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202-2023

INTRODUCTION A LA
FISCALITE DES
ENTREPRISES
Champ d’application, Calcul et Paiement

Dr. OUMAR MAHAMAT


AFRICAN UNIVERSITY OF MANAGEMENT


PLAN DU COURS

CHAPITRE 1 : LE CHAMP D’APPLICATION DE L’IS

SECTION 1 : PERSONNES IMPOSABLES

SECTION 2 : LES EXEMPTIONS (ARTICLE 6 CGI)

SECTION 3 : LA TERRITORIALITE

SECTION 4 : LA PERIODE D’IMPOSITION

CHAPITRE 2 : LA DETERMINATION DU BENEFICE IMPOSABLE

SECTION 1 : LE PRODUIT BRUT

SECTION 2 : LES CHARGES D’EXPLOITATION

CHAPITRE 3 : ETABLISSEMENT, LIQUIDATION ET PAIEMENT DE L’IS

SECTION 1 ; ETABLISSEMENT DE L’IS

SECTION 2 : LIQUIDATION DE L’IS ET DE L’IMPOT MINIMUM FORFAITAIRE

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DEFINITION
La conception moderne de la fiscalité dans l’État interventionniste veut que la
fiscalité soit pour l’État à la fois la source principale de ses recettes et le moyen
privilégié d’orienter l’activité économique.

Mais de façon plus générale, la fiscalité remplit plusieurs fonctions au sein de l’État.

A. Les fonctions de la fiscalité

Elle est tout d’abord investie d’une fonction financière résultant du rôle de l’impôt qui
est d’assurer la couverture des charges publiques ;

La fiscalité est ensuite dotée d’une fonction économique qui permet à l’État d’utiliser
l’impôt comme un instrument de politique économique. L’État peut ainsi encourager
ou décourager les opérateurs économiques ;

La fiscalité est investie également d’une fonction sociale qui permet à l’État d’utiliser
l’impôt comme un instrument de justice sociale. La CNSS et la CNAMGS constituent
des instruments de solidarité indispensables permettant à l’État de remplir cette
fonction ;

La fiscalité est aussi investie d’une fonction incitative qui oblige les autorités
politiques à attirer les capitaux étrangers par les incitations d’ordre fiscal, ceci
suppléait à l’insuffisance de l’épargne et des capitaux nationaux ;

La fiscalité enfin, est investie d’une fonction de décision qui permet à l’État d’utiliser
l’impôt comme un instrument de prise de décision politique, économique ou sociale.

Les codes des investissements et la charte des investissements constituent une


parfaite illustration.

Grâce à l’arrivée massive de ces capitaux étrangers, l’État pourra orienter, planifier et
diriger le développement équilibré du pays.

B. L’importance de la fiscalité

Les financiers et les économistes disent « que l’argent est le nerf de la guerre et de
l’économie », cela signifie que la disposition des moyens financiers conditionne
l’activité des hommes et des États et coïncide avec les notions de puissance
d’indépendance de ceux-ci, tout au moins sur un plan strictement matériel.
L’importance de la fiscalité sera appréciée à trois niveaux :

Au niveau de sa place par rapport aux autres disciplines juridiques et comptables. La


fiscalité se situe au carrefour des autres disciplines juridiques et comptables dont elle

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emprunte les règles et les principes : droit constitutionnel, droit des sociétés, doit
administratif, les finances publiques et la comptabilité.

Au niveau des missions assignées aux administrations fiscales :

Qu’il s’agisse des missions d’assiette ou de contrôle, de liquidation ou de


recouvrement, toutes ces missions concourent au renforcement de la souveraineté
de l’indépendance de l’État, ce sont des missions de puissance publique.

Rappelons que la mission de battre la monnaie, d’asseoir et de prélever l’impôt est


un attribut de la souveraineté de l’État.

Au niveau de la contribution des administrations fiscales au budget de l’État :

Rappelons que beaucoup de services et d’organismes sont dotés au sein de l’Etat


d’une mission fiscale, c’est-à-dire la mission d’asseoir, de liquider et de recouvrer au
nom de l’Etat, les taxes, les amendes et les pénalités dues ou encourues par les
citoyens.

C. Définition de la fiscalité

La fiscalité est à la fois une science et une technique :

Sous son angle scientifique, la fiscalité étudie les fondements et les limites de l’impôt.
Elle en mesure la productivité et la justice et appréhende ses effets sur les structures
sociales, économiques et politiques ;

Sous son aspect technique, la fiscalité décrit les impôts, leur mode de calcul et de
perception.

La fiscalité peut ainsi être définie comme l’ensemble des règles juridiques applicables dans
les rapports entre l’Etat et les contribuables, règles qui permettent l’établissement et le
recouvrement des impôts de toute nature.

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CHAPITRE 1 : LE CHAMP D’APPLICATION DE L’IS

L’Impôt sur les Sociétés en abrégé « IS » est un prélèvement opéré sur le bénéfice
des entreprises au profit du Trésor Public. C’est un prélèvement obligatoire et
annuel.
SECTION 1 : PERSONNES IMPOSABLES

Sont obligatoirement soumis à l’impôt sur les sociétés :


1. en raison de leur forme :
les sociétés de capitaux ou assimilés quel que soit leur objet : les
sociétés anonymes et les sociétés à responsabilité limitée ;
les sociétés coopératives et leurs unions ;
les sociétés en commandite simple et les sociétés en participation.
2. en raison de leur activité :
les établissements publics, les organismes d’Etat jouissant de
l’autonomie financière, et toutes autres personnes morales se livrant à
une exploitation ou à des opérations de caractère lucratif ;
toutes autres personnes morales se livrant à une exploitation ou à des
opérations de caractère lucratif.
3. sur option :
les sociétés de personnes : sociétés en nom collectif et sociétés en
commandite simple ;
les sociétés en participation, les sociétés de copropriétaires de navires
ou d’immeubles bâtis et non bâtis, pour la part des associés indéfiniment
responsables et dont l’identité est connue de l’administration ;
L’option est irrévocable et ne peut être exercée que par les sociétés de personnes
issues de la transformation antérieure de sociétés de capitaux.
A défaut d’option, l’impôt sur les sociétés s’applique sur la part des bénéfices
réalisés.
SECTION 2 : LES EXEMPTIONS (ARTICLE 6 CGI)

Sont exonérés de l’impôt sur les sociétés :


1. les sociétés coopératives de production, transformation, conservation et vente
de produits agricoles, ainsi que leurs unions;

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2. les syndicats agricoles et les coopératives d’approvisionnement et d’achat
fonctionnant conformément aux dispositions qui les régissent ; dans le cas
contraire, les opérations réalisées par ces entités restent imposables ;
3. les caisses de crédit agricole mutuel ;
4. les sociétés et unions de sociétés de secours mutuel ;
5. les bénéfices réalisés par les associations sans but lucratif ;
6. les collectivités locales ainsi que leurs régies de services publics ;
7. les sociétés ou organismes reconnus d’utilité publique chargés du
développement rural ;
8. la BEAC parce que soumise à un régime fiscal particulier (alinéa 11 de l’article
6 CGI) etc.
SECTION 3 : LA TERRITORIALITE

Les bénéfices passibles de l’IS sont ceux obtenus dans les entreprises exploitées ou
sur des opérations réalisées au Gabon.
En conséquence, les sociétés dont le siège est situé hors du Gabon sont imposables
au Gabon à raison des bénéfices tirés des exploitations qu’elles ont au Gabon ou
des opérations réalisées au Gabon.
En revanche, les bénéfices réalisés hors du Gabon par les entreprises ayant leur
siège social au Gabon ne son pas imposables au Gabon
SECTION 4 : LA PERIODE D’IMPOSITION

L’exercice comptable au Gabon coïncide avec l’année budgétaire ou l’année


calendaire, du 1er janvier au 31 décembre.
La possibilité pour une entreprise d’avoir une année comptable supérieure à 12 mois
existe lorsqu’elle commence ses activités en cours d’année. Il suffit d’en faire la
demande à la Direction Générale de Impôts.







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CHAPITRE 2 : LA DETERMINATION DU BENEFICE IMPOSABLE

Le bénéfice imposable est le bénéfice net déterminé d’après les résultats d’ensemble
des opérations de toute nature effectuées par les entreprises au cours de la période
servant de base à l’impôt.
Le bénéfice net imposable est égal à la différence entre les produits perçus et les
charges supportées par l’entreprise.
Le bénéfice net est constitué par la différence entre les valeurs de l’actif net à la
clôture et à l’ouverture de la période dont les résultats doivent servir de base à
('impôt, diminuée des suppléments d’apport et augmentée des prélèvements
effectués au cours de cette période par les associés.

SECTION 1 : LE PRODUIT BRUT

A. LA MARGE BRUTE
La marge brute est un bénéfice professionnel réalisé par les sociétés qui ont pour
activité principale le commerce ou le négoce, c’est-à-dire l’achat revente. La marge
brute se calcul par la différence entre les ventes et le coût de stock vendu.
B. LA VALEUR AJOUTEE
Elle constitue un bénéfice professionnel pour les entreprises de transformation du
secteur industriel. La valeur ajoutée se calcul par la différence entre la production de
la période (production vendue, stockée ou livrée par l’entreprise à elle-même) et les
consommations intermédiaires.
C. LES PRODUITS ET PROFITS DIVERS
Les produits et profits divers sont des produits accessoires pour l’entreprise.
Exemple : les revenus fonciers et les revenus des capitaux mobiliers
D. LES PLUS VALUES DE CESSION
Les plus values réalisées par l’entreprise sont, soit imposables, soit exonérées
lorsqu’elles font l’objet d’une option de réinvestissement.
Si l’investissement ne se réalise pas au bout de trois années, la société doit remettre
dans le bénéfice imposable de la 4ème année la plus value dont la taxation avait été
différée avec une pénalité de 100% pour mauvaise foi.

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SECTION 2 : LES CHARGES D’EXPLOITATION

Le bénéfice net établi sous déduction de toutes les charges nécessitées directement
par l’exercice de l’activité imposable au Gabon.
LES CONDITIONS GENERALES DE DEDUCTIBILITE DE CHARGES

A. LES CONDITIONS DE FORME


Pour être admises en déductions des résultats, les charges doivent en principe :
Etre comptabilisées ;
Etre justifiées ;
B. LES CONDITIONS DE FOND
Pour être admises en déduction, les charges d’exploitation doivent en principe :
Etre exposées dans l’intérêt de l’entreprise ;
Correspondre à une charge effective (dépenses entraînant une diminution de
l’actif net) ;
Etre engagées au cours de l’exercice imposable (à l’exception de charges qui
s’étalent sur plusieurs exercices comme les provisions et les amortissements).
II. LES CHARGES DECAISSEES

A. LES FRAIS GENERAUX


1. LES REMUNERATIONS VERSEES AUX SALARIES ET AUX ASSOCIES
Les dépenses de personnel et de main d’œuvre qui correspondent à un travail
effectif et qui ne sont pas exagérées, sont déductibles
2. LES JETONS DE PRESENCE ET LES TANTIEMES
Il s’agit de deux formes distinctes de rémunération des administrateurs des sociétés
anonymes.
Les tantièmes ne sont pas en tant que tels considérés comme des charges
déductibles, puisqu’ils sont prélevés sur le bénéfice ne de l’entreprise.
Au contraire, les jetons de présence sans admis sans limitation en déduction du
résultat imposable à condition toutefois qu’ils constituent une juste contre partie des
services rendus.

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3. LES DEPENSES A CARACTERE SOMPTUAIRE
En toute hypothèse, les dépenses et charges de toute nature ayant trait à l’exercice
de la pêche sportive, de la chasse, de l’utilisation de bateaux de plaisance, d’avion
de tourisme ou des résidences d’agrément sont exclues des charges déductibles.
4. LIBERALITES, DONS ET SUBVENTIONS
Seuls sont déductibles, les versements justifiés à des œuvres ou organismes
d’intérêt général à caractère philanthropique, social ou familial situés au Gabon à
hauteur de 1 pour mille du CA de l’exercice.
5. LES PRIMES D’ASSURANCE
L’assurance contractée au profit de l’entreprise est déductible, celle contractée au
profit d’un tiers, notamment le directeur de l’entreprise, n’est pas déductible.
6. LES IMPOTS, TAXES ET AMENDES
Seuls sont déductibles les impôts professionnels (patente, licence, CFPB et CFPNB)
mis en recouvrement au cours de l’exercice.
L’IS et l’IRPP ne sont pas déductibles ;
Les transactions, amendes, confiscations, les pénalités de toute nature ne
sont pas déductibles.
7. COMMISSIONS ET COURTAGES VERSES A L’ETRANGER
Les commissions et courtages, portant sur les marchandises achetées pour le
compte des entreprises situées au Gabon, ne doivent pas dépassées 5% du Chiffre
d’achat. Ces commissions doivent faire l(objet d’une facture régulière jointe à celle
des fournisseurs.
8. FRAIS DE VOYAGE POUR CONGES PAYES DES ASSOCIES SALARIES
A l’occasion de leurs congés, les frais de transport aller et retour des associés
salariés de l’entreprise, de leurs épouses et de leurs enfants à charge ne sont
déductibles que dans la limité d’un seul billet aller et retour par famille au tarif normal.
9. REDEVANCES VERSEES POUR UTILISATIONS DES BREVETS, MARQUES, MODELES ET DESSINS
Elles sont déductibles dès lorsqu’elles constituent des charges d’exploitation. Les
brevets doivent être en cours de validité.
10. COTISATIONS SOCIALES VERSEES AUX CAISSES ETRANGERES DE RETRAITE
Les cotisations sociales versées aux caisses étrangères de retraite ne sont
déductibles que lorsqu’elles présentent un caractère obligatoire et dans le seuil de
15% du salaire brut alloué à l’assuré social.

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B. LES CHARGES FINANCIERES : LES INTERETS DES COMPTES COURANTS DES ASSOCIES
Elles sont en principe intégralement déductibles. Cependant, les intérêts versés par
la société aux associés au titre des sommes qu’ils laissent en comptes courants ne
sont déductibles que dans la limite de ceux calculés au taux d’avances de la BEAC
majoré de deux points (2%).
En outre, les intérêts des sommes versées par les associés ou actionnaires
possédant en droit ou en fait la direction des SARL ou des SA ne sont déductibles
que dans la mesure ou lesdites sommes n’excédent pas pour l’ensemble des
associés ou actionnaires la moitié (1/2) du capital libéré.
Les associés se trouvent classés en deux catégories :
Les associés non dirigeants dont les intérêts alloués sont limités par rapport
aux taux des avances de la BEAC majorés de deux points (2%).
Les associés dirigeants en droit ou en fait dont les intérêts sont limités au
niveau des sommes placées et au niveau des taux des avances de la BEAC
majorés de deux points (2%). Les intérêts excédentaires après application de
ces deux limitation sont considérés comme du bénéfice distribue imposable à
l’IS et à l’IRVM.

APPLICATION

Le capital de la SA LG est de 50 000 000F dont 30 000 000F entièrement libéré. le


compte courant de Monsieur BENGA directeur financier de la société contient
13 000 000F contre 4 000 000F pour les autres associés n’ayant aucune
responsabilité dans la société. L’intérêt alloué à ces comptes est de 20% contre
11,5%, taux d’avance de la BEAC.
TAF :
Effectuer les redressements correspondants

SOLUTION

Les sommes du compte courant : 13 000 000 + 4 000 000 = 17 000 000
Les intérêts déduits par la société : 17 000 000 x 20% = 3 400 000
LES INTERETS FISCALEMENT DEDUCTIBLES
AU NIVEAU DES ASSOCIES NON DIRIGEANTS
4 000 000 x 13, 5% = 540 000
AU NIVEAU DES ASSOCIES DIRIGEANTS :

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Il y a deux limitations :
La moitié du capital libéré : 30 000 000 / 2 = 15 000 000 supérieur à 13 000 000
placés par les associés dirigeants.
Intérêts déductibles : 13 000 000 x 13,5% = 1 755 000
Les sommes déductibles : 1 755 000 + 540 000 = 2 295 000
Base du redressement fiscal : 3 400 000 – 2 295 000 = 1 105 000
Redressement à :
IS = 1 105 000 x 30% = 331 500
Pénalités (50%) : 331 500 x 50% = 165 750
IRVM : 1 105 000 x 20% = 221 000
Pénalités (100%) : 221 000 x 100% = 221 000
Rappel des droits : 331 500 + 165 750 + 221 000 x 2 = 939 250
I. LES CHARGES CALCULEES

A. LES AMORTISSEMENTS
C’est la constatation en comptabilité de la dépréciation définitive que subissent par
suite de l’usure, du temps ou des évolutions technologiques, certains éléments de
l’actif immobilisé. La législation gabonaise autorise la pratique de trois (3) types
d’amortissements :
Amortissement linéaire ;
Amortissement accéléré ;
Amortissement dégressif.

APPLICATION

Soit l’achat d’un véhicule de transport de marchandises par la société SMAG en


2020, coût 10 000 000F HT, amorti au taux de 20%.
Amortissement linéaire :
2020 : 10 000 000 x 20% = 2 000 000
2021 : 10 000 000 x 20% = 2 000 000
2022 : 10 000 000 x 20% = 2 000 000
2023 : 10 000 000 x 20% = 2 000 000
8 000 000
Ce véhicule de transport a été cédé en 2024 pour une valeur de 5 000 000.
Plus value sur cession de d’immobilisation

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5 000 000 – 2 000 000 (l’annuité unique restante en 2018) = 3 000 000F
Traitement fiscal de la plus value
Une fois réalisée, la plus value est en principe imposable. Toutefois, l’entreprise peut
décider autrement. L’entreprise peut prendre l’engagement de la réinvestir au bout
de 3 ans. Si elle ne l’a pas fait, la plus value sera réintégrée dans la base imposable
à l’IS à la fin de la 4ème année.
B. LES PROVISIONS
Ces sont des déductions opérées sur le résultat d’un exercice en vue de faire face
ultérieurement à une perte ou une charge dont l’objet est nettement précisé mais
dont la réalisation incertaine apparait probable en raison d’évènements survenus au
cours de l’exercice qui existent toujours à la clôture dudit exercice.
Exemple : un tiers porte plainte contre l’entreprise, celle-ci doit en tenir compte en
constituant à la fin de l’exercice une provision (litige) en vue de faire face à cette
éventualité.
C. LES DEFICITS
Le déficit est le résultat négatif d’un exercice. C’est une charge fiscale déductible à la
note 39 de la liasse fiscale.
Le déficit dégagé au cours d’un exercice est reportable et déductible sur 5 exercices
suivants.
Exemple :
Un déficit dégagé en 2016 est reportable et déductible sur les exercices 2016, 2017
2018, 2019 et 2020. Le déficit est une charge fiscale, au-delà de la 5ème année, cette
charge n’est plus déductible.

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CHAPITRE 3 : ETABLISSEMENT, LIQUIDATION ET PAIEMENT DE L’IS
SECTION 1 ; ETABLISSEMENT DE L’IS

Depuis le 1 er janvier 2012, les entreprises assujetties au régime du bénéfice réel


sont tenues de tenir une comptabilité selon les normes de l’OHADA.
La déclaration statistique et fiscale modèle ID01 doit être déposée chaque année à la
direction des grandes entreprises (DGE) ou à la direction provinciale des impôts dont
dépend le contribuable au plus tard le 30 avril de l’année d’imposition.
Toutefois, il y a deux exceptions :
Lorsque le 30 avril est un jour férié ou un jour non ouvrable ;
Lorsque le contribuable a demandé et obtenu un report de délai de dépôt de sa
déclaration.
Dans ces deux cas le contribuable n’aura pas de pénalité pour dépôt tardif. Mais de
façon générale, lorsqu’un contribuable dépose sa déclaration hors délais, il encourt
des pénalités qui ne sont pas cumulatives.
A. PENALITES POUR DEPOT TARDIF.
Le contribuable qui ne dépose pas sa déclaration le 30 avril de l’année d’imposition
est passible d’une pénalité de 5% des droits éludés.
Une mise en demeure de déposer sa déclaration lui est signifiée. S’il s’exécute dans
les délais, il ne payera aucune pénalité supplémentaire, sinon, il fera l’objet d’une
taxation d’office (TO) et sa cotisation sera majorée de 100%. Cette majoration est
portée à 150% en cas de récidive.
SECTION 2 : LIQUIDATION DE L’IS ET DE L’IMPOT MINIMUM FORFAITAIRE

A. RAPPEL
Elle consiste à calculer l’IS du par le contribuable connaissant le bénéfice imposable
et le taux de l’IS.
Au Gabon, le taux de droit commun de l’IS est de 30%, toutefois, un taux de 20%
s’applique aux établissements publics, associations et collectivités sans but lucratif
pour la location de leurs immeubles bâtis et non bâtis ainsi que pour leurs revenus de
capitaux mobiliers non soumis à l’IRCM.
Enfin un taux de 18% s’applique aux bénéfices de la banque gabonaise de
développement (BGD).
Il convient de préciser que l’IS ainsi obtenu a pour base, le résultat fiscal positif c’est-
à-dire le bénéfice dégagé dans le tableau 24 de la liasse fiscale.
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Ce bénéfice peut connaître des modifications à la suite d’un contrôle fiscal, compte
tenu de notre système déclaratif.
Dans la pratique, quelque soit le résultat fiscal (bénéfice ou déficit) un impôt
minimum appelé minimum de perception doit être calculé sur le CA.
B. L’IMPOT MINIMUM
1. MODALITES D’IMPOSITION
L’Is est obtenu du résultat fiscal, il ne peut pas être inférieur à 1% du CA réalisé. Si
c’est le cas on retiendra le minimum de perception de 1% du CA.
Si me minimum de perception (MP) est inférieur à l’impôt minimum forfaitaire (IMF)
de 1 000 000Fon retiendra l’IMF.
Le CA à prendre en compte est constitué des ventes de marchandises (compte 701)
de la production vendue (compte 702) et des produits et profits divers (compte 707) à
l’exclusion des produits récupérés à l’identique, des indemnités d’assurances reçues
constant la disparition partielle ou totale d’un élément du patrimoine et les revenus
financiers et produits assimilés.
Sociétés exonérées du paiement de l’IMF
Sont affranchis du paiement de l’IMF :
Les sociétés nouvelles eu titre de deux de deux premier exercices ;
Les entreprises de transformation agricole pour les dix premières années
d’exploitation ;
Les entreprises ayant une activité hôtellerie de tourisme pour les dix
premières années d’exploitation ;
D’ailleurs, l’article 5 du CGI exonère ces sociétés du paiement de l’IS :
Entreprises relevant du code minier ;
Les entreprises sous traitant des entreprises pétrolières.
Section 3 : le paiement de l’IS
2. MODALITES DE PAIEMENT
Chaque année les contribuables doivent déposer leur déclaration statistique et
fiscale avant le 1er mai de l’année d’imposition.
Les sociétés passibles de l’IS ou de l’IMF sont tenues de verser deux acomptes et un
solde.
1er acompte égal au ¼ (25%) de l’IS payé au titre de l’exercice précédent est à
régler avant le 30 novembre de l’année de revenus ;

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2ème acompte égal à 1/3 (33,33%) de l’IS payé au titre de l’exercice précédent
à régler avant le 30 janvier de l’année d’imposition ;
Le solde de l’impôt devant être régler avant le 30 avril de l’année d’imposition.
En tout état de cause, les trois quittances justifiant le règlement de ces acomptes
doivent être jointes à la DSF à la date de dépôt de la déclaration, dans les services
des impôts (DGE ou DPI).

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