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I- L’assiette de la TVA
Selon l’article 266-1-a du CGI, la base d’imposition est constituée par le prix total, tous frais
compris, du produit ou du service imposé.
A côté des règles spécifiques telles que les livraisons à soi-même, les importations, les ventes
d’immeubles réalisées par des marchands de biens.
Frais de transport :
o La vente est effectuée « Franco de port » : les frais de port sont intégrés au prix de
vente des marchandises et sont soumis à la TVA ;
o La vente est réalisée « aux conditions de départ » : (voir 1.3)
o Majoration pour faible facture, livraison rapide
Frais fiscaux : La TVA elle-même n’entre pas dans la base d’imposition étant donné que
le taux de TVA s’applique sur une base hors taxe (HT). En revanche, il est nécessaire
d’intégrer les autres droits ou taxes tels que :
o Droits de douane ;
o Taxe Intérieur de Consommation sur les Produits Énergétiques (TICPE) ;
o Taxe locale d’équipement ;
o Frais d’emballages : Uniquement si emballage non récupérable (si l’emballage et
le contenu sont soumis à des taux différents c’est le taux correspondant à
l’éléments dont la valeur est la plus élevée qui s’applique à l’ensemble).
Pour les emballages récupérables identifiables et non identifiables voir 1.3
Synthèse :
Éléments Observations
Complément de prix Majoration pour faible facture ou délai rapide d’exécution, frais
d’assurance, etc…
Frais fiscaux De toute natures rattachés à l’opération
Frais payés par le client à Frais inclus dans le coût d’une opération et payés par le client à
un tiers une autre personne (sous-traitant par exemple)
Intérêts Intérêts pour délai de paiement (à l’exception des intérêts facturés
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Exemple 2 : Une entreprise américaine a vendu à un client français un ensemble industriel pour
15 600 $ ; le cours du dollar publié par la Banque de France et connu au jour de l’exigibilité de la
TVA est de 1 € pour 1,30 $.
La base d’imposition à la TVA est de : 15 600/1,30 = 12 000 € ; La TVA due lors du
dédouanement est de 12 000*0,2 = 2 400 €.
1.1 – Les éléments du prix qui sont exclus ou qui viennent en diminution de la base imposable
Les débours des intermédiaires : Les débours correspondent aux sommes avancées par les
intermédiaires pour le nom et le compte de leurs commettants. Ces sommes ne sont pas
comprises dans la base imposable sous réserve que l’intermédiaire respecte les conditions
suivantes simultanément :
o Mandat explicite et préalable ;
o Justification dans leur nature et montant exact au SIE ;
o Comptabilisation dans des comptes de tiers.
Synthèse :
Éléments Observations
TVA Les taxes recouvrées pour le compte d’autrui sont imposable
Réductions de prix RRR / Escomptes :
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Exemple 1 : L’entreprises COURIR adresse à son client une facture portant les mentions
suivantes :
Montant HT : 4 200 €
Frais de port : 4 % du net commercial
Remise : 5 %
Intérêt pour paiement différé : 80 €
Assurance transport : 40 €
Avance faite par COURIR pour le compte de son client et facturée à celui-ci pour le
montant exact : 300 €
Exemple 2 : L’entreprise BOIS DES VOSGES adresse à son client une facture portant les
mentions suivantes :
Montant HT : 5 400 €
Remise : 8%
Frais de port : 130 €
Frais d’installation (main d’œuvre : 2 heures à 45 €)
Escompte de 4 % pour règlement au comptant (calculé sur le net commercial)
Reprise de l’ancienne machine usagée : 750 €
La base d’imposition est la suivante :
Montant HT 5 400 €
Remise -432 € (5400*0,08)
Frais de port 130 €
Frais d’installation 90 €
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Les dépôts de garantie : les dépôts de garantie ne sont soumis à la TVA que s’ils ne sont
pas restitués en fin de contrat.
Les importations : La base imposable est la valeur déclarée aux services des douanes
augmentée des frais accessoires et droits de douane éventuels.
Les livraisons à soi-même : La base imposable est constituée du prix de revient des
produits fabriqués (auto-fabrication) et du prix d’achat des biens prélevés
(autoconsommation).
La base d’imposition éventuelle des prestations de services à soi-même est constituée des
dépenses engagées pour leur exécution.
Rappel : L’opération n’est pas soumise à la TVA dès lors que le service est utilisé pour la
satisfaction des besoins de l’entreprise.
Frais de transport :
o La vente est réalisée « aux conditions de départ » : Les frais de transport sont
imposés séparément au taux de 20 % et s’ils font l’objet d’une facturation séparée.
Objets d’occasion : Dans le cas de biens d’occasion vendus par des négociants, les règles
de droit commun s’appliquent en principe. Mais un système particulier de taxation sur la
marge vise les biens qui leur ont été livrés sans TVA (achat auprès d’un assujetti exonéré
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ou sous la franchise, ou auprès d’un autre revendeur soumis au régime de la marge pour
cette livraison).
Comme ils n’ont pas pu récupérer la TVA sur l’acquisition du bien, et pour ne pas les
pénaliser, la base d’imposition est constituée, de manière dérogatoire, par la différence
entre le prix de vente et le prix d’achat (ramené hors taxe).
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I- Taux de TVA
Opérations imposables
Taux normal Toutes les opérations ne relevant pas d’un autre taux : produits manufacturés,
20 % prestations de services, travaux immobiliers, etc.
Taux • Produits :
intermédiaire – produits d’origine agricole destinés à l’alimentation des animaux d’élevage ;
10 % – autres produits d’origine agricole ;
– médicaments non remboursés par la Sécurité sociale.
(1) Un « taux de 0 % » s’applique jusqu’au 1er janvier 2023 pour les tests et vaccins contre la covid-19.
III – Fait générateur et exigibilité de la TVA
Dans la pratique, c’est la notion d’exigibilité qui est importante dans la mesure où elle précise
pour :
o L’assujetti, la période au cours de laquelle la TVA est déclarée et payée ;
o Le client, la période au titre de laquelle il peut récupérer la TVA qui lui est
facturée.
a) La notion de livraison
La TVA afférente aux livraisons de biens meubles corporels est exigible lors du transfert de
propriété ou du « pouvoir de disposer du bien comme un propriétaire ». Dans la pratique, la
livraison consiste en la remise matérielle du bien entre les mains de l’acheteur. C’est aussi à ce
moment que la facture est remise au client.
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● Cas des location ventes de biens meubles : la location-vente est une convention qui consiste à
prévoir qu’à l’expiration du contrat de louage de la chose, la propriété du bien loué sera
transférée à la personne qui en était jusque-là simplement locataire. La TVA est exigible dès la
remise matérielle de la chose et est assise sur le moment cumulé des loyers prévus.
Le fait générateur est constitué par l’achèvement de la prestation de services. C’est à ce moment
que prend naissance la créance sur le trésor.
L’exigibilité => La TVA est exigible à la date du règlement ; ce dernier peut prendre plusieurs
formes :
Les entreprises qui réalisent à la fois des livraisons de biens et des prestations de services sont
confrontées à des difficultés particulières du fait que la date d’exigibilité est différente.
Afin d’éviter des difficultés comptables, elles peuvent opter pour un paiement de la TVA d’après
les débits.
Cette option n’est possible que pour les entreprises qui réalisent des opérations pour lesquelles
l’exigibilité est constituée par l’encaissement : prestataires de services, entrepreneurs de travaux
immobiliers.
La TVA est exigible à la date d’inscription de la créance client au débit du compte correspondant.
Le prestataire doit faire apparaître sur ses factures la mention « TVA payée sur les débits ».
Intérêt et limite : Les dates d’exigibilité des livraisons de biens et des prestations de services sont
alors unifiées à la date de la facture, simplifiant les obligations comptables du fournisseur. Ceci
est notamment appréciable pour les entreprises qui réalisent à la fois des livraisons de biens et des
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prestations de services, et qui sont confrontées à des difficultés liées aux différentes dates
d’exigibilité. Le fournisseur doit cependant avancer la trésorerie correspondant au montant de la
TVA entre le mois de la facture et le mois de l’encaissement.
Exemple : L’entreprise Kalfon effectue des travaux de réfection de meubles anciens pour la
société Lamarche. Le devis précise :
– Travaux de réfection : 4 000 € HT, TVA à 20 %
– Condition de règlement : 20 % à la commande, 30 % au début des travaux, 30 % à la fin des
travaux, 20 % un mois après la fin des travaux.
Le devis est retourné et accepté le 25/05/N. Les travaux débutent le 15/06/N. La facture est
expédiée le 15/08/N à la fin des travaux.
Dans l’hypothèse 1, la société doit acquitter la TVA totale de 800 € en 4 versements (160 + 240 +
240 + 160), au fur et à mesure des encaissements du client. Elle n’avance donc pas de trésorerie
mais le suivi est un peu lourd.
Dans l’hypothèse 2, la société doit reverser la TVA sur les deux acomptes reçus préalablement à
la prestation, exactement comme dans la première hypothèse, car l’option pour les débits ne peut
pas avoir pour effet de retarder la collecte de la taxe. Mais elle collecte le solde de la taxe en
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globalité (TVA totale – TVA reversée sur les acomptes) lors de la facturation le 15/08. C’est plus
simple. En revanche, elle fait l’avance de la TVA puisque le client ne la lui réglera qu’au 15/09.
c) L’option pour le paiement de la TVA sur les livraisons pour les entrepreneurs de travaux
immobiliers
Les entrepreneurs de travaux immobiliers peuvent opter pour le paiement de la TVA sur la
livraison de l’immeuble entre les mains du maître d’ouvrage.
Dans la situation d’une vente annulée ou d’une créance restée impayée, la TVA que le
fournisseur à versée au Trésor public peut faire l’objet d’une restitution sous certaines
conditions :
L’affaire annulée doit être justifiée par l’établissement d’une facture rectificative qui
mentionne l’annulation de la facture initiale.
L’affaire impayée donne lieu à restitution de la TVA si :
o L’irrécouvrabilité est prouvée par l’échec des poursuites intentées par le créancier
(ou par un certificat délivré par le mandataire judiciaire chargé de la liquidation
judiciaire ; l’état de cessation des paiements n’est pas à lui seul suffisant pour
mettre en œuvre la procédure des affaires impayées).
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Faute de produire une piste d’audit fiable en cas de contrôle, l’entreprise encourt :
– une remise en cause de la TVA déductible sur les factures d’achat ;
– une pénalité allant jusqu’à 50 % du montant facturé ;
– éventuellement, un rejet de comptabilité.
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