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Master : droit privé comparé Espace

Afrique Francophone et Commonwealth


Module : DROIT COMPARE DE LA RESPONSABILITE CIVILE

Semestre 3

LA RESPONSABILITE CIVILE
DU NOTAIRE

Sous la direction du professeur :


Monsieur BOUHOUCH Lahcen
Mme LEKOUISSI Loubna

Préparé par :
- TALEB Noria
- TAZEKOUT Amina

Année universitaire : 2022/2023


SOMMAIRE

INTRODUCTION
CHAPITRE I. LA NATURE DE LA
RESPONSABILITE CIVILE DU NOTAIRE
SECTION 1. LES OBLIGATIONS DU NOTAIRE
SECTION 2. LA RESPONSABILITE CONTARCTUELLE ET
DELICTUELLE DU NOTAIRE

CHAPITRE I. LA CONDITIONS DE LA MISE EN


OEUVRE DE LA RESPONSABILITE CIVILE DU
NOTAIRE
SECTION 1. LA FAUTE
SECTION 2. LE PREJUDICE ET LE LIEN DE CAUSALITE
CONCLUSION
INTRODUCTION
La profession de notaire est une profession complexe et étendue, dotée d’un statut
particulier et de fonctions qui la différencient profondément de toutes les autres professions
juridiques. Ainsi, son évolution pouvait donc difficilement être semblable à celle des
professions voisines. Déjà en remontant à l’antiquité, le notaire était assimilé à un écrivain
public auquel avaient recours les illettrés pour établir les conventions passées entre citoyens.

Le notariat a fait son apparition dans le Royaume en 1913 dans le cadre de la


modernisation des institutions du pays dans le respect de ses traditions séculaires. Le notariat
était au départ une fonction exercée par les secrétaires greffiers près des tribunaux de paix puis
par des notaires après publication de Dahir du 04 Mai 1925 qui a régit la profession jusqu’en
2011. En tant que profession évoluant au sein du système judiciaire, le notariat marocain a fait
l’objet d’une réforme profonde instituée par la Loi 32.09 relative à l’organisation de la
profession de notaire. Ladite Loi a été promulguée en 2011 pour entrer en vigueur le 24
Novembre 2011.

Le notaire joue un rôle incontournable lors d’une transaction immobilière. Il ne se


contente pas de rédiger les actes et de recevoir le montant de la vente, il a également un devoir
de conseil et d’accompagnement tout au long de la transaction.

Il est reconnu par tous que « la vie paisible des citoyens, vie familiale et activités
économiques, implique de recourir à un “homme de l’art“ en matière de contrats et de recourir
aussi à un “représentant de l’autorité publique“ qui certifie la réalité de l’écrit contenant le
contrat ». De cette constatation, nous pouvons déduire que le notaire se voit reconnaitre deux
fonctions principales : une mission de conseil, qui se rapporte au contenu, et une mission
d’authentification, qui se rapporte au contenant. Il s’agit là des deux missions légales du notaire.

La fonction instrumentaire : Cette fonction d’authentification est celle qui entre sous
le champ du caractère public de la profession. L’authenticité renvoie à quelque chose de vrai,
de conforme à la réalité, c’est-à-dire qui est véridique. Dans un contexte juridique, cette notion
renvoie également au caractère d’autorité publique. La fonction conseillère : Lorsque l’on parle
d’un notaire, il nous vient directement à l’esprit le bon père de famille prudent et diligent à qui
nous pouvons nous confier et qui nous donnera toujours le conseil adéquat à notre situation. Le
premier point le notaire doit fournir tous les renseignements utiles sur les règles de droit
relatives à la convention. Le deuxième point impose au notaire de conseiller ses clients afin que
les conventions soient conformes à la loi. Le troisième point concerne la sécurité de la
convention.

Le notaire est le professionnel revêtu de l’autorité publique nécessaire pour donner


l’authenticité et la sécurité juridique qui en découlent à nos conventions, Il est un fonctionnaire
public exerçant sa charge dans le cadre d’une profession libérale et indépendante.

Lors d’une vente, le notaire engage sa responsabilité civile mais également sa


responsabilité pénale. Nous pouvons notamment mettre en cause la responsabilité civile d’un
notaire en cas de négligence de sa part dans la rédaction des actes et dans les contrôles qu’il se
doit effectuer.

La responsabilité est l'obligation de réparer le préjudice résultant soit de


l'inexécution d'un contrat (responsabilité contractuelle) soit de la violation du devoir général de
ne causer aucun dommage à autrui par son fait personnel, ou des choses dont on a la garde, ou
du fait des personnes dont on répond (responsabilité du fait d'autrui).

Les notaires sont responsables des fautes qu’ils commettent dans l’accomplissement
de leur mission et qui causent un préjudice à leur client (art. 1382 du code civil). Ils engagent
aussi leur responsabilité contractuelle s’ils ne respectent pas leur devoir de conseil. Un notaire
est responsable, sur le plan civil, du préjudice qu’il cause à autrui en conséquence des actes,
erreurs, négligences et omissions commis dans l’exécution de son travail professionnel, dans la
mesure où ceux-ci constituent une faute au sens du droit civil. De même, il peut être tenu
responsable, au même titre, du préjudice causé à autrui par une personne agissante sous sa
direction ou sa surveillance immédiate.
CHAPITRE I. LA NATURE DE LA RESPONSABILITE
CIVILE DU NOTAIRE
SECTION 1. LES OBLIGATIONS DU NOTAIRE
Nous traiterons dans cette section les principales obligations au cœur de la responsabilité
notariale, en nous concentrant surtout sur les obligations postérieures à l’acte (1), le devoir de
conseil (2) et le secret professionnel (3).
1. Les obligations postérieures à l’acte :

Le notaire qui vient de recevoir un acte commence par conseiller les parties, procède au
contrôle de routine et enfin instrumenter l'acte en question.
En effet, le notaire est tenu d’effectuer postérieurement la réception de l’acte à un certain
nombre d’obligations à savoir :
a) L’enregistrement de l’acte : cette obligation fait partie du rôle légal du notaire, elle
n’est ni complémentaire ni facultative mais une obligation impérative qui finalise la mission
d’authenticité. Elle est exigée dans un double but : permettre à l’administration de contrôler les
actes notariés pour se prévenir de certains abus et de permettre la perception de l’impôt appelé
droits d'enregistrement.
b) La publication ou l’inscription de l’acte : tout acte portant constitution, transmission
ou extinction d’un droit réel ou concernant un immeuble soumis par le notaire à la formalité de
publication ou d’inscription à l’instar de l’enregistrement, cette obligation est primordiale et
son omission constitue une faute professionnelle du notaire et il devra ainsi payer des
dommages et intérêts non seulement à ses clients mais également aux tiers qui auraient pu subir
un préjudice dû à ce fait. Même une publication tardive peut être la source de la mise en œuvre
de la responsabilité du notaire lorsqu’il s’agit d’un contrat solennel tel que la constitution
d’hypothèque.
c) La conservation de l’acte : les notaires rédigent des conventions souhaitées par les
parties. Ils sont donc « les gardiens de leurs écrits ». Les conserver fait partie de ses obligations
conformément à l’article 1er du dahir de 1925 et en parallèle à l’article 50 du loi 32.09 relatif à
« l’organisation de la profession de notaire » car ils constituent les instruments de preuves de
la volonté des parties et il faut les préserver. Il lui est interdit de s’en dessaisir si ce n’est dans
certains cas ou en vertu d’un jugement (décret du 26 novembre 1971), il est tenu également de
garder tous les actes qu’il reçoit, seule la force majeure peut l’exonérer de la détérioration ou
de la disparition des minutes contenues dans son étude.1
d) La communication des actes : Il existe deux situations, la communication faite aux
personnes concernées et celles faite aux personnes non concernées. Pour ce qui est de la
première elle concerne essentiellement ceux qui sont liés directement par l’acte et le refus du
notaire d’y procéder pourrait aboutir à l’engagement de sa responsabilité professionnelle quant
à la seconde, elle vise les personnes qui ont indirectement un intérêt dans celui-ci, parmi ses

1
Art 50 du loi 32-09 relative à l’organisation de la profession de notaire dispose que : « Le notaire est tenu de
conserver, sous sa responsabilité, les minutes des actes et des documents y annexés, ainsi que les photocopies
des documents établissant l'identité des parties ».
tiers nous trouvant : les administrateurs judiciaires, les mandataires liquidateurs. Le devoir de
conseil du notaire et ses corollaires
Un grand nombre d’obligations incombe aux notaires de par leur fonction et en raison des
actes qu’ils sont appelés à recevoir. Parmi celles-ci, on retrouve notamment le devoir de conseil
qui est susceptible d’avoir des implications importantes en ce qui concerne la mise en cause de
la responsabilité des notaires. Nous allons tenter dans cette section de « dresser le portrait » du
devoir de conseil (1) et des corollaires (2) de celui-ci (devoir d’investigation, d’information et
de collecte de renseignements dans un but d’information des parties).
2. Le devoir de conseil :

En France :
Le devoir de conseil du notaire est d’ordre public et est consacré, par l’article 9 de la loi de
ventôse. Il peut, s’il n’est pas administré correctement, être la cause de la responsabilité du
notaire.L’article 9 de la loi du 25 ventôse an XI dispose ce qui suit : « Le notaire informe
toujours entièrement chaque partie des droits, des obligations et des charges découlant des actes
juridiques dans lesquels il intervient et conseille les parties en toute impartialité ». Le devoir de
conseil est donc explicitement consacré par la loi de ventôse depuis la modification de la loi
organique du notariat par la loi du 4 mai 1999, ce qui a pour objectif, d’après les travaux
préparatoires, de pouvoir mettre plus facilement en cause la responsabilité des notaires qui ne
conseilleraient pas les parties de manière adéquate.
Le devoir de conseil consiste, dans le chef du notaire, à prêter assistance de manière
dynamique aux parties dans l’accomplissement des actes juridiques qu’elles souhaitent
accomplir. Il doit être distillé de manière impartiale envers toutes les parties et il s’agit d’une
obligation de moyen. Ainsi, le notaire conseille le client dans la mesure de ses capacités. Par
exemple, le notaire n’est pas un conseiller fiscal, bien que sa fonction requière certaines
compétences en la matière, et donc seuls les aspects fiscaux qu’il est censé connaître eu égard
à sa formation seront communiqués aux parties.
Au Maroc :
Le notariat marocain est institué au Maroc par : Le Dahir du 4 mai 1925 portant
organisation du notariat. Ce dahir a était inspiré de la loi Ventôse française, mais le législateur
marocain a donné une importance au devoir de conseil contrairement aux autres pays
notamment la France. Le premier l’article de Dahir du 4 Mai 1925 énonce que : « Les notaires
doivent donner leurs conseils aux parties, leur révéler ce qu’ils ont appris relativement à l’objet
de leurs contrats et les éclairer sur la portée et les conséquences des actes qu’ils dressent ou à
la rédaction desquels ils concourent ». Le Conseil de l’ordre tel qu’il est défini par ce texte est
cantonné à un rôle consultatif. Alors que dans plusieurs autres pays, et notamment en France,
le Conseil de l’ordre a un rôle disciplinaire plus exprimé.
La loi 32.09 relatif à l’organisation de la profession de notaire a cité l’importance de cette
obligation et selon l’article 37 qui énonce : « Le notaire doit donner son conseil aux parties,
leur révéler ce qu'il a appris relativement à l'objet de leurs actes et les éclairer sur la portée et
les conséquences des actes qu'il reçoit ». Le législateur marocain n’a pas donné une définition
au devoir de conseil, mais il a cité l’importance de cette obligation dans l’article 37. Le notaire
n'est pas un simple technicien chargé d'établir des actes : dans le respect de la déontologie des
notaires, le notaire a un devoir de conseil envers ses clients.
Le devoir de conseil s'applique lorsque le notaire est consulté pour :
• L’établissement d'un acte : le notaire conseille les parties à l'acte de manière à préserver
leurs intérêts respectifs ; pour cela, il doit effectuer toutes les recherches appropriées et
proposer aux parties toutes les solutions juridiques envisageables ;
• Une question d'ordre juridique : le notaire informe son client sur la situation juridique et le
conseille sur les moyens à mettre en œuvre pour résoudre la situation de manière optimale ;
cette prestation s'assimile à la prestation de conseil délivrée par un juriste ou un avocat.

Grâce au devoir de conseil, le notaire garantit à son client :


- La validité de sa prestation : conformité aux règles légales ;
- L’efficacité de sa prestation : utilité et optimisation de l'acte ou du conseil.
3. Le secret professionnel

« Être notaire c’est d’abord posséder la culture du secret ».


Dans chaque fibre d’un notaire se développe une molécule du secret professionnel ». Le
notaire est tenu à plusieurs obligations, au nombre desquelles celles d’instrumenter ou de
prodiguer ses conseils. Pour accomplir au mieux cette dernière obligation, notamment
déterminer le contexte ou les enjeux et garantir la sécurité juridique des actes qu’il reçoit, le
notaire devra provoquer les confidences de son client. Dans ce cadre, il est nécessaire que ce
qui lui a été révélé ne soit pas divulgué afin que le client s’ouvre à son notaire en toute confiance.
Le devoir du secret professionnel est inhérent à la fonction du notaire, c’est un devoir légal
implicite qui conduit à la mise en cause quasi automatique de la responsabilité du notaire qui
ne l’a pas respecté, et l’article 24 la loi 32.09 relatif à l’organisation de la profession de notaire
précise qu’il est tenu de le respecter et qui dispose : « Le notaire est tenu au secret professionnel
sauf s'il en est prévu autrement par la loi. La même obligation s'impose à ses stagiaires et à ses
salariés. »
SECTION 2. LA RESPONSABILITE CONTARCTUELLE ET
DELICTUELLE DU NOTAIRE
« La question de la nature de la responsabilité notariale se greffe évidemment sur la
question de la nature de la fonction notariale ». En effet, comme nous l’avons vu, la profession
notariale possède un caractère libéral, mais à la différence de l’avocat ou du médecin, le notaire
se voit confier un office ministériel avec toutes les conséquences que cela comporte. « L’office
ministériel est cependant loin d’absorber la totalité de la fonction du notaire. Sa mission est
certes plus large que celle d’un écrivain public, d’un ministre d’authenticité ». Le notaire est
aussi le conseiller des familles, l’homme de confiance qui tend à prévenir et apaiser les conflits
humains en appliquant la loi d’une main de maître. Il découle de ce statut la question de savoir
si la responsabilité civile du notaire est contractuelle ou délictuelle.
Pour engager la responsabilité contractuelle du notaire, ça nécessite de réunir trois
conditions à savoir : l’existence d’un contrat entre les parties, la validité du contrat et que le
demandeur est une partie du contrat. Concernant la première condition celle d’existence d’un
contrat entre les deux partie, la question qui se pose, est ce qu’on peut considérer cet accord
comme un véritable contrat ? en prenant en considérant que tout contrat est un accord, mais
l’accord n’est pas contrat.
Diffère réponses existe, d’après la doctrine2 cet accord n’est pas considéré comme un
contrat, en justifiant leur réponse par la nature de la fonction du notaire ou le service rendu par
lui. Ainsi, ces actes dépendants d’une profession littéraire, scientifique ou artistique, ne
sauraient… former l’objet d’un contrat3. De plus, l’exercice de la profession libérale ne peut
pas donner lieu à un contrat de louage ni un mandat4, le notaire en exerçant sa fonction n’est
pas totalement libre pour conclure le contrat avec le client car il est considéré comme un
fonctionnaire public et la loi règlemente par des règles impératives et organisent cette relation5.
La deuxième condition est celle de la validité du contrat, ce contrat qui existe entre la
notaire et le client doit être validé, il ne peut pas être nul ou annuler. Et enfin le demandeur doit
être une partie du contrat cette condition ne doit pas se limiter dans le notaire et le client, ce lien
est plus large, et selon l’article 25 de la loi 32 .09 qui dispose : « il est interdit au notaire de
délivrer des documents ou leurs extraits à des personnes autre que celles qui en est droit en
vertu de la loi ». Le législateur dans cet article prend le sens large de « Partie » dans le contrat.
En cas d’existence d’un contrat entre le notaire et le client, ce contrat doit être qualifier, la
qualification du contrat peut être soit un contrat nommer tel que le cas d’une procuration, dans
ce cas peut-on considérer le contrat entre le notaire et le client comme une procuration, d’après
la doctrine la réponse est bien que n’est pas possible, car le notaire n’est pas mandataire et il ne
représente pas le client. Passons au deuxième contrat est celui de mandat la réponse est toujours
négative, ce contrat ne peut pas être qualifier comme une procuration juridique, et finalement

2
C. Aubry et C. Rau, droit civil français 6e éd. Par Paul Esmein (paris 1958) t, 4 n.344.p.456.
3
« Les actes dépendants d’une profession littéraire : scientifique ou artistique, ne sauraient, en eu mêmes et
directement, former l’objet d’un contrat, en ce sens que celui qui les promis n’est pas civilement contraignable
à l’exécution de sa promesse ».
Aubry, et Rau, op, cite, t, 4 n°:p :450.
4
Louis Guillouard, traité du contrat de louage t.2.2ème éd, (paris 1894)n :344, p.216 à la p :218.
5
C. DROUART, de la responsabilité des notaires, thèse, faculté de droit université de rennes, Présentée et
soutenue le 15 février 1879 p.52 et 53 et 54.
en cas de louage de service (Article 723 du DOC), il est remarquable l’absence de lien de la
subordination, selon la doctrine marocaine, plusieurs chercheurs qualifient le contrat qui lie le
notaire et le client comme un contrat de louage d’ouvrage6. Soit un contrat non-nommer, les
auteurs qualifient le contrat entre le notaire et le client comme un contrat spécial et indépendant
de tout autre type de contrat.
Le principe de la responsabilité du notaire :

L’article 85 du DOC énonce que : « on est responsable non seulement du dommage que
l’on cause par son propre fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont
on doit répondre ». Dans ce cas le notaire n’est pas seulement responsable du dommage qu’il a
causé de son propre fait (partie 1), mais aussi des salaries et des stagiaires dont il doit répondre
(partie 2).
1. la responsabilité du notaire du fait personnel :
Tout fait dommageable oblige son auteur à la réparation. L’article 78 du DOC énonce
que : « chacun est responsable du dommage moral ou matériel qu’il a causé, non seulement par
son fait, mais par sa faute, lorsqu’il est établi que cette faute en est la cause directe ». En général
la responsabilité du notaire est fondée sur deux systèmes différents quant au fardeau de la
preuve : dans la responsabilité subjective, la victime ne peut obtenir réparation qu’à charge de
prouver la faute. Dans la responsabilité objective, il ne revient à la victime que de prouver que
le dommage a été matériellement engendré par l’activité du notaire.
2. La responsabilité du fait d’autrui :
L’article 26 de la loi 32.09 relative à l’organisation de la profession de notaire énonce que
: « Le notaire est responsable des préjudices occasionnés par ses fautes professionnelles, celles
de ses stagiaires ou de ses salariés, conformément aux règles de la responsabilité civile ».
Le notaire est responsable du fait et faute causé par ses salariés, cette responsabilité est une
responsabilité de plein droit. La notaire commettant est donc responsable dès que l’un de ses
clercs ou employés commet une faute dans l’exercice de ses fonctions. Pour qu'un notaire soit
responsable des actes de son subordonné, les conditions suivantes doivent être remplies :
a- Lien de subordination
Pour que la responsabilité du notaire, il doit y avoir une relation de dépendance entre le
dépendant et son préposé c'est-à-dire entre le notaire et ceux qui sont sous sa surveillance et son
utilisation et qui sont soit dans la dépendance économique, soit légaux, mais jouissent d'un peu
de liberté dans l'exercice et l'exécution de leur travail, sauf que le notaire qui suppléant son
collègue dans un procès, il a la liberté de décider de la manière et de la façon dont il le conçoit
valable, bien entendu, sans déroger complètement aux pouvoirs légaux qui lui sont dévolus.
b – La faute de subordonné
Il ne suffit pas que la relation de dépendance soit établie pour déterminer la responsabilité
du subordonné, mais il faut que le subordonné commette un acte illégal ou commettant une
erreur qui cause du tort à autrui, car la responsabilité du subordonné est une responsabilité

6
Omar Azziman : la profession libérale au Maroc thèse de Nice collection de la F.S.J.E.S, Rabat, 1980 p : 62
subordonnée. Cela n'a lieu que si la responsabilité du subordonné est réalisée, il est donc
nécessaire que la responsabilité du subordonné incombe au subordonné
c- Préjudice
Il est noté à cet égard que le législateur marocain a stipulé dans une loi Obligations et
contrats qu'il est responsable de l'erreur commise par le subordonné dans l'exercice de son
travail sous la surveillance du notaire, et il ne suffit pas d'être à son occasion, selon ce qui est
stipulé au chapitre 85 de la loi Obligations et contrats. Que l'erreur du subordonné se produit
pendant l'exécution de son travail ou à cause de celui-ci.
Il ne suffit pas que la responsabilité du subordonné pour l'action du subordonné ait une
relation de subordination entre lui et le subordonné ce dernier, et pour l'adepte de commettre
une erreur qui cause du tort à autrui, il faut plutôt que l'erreur nuisible se produise dans l'exercice
de sa fonction ou à cause de celle-ci. Le subordonné n'est pas interrogé sur le mal qu'il a commis
dans l'exercice de ses fonctions ou à cause de cela, parce que le pouvoir du subordonné de le
diriger et de le surveiller n'existe que pendant l'exercice de sa fonction contact avec elle, et si
cette condition n'est pas remplie, la relation de dépendance cesse, et donc le subordonné ne
demande pas.
d – Texte de Loi
La présence des conditions précédentes n'est pas suffisante pour que la responsabilité soit
établie à moins que le législateur ne prévoie une déclaration Cette responsabilité, parce qu'il
s'agit d'une responsabilité exceptionnelle qui ne peut être établie que par un texte légal, et qu'elle
a été stipulée par le législateur marocain Article 85 Paragraphe Trois de DOC qui stipule : «
…Ceux qui confient à d'autres le soin de leurs intérêts s'interrogent sur le mal causé par leurs
serviteurs et ils sont dans l'exercice des fonctions qu'ils occupaient. » Comme le législateur
français l'a précisé à l'article 13847.
Le législateur égyptien en a traité à l'article 174, premier alinéa, en disant : « Le
subordonné est responsable du préjudice causé par son subordonné à son acte illégal, lorsqu'il
est survenu de sa part dans l'exercice de ses fonctions ou à cause d'elle".

7
D’après l’article 1384 du code civil français : “On est responsable non seulement du dommage que l'on cause
par son propre fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre, ou des
choses que l'on a sous sa garde. Toutefois, celui qui détient, à un titre quelconque, tout ou partie de l'immeuble
ou des biens mobiliers dans lesquels un incendie a pris naissance ne sera responsable, vis-à-vis des tiers, des
dommages causés par cet incendie que s'il est prouvé qu'il doit être attribué à sa faute ou à la faute des personnes
dont il est responsable. Cette disposition ne s'applique pas aux rapports entre propriétaires et locataires, qui
demeurent régis par les articles 1733 et 1734 du code civil. Le père et la mère, en tant qu'ils exercent l'autorité
parentale, sont solidairement responsables du dommage causé par leurs enfants mineurs habitant avec eux. Les
maîtres et les commettants, du dommage causé par leurs domestiques et préposés dans les fonctions auxquelles
ils les ont employés ; Les instituteurs et les artisans, du dommage causé par leurs élèves et apprentis pendant le
temps qu'ils sont sous leur surveillance. La responsabilité ci-dessus a lieu, à moins que les père et mère et les
artisans ne prouvent qu'ils n'ont pu empêcher le fait qui donne lieu à cette responsabilité. En ce qui concerne les
instituteurs, les fautes, imprudences ou négligences invoquées contre eux comme ayant causé le fait
dommageable, devront être prouvées, conformément au droit commun, par le demandeur, à l'instance.
CHAPITRE II. LES CONDITIONS DE LA MISE EN ŒUVRE
DE LA RESPONSABILITE DES NOTAIRES
La responsabilité civile des notaires est étroitement liée à leur statut, très spécifique.
C’est probablement pour cette raison que dans une grande partie des décisions, la jurisprudence
retient la responsabilité du notaire sur le fondement de la responsabilité civile délictuelle. Pour
pouvoir être exercée, l’action dirigée contre un notaire doit obéir aux conditions classiques qui
régissent la mise en œuvre de toute action en responsabilité : il faut une faute, un dommage, un
lien de causalité entre la faute et le dommage. Si bien qu’en cas d’absence de faute, les tribunaux
rejettent l’action en responsabilité dirigée contre un notaire.

SECTION 1. LA FAUTE
Le notaire est un fonctionnaire public qui reçoit une mission, mais qui jouit de la
plus grande liberté dans le choix de l’appréciation des moyens de l’accomplir. Nul notaire,
quelle que soit ses capacités, sa prudence et son exactitude, n’est à l’abri des conséquences
pécuniaires d’un oubli, d’une erreur de la faute passée inaperçue.

Toute faute de négligence ou d’imprudence, même très légère, est donc susceptible de
mettre en œuvre la responsabilité « notariale ».

L’Article 1383 du code civil français « Chacun est responsable du dommage qu'il a
causé non seulement par son fait, mais encore par sa négligence ou par son imprudence ». A cet
effet, Les notaires sont tenus de « toutes leurs négligences et imprudences, dans les conditions
du droit commun des articles 1382 et 1383 du Code civil.

L’Article 26 énonce que « Le notaire est responsable des préjudices occasionnés par
ses fautes professionnelles, celles de ses stagiaires ou de ses salariés, conformément aux règles
de la responsabilité civile ».

La jurisprudence marocaine a depuis toujours sanctionné les fautes des professionnels


du droit que ceux-ci auraient commis lors de l’exercice de leurs fonctions. Cette responsabilité
est soumise à une réglementation particulière. Le régime du droit commun de la responsabilité
est principalement régi par les dispositions du Dahir du 12 août 1913 formant Code des
Obligations et des Contrats. Selon la Loi n° 32-09 relative à l'organisation de la profession de
notaire.
La preuve de la faute notariale se présente tout d’abord comme une illustration de la
flexibilité des règles de preuve. Conformément au droit commun, la charge de la preuve repose,
en principe, sur le client demandeur. L’article 1353 du Code civil français apporte une réponse
simple : en droit civil, la charge de la preuve pèse sur le demandeur qui réclame l’exécution de
son droit. Ex : Celui qui s’estime victime d’un dol et qui veut obtenir la nullité du contrat doit
lui-même apporter la preuve des manœuvres frauduleuses de son cocontractant. Puis, le notaire
va se défendre en établissant soit l’absence de faute soit la présence d’un élément exclusif de
sa responsabilité. La Cour de cassation considère dorénavant sur un plan général que « celui qui
est légalement ou contractuellement tenu d’une obligation particulière d’information doit
rapporter la preuve de l’exécution de cette obligation ».

SECTION 2. LE PREJUDICE ET LE LIEN DE CAUSALITE


La responsabilité civile du notaire ne se base pas seulement sur la faute, mais cette
dernière doit causer un préjudice à la victime, et nécessite aussi un lien de causalité entre la
faute et le préjudice. Le notaire ne peut être déclaré responsable que s’il existe une relation de
cause à effet entre la faute qu’il a commise et le préjudice subi. En principe, tout dommage en
lien causal avec la faute d’un notaire est réparable dans le chef de la victime de celui-ci, pour
autant que ledit dommage lui soit personnel, légitime et certain. Ainsi, quand le juge est
convaincu que la situation de la victime aurait été meilleure si le défendeur n’avait pas commis
la faute qui lui est reprochée, le notaire sera obligé de réparer le dommage.

Quant au dommage

Le législateur marocain a définit le préjudice dans L’Article 78 du DOC : « Chacun


est responsable du dommage moral ou matériel qu'il a causé, non seulement par son fait, mais
par sa faute, lorsqu'il est établi que cette faute en est la cause directe ». Toute stipulation
contraire est sans effet.

Article 1382 du Code Civil (ancien) – Nouvel article 1240 : “Tout fait quelconque de
l’homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le
réparer”.

Dans la responsabilité civile du notaire le préjudice peut être défini comme un


dommage matériel ou moral, une atteinte causée aux droits, aux intérêts de client, qui sont des
conséquences d’un fait ou une faute du notaire. Un notaire ne saurait être responsable que si sa
faute a causé un dommage. C’est au demandeur de rapporter la preuve du préjudice qu’il
invoque. Le préjudice, pour être certain, doit exister, c’est-à-dire ne pas avoir été déjà réparé.
Le préjudice futur est également un préjudice certain, lorsqu’il apparaît qu’il doit
nécessairement se produire, certes dans l’avenir, mais selon des modalités qui sont déjà
vérifiables.

En droit Marocain, si le demandeur ne rapporte pas la preuve de sa prétention, il perd


le procès qu’il a lui-même initié. En revanche, lorsque le demandeur prouve l’existence de
l’obligation, celui qui se prétend libérer doit le prouver à son tour. En somme il devient
demandeur à son tour. La charge de la preuve pèse donc alternativement sur chacun des
adversaires au fur et à mesure qu’ils allèguent de nouveaux faits. Selon Article 404 : Les moyens
de preuve reconnus par la loi sont : 1° L'aveu de la partie ; 2° La preuve littérale ou écrite ; 3°
La preuve testimoniale ; 4° La présomption ; 5° Le serment et le refus de le prêter.

À suivre la jurisprudence de la Cour de cassation française, en plus de la réparation


d’un dommage certain, légitime et personnel, il semble que la théorie de la perte d’une chance
d’éviter un dommage puisse également être invoquée par le client. Dans le domaine de
l’activité notariale, la perte d’une chance est souvent celle de n’avoir pu réaliser un acte à la
date et aux conditions prévues : perte de chance d’obtenir des avantages fiscaux. La perte d’une
chance résulte en effet très fréquemment du manquement par le notaire à son obligation de
conseil et d’information. En matière de responsabilité notariale, comme dans le droit commun
de la responsabilité, la chance perdue, pour ouvrir droit à réparation, doit être réelle et sérieuse.

La « perte d'une chance » Constitue en principe, non un dommage purement éventuel


et hypothétique, mais un préjudice certain et actuel dont la victime peut demander réparation.8

Le lien de causalité

Il s’agit de considérer que chaque élément qui a concouru à la réalisation du dommage


en est une cause.

Le notaire ne peut être déclaré responsable que s’il existe une relation de cause à effet
entre la faute qu’il a commise et le préjudice subi. Une notion extrêmement importante du droit
de la responsabilité civile car il s’agit d’une condition exigée dans la quasi-totalité des régimes
de responsabilité civile. La victime doit prouver l’existence d’un lien de causalité entre le fait
générateur et le dommage. Mais cette preuve n’est pas toujours facile à rapporter. C’est

8 Maroc, Cour suprême, 13 décembre 1962, P1262


pourquoi il est admis que la preuve du lien de causalité peut se rapporter par tous moyens. Ainsi,
le juge peut forger sa conviction sur de simples indices et présomptions de fait. Une fois la faute
et le préjudice établis, le demandeur doit prouver que la première est bien à l'origine du second.
La responsabilité du notaire sera écartée si son manquement professionnel n'est pas à l'origine
du préjudice subi par la victime ou s'il est constaté que l'accomplissement de son obligation
n'aurait de toute façon pas suffi à décourager le client de réaliser l'opération dommageable.

A titre d’exemple, un notoire est tiré du jugement rendu par la Cour d’appel d’Anvers
le 5 février 1992. Dans les faits, la société de crédit d’Anvers octroie une ouverture de crédit à
une société et prend une hypothèque sur un immeuble de la société. Le notaire assure la société
de crédit que l’immeuble n’est grevé d’aucune autre hypothèque et ne fait l’objet d’aucune autre
espèce de droit ou privilège. Or, l’immeuble est déjà hypothéqué en faveur d’une autre société
de crédit et le notaire en question en est tout à fait conscient. Le notaire passe l’acte malgré ce
mensonge car deux des administrateurs se sont porté cautions solidaires pour rembourser le
crédit consenti par la société de crédit d’Anvers et qu’il a entièrement confiance en ces deux
administrateurs. Cependant, la société tombe en faillite et la vente de l’immeuble ne permet que
de rembourser le premier crédit. Un des deux administrateurs, en tant que caution, est alors
amené à payer la dette à la société d’Anvers. Il la rembourse et se retourne contre le notaire.
C’est à ce moment que l’on comprend que la notion de lien de causalité doit être interprétée de
manière stricte. Bien que la Cour d’appel juge que le notaire a commis une

La faute lourde elle conclut que l’administrateur a dû payer une dette en raison d’un
engagement personnel et non pas à cause de la faute que le notaire a commit et qu’il n’y a donc
pas de lien de causalité qui permettrait d’engager la responsabilité du notaire.

Le critère d’appréciation du lien de causalité doit être analysé de manière extrêmement


certaine et précise car ce n’est pas rare qu’en raison de l’absence de lien causal, « le notaire
n’est pas tenu pour responsable du dommage subi par son client, alors même qu’il est établi
qu’il a commis une faute ».
CONCLUSION
Le régime de responsabilité applicable à la profession de Notaire est important à définir.

En effet, il convient de rappeler qu’il existe en droit français deux régimes généraux
de responsabilité : la responsabilité civile délictuelle et la responsabilité civile contractuelle. La
détermination de la nature juridique de la responsabilité des Notaires est un préliminaire
nécessaire puisqu’avant d’entreprendre n’importe quelle action en responsabilité, il faut en effet
pouvoir la situer soit dans le cadre de la responsabilité contractuelle, soit dans celui de la
responsabilité délictuelle. Cette distinction est importante puisque la Cour de cassation n’admet
ni l’option entre les deux ordres de responsabilité ni le cumul (cassation 2ème civile,
9/06/1993).

La responsabilité civile délictuelle est une responsabilité de droit commun. Elle


sanctionne la méconnaissance des règles ou le non-respect d’une obligation contenue non plus
dans une convention comme pourrait le sanctionner la responsabilité contractuelle mais dans
l’autorité d’une loi ou d’une règle statutaire. Se prononcer sur la nature juridique de la
responsabilité notariale revient par conséquent à rechercher s’il existe un contrat reliant le
Notaire à son client, ou bien si l’obligation enfreinte provient de son statut, obligation qui est
par conséquent directement ou indirectement opposée au Notaire par le législateur ou par les
règles de sa profession.

La Doctrine était pour sa part divisée sur le fait de savoir si effectivement la


responsabilité du Notaire relevait du caractère contractuel ou du caractère délictuel. La
jurisprudence a, quant à elle, adopté des solutions pragmatiques qu’il convient de développer.
Pour être clair, la Cour de cassation a admis que selon l’activité du Notaire, la responsabilité
civile revêtait un caractère contractuel ou délictuel :Lorsqu’en effet le Notaire intervient en
qualité d’officier ministériel et qu’il méconnait l’une des obligations de sa fonction, sa
responsabilité sera délictuelle ; en revanche, lorsqu’il agit en qualité de mandataire ou de gérant
d’affaires, c’est-à-dire qu’un contrat spécifique le lie à son client, sa responsabilité sera de
nature contractuelle ou quasi contractuelle (la gestion d’affaires fera en effet intervenir la
responsabilité quasi contractuelle).

A la lumière de cette distinction, vous comprendrez que la majorité des contentieux font
bien souvent appel à la responsabilité délictuelle et que la responsabilité contractuelle est en
quelque sorte une responsabilité d’exception.
BIBLIOGRAPHIE

I.OUVRAGES
• Aubry et Rau, droit civil français, 6eme édition, par Paul, Esmein, Paris, librairie
Dalloz, 1958.
• Guillouard Louis, traite de contrat de louage, 2eme édition, Paris 1887.
• Boulghmane Mohammed, la responsabilité civile de notaire dans la loi marocaine,
libraire Aloumnia, Rabat 2019.

II.TEXTES DE LOIS
• Loi n° 32-09 relative à l'organisation de la profession de notaire, promulguée par le
Dahir n° 1- 11-179 du 25 hija 1432. (B.O. n° 6062 du 5 juillet 2012).
• Dahir du 10 chaoual 1343 (4 mai 1925) relatif à l'organisation du notariat.
• La loi de ventôse an II est une loi votée le 8 ventôse an II et présentée par Louis Antoine
de Saint-Just à la Convention nationale. Puis celle du 13 ventôse an II.
• DOC : Dahir (9 ramadan 1331) formant Code des obligations et des contrats (B.O. 12
septembre 1913) (1).

II.THÈSES
• Jérôme DORY, La responsabilité civile du notaire, Année académique 2014-2015.

III. SITES WEB


• https://www.mouy-avocat.fr/la-faute-et-la-responsabilite-du-notaire/
• https://aurelienbamde.com/2019/11/19/la-responsabilite-contractuelle-regime-juridique/
• https://www.dalloz-actualite.fr/flash/notaire-obligation-d-efficacite-de-l-acte-
instrumente#.Y4yZCnbMLIV
• https://www.jurisprudence.ma/decision/21199/?pdf=21199

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