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L’activité économique d’un commerçant se base avant toute chose sur la notion de
fonds de commerce. Juridiquement parlant, le fonds de commerce est un ensemble
d’éléments corporels (matériel, Marchandises et équipements) et d’éléments
incorporels (clientèle, droit de bail, nom commercial) d'après l'article : 80 de la loi 15-95
formant code de commerce.
Elle permet donc de transférer à quelqu’un d’autre un bien ou un droit dont une autre
personne est le propriétaire ou le titulaire. Cette définition s’applique incontestablement
dans le cas d’une vente de fonds de commerce.
Tout d’abord, la cession d’un fonds de commerce doit remplir les conditions de
validité posées par le droit commun des contrats à l’article 1128 du Code civil.
Conformément à la lettre de cet article, la validité de la cession d’un fonds de
commerce est soumise :
Cette information préalable doit intervenir au plus tard deux mois avant la conclusion de l’acte
de cession du fonds de commerce. Elle peut s’effectuer lors de divers évènements : réunion
des salariés, courriel, lettre recommandée avec avis de réception ou signification par acte
d’huissier, entre autres.
Le droit de préemption a été consacré par l’article 58 de la loi n°2005-882 du 2 août 2005
en faveur des petites et moyennes entreprises (PME). D’après la lettre de cet article, la
commune dispose d’un droit de préemption urbain (DPU) lorsque le fonds de commerce est
situé dans un périmètre de sauvegarde des commerces et de l’artisanat de proximité. En vertu
de ce droit, la commune peut s’attribuer le fonds de commerce en exerçant son droit de
préemption dans un délai de deux mois à compter de la déclaration préalable de la cession.
La déclaration préalable de la cession d’un fonds de commerce est une formalité obligatoire à
effectuer en remplissant le formulaire Cerf n°13644*02. Dans ce formulaire, certaines
informations importantes seront demandées au cédant telles que :
• L’identité du cédant et du cessionnaire ;
• Le nombre de salariés de l’entreprise ainsi que les conditions relatives à leur contrat
de travail (CDD, CDI) ;
• Les conditions de la cession envisagée : cession amiable ou décidée par
adjudication (vente aux enchères publiques) notamment.
c- Le compromis de vente et l’acte de cession d’un fonds de Commerce :
• Le compromis de vente :
Il est fréquent que la cession d’un fonds de commerce soit précédée de la conclusion
d’un compromis de vente, aussi appelé promesse synallagmatique de vente. Le
compromis de vente est un avant-contrat en vertu duquel les parties (le cédant et le
cessionnaire) se mettent d’accord sur l’acquisition du fonds de commerce, en particulier
sur la détermination de la chose et du prix. En vertu de cette convention, les deux
parties sont engagées l’une envers l’autre: le cédant à céder le fonds de commerce et
l’acquéreur à lui payer le prix convenu.
En principe, la vente du fonds de commerce est soumise aux règles de droit commun.
Toutefois la loi a apporté un certain nombre de dérogations au droit commun et ce d’une part
pour protéger les intérêts des créanciers du vendeur pour préserver leur gage sur le fonds de
commerce, et d’autre part afin de protéger le vendeur contre l’insolvabilité de l’acquéreur.
1-Les conditions de fonds :
• la capacité (avoir la qualité de commerçants). ATTENTION : on applique le régime immobilier.
• Conséquences : les incapables majeurs ou les mineurs ne peuvent pas vendre un fonds de
commerce.
• le consentement du vendeur et de l’acheteur doit être exempt de vices
• la cause
• l’objet :
➢ Objet de l’obligation du vendeur : transmettre le fonds de comme (sa clientèle ne doit pas être
gardée). Exception : dans certains cas la clientèle ne peut pas être cédée (exemple: du fait de la
notoriété). Le prix ne peut pas inclure la clientèle mais doit se porter sur des éléments objectifs.
➢ Objet de l’obligation du l’acheteur : le paiement du prix. On fixe librement le prix. Il doit être
déterminé ou déterminable lors de la conclusion de la vente. La loi veut éviter les fraudes : si le
créancier trouve que le prix est insuffisant, il peut surenchérir afin que son patrimoine ne soit pas
atteint. Le législateur autorise le fisc soit à redresser le prix s’il semble trop bas, ou de préempter
le fonds à condition de payer le prix convenu majorer du 10e de la valeur. En cas de prix en
dessous de table, on peut demander ensuite que le dessous de table soit annulé et remis (article
1840 du Code Général des impôts).
2-Les conditions de forme :
On trouve deux conditions de forme essentielles :
▪ il faut un écrit pour que l’acquéreur puisse s’engager en toute connaissance de cause.
L’ensemble des mentions utiles sont précisées à l’art L.141-4 du code de commerce de la loi
du 29 mars 2012 portant simplification du droit et allègement les démarches.
▪ L’acquéreur doit pouvoir fournir les livres de compta des 3 dernières années et les prix
distincts des éléments incorporels, matériels, et des marchandises. Ces conditions sont
également valables dans le cadre d’une promesse d’achat.
• Sanctions :
▪ Nullité relative en cas de mention inexacte. Il peut aussi choisir d’en diminuer le prix au lieu
de demander la nullité dans un délai d’un an a compté de la prise de possession du fonds.
Partie 2 : Cession de fonds de commerce: obligations
relatives et effets résultants
• Lors de la cession d’un fonds de commerce, l’acheteur et le vendeur ont des
obligations à respecter on distingue : les obligations comptables et d’autres fiscales
(A)
Selon l’article 19 de la loi n° 9-88 relative aux obligations comptables des commerçants
promulguée par le dahir n° 1-92-138 du 30 joumada II 1413 (25 décembre 1992), la
tenue d’une comptabilité est une obligation légale qui se traduit par des écritures ou
transcriptions en chiffres des différents mouvements qui affectent les éléments actifs ou
passifs du patrimoine de l’entreprise.
Jusqu’à présent, lors de la cession ou de l’apport d’un fonds de commerce, le vendeur
devait fournir certaines informations, notamment comptables, au repreneur :
- Énoncer dans l’acte le chiffre d’affaires réalisé durant les trois exercices
comptables précédant celui de la vente et les résultats d’exploitation réalisés pendant
cette période,
- Faire viser par l’acquéreur ses livres de comptabilité relatifs aux trois exercices
comptables précédant la vente, ces livres devant faire l’objet d’un inventaire dont un
exemplaire était remis à chacune des parties,
• La cession des parts sociales au Maroc est soumise aux règles fiscales présentées
ci-après.
• Droits d’enregistrement :
La cession des parts sociales (ou des actions) bénéficie de l’exonération total des
droits d’enregistrement (DE) depuis l’année 2018 (Loi de finances pour l’année 2018).
Traitement avant 2018:Il à noter que les cessions d’actions ou de parts dans les
groupements d’intérêt économique et les sociétés autres que les sociétés immobilières
transparentes (SIT) et les sociétés à prépondérance immobilière (SPI), étaient
soumises aux droits d’enregistrement au taux proportionnel de 4% conformément au
droit commun.
Les actes de cession des parts sociales sont soumis obligatoirement à la formalité de
l’enregistrement en vertu de l’article 136-III du code général des impôts (CGI), contre
mention « gratis» ..
• Impôt sur le revenu (IR) pour les personnes physiques résidentes au Maroc :
Les profits nets de cession de parts sociales, d’obligations et autres titres de créance,
d’actions non cotées et part d’OPCVM sont soumis à l’IR au taux de 20%. Le taux
d’imposition est de 15% pour les actions cotées et les OPCVM actions.
Le taux est de l’ordre de 0% si le montant des cessions est inférieur ou égal à 30000
DH sur l’année civile.
• TVA :
Il s’agit d’abord des obligations du droit commun de la vente ; comme tout vendeur, le cédant d’un
fonds de commerce doit à l’acquéreur la délivrance du fonds, la garantie des vices cachés et
la garantie d’éviction.
Mais le cédant du fonds est également soumis à une obligation de non-concurrence ; la garantie
d’éviction, qui impose au vendeur de s’abstenir de tout comportement qui pourrait troubler l’acquéreur
dans sa jouissance du bien, impose par conséquent au vendeur une obligation de non-concurrence.
Ainsi, le vendeur ne peut pas conserver la clientèle cédée ou se réinstaller juste à côté du fonds cédé.
Fréquemment, cette obligation est renforcée par une clause de non-concurrence stipulée dans l’acte
de cession afin d’interdire au vendeur de se réinstaller dans un périmètre déterminé et pour une durée
déterminée. Pour être valable, une clause de non-concurrence doit :
•
Présenter un intérêt légitime pour son bénéficiaire.
•
Être limitée dans son objet, et donc interdire seulement les activités en lien avec
celles exercées par son bénéficiaire.
•
Être limitée dans le temps et dans l’espace.
- Les droits du vendeur :
La loi n° 15-95 formant code de commerce a organisé en faveur du vendeur à crédit de
fonds de commerce une double garantie : un privilège et une action résolution.