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INTRODUCTION A LA
FISCALITE DES
ENTREPRISES
Champ d’application, Calcul et Paiement
SECTION 3 : LA TERRITORIALITE
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DEFINITION
La conception moderne de la fiscalité dans l’État interventionniste veut que la
fiscalité soit pour l’État à la fois la source principale de ses recettes et le moyen
privilégié d’orienter l’activité économique.
Mais de façon plus générale, la fiscalité remplit plusieurs fonctions au sein de l’État.
Elle est tout d’abord investie d’une fonction financière résultant du rôle de l’impôt qui
est d’assurer la couverture des charges publiques ;
La fiscalité est ensuite dotée d’une fonction économique qui permet à l’État d’utiliser
l’impôt comme un instrument de politique économique. L’État peut ainsi encourager
ou décourager les opérateurs économiques ;
La fiscalité est investie également d’une fonction sociale qui permet à l’État d’utiliser
l’impôt comme un instrument de justice sociale. La CNSS et la CNAMGS constituent
des instruments de solidarité indispensables permettant à l’État de remplir cette
fonction ;
La fiscalité est aussi investie d’une fonction incitative qui oblige les autorités
politiques à attirer les capitaux étrangers par les incitations d’ordre fiscal, ceci
suppléait à l’insuffisance de l’épargne et des capitaux nationaux ;
La fiscalité enfin, est investie d’une fonction de décision qui permet à l’État d’utiliser
l’impôt comme un instrument de prise de décision politique, économique ou sociale.
Grâce à l’arrivée massive de ces capitaux étrangers, l’État pourra orienter, planifier et
diriger le développement équilibré du pays.
B. L’importance de la fiscalité
Les financiers et les économistes disent « que l’argent est le nerf de la guerre et de
l’économie », cela signifie que la disposition des moyens financiers conditionne
l’activité des hommes et des États et coïncide avec les notions de puissance
d’indépendance de ceux-ci, tout au moins sur un plan strictement matériel.
L’importance de la fiscalité sera appréciée à trois niveaux :
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emprunte les règles et les principes : droit constitutionnel, droit des sociétés, doit
administratif, les finances publiques et la comptabilité.
C. Définition de la fiscalité
Sous son angle scientifique, la fiscalité étudie les fondements et les limites de l’impôt.
Elle en mesure la productivité et la justice et appréhende ses effets sur les structures
sociales, économiques et politiques ;
Sous son aspect technique, la fiscalité décrit les impôts, leur mode de calcul et de
perception.
La fiscalité peut ainsi être définie comme l’ensemble des règles juridiques applicables dans
les rapports entre l’Etat et les contribuables, règles qui permettent l’établissement et le
recouvrement des impôts de toute nature.
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CHAPITRE 1 : LE CHAMP D’APPLICATION DE L’IS
L’Impôt sur les Sociétés en abrégé « IS » est un prélèvement opéré sur le bénéfice
des entreprises au profit du Trésor Public. C’est un prélèvement obligatoire et
annuel.
SECTION 1 : PERSONNES IMPOSABLES
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2. les syndicats agricoles et les coopératives d’approvisionnement et d’achat
fonctionnant conformément aux dispositions qui les régissent ; dans le cas
contraire, les opérations réalisées par ces entités restent imposables ;
3. les caisses de crédit agricole mutuel ;
4. les sociétés et unions de sociétés de secours mutuel ;
5. les bénéfices réalisés par les associations sans but lucratif ;
6. les collectivités locales ainsi que leurs régies de services publics ;
7. les sociétés ou organismes reconnus d’utilité publique chargés du
développement rural ;
8. la BEAC parce que soumise à un régime fiscal particulier (alinéa 11 de l’article
6 CGI) etc.
SECTION 3 : LA TERRITORIALITE
Les bénéfices passibles de l’IS sont ceux obtenus dans les entreprises exploitées ou
sur des opérations réalisées au Gabon.
En conséquence, les sociétés dont le siège est situé hors du Gabon sont imposables
au Gabon à raison des bénéfices tirés des exploitations qu’elles ont au Gabon ou
des opérations réalisées au Gabon.
En revanche, les bénéfices réalisés hors du Gabon par les entreprises ayant leur
siège social au Gabon ne son pas imposables au Gabon
SECTION 4 : LA PERIODE D’IMPOSITION
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CHAPITRE 2 : LA DETERMINATION DU BENEFICE IMPOSABLE
Le bénéfice imposable est le bénéfice net déterminé d’après les résultats d’ensemble
des opérations de toute nature effectuées par les entreprises au cours de la période
servant de base à l’impôt.
Le bénéfice net imposable est égal à la différence entre les produits perçus et les
charges supportées par l’entreprise.
Le bénéfice net est constitué par la différence entre les valeurs de l’actif net à la
clôture et à l’ouverture de la période dont les résultats doivent servir de base à
('impôt, diminuée des suppléments d’apport et augmentée des prélèvements
effectués au cours de cette période par les associés.
A. LA MARGE BRUTE
La marge brute est un bénéfice professionnel réalisé par les sociétés qui ont pour
activité principale le commerce ou le négoce, c’est-à-dire l’achat revente. La marge
brute se calcul par la différence entre les ventes et le coût de stock vendu.
B. LA VALEUR AJOUTEE
Elle constitue un bénéfice professionnel pour les entreprises de transformation du
secteur industriel. La valeur ajoutée se calcul par la différence entre la production de
la période (production vendue, stockée ou livrée par l’entreprise à elle-même) et les
consommations intermédiaires.
C. LES PRODUITS ET PROFITS DIVERS
Les produits et profits divers sont des produits accessoires pour l’entreprise.
Exemple : les revenus fonciers et les revenus des capitaux mobiliers
D. LES PLUS VALUES DE CESSION
Les plus values réalisées par l’entreprise sont, soit imposables, soit exonérées
lorsqu’elles font l’objet d’une option de réinvestissement.
Si l’investissement ne se réalise pas au bout de trois années, la société doit remettre
dans le bénéfice imposable de la 4ème année la plus value dont la taxation avait été
différée avec une pénalité de 100% pour mauvaise foi.
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SECTION 2 : LES CHARGES D’EXPLOITATION
Le bénéfice net établi sous déduction de toutes les charges nécessitées directement
par l’exercice de l’activité imposable au Gabon.
LES CONDITIONS GENERALES DE DEDUCTIBILITE DE CHARGES
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3. LES DEPENSES A CARACTERE SOMPTUAIRE
En toute hypothèse, les dépenses et charges de toute nature ayant trait à l’exercice
de la pêche sportive, de la chasse, de l’utilisation de bateaux de plaisance, d’avion
de tourisme ou des résidences d’agrément sont exclues des charges déductibles.
4. LIBERALITES, DONS ET SUBVENTIONS
Seuls sont déductibles, les versements justifiés à des œuvres ou organismes
d’intérêt général à caractère philanthropique, social ou familial situés au Gabon à
hauteur de 1 pour mille du CA de l’exercice.
5. LES PRIMES D’ASSURANCE
L’assurance contractée au profit de l’entreprise est déductible, celle contractée au
profit d’un tiers, notamment le directeur de l’entreprise, n’est pas déductible.
6. LES IMPOTS, TAXES ET AMENDES
Seuls sont déductibles les impôts professionnels (patente, licence, CFPB et CFPNB)
mis en recouvrement au cours de l’exercice.
L’IS et l’IRPP ne sont pas déductibles ;
Les transactions, amendes, confiscations, les pénalités de toute nature ne
sont pas déductibles.
7. COMMISSIONS ET COURTAGES VERSES A L’ETRANGER
Les commissions et courtages, portant sur les marchandises achetées pour le
compte des entreprises situées au Gabon, ne doivent pas dépassées 5% du Chiffre
d’achat. Ces commissions doivent faire l(objet d’une facture régulière jointe à celle
des fournisseurs.
8. FRAIS DE VOYAGE POUR CONGES PAYES DES ASSOCIES SALARIES
A l’occasion de leurs congés, les frais de transport aller et retour des associés
salariés de l’entreprise, de leurs épouses et de leurs enfants à charge ne sont
déductibles que dans la limité d’un seul billet aller et retour par famille au tarif normal.
9. REDEVANCES VERSEES POUR UTILISATIONS DES BREVETS, MARQUES, MODELES ET DESSINS
Elles sont déductibles dès lorsqu’elles constituent des charges d’exploitation. Les
brevets doivent être en cours de validité.
10. COTISATIONS SOCIALES VERSEES AUX CAISSES ETRANGERES DE RETRAITE
Les cotisations sociales versées aux caisses étrangères de retraite ne sont
déductibles que lorsqu’elles présentent un caractère obligatoire et dans le seuil de
15% du salaire brut alloué à l’assuré social.
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B. LES CHARGES FINANCIERES : LES INTERETS DES COMPTES COURANTS DES ASSOCIES
Elles sont en principe intégralement déductibles. Cependant, les intérêts versés par
la société aux associés au titre des sommes qu’ils laissent en comptes courants ne
sont déductibles que dans la limite de ceux calculés au taux d’avances de la BEAC
majoré de deux points (2%).
En outre, les intérêts des sommes versées par les associés ou actionnaires
possédant en droit ou en fait la direction des SARL ou des SA ne sont déductibles
que dans la mesure ou lesdites sommes n’excédent pas pour l’ensemble des
associés ou actionnaires la moitié (1/2) du capital libéré.
Les associés se trouvent classés en deux catégories :
Les associés non dirigeants dont les intérêts alloués sont limités par rapport
aux taux des avances de la BEAC majorés de deux points (2%).
Les associés dirigeants en droit ou en fait dont les intérêts sont limités au
niveau des sommes placées et au niveau des taux des avances de la BEAC
majorés de deux points (2%). Les intérêts excédentaires après application de
ces deux limitation sont considérés comme du bénéfice distribue imposable à
l’IS et à l’IRVM.
APPLICATION
SOLUTION
Les sommes du compte courant : 13 000 000 + 4 000 000 = 17 000 000
Les intérêts déduits par la société : 17 000 000 x 20% = 3 400 000
LES INTERETS FISCALEMENT DEDUCTIBLES
AU NIVEAU DES ASSOCIES NON DIRIGEANTS
4 000 000 x 13, 5% = 540 000
AU NIVEAU DES ASSOCIES DIRIGEANTS :
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Il y a deux limitations :
La moitié du capital libéré : 30 000 000 / 2 = 15 000 000 supérieur à 13 000 000
placés par les associés dirigeants.
Intérêts déductibles : 13 000 000 x 13,5% = 1 755 000
Les sommes déductibles : 1 755 000 + 540 000 = 2 295 000
Base du redressement fiscal : 3 400 000 – 2 295 000 = 1 105 000
Redressement à :
IS = 1 105 000 x 30% = 331 500
Pénalités (50%) : 331 500 x 50% = 165 750
IRVM : 1 105 000 x 20% = 221 000
Pénalités (100%) : 221 000 x 100% = 221 000
Rappel des droits : 331 500 + 165 750 + 221 000 x 2 = 939 250
I. LES CHARGES CALCULEES
A. LES AMORTISSEMENTS
C’est la constatation en comptabilité de la dépréciation définitive que subissent par
suite de l’usure, du temps ou des évolutions technologiques, certains éléments de
l’actif immobilisé. La législation gabonaise autorise la pratique de trois (3) types
d’amortissements :
Amortissement linéaire ;
Amortissement accéléré ;
Amortissement dégressif.
APPLICATION
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5 000 000 – 2 000 000 (l’annuité unique restante en 2018) = 3 000 000F
Traitement fiscal de la plus value
Une fois réalisée, la plus value est en principe imposable. Toutefois, l’entreprise peut
décider autrement. L’entreprise peut prendre l’engagement de la réinvestir au bout
de 3 ans. Si elle ne l’a pas fait, la plus value sera réintégrée dans la base imposable
à l’IS à la fin de la 4ème année.
B. LES PROVISIONS
Ces sont des déductions opérées sur le résultat d’un exercice en vue de faire face
ultérieurement à une perte ou une charge dont l’objet est nettement précisé mais
dont la réalisation incertaine apparait probable en raison d’évènements survenus au
cours de l’exercice qui existent toujours à la clôture dudit exercice.
Exemple : un tiers porte plainte contre l’entreprise, celle-ci doit en tenir compte en
constituant à la fin de l’exercice une provision (litige) en vue de faire face à cette
éventualité.
C. LES DEFICITS
Le déficit est le résultat négatif d’un exercice. C’est une charge fiscale déductible à la
note 39 de la liasse fiscale.
Le déficit dégagé au cours d’un exercice est reportable et déductible sur 5 exercices
suivants.
Exemple :
Un déficit dégagé en 2016 est reportable et déductible sur les exercices 2016, 2017
2018, 2019 et 2020. Le déficit est une charge fiscale, au-delà de la 5ème année, cette
charge n’est plus déductible.
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CHAPITRE 3 : ETABLISSEMENT, LIQUIDATION ET PAIEMENT DE L’IS
SECTION 1 ; ETABLISSEMENT DE L’IS
A. RAPPEL
Elle consiste à calculer l’IS du par le contribuable connaissant le bénéfice imposable
et le taux de l’IS.
Au Gabon, le taux de droit commun de l’IS est de 30%, toutefois, un taux de 20%
s’applique aux établissements publics, associations et collectivités sans but lucratif
pour la location de leurs immeubles bâtis et non bâtis ainsi que pour leurs revenus de
capitaux mobiliers non soumis à l’IRCM.
Enfin un taux de 18% s’applique aux bénéfices de la banque gabonaise de
développement (BGD).
Il convient de préciser que l’IS ainsi obtenu a pour base, le résultat fiscal positif c’est-
à-dire le bénéfice dégagé dans le tableau 24 de la liasse fiscale.
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Ce bénéfice peut connaître des modifications à la suite d’un contrôle fiscal, compte
tenu de notre système déclaratif.
Dans la pratique, quelque soit le résultat fiscal (bénéfice ou déficit) un impôt
minimum appelé minimum de perception doit être calculé sur le CA.
B. L’IMPOT MINIMUM
1. MODALITES D’IMPOSITION
L’Is est obtenu du résultat fiscal, il ne peut pas être inférieur à 1% du CA réalisé. Si
c’est le cas on retiendra le minimum de perception de 1% du CA.
Si me minimum de perception (MP) est inférieur à l’impôt minimum forfaitaire (IMF)
de 1 000 000Fon retiendra l’IMF.
Le CA à prendre en compte est constitué des ventes de marchandises (compte 701)
de la production vendue (compte 702) et des produits et profits divers (compte 707) à
l’exclusion des produits récupérés à l’identique, des indemnités d’assurances reçues
constant la disparition partielle ou totale d’un élément du patrimoine et les revenus
financiers et produits assimilés.
Sociétés exonérées du paiement de l’IMF
Sont affranchis du paiement de l’IMF :
Les sociétés nouvelles eu titre de deux de deux premier exercices ;
Les entreprises de transformation agricole pour les dix premières années
d’exploitation ;
Les entreprises ayant une activité hôtellerie de tourisme pour les dix
premières années d’exploitation ;
D’ailleurs, l’article 5 du CGI exonère ces sociétés du paiement de l’IS :
Entreprises relevant du code minier ;
Les entreprises sous traitant des entreprises pétrolières.
Section 3 : le paiement de l’IS
2. MODALITES DE PAIEMENT
Chaque année les contribuables doivent déposer leur déclaration statistique et
fiscale avant le 1er mai de l’année d’imposition.
Les sociétés passibles de l’IS ou de l’IMF sont tenues de verser deux acomptes et un
solde.
1er acompte égal au ¼ (25%) de l’IS payé au titre de l’exercice précédent est à
régler avant le 30 novembre de l’année de revenus ;
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2ème acompte égal à 1/3 (33,33%) de l’IS payé au titre de l’exercice précédent
à régler avant le 30 janvier de l’année d’imposition ;
Le solde de l’impôt devant être régler avant le 30 avril de l’année d’imposition.
En tout état de cause, les trois quittances justifiant le règlement de ces acomptes
doivent être jointes à la DSF à la date de dépôt de la déclaration, dans les services
des impôts (DGE ou DPI).
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