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M.

Anicet ONANGA

Programme de l’année
Plan de cour de la Fiscalité des entreprises
Chapitre 1 : TAXES SUR LA VALEUR AJOUTEE (TVA)
Chapitre 2 : DROIT D’ACCISES
Chapitre 3 : CONTRIBUTION DE LA PATENTE
Chapitre 4 : IMPOT LIBERATOIRE
Chapitre 5 : CONTRIBUTION DE LA LICENCE
Chapitre 6 : IMPOT SUR REVENU

Introduction générale de la fiscalité


Le système fiscal congolais est principalement déclaratif c’est-à-dire qu’il
revient au contribuable la charge de présenter librement à l’administration
fiscale les éléments de l’assiette des impôts auxquels il est redevable
La fiscalité est l’ensemble des prélèvements obligatoires, institués par voie
d’autorité et affectés à l’Etat, aux organismes de sécurité sociale dans un but de
la couverture, des couvertures des charges publiques, elle est l’ensemble des
prélèvements obligatoires, institués par voie d’autorité et affectés à des tiers
(organismes) autres que l’Etat, les organismes de sécurité sociale dans un but
économique ou social.
Quant aux taxes administratives, ce sont des prélèvements obligatoires dues dès
lors que le service est mis à la disposition du redevable et leur montant n’est pas
proportionnel à la valeur du service rendu (taxe d’enlèvement des ordures
ménagères, droits d’inscription dans les universités)
La fiscalité présente des avantages parce qu’elle constitue d’une part, un moyen
d’orienter de façon très souple certaines interventions économiques et sociales
ponctuelle ; d’autre part, elle associe certains professionnels à une opération de
redistribution de ressources prélevées sur leurs propres affaires ou leurs propres
bénéfices alors que leur éparpillement même aurait interdit toute tentative
d’organisation volontaire.
Les différentes sources de la fiscalité :
La Constitution

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Les Conventions fiscales internationales régulièrement ratifiées


La Loi
La jurisprudence
Les Ordonnances
Les Décrets
La Doctrine fiscale (Circulaire, Instruction, Décision,).

Quant au mot fiscal, il vient de fisc qui signifie l’Agent ou le Commis de l’Etat
chargé de percevoir l’Impôt.
L’Impôt quant à lui peut se définir comme une prestation pécuniaire requise
des particuliers, par voie d’autorité et sans contrepartie en vue de la
couverture des charges publiques. Il se distingue de Taxe et d’autres
prélèvements fiscaux et parafiscaux dont le paiement a une contrepartie.
Chaque personne dans la société, Communauté ou Organisation humaine devrait
contribuer à la couverture des charges publiques et compte tenu de ses revenus.
Mais, il arrive malheureusement que certaines personnes contribuent au-delà de
ce qu’elles devraient normalement cotiser, soit à cause d’une erreur
arithmétiquement fiscale, soit à cause d’une pression fiscale. Du coup, l’impôt
devient sujet à contournement. Dans ce sens, nous serions d’avis avec ce
contemporain qui disait que « trop d’impôt tue l’impôt ».
Pour ce qui concerne l’étudiant en cycle de Licence Professionnelle, option BAF
et CG, il importe qu’il sache qu’il existe trois types d’impôts ; les impôts sur
l’activité de l’entreprise (TVA, Patente, Licence et droits de porte), les impôts
sur le revenu de l’entreprise (IS et IRPP) et les impôts sur le patrimoine de
l’entreprise (les droits d’enregistrement). Tous ces impôts sont librement
déclarés par les contribuables, ce conformément au système Congolais qui est
dit déclaratif.
Enfin, l’étudiant devra également savoir que l’Administration fiscale conserve
son droit de contrôle des déclarations souscrites par les entreprises au moyen de
certains contrôles fiscaux.

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Chapitre 1: LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE


La taxe sur la valeur ajoutée est un impôt indirect de consommation, supporté
par le consommateur final. Elle a été instituée a par la loi de finances 1er 1997.
L’appréhension de cet impôt, passe par la maîtrise de son champ d’application,
de ses modalités de calculer et enfin des obligations des contribuables.
Il faut préciser ici que, l’analyse se focalise au niveau de l’entreprise, car bien
que ce soit les ménages qui supportent cet impôt, ce sont les entreprises
personnes physiques ou morales qui ont la responsabilité de collecter et reverser
cet impôt au trésor public. Ce livre se focalisant sur la fiscalité des entreprises,
l’analyse se limite donc du point de vue de l’entreprise, du champ d’application
aux obligations en passant par les modalités de liquidation de l’impôt dû.
SECTION 1 : CHAMP D’APPLICATION
Suite l’introduction de ce chapitre, il n’est pas question ici de se focaliser sur
le contribuable (redevable réel), mais plutôt sur les personnes habilitées à
collecter la taxe sur la valeur ajoutée ainsi que la nature des opérations
imposables. Il faut préciser que relativement au consommateur final, c’est la
dépense effectuée qui engendre le paiement de la TVA si le bien ou service
acquis n’est pas exonéré. On comprend alors qu’un individu ou ménage qui veut
échapper la TVA doit s’abstenir de consommer les biens et services taxables.
1.1. La qualité des personnes imposables

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L’article 1er du CGI (2020) stipule que sont assujetties à la TVA, les personnes
physiques ou morales qui relèvent du régime réel, les collectivités territoriales
décentralisées et les organismes de droit public, qui réalisent titre habituel ou
occasionnel et d’une manière indépendante, des opérations imposables entrant
dans le champ d’application de ladite taxe. L’alinéa 2 de cet article précise que
ces personnes sont soumises à la taxe sur la valeur ajoutée quels que soient leur
statut juridique et leur situation au regard des autres impôts.
1.2. La nature des opérations
On distingue les opérations imposables et les opérations exonérées.
1.2.1. Les opérations imposables
Relativement aux opérations imposables, selon du CGI précise que seules les
opérations accomplies dans le cadre d’une activité économique effectuée
onéreux sont assujetties la taxe sur la valeur ajoutée. Par activités économiques,
il faut entendre toutes les activités de production, d’importation, de prestation
des services et de distribution, y compris les activités extractives, agricoles,
1) Les livraisons de biens et les livraisons à soi-même :
a) La livraison de biens consiste en un transfert du pouvoir de disposer d’un bien
meuble corporel comme propriétaire, même si ce transfert est opéré en vertu
d’une réquisition de l’autorité publique ; l’échange, l’apport en société, la vente
tempérament sont assimilés des livraisons de biens.
b) Par livraison à soi-même de biens, il faut entendre les opérations que les
assujettis réalisent, soit pour les besoins de leur entreprise, soit pour d’autres
besoins dans le cadre de l’exploitation, l’exclusion toutefois des prélèvements
opérés pour les besoins normaux du chef d’une entreprise individuelle, et des
livraisons à soi-même par tout particulier pour ses besoins propres, et par tout
groupement pour les besoins personnels de ses membres, lorsque ces livraisons
portent sur des locaux qui servent l’habitation principale ;
2) Les prestations de services à des tiers et les prestations de services à soi-
même :
a) les prestations de services des tiers s’entendent de toutes les activités qui
relèvent louage d’industrie ou du contrat d’entreprise par lequel une personne
s’oblige exécuter un travail quelconque moyennant rémunération et, d’une façon
générale, de toutes les opérations autres que les livraisons de biens meubles
corporels ;

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b) Les prestations de services à soi-même s’entendent des services que les


assujettis réalisent, soit pour les besoins de leur entreprise, soit pour d’autres
besoins dans le cadre normal de leur activité
3) Les opérations d’importation de marchandises ;
4) Les travaux immobiliers ;
5) Les opérations immobilières de toutes natures réalisées par les professionnels
de l’immobilier. Sont considérés comme professionnels de l’immobilier :
 les promoteurs institutionnels ;
 les personnes agréées à la profession de promoteur immobilier dans les
conditions fixées par la législation en vigueur ;
 les personnes qui se livrent habituellement des opérations d’intermédiation
pour l’achat ou la vente d’immeubles ou de fonds de commerce, d’actions ou
parts de sociétés immobilières ;
 les personnes qui procèdent habituellement l’achat en leur nom, d’immeubles
ou de fonds de commerce, d’actions ou parts de sociétés immobilières, en vue de
la revente ;
 les personnes qui se livrent habituellement au lotissement et à la vente, après
exécution des travaux d'aménagement et de viabilité de terrains acquis à titre
onéreux ;
 les personnes qui se livrent habituellement à la mise en location des
établissements commerciaux ou industriels munis du mobilier et du matériel
nécessaires à leur exploitation, que la location comprenne ou non tout ou partie
des éléments incorporels du fonds de commerce ou d’industrie ;
6) Les ventes d’articles et matériels d’occasion faites par les professionnels ;
7) Les cessions d’immobilisations corporelles non comprises dans la liste des
biens exonérés visés
l’article 241 du Code des Douanes ;
8) Les opérations réalisées par les entreprises agréées au régime de la Zone
Franche ;
9) Les ventes de produits pétroliers importés ou produits au Congo
10) Les jeux de hasard et de divertissement.
11) Les opérations de leasing et de crédit-bail avec ou sans option d’achat ;

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12) Les subventions caractère commercial, quelle qu’en soit la nature, perçues
par les assujettis à raison de leur activité imposable ;
13) Les remises de prêts et les abandons de créances à caractère commercial ;
14) Les commissions perçues par les agences de voyage {l’occasion des ventes
de titres de transport pour les vols intérieurs.
1.2.2. Les opérations et biens exonérés
La loi prévoit pour chaque année une liste limitative des opérations devant être
exonérées. Outre l’annexe 1 du titre 2 du CGI, qui présente la liste des biens de
première nécessité exonérés de la taxe sur la valeur ajoutée, dans le CGI
énumère les opérations non soumises cet impôt. Il s’agit :
1) Des opérations suivantes, dès lors qu’elles sont soumises des taxations
spécifiques exclusives de toute taxation sur le chiffre d’affaires :
a. Les ventes de produits des activités extractives ;
b. Les opérations immobilières de toutes natures réalisées par des non
professionnels ;
c. Les intérêts rémunérant les emprunts extérieurs ;
d. Les intérêts rémunérant les dépôts effectués auprès des établissements de
crédits ou des établissements financiers par des non professionnels du secteur
financier ;
e. Les mutations de droits réels immobiliers et les mutations de fonds de
commerce soumises au droit de mutation ou à une imposition équivalente.
2) Les opérations liées au trafic international concernant :
a. Les navires ou bateaux utilisés pour l’exercice d’une activité industrielle ou
commerciale en haute mer ;
b. Les bateaux de sauvetage et d’assistance ;
c. Les aéronefs et les navires pour leurs opérations d’entretien et d’avitaillement
d. Les opérations de transit inter-États et les services y afférents, conformément
aux dispositions des articles 158 et suivants du Code des Douanes de la
CEMAC.
3) L’importation ou la vente par l’État des timbres fiscaux et postaux et de
papiers timbrés ;

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4) Les sommes versées par le Trésor {la Banque Centrale chargée du privilège
de l’émission, ainsi que les produits des opérations de cette banque, génératrice
de l’émission des billets ;
5) Les frais de scolarité et de pension perçus dans le cadre normal de l’activité
des établissements d’enseignement scolaire et/ou universitaire régulièrement
autorisés, selon le cas, par le
Ministre chargé de l’Éducation Nationale ou le Ministre chargé de
l’Enseignement Supérieur ;
6) Les biens de première nécessité (voir tableau suivant) ;
7) Les opérations de crédit-bail réalisées par les établissements de crédit au
profit des crédits
preneurs en vue de l’acquisition des équipements agricoles spécialisés, destinés
{ l’agriculture, { l’élevage et { la pêche ;
8) Les ventes de produits pétroliers destinés { l’avitaillement des aéronefs des
sociétés ayant leur siège social au Cameroun ;
9) Les consommations d’eau et d’électricité des ménages lorsque celles-ci ne
dépassent pas : a. Eau : à hauteur de 20 m3 par mois ;
b. Électricité : à hauteur de 220 kw par mois ;
10) Les opérations de composition, d’impression, d’importation et de vente des
journaux et périodiques { l’exclusion des recettes de publicité, les intrants et les
biens d’équipement destinés à ces opérations, acquis par les sociétés de presse
ou d’édition de journaux et périodiques ; La liste de ces intrants et biens
d’équipement est déterminée par le Ministre en charge des finances après
concertation avec les ministères concernés.
11) Les importations de biens exonérés dans le cadre de l’Article 241 du Code
des Douanes de la CEMAC ;
12) Les examens, consultations, soins, hospitalisation, travaux d’analyse et de
biologie médicale et les fournitures de prothèses effectuées dans les formations
sanitaires ;
13) Les matériels servant à la lutte contre le VIH/SIDA dans les conditions
fixées par voie réglementaire ;
14) Sous réserve de réciprocité, d’accord de siège et de quotas fixés par les
autorités Congo, les biens et services destinés { l’usage officiel des missions

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diplomatiques ou consulaires étrangères et des organisations internationales,


selon les modalités fixées par voie réglementaire.
15) Sous réserve de réciprocité, d’accord de siège et de quotas fixés par les
autorités. Congo, les biens et services destinés { l’usage officiel des missions
diplomatiques ou consulaires étrangères et des organisations internationales,
selon les modalités fixées par voie réglementaire ;
16) Les matériels et équipements d’exploitation des énergies solaire et éolienne ;
17) Les intérêts rémunérant les prêts immobiliers contractés par les personnes
physiques à l’occasion de l’acquisition des logements sociaux, sous réserve qu’il
s’agisse de la première maison d’habitation et ce, sur la base d’un quitus délivré
par l’Administration fiscale ;
18) La vente de logements sociaux aux personnes physiques { l’occasion de
l’acquisition de leur première maison d’habitation, sous réserve du quitus de
l’administration fiscale ;
19) Les prestations de services facturées par les promoteurs aux adhérents des
CGA ;
20) Les matériels et équipements spécialisés pour les personnes handicapées
dont la liste est fixée par voie réglementaire ;
21) Le transport public urbain de masse par bus ;
22) Les prestations afférentes au service postal universel effectuées par les
concessionnaires du service postal dans les conditions fixées par la
réglementation en vigueur ;
23) Les intérêts des titres d’emprunt négociables émis par l’État et les
collectivités territoriales décentralisées ;
24) Les intérêts rémunérant les prêts d’une valeur inférieure FCFA deux (2)
millions accordés par les établissements de micro-finance de première catégorie
à leurs membres.

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Le principe de la territorialité en matière de TVA


L’art 8 CGI stipule que, sont soumises à la taxe sur la valeur ajoutée, les opérations réalisées
dans le territoire national et non comprises dans la liste des exonérations, même lorsque le
domicile ou le siège social du redevable réel est situé en dehors des limites territoriales du
Congo
L’alinéa 2 de cet article considère qu’une opération est réputée réalisée au Congo s’il s’agit
d’une vente, lorsque celle-ci est faite aux conditions de livraison de marchandises au Congo
ou s’il s’agit des autres opérations, lorsque le service rendu, le droit cédé ou l’objet loué,
sont utilisés ou exploités au Congo. L’alinéa 4 précise que pour les agences de voyage ou les
entreprises ayant une activité de cette nature, les commissions sont réputées perçues au Congo
l’occasion des ventes de titres de transport quel que soit la destination ou le mode de transport
ou le siège de la société de transport. Toutefois, l’alinéa 3 apporte une exception, en ce qui
concerne uniquement les transports inter-CEMAC. Pour ces derniers, les opérations sont
réputées faites au Congo si le transporteur y est domicilié ou y a fixé son siège social, même
lorsque le principal de l’opération s’effectue dans un autre État membre.
D’une manière générale, la taxe sur la valeur ajoutée est établie au lieu de la prestation ou de
l’utilisation du service, de la production ou de la première mise la consommation CGI,2019).
Lorsque ce lieu est différent du siège social ou du principal établissement, le redevable est
tenu de désigner l’administration fiscale, un représentant solvable accrédité, résidant sur le
territoire du Congo qui est solidairement responsable, avec lui, du paiement de la TVA du
CGI, 2019).
En cas de non-désignation d’un représentant, la TVA et, le cas échéant, les pénalités y
afférentes sont payées par la personne cliente pour le compte de la personne n’ayant pas au
Congo un établissement stable ou une installation professionnelle permanente ( CGI, 2019).

SECTION 2 : MODALITES DE CALCUL EN MATIERE DE TVA


1.1. Fait générateur et exigibilité de la TVA

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Suivant le CGI relativement aux modalités d’imposition, seules les personnes physiques ou
morales qui relèvent du régime d’imposition du réel sont assujetties la taxe sur la valeur
ajoutée.
1.1.1. Fait générateur en matière de TVA
Le fait générateur de la taxe sur la valeur ajoutée est défini comme l’évènement par lequel
sont réalisées les conditions légales permettant l’exigibilité de l’impôt. Il s’agit des
évènements qui donnent naissance à la TVA. Le fait générateur est ainsi constitué par :
 La livraison des biens et marchandises (ventes et cessions) ;
 L’exécution des services et travaux ;
 L’introduction des biens et marchandises sur le territoire national ;
 L’acte de mutation ou de transfert de propriété pour les opérations immobilières réalisées
par les entreprises immobilières (les promoteurs immobiliers);
 L’acte de mutation, de jouissance ou l’entrée en jouissance, pour les locations de terrains
non aménagés ou de locaux nus effectuées par des professionnels de l’immobilier.
 La mise à consommation des biens importés ;
 La première utilisation s’agissant des biens livrés { soi-même ;
 Les débits pour les entrepreneurs des travaux immobiliers qui optent expressément pour ce
régime.
1.1.2. L’exigibilité en matière de TVA
L’exigibilité de la taxe sur la valeur ajoutée est le droit que les services du fisc chargés du
recouvrement peuvent faire valoir à un moment donné auprès du redevable légal pour obtenir
le paiement dudit impôt. L’exigibilité fait également appel { la période { laquelle
l’administration fiscale peut exercer son droit de recouvrement. A cet effet il faut tenir
comptes des retenues à la source de la TVA, les déclarations en douane en cas d’importations,
les déclarations mensuelles lors de la mise consommation des biens et services. Il ne faut donc
pas croire par exemple que suite à une livraison ou vente de marchandises, le fisc peut vous
réclamer le reversement immédiat de la TVA facturée ;
Il attendra au plus tard le 15 du mois suivant pour exercer ce droit. Par ailleurs, lorsque cette
même opération est réalisée auprès d’une personne morale ou physique de droits publics ou
privés habilitées opérer les retenues la source, l’exigibilité est immédiate et coïncide dans ce
cas avec le fait générateur.
1.2. Taux et base d’imposition
Pour le calcul de la taxe sur la valeur ajoutée, deux éléments sont essentiels et indispensables.
Il s’agit du taux d’imposition et de la base d’imposition.
1.2.1. Taux d’imposition

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En matière de TVA, on distingue deux taux à savoir : le taux général et le taux zéro du CGI.
Le taux général depuis l’exercice fiscal en 1997 est de 18%. Il est constitué de la manière
suivante : IL existe deux taux à la TVA-
Taux générale TVA est de 18% plus centimes additionnel (communaux) est de 5% CAC ;
Taux zéro 0%
 Principal : 18 %
 CAC 5 % du principal, soit :
 Soit un taux général de : 18,9%
Le taux zéro qui est un taux spécifique pour l’exportation des produits imposables, est de zéro
pourcent (0%). Cette dernière mesure permet aux produits exportés d’être plus compétitifs sur
le marché international. La compétitivité n’étant pas perçue ici au niveau de la qualité du
produit, mais plutôt au niveau de son coût. Cette précision étant faite, l’imposition des
produits exportés au taux de 0% permet d’une part, d’éviter une taxation double, c’est-à-dire
que si le produit subit certains impôts dans le pays d’accueil, il ne faudrait pas que dès le
départ du Congo, qu’il ait subir d’autres. En cas d’exonération dans le pays d’accueil, ce
produit sera davantage plus compétitif en termes de coût.
1.2.2. Base d’imposition
Pour liquider la TVA, il faut d’abord déterminer son assiette ou base d’imposition. Cette base
d’imposition est fonction de la nature de l’opération réalisée. Pour le calcul de la TVA, la
base imposable est arrondie au millier de francs inférieur selon CGI. Cette disposition est
rarement appliquée. Il est courant d’observer sur les factures que sur le montant hors taxe, est
directement appliqué le taux de la TVA sans que ce montant ne soit arrondi au millier de
francs inférieur.
2.2.2.1. Base d’imposition pour les opérations réalisées à l’intérieur du territoire
national
Il a été souligné plus haut que seules les entreprises qui relèvent du régime d’imposition du
réel ont le droit de collecter ou facturer la TVA à leurs clients. Ainsi, la base d’imposition
est :
 Le prix de vente hors taxe suite aux livraisons des biens ;
 Les prestations de services hors taxe facturées ;
 Les prix hors taxe de cession des immobilisations ou valeur d’échange ;
 Le montant hors taxe des travaux facturés ;
 Le prix d’achat hors taxe des biens et services achetés par l’entreprise ;
 Le coût de revient des biens extraits, fabriqués ou transformés.
2.2.2.2. Base d’imposition pour les opérations de crédit-bail
Pour les opérations de leasing ou de crédit-bail avec ou sans option d’achat, la base
d’imposition à la TVA est le montant des loyers facturés par les sociétés de crédit-bail. En fin

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de contrat, la base d’imposition est le prix de cession convenu au contrat lorsque l’option
d’achat est levée par le preneur ou par le prix de cession en cas de vente à un tiers.
2.2.2.3. Base d’imposition pour les opérations réalisées par les entreprises de jeux de
hasard et de divertissement
La base d’imposition des dépenses effectuées par les entreprises de jeux de hasard et de
divertissement relativement à la consommation des biens nécessaires à la production du jeu ou
du divertissement a toujours obéit aux mêmes principes évoqués ci-dessus. La différence dans
l’analyse réside au niveau de la TVA collectée ou facturée.
A cet effet, la loi de finances pour l’exercice 2010 avait institué un abattement de 40% pour
l’imposition { la TVA des entreprises de jeux de hasard et de divertissement, dont le chiffre
d’affaires était jusqu’en 2009 intégralement taxé, sans considération du montant des sommes
reversées aux parieurs. La loi de finance pour l’exercice 2013 reconduit les dispositions de
celle de
2009. Ainsi, selon CGI, stipule clairement que les opérations réalisées par les entreprises de
jeux de hasard et de divertissement ont pour base d’imposition, le produit intégral de ce jeu.
2.2.2.4. Base d’imposition pour les opérations d’importation
Relativement aux importations, la base imposable est obtenue en ajoutant à la valeur
imposable, le montant du droit de douane pour les produits non exonérés du droit de douane.
Pour les produits soumis au droit d’accises, la base imposable est obtenue en ajoutant à la
valeur imposable selon le Code des Douanes de la CEMAC (art 23 à 26), les montants du
droit de douane et du droit d’accise. Il faut préciser que lorsqu’un produit importé n’est pas
assujetti aux droits d’accises, sa base d’imposition à la TVA est sa valeur en douane ou valeur
CAF (coût assurance fret) à laquelle on ajoute les droits de douane.
Lorsque le produit supporte les droits d’accises, la base de calcul de la TVA est la valeur en
douane laquelle on ajoute les droits de douane et les droits d’accises. La valeur en douane est
constituée du prix d’achat a l’étranger et de toutes les dépenses engagées de l’étranger
jusqu’au port ou l’entrée du territoire national. Il s’agit des charges qui influencent la valeur
des biens importés. Les droits de douane s’appliquent sur cette valeur.
Selon du CGI met en exergue les éléments qui sont exclus de la base d’imposition pour le
calcul de la TVA. Cet article énumère :
 Les escomptes de caisse, les remises, rabais et ristournes, condition qu’ils figurent sur une
facture initiale ou sur une facture rectificative. Autrement dit, lors de la facturation, la base
d’imposition s’obtient après déduction de toutes les réductions commerciales et/ou
Base calcul TVA = Valeur en douane + Droits de douane
Base de calcul TVA = Valeur en douane + Droits de douane + Droits d’accise
MTTC = MHT (1+T)
financières.
 Les distributions gratuites de biens dans le cadre de la publicité ou de la promotion
Commerciale

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 Les débours qui ne sont que des remboursements de frais facturés pour leur montant exact
l’acquéreur des biens ou au client. Autrement dit, les frais engagés par l’entreprise pour le
compte de son client n’entrent pas dans la base d’imposition de la
TVA pour l’entreprise. A titre d’exemple, on peut citer le port payé.
 Les encaissements qui ne sont pas la contrepartie d’une affaire, tels que les intérêts
moratoires et les indemnités de contrat.
2.3. Liquidation de la TVA
En matière d’impôt, la liquidation n’est en aucun cas le paiement, c’est plutôt l’opération par
laquelle le montant de l’impôt dû par le redevable légal est déterminé. La TVA est liquidée à
deux niveaux : premièrement { travers les factures, lors des opérations de vente et
d’importation ;
Deuxièmement la fin du mois, lors de détermination du montant de l’impôt { reversé au trésor
public.

2.1.1. Liquidation de la TVA sur les factures


Relativement à la facturation, le taux de la TVA est un taux ad valorem, c’est-à-dire qu’il est
directement appliqué sur la base d’imposition pour trouver le montant de l’impôt. Ce taux est
le même aussi bien pour le calcul de la TVA facturée que pour celui de la TVA récupérable.
Désignons par : MHT, le montant hors taxe ;

T, le taux d’imposition ; et TVA, le montanTVA.


TVA : Montant de la TVA ;
MHT : montant hors taxe (c’est la base d’imposition) ;
T : taux d’imposition (il peut être de 18% ou de 0%).

Pour trouver le montant toutes taxes comprises (MTTC), on ajoute au montant hors taxe
(MHT) la TVA. D’où :
La taxe sur la valeur ajoutée étant inhérente au montant hors taxes et au montant toutes taxe
 Une relation directe entre le montant hors taxe (MHT) et le montant toute taxe comprise
(MTTC) partant du fait que : MTTC = MHT x T et que MTTC = MHT + MHT x T ; on a
alors :
 Une relation directe entre la TVA et le montant toute taxe comprise (MTTC) se déduit
également partant du fait que TVA= MHT x T, et que MHT= MTTC/(1+T). On a :
NOTE BIEN : pour l’application de ces formules, ne pas utiliser le taux T

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Application :
Vente de marchandises HT 2 200 000FCFires aux livraisons des biens et services facturés aux
clients ou à soi-Remise accordée sur vente 200 000FCFA. Travail à faire :
1. Déterminer la TVA. TVA = MHT x T MTTC = MHT + TVA 𝐓𝐕𝐀 𝐌𝐓𝐓𝐂 (𝟏 + 𝐓) 𝑻

2. Déterminer le montant TTC de deux manières.

2.1.2. Liquidation de la TVA à verser au trésor public : une explication par le mécanisme de la TVA

Le mécanisme de la TVA part du principe selon lequel l’entreprise assujettie au régime du réel ne
supporte pas la TVA. A cet effet, la TVA payée sur les achats réalisés au cours d’un mois est

déductible au cours du même mois sur la TVA collectée sur les ventes du même mois selon CG).
Autrement dit, puisqu’elle ne supporte pas la TVA, elle doit déduire de la taxe qu’elle a payée lors de
ses dépenses de celle qu’elle a collectée lors de ses opérations de ventes et/ou de prestations de
services. C’est la raison pour laquelle il est soutenu que la TVA est un impôt neutre.

La différence obtenue entre TVA facturée et TVA récupérable est appelée « TVA à payer ». Cette TVA
{ payer peut être une TVA due ou un crédit de TVA, d’où la formule :

REMARQUE : La TVA est neutre pour le redevable légal et non pour le redevable réel. Il faut tout de
même souligner que pour les dépenses engagées par le redevable légal qui ne sont pas en rapport
avec son activité d’exploitation, la TVA supportée n’est déductible. C’est la raison pour laquelle
certains soutiennent que la TVA n’est pas neutre au sens strict du terme.

TVA collectée : L’entreprise joue le rôle de collectrice d’impôt pour le compte de l’Etat en matière de
TVA, d’où l’appellation « TVA collectée ». Il s’agit en fait de la TVA qu’elle facture { ses clients lors des
opérations de ventes, de prestation de services, de la facturation des travaux, de la production livrée
à soi-même, d’où l’appellation « TVA facturée ».

TVA déductible : La TVA payée par l’entreprise lors de ses dépenses est déduite de celle qu’elle
facture à ses clients, lorsqu’elle n’est pas positionnée en consommatrice finale. De manière simple, la
TVA déductible encore appelée TVA récupérable, est celle que l’on retrouve sur les factures lorsque
l’entreprise effectue une dépense (achat, acquisition, transport, services extérieurs, etc.).

TVA due : On parle de TVA due lorsque le montant de la TVA payer est positif, c’est-à-dire supérieure
à zéro (0) ; C’est le montant que l’entreprise doit reverser au fisc.

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TVA à payer pour le mois N = TVA facturée du mois N – TVA récupérable du mois N – crédit de TVA
du mois N-1

Crédit de TVA : On parle de crédit de TVA lorsque le montant de la TVA {payer est négatif, c’est-à-
dire inférieur à zéro (0) ; c’est la somme que l’Etat doit { l’entreprise. En d’autres termes, c’est la
créance du contribuable sur le Trésor suite à un paiement anticipé de la TVA.

Application :

La STCOM SA est une entreprise dont le chiffre d’affaires moyen est de 1 550 000 000FCFA. Pour le
compte du mois de mars N, elle a réalisé les opérations suivantes :

Ventes des produits exonérés FCFA 12 400 000 HT ;

Exportations des produits imposables FCFA 35 000 000 HT ;

Ventes locales des produits imposables FCFA 102 555 000 TTC ;

Achat des marchandises FCFA 71 550 000 TTC.

Travail à faire :

Déterminer le montant de la TVA payer pour le mois de mars sachant qu’il y a un crédit de TVA de

FCFA 985 000 pour le mois de février N.

2.1.3. Les déductions en matière de TVA

Il faut relever que toutes les opérations assujetties à la TVA ne donnent pas droit à déduction dans
les entreprises, personnes morales ou physiques qui relèvent du régime du réel. Certaines conditions
doivent être remplies pour qu’une TVA soit déductible.

2.1.3.1. Les conditions de fonds

La règle principale de déductibilité de la taxe sur la valeur ajoutée est énoncée dans le CGI selon
laquelle « La Taxe sur la Valeur Ajoutée ayant frappé en amont le prix d’une opération imposable est
déductible de la taxe applicable { cette opération pour les assujettis immatriculés et soumis au
régime réel... ». Ainsi, la déduction concerne la TVA ayant grevé :

 Les matières premières et fournitures nécessaires liées { l’exploitation qui s’intègrent dans le
processus de production de biens et services ;

 Les services qui ont effectivement concouru à cette production, à condition que les prestataires de
services soient eux-mêmes des assujettis immatriculés, relevant du régime réel ;

 Les achats de biens et marchandises nécessaires et liées { l’exploitation ;

 Les biens d’équipement nécessaires, liés { l’exploitation, { l’exclusion des véhicules de tourisme,
ainsi que leurs pièces de rechange, et les frais de réparation y afférents ;

 La Taxe sur la Valeur Ajoutée grevant les biens utilisés par le concessionnaire mais appartenant
{ l’autorité concédant.

2.1.3.2. Les conditions de formes : Pour être déductible du CGI, 2018), la taxe sur la valeur ajoutée
doit figurer :

15
M. Anicet ONANGA

 sur une facture dûment délivrée par un fournisseur immatriculé et soumis au régime réel et
mentionnant son Numéro d’Identifiant Unique. Toutefois, en ce qui concerne les fournisseurs
étrangers, ces conditions ne sont pas exigées.

 En cas d’importation, sur la déclaration de mise { la consommation;

 En cas de livraison à soi-même, sur une déclaration spéciale souscrite par le redevable lui-même ;

 Pour les opérations imposables d’une valeur au moins égale { cent mille (100 000) francs CFA, le
droit { déduction n’est autorisé qu’{ condition que lesdites opérations n’aient pas été payées en
espèces ;

 La taxe sur la valeur ajoutée retenue à la source donne droit à déduction lorsqu’elle figure sur une
attestation de retenue à la source (LF 2019).

2.1.3.3. La prescription en matière de déduction de la TVA : Relativement la TVA, le droit


{déduction est exercé jusqu’{ la fin du deuxième exercice fiscal qui suit celui au cours duquel la taxe
sur la valeur ajoutée est devenue exigible. Autrement dit, après ces deux années, le redevable légal
perd le droit de déduire le montant de la TVA payée par anticipation, c’est-à-dire la TVA récupérable
selon du CGI).

2.1.3.4. Les opérations ne donnant pas droit à déduction en matière de TVA

Le CGI, ne donne pas droit { déduction, la TVA ayant grevé :

 Les dépenses de logement, d’hébergement, de restauration, de réception, de spectacles, et de


location de véhicule de tourisme et de transport de personnes. Cette disposition ne concerne pas les
dépenses supportées, au titre de leur activité imposable, les professionnels du tourisme, de la
restauration, du spectacle et les concessionnaires automobiles.

 Les importations de biens liées l’exploitation, non utilisées et réexportées en l’état.

 Les biens et services acquis par l’entreprise mais utilisés par des tiers, les dirigeants ou le personnel
de l’entreprise.

 Les services afférents à des biens exclus du droit à déduction.

2.2. Le prorata de déduction : Une entreprise utilise le prorata déduction, lorsque pour les
opérations qu’elle réalise, elle ne fait pas de distinction dans sa comptabilité entre les opérations
soumises à la TVA et celles exonérée. Cette absence de séparation de comptabilité ne permettant pas
de pouvoir clairement distinguer les chiffres d’affaires des opérations exonérées de celui des
opérations non exonérées.

2.2.1. Définition du prorata de déductions : Le prorata de déduction est un taux ou pourcentage que
l’on applique sur la TVA facturée par les fournisseurs pour trouver la TVA déductible. Lorsqu’on parle
de la TVA facturée par les fournisseurs, il s’agit en fait de la TVA récupérable, c’est-à-dire celle que
l’entreprise { payer { ses fournisseurs au moment de ses achats. Les redevables qui appliquent le
prorata de déduction pour le calcul de la TVA à déduire sont encore appelés les « assujettis partiels ».

16
M. Anicet ONANGA

Les exportations font partie des opérations soumises à la TVA. Par ailleurs, le prorata obtenu
est toujours arrondi { l’unité supérieure. Le chiffre d’affaires au dénominateur englobe celui
des opérations imposables et des opérations exonérées. Le prorata utilisé au cours de l’année
pour le calcul de la TVA déductible est toujours provisoire, puisqu’il est déterminé en
fonction du chiffre d’affaires réalisé l’année précédente ou, pour les nouveaux assujettis, en
fonction du chiffre d’affaires prévisionnel de l’année en cours.
2.2.3. Régularisation de TVA en cas de prorata : Pour savoir s’il y a lieu de faire une
régularisation de TVA en fin d’exercice pour un assujetti partiel, il faut d’abord déterminer
l’écart de prorata. Le CGI stipule que la variation à la baisse ou { la hausse entre le prorata
provisoire et le prorata définitif font l’objet d’un complément de taxe sur la valeur ajoutée ou
d’une déduction complémentaire. Cette variation est appelée « Ecart de prorata » et se
détermine de la manière suivante :
Le prorata définitif est déterminé au plus tard le 31 mars de chaque année. Les déductions
opérées sont régularisées en conséquence dans le même délai.
Toujours dans ce même paragraphe, il est noté que dans l’hypothèse où le prorata devient
inférieur à 10 % aucune déduction n’est admise. Pour mieux cerner cette disposition, il faut
comprendre que le prorata dont il est question est l’écart de prorata et que la déduction n’est
admise que
lorsque le prorata provisoire est inférieur au prorata définitif.
En même temps, cette disposition ne fixe pas une limite en référence au complément de TVA.
Le complément de TVA est la TVA due ou TVA à reverser au trésor. On peut alors soutenir
que lorsque le prorata provisoire est supérieur au prorata définitif, quelle que soit la valeur de
cet écart, le redevable a l’obligation de verser un complément de TVA a l’Etat. On peut alors
soutenir que si l’écart de prorata est positif, la TVA régulariser sera une TVA due. Si cet écart
est négatif, la TVA à régulariser sera un crédit de TVA à condition que cet écart soit supérieur
ou égal à 10 % en valeur absolue. La formule de la régularisation en fin d’année est la
suivante :
2.2.4. Conséquence du prorata de déduction sur le coût de revient
𝑻𝑽𝑨 𝒅é𝒅𝒖𝒄𝒕𝒊𝒃𝒍𝒆 𝑻𝑽𝑨 𝒇𝒂𝒄𝒕𝒖𝒓é𝒆 𝒑𝒂𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝒇𝒐𝒖𝒓𝒏𝒊𝒔𝒔𝒆𝒖𝒓𝒔 𝑷𝒓𝒐𝒓𝒂𝒕𝒂 𝒑𝒓é𝒗𝒊𝒔𝒊𝒐𝒏𝒏𝒆𝒍
𝑷𝒓𝒐𝒓𝒂𝒕𝒂
𝐂𝐡𝐢𝐟𝐟𝐫𝐞 𝐝′𝐚𝐟𝐟𝐚𝐢𝐫𝐞𝐬 𝐇𝐓 𝐝𝐞𝐬 𝐨𝐩é𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐝𝐞 𝐥′𝐚𝐧𝐧é𝐞 𝐬𝐨𝐮𝐦𝐢𝐬𝐞𝐬 à 𝐥𝐚 𝐓𝐕𝐀
𝐂𝐡𝐢𝐟𝐟𝐫𝐞 𝐝′𝐚𝐟𝐟𝐚𝐢𝐫𝐞𝐬 𝐇𝐓 𝐠𝐥𝐨𝐛𝐚𝐥 𝐝𝐞 𝐥′𝐚𝐧𝐧é𝐞 𝟏𝟎𝟎

17
M. Anicet ONANGA

𝑬𝒄𝒂𝒓𝒕 𝒅𝒆 𝒑𝒓𝒐𝒓𝒂𝒕𝒂 𝑷𝒓𝒐𝒓𝒂𝒕𝒂 𝒑𝒓é𝒗𝒊𝒔𝒊𝒐𝒏𝒏𝒆𝒍 − 𝑷𝒓𝒐𝒓𝒂𝒕𝒂 𝒅é𝒇𝒊𝒏𝒊𝒕𝒊𝒇


𝑹é𝒈𝒖𝒍𝒂𝒓𝒊𝒔𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝑻𝑽𝑨 𝒇𝒂𝒄𝒕𝒖𝒓é𝒆 𝒑𝒂𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝒇𝒐𝒖𝒓𝒏𝒊𝒔𝒔𝒆𝒖𝒓𝒔 x 𝑬𝒄𝒂𝒓𝒕 𝒅𝒆 𝒑𝒓𝒐𝒓𝒂𝒕𝒂
Lorsqu’une entreprise utilise le prorata de déduction, cela impacte fondamentalement le coût
de revient des biens qu’elle a achetés. Puisque la TVA versée au fournisseur n’est plus
entièrement déductible, la conséquence immédiate est l’augmentation des charges et par
répercussion, la hausse de la valeur du bien ou service acquis. Pour cela, il faut procéder à une
régularisation en fin d’exercice.
Le coût de revient d’un bien acheté lorsque l’entreprise pratique le prorata de déduction se
déterminer de manière suivante.
CR = Vo + Vo x 18,9 x (100% - P)

Application :
La société STCOM, spécialisée dans le commerce général, a réalisé un chiffre d’affaires hors
taxe de F CFA 12 000 000 au cours de l’année N, réparti comme suit :
 Chiffre d’affaires sur opérations imposables : FCFA 3 000 000
 Ventes aux Missions diplomatiques : FCFA 2 000 000
 Exportations : FCFA 3 000 000
 Ventes aux associations but non lucratif reconnues d’utilité publique : FCFA 2 500 000
 Ventes d’engrais et gaz domestique : FCFA 1 500 000
Travail à faire :
Déterminer le prorata de déduction
Solution
Prorata de déduction :
Solution : Déterminer

Application 2

18
M. Anicet ONANGA

Une entreprise applique un prorata de déduction de 80 % au cours d’une année fiscale. Au


mois de janvier de cette année, elle a fait l’acquisition d’un équipement d’une valeur hors taxe
de 100 000 000 FCFA, durée de vie probable 10 ans.
1. Déterminer la TVA facturée par le fournisseur.
2. Trouver le montant de la TVA déductible
3. Déterminer le coût d’achat de cette immobilisation.
2.3. Les options sur TVA et les régularisations
2.3.1. Les options de débits de TVA et de TVA à l’encaissement
Par rapport au fait générateur en rapport avec l’exigibilité, il faut faire une nuance entre les
débits de TVA et la TVA l’encaissement. Lorsqu’une entreprise souscrit l’option de la TVA
sur les débits, cela signifie que la TVA collectée devient exigible dès lors qu’elle établit la
facture. Une entreprise qui souscrit l’option de TVA à l’encaissement, cela signifie que la
TVA collectée n’est exigible qu’au moment où la facture est réglée ou encaissée. Dans ce cas,
la déclaration de la TVA facturée est proportionnelle au montant payé.
Il est important de préciser que ces options ne s’appliquent que sur la TVA facturée ou TVA
collectée. Elles ne concernent pas la TVA récupérable ou TVA déductible. Par ailleurs, pour
les entreprises de travaux publics et du secteur de l’immobilier, il est préférable de choisir
l’option de la TVA l’encaissement, du fait des facturations qui comportent généralement des
montants très importants et qui sont souvent encaissés quelques mois plus tard après la
facturation.

Lorsqu’un bien ayant fait l’objet d’une déduction de TVA au titre des immobilisations ne fait
plus partie des actifs de l’entreprise par voie de cession avant la fin de la quatrième année
compter de son acquisition, et que cette cession n’est pas soumise la taxe sur la valeur ajoutée
pour une raison quelconque, l’assujetti est redevable d’une fraction de la taxe antérieurement
déduite. Cette fraction est égale au montant de la déduction, diminué d’un cinquième par
année ou fraction d’année depuis l’acquisition.

2.3.2.2. La régularisation des déductions de TVA en cas de factures impayées


La taxe sur la valeur ajoutée acquittée l’occasion des ventes ou des services qui sont par la
suite résiliés, annulés ou qui restent impayés, peut être récupérée par voie d’imputation sur
l’impôt dû pour les opérations faites ultérieurement Pour les opérations annulées ou résiliées,
la récupération de la taxe acquittée est subordonnée à l’établissement et l’envoi au client
d’une facture nouvelle en remplacement de la facture initiale.
Pour les opérations impayées, lorsque la créance est réellement et définitivement
irrécouvrable, la rectification de la facture consiste dans l’envoi d’un duplicata de la facture
initiale avec les indications réglementaires surchargées de la mention « facture demeurée

19
M. Anicet ONANGA

impayée pour la somme de …, prix hors TVA et pour la somme de … TVA correspondante
qui peut faire l’objet d’une déduction ».
2.3.2.3. Le traitement fiscal des emballages consignés
Selon CGI souligne que les sommes perçues par l’assujetti titre de consignation lors de la
livraison d’emballages récupérables et réutilisables non identifiables, sont comprises dans la
base imposable à la taxe sur la valeur ajoutée mais non au droit d’accises. Ainsi, la
consignation des emballages récupérables, réutilisables et non identifiables est exclue de la
base d’imposition pour le calcul des droits d’accises.
Application : Déterminer le montant de la TVA sur importation d’une marchandise en
provenance d’un pays hors zone CEMAC, dont les caractéristiques sont les suivantes :
NB : les montants en devise ont déjà été convertis en FCFA
 Prix d’achat hors taxe 5 000 000 FCFA ;
 Remise 10 % ;
 Frais d’emballage : 500 000 FCFA ;
 Emballages récupérable non identifiables consignés au prix de : 1 000 000 FCFA ;
 Frais d’assurance : 200 000 FCFA ;
 Fret : 300 000 FCFA ;
 Droits de douane 30 %.

SECTION 3 : MODALITES DE PERCEPTION ET OBLIGATIONS DES


REDEVABLES
Une fois le montant de l’impôt liquidé, quelles sont les modalités de perception par le fisc
dans le cas d’une TVA due, que par le redevable légal dans le cas d’un crédit de TVA ? Par
ailleurs, quelles sont les obligations des contribuables en matière de TVA ?
3.1. Les modalités de perception
3.1.1. Généralités en cas d’une TVA due
Le montant de la taxe sur la valeur ajoutée est payé directement et spontanément par le
redevable légal au moment du dépôt de la déclaration à la caisse du receveur des impôts
territorialement compétents. Toutefois, pour les entreprises relevant d’une unité de gestion
spécialisée, la déclaration et le paiement de la TVA sont effectués auprès de cette unité.
3.1.2. Cas des retenues à la source de TVA
Pour certains fournisseurs, la taxe sur la valeur ajoutée est retenue à la source lors du
règlement des factures. Il s’agit notamment des fournisseurs de l’Etat, des collectivités
territoriales décentralisées, des établissements publics administratifs, des sociétés publiques
ou parapubliques et de certaines entreprises privées autorisées à effectuer des retenues à la

20
M. Anicet ONANGA

source de TVA (voir en annexe la liste des entreprises autorisées à effectuer des retenues à la
source)du CGI).

3.1.3. Cas du crédit de TVA


3.1.3.1 Principe
Généré par le mécanisme de déduction, le crédit de TVA est imputable sur la TVA due pour
les périodes ultérieures jusqu’ épuisement, sans limitation de délai. Les déductions concernant
la taxe sur la valeur ajoutée retenue à la source ne seront admises que sur présentation des
quittances de reversement. Les crédits trimestriels cumulés, supérieurs à 10 millions sont
soumis au Directeur Général des Impôts pour validation. Ils sont reportés sur les périodes
ultérieures à compter du mois suivant celui de leur validation.
3.1.3.2 Cas où le crédit de TVA n’est pas imputable : la compensation du crédit de TVA
Le crédit de TVA peut ne pas être imputable, dans le cas où le bénéficiaire sollicite le
transfert de ce crédit pour le paiement d’autres impôts dont il est débiteur ; on parle alors de
compensation des crédits de TVA. Les impôts compensables avec le crédit de TVA non
imputable sont :
 Le paiement de la TVA elle-même ;
 Les droits d’accises ;
 Les droits de douanes.
3.1.3.3 Conditions de la compensation du crédit de TVA
Pour bénéficier d’une compensation des crédits de TVA, le contribuable doit formuler une
demande expresse au directeur général des impôts. Par ailleurs, l’activité exercée doit être
vielle de plus de deux ans au moment de la requête, elle doit avoir été exercée sans
interruption durant ce temps.
Enfin, cette activité ne soit pas être en phase de cessation et elle ne doit pas être en cours de
vérification partielle ou générale de sa comptabilité. Lorsque la demande est introduite, elle
fait l’objet d’un examen par les services compétents de la
DGI au terme duquel il est notifié au contribuable soit l’autorisation de compenser, soit le
rejet de la requête. En cas d’autorisation de compenser, le directeur général des impôts, émet à
cet effet des chèques spéciaux du trésor l’endroit de l’intéressé, valables pour le paiement
d’autres impôts de même nature, ainsi que le paiement des droits de douane. La compensation
peut aussi être l’initiative de l’administration fiscale entre la TVA et les dettes fiscales d’un
contribuable suite { une procédure de contrôle.
3.1.3.4 Cas où le crédit de TVA est remboursé
Le crédit de TVA peut être remboursé, à condition que le bénéficiaire ne soit pas débiteur des
autres impôts et taxes de quelque nature que ce soit. Le crédit de TVA est remboursé :

21
M. Anicet ONANGA

 Dans un délai de trois (3) mois aux entreprises en situation de crédit structurel du fait des
retenues à la source ;
 Dans un délai de trois (3) mois à compter du dépôt de la demande, aux industriels et aux
établissements de crédit-bail ayant réalisé des investissements lourds pour lesquels les crédits
de TVA sont supérieurs à 500 millions de francs CFA.

Chapitre 2 : LES DROITS D’ACCISES


Ce cours fera l’objet d’une actualisation durant la séance.
Le droit d’accises est un impôt sur le chiffre d’affaires qui frappe les produits de luxe, les
produits nocifs et les produits non indispensables à la consommation.
SECTION 1: PRODUITS SOUMIS AU DROIT D’ACCISES
1.1. Les produits soumis au droit d’accises. Suivant le CGI et la loi de finances pour
l’exercice 2019, comme produits soumis au droit d’accises, on distingue :
 jus de fruits naturels
 Boissons gazeuses, eaux minérales importées
 Bières de malt
 Vins de raisins frais... toute la position tarifaire
 Vermouths et autres vins de raisins frais
 Autres boissons fermentées (cidre, poiré, hydromel par exemple)
 Eaux-de-vie, whiskies, rhum, gin et spiritueux, etc. l’exception de alcool éthylique non

dénaturé..

 Cigares, cigarillos et cigarettes, en tabac ou en succédanées de tabacs

 Tabac à mâcher et à priser

 Autres tabacs fabriqués

 Foie gras

 Caviar et ses succédanés

 Saumons du Pacifique, de l’Atlantique et du Danube frais ou réfrigérés

 Autres saumons

 Autres saumons du Pacifique congelés

22
M. Anicet ONANGA

 Saumons de l’Atlantique congelés

 Saumons du Pacifique, de l’Atlantique et du Danube séchés, salés ou en saumure

 Perles fines, pierres précieuses

 Métaux précieux

 Bijouteries

 Articles de friperie

 Pneumatiques d’occasion

 Pipes et leurs parties, les tabacs et préparations pour pipes

 Parfums et cosmétiques

 Véhicules de tourisme d’une cylindrée inférieure ou égale à 2500 cm3, de plus

de10ans 15 ans d’âge

 Véhicules de tourisme d’une cylindrée supérieure 2500 cm3 âgés de 1 { 15 ans d’âge

 Véhicules de tourisme d’une cylindrée inférieure ou égale à 2500 cm3 âgés de plus de 15
ans d’âge
 Véhicules de tourisme d’une cylindrée supérieure à 2500 cm3 âgés de plus de 15 ans d’âge
 Véhicules utilitaires, véhicules de transport en commun, remorques, tracteurs à l’exclusion
de ceux agricole quelle que soit la cylindrée, de plus de 15 ans d’âge
 Les communications téléphoniques mobiles et services Internet.
 Foies, œufs et laitances de poissons du n° 03.03, congelés
 Foies, œufs et laitances de poissons, séchés, fumés, salés ou en saumure
 Emballages non retournables
 Les jeux de hasard et de divertissements y compris les loteries et
 Les jeux de paris mutuels ou simples paris
Par boissons gazeuses, il faut entendre les boissons contenant du dioxyde de carbone
provenant directement d’une source minérale obtenu par fermentation ou ajouté
artificiellement et ne contenant pas d’alcool. Il s’agit notamment des boissons hygiéniques et
des eaux gazeuses qu’elles soient fabriquées localement ou importées. Sont par conséquent
exclus de cette catégorie, les jus de fruits naturels non fermentés sucrés ou non et sans alcool.
1.2. Taux du droit d’accises et cas spécifiques

23
M. Anicet ONANGA

En matière de droit d’accises, l’application des taux du droit d’accises n’est pas linéaire, il
existe à cet effet des cas spécifiques.
1.2.1. Les taux du droit d’accises
La directive n°1/99/CEMAC-028-CM-03 portant harmonisation des législations des Etats
membres en matière de taxe sur la valeur ajoutée et du droit d’accises stipule en son article 57
que le taux applicable au droit d’accises est arrêté librement par chaque Etat membre dans la
fourchette allant de 0 à 25%. Au Congo, on distingue quatre taux du droit d’accises selon CGI
 Le taux général de 25% ; Le taux moyen de 12,5% ; Le taux réduit de 5% ; Le taux de
super réduit de 2%.

Ces taux ne sont pas majorés des centimes additionnels communaux (CAC). Le taux général
du droit d’accises s’applique aux biens et services cités ci-dessus, autres que ceux soumis au
taux moyen, au taux réduit et au taux super réduit. Le taux moyen du droit d’accises
s’applique aux véhicules, aux articles de friperie et aux pneumatiques d’occasion. Le taux
réduit du droit d’accises s’applique aux jeux de hasard et de divertissement non assujettis à la
taxe spéciale sur les jeux de hasard et de divertissement. Le taux super réduit du droit
d’accises s’applique sur le chiffre d’affaires hors taxes des entreprises de communication
téléphonique mobile et de service internet.
1.2.2. Cas spécifiques
1.2.2.1. Cas spécifique des véhicules
La loi de finances pour l’exercice 2019 apporte une profonde restructuration sur l’application
des droits d’accises aux véhicules. Le tableau suivant présente les taux applicables chaque

1.2.2.2. Cas spécifique des cigarettes. La loi de finances pour l’exercice 2019 permet de
distinguer les cigarettes produites et commercialisées l’intérieur du territoire national des
cigarettes importées. Pour les cigarettes produites et commercialisées au Cameroun, le taux du
droit d’accises est de 25%. Pour les cigarettes importées, le montant du droit d’accises
résultant de l’application du taux général de 25% ne peut être inférieur à 5 000 FCFA pour 1
000 tiges de cigarettes. Par cigarette, il faut entendre les cigares, cigarillos et cigarettes ou
encore « produits finis de tabac » (LF, 2019).
1.2.2.3. Cas spécifique des boissons alcoolisées. Pour le cas spécifique des boissons
alcoolisées, le montant du droit d’accises résultant de l’application du taux général de 25% est
24
M. Anicet ONANGA

majoré d’un droit d’accises spécifique (DAS) (art 142, alinéa 8(nouveau), du CGI, 2018).
Autrement dit : Le montant des droits d’accises additionnels ou DAS résultant de l’application
du système de taxation spécifique est : Pour les bières, de :
 75 FCFA pour toutes les bières de 65 centilitres ;
 37,5 FCFA pour toutes les bières de 33 centilitres. Pour les vins, spiritueux, whiskies et
champagnes produits localement, de :
 2 FCFA par centilitre pour les spiritueux dits alcools mix ;
 2 FCFA par centilitre pour les vins ;
 8 FCFA par centilitre pour les whiskies ;
 25 FCFA par centilitre pour les champagnes. Pour les vins, spiritueux, whiskies et
champagnes de gamme inférieure importés, de :
 3 FCFA par centilitre pour les spiritueux dits alcools mix ;
 3 FCFA par centilitre pour les vins ;
 10 FCFA par centilitre pour les whiskies ;
 30 FCFA par centilitre pour les champagnes. Pour les vins, spiritueux, whiskies et
champagnes de gamme supérieure importés, de :
 6 FCFA par centilitre pour les spiritueux dits alcools mix ;
 6 FCFA par centilitre pour les vins ;
 20 FCFA par centilitre pour les whiskies ;
 60 FCFA par centilitre pour les champagnes.
1.2.2.4. Cas spécifique des emballages non retournables. Pour le cas spécifique des
emballages non retournables, il est appliqué un droit d’accises spécifique selon les tarifs ci-
après :
 15 FCFA par unité d’emballage non retournable pour les boissons alcooliques et gazeuses 
5 FCFA par unité d’emballage non retournable, plafonné à 10% de la valeur du produit, pour
tous les autres produits.
Application
Pour cette dernière disposition prenons l’exemple de deux produits :
Produit A : une huile de cuisine raffinée contenue dans une bouteille d’un litre et dont le prix
de vente hors taxe serait de 1100 FCFA. Produit B : un produit alimentaire notamment la
tomate conditionnée dans un emballage et dont le prix de vente serait de 45 FCFA.
Base d’imposition du DA = Prix d’achat + Fret + Assurance + Frais annexes + Droit de
douane
Montant du Droit d’accises = Montant du DA à 25% + Montant du DAS
Solution

25
M. Anicet ONANGA

Pour le produit A :
10% valeur du produit est de 110 FCFA et DA pour emballage 5 F : 5< 110 FCFA, prendre
DA= 5 F
Produit B :
10% valeur du produit est de 4,5 FCFA et DA pour emballage 5 F : 5>4,5 FCFA, prendre
DA= 4,5 F
1.2.2.5. Cas spécifique des boissons gazeuses importées. Pour le cas spécifique des boissons
gazeuses, boissons sucrées importées, outre le droit d’accises appliqué au taux de 25%, il est
appliqué un droit d’accises spécifique au tarif de 2,5 FCFA par centilitre.

SECTION 2: BASES D’IMPOSITION ET LIQUIDATION DES DROITS D’ACCISES


2.1. Bases d’imposition des droits d’accises. Le taux du droit d’accises est un taux ad
valorem c’est dire un pourcentage que l’on va appliquer la base pour trouver le montant de
l’impôt. La base d’imposition pour le calcul du droit d’accises est arrondie au millier de
francs CFA inférieur.
Parce que les droits d’accises sont perçus lors du franchissement du cordon douanier pour ce
qui est des importations et la sortie d’usine lorsqu’il s’agit des produits locaux, trois modes de
calcul de la base d’imposition du droit d’accises sont alors observés selon que les
importations proviennent d’un pays de la zone CEMAC, hors zone CEMAC, ou que les
ventes se déroulent sur le territoire national.
1.1.1. Les importations en provenance d’un pays hors zone CEMAC
Pour les importations en provenance des pays qui ne sont pas membres de la CEMAC, la base
d’imposition est la valeur en douane telle que déterminée selon le Code des douanes de la
CEMAC laquelle on ajoute les droits de douane. Cette valeur en douane ou valeur CAF se
détermine de la façon suivante :
Sachant que les droits de douanes s’appliquent sur la valeur CAF
Valeur CAF = Prix d’achat + Fret + Assurance + Frais annexes sur achat
D’où : Il a été souligné au chapitre précédent que, les sommes perçues par l’assujetti { titre de
consignation lors de la livraison d’emballages récupérables et réutilisables non identifiables,
ne sont pas comprises dans la base imposable au droit d’accises.
Pour le calcul de la TVA, il faut tenir compte du droit d’accises. Ce dernier est un élément qui
entre dans la base d’imposition de la TVA. D’où : Ou encore
Base calcul TVA = Valeur CAF + Droits de douane + Droits d’accises Et
TVA = Base de la TVA x Taux de la TVA
DA = Base d’imposition du DA × Taux du droit d’accises
Base calcul de la TVA = Base d’imposition du DA + D

26
M. Anicet ONANGA

APPLICATION : La Société SONA SA a importé des marchandises soumises au droit


d’accise au taux de 25% en provenance du Portugal dont les détails sont les suivants :
 Prix d’achat des marchandises : 15 000 000 FCFA ;
 Assurance : 5 000 000 FCFA ;
 Fret : 1 000 000 FCFA ;
 Droit de douanes 30% de la valeur CAF

Travail à faire : Calculer le droit d’accises, la TVA récupérable et le net à payer

APPLICATION : L’Ets TOTO est assujetti au régime du réel et fait dans l’import-export de
marchandises. Les éléments récapitulatifs d’une de ses factures d’importation de vins de
grand cru de qualité supérieure de 75 centilitres par bouteille sont les suivants : Prix d’achat
hors taxes de vins en FCFA (04 coffres contenant 25 caisses chacun) : 6 000 000 FCFA ;
 Frais d’emballages 200 000 FCFA ;
 Emballages récupérables non identifiables consignés 1 000 000 FCFA ;
 Emballages récupérables et identifiables consignés 1 500 000 FCFA ;
 Assurance 200 000 FCFA ;
 Fret 300 000 FCFA ;
 Droits de douane 40 %.

NB : chaque caisse contient 12 bouteilles.


Travail à faire :
1. Déterminer le montant des droits d’accises
2. Déterminer le montant de la TVA
2.2.2 Les importations en provenance d’un pays de la zone CEMAC Pour les pays
membres de la CEMAC, la base d’imposition du droit d’accises est la valeur sortieusine,
{ l’exclusion des frais d’approche (art 138 du CGI). Dans ce cas, la base du droit d’accises
s’obtient de la manière suivante :

APPLICATION : Reprenons l’une des applications ci-dessus relative aux marchandises en


provenance du Portugal, et supposons maintenant que lesdites marchandises importées
proviennent du Gabon. La solution serait :
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M. Anicet ONANGA

2.2.3 Les ventes à l’intérieur du pays. D’une manière générale, la base de calcul du droit
d’accises pour les produits fabriqués et vendus l’intérieur du territoire national est la valeur
sortie-usine ou le prix de vente hors taxe. Cependant, on distingue quelques cas spécifiques.
DA = Prix d’achat ou valeur de sortie à l’usine x Taux du droit d’accises
Base de la TVA = Valeur en douane + DA
1.2.3.1. Généralités. La formulation générale pour le calcul des droits d’accises est la
suivante :
La formulation générale pour le calcul des droits d’accises est la suivante :
D’où :
Enfin :
2.1.3.2. Cas spécifique des cigarettes. Il a été souligné plus haut que deux cas de figure se
présentent : cas des cigarettes importées et cas des cigarettes non importées.
Application : cas des cigarettes non importées. Le 17 janvier 2019, la société de
transformation du tabac du Congo a vendu 10 000 paquets de cigarettes à 200 FCFA hors taxe
le paquet. Chaque paquet contient 20 tiges de cigarettes.
Travail à faire :
a) Déterminer le prix de vente global hors taxe de cette vente.
b) Déterminer le montant du droit d’accises.
c) Déterminer le prix de vente toute taxe comprise.
Solution
a) Prix de vente global hors taxe
PVHT = 10 000 x 200 = 2 000 000 FCFA
b) Montant du droit d’accises à retenir
Droit d’accises à 25% = 2 000 000 x 25% = 500 000 FCFA
c) Prix de vente toute taxe comprise (PVTTC)
Base TVA = 2 000 000 + 500 000 = 2 500 000 FCFA
TVA = 2 500 000 x 0,189% = 472500 FCFA
PVTTC = 2 500 000 + 472500 FCFA=2 972500.

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