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Chapitre 2 : L’Activité Commerciale

Sous-Chapitre 1 : Le Fonds de Commerce

C’est l’article 135 de l’AU/DCG qui donne la définition du fonds de commerce. « Le


fonds de commerce est constitué par un ensemble de moyens qui permettent au
commerçant d’attirer et de conserver une clientèle ».

Section I : Les Eléments Constitutifs du Fonds


Nous avons d’une part les éléments obligatoires et d’autre part les éléments
facultatifs.

Paragraphe I : Les éléments obligatoires.

Il s’agit, selon l’article 136, de la Clientèle et de l’Enseigne ou du Nom Commercial.


Donc, il faut nécessairement deux éléments dans le fonds commercial, mais si les
trois existent, rien n’interdit qu’on puisse les prendre tous.

I : La Clientèle

L’Acte Uniforme évoque des notions sans en donner des définitions. Mais
traditionnellement, on distingue Clientèle et Achalandage. La clientèle est constituée
des personnes attirées par la personnalité du commerçant alors que les personnes
attirées par les installations forment l’achalandage. L’AU ne parle pas d’achalandage,
il regroupe ces deux catégories sous le nom de Clientèle.

II : Le Nom Commercial

La définition se trouve dans l’accord de Bangui. « Le Nom Commercial est


l’appellation sous laquelle est connu et exploité un établissement industriel,
commercial, artisanal ou professionnel ». Le Nom Commercial peut être transmis en
même temps que l’établissement qu’il sert à désigner.

III : L’Enseigne

Cela peut être une inscription, un Nom, une Dénomination de fantaisie ou un


emblème. Elle sert à attirer et à retenir la clientèle.

Paragraphe II : Les Eléments Facultatifs.

Une liste d’éléments qui font partie du fonds de commerce, mais à condition d’être
nommément désignés.

I : Les éléments incorporels

Ce sont les éléments dont la matérialité ne peut pas s’appréhender par les sens. Il
s’agit des licences, droits au bail et monopoles d’exploitation.

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A : Les Monopoles d’exploitation

Ils confèrent à leur titulaire un droit exclusif d’exploitation. Il y a les brevets


d’invention qui confèrent le droit exclusif d’exploitation d’une invention nouvelle,
c’est-à-dire d’une création résultant d’une activité inventive susceptible d’une
application industrielle. Il y a aussi les marques de fabrique qui sont des signes qu’on
utilise pour individualiser ses produits ou ses services. Il y a également les dessins et
modèles qui confèrent à leur titulaire un monopole d’exploitation sur les créations à
caractère esthétique ou ornemental. Il y a enfin les droits de propriété littéraire et
artistique : droit moral – Nom Propre et Signature - et droit d’exploitation qui est
cessible. L’AU ne vise pas les secrets de fabrique

B : Les licences d’exploitation

Ce sont des autorisations à caractère réel attachés au fonds de commerce.il s’agit


d’une autorisation donnée par le titulaire du droit de propriété intellectuelle à une
autre personne pour exploiter son œuvre moyennant une redevance.

C : Le droit au bail

Il résulte d’un contrat de bail et donne le droit d’occuper les locaux. Le droit au bail a
un caractère mobilier, incorporel, et cessible. In fait partie du fonds de commerce que
s’il est nommément désigné. Mais encore faut-il qu’il ait un caractère mobilier. Le bail
emphytéotique est donc exclu.

II : Les Biens Meubles Corporels

Ce sont les éléments dont la matérialité peut s’appréhender par les sens. On peut les
classer en trois catégories :
- Le Matériel : C’est l’ensemble des biens meubles corporels utilisés par le
commerçant pour les besoins de son exploitation ;
- Les marchandises : Ce sont les biens meubles corporels destinés à être revendus
soit en l’état, soit après transformation ;
- Les Installations, Agencements et Aménagements : S’ils sont destinés à
l’exploitation de l’immeuble et si le Fonds de commerce appartient au propriétaire de
l’immeuble, ils sont des immeubles par destination. Or, dans le fonds de commerce, il
ne peut y avoir d’immeuble. Ils ne font donc pas partie du fonds de commerce, ils
sont des immeubles par destination.

Section II : Les Opérations qui portent sur le Fonds de Commerce.


Il s’agit de la Location-Gérance, de la Vente ou encore Cession et du Nantissement.

Paragraphe I : La Location-Gérance.

C’est la convention par laquelle le propriétaire du fonds de commerce qui peut être
une personne physique ou morale, en concède la location à une autre personne
physique ou morale qui l’exploite à ses risques et périls.

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I : Les Conditions de la Location-Gérance.

Elle concerne les parties au contrat de location-gérance. Le locataire-gérant est


commerçant et à ce titre, doit remplir toutes les conditions requises pour l’exercice de
la profession.
Le bailleur doit être commerçant depuis au moins deux ans ou Directeur Commercial
ou Technique d’une société. Il faut en plus qu’il ait exploité le fonds en qualité de
commerçant depuis au moins un an.
Ces délais peuvent être réduits ou supprimés par le Tribunal à la demande du
propriétaire s’il apporte la preuve qu’il était dans l’incapacité d’exploiter le fonds lui-
même ou par l’intermédiaire de ses préposés.
Le propriétaire ne doit pas être frappé d’interdiction ou de déchéance.
Toutes ces conditions exigées pour la location-gérance sont écartées lorsque le
propriétaire entre dans la catégorie des personnes visées ci-dessous :
- Il y a d’abord l’Etat ;
- Il y a ensuite les Collectivités locales ;
- Il y a aussi les Etablissements publics ;
- Il y a également les incapables, mais uniquement pour les fonds qu’ils exploitaient
avant la survenance de l’incapacité ;
- Il y a enfin les héritiers, mais pour les seuls fonds qu’ils ont trouvés dans la
succession.

Ces conditions ne sont pas exigées lorsqu’il s’agit d’un mandataire de justice par
exemple l’administrateur dans le cadre d’un redressement judiciaire.

II : Les Mesures de Publicité

Le locataire gérant doit se conformer aux dispositions réglementant l’immatriculation


au RCCM. Le propriétaire doit lui aussi requérir une mention modificative s’il était
commerçant. Il doit en outre commettre une insertion des extraits du contrat dans un
journal d’annonces légal. Et il a tout intérêt à le faire le plus tôt possible parce que
jusqu’à ce que cela soit fait, il est tenu solidaire, avec le preneur, des dettes qui sont
nées de l’exploitation.

III : Les Effets du Contrat.

- Le bailleur assure au locataire la jouissance paisible du local ;


- Le locataire lui paie en contrepartie une redevance.
- Le gérant est tenu de faire figurer sur tous les documents qui émanent de lui pour
les tiers, sa qualité de locataire-gérant ;
- La location-gérance peut entraîner une déchéance du terme (toutes les dettes du
propriétaire du fonds de commerce deviennent immédiatement exigibles), mais cela
doit être demandé par tout intéressé dans un délai de trois mois à compter de la
publicité en apportant la preuve que la location-gérance compromet le recouvrement
de sa créance.

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Paragraphe II : La Cession du Fonds de Commerce.

I : Les Conditions de la Cession

A : Les Conditions de fond

Il faut partir de l’idée que la cession du fonds de commerce est un contrat et un


contrat de vente. Donc, elle doit remplir à ce titre, toutes les conditions liées à ces
deux caractères.
Il y a en plus des conditions spécifiques à cette vente. Elles portent sur l’objet et sur
le prix.
Le contrat de vente porte sur la clientèle et l’enseigne ou le nom commercial. Si
l’opération doit comporter d’autres éléments, il faut que cela soit expressément dit.
Le Prix doit être sincère ; la loi condamne la convention qui a pour objet de
dissimuler tout ou partie du prix. C’est le cas de la simulation qui consiste à établir un
acte pour les tiers et un autre appelé Contre-lettre pour les parties.
Nota : En Droit Commun, la simulation est admise à l’égard des parties mais elles ne
peuvent s’en prévaloir devant les tiers. En matière de Cession de Fonds de
Commerce, elle n’est pas admise même entre les parties. Les Contre-lettres sur
ventes simulées de Fonds de Commerce sont donc nulles.

B : Les Conditions de Forme.

L’article 149 exige un écrit pour la validité de la vente. Cet écrit qui peut être un acte
authentique ou un acte sous seing privé doit obligatoirement comporter certaines
mentions. Ces mentions qui sont prévues par l’article 150 sont :
 Les éléments d’identification des parties : L’état civil pour les Personnes
Physiques et la forme juridique, la dénomination, le siège et l’objet pour les
Personnes Morales ;
 Le numéro d’immatriculation au RCCM ;
 L’état des privilèges, des nantissements et inscriptions qui grèvent le fonds ;
 L’origine de la propriété du chef du précédent vendeur s’il y a lieu ;
 Le chiffre d’affaires réalisé au cours de chacune des trois dernières années, ou
depuis la création si la cession est intervenue avant la fin des trois premières
années ;
 Les résultats commerciaux pour chacune des trois dernières années ;
 Le bail, sa date, sa durée, le nom et l’adresse du bailleur et du cédant (cela vise
la sous-location)
 Le prix convenu : c’est celui qui est payé par l’acquéreur. S’il existe un autre
stipulé dans un autre acte, on pourra demander son annulation ;
 La situation et les éléments du fonds ;
 Une mention qui n’est exigée que si la cession a été constatée par acte sous
seing privé. C’est le Nom et l’Adresse de l’établissement bancaire désigné en
qualité de Séquestre. Les fonds y sont bloqués pendant un mois pour permettre
aux éventuels créanciers du vendeur de pouvoir faire opposition. Le créancier qui
fait opposition saisit le tribunal qui va reconnaître sa créance pour lui permettre de
se faire payer.
Si la cession est constatée par acte authentique, le notaire fait office de
Séquestre.

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II : La Publicité

L’article 152 dispose que l’acte de Cession doit être déposé en deux copies certifiées
conformes par le vendeur ou l’acquéreur au RCCM.
L’acte doit faire l’objet d’une publication sous forme d’avis dans un journal
d’annonces légal qui paraît dans le lieu où le vendeur est immatriculé, et cela dans
un délai de quinze (15) jours à compter de la vente. Art 153
Les parties doivent en outre requérir une mention modificative au RCCM, mais si
l’acquéreur n’était pas commerçant, il doit s’inscrire.

III : Les effets de la vente du fonds de commerce

A : Effets à l’égard des parties

La vente du Fonds de Commerce est un contrat synallagmatique donc il produit des


effets aussi bien à l’égard du vendeur qu’à l’égard de l’acquéreur.

1°) Les obligations du vendeur

L’acte Uniforme a mis à sa charge deux obligations : d’une part mettre le fonds à la
disposition de l’acquéreur et d’autre part assurer une garantie.

a) La mise du fonds à la disposition de l’acquéreur

Le vendeur doit mettre l’acquéreur en possession de tous les éléments du fonds à la


date indiquée dans l’acte. Il peut arriver que l’obligation ne soit pas exécutée à
ladite. C’est le cas s’il s’agit d’une vente au comptant et s’il n’y a pas paiement
complet du prix. Cette règle n’est pas d’ordre public, elle peut être écartée par une
stipulation contraire.

b) La Garantie
Elle se présente sous diverses formes :

- La Garantie contre l’éviction totale


Le vendeur doit assurer à l’acquéreur une possession paisible et la protection contre
les droits que tiers pourrait prétendre avoir sur le fonds.

- La Garantie contre l’éviction partielle


Il y a éviction partielle lorsqu’un tiers prétend avoir droit sur certains éléments du
fonds. Le vendeur doit garantir l’acquéreur contre ces dits droits.

- La Garantie contre les vices cachés


Le vendeur doit garantir l’acquéreur à raison des vices cachés et l’acquéreur peut
demander la résolution s’il découvre après la vente, des vices cachés ou des
charges non déclarées à la vente. Mais pour qu’il puisse avoir gain de cause, il faut
qu’il apporte la preuve que la perte de jouissance qu’il subit est telle que s’il avait eu
connaissance du vice, il n’aurait pas contracté.

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- La Garantie du fait personnel
Il y a obligation de ne pas faire, c’est une sorte d’obligation de Non-concurrence. Le
vendeur doit éviter tout acte pouvant lui permettre de conserver tout ou partie de sa
clientèle. Cette obligation légale est parfois précisée par les parties dans le contrat,
notamment dans les termes de la clause de non-établissement. Cette clause doit
avoir une limite dans le temps ou dans l’espace pour être valable au vu de l’acte.
2°) Les Obligations de l’acquéreur

L’acquéreur doit payer le prix à la date convenue dans l’acte de vente et cela, soit
chez le notaire qui a établi l’acte authentique, soit dans l’établissement bancaire qui a
été désigné en qualité de Séquestre en cas d’acte sous seing privé, les sommes
étant indisponibles pour le délai d’un mois à compter de la date de publication de
l’acte. L’opposition d’un tiers créancier du vendeur prolonge le délai d’indisponibilité
des fonds jusqu’à la main-levée de l’opposition qui peut être prononcée par le
créancier lui-même.
Si l’acquéreur ne paie pas, le vendeur a la possibilité de demander la résolution.
Mais l’exercice de l’acte résolutoire est subordonné à :
 La Notification aux créanciers inscrits sur le fonds ;
 La Pré-Notation conformément à l’acte uniforme portant organisation des sûretés
pour informer les tiers de l’action résolutoire en cours. La pré-notation est une
inscription au RCCM avertissant de l’anéantissement en cours du contrat de
vente. Son autorisation est donnée par le Président du Tribunal du lieu où la
vente a été faite, a été inscrite.
Lorsque la Pré-Notation a été régulièrement faite, la validité des inscriptions
postérieures va être subordonnée à la décision que le Juge va rendre à propos de
l’action résolutoire entreprise. C’est le Tribunal du lieu où le vendeur est inscrit qui
est compétent pour rendre la décision relative à l’action résolutoire.
S’il s’agit de vente à crédit, le vendeur a un privilège appelé « Privilège du
Vendeur » qui est spécial et assis sur le fonds de commerce. Il doit être inscrit au
RCCM.

B : Effets à l’égard des tiers créanciers du vendeur.

La vente du Fonds Commercial présente pour eux un risque lié au fait que le
vendeur peut dilapider les fonds et organiser son insolvabilité. Pour préserver leurs
droits, on leur a donné deux prérogatives :
1° Le droit de faire opposition pour rendre les fonds indisponibles et cela dans un
délai d’un mois à compter de la date de publicité en notifiant l’opposition au
Séquestre, à l’acquéreur et au greffe du tribunal dans lequel est tenu le registre où le
vendeur est inscrit. Cette opposition est simplement une mesure conservatoire
destinée à rendre les fonds indisponibles. Le créancier doit alors, dans le délai d’un
mois à compter de l’opposition, saisir le Tribunal pour faire reconnaître sa créance et
se faire payer. Si le créancier qui a fait opposition ne saisit pas le tribunal dans le
délai, le vendeur peut demander en justice la mainlevée de l’opposition. La
mainlevée de l’opposition n’est pas toujours judiciaire, elle peut être amiable. Le
vendeur et le créancier s’entendent dans ce cas et le créancier procède à la
mainlevée.

2° Le droit de faire une surenchère : La surenchère est un acte qui consiste à


demander la remise en vente du fonds de commerce en proposant un prix supérieur

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à celui stipulé dans l’acte de vente. Peuvent faire surenchère, les créanciers qui ont
une sûreté réelle spéciale, les créanciers qui ont fait opposition. Le créancier qui
entend faire opposition devra, pour ce faire :
- Intervenir dans un délai d’un mois à compter de la publicité de l’acte de vente ;
- Consigner la somme au greffe de la juridiction compétente dans le délai d’un mois
à compter de la publicité ;
- Respecter le taux de la surenchère qui est du sixième du prix stipulé.
La vente du fonds de commerce à la barre du Tribunal se fait à la forme des criées.

Paragraphe III : Le Nantissement du Fonds de Commerce

Le Nantissement est l’opération par laquelle le débiteur du fonds de commerce


consent à son créancier une sûreté qui a pour assiette le fonds de commerce.
Le nantissement du fonds de commerce n’est pas régi par l’AU/DCG, mais dans
l’A.U portant organisation des sûretés.

I : Les Conditions

A : Les Conditions de Fonds

Elles concernent essentiellement l’objet. Le nantissement porte sur la clientèle,


l’enseigne, le nom commercial, le droit au bail et les licences d’exploitation. Il peut
porter aussi sur d’autres éléments tels que les éléments incorporels et le matériel
mais à deux conditions :
 D’abord il faut une stipulation désignant spécialement ces éléments ;
 Ensuite il faut aussi une mention spéciale au RCCM.

B : Les Conditions de Forme

Il faut un écrit contenant un certain nombre de mentions obligatoires visées par


l’article 163 de l’AU portant organisation des sûretés. Cet écrit peut être un acte
authentique ou un acte sous seing privé.

II : Les Mesures de Publicité

Il faut une inscription au RCCM. Si le nantissement porte sur les autres éléments
incorporels et le matériel, il faut en plus de l’inscription au RCCM, des mesures de
publicité prévues par l’Accord portant révision de l’accord de Bangui sur l’OAPI et
des mesures de publicité sur le matériel.
- Le créancier doit notifier le bordereau d’inscription au bailleur du fonds sur lequel
porte le nantissement ;
- L’inscription conserve les droits du créancier pendant cinq ans ; elle doit être
renouvelée avant l’expiration du délai par le créancier s’il n’est pas payé.

III : Les Effets du Nantissement

Le nantissement confère au créancier nanti plusieurs droits dont :


o Le droit de suite : C’est le droit de saisir le fonds en quelques mains qu’il se
trouve ;

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o Le droit de préférence : C’est le droit d’être payé avant les autres créanciers sur
l’argent provenant de la vente du fonds de commerce ;
o Le droit de faire surenchère ;
o Le droit à l’information :
Le créancier doit être informé par le propriétaire du fonds 15 jours à l’avance en cas
de déplacement du fonds avec indication du nouvel emplacement. Faute de quoi, il y
a déchéance du terme. En cas de notification dans le délai, le créancier a deux
possibilités :
- Soit il refuse de consentir au déplacement et dans ce cas il demande dans le
délai de 15 jours la déchéance du terme en établissant qu’il y a diminution de sa
sûreté ;
- Soit il accepte le déplacement et il conserve dans ce cas sa sûreté, mais il faut
qu’il mentionne son accord en marge de l’inscription initiale dans un délai de 15
jours à compter de la notification.
Le créancier doit être informé par le bailleur en cas de résiliation du bail. Le bailleur
sera tenu de lui notifier sa demande de résiliation, laquelle résiliation ne pourra
intervenir que dans le délai de deux mois à compter de la notification.
Le nantissement produit des effets à l’égard des créanciers chirographaires :
- Les créanciers chirographaires peuvent demander en justice la déchéance du
terme s’il est inscrit un nantissement postérieurement à leur créance qui est née de
l’exploitation du fonds ;
- Lesdits créanciers peuvent également demander la déchéance du terme lorsque les
éléments affectés à la garantie du créancier nanti sont vendus.

Sous-chapitre 2 : la Vente Commerciale.


Le Champ d’Application
L’article 234 de l’AU dit que les dispositions relatives à la vente commerciales ne
s’appliquent qu’au contrat de vente de marchandises entre commerçants y compris
les contrats de fournitures de marchandises destinées à des activités de fabrication
ou de production .
On entend par « vente de marchandises », la vente de meubles corporels à
l’exclusion des immeubles et des biens incorporels.
Sont expressément exclus des règles de la vente commerciale ;

- Les ventes de marchandises achetées pour un usage personnel, familial ou


domestique, à moins que le vendeur, à un moment quelconque avant la conclusion
ou lors de la conclusion du contrat, n’ait pas su et n’ait pas été censé savoir que ces
marchandises n’étaient pas achetées pour un tel usage ;

- Les contrats de fourniture de marchandises dans lesquels la part prépondérante de


l’obligation de la partie qui fournit la marchandise consiste dans la fourniture de main
d’œuvre ou d’autres services.

- Les ventes sur saisie et les ventes aux enchères ;

- Les ventes de valeurs mobilières, d’effets de commerce, de monnaies ou devises et


les cessions de créances ;

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-Les ventes de navires, bateaux, aéroglisseurs et aéronefs ;

-Les ventes d’électricité.

Section I : La Situation des Parties


Le contrat de vente de marchandises est un contrat synallagmatique.

Paragraphe I : Les obligations des parties

A : Les Obligations du Vendeur


Il y a trois types d’obligations à la charge du vendeur : l’obligation de livraison,
l’obligation de conformité et l’obligation de garantie.

1 – L’obligation de Livraison.

a) Le Lieu de Livraison
Normalement, les parties indiquent un lieu où doit s’effectuer la livraison. Dans
ce cas, la livraison s’effectuera en ce lieu.
Mais en cas de silence du contrat sur le lieu de livraison, le vendeur doit tenir les
marchandises à la disposition de l’acquéreur au lieu de fabrication, au lieu de
stockage ou au lieu du siège de l’activité du vendeur, sauf s’il est prévu un transport
des marchandises par le vendeur. Celui-ci devra, dans ce dernier cas, conclure les
contrats nécessaires pour que les marchandises soient transportées jusqu’au lieu
prévu par le contrat de transport, et le transport devra être effectué selon les moyens
appropriés et selon les conditions d’usage. Le vendeur devra par ailleurs donner à
l’acquéreur les renseignements nécessaires pour que celui-ci puisse souscrire une
assurance de transport.

b) Le Moment de la Livraison
La livraison doit être faite à la date indiquée. Elle peut se faire aussi à la date
qui est déterminante par référence au contrat.
Si une période est fixée ou déterminée par référence au contrat, la livraison peut se
faire à n’importe quel moment au cours de cette dite période.
S’il n’y a aucune indication dans le délai, la livraison devra se faire dans un délai
raisonnable.

2 – L’Obligation de Conformité

D’après l’art 255 « Le vendeur doit livrer des marchandises en quantité, qualité,
spécification et conditionnement conforme aux stipulations du contrat».
En partant de cette énumération, on peut considérer qu’il y a manquement à
l’obligation de conformité si le vendeur livre une quantité de marchandises différente
de celle prévue dans le contrat, lorsque la qualité des marchandises livrées est
différente de celle qui est prévue dans le contrat. Il en de même si la marchandise
livrée est différente de la marchandise prévue dans le contrat par sa nature, son
espèce, son type, sa spécification ou si l’emballage et le conditionnement étaient
différents.

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En cas de silence du contrat, il résulte des dispositions de l’alinéa 2 de l’art 255 que
le vendeur doit livrer des marchandises propres aux usages auxquels sont
habituellement destinées les marchandises de même type ou qui possèdent les
qualités d’une marchandise dont le vendeur à remis l’échantillon ou le modèle.
Le vendeur doit aussi livrer des marchandises emballées ou conditionnées selon le
mode habituel pour les marchandises de même type, ou à défaut du mode habituel,
elles doivent être emballées de manière à les conserver et à les protéger.

Si les marchandises ne sont pas conformes, l’acquéreur a deux obligations :


une obligation de vérification et une obligation de dénonciation.

L’Obligation de Vérification :
La vérification doit être faite dans le délai prévu par l’article 270 :
« L’acquéreur est tenu de vérifier ou de faire vérifier les marchandises dans un délai
aussi bref que possible ».
Pour apprécier le délai, on prend en compte la nature du vice. Il y a des vices
que l’on peut déceler sans examen approfondi. C’est le cas d’un vice apparent ; sa
détection doit être immédiate, concomitante à la prise de livraison. Lorsqu’en
revanche le défaut ne peut être décelé qu’après un usage prolongé ou après des
investigations, le délai est plus long.
On apprécie aussi les circonstances de la livraison. Dans l’alinéa 2 l’article
270, le législateur a prévu la possibilité de différer le délai lorsque le contrat implique
un transport des marchandises. Ce texte prévoit également la possibilité de différer le
délai lorsque les marchandises ont été déroutées ou réexpédiées par l’acquéreur
sans qu’il ait eu raisonnablement le temps de les vérifier, et si au moment de la
conclusion du contrat le vendeur connaissait ou aurait du connaitre la possibilité de
ce déroutage ou cette réexpédition.
Dans ce cas la vérification peut être différée jusqu'à l’arrivée des marchandises à
leur nouvelle destination.

L’Obligation de Dénonciation :

Lorsqu’il s’agit d’un défaut de conformité apparent le jour de la prise de


livraison, l’article 258 dit que l’acquéreur est déchu du droit de se prévaloir du défaut
de conformité s’il ne dénonce pas ce défaut dans un délai d’un mois à compter du
jour de la prise de livraison

Lorsqu’il s’agit d’un défaut de conformité caché le jour de la prise de livraison,


L’article 259 dit que l’acquéreur est déchu du droit d’agir en réparation s’il n’agit pas
au plus tard dans un délai d’un an à compter du jour où ce défaut a été constaté ou
aurait du l’être.
Cependant, il se peut que le vendeur ait accordé, en vertu du contrat de vente,
une garantie plus favorable. Dans ce cas, on prend en compte le délai accordé par le
vendeur. S’il n’y a pas de garantie contractuelle plus favorable, l’acquéreur doit agir
dans le délai d’un an.

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3 – L’Obligation de Garantie
Cette obligation se présente sous deux formes :
- D’une part, le vendeur doit livrer des marchandises libres de tout droit ou
prétention d’un tiers. Cette règle n’est pas d’ordre publique ; le texte ajoute : « A
moins que l’acquéreur n’accepte de prendre les marchandises dans ces conditions ».
-D’autre part le vendeur doit garantir l’acquéreur de toute éviction de son fait
personnel.

B : Les Obligations de l’Acquéreur


Deux obligations pèsent sur sa tête : l’obligation de payer le prix et l’obligation de
prendre livraison des marchandises.

1 – L’obligation de payer le prix de vente des marchandises


L’acquéreur doit non seulement payer le prix, mais aussi prendre toutes les
mesures, accomplir toutes les formalités nécessaires pour permettre le paiement du
prix. Ce paiement n’est subordonné à aucune demande, à aucune formalité de la
part du vendeur.
Où se fait le paiement ? En principe dans l’établissement du vendeur. Mais la
règle n’est pas d’ordre public parce qu’une stipulation peut indiquer un autre lieu, par
exemple celui de livraison ou de remise des marchandises.
A quel moment se fait le paiement ? C’est au moment où le vendeur met à
la disposition de l’acquéreur les marchandises ou les documents représentant les
marchandises. Mais rien ne s’oppose à ce que l’on indique un autre moment.
Pour s’assurer du paiement des marchandises, le vendeur peut prendre un
certain nombre de mesure : par exemple ne livrer les marchandises ou ne remettre
les documents qu’après paiement du prix, subordonner la remise des marchandises
ou des documents au paiement desdites marchandises.
Mais l’acquéreur peut exiger l’examen par lui des marchandises avant paiement.

2 – L’obligation de prendre livraison des marchandises


Pour prendre livraison des marchandises, l’acquéreur
doit prendre deux initiatives :

1) Accomplir tous les actes nécessaires pour permettre au vendeur d’exécuter


son obligation de livraison : par exemple faciliter l’accès au local où la livraison
doit être effectuée, ou mettre à la disposition du vendeur le personnel
nécessaire ;

2) Retirer les marchandises.


Si l’acquéreur tarde à prendre livraison, le vendeur peut prendre des mesures
conservatoires : par exemple déposer les marchandises dans le magasin d’un tiers
aux frais de l’acquéreur, ou encore vendre les marchandises par tous moyens
appropriés.

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Paragraphe II : L’Inexécution des Obligations

A : Règles générales

a) Les Sanctions prévues


Elles sont au nombre de trois : l’Exception d’inexécution qui n’est pas tout à
fait identique à celle qui existe en droit commun, la Résolution et les Sanctions
Pécuniaires.

1) L’Exception d’Inexécution
Ici, on donne à toute partie la possibilité de demander au Juge l’autorisation de
différer l’exécution de ses propres obligations s’il apparaît après la conclusion du
contrat que l’autre partie n’exécutera pas une partie essentielle de ses obligations.
L’exception d’inexécution ayant un caractère préventif, il faut nécessairement
l’autorisation du Juge.
Pour apprécier l’agissement futur de l’autre partie, on peut se fonder sur son
insolvabilité, sur une grave insuffisance dans ses capacités de fabrication ou une
inadaptation de ses moyens de production voir même la manière dont le
cocontractant s’apprête à exécuter son obligation.

2) La Résolution
Elle permet de sortir du cadre contractuel, d’être libéré de ses obligations.
Toute partie à un contrat de vente commerciale est fondée à en demander au juge
compétent la rupture pour inexécution totale ou partielle des obligations de l’autre
partie.

L’alinéa 2 de l’art 281 apporte une innovation de taille en prévoyant pour l’une des
parties la possibilité de rompre unilatéralement le contrat.
Ainsi la gravité du comportement de l’autre partie au contrat de vente commerciale
peut justifier que l’autre partie y mette fin de façon unilatérale à ses risques et périls.
La gravité de la cause de la rupture pouvant être ultérieurement appréciée par le
juge à la demande de la partie la plus diligente.

Les Effets de la Résolution


Il y a annulation rétroactive et libération des parties de leurs obligations. La résolution
est en revanche sans effets sur les stipulations relatives au règlement des différends
telles que la Convention d’arbitrage.
Avec la résolution, il va y avoir répétition des prestations : le vendeur restitue
le prix et l’acquéreur rend les marchandises. Le vendeur restitue aussi les intérêts du
prix à compter du jour du paiement. L’acquéreur doit payer au vendeur l’équivalent
de tout profit qu’il en a tiré.

3) Les Sanctions Pécuniaires


Il en existe deux types : le paiement des intérêts et celui de dommages et intérêts.

– Le Paiement d’Intérêts
Lorsqu’une partie ne paie pas le prix ou toute autre somme due, l’autre partie a le
droit de réclamer les intérêts calculés au taux légal applicable en matière
commerciale.

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– Le Paiement de dommages et intérêts
C’est la réparation d’un préjudice subi lorsqu’il y a une faute. Si une partie n’exécute
pas son obligation, l’autre partie a le droit de réclamer des dommages et intérêts
égaux au gain manqué ou à la perte subie. Pour ce faire, l’Acte Uniforme donne un
certain nombre d’indications. Deux cas de figures se présentent selon que c’est
l’acheteur ou le vendeur qui est responsable :
- Si la Résolution du contrat est un fait du vendeur et oblige l’acheteur à effectuer un
achat de remplacement qui lui fait subir un préjudice (prix d’achat supérieur au prix
stipulé dans le défunt contrat), les dommages et intérêts sont égaux à la différence
entre le prix de l’achat de remplacement et le prix d’achat initialement fixé.
- Si c’est l’acheteur qui n’a pas honoré ses obligations et oblige ainsi le vendeur à
effectuer une revente qui lui fait subir un préjudice (prix de revente inférieur prix
stipulé dans le défunt contrat), les dommages et intérêts sont égaux à la différence
entre le prix de vente initialement prévu et le prix de la revente.
Les dommages et intérêts peuvent être dans tous les cas réduits lorsque la
partie qui les réclame n’a pas pris les mesures nécessaires pour limiter la perte ou le
manque à gagner. Ils seront réduits d’un montant égal au montant de la perte qui
aurait pu être évitée.
Il peut arriver que le manquement aux obligations ne donne pas lieu au
paiement de dommages et intérêts. C’est le cas par exemple lorsque la partie
recherchée en paiement de ces dommages et intérêts prouve que l’inexécution est
due au fait d’un tiers ou à un cas de force majeure. C’est l’Exonération de
Responsabilité.

b – L’Exercice des actions

En matière de vente commerciale, c’est la courte prescription : le délai est de deux


(2) ans sauf disposition contraire. C’est ce qui résulte de l’art 301 de l’acte uniforme.

A la différence du délai de forclusion, qui court pour la durée fixée par la loi, à
compter d’un événement que celle-ci détermine, le délai de prescription court à
compter du jour ou le titulaire du droit d’agir a connu ou aurait du connaitre les faits
qui lui permettent d’exercer son action.

Cependant aux termes de l’art 302 si le vendeur a donné une garantie contractuelle,
le délai de prescription visé à l’art 259 ci-dessus commence à courir à partir de
l’expiration de la garantie contractuelle.

Il faut noter que le délai de prescription peut être suspendu ou interrompu.


La suspension a pour effets d’arrêter temporairement le cours sans effacer le délai
déjà couru.
C’est le cas lorsque celui qui doit agir est dans impossibilité d’agir à la suite d’un
empêchement résultant de la loi, de la convention des parties ou de la force majeure.

L’interruption de la prescription a pour effet d’effacer le délai de prescription déjà


couru. Elle fait courir un nouveau délai de la même durée que l’ancien
Exemple d’acte interruptif de la prescription : La demande en justice c'est-à-dire
lorsque l’une des parties saisit un juge.
De même lorsqu’il y a une convention d’arbitrage, le délai cesse de courir à partir du
jour où l’une des parties engage la procédure d’arbitrage.

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B : Les Règles Spéciales

Elles dépendent de la qualité de l’auteur du manquement.

1 – Les Règles Propres au manquement commis par le vendeur


Elles sont prévues par les articles 283 et 284. Ces textes visent pour
l’essentiel le manquement à l’obligation de conformité et les défauts de livraison.
Lorsque le manquement est relatif à l’obligation de conformité, l’acquéreur a la
possibilité de demander la livraison de marchandises de remplacement ou d’une
quantité complémentaire.

De même lorsque l’acheteur a dénoncé dans le délai le défaut de conformité,


le vendeur a la faculté d’imposer, à ses frais et sans délai, à l’acheteur le
remplacement des marchandises défectueuses par des marchandises conformes.
En outre l’acheteur et le vendeur peuvent convenir d’un délai supplémentaire
pour le remplacement des marchandises non conformes. Même passé ce délai, le
vendeur peut toujours, à ses frais exclusifs, réparer tout manquement à ses
obligations, à la condition que l’acheteur, qui conserve toujours le droit de demander
des dommages et intérêts, ne s’y oppose.

2 – Les Règles Propres à l’inexécution des obligations de l’acquéreur


Elles sont prévues par les articles 285 et suivants. D’après l’article 286 si
l’acquéreur ne prend pas livraison, le vendeur a le loisir de lui accorder un délai
supplémentaire. Il en est de même s’il ne paie pas le prix.
L’acquéreur a la possibilité de réparer même après la date de livraison, à ses
frais, tout manquement à ses obligations, à condition que cela n’entraîne pas un
retard déraisonnable et ne cause pas un inconvénient au vendeur.

Section II : Le Sort des Marchandises


Il faut ici, envisager deux points : le Transfert de Propriété et le Transfert des
Risques.

Paragraphe I : Le Transfert de Propriété

Il s’agit ici de voir à partir de quelle date les marchandises deviennent la


propriété du vendeur.
D’après l’article 275 la prise de livraison opère le transfert à l’acheteur de la
propriété des marchandises vendues. Ainsi donc, contrairement à ce qui se passe en
Droit Français, en droit OHADA l’accord sur la chose et le prix n’emporte pas
transfert de propriété.
L’Acte Uniforme a prévu la possibilité de différer le transfert de propriété. Les
parties peuvent convenir de transférer la propriété au jour du paiement entier du prix.
C’est la Clause de Réserve de Propriété. Donc la règle qui veut que le transfert de
propriété se produise à la livraison n’est pas d’ordre public. C’est ce qui résulte de
l’art 276
Mais pour que la clause de réserve de propriété puisse produire des effets à
l’égard des parties, il faut que l’acheteur en soit informé par mention au bon de
commande, de livraison ou dans la facture au plus tard le jour de la livraison. Cette
clause n’est opposable aux tiers qu’après publication au RCCM.

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Paragraphe II : Le Transfert des Risques

L’article 277 dit : « Le transfert de propriété entraîne le transfert des risques ». Donc
c’est à la livraison, sauf stipulation contraire, qu’il y a transfert des risques. En
conséquence, à partir du transfert de propriété, la perte ou la détérioration des
marchandises ne dispense pas l’acquéreur de payer le prix sauf si ces évènements
sont dus à un fait du vendeur.
Ces règles contenues dans l’article 277 sont complétées par d’autres dispositions
destinées à régler des problèmes particuliers liés au transport des marchandises au
moment de la vente. Il y a un premier problème qui peut résulter du fait que les
marchandises doivent être transportées. Dans ce cas, les risques sont transférés à
l’acquéreur à partir de la remise des marchandises au premier transporteur (article
278).
Un autre problème résulte du fait que parfois, la vente est conclue pendant le
transport des marchandises. Dans ce cas, les risques sont transférés à l’acquéreur
au moment de la conclusion du contrat. Cette règle est défavorable à l’acquéreur,
mais elle ne s’applique pas si le vendeur qui a eu connaissance de la détérioration
ou qui aurait dû en avoir connaissance n’en a pas informé l’acquéreur.
Enfin un dernier problème est lié au fait que la vente porte sur des
marchandises qui ne sont pas encore individualisées. Dans ce cas, le transfert des
risques n’intervient qu’après leur identification parce qu’on considère qu’elles sont
réputées identifiées aux fins du contrat.

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