Vous êtes sur la page 1sur 22

1

2
Table des matières

1- LES FONDAMENTAUX DE LA FISCALITE DES ENTREPRISES EN CÔTE D’IVOIRE ........................ 4


OBJECTIFS ................................................................................................................................................ 5
INTRODUCTION ....................................................................................................................................... 5
LES SOURCES DE LA FISCALITÉ DES ENTREPRISES .................................................................................. 6
PROLÉGOMÈNES ................................................................................................................................... 11
2- COMMENT CHOISIR LE REGIME ADAPTE A SON ENTREPRISE ........................................................ 20

3
LES FONDAMENTAUX DE LA FISCALITE DES ENTREPRISES EN
CÔTE D’IVOIRE

4
OBJECTIFS

• Comprendre le système fiscal ivoirien.

• Disposer d’une compréhension globale des impôts en vigueur en Côte


d’Ivoire pour être mieux à même de dialoguer avec l’Administration fiscale
et les départements comptables des entreprises.

• Savoir où trouver les informations fiscales pertinentes.

• Explorer l’environnement fiscal de l’entreprise.

INTRODUCTION

La fiscalité est incontournable dans une entreprise mais peut paraître complexe
pour les non spécialistes. Il est pourtant impératif de se familiariser avec
l’environnement fiscal d’une entreprise pour une gestion complète et optimale.
Parce que l’entreprise est aussi un contribuable, il faut maîtriser les nombreuses
règles fiscales applicables et les relations avec le fisc pour éviter à l’entreprise
d’être exposé à des risques fiscaux préjudiciables à son développement.

Cette formation est conçue pour acquérir une première connaissance des
principes de base qui régissent la fiscalité des entreprises en Côte d’Ivoire en vue
d'un perfectionnement ultérieur.

La fiscalité de l’entreprise est celle qui concerne essentiellement les acteurs qui
l’animent et les diverses opérations réalisées par elle (vente de biens, prestations
de services).

Ainsi, la gestion fiscale de l’entreprise met en œuvre essentiellement l’imposition:

• des bénéfices de l’entreprise

• du chiffre d’affaires de l'entreprise

• du personnel, des dirigeants et associes de l’entreprise

• du capital et biens immobiliers de l’entreprise

• des partenaires de l’entreprise: les prélèvements à la source

5
Mais avant d’avoir une bonne connaissance de la gestion fiscale proprement dite,
il est utile de connaître les fondamentaux de h fiscalité ivoirienne (prolégomènes).
Les prolégomènes désignent l’ensemble des notions de base que doit connaître
toute personne abordant l’étude d’une science nouvelle.

En effet, fa fiscalité des entreprises comporte des règles techniques ardues qui
ne sont compréhensibles que si l’apprenant prend la peine d’assimiler
soigneusement un minimum de notion de base.

À l’issue de cette première formation, ses auditeurs auront tous les arguments
nécessaires pour comprendre le langage des fiscalistes.

LES SOURCES DE LA FISCALITÉ DES ENTREPRISES

Les juristes aiment épiloguer sur les sources du droit applicable à la discipline
qu’ils étudient. Et, nous ne dérogerons pas à cette tradition dans le cadre de la
présente formation. En matière fiscale, c’est la loi qui constitue la source
essentielle ; le législateur est théoriquement maître chez lui. En réalité, il faut
relativiser cette souveraineté de la loi, ne serait-ce qu’en raison de la supériorité
des sources supranationales et de l’importance concrète de ce que l’on appelle la
doctrine administrative.

I. La souveraineté de la loi

La prééminence de la loi est proclamée à l’article 101 de la Constitution ivoirienne


de 201 6 en ces termes : « La loi fixe les règles concernant:... -l'assiette, le faux et
les modalités de recouvrement des impositions de toute nature... ».

La fiscalité ivoirienne est codifiée dans le Code Général des Impôts et le Livre de
Procédures Fiscales.

II. L'existence de sources supranationales

Le législateur ivoirien n’est plus entièrement libre de modifier la fiscalité à sa


guise. Il est d’abord lié par les traités internationaux qu’il a signé notamment la

6
pluralité de conventions fiscales de non double imposition liant la Côte d'Ivoire à
ses principaux partenaires.

Les conventions fiscales sont des traités internationaux entre deux ou plusieurs
Etats qui concernent une partie de leurs relations fiscales. Elles visent à éviter la
double imposition entre les Etats contractants, à lutter contre la fraude et
l’évasion fiscales. Elles prévoient en général des clauses d’échange de
renseignements et d’assistance au recouvrement.

Les conventions fiscales actuellement en vigueur en Côte d'Ivoire sont celles


signées avec :

• la France,

• la Belgique,

• la Norvège,

• l’Allemagne,

• l’Italie,

• le Canada,

• la Grande — Bretagne/Irlande du Nord,

• la Suisse,

• le Maroc,

• la Tunisie,

• le Portugal,

• les Etats membres de l’UEMOA (Règlement n° 08/CM/UEMOA du 26 septembre


2008 portant adoption des règles visant à éviter la double imposition au sein de
l’UEMOA et des règles d’assistance en matière fiscale)

L’article 123 de la Constitution ivoirienne affirme que ces conventions ont une
autorité supérieure à celle de la loi interne.

« Article 123. Les traités ou accords régulièrement ratifiés ont, dès leur
publication, une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve, pour chaque
traité ou accord, de son application par Vautre partie. »

7
Par ailleurs, la Côte d'Ivoire fait partie de l’UEMOA et de la CEDEAO, ce qui
entraîne une limitation de sa souveraineté fiscale. C’est ainsi que les directives de
l’UEMOA obligent les états membres à modifier leur législation nationale de façon
à réaliser une certaine harmonisation fiscale.

Exemple de Directives :

• Directive n°01 /20Q8/CM/UEMOA du 28 mars 2008 portant harmonisation


des modalités de détermination du résultat imposable des personnes morales au
sein de l’UEMOA

• Directive n°02/20 ? 0/CM/UEMOA du 30 mars 2010 portant harmonisation


de la fiscalité applicable aux valeurs mobilières dans les Etats membres de
l’UEMOA

• Directive n°02/201 1 /CM/UEMOA du 24 juin 201 1 portant harmonisation


de la fiscalité applicable aux entreprises d’investissement à capital fixe au sein de
l’UEMOA Directive n°02/98/CM/UEMOA du 22 décembre 1998 portant
harmonisation des législations des Etats membres en matière de TVA

• Directive n°03/98/CM/UEMOA du 22 décembre 1998 portant


harmonisation des législations des Etats membres en matière de Droits d'accises

• Directive n°05/2008/CM/UEMOA du 26 juin 2008 portant harmonisation


du régime fiscal des provisions constituées par les banques et établissements
financiers en application de la réglementation bancaire

• Directive n°06/2001 /CM/UEMOA du 26 novembre 2001 portant régime


harmonisé de taxation des produits pétroliers applicable par l’ensemble des Etats
membres

• Directive n°07/2001 /CM/UEMOA du 26 novembre 2001 portant régime


harmonisé de l’acompte sur impôt assis sur les bénéfices

• Directive n°08/2008/CM/UEMOA du 26 septembre 2008 portant


harmonisation des taux de l’impôt assis sur les bénéfices des personnes morales
dans les Etats membres de l’UEMOA

En outre, à la différence des conventions fiscales internationales qui comportent


une clause de réciprocité c’est-à-dire qu’un État contractant peut suspendre
l’application d’une convention à l'égard des ressortissants de l'État contractant
8
qui ne l'appliquerait pas, le droit communautaire, au contraire, qui comprend sa
propre hiérarchie des normes, s'intégre au droit national et doit être appliqué
quelle que soit l’attitude des autres Etats membres.

En effet, le droit communautaire contient deux sources : le droit communautaire


originaire et le droit communautaire dérivé.

Le droit communautaire originaire se rapporte aux différents traités. Ces traités


définissent le niveau de transfert de compétence des États vers l'Union ou la
Communauté. Ils délimitent également les moyens de leur mise en œuvre à
travers les institutions et procédures communes.

Le droit communautaire dérivé est composé des actes juridiques pris en


application des Traités pour mettre en œuvre les compétences prévues par ceux-
ci.

L'article 43 du Traité UEMOÂ distingue ainsi entre :

• les règlements, mesures générales directement applicables dans le droit


interne des États membres;

• les directives, qui fixent un objectif à atteindre dans un délai déterminé en


laissant les Etats membres, maîtres des mesures de mise en œuvre ;

• les décisions, impératives, mais adressées à un ou plusieurs États ou


particuliers;

• les recommandations et avis, sans portée juridique contraignante.

Cette primauté du droit communautaire sur les droits nationaux est également
proclamée par la jurisprudence communautaire. A cet effet, suivant l’avis n°001
/2003 du 1 8 mars 2003, la Cour de Justice de l’UEMOA : « La primauté bénéficie
à toutes les normes communautaires, primaires comme dérivées,
immédiatement applicables ou non, et s’exerce à rencontre de toutes les normes
nationales administratives, législatives, juridictionnelles et, même
constitutionnelles parce que l’ordre juridique communautaire l'emporte dans son
intégralité sur les ordres juridiques nationaux. Les Etats ont le devoir de veiller à
ce qu’une norme de droit national incompatible avec une norme de droit
communautaire qui répond aux engagements qu’ils ont pris, ne puisse pas être
valablement opposée à celle-ci. Cette obligation est le corollaire de la supériorité
de la norme communautaire sur la norme interne.

9
Ainsi le juge national, en présence d’une contrariété entre le droit
communautaire et une règle de droit interne, devra faire prévaloir le premier sur
la seconde en appliquant l’un et en écartant l’autre. »

Au reste, la primauté de la règle communautaire n'a de valeur qu'autant que le


particulier peut l'invoquer devant le juge national. On désigne communément les
règles d'invocabilité sous l'expression d'effet direct du droit communautaire.

Celui-ci varie en fonction de la nature de la norme considérée (traité, règlement


ou directive). À notre avis, les règlements sont obligatoires dans tous leurs
éléments et sont directement applicables dans tout Etat membre dès leur
publication au Bulletin de l’Union. S’agissant des directives, elles sont applicables
après l’expiration du délai consenti à l’Etat membre pour appliquer le texte
communautaire.

Exemple de Règlement :

• Règlement n°08/CM/UEMOA du 26 septembre 2008 portant adoption des


règles visant à éviter la double imposition au sein de l’UEMOA et des règles
d’assistance en matière fiscale

III. La consécration de la doctrine administrative

La doctrine administrative est l’ensemble des commentaires et interprétations


que l’Administration fiscale produit en vue de l’application des textes fiscaux. Elle
comprend également des décisions qu’elle prend dans le cadre du règlement des
contentieux qui lui sont soumis. En dehors de la loi, c’est elle qui constitue la
source la plus importante à laquelle il convient de se référer.

La doctrine administrative s’exprime dans des notes de portée générale. En Côte


d'Ivoire, la plupart des notes de portée générale ont été rassemblées dans les
publications de la Direction Générale des Impôts, notamment la « Doctrine
fiscale, Edition 2011 » et les « Bulletins officiels de la Direction Générale des
Impôts (BODGI) ». On retrouve également cette doctrine sur le site ci-dessous :

https://www.dgi.gouv.ci/index.php/publication/53-doctrine-fiscale

10
PROLÉGOMÈNES

I. Eléments de techniques fiscales

L’application de l’impôt a un mécanisme qui tourne généralement autour de six


(6) notions fondamentales à savoir :

• le champ d’application ;

• l’assiette ;

• le fait générateur ;

• l’exigibilité ;

• la liquidation ;

• le recouvrement.

A- Le champ d’application

Le champ d’application désigne l’ensemble des biens, des activités, des situations
ou des opérations concernées par une disposition fiscale ou budgétaire et la
détermination des limites dans lesquelles cette disposition s’applique.

Ainsi, définir le champ d’application d’un impôt revient à préciser :

• les personnes imposables ;

• les opérations imposables ;

• les règles de territorialité.

1) Les personnes imposables

Les personnes imposables sont celles que la loi désigne comme contribuables ou
assujettis. Une personne est le plus souvent imposable en fonction des opérations
qu’elle réalise. C’est le cas notamment des commerçants qui, par nature, réalisent
des actes de commerce et qui sont imposés dans le cadre de la fiscalité des
entreprises.

11
Il s’agit soit d’une personne physique, soit d’une personne morale.

Exemple : Est assujettie à la contribution des patentes selon l’article 264 du CGI,

Toute personne physique ou morale, ivoirienne ou étrangère qui exerce en Côte


d'Ivoire un commerce, une industrie, une profession non compris dans les
exemptions...

2) Les opérations imposables

Les opérations imposables désignent les actes ou les événements relatifs au


revenu, à la dépense ou au capital devant être soumis à l’impôt.

Selon les impôts et les taxes concernés, certaines opérations sont imposables par
leur nature, d’autres par option, d’autres enfin sont exonérées.

À titre d’exemple l’article 339 du CGI, précise que les opérations imposables à la
TVA sont les livraisons de biens et les prestations de services, effectuées à titre
onéreux par un assujetti agissant en tant que tel, à l’exclusion des activités
salariées et agricoles.

3) Les règles de territorialité

Elles précisent les limites du territoire auquel s’applique la législation fiscale


ivoirienne, ainsi que les règles applicables lorsqu’interviennent des personnes ou
des opérations mettant en jeu des pays autres que la Côte d'Ivoire.

B- L'assiette de l’impôt

L’assiette de l’impôt désigne, d’une part, l’ensemble des règles appliquées ou des
opérations effectuées par les services pour déterminer les éléments (bénéfices,
chiffre d’affaires, valeur des biens achetés etc.) qui doivent être soumis à l’impôt,
d’autre part le résultat de ces opérations auquel est appliqué ensuite le taux ou
le barème de l’impôt. Dans ce deuxième cas, il est synonyme de "base" ou, en
matière d’impôt sur le revenu, par exemple, de "revenu net imposable".

Exemple : L’assiette de l’impôt sur le revenu foncier est constituée des loyers.

12
C- Le fait générateur

Le fait générateur est le fait par lequel sont réalisées les conditions légales
nécessaires pour l’exigibilité de l’impôt ou de la taxe et qui fait naître l’obligation
fiscale.

Il correspond donc à l’apparition de la dette envers l’Administration fiscale. Il


arrive que l’exigibilité et le fait générateur se rejoignent surtout en matière de
TVA sur les livraisons de biens. En effet, suivant l'article 361 du Code Général des
Impôts :

« 1° le fait générateur de la taxe se produit :

a) Pour les ventes de biens meubles corporels, lors de la livraison des biens.

2° La taxe est exigible :

a) Pour les ventes de biens meubles corporels, lors de la livraison des biens. »

D- L’exigibilité

L’exigibilité désigne l’événement, l’acte ou la situation qui rend une personne


redevable de l’impôt et qui donne naissance à la dette envers la collectivité
bénéficiaire de l’impôt. Autrement dit, c’est la naissance de l’obligation de
déclarer l’impôt qui correspond aussi à la date à partir de laquelle l’Administration
fiscale est en droit de le réclamer.

Par exemple, la TVA est exigible au titre du mois au cours duquel est intervenue
la livraison consécutive à la vente d’un bien soumise à la TVA.

L’exigibilité doit être distinguée du fait générateur même si cette notion lui est
très voisine.

E- La liquidation

Liquider l’impôt, c’est calculer l’impôt dû par le contribuable en appliquant le taux


ou le tarif légalement perçu à la base d’imposition (assiette) déterminée, le cas
échéant, après les abattements, majorations et déductions prévues par la loi.

13
Il existe plusieurs catégories de taux :

• le taux spécifique qui est fixé par unité de quantité (ex.: alcool...} ;

• le taux proportionnel qui est un pourcentage fixe (TVA par exemple) ;

• le taux progressif qui augmente lorsque l’assiette augmente (droit


d’enregistrement perçu à la création des sociétés).

F- Le recouvrement

Le recouvrement est l’opération qui consiste à faire entrer les impôts dans les
caisses de l’Etat. C’est encore l’encaissement, la perception d’une somme qui est
due.

La procédure administrative de recouvrement de l’impôt, consiste dans la mise


en œuvre par les comptables publics ou du receveur, d’un ensemble d’opérations
effectuées en vue d’obtenir le paiement d’une dette de nature fiscale,

Il existe généralement trois (3) procédures de paiement :

• la procédure ordonnée: avis d’imposition reçu par le contribuable (impôts


fonciers) ;

• la procédure spontanée: BIC, TVA… ;

• le paiement par une tierce personne: retenues à la source, avis à tiers


détenteur.

II. Les régimes d’imposition

En Côte d'Ivoire, pour l’imposition des entreprises, le système fiscal prévoit


quatre régimes d’imposition qui peuvent être regroupés en deux grandes
catégories : les régimes d’imposition déterminée sur des bases réelles dits
régimes réels et les régimes d’imposition forfaitaires.

Pour l’assujettissement des entreprises aux différents régimes d’imposition, le


dispositif fiscal ivoirien actuel retient comme critère exclusif le chiffre d’affaires.

Dans le cadre de fa présente formation, nous allons présenter les différents


régimes fiscaux avant l’entrée en vigueur de l’annexe fiscale à la loi de finances n°

14
2020-972 du 23 décembre 2020 portant budget de l'Etat pour l'année 2021 avant
de faire une excursion sur la réforme apportée par la loi suscitée.

A- Les régimes réels d’imposition

Cette catégorie de régime d’imposition regroupe toutes les entreprises relevant


du régime du bénéfice réel normal d’imposition et du régime du bénéfice réel
simplifié d’imposition.

1. Le régime du réel normal d'imposition (RNI)

Relèvent obligatoirement du régime du bénéfice réel normal d’imposition, les


personnes physiques et/ou morales qui en raison de l’importance du volume leur
chiffre d’affaires ne sont pas assujetties aux autres régimes d’imposition (régime
du réel simplifié d’imposition, impôt synthétique et taxe forfaitaire des petits
artisans et commerçants).

Ainsi, sont obligatoirement soumises au régime du réel normal d’imposition, les


entreprises dont le chiffre d’affaires annuel, toutes taxes incluses, excède 150
millions de francs CFA.

2. Le régime du réel simplifié d’imposition (RSI)

Le régime du réel simplifié d’imposition (RSI) s’applique aux personnes physiques


ou morales dont le chiffre d’affaires annuel, toutes taxes incluses, est compris
entre 50 et 150 millions de francs CFA.

B- les régimes forfaitaires d’imposition

Les régimes forfaitaires englobent les entreprises relevant de l’impôt synthétique


et la taxe forfaitaire des petits commerçants et artisans.

1. Le régime de l’impôt synthétique (IS)

15
L’impôt synthétique est une cotisation forfaitaire annuelle dont le montant est
fixé par la loi en fonction des tranches de recettes réalisées.

Sont ainsi assujetties de droit au régime de l'impôt synthétique les personnes


physiques ou morales dont le chiffre d’affaires annuel, toutes taxes incluses, est
compris entre 5 et 50 millions de francs CFA.

2. Le régime de la taxe forfaitaire des petits commerçants et artisans

Sont soumises à la taxe forfaitaire des petits commerçants et artisans, les


personnes qui réalisent un chiffre d’affaires inférieur à 5 000 000 de francs CFA.

La taxe forfaitaire est libératoire de la contribution des patentes et des licences,


des taxes communales, de l’impôt sur les traitements et salaires et de la
contribution à la charge des employeurs. Elle est perçue au profit des
municipalités sur le territoire des communes et au profit des départements
lorsque l’activité est exercée hors des limites communales.

 Institution de deux nouveaux régimes d’imposition en


remplacement des régimes forfaitaires il s’agit des régimes de
l’entreprenant et des microentreprises :

 Le régime de l’Entreprenant

Le régime de l’entreprenant regroupe les entreprises dont le chiffre d’affaires


annuel toutes taxes comprises n’excède pas 50 millions de francs. Il englobe les
entreprises relevant de la taxe communale de l’Entreprenant (TCE) et celui de la
taxe d’Etat de l’Entreprenant (TEE)

 La taxe communale de l’Entreprenant (TCE)

La taxe communale de l’Entreprenant est due par les contribuables qui réalisent
un chiffre d’affaires annuel toutes taxes comprises inférieur 5 000 000 de Francs
CFA.

La taxe communale de l'Entreprenant est déterminée par application d’un taux


de 2 % ou de 2,5 % au chiffre d’affaires, selon qu’il s’agit des activités de
commerce ou de négoce, ou encore des autres types d’activités, y compris les
prestations de services.

16
En ce qui concerne les commerçants, artisans et façonniers exerçant leur
profession en étalage dans les rues ou sur les marchés et qui réalisent un chiffre
d’affaires annuel inférieur à 1 200 000 francs, le conseil municipal de leur localité
peut les autoriser à acquitter une taxe journalière

 La taxe d’Etat de l’Entreprenant (TEE)

Sont assujetties de droit à la TEE, les personnes physiques ou morales dont le


chiffre d’affaires annuel, toutes taxes incluses, est compris entre 5 et 50 millions
de francs CFA.

La taxe d’Etat de l’Entreprenant est assise sur le chiffre d’affaires annuel toutes
taxes comprises réalisé par le contribuable ou sur le chiffre d’affaires prévisionnel
déclaré. Le taux de la taxe est fixé à 5%. Pour les contribuables exerçant des
activités de commerce ou de négoce, ce taux est ramené à 4%.

Une réduction de 50% est appliquée sur ces taux de 4% et 5% pour les entreprises
adhérentes d’un centre de gestion agréé.

 Le régime des microentreprises

Il concerne les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel toutes taxes comprises
se situe entre 50 millions et 200 millions de francs. Pour fa détermination de
l’impôt des entreprises assujetties à ce régime, il est fait application d’un taux de
7 % au chiffre d’affaires annuel toutes taxes comprises. Ce taux est ramené à 5 %
pour les adhérents des centres de gestion agréés. Les entreprises appartenant à
ce régime peuvent opter pour le régime du bénéfice réel simplifié si elles ont au
minimum un chiffre d’affaires de 100 millions de francs.

 Aménagement des régimes du réel

 Le régime du réel simplifié d’imposition (RSI)

Le régime du réel simplifié d’imposition (RSI) s’applique aux personnes physiques


ou morales dont le chiffre d’affaires annuel, toutes taxes incluses, est compris
entre 200.000.001 et 500 millions de francs.

 Le régime du réel normal d'imposition (RNI)

Relèvent obligatoirement du régime du bénéfice réel normal d’imposition, les


personnes physiques et/ou morales qui en raison de l’importance du volume leur
17
chiffre d'affaires ne sont pas assujetties aux autres régimes d’imposition (régime
du réel simplifié d’imposition, régime des microentreprises et les régimes de
l’entreprenant.

Ainsi, sont obligatoirement soumises au régime du réel normal d’imposition, les


entreprises dont le chiffre d’affaires annuel, toutes taxes incluses, excède 500
millions de francs CFA.

III. Les différents centres de rattachement fiscal

En Côte d’Ivoire, les entreprises peuvent être rattachées à l’un des trois services
d’impôt suivants : les services d’assiette d’impôt (SAI), les centres des moyennes
entreprises (CME} et la direction des grandes entreprises (DGE).

A- Les services d’assiette d’impôt divers (SAID)

Relèvent des SAID, les entreprises dont le chiffre d’affaires est inférieur à deux
cent millions (200.000.000) de francs CFA.

B- Les centres des moyennes entreprises (CME)

Les Centres des moyennes Entreprises sont chargés de la gestion fiscale des
entreprises réalisant un chiffre d’affaires annuel compris entre 200 millions et 3
milliards de francs hors taxes.

18
C- La direction des grandes entreprises (DGE).

Suivant l’Arrêté n° 119/MPMB portant définition du champ de compétence de la


Direction des Grandes Entreprises de la Direction Générale des Impôts, la DGI a
en charge la gestion du dossier fiscal des contribuables dont le chiffre d’affaires
annuel, hors taxes est supérieur ou égal à trois (3) milliards de Francs CFA.

IV. Les principaux impôts et taxes en vigueur (cf. Annexe)

Les différents impôts peuvent être classifiés en trois (3) grandes catégories :

• Les impôts directs (impôt sur les bénéfices, impôt sur les salaires...) ;

• Les impôts indirects (taxes sur la valeur ajoutée, taxe spéciale


d’équipement) ;

• Les impôts et taxes divers (droit d’accises...) ;

19
COMMENT CHOISIR LE REGIME ADAPTE A SON ENTREPRISE

20
Avant la réforme fiscale de 2021, il y avait quatre (4) régimes d’imposition divisés
en deux groupes.

Le régime forfaitaire qui comprenait le régime de la taxe forfaitaire des petits


commerçants et artisans, et le régime de l’impôt synthétique ; puis le régime du
réel : normal et simplifié.

Le choix de ces régimes permettait de pouvoir faire la classification des


entreprises avec comme base, le chiffre d’affaires Toutes taxes Comprises (TTC),
puis appliquer le type d’impôt correspondant. Précisons qu’il existe des impôts
d’ordre général et des impôts d’ordre spécifique.

Les nouveaux régimes d’imposition

La réforme de 2021 prévoit 4 régimes d’imposition que sont :

1) Le régime de l’entreprenant qui prend en compte :

– La taxe communale de l’entreprenant (chiffre d’affaires inférieur ou égal à


5.000.000) ;

– La taxe d’Etat de l’entreprenant (chiffre d’affaires allant de 5.000.001 à


50.000.000) ;

2) Le régime de l’impôt des microentreprises (chiffre d’affaires allant de


50.000.001 à 200.000.000).

Les deux derniers régimes aussi appelés les régimes du réel sont :

3) Le régime du réel simplifié (chiffre d’affaires allant de 200.000.001 à


500.000.000)

4) Le régime du réel normal d’imposition (chiffre d’affaires supérieur à 500


millions). Il faut noter que les entreprises soumises au régime des
microentreprises peuvent opter pour le régime du bénéfice réel simplifié. Cette
option est subordonnée à la réalisation d’un chiffre d’affaires annuel minimum de
100 millions de francs.

21
Les nouveaux taux d’imposition

Les taux aussi ont changé.

Pour la taxe communale de l’entreprenant, le taux est de 2,5% pour les


entreprises de prestations de service et de 2% pour les entreprise de négoce.

Pour la taxe d’Etat de l’entreprenant, le taux est de 4% pour les activités de


commerce ou de négoce et de 5% pour les prestations de service. Une réduction
de 50% est appliquée sur ces taux de 4% et 5% pour les entreprises adhérentes
d’un centre de gestion agrée (ART 77 CGI).

Quant au régime de l’impôt des microentreprises, le taux est de 6%. Ce taux est
ramené à 4% pour les adhérents des centres de gestion agrées et pour ceux dont
le suivi comptable est assuré par des experts-comptables inscrits au tableau de
l’Ordre des Experts-Comptables agréés ayant signé une convention avec la DGI.
(ART 1 LPF 2022).

En fonction du chiffre d’affaires, l’entreprise sera rattachée à un centre d’impôt.


D’abord, les entreprises qui ont un chiffre d’affaires inférieur à 200 millions
devront être rattachées au SAID. Ensuite, celles qui ont un chiffre d’affaires entre
200 millions et trois (3) milliards doivent être rattachées à un CME. Enfin, celles
qui ont un chiffre d’affaires supérieur à trois (3) milliards doivent être rattachées
à la DGE.

Mais en pratique, c’est le contribuable même qui choisit son centre de


rattachement. Lorsqu’une entreprise réalise un chiffre d’affaires différent de ceux
prévus pour son régime mais correspondant à un autre régime sur trois années
consécutives, elle passe au régime correspondant au chiffre d’affaires réalisé.

22

Vous aimerez peut-être aussi