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SUPPORT DE COURS |UVS| 2018 SJ

Licence 1
SCIENCE JURIDIQUE

Cours : Institutions Internationales


Séquence 4 : les institutions
diplomatiques et consulaires
Université Virtuelle du Sénégal, support de cours 2018

CHAPITRE 4 : LES INSTITUTIONS DIPLOMATIQUES ET CONSULAIRES

Les relations diplomatiques et consulaires ont depuis longtemps existé. Le droit


international n’a fait que les institutionnaliser. Le fait, pour un Etat, d’entretenir
des relations diplomatiques et consulaires est un des attributs les plus manifestes
de sa souveraineté.
Il convient d’aborder les deux institutions séparément.

Section 1 : Les relations diplomatiques

Ne seront envisagées ici que les relations diplomatiques entre Etats.

Paragraphe 1 : Etablissement et cessation des relations diplomatiques

A. Etablissement des relations diplomatiques

Les relations diplomatiques s’établissent par le droit de légation. Il y a le droit de


légation active et le droit de légation passive.

Le premier est relatif au droit d’envoyer des représentants diplomatiques auprès


des Etats étrangers. Comme ces derniers doivent être accrédités par ceux-ci,
l’Etat qui envoie est appelé Etat accréditant.

Le second renvoie au droit de recevoir les représentants des Etats étrangers.


L’Etat qui reçoit les représentants accrédités est appelé Etat accréditaire.

En tout état de cause, l’établissement de relations diplomatiques se fait par


consentement mutuel. Ce consentement se manifeste diversement (traité
d’amitié, communiqué conjoint et ou simple envoi des représentants).
Si les Etats sont libres de consentir à l’établissement de relations diplomatiques, il
n’en demeure pas moins, une fois les relations établies, que les Etats doivent
reconnaître les obligations impératives qui en découlent. Ces obligations sont
codifiées dans les Conventions de Vienne de 1961 et 1963 (Cour internationale de

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justice, ordonnance du 15 décembre 1979, Personnel diplomatique et consulaire


des Etats-Unis à Téhéran).

B. Cessation des relations diplomatiques

La rupture des relations diplomatiques est un acte discrétionnaire de l’Etat. Il


s’agit d’un acte unilatéral qui oblige l’autre Etat à prendre la même décision en
vertu du principe de réciprocité.

La cessation de ces relations est automatique lorsqu’il y a une guerre entre les
deux Etats ou lorsque les autres mesures d’une gravité moindre apparaissent
comme insuffisantes (expulsion de diplomates par exemple). Cette cessation peut
résulter d’un manquement, par un Etat, de ses obligations internationales.

En cas de rupture, l’Etat jusqu’alors accréditant confie la protection de ses


intérêts sur le territoire l’ancien Etat accréditaire à un Etat tiers.

Paragraphe 2 : Les manifestations des relations diplomatiques

On distingue les missions diplomatiques permanentes de celles qui sont spéciales

A. Les missions permanentes

La mission permanente est qualifiée en général d’ambassade. Il s’agit d’un


service public permanent de l’Etat accréditant sur le territoire de l’Etat
accréditaire. Il faut le consentement des deux Etats pour l’envoi de ces missions.

1. L’accréditation signifie que le chef de mission ne peut débuter sa mission que si


l’Etat étranger y consent par un accord que l’on appelle agrément. De surcroît, le
chef de la mission doit remplir une autre formalité. Remettre la lettre de créances
par laquelle son Etat d’origine l’accrédite auprès de l’Etat étranger.

La représentation commune renvoie à l’article 6 de la Convention de Vienne de


1961 qui dispose : « plusieurs Etats peuvent accréditer la même personne en

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qualité de chef de mission auprès d’un autre Etat, à moins que l’Etat
accréditaire ne s’y oppose ».

Cette solution permet d’unifier les liens entre plusieurs Etats dits accréditants
qui partagent des intérêts communs ou une politique commune.

2. L’organisation de la mission est assez simple et est prévue par la Convention


de Vienne de 1961. Elle comprend le chef de la mission et les autres
membres du personnel de la mission. Cette dernière catégorie comprend les
membres du personnel diplomatique qui sont des diplomates, les membres du
personnel administratif et technique (secrétaires par exemple) et les membres
du personnel de service (autrement dit, les employés du service domestique).

3. Les fonctions de la mission sont également prévues par la Convention de


Vienne, plus précisément dans son article 3. Les fonctions sont vastes et
regroupent entre autres :

- La représentation de l’Etat accréditant auprès de l’Etat accréditaire


- La protection des intérêts et des ressortissants de l’Etat accréditant
- La négociation avec le gouvernement de l’Etat accréditaire

B. Les missions spéciales

Elles visent les envoyés itinérants, les conférences diplomatiques et les missions
spéciales envoyées à des fins limitées.
Ce sont donc des missions bilatérales, provisoires, limitées et consensuelles.

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Paragraphe 3 : Les privilèges et immunités

On distinguera les privilèges et immunités de la mission diplomatique et ceux des


agents diplomatiques.

A. Privilèges et immunités de la mission diplomatique

Ils se manifestent par :

1. La liberté des communications officielles, c’est-à-dire que l’Etat accréditaire a


l’obligation de permettre et de protéger la libre communication de la mission
lorsque celle-ci est officielle. Elle se traduit notamment par l’immunité de la
valise diplomatique.
2. L’inviolabilité signifie que l’Etat accréditaire ne peut porter atteinte aux locaux de
la mission diplomatique et aux biens, archives et documents qui s’y trouvent. En
effet, les locaux ne peuvent ni faire l’objet d’une perquisition ni d’un contrôle.
C’est d’ailleurs ce qui a donné lieu à la pratique de l’asile diplomatique accordé
par la mission à des personnes poursuivies pour des délits politiques.

B. Privilèges et immunités des agents diplomatiques

Il s’agit de :

1. L’inviolabilité personnelle, c’est-à-dire que la personne de l’agent diplomatique


est inviolable sur le territoire de l’Etat accréditaire. Il ne peut faire l’objet d’une
arrestation ou d’une détention.

2. L’immunité juridictionnelle, autrement dit l’immunité de juridiction pénale, civile


et administrative. L’immunité ne distingue pas selon que l’agent soit ou non
dans l’exercice de ses fonctions.

3. Les exemptions fiscales et franchises douanières qui supposent que l’agent


ne peut être imposable sur le territoire de l’Etat accréditaire. Font figure

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d’exceptions, les impôts fonciers dus pour des immeubles privés et les impôts
frappant des revenus privés.

Section 2 : Les relations consulaires

Les relations consulaires comportent des similitudes et des différences avec les
relations diplomatiques. On peut s’en convaincre à travers l’institution consulaire et
les privilèges et immunités des agents consulaires.

A. L’INSTITUTION CONSULAIRE

A l’instar des missions diplomatiques, l’établissement des relations consulaires et


des postes consulaires est soumis au principe du consentement mutuel.
Chaque chef de poste est muni d’une lettre de provision de son Etat d’envoi. Il ne
rentre en fonction que s’il a reçu l’autorisation de l’Etat de résidence. Cette
autorisation est appelée exequatur.

Les consuls et les postes consulaires ne remplissent qu’une fonction administrative.


Ils n’ont pas un rôle de représentation politique.

B. Les privilèges et immunités

1. Les privilèges et immunités du poste consulaire renvoient à l’inviolabilité des


locaux consulaires qui ne vaut que pour les bâtiments que le personnel utilise
pour son travail et à la liberté et à la protection des communications.

2. Les privilèges et immunités des agents consulaires sont moins importants que
ceux des agents diplomatiques. En effet, l’inviolabilité personnelle des
fonctionnaires consulaires est moins importante car ces derniers peuvent être
arrêtés pour « crime grave ». Leur immunité juridictionnelle est également
moins étendue car ils sont protégés que pour les actes accomplis dans
l’exercice de leurs fonctions.

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