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Cours DCG UE4

Chapitre 4 : La TVA collectée : exigible

Deux notions fondamentales vont être abordés dans ce chapitre :


→ La détermination de la base d’imposition à partir de laquelle la TVA est calculée
→ La date à laquelle la TVA exigible peut être réclamée par le Trésor public

I- L’assiette de la TVA

Selon l’article 266-1-a du CGI, la base d’imposition est constituée par le prix total, tous frais
compris, du produit ou du service imposé.
A côté des règles spécifiques telles que les livraisons à soi-même, les importations, les ventes
d’immeubles réalisées par des marchands de biens.

1.1 – Les règles générales


 Prix de vente + frais accessoires (frais de transport, frais de commission, frais
d’emballage, frais d’assurance, pourboires obligatoires).

 Frais de transport :
o La vente est effectuée « Franco de port » : les frais de port sont intégrés au prix de
vente des marchandises et sont soumis à la TVA ;
o La vente est réalisée « aux conditions de départ » : (voir 1.3)
o Majoration pour faible facture, livraison rapide

 Frais fiscaux : La TVA elle-même n’entre pas dans la base d’imposition étant donné que
le taux de TVA s’applique sur une base hors taxe (HT). En revanche, il est nécessaire
d’intégrer les autres droits ou taxes tels que :
o Droits de douane ;
o Taxe Intérieur de Consommation sur les Produits Énergétiques (TICPE) ;
o Taxe locale d’équipement ;
o Frais d’emballages : Uniquement si emballage non récupérable (si l’emballage et
le contenu sont soumis à des taux différents c’est le taux correspondant à
l’éléments dont la valeur est la plus élevée qui s’applique à l’ensemble).
Pour les emballages récupérables identifiables et non identifiables voir 1.3
Synthèse :
Éléments Observations
Complément de prix Majoration pour faible facture ou délai rapide d’exécution, frais
d’assurance, etc…
Frais fiscaux De toute natures rattachés à l’opération
Frais payés par le client à Frais inclus dans le coût d’une opération et payés par le client à
un tiers une autre personne (sous-traitant par exemple)
Intérêts Intérêts pour délai de paiement (à l’exception des intérêts facturés
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pour un sursis de paiement pour une période, postérieure au fait


générateur voir 1.2)
Exemple 1 : Une entreprise a vendu un ensemble de mobilier de bureau aux conditions suivantes :
 Montant HT du mobilier de bureau : 1 500 €
 Emballage non récupérable : 100 €
 Frais de port : 80 €
 Majoration pour délai de livraisons sous 48 heures : 50 €
La base de calcul de la TVA est la suivante : 1 500 + 100 + 80 + 50 = 1 730 €
La somme due par le client : 1 730*1,20 => 2 076 € TTC

Exemple 2 : Une entreprise américaine a vendu à un client français un ensemble industriel pour
15 600 $ ; le cours du dollar publié par la Banque de France et connu au jour de l’exigibilité de la
TVA est de 1 € pour 1,30 $.
La base d’imposition à la TVA est de : 15 600/1,30 = 12 000 € ; La TVA due lors du
dédouanement est de 12 000*0,2 = 2 400 €.

1.1 – Les éléments du prix qui sont exclus ou qui viennent en diminution de la base imposable

 Réductions de prix consenties aux clients :


o Les rabais, remises, escomptes viennent en diminution de la base imposable
lorsqu’ils figurent sur la facture initiale.
o Si les réductions sont accordées après la délivrance de la facture initiale, la
diminution de la base d’imposition est subordonnée à la rectification du prix et de
la taxe portés sur la facture primitive. Cette rectification est opérée par l’envoi
d’une note d’avoir au client., elle-même soumise à TVA.

 Les intérêts qui rémunèrent une opération de crédit, intérêts moratoires :


o Les intérêts facturés par le fournisseur pour délai de paiement négocié avec son
client sont considérés comme constituant la contrepartie d’une opération de crédit
et sont exonérés de TVA. En effet, celle-ci entre bien dans le champ d’application
de la TVA mais est exonérée de TVA par application de l’article 261-1 du CGI.
o Il en va de même pour les intérêts moratoires qui sont réclamés par un fournisseur
en raison d’une défaillance de son client. Ils ne sont pas soumis à la TVA étant
donné qu’ils rémunèrent un préjudice.

 Les débours des intermédiaires : Les débours correspondent aux sommes avancées par les
intermédiaires pour le nom et le compte de leurs commettants. Ces sommes ne sont pas
comprises dans la base imposable sous réserve que l’intermédiaire respecte les conditions
suivantes simultanément :
o Mandat explicite et préalable ;
o Justification dans leur nature et montant exact au SIE ;
o Comptabilisation dans des comptes de tiers.
Synthèse :
Éléments Observations
TVA Les taxes recouvrées pour le compte d’autrui sont imposable
Réductions de prix RRR / Escomptes :
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- Si les réductions figurent sur la facture d’origine =


Diminution de la base imposable
- Si réductions accordées après facturation = établissement
d’une facture d’avoir
Intérêts - Intérêts facturés pour délais de paiement négocié en
amont => assimilés à une opération de crédit
- Intérêts moratoire = idem
Débours Non soumis si trois conditions :
- Mandat explicite et préalable
- Justification dans leur nature et montant exact au SIE
- Comptabilisé en compte de tiers
Échanges L’échange est considéré comme une double vente ; chaque
échangiste est considéré comme effectuant une vente.

Exemple 1 : L’entreprises COURIR adresse à son client une facture portant les mentions
suivantes :
 Montant HT : 4 200 €
 Frais de port : 4 % du net commercial
 Remise : 5 %
 Intérêt pour paiement différé : 80 €
 Assurance transport : 40 €
 Avance faite par COURIR pour le compte de son client et facturée à celui-ci pour le
montant exact : 300 €

La base d’imposition est la suivante :


Montant HT 4 200 €
Remise 5 % -210 € (4200*0,05)
Frais de port 4% 159,60 ((4200-210)*0,04)
Assurance transport 40 €
Total 4 189,60 €

Le prix payé par le client est égal à : 4 189,60*1,20 + 80 + 300 = 4 569,60 €

Exemple 2 : L’entreprise BOIS DES VOSGES adresse à son client une facture portant les
mentions suivantes :
 Montant HT : 5 400 €
 Remise : 8%
 Frais de port : 130 €
 Frais d’installation (main d’œuvre : 2 heures à 45 €)
 Escompte de 4 % pour règlement au comptant (calculé sur le net commercial)
 Reprise de l’ancienne machine usagée : 750 €
La base d’imposition est la suivante :
Montant HT 5 400 €
Remise -432 € (5400*0,08)
Frais de port 130 €
Frais d’installation 90 €
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Escompte -198,72 € ((5400-432)*0,04)


Total 4 989,28 €

Le montant payé par le client est égal à : 4 989,28*1,2 – 750 = 5 237,14 €


1.1 - Opérations soumises à des règles d’assiette particulières
 Les subventions et indemnités : elles sont imposables lorsqu’elles constituent la
contrepartie d’un complément de prix ou la rémunération d’un service rendu.

 Les dépôts de garantie : les dépôts de garantie ne sont soumis à la TVA que s’ils ne sont
pas restitués en fin de contrat.

 Les importations : La base imposable est la valeur déclarée aux services des douanes
augmentée des frais accessoires et droits de douane éventuels.

 Les acquisitions intracommunautaires : La base imposable est déterminée de la même


manière qu’en régime intérieur (voir 1.1) => Attention : principe d’autoliquidation de la
TVA.

 Les livraisons à soi-même : La base imposable est constituée du prix de revient des
produits fabriqués (auto-fabrication) et du prix d’achat des biens prélevés
(autoconsommation).
La base d’imposition éventuelle des prestations de services à soi-même est constituée des
dépenses engagées pour leur exécution.
Rappel : L’opération n’est pas soumise à la TVA dès lors que le service est utilisé pour la
satisfaction des besoins de l’entreprise.

 Emballages récupérables identifiables : Celui-ci sera consigné. La consignation n’est pas


une vente et est réalisée hors TVA.
o Si l’emballage est restitué au même prix => non soumis à la TVA
o Si l’emballage est restitué à un prix inférieur au prix de consignation, la différence
est imposable à la TVA
o Si l’emballage n’est pas restitué dans ce cas la non-restitution est considéré
comme une vente soumise à la TVA.

 L’emballage récupérable non identifiables : Même régime que les emballages


récupérables identifiables, sauf que les entreprises sont autorisées à facturer la TVA lors
de la consignation.

 Frais de transport :
o La vente est réalisée « aux conditions de départ » : Les frais de transport sont
imposés séparément au taux de 20 % et s’ils font l’objet d’une facturation séparée.

 Objets d’occasion : Dans le cas de biens d’occasion vendus par des négociants, les règles
de droit commun s’appliquent en principe. Mais un système particulier de taxation sur la
marge vise les biens qui leur ont été livrés sans TVA (achat auprès d’un assujetti exonéré

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ou sous la franchise, ou auprès d’un autre revendeur soumis au régime de la marge pour
cette livraison).
Comme ils n’ont pas pu récupérer la TVA sur l’acquisition du bien, et pour ne pas les
pénaliser, la base d’imposition est constituée, de manière dérogatoire, par la différence
entre le prix de vente et le prix d’achat (ramené hors taxe).

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I- Taux de TVA

Opérations imposables
Taux normal Toutes les opérations ne relevant pas d’un autre taux : produits manufacturés,
20 % prestations de services, travaux immobiliers, etc.
Taux • Produits :
intermédiaire – produits d’origine agricole destinés à l’alimentation des animaux d’élevage ;
10 % – autres produits d’origine agricole ;
– médicaments non remboursés par la Sécurité sociale.

• Prestations de services (principales) :


– transports de voyageurs ; logement en hôtels, meublés ou campings classés ;
– ventes à consommer sur place et d’aliments à emporter et à livrer préparés en
vue d’une consommation immédiate, sauf boissons alcoolisées (taxées au taux
normal) ;
– droits d’entrée aux expositions, sites et installations à caractère culturel,
ludique, éducatif ou professionnel ;
– travaux d’amélioration et de réhabilitation de certains logements sociaux
destinés à la location et autres travaux d’entretien et aménagement des
habitations de plus de 2 ans ;
– opérations de collecte et de tri-sélectif des ordures ménagères ;
– certaines activités d’aide à la personne par des entreprises agréées.
Taux réduit • Produits destinés à l’alimentation humaine (sauf exceptions et boissons
de 5,5 % alcoolisées, taxées au taux normal et ventes à emporter taxées au taux
intermédiaire).
• Fourniture de repas dans les cantines scolaires, eau et boissons non alcoolisées.
• Livres, y compris fournis par téléchargement et livres audio.
• Travaux d’amélioration de la qualité énergétique des logements.
• Opérations immobilières et autres travaux portant sur certains locaux et
logements sociaux.
• Fourniture de logement et de nourriture dans des établissements accueillant des
personnes handicapées et âgées dépendantes, certains services d’aide aux
personnes âgées dépendantes ou handicapées et certains appareillages pour
handicapés.
• Abonnements relatifs à la fourniture d’électricité, de gaz et de chaleur.
• Certaines prestations de gestion de déchets.
• Spectacles vivants (au-delà des 140 premières représentations soumises au taux
de 2,1 %), cinéma, réunions sportives et droits d’entrée dans les zoos.
• Produits de protection périodique féminine, autotests de dépistage du VIH et
(jusqu’au 31 décembre 2021) certains matériels (masques...) et produits
d’hygiène visant à lutter contre la propagation de la Covid-19.
Taux • Certaines publications de presse. • Médicaments remboursés par la Sécurité
particulier sociale (1).
2,1 % • Contribution à l’audiovisuel public (redevance).
• 140 premières représentations de spectacles vivants (théâtre ou cirque).
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(1) Un « taux de 0 % » s’applique jusqu’au 1er janvier 2023 pour les tests et vaccins contre la covid-19.
III – Fait générateur et exigibilité de la TVA

3.1 – Principes généraux


Pour calculer la TVA exigible, l’entreprise doit :
– déterminer si l’opération entre dans le champ d’application de la taxe ;
– définir l’assiette d’imposition ;
– appliquer à la base d’imposition le taux approprié.
Pour collecter la TVA correctement, l’entreprise doit également respecter les règles liées au fait
générateur et à l’exigibilité.

L’article 269 du CGI distingue le fait générateur et l’exigibilité de la TVA :


o Le fait générateur : C’est l’évènement qui fait naitre une créance au profit de
l’administration fiscale. Il fixe les règles applicables en cas de changement de
législation.
o L’exigibilité : C’est la date à partir de laquelle l’administration fiscale est en droit
de réclamer le montant de l’impôt.

Dans la pratique, c’est la notion d’exigibilité qui est importante dans la mesure où elle précise
pour :
o L’assujetti, la période au cours de laquelle la TVA est déclarée et payée ;
o Le client, la période au titre de laquelle il peut récupérer la TVA qui lui est
facturée.

En principe, le fait générateur et l’exigibilité coïncident. C’est le cas en matière de livraisons de


biens meuble corporels. Il en va autrement pour les prestations de services. Il existe par ailleurs,
des régimes particuliers (LASM, importation, acquisition intracommunautaire, opérations
immobilières).

3.2 – Le régime des livraisons de biens meubles corporels


Pour les livraisons de biens meubles corporels, le fait générateur et l’exigibilité coïncident et se
situent au moment où l’opération est effectuée.

a) La notion de livraison
La TVA afférente aux livraisons de biens meubles corporels est exigible lors du transfert de
propriété ou du « pouvoir de disposer du bien comme un propriétaire ». Dans la pratique, la
livraison consiste en la remise matérielle du bien entre les mains de l’acheteur. C’est aussi à ce
moment que la facture est remise au client.

b) Conséquences de la notion de livraison


● La date du paiement du prix n’a aucune incidence sur l’exigibilité de la TVA
● Cas des ventes assorties d’une clause de réserve de propriété : La TVA est exigible dès la
remise matérielle du bien à l’acheteur sans qu’il y ait lieu d’attendre le paiement du prix et donc
le transfert de propriété

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● Cas des location ventes de biens meubles : la location-vente est une convention qui consiste à
prévoir qu’à l’expiration du contrat de louage de la chose, la propriété du bien loué sera
transférée à la personne qui en était jusque-là simplement locataire. La TVA est exigible dès la
remise matérielle de la chose et est assise sur le moment cumulé des loyers prévus.

3.3 – Le régime des prestations de services et travaux immobiliers


En ce qui concerne les prestations de services et travaux immobiliers, le fait générateur et
l’exigibilité ne coïncident pas.

a) Règles de droit commun

Le fait générateur est constitué par l’achèvement de la prestation de services. C’est à ce moment
que prend naissance la créance sur le trésor.

L’exigibilité => La TVA est exigible à la date du règlement ; ce dernier peut prendre plusieurs
formes :

Mode de règlement Date d’exigibilité


Par chèque A la date de remise matérielle du chèque
Par espèce A la date de remise des liquidités
Par lettre de change A l’échéance de l’effet de commerce. Une remise à l’escompte n’a
aucune incidence sur l’exigibilité
Par virement A la date d’inscription au compte du prestataire
Par affacturage Au paiement effectif du client à la société d’affacturage

b) Possibilité d’option pour les débits

Les entreprises qui réalisent à la fois des livraisons de biens et des prestations de services sont
confrontées à des difficultés particulières du fait que la date d’exigibilité est différente.
Afin d’éviter des difficultés comptables, elles peuvent opter pour un paiement de la TVA d’après
les débits.
Cette option n’est possible que pour les entreprises qui réalisent des opérations pour lesquelles
l’exigibilité est constituée par l’encaissement : prestataires de services, entrepreneurs de travaux
immobiliers.
La TVA est exigible à la date d’inscription de la créance client au débit du compte correspondant.

Néanmoins, elle ne peut avoir pour effet de retarder l’exigibilité de la TVA. En


conséquence, si des paiements interviennent avant la facturation (acomptes), la TVA est
exigible à leur encaissement.

Le prestataire doit faire apparaître sur ses factures la mention « TVA payée sur les débits ».

Intérêt et limite : Les dates d’exigibilité des livraisons de biens et des prestations de services sont
alors unifiées à la date de la facture, simplifiant les obligations comptables du fournisseur. Ceci
est notamment appréciable pour les entreprises qui réalisent à la fois des livraisons de biens et des

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prestations de services, et qui sont confrontées à des difficultés liées aux différentes dates
d’exigibilité. Le fournisseur doit cependant avancer la trésorerie correspondant au montant de la
TVA entre le mois de la facture et le mois de l’encaissement.

Exemple : L’entreprise Kalfon effectue des travaux de réfection de meubles anciens pour la
société Lamarche. Le devis précise :
– Travaux de réfection : 4 000 € HT, TVA à 20 %
– Condition de règlement : 20 % à la commande, 30 % au début des travaux, 30 % à la fin des
travaux, 20 % un mois après la fin des travaux.
Le devis est retourné et accepté le 25/05/N. Les travaux débutent le 15/06/N. La facture est
expédiée le 15/08/N à la fin des travaux.

Hypothèse 1 : L’entreprise n’a pas opté pour les débits

Hypothèse 2 : L’entreprise a opté pour les débits

Dans l’hypothèse 1, la société doit acquitter la TVA totale de 800 € en 4 versements (160 + 240 +
240 + 160), au fur et à mesure des encaissements du client. Elle n’avance donc pas de trésorerie
mais le suivi est un peu lourd.
Dans l’hypothèse 2, la société doit reverser la TVA sur les deux acomptes reçus préalablement à
la prestation, exactement comme dans la première hypothèse, car l’option pour les débits ne peut
pas avoir pour effet de retarder la collecte de la taxe. Mais elle collecte le solde de la taxe en
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globalité (TVA totale – TVA reversée sur les acomptes) lors de la facturation le 15/08. C’est plus
simple. En revanche, elle fait l’avance de la TVA puisque le client ne la lui réglera qu’au 15/09.

c) L’option pour le paiement de la TVA sur les livraisons pour les entrepreneurs de travaux
immobiliers
Les entrepreneurs de travaux immobiliers peuvent opter pour le paiement de la TVA sur la
livraison de l’immeuble entre les mains du maître d’ouvrage.

3.4 – Fait générateur et exigibilité sur opérations spécifiques

Opérations Fait générateur Exigibilité


LASM Première utilisation Première utilisation
Importations Entrée en France Dédouanement
AIC de services Réalisation de la Réalisation de la prestation ou paiement
prestation d’acomptes s’il sont perçus avant
AIC de biens Délivrance du bien -Le 15 du mois suivant celui où est intervenu
le fait générateur ;
-Ou, à la date de la facture lorsque celle-ci est
établie pour le prix total de livraison, est
délivrée à l’acquéreur avant le 15 du mois
suivant celui au cours duquel est intervenu le
fait générateur.
Acquisition de Rédaction de l’acte Rédaction de l’acte notarié ou livraison de
terrains à bâtir ou notarié ou livraison de l’immeuble (bien)
ventes d’immeubles l’immeuble (bien)
neufs

IV – Affaires impayées ou annulées

4.1 – Principe et conditions d’une restitution de la TVA versée par le fournisseur

Dans la situation d’une vente annulée ou d’une créance restée impayée, la TVA que le
fournisseur à versée au Trésor public peut faire l’objet d’une restitution sous certaines
conditions :

 L’affaire annulée doit être justifiée par l’établissement d’une facture rectificative qui
mentionne l’annulation de la facture initiale.
 L’affaire impayée donne lieu à restitution de la TVA si :
o L’irrécouvrabilité est prouvée par l’échec des poursuites intentées par le créancier
(ou par un certificat délivré par le mandataire judiciaire chargé de la liquidation
judiciaire ; l’état de cessation des paiements n’est pas à lui seul suffisant pour
mettre en œuvre la procédure des affaires impayées).

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o L’envoi au client d’une facture rectificative qui porte la mention « facture


demeurée impayée pour la somme de …..€ (TVA) qui ne peut faire l’objet d’une
déduction (art 272 CGI).

4.2 – Restitution de TVA


La restitution de TVA peut être demandée au plus tard le 31 décembre de la deuxième année qui
suit l’année où l’affaire impayée ou annulée a été réalisée. La TVA impayée est imputée sur la
TVA collectée de la période. Un excédent éventuel peut être remboursé.

V- Obligations en matière de lutte contre la fraude

5.1 - Logiciels et systèmes de caisse


Dans le cadre de la lutte contre la fraude à la TVA, l’administration doit pouvoir s’assurer que la
TVA collectée auprès des clients est bien reversée à l’État. Les professionnels enregistrant les
règlements de leurs clients avec un logiciel ou système de caisse doivent justifier que ces
systèmes satisfont à des critères d’inaltérabilité, de sécurisation, de conservation et d’archivage
des données. Ces conditions doivent être justifiées par la délivrance :
– d’un certificat par un organisme accrédité ;
– d’une attestation individuelle de l’éditeur du logiciel, laquelle est établie sur un modèle fourni
par l’administration.
Si l’entreprise ne peut produire un tel justificatif, elle est passible d’une amende de 7 500 € par
logiciel ou système concerné, renouvelable en cas d’absence de mise en conformité dans les 60
jours. L’administration peut, par ailleurs, intervenir inopinément dans les locaux professionnels
du contribuable pour demander à l’entreprise ce justificatif.

5.2 - Piste d’audit fiable


Toutes les entreprises redevables de la TVA doivent être en mesure de :
– documenter le lien entre toutes les factures émises/reçues et les livraisons/prestations
correspondantes ;
– mettre en place un processus de contrôle et de suivi.

Le niveau de formalisme attendu dépend de la taille de l’entreprise.

Faute de produire une piste d’audit fiable en cas de contrôle, l’entreprise encourt :
– une remise en cause de la TVA déductible sur les factures d’achat ;
– une pénalité allant jusqu’à 50 % du montant facturé ;
– éventuellement, un rejet de comptabilité.

5.3 - Facturation électronique


D’ici à 2025 doit être progressivement mise en œuvre, selon la taille des entreprises, l’obligation
d’établir les factures sous forme électronique (« e-invoicing ») pour les opérations réalisées

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entre assujettis à la TVA, ainsi que l’obligation de transmission dématérialisée à l’administration


fiscale de certaines informations portant sur des opérations soumises à la TVA (« e-reporting »).

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