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Présenté par :

*Malika Tissir *Nada Tazi Saissout


Encadré par :
*Zineb Nahhasse *Hanae Khaldi Professeur
Mme Fassi Fihiri
*Souhaila Zeghoud *Zineb Riffi Amarti
Toute entreprise, individuelle ou collective, réunit, pour atteindre son objectif, des
biens sans lesquels l’exploitation serait impossible. Parmi ces biens, il y a le fonds
de commerce. La notion de fonds de commerce trouve son origine dans la pratique
commercial. Au Maroc ce bien était règlementé par le dahir du 31 décembre 1914
qui traitait de certaines opérations relatives au fonds de commerce, comme la
vente , le nantissement et l’apport en société . Actuellement c’est le nouveau code
de commerce ( L.15-95 ) dans son livre deuxième ( art 79 à 158 ) qui lui fournit son
cadre légal .
Cette nouvelle réglementation a repris dans une large mesure les données de
l’ancienne tout en leurs ajoutant de nouvelles dispositions qui ne sont que le fruit
de l’évolution pratique de cette institution , telle qu’elle s’est dégagée durant les
dernières décennies.
L’article 79 du code de commerce définit le fonds de commerce « comme étant un
En tant que telle, le fonds de commerce peut faire l’objet de plusieurs
opérations juridiques comme la cession, la vente, la location-gérance, le
nantissement et l’apport en société. Ainsi, le fonds de commerce est cessible
en même temps ou à part des activités actifs d’exploitation. Cela permet le
transfert de l’activité à un nouvel exploitant. Il peut aussi être, sous certaines
conditions, mis en location gérance. Il peut également être mis en
nantissement, notamment en garantie d’un crédit.
Concernant La cession du fonds de commerce , qui constitue l’objet de notre
sujet ,elle a définit comme étant un Contrat par lequel le propriété du fonds de
commerce en donne la propriété en contre parti d’un prix. Il s’agit donc de
vendre, de céder le fonds de commerce avec cette idée que l’objet de la vente
est l’universalité, le fonds de commerce et pas les éléments qui composent le
fonds de commerce . La cession est considérée comme une opération
importante pour le vendeur est ses créanciers, car le fonds de commerce
représente dans bien des cas l’essentiel de son patrimoine et, par voie de
conséquence, l’essentiel de leur gage. Cependant, le fonds de commerce peut
faire l’objet d’une cession
. Mais comme toute transmission de bien à forte valeur, l’opération de vente
d’un fonds de commerce fait également face à des conséquences fiscales.

Ainsi, l’intérêt d’une acquisition d’un fonds de commerce, contrairement à


celle d’une société, réside dans ce principe : l’absence de transfert des
dettes échues ! Pour l’acquéreur, l’achat d’un fonds de commerce est donc
une opération dont le risque financier est limité, le vendeur conservant la
charge du passif. La question soumise à la Haute juridiction était la suivante :
Le bailleur d’un local commercial, qui est devenu propriétaire du fonds de
commerce exploité, peut-il réclamer à son premier locataire, garant solidaire,
le paiement des dettes locatives du second locataire ? L’enjeu n’était pas de
savoir si la clause de garantie solidaire, probablement insérée au bail,
permettait au bailleur d’agir à l’encontre du premier locataire. Il s’agissait de
savoir si le bailleur, créancier d’une créance constituée d’arriérés de loyer et
d’une indemnité pour dégradation des lieux, était fondé dans sa réclamation
alors qu’il était devenu propriétaire du fonds.
Historiquement, Au Maroc, il a été réglementé au départ par le Dahir du 31
septembre 1914 qui ne s'en est occupé que pour en régler la vente, le
nantissement et l'apport en société. Ce n'est qu'en 1996 que la loi nº 15-95
formant code de commerce a fait son apparition pour apporter une
réglementation complète traitant les éléments du fonds de commerce et des
contrats portant sur le fonds de commerce. Cette nouvelle réglementation a
complété l'ancienne en y ajoutant de nouvelles dispositions émanant de
l'évolution pratique de cette institution. Autrefois, cette opération offrait
l’exemple de l’opération commerciale complexe impliquant des conditions
inadaptées aux impératifs et à l’esprit des affaires.
Donc de nombreuses questions méritent d’être posées: Qu’est ce qu'une
cession de fonds de commerce ? Qu’elles sont ces conditions ? Ces
obligations comptables et fiscales ? Et quel est ces effets ?
Dans ce cadre , il est indispensable d’analyser le cadre juridique de la cession
de fonds de commerce ( Partie 1). la deuxième partie quant à elle traitera les
obligations relatives de la cession de fonds de commerce et ces effets
résultants (Partie 2) .
Le plan :
Partie 1 : Le cadre juridique de la cession du fonds de commerce

• A : La notion de la cession du fonds de commerce

• 1. Définition de la cession du fonds de commerce

• 2. Les actions préalables à la cession d’un fonds de commerce

• B : Les conditions de la cession du fonds de commerce

• 1. Les conditions de fond

• 2. Les conditions de forme

Partie 2 : Cession de fonds de commerce : Obligations relatives et effets résultants

• A : Les obligations comptables et fiscales relatives à la cession du fonds de commerce

• 1 . Les obligations comptables

• 2 . Les obligations fiscales

• B : Les effets de la cession du fonds de commerce

• 1 . Les effets à l’égard du vendeur

• 2 . Les effets à l’égard de l’acquéreur


• Partie I : Le cadre juridique de la cession du fonds de commerce :

L’activité économique d’un commerçant se base avant toute chose sur la notion de
fonds de commerce. Juridiquement parlant, le fonds de commerce est un ensemble
d’éléments corporels (matériel, Marchandises et équipements) et d’éléments
incorporels (clientèle, droit de bail, nom commercial) d'après l'article : 80 de la loi 15-95
formant code de commerce.

A : La notion de la cession du fonds de Commerce :

La cession ou la vente est l’opération par laquelle un bien est cédé.

Elle permet donc de transférer à quelqu’un d’autre un bien ou un droit dont une autre
personne est le propriétaire ou le titulaire. Cette définition s’applique incontestablement
dans le cas d’une vente de fonds de commerce.

1 – Définition de la cession du fonds de commerce :


La cession de fonds de commerce implique la cession de l’universalité mobilière qui se
compose à la fois d’éléments corporels (le mobilier, le matériel et l’outillage, les
marchandises) et incorporels (la clientèle, le droit au bail, le nom commercial,
l’enseigne ou le nom commercial, les brevets et marques de fabrique, etc.).

La cession de fonds de commerce est normalement réalisée au profit d'une personne


étrangère à la ou à titre exceptionnel au profit d’un associé. Pour l'opération de cession
de fonds de commerce, l’associé doit néanmoins être considéré comme un tiers par
rapport à la société mais sa qualité éventuelle de dirigeant impose de respecter des
conditions particulièrement protectrices des intérêts de la société et des autres
associés.

La cession du fonds de commerce à un dirigeant de la société obéit à un régime


particulier puisque la cession de tout ou partie de l'actif de la société ne peut être
réalisée qu'avec le consentement unanime des associés, ou à défaut avec
l'autorisation du Tribunal de commerce, du liquidateur et après que le contrôleur ou, s'il
en existe un, les commissaires aux comptes ont été dûment entendus.
2- Les actions préalables à la cession d’un fonds de commerce :

Tout d’abord, la cession d’un fonds de commerce doit remplir les conditions de
validité posées par le droit commun des contrats à l’article 1128 du Code civil.
Conformément à la lettre de cet article, la validité de la cession d’un fonds de
commerce est soumise :

✓ Au consentement des parties (le cédant et l’acquéreur) : en particulier, les vices de


consentement visés par l’article 1130 du Code civil (erreur, dol, violence) peuvent
remettre en cause la validité de la cession du fonds de commerce ;
✓ À la capacité juridique des parties de contracter : ainsi, pour les cas de tutelle ou de
curatelle, notamment, une autorisation du juge devra être préalablement demandée
avant toute cession du fonds de commerce ;
✓ Au contenu de la cession qui doit être licite et certain : en particulier, l’acte de
cession du fonds de commerce devra être clair et non équivoque en ce qui concerne
la chose (le fonds de commerce) et le prix de la cession.
a- L’information préalable des salariés :

Avant de procéder à la cession du fonds de commerce proprement parler, il incombe au


cédant (celui qui décide de vendre le fonds de commerce) d’informer les salariés de l’entreprise
si celle-ci comporte jusqu’à 249 salariés.

Cette information préalable doit intervenir au plus tard deux mois avant la conclusion de l’acte
de cession du fonds de commerce. Elle peut s’effectuer lors de divers évènements : réunion
des salariés, courriel, lettre recommandée avec avis de réception ou signification par acte
d’huissier, entre autres.

b- La déclaration préalable et le droit de préemption de la commune :

Le droit de préemption a été consacré par l’article 58 de la loi n°2005-882 du 2 août 2005
en faveur des petites et moyennes entreprises (PME). D’après la lettre de cet article, la
commune dispose d’un droit de préemption urbain (DPU) lorsque le fonds de commerce est
situé dans un périmètre de sauvegarde des commerces et de l’artisanat de proximité. En vertu
de ce droit, la commune peut s’attribuer le fonds de commerce en exerçant son droit de
préemption dans un délai de deux mois à compter de la déclaration préalable de la cession.
La déclaration préalable de la cession d’un fonds de commerce est une formalité obligatoire à
effectuer en remplissant le formulaire Cerf n°13644*02. Dans ce formulaire, certaines
informations importantes seront demandées au cédant telles que :
• L’identité du cédant et du cessionnaire ;

• La description du fonds de commerce : celle-ci devra être la plus, exhaustive et la


plus précise possible ;

• Le montant de la cession du fonds de commerce négocié entre les parties ;

• L’activité commerciale du cédant ainsi que son chiffre d’affaires ;

• Le nombre de salariés de l’entreprise ainsi que les conditions relatives à leur contrat
de travail (CDD, CDI) ;
• Les conditions de la cession envisagée : cession amiable ou décidée par
adjudication (vente aux enchères publiques) notamment.
c- Le compromis de vente et l’acte de cession d’un fonds de Commerce :

• Le compromis de vente :

Il est fréquent que la cession d’un fonds de commerce soit précédée de la conclusion
d’un compromis de vente, aussi appelé promesse synallagmatique de vente. Le
compromis de vente est un avant-contrat en vertu duquel les parties (le cédant et le
cessionnaire) se mettent d’accord sur l’acquisition du fonds de commerce, en particulier
sur la détermination de la chose et du prix. En vertu de cette convention, les deux
parties sont engagées l’une envers l’autre: le cédant à céder le fonds de commerce et
l’acquéreur à lui payer le prix convenu.

En général, la conclusion du compromis de vente est accompagnée du versement


d’une indemnité d’immobilisation correspondant, le plus souvent, à 5 ou 10% du prix de
cession négocié par les parties.
• L’ acte de cession du fonds de commerce :
L’acte de cession du fonds de commerce doit être formalisé par écrit.
Cet acte peut s’effectuer sous seing privé, c’est-à-dire entre particuliers et sans
l’intervention d’un professionnel, ou en faisant appel à un notaire. Dans ce cas, le
notaire étant un officier public, le document prend la valeur d’un acte authentique.
Conformément à l’article L141-1 du Code de commerce, l’acte de cession du fonds de
commerce doit contenir des informations essentielles telles que :
• L’identité du précédent cédant, la date, la nature et le prix d’acquisition du fonds de
commerce ;
• L’état des privilèges et nantissements grevant le fonds de commerce : pour rappel,
les privilèges et nantissements sont des garanties conventionnelles ou légales
permettant d’assurer au créancier le paiement des sommes dues. Pour connaître l’état
des privilèges et des nantissements, il convient d’adresser une demande au greffe du
Tribunal de Commerce du lieu de situation du fonds de commerce ;
• Le chiffre d’affaires ainsi que les résultats d’exploitation réalisé par le cédant durant les trois
derniers exercices comptables précédant la cession ;

• Le bail commercial en cours, sa date de conclusion, l’identité et l’adresse postale du bailleur


ainsi que celle du cédant, s’il en existe.

B : Les conditions de la cession du fonds de commerce :

Selon les dispositions de l’article 79 du code de commerce « le fonds de commerce est un


bien meuble incorporel constitué par l’ensemble de biens mobiliers affectés à l’exercice d’une
ou plusieurs activités commerciales ». La vente de ce bien incorporel est une opération qui
revêt une grande importance et qui doit être sécurisée. A cet effet, le législateur marocain a
prévu toute une série d’obligations que l’acheteur et l’acquéreur doivent respecter.

En principe, la vente du fonds de commerce est soumise aux règles de droit commun.
Toutefois la loi a apporté un certain nombre de dérogations au droit commun et ce d’une part
pour protéger les intérêts des créanciers du vendeur pour préserver leur gage sur le fonds de
commerce, et d’autre part afin de protéger le vendeur contre l’insolvabilité de l’acquéreur.
1-Les conditions de fonds :
• la capacité (avoir la qualité de commerçants). ATTENTION : on applique le régime immobilier.
• Conséquences : les incapables majeurs ou les mineurs ne peuvent pas vendre un fonds de
commerce.
• le consentement du vendeur et de l’acheteur doit être exempt de vices
• la cause
• l’objet :
➢ Objet de l’obligation du vendeur : transmettre le fonds de comme (sa clientèle ne doit pas être
gardée). Exception : dans certains cas la clientèle ne peut pas être cédée (exemple: du fait de la
notoriété). Le prix ne peut pas inclure la clientèle mais doit se porter sur des éléments objectifs.
➢ Objet de l’obligation du l’acheteur : le paiement du prix. On fixe librement le prix. Il doit être
déterminé ou déterminable lors de la conclusion de la vente. La loi veut éviter les fraudes : si le
créancier trouve que le prix est insuffisant, il peut surenchérir afin que son patrimoine ne soit pas
atteint. Le législateur autorise le fisc soit à redresser le prix s’il semble trop bas, ou de préempter
le fonds à condition de payer le prix convenu majorer du 10e de la valeur. En cas de prix en
dessous de table, on peut demander ensuite que le dessous de table soit annulé et remis (article
1840 du Code Général des impôts).
2-Les conditions de forme :
On trouve deux conditions de forme essentielles :

▪ il faut un écrit pour que l’acquéreur puisse s’engager en toute connaissance de cause.
L’ensemble des mentions utiles sont précisées à l’art L.141-4 du code de commerce de la loi
du 29 mars 2012 portant simplification du droit et allègement les démarches.

▪ L’acquéreur doit pouvoir fournir les livres de compta des 3 dernières années et les prix
distincts des éléments incorporels, matériels, et des marchandises. Ces conditions sont
également valables dans le cadre d’une promesse d’achat.

• Sanctions :

▪ Nullité relative en cas de vice du consentement ou de préjudice pour l’acquéreur dans un


délai d’un an a compté de l’acte.

▪ Nullité relative en cas de mention inexacte. Il peut aussi choisir d’en diminuer le prix au lieu
de demander la nullité dans un délai d’un an a compté de la prise de possession du fonds.
Partie 2 : Cession de fonds de commerce: obligations
relatives et effets résultants
• Lors de la cession d’un fonds de commerce, l’acheteur et le vendeur ont des
obligations à respecter on distingue : les obligations comptables et d’autres fiscales
(A)

• D’autre part, la cession du fonds de commerce résulte des effets à l’égard du


vendeur ainsi que l’acquéreur (B).

A : Les obligations comptables et fiscales relatives à la cession du


fonds de commerce :

La cession de fonds de commerce induit des obligations d’informations comptables


pour le vendeur afin que l’acquéreur soit clairement informé de la situation financière
du fonds.
Ces obligations consistent en l’énonciation des chiffres d’affaires et des bénéfices
commerciaux du fonds, le visa des livres de comptabilité, leur inventaire et leur
communication à l’acquéreur.

En revanche, la principale incidence de la fiscalité de la cession du fonds de


commerce concerne le paiement des droits d’enregistrement auprès du service des
impôts dans le mois de sa réalisation.

1-Les obligations comptables:

Selon l’article 19 de la loi n° 9-88 relative aux obligations comptables des commerçants
promulguée par le dahir n° 1-92-138 du 30 joumada II 1413 (25 décembre 1992), la
tenue d’une comptabilité est une obligation légale qui se traduit par des écritures ou
transcriptions en chiffres des différents mouvements qui affectent les éléments actifs ou
passifs du patrimoine de l’entreprise.
Jusqu’à présent, lors de la cession ou de l’apport d’un fonds de commerce, le vendeur
devait fournir certaines informations, notamment comptables, au repreneur :
- Énoncer dans l’acte le chiffre d’affaires réalisé durant les trois exercices
comptables précédant celui de la vente et les résultats d’exploitation réalisés pendant
cette période,

- Remettre à l’acquéreur un document présentant les chiffres d’affaires mensuels


réalisés depuis la clôture du dernier exercice clos jusqu’au mois de la vente,

- Faire viser par l’acquéreur ses livres de comptabilité relatifs aux trois exercices
comptables précédant la vente, ces livres devant faire l’objet d’un inventaire dont un
exemplaire était remis à chacune des parties,

- Mettre à disposition de l’acquéreur, pendant trois ans suivant l’acquisition du fonds


de commerce, les livres de comptabilité des trois derniers exercices comptables.

En pratique, peu d’acquéreurs se montraient désireux de viser l’ensemble de la


comptabilité du vendeur, étant précisé en outre que les sociétés disposant de plusieurs
fonds n’ont aucune obligation d’avoir une comptabilité analytique par fonds.
2-Les obligations fiscales:

• La cession des parts sociales au Maroc est soumise aux règles fiscales présentées
ci-après.

• Droits d’enregistrement :

La cession des parts sociales (ou des actions) bénéficie de l’exonération total des
droits d’enregistrement (DE) depuis l’année 2018 (Loi de finances pour l’année 2018).

Traitement avant 2018:Il à noter que les cessions d’actions ou de parts dans les
groupements d’intérêt économique et les sociétés autres que les sociétés immobilières
transparentes (SIT) et les sociétés à prépondérance immobilière (SPI), étaient
soumises aux droits d’enregistrement au taux proportionnel de 4% conformément au
droit commun.
Les actes de cession des parts sociales sont soumis obligatoirement à la formalité de
l’enregistrement en vertu de l’article 136-III du code général des impôts (CGI), contre
mention « gratis» ..
• Impôt sur le revenu (IR) pour les personnes physiques résidentes au Maroc :

Les profits nets de cession de parts sociales, d’obligations et autres titres de créance,
d’actions non cotées et part d’OPCVM sont soumis à l’IR au taux de 20%. Le taux
d’imposition est de 15% pour les actions cotées et les OPCVM actions.

Le taux est de l’ordre de 0% si le montant des cessions est inférieur ou égal à 30000
DH sur l’année civile.

• TVA :

La cession du fonds de commerce suppose le paiement de la TVA due. L’exploitant,


qui est redevable de la TVA et qui cède son activité, doit déposer dans un délai de 30
jours une déclaration de TVA au service des impôts dont il dépend.
B : Les effets de la cession DE FONDS Du COMMERCE :
Le vendeur a l’obligation de transférer la propriété du bien vendu, donc en l’espèce
l’obligation de transférer la propriété du fonds de commerce. Ce transfert de propriété
s’opère dès l’accord de volonté des intéressés. (1)
L’acheteur lui, doit payer le prix. Le vendeur a l’obligation de garantie issue du droit de la vente qui
prend un relief particulier dès lors qu’il s’agit d’une vente d’un fonds de commerce. (2)
1- Les effets de la cession pour le vendeur :
La cession du fonds de commerce entraîne les obligations pour le vendeur aussi bien des obligations
que des droits.
- Les obligations du vendeur :

Il s’agit d’abord des obligations du droit commun de la vente ; comme tout vendeur, le cédant d’un
fonds de commerce doit à l’acquéreur la délivrance du fonds, la garantie des vices cachés et
la garantie d’éviction.

Mais le cédant du fonds est également soumis à une obligation de non-concurrence ; la garantie
d’éviction, qui impose au vendeur de s’abstenir de tout comportement qui pourrait troubler l’acquéreur
dans sa jouissance du bien, impose par conséquent au vendeur une obligation de non-concurrence.

Ainsi, le vendeur ne peut pas conserver la clientèle cédée ou se réinstaller juste à côté du fonds cédé.

Fréquemment, cette obligation est renforcée par une clause de non-concurrence stipulée dans l’acte
de cession afin d’interdire au vendeur de se réinstaller dans un périmètre déterminé et pour une durée
déterminée. Pour être valable, une clause de non-concurrence doit :

Présenter un intérêt légitime pour son bénéficiaire.

Être limitée dans son objet, et donc interdire seulement les activités en lien avec
celles exercées par son bénéficiaire.

Être limitée dans le temps et dans l’espace.
- Les droits du vendeur :
La loi n° 15-95 formant code de commerce a organisé en faveur du vendeur à crédit de
fonds de commerce une double garantie : un privilège et une action résolution.

-Le privilège : Le privilège constitue la première garantie du vendeur à crédit, la valeur


du fonds est en quelque sorte affectée prioritairement au paiement du solde du prix de
vente. Pour en profiter, il faut procéder à l’inscription du dit privilège au registre de
commerce dans un délai de quinze jours à compter de l’acte de vente et ce
conformément aux articles 91 et 92 du code de commerce marocain. Le privilège ne
porte que sur les éléments du fonds de commerce énumérés dans le contrat de
vente et dans l’inscription, et, à défaut de désignation précise, que sur le nom
commercial et l’enseigne, le droit au bail, la clientèle et l'achalandage.
• Le vendeur privilégié bénéficie d’un droit de préférence et d’un droit de suite.
❖ Le droit de préférence lui permet d’être payé avant les autres créanciers de l’acheteur. Art .91
❖ Le vendeur titulaire du privilège jouit aussi d’un droit de suite, qui lui permet de suivre le
fonds de commerce entre les mains d’un nouveau acquéreur, le saisir, le vendre et se faire
payer sur le prix.
- L’action résolutoire : L’action résolutoire est réglementée par les articles 99 à 103 du Code
de commerce. Le vendeur impayé peut demander la résolution de la vente est reprendre la
propriété de son fonds. Si le fonds a subi une moins-value (c’est souvent le cas) le vendeur
pourra en obtenir le remboursement, en prouvant la faute de son acheteur.
• 2- Les effets de la cession pour l’acquéreur :
Tout d’abord l’omission de l’une des conditions prescrites par l’article 81 du Code de
commerce dans l’acte de cession ouvre le droit à l’acheteur pour demander
l’annulation du contrat, s’il arrive à prouver que l’absence de cette mention lui a porté
préjudice. Ensuite, si les mentions figurant dans l’acte sont inexactes, l’acheteur peut
également demander l’annulation du contrat ou la réduction du prix s’il arrive à prouver
qu’il a subi un préjudice du fait de cette inexactitude.
• Il très important de souligner que, dans ces deux cas, l’action doit être intentée
dans un délai maximum d’un an à compter de la date de vente.
On le voit, la cession de fonds de commerce est une opération Complexe,
nécessitant des compétences à la fois financières, juridiques et fiscales, une
parfaite maîtrise de l’ingénieure contractuelle pour la rédaction des actes, et
une bonne connaissance des formalités légales liées à la vente.
C’est pourquoi on ne saurait que trop recommander aux parties
prenantes à la cession de s’entourer de professionnels aguerris.
Bibliographie :
❖ OUVRAGE :
- Mohammed Drissi Alami Machichi « Droit commercial fondamental au
Maroc » Rabat, 2006.
- Yves Guyon « Droit commercial général et Sociétés » 12eme édition mise a
jour au 1aout 2003.
❖ Webographie :
-http://fr.jurispedia.org/index.php/Cession_du_fonds_de_commerce_(ma)
-https://www.leblogdudirigeant.com/la-cession-du-fonds-de-commerce/
-https://www.village-justice.com/articles/CESSION-FONDS-COMMERCE-
Focus-sur,20197.html
-https://fiches-droit.com/cession-fonds-de-commerce

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