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SA ROULE

Guillaume et Yan, deux camarades de promotion HEC, célibataires, et Thierry, technicien automobile,
exploitant un garage avec un grand entrepôt, ont comme projet de vendre des automobiles sur internet
à prix cassés. Pour cela, ils envisagent de créer une société de distribution de véhicules neufs à prix
réduits via un site internet : roule.com. Pour faire bénéficier le consommateur de prix réduits,
Guillaume et Yan négocieront des remises auprès de concessionnaires automobiles français et
étrangers en s’engageant à leur acheter un certain volume de véhicules. Le lieu de stockage et de
livraison des véhicules se fera dans le garage-entrepôt actuel de Thierry, situé en région parisienne.
Thierry pourra assurer l’entretien des véhicules vendus. Le mécanisme juridique de l’activité de la
future société est le suivant : - le consommateur sélectionne la voiture de son choix sur Internet ; - il
donne mandat à la société ROULE de négocier la remise avec le concessionnaire ; - le consommateur
passe un contrat de vente avec la société ROULE et bénéficie de la garantie constructeur de 2 ans
(obligatoire au sein de l’Union européenne). Les apports de chacun des futurs associés sont les
suivants : - Guillaume : 72 000 € (prélevés sur son compte bancaire) ; - Yan : son savoir-faire de
négociateur qu’il évalue à 30 000 € et un équipement informatique évalué à 23 000 € avec 3 échéances
de 1 000 € restant à payer, soit un apport net de 20 000 € ; - Thierry : un fonds de commerce (Thierry
est marié sous le régime légal et ce fonds est un bien commun) qu’il évalue à 50 000 € ainsi répartis : •
droit au bail 25 000 € • clientèle 15 000 € • matériel 20 000 € • dettes fournisseurs 10 000 € Les futurs
associés sont d’accord sur les évaluations des apports et pour que la société prenne à sa charge le
paiement des 3 échéances de 1 000 € de l’équipement informatique, et le passif de 10 000 € attaché au
fonds apporté par Thierry. Les futurs associés vous consultent car ils hésitent sur la forme juridique à
adopter : SARL ou SAS. Le nominal de chaque part ou action sera de 1 000 €.
Travail à faire
1. Dans une note de synthèse, vous devez leur présenter les conditions de constitution, de
fonctionnement de chacune des deux sociétés en tenant compte des éléments fournis et leur
conseiller la forme juridique la mieux adaptée à leur projet.
2. Quelle sera la répartition du capital de la future société en fonction des apports de chacun ?
Qui dirigera l’entreprise selon la logique financière ? (Envisager les deux formes juridiques.)
3. Quel sera le montant des apports à libérer dans les deux cas ? Faudra-t-il désigner un
commissaire aux apports ?
4. L’apport de Thierry est-il soumis à une réglementation particulière ?
5. Quel est l’associé qui détiendra la majorité dans les assemblées générales ordinaires annuelles
et extraordinaires de la SARL ou de la SAS ? Si les futurs associés créent une SARL, sera-t-il
facile de la transformer en SAS ?
6. Faudra-t-il désigner un commissaire aux comptes dès la constitution de la société, si la forme
juridique choisie est la SARL ?
7. Quel est le coût fiscal de la création de la société (dans les deux formes juridiques), sachant
qu’un seul acte de constitution regroupant tous les apports sera présenté à l’enregistrement ? Y
aurait-il un moyen de diminuer ce coût ?
SA FABRE
La SA FABRE, créée en 2005, non cotée, spécialisée dans la négociation et commercialisation de vins
de Provence (grands crus), connaît des difficultés financières que le directeur général juge passagères.
Pourtant, depuis 2 exercices, les pertes se sont accumulées. Pour sortir de l’impasse, le dirigeant
cherche des fonds : il envisage une augmentation de capital par apport en numéraire, mais aucun des
actionnaires ne veut y souscrire. Le dirigeant a convaincu une de ses relations d’affaires, son principal
fournisseur, de participer, mais ce dernier pose des conditions : que la société soit assainie
financièrement et qu’il paie les actions à leur juste prix.

Travail à faire
1. Quelles sont les solutions juridiques au problème posé au dirigeant pour permettre au
fournisseur d’entrer au capital ? Dans l’hypothèse où le dirigeant n’aurait pas tenté de trouver
une solution, que risque-t-il ? (voir Annexe 1)
2. Devra-t-il consulter les actionnaires à l’occasion de ces opérations ? (Si oui, en préciser les
conditions.)
3. Les créanciers peuvent-ils s’opposer à ces opérations ?
4. Quels sont les droits d’enregistrement dus sur ces opérations, sachant qu’elles seraient
décidées lors d’une même assemblée ?

Annexe 1 : Cour de cassation, civile, Chambre commerciale, 12 juillet 2016, 14-23.310, Inédit
La COUR DE CASSATION, CHAMBRE COMMERCIALE, a rendu l’arrêt suivant : Attendu, selon
l’arrêt attaqué, que la société Lutrac industrie (la société débitrice) a été mise en redressement puis
liquidation judiciaires les 11 septembre 2003 et 15 janvier 2004 ; que le liquidateur a assigné en
responsabilité pour insuffisance d’actif M. X..., président de la société débitrice à partir du 5 juillet
2003, ainsi que la société Yeson, en sa qualité d’ancien dirigeant, et M. Y..., gérant de cette dernière ;
Sur le premier moyen du pourvoi principal, pris en sa première branche : Attendu que M. X... fait grief
à l’arrêt de le condamner à supporter l’insuffisance d’actif de la société débitrice à concurrence de la
somme de 1 000 000 euros alors, selon le moyen, que seule une faute de gestion imputable au
dirigeant, ayant contribué à l’insuffisance d’actif, est susceptible d’engager sa responsabilité sur le
fondement de l’article L. 624-3 ancien du Code de commerce ; qu’en imputant à faute à M. X... de ne
pas avoir tenté de procéder à une augmentation de capital par apport en numéraire quand cette mesure
relève de la compétence exclusive des actionnaires par l’effet de la loi, la cour d’appel a violé le texte
susvisé, ensemble l’article L. 227-9, alinéa 2, du Code de commerce ; Mais attendu qu’après avoir
exactement énoncé que, si les apports de fonds à une société sont le fait des associés et non des
dirigeants, qui ne peuvent, dès lors, se voir reprocher l’absence d’augmentation du capital, l’arrêt
retient à bon droit que ces dirigeants peuvent cependant commettre une faute de gestion s’ils ne tentent
pas d’obtenir une telle augmentation, lorsqu’elle s’avère nécessaire à la survie de la société ; qu’ayant
relevé que M. X..., qui avait connaissance, dès le rachat des actions de la société, le 5 juillet 2003,
qu’elle serait en état de cessation des paiements si elle n’était pas rapidement recapitalisée, n’a pas
tenté de faire procéder à l’augmentation nécessaire, la cour d’appel a pu en déduire qu’il avait commis
une faute de gestion ; que le moyen n’est pas fondé ; […] PAR CES MOTIFS, et sans qu’il y ait lieu
de statuer sur les autres griefs : REJETTE
DUPONT
Le Groupe DUJARDIN est un groupe qui s’est constitué au fil du temps. Parti d’une société familiale
qui a prospéré à la fois par croissance interne mais aussi par des opérations de croissance externe, il se
compose aujourd’hui de neuf sociétés différentes, la présentation du groupe pouvant être résumée
selon le schéma suivant (par simplification, la raison sociale de chaque société a été remplacée par
une lettre).

SA DUJARDIN
96 % 98 %

A 80 %
17 % C

35 %
80 % B

60 %

85 %
D E

10 %
80 % 5%
100 %
F
G
H
On vous précise que :
 toutes les sociétés du groupe revêtent la forme soit de SA, soit de SARL soumises à l’impôt
sur les sociétés dans les conditions de droit commun, exception faite de la société C qui est
une société en nom collectif ayant opté pour l’impôt sur les sociétés ;
 toutes les sociétés exercent une activité industrielle et commerciale dans le secteur du
mobilier et des agencements extérieurs (tables et chaises de jardin, bancs de jardins,
luminaires de parcs et jardins, terrasses,…) à destination des particuliers ;
 l’activité est exercée en France mais certaines sociétés du groupe réalisent également une
partie de leur chiffre d’affaires à l’export ;
 la société DUJARDIN est une société anonyme détenue à 96 % par la famille DUJARDIN,
Georges DUJARDIN ayant à lui seul 60 % des actions ;
 les sociétés du groupe clôturent leurs exercices au 31 décembre ;
 les taux de participation indiqués sur le schéma ci-dessus correspondent à des droits de vote et
à des droits à bénéfices.
TRAVAIL À FAIRE
1. Les dirigeants de la société DUJARDIN souhaiteraient placer le groupe sous le régime de
l’intégration fiscale avec la société DUJARDIN comme société tête de groupe. Dans ces
conditions, après avoir rappelé les conditions qui permettent à une société de faire partie
d’un groupe fiscalement intégré, indiquer, en justifiant votre position, les sociétés du groupe
DUJARDIN qui peuvent potentiellement être comprises dans le périmètre d’intégration.

2. La société A est devenue structurellement déficitaire et a accumulé sur les derniers exercices
un important report déficitaire. Jem LACOMPTA, le responsable comptable, considère
pour sa part que l’intégration fiscale serait pour cette société un bon moyen d’apurer le
report déficitaire accumulé et d’assainir un peu la situation. Que faut-il en penser ?

3. La société F connaît actuellement des difficultés, sa situation nette étant négative d’environ
500 000 €. La société D, avec laquelle la société F n’entretient aucune relation commerciale,
envisage pour aider sa filiale, d’abandonner la créance en compte courant qu’elle détient
sur cette dernière, d’un montant de 800 000 €. Indiquer le régime fiscal de l’aide ainsi
consentie en vous plaçant au niveau de la société D puis au niveau de la société F.

4. L’activité des sociétés E et H étant légèrement différente de l’activité des autres sociétés du
groupe, certains membres de la famille DUJARDIN souhaiteraient (si toutefois cela est
possible) que les sociétés E et H ne soient pas comprises dans le périmètre d’intégration mais
que l’on constitue un groupe fiscalement intégré distinct du premier et ne comprenant que
les deux sociétés E et H, la société E étant tête de groupe et la société H unique filiale
intégrée. Cette solution est-elle envisageable ? Pourquoi ?

5. Finalement, la famille DUJARDIN estime qu’il serait souhaitable de procéder à la mise en


place du régime d’intégration fiscale pour l’ensemble du groupe DUJARDIN en deux temps,
les sociétés E et H renonçant à constituer un groupe fiscal autonome mais rejoignant le
groupe dans deux ans. Est-ce possible ?

6 La société D avait acquis en octobre 2011 des titres (actions) d’une société I qui représentent
25 % du capital de cette société. Elle a décidé de revendre cette participation en septembre
2013 à la société F par un acte signé le 20 septembre. Elle a constaté à cette occasion une
moins-value de cession de 240 000 €. Préciser le régime fiscal de cette cession :
- au regard des droits d’enregistrement,
- au regard des plus-values et moins-values de cession.
AYMARD
La société AYMARD est une société anonyme au capital de 450 000 € (9 000 actions au
nominal de 50 €) implantée à Mauriac (Cantal) et spécialisée dans la fabrication et la
commercialisation de jardinières pour terrasses et balcons. La société AYMARD est en plein
développement et a souhaité étendre son activité au mobilier d’extérieur : chaises, tables et
fauteuils pour jardins et terrasses. Pour atteindre cet objectif, elle a décidé de procéder à
l’absorption de la société BEGRAND, implantée à Saint-Affrique (Aveyron).

La société BEGRAND revêt également la forme de société anonyme ; son capital social est
formé de 5 000 actions au nominal de 30 €. Les deux sociétés se connaissent depuis un
certain temps et la société AYMARD a pris dans le courant de l’année 2005 une participation
de 10 % dans le capital de la société BEGRAND (500 actions acquises au prix unitaire de 45
€).

Il a été convenu entre les deux sociétés que la date de réalisation définitive de l’opération de
fusion serait fixée au 1er juillet 2010 avec effet rétroactif au 1er janvier 2010. Les apports sont
valorisés sur la base des valeurs réelles. La parité retenue pour l’opération est de 3 actions de
la société absorbante pour 2 actions de la société absorbée. Mme de la SALIEGE a été
désignée en qualité de commissaire à la fusion.

On vous précise que les exercices comptables des deux sociétés coïncident avec l’année civile
et que, du point de vue fiscal, les deux sociétés sont soumises à l’impôt sur les sociétés dans
les conditions de droit commun. L’opération a été placée sous le régime fiscal de faveur des
fusions.

TRAVAIL A FAIRE

1 – A l’occasion de cette opération de fusion-absorption, la société AYMARD a


augmenté son capital de 337 500 €. Retrouver et justifier ce montant.

2 – Quel est l’objet de la mission du commissaire à la fusion ? Selon quelles modalités a-


t-il été désigné ? Les sociétés auraient-elles pu se dispenser de désigner un commissaire à
la fusion ?

3 – Quel est l’intérêt de la clause de rétroactivité insérée dans le projet de fusion ? De


manière générale, quelle est la date butoir en matière de rétroactivité juridique d’une
opération de fusion ? La solution est-elle identique en matière fiscale ? Précisément, au
plan fiscal, à quel(s) type(s) d’impôt(s) ou taxe(s) la rétroactivité est-elle susceptible de
s’appliquer ?

4 – La santé financière de la société AYMARD étant assez précaire, les créanciers de


cette société ne voient pas d’un très bon œil l’opération de fusion envisagée avec la
société BEGRAND. Les créanciers de la société AYMARD disposent-ils d’une voie de
recours ? Dans l’affirmative, dans quelles conditions peuvent-ils l’exercer et avec
quelle(s) issue(s) possible(s) ?

5 – Quelles sont les obligations de la société BEGRAND envers son CSE dans le cadre de
la fusion avec la société AYMARD ?
6 – A quelles conditions de fond et de forme l’opération de fusion a-t-elle pu être placée
sous le régime fiscal de faveur des fusions ?

7 - A l’occasion de la fusion, la société BEGRAND a constaté les plus-values suivantes


sur les éléments de l’actif immobilisé compris dans l’apport :

Plus-value nette à court Plus-value nette à long


terme terme
Immobilisations non
200 000 €
amortissables
Immobilisations
amortissables autres que 45 000 € 60 000 €
les immeubles
Immeubles compris dans
120 000 €
l’apport

Quel est le sort de ces plus-values dans le cadre de la mise en œuvre du régime fiscal de
faveur des fusions ?

8 – On vous communique la situation de deux associés de la société BEGRAND :

- M. LACHAISE, détenait à titre personnel 400 actions de la société BEGRAND. A


l’occasion de la fusion, M. LACHAISE, qui n’exerçait aucune fonction au sein de
la société BEGRAND, a reçu en échange 600 actions de la société AYMARD et a
constaté à cette occasion une plus-value d’échange de 8 500 €.

- La SAS DELVAL détenait quant à elle 300 actions de la société BEGRAND et a


reçu 450 actions de la SA AYMARD. L’échange des titres a été l’occasion de
constater une moins-value de 5 000 € pour la SAS DELVAL.
Quelles sont les conséquences fiscales de l’opération de fusion entre la SA AYMARD
et la SA BEGRAND pour M. LACHAISE et pour la SAS DELVAL ?
SA VIDAL

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