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Fiscalité IS

La fiscalité est l'ensemble de lois et règles régissant les relation financières entre l'Etat et les contribuables.
Partie 1 : L'impôt sur les sociétés
Définition
L'I/S fait partie des recettes ordinaires de l'Etat comme l'IR et la TVA.
L'IS est à la fois une ressource économique puisqu'il est calculé sur les bénéfices et les revenus des sociétés et
aussi une ressource administrative puisqu'il est classifié autant qu'impôt direct.
Selon le CGI : " L'I/S est l'impôt sur les bénéfices, c'est un prélèvement obligatoire sur le résultat annuel des
entreprises, il s'applique à partir d'un certain seuil de bénéfice. Son taux varie en fonction du type d'entreprise et
son niveau de résultat".
Champs d'application de l'I/S
Ce champs nous permet de savoir les personnes concernées à payer l'IS.
1- Les personnes obligatoirement imposables :
Selon l'article 2 du CGI : " Ces personnes sont obligatoirement passibles de l'IS".
Les sociétés de capitaux
Sont en principes soumises à l'IS, cela signifie que c'est une société qui doit payer ses impôts avant la
distribution des dividendes aux associés.
!Les dividendes sont classées comme étant des produits. Donc les sociétés doivent payer les impôts avant la
distribution des dividendes pour que les associés reçoivent leurs "dividendes nets d'impôts".
Les sociétés de capitaux : - SARL
- SA Ces catégories et formes sont obligatoirement soumises à
L'IS.
- SCA
Les sociétés civiles
Les établissements publics
Le même article indique que les établissements publics sont imposables à l'IS à condition :
EB à but Lucratif : Sont imposable à l'IS.
EB administratif : Ne sont pas imposables à l'IS.
!Exemple des EPABL : ONEPE, OEP, Aéroports Maroc, OCP.
2- Les personnes imposables par option :
Selon le CGI, ces personnes ne sont pas obligatoirement imposables à l'IS; mais pour opter à l'IS, il peuvent
faire une demande à l'administration fiscale à condition que la société se compose seulement des personnes
physiques.
Sociétés de personnes : - SCS
- SNC Ces sociétés sont soumises à L'IR mais elles ont le choix
de payer l'IS.
- SP
3- Les personnes exonérées :
Le CGI prévoit deux types d'exonération :
Exonération permanente Exonération suivie d'un taux réduit

1. La partie du CA réalisé en devises :


Entreprises hôtelières, Sociétés de gestion
des résidences immobilières de promotion
1. Les associations à but non lucratif.
touristique, Etablissements d'animation
2. Les ligues nationales de la lutte contre les
touristique (dont les activités sont fixées
maladies cardio-vasculaire.
par voie réglementaire).
3. La fondation Hassan 2.
2. Sociétés exportatrices : exonérées pour les
4. La fondation Cheikh Zayd.
5 premiers exercices puis soumises à l'IS à
5. Banque islamique de développement.
un taux réduit.
6. Banque africaine de développement.
3. Sociétés de services ayant le statut CFC à
7. Agence Bayt Mal al Qods Acharif.
l'exception des établissements de crédits et
8. Université Al akhwayne Ifrane.
des entreprises d'assurance et de
9. Sociétés agricoles dont le bénéfice annuel < 5
réassurance.
000 000dhs.
4. Sociétés sportives.
10. Coopération qui exercent une activité de
5. Les entreprises exerçant leurs activités dans
transformation (argane amlou..) dont le CA
les ZAI.
annuel < 10 000 000dhs.
6. L'agence spéciale Tanger Med.
7. Entreprises artisanales.
8. Entreprises immobilières.

4- Les personnes exclues du champs d'application


Selon l'article 3 du CGI :
Société de personnes : Sont soumises à L'IR mais elles peuvent opter pour l'IS en posant une
demande à l'administration fiscale à condition que leur composition est seulement des personnes
physiques.
Groupement d'intérêt économique : Un ensemble de personnes morales du même secteur d'activité
(Maroc télécom, Orange, INWI) rassemblent seulement pour un but de développement mais pas pour
réaliser des bénéfices (NUT NON LUCRATIF).
Sociétés à objet immobilier.
Base imposable
Selon le CGI, la base imposable est le montant imposable après l'analyse du résultat comptable par le fiscaliste
(inspecteur des impôts).
La détermination de la base imposable passe par des étapes :
Etape 1: Résultat comptable
RC = Produits - charges (CPC)
Donc le RC peut être une perte (-) ou un bénéfice (+).
! Les propriétaires d'entreprises ne veulent pas payer les impôts, mais la loi leurs oblige de les payer.
Donc pour s'échapper du paiement, les entreprises cherchent des solutions pour minimiser le bénéfice à
travers le gonflement des charges ou la réduction des produits. Technique de fraude.
Etape 2 : Rectification du RC - Résultat Fiscal Brut
Pour faire face aux fraudes, le CGI détermine la règle suivante :

Produits Charges

Il détermine une liste des produits imposables qui Il détermine des charges déductibles qui sont
seront acceptés au calcul du RFB. justes pour être déduire lors du calcul du RBF.

Il précise une liste des produits non imposables, càd


qu'ils vont être annuler du calcul et donc le signe
Aussi la loi prévoit une liste des charges non
changera :
déductibles qui nécessite une réintégration au
Au calcul du RC, ces produits prennent le signe + càd
calcul du résultat fiscal.
rajouter mais ils ne sont pas acceptés par la loi chose
qui nécessite un changement de signe au -.

Donc le RFB doit réintégrer les charges non déductibles et annuler ou déduire les produits non imposables.
RFB = RC + charges non déductibles - Produits non imposables
= RC + Réintégration - déductions.
Point de retour : Passage du résultat comptable au résultat fiscal brut
On a comme règle de départ : RC = Produits - Charges (basée sur les principes de la comptabilité)
aussi : RFB = RC + Réintégrations - Déductions (Basée sur la loi fiscale).
1-Traitement des charges
Conditions pour être une charges déductibles (acceptée fiscalement)
On a 4 conditions :
C1 : Doit être engagée dans l'intérêt de l'exploitation
L'opération ou bien la charge doit être engagée dans le processus d'exploitation de l'entreprise càd répond au
besoin de l'entreprise.
Exemple :
Frais de supports dédiés au gérant et sa femme pour passer les vacances (Non acceptée puisqu'elle ne
répond pas au besoin de l'activité de l'entreprise).
Facture de l'électricité de la salle montage (Acceptée vu que la charge fait partie du processus de
l'activité de l'entreprise).
C2: Correspondre une charge effective càd Réelle
C'est à dire que la charge doit correspondre à une vraie dépense, une dépense réelle qui doit être prouvée par une
pièce justificative.
Exemple :
Facture de l'électricité doit être justifiée par la facture + ticket de validation de paiement.
Aussi prenant le côté des salaire, le salaire d'un employé déclaré est une charge effective par contre le
salaire des employées non déclarés font objet d'une charge non justifiée et donc annulée.
C3: Doit être liée à l'exercice dans lequel elle a été engagée
C'est comme un peut prêt le principe de spécialisation des exercices de la CG. Donc la charge doit être
rattachée avec des pièces justificative à l'exercice concerné.
Exemple :
Achat de marchandises au 25 décembre 2020 mais pas encore reçue au 31 décembre 2020: Cette
charge ne sera pas acceptée pour l'IS 2020 .
! Exception : Charges en non valeurs . L'exemple des amortissements sur les immobilisations en non
valeurs qui doivent être réparties sur les années.
C4 : Elle doit se traduire par une diminution de l'actif net
C'est à dire que la charge doit engendrer une diminution directe de l'actif net; si la charge n'a pas engendré une
perte au niveau du résultat elle sera refusée.
Exemple :
Une machine qui a tombé en panne durant l'exercice, l'entreprise fait appel à un technicien pour la
maintenance de la machine, donc ces frais sont destinés à la mise en état de la machine et seront
acceptés par le fiscaliste.
Si l'entreprise décide de prolonger la durée de vie de la machine par le changement des pièces, cette
décision va augmenter la durée d'amortissement et donc la valeur de la machine, ce qui est le
contraire du premier exemple, ces frais ne seront pas acceptés par le fiscaliste.
2- Traitement de produits
Généralement les produits sont la valeur des contre partie des ventes de l'entreprise.
La détermination des produits imposables et non imposables se fait en suivant les démarche du plan comptable :
Produits d'exploitation, Produits financier et Produits non courants.
Produits d'exploitation
Les produits d'exploitation sont constitués de :
Chiffre d'affaire
Autres produits d'exploitation
Le traitement du chiffre d'affaire
Le CA est le montant d'une recette ou d'une créance reçue liée à une opération de vente (produit livré ou service
rendu).
La vente du produit est rattachée automatiquement à l'exercice à conditions:
La contre partie est versée à l'entreprise au cours de l'exercice. Opération réglée.
Si la vente se fait à crédit, il suffit un accords sur le prix à payé pour que l'opération soit réputée
ACQUISE.
! Donc dans les majorités des cas le CA est considéré comme un produit imposable.
Les autres produits d'exploitation
Les autres produits d'exploitation qui sont automatiquement soumis à l'IS sont les suivants :
1. La variation des stocks de produits.
2. Les immobilisations produites par l’entreprise pour elle même : Il s’agit des dépenses relatives aux biens
produits et immobilisés par l’entreprise, évalués à leur prix de revient et qui ont pour conséquence
l’accroissement ou la valorisation de l’actif immobilisé de l’entreprise.
3. Les subventions d’exploitation dont l’objectif de permettre à l’entreprise de compenser l’insuffisance de
certains produits ou de faire face à certaines charges.
4. Les subventions d’exploitation, primes et dons sont rapportés à l’exercice au cours duquel ils ont été
perçus. - les autres produits d’exploitation ;
5. Les reprises d’exploitation et transferts de charges.
Produits financiers
Il s'agit de deux cas principaux :
Cas général
1. Produits des titres de participation, des tantièmes ordinaires, des bons de liquidation,
2. Gains de change ;
3. Ecarts de conversion, passif relatifs aux augmentations des créances et aux diminutions des dettes
libellées en monnaies étrangères (imposables au titre de l’exercice de leur constatation) ;
4. Les intérêts courus et autres produits financiers ;
5. Les reprises financières et les transferts de charges.
Cas des indemnités de retard afférente au délai de paiement
Les indemnités de retard afférentes aux délais de paiement régies par le code de commerce sont imposable. Ces
indemnités sont des produits imposables au titre de l’exercice de leur encaissement.
Produits non courant
Il s'agit de 3 types :
Plus values réalisées ou constatées par l'entreprise
Ce sont les plus values résultant des produits de cession d’immobilisations.
Subventions d'équilibre & subventions d'investissements
1. Les subventions d’équilibre sont des subventions dont bénéficie une entreprise pour compenser,
en tout ou en partie, la perte globale qu’elle aurait constatée si ces subventions ne lui avaient
pas été accordées. Les subventions d’équilibre sont des produits imposables.
2. Les subventions d’investissement ont pour objectif d’encourager l’entreprise à l’acquisition des
immobilisations et à la création de l’emploi.
Autres produits non-courants
a. Profits divers
Les profits divers sont des profits découlant ou non de l’activité courante, mais qui se caractérisent par leur
aspect accidentel ou inattendu.
Exemple : indemnité d’assurance, indemnités perçues pour le transfert de la clientèle ou la cessation de
l’exercice d’activité, plus-value sur réalisation d’éléments d’actif d’exploitation, indemnité pour rupture ou non,
rentrées sur créances amorties, remise d’une dette, dégrèvement d’impôts, etc.
! Concernant les dégrèvements d’impôts, si le contribuable bénéficie d’un remboursement d’impôt, ce
dégrèvement constitue un profit imposable, si le remboursement correspond à un impôt antérieurement
déduit. Dans le cas contraire, le dégrèvement ne fait pas l’objet d’imposition et doit être déduit sur le plan
extracomptable.
b. Produits accessoires
Appelés par la doctrine comptable produits non courants, les produits accessoires sont des profits réalisés par
l’entreprise à l’occasion de la mise en œuvre de son activité professionnelle courante, mais qui ne se rattachent
pas directement à cette activité. Il peut s’agir des redevances, des jetons de présence, des tantièmes spéciaux, etc.
Etape 3 : Résultat fiscal net
Comme règle, on a :
RFN = RFB - Déficit antérieur
-Le déficit antérieur est l'ensemble des pertes enregistrées au niveau des exercices précédents.
-Selon le CGI : Le déficit antérieur peut être déduit du bénéfice de l'exercice comptable de l'année (des 4
exercices qui suivent).
-A partir du 5ème exercice, le déficit antérieur s'annule et donc prend la situation de "prescrit".
Il se divise en deux grandes catégories :
1. Le déficit d'exploitation : ce déficit est engendré à cause des opérations d'exploitation d'une année, ils font
partis su CPC (les charges d'exploitation).
2. Le déficit hors exploitation ou déficit d'amortissement : ce déficit est dû à cause d'une opération durable
qui engendre des dotations d'amortissement. Ce déficit ne soumis pas à la règle des 4ans.
Etape 4 : L'impôt sur les sociétés - L'IS Théorique
IS = (RFN * Taux de l'IS) - Somme à déduire
Barème du Taux d'IS
Le PLF 2023 prévoit l'application du principe de la progressivité de l'impôt qui signifie que : Une hausse du
taux d'IS sera appliquée d'une manière progressive et sur plusieurs années , à partir du 01/01/2023:
Pour ce faire on peut citer 3 taux cibles à atteindre jusqu'à 2026 :

Calcul d'IS
Les entreprises peuvent calculer leur IS théorique selon deux méthodes :
Méthode 1 : Technique de proportionnalité
Exemple : Une entreprise commerciale enregistre comme RFN une somme de 700 000 DHS.
Le taux choisi est de 20%.
Donc : IS = 700 000 * 20% - 30 000 = 110 000dhs.
Méthode 2 : Technique de progression
La même entreprise peut effectuer les méthode suivante :
Séparation du RFN selon le Barème.
On a 700 000 se compose de 300 000 qui sera soumis au taux de 10% et 400 000 sera soumise au taux de 20%
Donc : IS = 300 000 * 10% + 400 000* 20% = 110 000dhs.
Cas exceptionnel : L'entreprise hybride
Définition: L'entreprise hybride est une société qui pratique à la fois des activités commerciales, industrielles et
exportatrices. Elle peut pratiquer soit deux activités différentes soit la totalité des activités.
Donc le calcul d'IS de ce type des entreprises se diffère.
Calcul d'IS
Comme première étape, l'entreprise doit déterminer :
1. La part du CA lié à l'export.
2. La part du CA lié au commerce local
3. La part du CA lié à l'industrie locale.
Ensuite le choix du taux convenable en fonction de l'activité et le niveau du CA.
Exemple :
La cotisation minimale
Supposons que l'IS théorique calculé en fin d'exercice est déficitaire càd en -.
Dans ce cas et selon l'article 144 du CGI, nous optons pour la cotisation minimale.
Définition : La cotisation minimale est le minimum d'imposition que les contribuables soumis à l'IS ou à l'IR
sont tenus de verser, même en l'absence de revenu.
Base de calcul : La base de calcul est constituée du montant hors taxe des produits suivants :
CM= CAHT + Produits accessoires + Produits financiers (Hors dividendes) + Subventions et dons (Produits non
courants) ]* Taux
Taux de la CM
Taux normale : 0,5% à condition que le montant de la CM ne doit pas être inférieur à 3000dhs.
Taux réduit : 0,25% pour les opérations effectuées par les entreprises commerciales dans le cadre de la vente
du :
1. Les produits pétroliers.
2. Le gaz.
3. L'huile.
4. Le beurre.
5. Le sucre.
6. La farine.
7. L'eau.
8. L'électricité.
9. Les médicaments.
Taux des professions libérales (IR) : 6%.
Exonération de la CM
Le CGI donne à certains cas d'entreprise le droit de bénéficier d'une exonération pendant 36mois dès le début
Après la période d'exonération, et si l'entreprise réalise des pertes durant les deux exercices qui suivent, le taux
de la CM appliqué est de 0,6%.
IS dû
l'IS dû est le montant d'impôt versé à l'Etat.
Et donc après le calcul de l'IS et de la CM on trouvera deux situation :
1. CM <IS théorique : L'IS théorique est celui l'IS dû.
2. IS<CM : La CM est l'IS dû.
Les acomptes provisionnels
Le paiement de l'IS dû se fait spontanément à travers 4 trimestres provisionnels trimestriels.
Ces acomptes sont calculés sur la base de l'IS dû de l'exercice précédent (la référence du calcul).
A la fin de l'exercice, le comptable calcul l'IS dû de l'année actuelle et le compare avec le total des acomptes
versés (avances).
Si Les acomptes provisionnels < l'IS dû de l'année (Dette ou complément à verser)
L'entreprise doit verser la différence de: R = IS dû - les acomptes provisionnels sous la nomination Reliquat.
Payé au plus tard le 31/03/N de l'année qui suit.
Si l'IS dû de l'année < Les acomptes provisionnels (Créance ou Crédit d'impôt)
L'Eta ne verse pas cet excédent à l'entreprise et donc il se reporte automatiquement à l'année suivante en suivant
la technique d'imputation, càd le montant du crédit d'impôt sera déduit du bénéfice de l'année prochaine avant le
calcul de l'IS.

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