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Pr.

Halimi Dalal Semestre 4

Suite droit commercial

FONDS DE COMMERCE

CHAPITRE I. LE STATUT JURIDIQUE DU FONDS DE


COMMERCE

Section I. La figure du fonds de commerce

1. Les éléments corporels

Le matériel et l’outillage

Le matériel et l’outillage portent sur l’ensemble du mobilier commercial qui sert


à l’exploitation du fonds de commerce notamment, les machines, les voitures, le mobilier de
bureau etc.

Les marchandises

Les marchandises sont les biens meubles corporels destinés à la vente. Autrement dit,
ils constituent la matière même sur laquelle porte le commerce, par exemple : les stocks de
matières premières, de produits fabriqués ou semi finis.

2. Les éléments incorporels

La clientèle et l’achalandage

S’agissant de la clientèle, elle est constituée par l’ensemble des personnes en relation
d’affaires avec le commerçant et qui lui sont attachés. Ces personnes sont désignées comme
des clients permanents.

Alors que l’achalandage est une notion qui désigne les personnes de passage ou des
clients occasionnels qui sont juste attirés par l’emplacement du fonds.
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Le droit au bail

Le droit au bail représente un droit dont jouit le commerçant locataire qui loue un
immeuble (local) pour l’exploitation de son fonds de commerce.

Le nom commercial

Le nom commercial indique la dénomination sous laquelle un commerçant (personne


morale ou physique) désigne le fonds de commerce qu’il exploite, pour l’identifier dans ses
rapports avec la clientèle. Il doit être constitué soit par un nom patronymique du
commerçant ou par un nom de fantaisie.

L’enseigne

L’enseigne comme le nom commercial avec lequel elle se confond souvent,


sert à distinguer et d’individualiser un établissement ou un magasin d’un autre par un sigle
extérieur, un logo ou par une image apposée sur un local et se rapportant à l’activité qui s’y
exerce, par exemple : sous forme d’un panneau suspendu à l’entrée de l’établissement qu’elle
désigne.

Les droits de la propriété industrielle

Les droits de la propriété industrielle peuvent être des éléments du fonds de commerce
mais, ils peuvent aussi en être détachés et ayant une valeur indépendante. En effet, il s’agit des
droits autres que l’enseigne et le nom commercial :

1- Le brevet d’invention ;

2- La marque de produits ou de services ;

3- Le dessin ou modèle industriel.

Section II. La propriété commerciale

1. Le droit de renouvellement

La définition du droit au renouvellement

Le concept droit de renouvellement autrement appelé la « propriété commerciale »


naît par la conclusion d’un contrat de bail écrit ayant date certaine et d’un état descriptif des
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lieux loués au moment de la prise de possession du local. C’est un moyen de preuve entre
le bailleur et son locataire.

Ce dernier ne peut bénéficier du renouvellement du bail que lorsqu’il justifie


d’une jouissance consécutive du local pour une durée d’au moins de 2 ans. Il est accordé
dès le versement par le locataire au bailleur d’un loyer payé en contrepartie du droit de bail
constaté soit par écrit dans le contrat, soit par acte séparé.

Les conditions du renouvellement du bail

Le renouvellement du bail n’est accordé au locataire que dans certains cas à savoir :

-En cas de démolition et reconstitution : le bailleur est tenu de verser à son locataire une
indemnité provisoire pour éviction équivalente au loyer de 3 années. Et de conserver à ce
dernier le droit au renouvellement du bail si le nouvel immeuble comporte des locaux à usage
similaire.

-En cas des locaux menaçant ruine : le locataire n’a pas droit au renouvellement que
si la reconstruction ou la rénovation est opéré dans un délai de 3 ans suivant la date de l’éviction.
Le locataire doit faire connaître sa volonté de reprise au bailleur au cours de l’action en éviction,
dans un délai de 3 mois à compter de la date de notification.

-En cas d’extension ou surélévation du local par le propriétaire : la durée d’éviction


temporaire du locataire est déterminée par le bailleur qui ne peut pas dépasser une 1 année de
la date d’éviction. Durant cette opération le locataire a droit à une indemnité d’éviction
correspondante au préjudice subi.

2. Les modalités du refus de renouvellement

Le refus justifié

Le bailleur peut refuser la demande de renouvellement et demander l’éviction du


locataire pour justes motifs à savoir :

-Si le locataire n’a pas payé de loyer dans un délai de 15 jours après réception de la mise
en demeure et le montant du loyer dû équivaut au moins à 3 mois ;

-Lorsque le locataire introduit, sans consentement du bailleur une transformation dans le local
de nature à porter préjudice au bâtiment et à sa sécurité ;
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-Lorsqu’il change l’activité de son fonds de commerce sans l’accord du propriétaire ;

-Lorsque le local menace ruine ;

-Lorsque le local qui sert de fonds de commerce est tombé en ruine dû à la négligence du
locataire, d’une force majeure ou d’un cas fortuit ;

-Si le locataire signe avec un tiers un contrat de sous-location en infraction du contrat de bail ;

-Lorsque le fonds de commerce perd sa clientèle et son achalandage suite à la fermeture du


local loué pendant au moins 2 ans.

Le bailleur adresse au locataire un congé détaillant les motifs qui justifient la fourniture
du congé définitif, en lui accordant un délai d’éviction fixé à :

-15 jours si la requête est basée sur le défaut de paiement des loyers ou si le local occupé est
menaçant ruine ;

-3 mois lorsque la requête est basée sur une volonté de reprendre le local pour usage personnel,
pour démolition et reconstruction, pour extension ou surélévation ou pour un motif sérieux lié
à l’inobservation par le locataire des clauses du contrat de bail.

Lorsque le locataire ne donne pas suite à la mise en demeure par le bailleur, ce dernier
adresse une requête au tribunal pour sa validation. Une fois la juridiction compétente estime
que le motif est fondé, elle ordonne sur demande du bailleur la validation dudit congé et
l’éviction du locataire.

Le refus sans juste motif

Le bailleur peut refuser au locataire de renouveler le bail et donner congé définitif.


Toutefois, lorsque le refus n’est pas motivé, il sera tenu de verser des dommages-intérêts au
locataire en fonction du préjudice subi. En effet, cette indemnité d’éviction comprend la valeur
du fonds de commerce estimée sur la base des déclarations fiscales au titre des 4 derniers
exercices, en plus des dépenses occasionnées par les travaux de rénovation et de restauration
ainsi que des éléments du fonds de commerce perdus par le locataire. Elle comprend également
les frais de déménagement.

Lorsque le bailleur adresse à la juridiction compétente une requête pour la validation du


congé d’éviction après que le locataire n’a pas donné de suite audit congé, si elle estime que
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ladite demande est fondée sur des motifs non légitimes, systématiquement, elle rejette sa
demande.

Section III. La propriété industrielle

Cette propriété porte en principe sur un ensemble de droits. Elle comprend les brevets
d’invention, les marques de fabrique, de commerce ou de service, les dessins et les modèles.
Ce sont des biens de nature incorporelle qui procurent à leurs titulaires un monopole
d’exploitation.

Les autres éléments incorporels, ce sont de nouveaux éléments incorporés au fonds de


commerce, en fonction de l’évolution économique :

Les licences et autorisations administratives qui ne sont pas attachées à la personne de


l’exploitant et présentent donc un caractère objectif, font partie du fonds de commerce et
peuvent être cédées ou données en location avec lui.

Le bénéfice des clauses de non-concurrence qui tendent par hypothèse à la protection de


la clientèle, telle une clause de non-rétablissement souscrite à l’occasion de la vente du fonds.

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