SOCIETE

La nature juridique de la société est double. Elle est caractérisée par un intérêt social.

A. La société, à la fois contrat et personne juridique


Afin de concilier les objectifs parfois contradictoires que sont le respect de la volonté et de la
liberté contractuelle des associés mais aussi la protection des tiers, la société a une double
nature juridique. Elle est à la fois contrat et personne juridique.

Tiers
Rapports contractuels (État, fournisseurs,
clients, sal.lriés ... )

• Contrat entre associés • Personnalité juridique


• Organisation • Possibilité de rapports
des rapports internes externes

1
Quelques explications .. .

La société contrat entre associés La société personne juridique autonome


- Nécessité d'un contrat (statuts) - Nécessité d'effectuer des formalités de
- Respect des conditions générales de publicité (immatriculation) pour la
validité de tout contrat : reconnaissance de l'existence juridique.
. consentement - Fonctionnement de la société selon des
. capacité des parties principes parfois incompatibles avec la
. contenu licite liberté contractuelle (ex : recours à la
- Renvoi de la loi aux statuts pour le majorité pour les décisions, respect de
fonctionnement de la société. l'objet social .. .)

La société a une nature j_uridLque _hybride_: instrument juridique au service de la liberté


individuelle et contractuelle de ses associés, elle dispose d'une autonomie certaine.

B. La reconnaissance d'un intérêt social


1. Définition de l'intérêt social
Déf : c'est l'intérêt propre de la société en tant que personne morale.

L'intérêt social peut être appréhendé selon 2 conceptions : intérêt des associés ou intérêt de
l'entreprise :

Intérêt social au sens d'intérêt des associés Intérêt social au sens d'intérêt de l'entreprise
{société-contrat) (société-personne autonome)

Accroissement maximum du rendement Intérêt des associés et des autres acteurs


pour les associés (dividendes) (cUents, fournisseurs, État)

Accroissement maximum de la valeur Recherche de prospérité et de continuité


des titres détenus par les associés (pérennité de l'entreprise)
(actions ou parts sociales)

L'intérêt social est donc un mélange de ces deux conceptions.

2. La protection de l'intérêt social


Elle intervient dans plusieurs cas de figure :

- !-~_yt~l.!l_!ion de l'intérêt social__Qar le_dirJgeant : La responsabilité du dirigeant est alors


mise en œuvre :
. responsabilité civile sur le fondement de la faute de gestion ;
. responsabilité pénale sur le fondement de l'abus de biens sociaux dans certaines sociétés.

- La violation de l'intérêt social par les associés : en cas :


. d'abus de majorité : c'est-à-dire un vote des associés, contraire à l'intérêt social, émis
dans le seul but de favoriser les membres de la majorité au détriment de l'intérêt des
autres associés. Le juge peut ordonner le versement de dommages et intérêts aux
minoritaires et à la société (sur le fondement de la responsabilité civile des majoritaires)
ainsi que la nullité de la décision adoptée.

2
. d'abus de minorité : c'est-à-dire une opposition des minoritaires à l'adoption d'une
décision, dans leur intérêt personnel, empêchant la réalisation d'une opération
essentielle pour la survie de la société. Le juge peut ordonner le versement de
dommages et intérêts aux associés majoritaires ainsi que la nomination d'un mandataire
chargé de voter à la place des minoritaires.

La_protection de l'intérêt social intervient grâce :


- à la nomination par le juge, à la demande des associés, d'un expert en gestion, chargé
d'établir un rapport sur une opération de gestion contestée par les associés et pouvant
porter atteinte à l'intérêt social.
- à la nomination par le juge d'un administrateur provisoire si la gestion de la société est
paralysée par la mésentente des organes sociaux.

Pour faire le point sur la compétence : Analyser l'impact du débat de la nature juridique de la
société sur la notion d'intérêt social
Exercice 1 : Jeux des 7 erreurs : après avoir revu et étudié votre paragraphe, trouvez les 7
erreurs dans l'extrait proposé.

'A.fin le concifier {es 06jectif5 _paifoi5 contradictoires que sont {e resyect le {a voConté et de {a fi6erté
cont ractueffe les associés m ai5 aussi {a _protection J es t iers, {a société a une Jou6{e nature juriJuiue. ~((e
est à (a fois contrat et _personne _pliysuiue. ~ n tant que contrat, effe Joit resyecter (es condit ions générafes
Je va(iJité Je tout contrat : consentement, ca_pacité Jes _parties, o6jet Ücite. La jurisyruJence renvoie aux
statut s _pour (e fonc t ionnement Je {a société. 'Des forma{ités Je _pu6{icité sont nécessaires pour faire
reconnaître {'existence juriJuiue le {a société. La société a une natu re juridique liy6riJe: instrument
juridique au service Je (a Ci6erté inliviJueffe et contractueffe Je ses associés, effe Jisyose d 'une autonomie
certaine. La société est caractérisée _par ro6jet socia{ qui est rintérêt _pro_pre Je {a société en tant que
_personne mora{e. '1{ est un nié(ange Je 2 concpt ions : intérêt Jes associés ou intérêt Je rentre_prise. Cet
intérêt _peut faire ro6jet Je vio(ation _par (e dirigeant en cas d'infract ions qui eneagent sa resyonsa6ifité
civife. '1{_peut égafement faire ro6jet d'une vio{at ion _par Ces associés Jans {e cas d'un vote Jes associés,
contraire à ('intérêt socia(, émis dans (e seu( 6ut Je favoriser {es mem6res Je (a majorité au dét riment Je
rintérêt les aut res associés (a6us Je minorité). La nom inat ion d'un expert en gestion ou d'un
administrateur_provisoire_par (e dirigeant_peut _permettre Je _protéger {'intérêt socia[

Exercice 2 : Cas « la Roseraie » :

1. Précisez la nature juridique de chaque bloc de texte : décision de la Cour de


Cassation, argumentation de la cour de cassation, faits, décision de la cour
d'appel, arguments du demandeur et visa.
2. Pour quel motif la cour de cassation casse-t-elle la décision de la cour d'appel ?
3. Identifiez le critère retenu par la cour de cassation pour écarter la reconnaissance
d'un abus.

3
FY ;

~ùtilil
· Attendu, selon l'arrêt attaqué, statuant en matière de référé, que les capitaux propres
' de la société la Roseraie clinique hôpital (la société La Roseraie) étant devenus
inférieurs à la moitié du capital social, une assemblée générale a été convoquée
pour le 13 juin 2005 afin de voter une augmentation de capital, devant être suivie
d'une réduction de capital par absorption des dettes, proposée par la société Gruppo
villa Maria, détentrice de 49 % du capital ; que l'augmentation de capital n'a pas
pu être adoptée à la majorité requise, par suite du refus de la société Hexagone
· hospitalisation Île-de-France (la société Hexagone), détentrice de 46 % du capital,
. aux motifs que la question préalable de la dissolution ou de la poursuite d'activité
n'avait pas été examinée et qu'elle n'avait pas eu réponse à ses questions sur
le plan stratégique de développement ; que la société La Roseraie et la société
Gruppo villa Maria ont assigné en référé la société Hexagone pour voir dire que son
attitude constituait un abus de minorité et obtenir la désignation d'un mandataire
ad hoc chargé de la représenter et pour voter à une assemblée générale à venir sur
l'augmentation de capital;( ... ]
Et sur le moyen, pris en sa troisième branche :
· Vu l'artide 1382 du code civil ;

... . , •, • . ... ·,, • •;,n.,•~cr.


, . .> · '· Tut• de la dklsion .: · ,
' - ·- ~-
. Attendu que pour confirmer l'ordonnance de référé ayant accueilli cette demande, l'arrêt
retient que la société Hexagone qui avait écarté la possibilité de voter la dissolution,
ne proposait aucune solution alternative sérieuse ou précise à l'augmentation de capital
qui était la seule mesure conforme à l'intérêt de la société La Roseraie, indispensable
à sa survie et qui ne lésait pas ses propres intérêts dans la société ;
Attendu qu'en se déterminant par de tels motifs, impropres à établir en quoi l'opposition
de la société Hexagone au vote de l'augmentation de capital était fondée sur l'unique
dessein de favoriser ses propres intérêts au détriment de l'ensemble des autres associés,
la cour d'appel n'a pas donné de base légale à sa décision ;
- --
PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur l'autre grief :
CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 6 juillet 2005,
entre les parties, par la cour d'appel de Paris ;
- --· - - - . - -

Pour faire le point :

4
2. LES ELEMENTS CONSTITUTIFS DU CONTRAT DE SOCIETE

quels sont les éléments constitutifs du CS ?

On peut retenir 4 éléments constitutifs du contrat de société.

Assodls
+ Apports +
Participation
aux
résultats
+ Affectio
societatis - ·Contrat'
de :
.soct,hé

A. Les associés
06f: personne qui a effectué un apport, qui participe aux bénéfices et aux pertes et qui a la
volont6 de s'associer.

1. CONSENTEMENT DES ASSOCIES


Le consentement des associés doit exister et être non vicié par les vices du consentement :
• erreur (art. 1132 et s. du code civil) : l'erreur n'est cause de nullité que si elle porte sur des
éléments essentiels du contrat de société ou sur les qualités essentielles de la personne
contractante. (ex: croire que l'on s'engage dans un contrat de travail)
• dol (art 1137 et s du code civil): manœuvres ou mensonges, dissimulations intentionnelles (ex :
mensonge sur la valeur d'un apport en nature)
-violence (art. 1140 et s. du code civil) : engagement soumis à la pression d'une contrainte
eJl9lœ8 par un associé ou un tiers.
e.rclce sur le consentement: identifier dans chaque cas si le consentement est licite. Justifier
- Paul vous vend un tableau prétendant qu'il s'agit d'un Renoir. Il s'avère que le tableau est un
faux( dol
La sociM6 X n'a cessé de contacter Mme Dubois, 93 ans, pour lui vendre un matelas tout
confcirl Unœmmercial est passé à plusieurs reprises, amadouant la vieille dame, et finissant
- - ~ le chtlqUf> i sa place. abus de faiblesse violence/dol
• vient d'acheter un tenain de 1000 m2. Le terrain n'est en fait que de 800 m2. erreur

OCES
nes au moins décident de s'associer.
nelles (EURL, SASU) ;
ffre au public de titres financiers, 7 associés minimum si offre au

par actions) : au moins 4 associés ;
·mum

r.. . . . . . ..
. ~-
des droits et des obDgations (capacité de jouissance) et à
Ill peuvent être personnes morales ou personnes

5
p~ · Pour devenir associée d' une autre sociêté, la personne morale doit avoir la personnalité
morale juridique : être immatriculée.
capable · Son objet doit lui permettre de devenir associée d 'une autre société (principe de spécialité).
Personne • Le représentant légal d 'une personne morale est habilité à acquérir des titres dans d'autres
morale sociét és. ex : gérant SARL
représentée
Associé-personne physique
· Un mineur ne peut devenir associé dans une société que par l'intermédiaire de son
représentant légal.
· Il peut être autorisé par ses représentants légaux à créer seul une société unipersonnelle
(ex.: EURL) et à la gérer en partie (certains actes graves devront être traités par son
physique représentant légal).
· Ce rtaines sociétés exigent la capacité commerciale. Le m ineur n'a en principe pas la capacité
commerciale . Il ne pourra donc pas s'associer dans une SNC ou devenir associé commandité de
SCS o u de SCA, sauf en cas d'émancipation et sur autorisation du juge d'exercer le commerce.
des tutelles
· Des règles_earticulières protègent le patrimoine du mineur. - - - - - - - - - - - - 1
· Le majeur en tutelle ou en curatelle est dans la même situation que le mineur non émancipé.
Le majeur sous sauvegarde de justice conserve en principe l'exercice de ses droits sans être
représenté, mais les actes qu'il a passés pourront êt re rescindés pour lésion ou réduits en cas
Personn4! d'excès.
physique · Les personnes qui ont fait l'objet d'une décision judiciaire prononçant la faillite personnelle ou
capable une interd' on professionnelle liée à certaines infractions ne peuvent exercer le commerce et
par co ue nt être associés d'une SNC ou commandités dans une société en commandite.
· Les mbres des professions libérales réglementées, les fonctionnaires et les officie15 ministériels

----- - - -~e:v~ ~ : ~ : ~ :=~~~n~~-::~ =~==~~=~ -~ ~ ~ :~ -----


: Interdictions lncompatibil ~ s :

~--------------------------------------------------
1 1

B. Les apports
Déf: bien ou industrie dont l'associé confère la propriété ou la jouissance à la société, en contre
partie desquelles il reçoit des droits sociaux (actions ou parts sociales), par le biais du contrat
d'apport.

-> Le capital social : La somme des apports en numéraire et en nature constitue le capital
social. Le capital social, dont le
montant est mentionné dans les Structure7 Montant minimum
statuts et sur les documents destinés
aux tiers, se compose de titres sNc, ses Aucun capital m inimum
sociaux (parts sociales ou actions) de SARL, SAS Montant librement fixé par les statuts
valeur nominale (valeur individuelle au
moment de l'émission) égale. SA, SCA Montant m inimum : 37 000 ¤
Il permet à la société de se constituer Société civile Aucun capital minimum
un patrimoine et constitue le gage des
créanciers. Il a une fonction politique
puisqu'il représente une clé de
répartition des pouvoirs entre associés. Son montant minimum varie en fonction des sociétés.

6
r
décision extraordinaire

Tout changement affectant le capital social est soumis à une décision collective des associés et
publié pour en informer les tiers.
- il peut être augmenté soit par de nouveaux apports soit par une incorporation des
bénéfices non distribués ou de réserves ;
- il peut être réduit à la suite de pertes subies par la société, sans être inférieur au capital
minimum fixé par la loi ou les statuts.
La constitution du capital social
se concrétise par un contrat Remise des titn!s (parts sociale.sou actions)
d’apport : conf~ant des droits politiques (vot,)
et financiu~ (dividendes)

Contrat cl'apport
(statuts)

Transfert d'une somme d'argent ou


de la propriéte d'un bien :
formation du capital social

Juridiquement, l'opération d'apport se décompose en trois étapes.


• Somme des apports en rK.uNr~
et en nature
• Montant inscrit en t~te du passif
(dene de la société, à rembourser
aux associés à la dissolution)

• Transfert effl!Ctif de la propri~t~


de la somme ou du bien à la société
• Possibilité de lib~ration progressive

• Promesse d'apport
du futur associé
Z. Llbkatlon
du capital
• 3. Formation \
du capital ~,
social
I
/
/

• Capital intégralement
souscrit
• ,, 1. Souscription
du capital

Pour faire le point :

1 1

7
&I__ __ __ quelles différences entre capital social et capital propre ?

Qif!érence entre capitaux P!OPJes et capjtal social :.


Capitaux propres et capital social sont deux notions différentes :

- Les capitaux propres sont placés au haut du passif du bilan et déterminent la valeur
comptable de l'entreprise. Ils se constituent des sommes apportées par les associés et
les actionnaires : le capital social (apports en nature et apports en numéraire) et des
profits générés par l'activité de l'entreprise (réserves et résultat).

- Le capital social est simplement constitué des apports en nature et en numéraire


effectués par les associés, lors de la constitution et durant l'existence de la société.

Différents types de réserves : On distingue les réserves légales (imposées par la loi), les
réserves statutaires (prévues par les statuts) et les réserves libres.
- Dans les SARL et les sociétés par actions, les associés sont tenus de doter une partie
du bénéfice en réserve légale.
- Dans toutes les sociétés, les statuts peuvent prévoir d'autres réserves appelées,
« réserves statutaires » .
- Les associés peuvent en outre décider ponctuellement de doter des réserves libres.
- Les montants placés en réserve légale ne peuvent être distribués aux associés,
contra irement aux sommes qui figurent dans les autres réserves. Mais la réserve légale
peut être incorporée au capital social.

8
Pour faire le point sur la compétence : identifier les différents éléments constitutifs du contrat
de société.

Exercice 1 : Appréciez si les affirmations proposées sont vraies ou fausses. Justifiez si


nécessaire.

1) La capacité est l'aptitude à avoir des droits et des obligations et à les exercer.
VRAI

2) Le contrat doit exister et être non vicié.

FAUX : c’est le consentement

3) 11 faut au moins deux personnes pour qu'il y ait contrat de société.


VRAI mais

4) On peut retenir 3 éléments constitutifs du contrat de société.

5) On distingue les réserves légales (imposées par la loi), les réserves statutaires (prévues par
les statuts) et les réserves libres.
VRAI

6) Seules les personnes physiques sont capables juridiquement.

7) Le capital social est la somme des apports en numéraire, en nature et en industrie.


faux

8) Le capital social se compose de titres sociaux de valeur nominale égale. Il constitue un


patrimoine, un gage pour les créanciers et a une fonction politique.
Vrai

9) La loi impose un montant minimum de capital pour toutes les sociétés.


Faux

10) Les membres des professions libérales réglementaires , les fonctionnaires et les officiers

9
ministériels ne peuvent être commerçan ts ou diriger une société par actions ou une SARL.

11) Toute modification du capital social est soumis à une décision collective des associés et
publié pour en informer les tiers.

12) Pour les apports en numéraire, l'interventio n d'un commissair e aux apports, est facultative ou
obligatoire selon les statuts et la valeur des apports.

13) Les apports en industrie sont autorisés dans toutes les formes sociétaires.

14) L'opération d'apport se déroule en 3 étapes.


Vrai

15) Les capitaux propres et le capital social sont deux notions identiques.

16) Un mineur peut devenir associé dans une société.

Exercice 2 :
,---- ----- ----- ----- ----- ----- -- --,
des situations ci-apres, quelles conditions du contrat de société font défaut ?
Dans chacune
Justifiez votre réponse.
1. Société Unlock, SNC créée par Jean (âgé de 73 ans, retraité), Pascal, son fils (45 ans,
condamné il y a 2 ans pour escroquerie) et David, son petit-fils (âgé de 17 ans).
2. Société Tissus d'ange, SARL créée par Ida (qui apporte son savoir-faire de couturière, éva-
lué à 1 000 €) et Charlotte (qui apporte son savoir-faire de vendeuse, évalué à 800 €).
3. Société Tuyo, SAS créée par Paul et Maxime. Il est convenu que Maxime percevra une
somme fixe tous les mois, en échange de l'apport de ses compétences de plombier,
mais aucun dividende. Les bénéfices ou les pertes seront supportés par Paul.

10
quel est l’influence du régime
matrimoniale de l’associé sur le
contrat de société ?

CAS PARTICULIER DE L'APPORT D'UN BIEN COMMUN : impact du régime matrimonial

=> CAS DES PERSONNES MARIEES:

Les époux peuvent librement s'associer entre eux ou avec des tiers mais doivent respecter une
procédure d'information du conjoint pour apporter un bien commun dans la société (SARL,
SNC , ses, sociétés civiles).

• P_é~.m~J~_ça~ du rég!me lé_g_al de la communauté réduite aux ~ç_g!tj_t~- ~


On distingue les biens propres (appartenant aux époux avant la mariage) et les biens communs
(acquis pendant le mariage).
Les époux sont libres d'apporter des biens propres et des biens communs dans une société par
actions.
Si un époux veut apporter un bien commun au capital d'une société autres que par actions, il doit
respecter un formalisme lié à la nature du bien apporté :

Bien autre qu'immeuble ou fonds de Immeuble, fonds de commerce, exploitation


commerce agricole ou artisanale, parts sociales ou meubles
corporels dont l'aliénation est soumise à publicité
- informer le conjoint et justifier de cette - nécessaire consentement du conjoint
information dans l'acte d'apport du bien - à défaut nullité de l'apport
- si défaut d'information du conjoint, nullité
de l'apport
Prescription de l'action en nullité : 2 ans à partir du jour où le conjoint a eu connaissance de
l'acte et au plus tard dans les 2 ans qui suivent la dissolution de la communauté.
Qualité d'associé : en principe celui des époux qui a fait l'apport :
* Dans les sociétés par actions : si l'apport est effectué conjointement par les 2 époux, chacun a
la qualité d'associé indivis ou personnel si l'acte d'apport indique la répartition des actions entre
les époux.
* Dans les sociétés émettant des parts sociales : le conjoint de l'apporteur peut revendiquer la
qualité d'associé pour la moitié des parts souscrites si la souscription a été faite au moyen de
biens communs :
- si la revendication est concomitante à l'apport, l'acceptation donnée à l'apporteur emporte
automatiquement l'acceptation du conjoint.
- si la revendication est postérieure à l'apport, le conjoint peut être soumis à l'agrément des
associés si les statuts le prévoient. L'époux déjà associé est exclu du vote et ses parts ne
sont pas prises en compte pour le calcul de la majorité. Si le conjoint n'est pas agréé, seul
l'apporteur a la qualité d'associé pour la totalité des parts.
Le conjoint peut exercer son droit de revendication jusqu'à dissolution de la communauté. Il peut
aussi renoncer par écrit à la qualité d'associé.
Titres et communauté : Même si l'époux n'a pas la qualité d'associé, les titres remis en
échange de l'apport de bien commun sont des biens communs. Les revenus entrent dans la
communauté.

11
• Dans le cas de rég!mes i_!;sus d'un contrat de mari~e:
Le contrat de mariage détermine les biens propres et les biens communs . Le régime le plus
courant est celui de la séparation de biens (biens propres à chacun des époux et biens
communs en indivision).
Les époux sont libres d'apporter des biens mais il faut l'accord du conjoint pour l'apport de droits
sur le logement familial et les meubles du logement.

=>CASDESP ERSONNES PACSEES:


Les partenaires sont soumis au régime de la séparation de biens, mais peuvent décider
d'appliquer le régime de l'indivision pour les PACS conclus avant 2007 et l'apport d'un bien indis
nécessite l'accord préalable du partenaire.

Pour faire le point sur la compétence :


- Distinguer capital social et capitaux propres
- Analyser l'influence du régime matrimonial de l'associé sur le contrat de société.
Cas DUBOIS
Marc et Henri DUBOIS sont associés de la SNC DUBOIS, créée en 2016, avec pour objet social
la fourniture de services de plomberie et autres travaux à destination des particuliers. La valeur
nominale de chaque part a été fixée à 100 ¤. Marc détient 80 parts sociales en contrepartie de
l'apport d'un véhicule servant à l'exploitation. Henri dispose de 100 parts sociales en contrepartie
d'un apport de marchandises, dépendant de la communauté de biens qui le lie à son épouse,
Hélène. Il n'a respecté aucune procédure spécifique à l'occasion de cet apport. Henri a
également apporté ses connaissances techniques et professionnelles, sa notoriété et son
concours constant à l'exploitation du fonds social, ce qui lui donne droit, selon les statuts, à 40
parts supplémentaires. Les statuts ne contiennent aucune clause spécifique à la répartition du
bénéfice. Le bénéfice du dernier exercice annuel est de 33 000 € . Henri est un peu déçu puisque
le montant est inférieur aux bénéfices habituellement réalisés. Les associés ont constitué des
réserves, à hauteur de 10 000 € . 1.
1. Présentez de façon simplifiée le bilan à la constitution de la SNC.
2. Les réserves peuvent-elles être distribuées ?

,-~ ~
3. Montrez qu'Hélène ne pourrait pas demander la nullité de l'apport, mais qu'elle
pourrait revendiquer la qualité d'associé.

Pour faire le point


. ., .. ..
& . .• . ,

12
C. La participation aux résultats
La création d'une société peut permettre aux associes de s'enrichir ou de s'appauvrir. La
participation aux résultats intervient au moment de l'approbation des comptes annuels.

Cl6ture des comptes sociaux

Arrêté des comptes sociaux


• Enregistrement
des écritures comptables
(fin de l'exercice)
• Date selon dispositions
• Production des comptes
par les mandataires sociaux
Eiii:!!!~~ .
• Déclenchement
statutaires • Préparation des comptes
de l'affectation du résultat
soàaux et du rapport
de gestion à présenter comptable lors
aux associés entre de l'approbation
des comptes par les associés
la clôture et l'approbation
• À effectuer dans
des comptes
les 6 mois de la clôture
des comptes

Le résultat peut être un bénéfice ou une perte pour la société.

1. LA VOCATION DES ASSOCIES AUX BENEFICES ET AUX ECONOMIES

Déf : le partage des bénéfices est l'enrichissement pécuniaire des associés résultant de l'action
commune, l'action sociale. Il suppose un bénéfice distribuable, donc un résultat comptable
positif. Il sera distribué sous forme de dividendes, mise en réserve ou reporté.
Bénéfice distribuable 1

Bénéfice de l'exercice
- Pertes antérieures éventuelles (report à nouveau déficitaire)
+ Bénéfices antérieurs non affectés (report à nouveau bénéficiaire)
- Sommes affectées aux réserves, le cas échéant
+ (éventuellement) Sommes prélevées sur les réserves (sauf réserve légale)
Distribution des dividendes : les bénéfices sont répartis entre les associes selon les
dispositions statutaires. A défaut, la répartition s'effectue en proportion de la participation des
associés au capital social.

Les associés sont libres de prévoir des clauses de traitement inégalitaire dans la limite des
clauses léonines, réputées non écrites qui ne produisent aucun effet.
Déf : une clause léonine est une clause attribuant la totalité des bénéfices à l'un des
associés ou l'exonérant de la totalité des pertes, ou excluant un associé totalement du
profit ou mettant à sa charge la totalité des pertes.

Dotation aux réserves :


. Réserves_lé_g_ales _: dans les SARL et les sociétés par actions, les associés sont tenus de
doter une partie du bénéfice en réserve légale à hauteur de 5% du bénéfice net réalisé au
cours de l'exercice et dans la limite de 10% du montant du capital social. Les montants ne
peuvent pas être distribués aux associés mais peuvent être incorporées au capital social.
. Réserves _ statutaires_: Les statuts peuvent prévoir d'autres réserves, les réserves
statutaires .
. Réserves libres_: Les associés peuvent décider de doter des réserves libres.

13
2. LA CONTRIBUTION AUX PERTES
Déf : la contribution aux pertes est la quote-part qui incombe à chaque associé dans le
montant des pertes sociales au moment de la dissolution.
Les associés n'ont pas le droit de décider une contribution immédiate aux pertes sociales. En
principe, les pertes donnent lieu à un traitement purement comptable et sont portées au passif
du bilan en report à nouveau négatif.

Pour faire le point sur la compétence :


- Identifier les différents éléments constitutifs du contrat de société et les caractériser.
- Analyser le régime juridique des apports.
- Distinguer capital social et capitaux propres.

Tony Alvarez, Hakim Hadj et Louise Bourouxviennent d'obtenir leur diplôme d'ingénieur
en biochimie. Ils ont mis au point un procédé d'exploitation de la spiruline et souhaitent
créer la société Spirul'IN.
Tony a 21 ans. Il peut apporter des instruments de laboratoire d'une valeur de 2 000 €
et une somme de 2 000 €. Hakim, 22 ans, apporte un local, reçu par succession au décès
de ses parents, d'une valeur de 10 000 €. Sarah, la sœur mineure d'Hakim, dont il est le
tuteur, apporte 1 000 €. Louise ne peut apporter que son travail que les trois amis éva-
luent à 5 000 ¤ puisqu'elle a toujours été la plus sérieuse du trio. Ils optent pour la SAS
dont les statuts seront conformes à la loi.

1. Vérifiez la capacité des associés.


2 . Déterminez la nature des apports indiqués.
3. l'apport de Louise est-il réalisable ?
4. Quel sera le montant du capital social ?
S. Comment le bénéfice sera-t-il réparti ?
6 . l'intervention d'un commissaire aux apports est-elle obligatoire ?
7. la volonté des trois amis suffit-elle à créer une société ?

D. L'affectio societatis
Déf : c'est la volonté de chaque associé de collaborer effectivement à l'entreprise commune,
dans intérêt commun et sur un pied d'égalité avec les autres associé.
L'entreprise commune correspond à la réalisation de l'objet social.

Pour faire le point sur la compétence :


- Identifier les différents éléments constitutifs du contrat de société et les caractériser.
Construire une carte mentale à partir des termes suivants :

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Pour faire le point

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16
3. LA NULLITE DES SOCIETES

1
Déf : nullité : c'est une sanction qui affecte un défaut intervenant au moment de la constitution de
la société. Rq: en cours de vie sociale, on parle de« cause de dissolution ».

A. Les causes de nullité


La nullité d'une société peut avoir i..9_ri..9iQ~§_:
la violation d'une règle,
une fraude.

Société Cause de nullité

SNC, ses, société civile • Défaut ou vice du consentement


• Incapacité d'un ou plusieurs associés
Nullité résultant
de la violation des règles • Impossibilité, illicéité ou défaut d'objet social
générales de validité - -
SARL et société par actions • Éventuellement illicéité de l'objet social
des contrats
• Incapacité atteignant tous les associés
fondateurs
1
SNC, ses, société civile • Absence d'au moins deux associés
Nullité résultant · Absence ou fictivité d'un apport
de la violation des règles • Défaut d'affectiosocietatis
spécifiques du contrat
de société 1 SAetSCA Constitution par un seul associé

SARL et SAS Aucune cause spécifique de nullité


SNC, ses, société civile Condition : tous les associés doivent avoir
participé à la fraude (action effectuée dans
Nullité résultant le but de tromper autrui ou d'échapper
de la fraude à l'application d'une règle impérative)
SARL et société par actions La fraude n'est pas une cause de nullité
1
dans les sociétés par actions et les SARL 1

B. Les conditions d'exercice de l'action en nullité

<=:> Le drojt d'agir en numté :


Cas de nullité absolue .(nullité sanctionnant un vice de portée générale) : pour toute
personne justifiant d'un intérêt légitime. L'action en nullité est déclarée irrecevable si elle
est intentée par le responsable de la nullité.
Cas de nullité relative (nullité ayant pour objet la protection d'intérêts particuliers) : seule
la personne que la loi a voulu protéger peut agir en nullité.

<=:> La presçriptjon :
Action en nullité prescrite à l'expiration d'un délai de 3 ans à compter du jour où la nullité
est encourue.

17
La réqylacisatjon
Toutes les causes de nullité peuvent être régularisées (effacées) sauf celles fondées sur
l'illicéité de l'objet social. Pour éviter de prononcer la nullité, le législateur permet de
régulariser la condition qui fait défaut. D'ailleurs si la cause de la nullité a cessé d'exister
le jour où le tribunal statue sur le fond en première instance, il n'est plus possible de
prononcer la nullité sauf si elle est fondée sur l'illicéité de l'objet social.

C. Les conséquences de la nullité


La nullité n'a pas d'effet rétroactif. Elle ne vaut que pour l'avenir.

L'action en nullité a plusieurs conséquences :

À l'égard
la nullité fait disparaître le contrat de société et la personne morale.
de la société Elle produit les effets d'une dissolution judiciaire. Il est alors procédé
à la liquidation.
• Après paiement des dettes de la société et remboursement du capital
social, l'actif net est partagé entre les associés dans les mêmes proportions
À l'égard
que la participation aux bénéfices.
Pour des associés
• La nullité de la société peut engager la responsabilité de ceux à qui elle est
l'avenir
imputable.

Ni la société ni les associés ne peuvent, pour se soustraire à leurs


À l'égard engagements, se prévaloir d'une nullité à l'égard des tiers de bonne
des tiers foi. Par exception, la nullité résultant d'un vice du consentement
ou d'une incapacité est opposable par l'associé concerné, même aux tiers de
bonne foi.

Pour le La société est réputée avoir existé conformément aux dispositions statutaires. La société
passé annulée doit donc honorer ses engagements. Réciproquement, les tiers ne peuvent invoquer la
nullité de la société pour se soustraire à leurs engagements.

Pour faire le point sur la compétence :


- Identifier les différents éléments constitutifs du contrat de société et les caractériser.
Savoir associé : le régime des nullités en cas d'éléments constitutifs manquant.

En vous appuyant sur vos connaissances et votre réflexion, répondez aux questions suivantes,
relatives à l'arrêt de la Cour de cassation mentionné.
1) Identifiez les parties, les faits et la procédure.
2) Précisez le problème juridique posé à la cour de cassation.
3) Selon vous, quelle devrait être la décision de la cour ?

Cour de cassation, chambre commerciale, 11 juillet 2006 (extraits)


Attendu, selon l'arrêt attaqué, que, de 1990 à 1995, MM. X ... et Y ... ont eu des intérêts communs
dans le fonctionnement d'une société en participation (la société) ayant, à l'origine, pour objet, la
revente de médicaments à usage vétérinaire pour les besoins de leurs professions respectives
de pharmacien et de vétérinaire, le premier acceptant de délivrer à sa clientèle des médicaments
vétérinaires sans prescriptions préalables que le second régularisait ultérieurement lors de ses
visites d'élevage ; qu'à la suite de désaccords entre les associés dans l'établissement de leurs
comptes après la dissolution de la société, M. X ... a saisi le tribunal de commerce en vue
d'obtenir le paiement d'une certaine somme dont le montant résultait d'un état liquidatif établi par
un expert nommé par le juge des référés, et la restitution d'une autre somme versée par lui au
titre d'un apurement partiel de leurs comptes ; que le tribunal de commerce a constaté la nullité
de la société en raison du caractère illicite de son activité et a déclaré irrecevables les demandes

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de M. X ... , sur le fondement de l'adage "nemo auditur";
Sur le premier moyen :
Attendu que M. X ... fait grief à l'arrêt d'avoir confirmé le jugement constatant la nullité de la
société, alors, selon le moyen, qu'aux termes des articles 1131 et 1133 du code civil, un contrat
est nul lorsque sa cause est illicite, soit qu'elle est prohibée par la loi, soit qu'elle est contraire
aux bonnes moeurs ou à l'ordre public ; que la violation des règles déontologiques entraînent
des sanctions disciplinaires mais ne saurait entraîner à elle seule la nullité d'un contrat pour
cause illicite, sans que soit constaté que ce contrat est contraire à l'ordre public ; que, partant, ne
donne pas de base légale à sa décision au regard des articles 1844-10, 1131, 1133 du code
civil, ensemble l'article 6 du même code, la cour d'appel qui annule un contrat de société pour
cause illicite en se bornant à relever qu'il est contraire aux règles déontologiques d'une
profession, sans caractériser que ce contrat était contraire à l'ordre public ;
Mais attendu qu'ayant constaté que l'activité de la société portait sur des pratiques illicites
constitutives de manquements graves aux dispositions d'ordre public du code de la santé
publique relatives à la délivrance de médicaments vétérinaires réglementée par l'article L. 5143-5
dudit code, la cour d'appel, qui ne s'est pas bornée à une appréciation portée au regard des
seules règles déontologiques de la profession de pharmacien, a légalement justifié sa décision ;
que le moyen n'est pas fondé ;[... ]

Pour faire le point :

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