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Université Cheikh Anta Diop de Dakar

Faculté des Sciences Economiques et de Gestion


Master 1 Gestion

DROIT FISCAL
Cours de Mamadou NGOM
Décembre 2016

Deuxième Partie

TAXES SUR LE CHIFFRE D’AFFAIRES ET DROITS


D'ENREGISTREMENT

La taxe sur le chiffre d’affaires (TCA) est un terme générique désignant un système de fiscalité
indirecte frappant l’ensemble des opérations réalisées par une entreprise. Il est incontestable que seul
un système de TVA caractérisé par le mécanisme de déduction fiscale présente les caractéristiques
d’une fiscalité moderne.

La TVA est un impôt assis sur la valeur ajoutée réalisée par les entreprises.

L’approche comptable, dérivée de la définition économique considère la valeur ajoutée comme la


différence entre la valeur des biens et services produits par une entreprise et celle des biens et services
utilisés pour la production c’est à dire les consommations intermédiaires.
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CHAMP D’APPLICATION DE LA TVA
Est assujettie à la TVA toute personne qui exerce de manière habituelle et indépendante, et quel
qu’en soit le lieu, une activité économique, quels que soient les buts ou les résultats de cette
activité. L’activité économique résulte de toute activité de production, de commerce ou de
prestation de services, ainsi que toutes les opérations annexes qui y sont liées, y compris les
activités extractives, agricoles et celles des professions libérales ou assimilées

I/ DEFINITION

II/ LES OPERATIONS ET PERSONNES IMPOSABLES

II.1 - Les opérations imposables

II.1.1 - Les opérations imposables par nature

En principe la TVA est due sur les opérations prenant la forme soit d’une livraison matérielle ou juridique
de biens meubles, corporels ou de travaux immobiliers ; soit celle d’une prestation de service.
L’opération imposable par nature est une affaire faite entre deux personnes distinctes moyennant une
contrepartie quelconque.
Nota : Est assimilé à un bien corporel l’électricité, le gaz, la chaleur, le froid ou les choses similaires.

II.1.2 - Les opérations imposables par détermination de la loi

Certaines opérations n'entrant pas expressément dans le champ d'application de la TVA, sont soumises
à la taxe par détermination de la loi. Il convient d’étudier pour cette rubrique les livraisons à soi-même
de biens et services, les opérations d’importation et les prélèvements de stocks.

II.1.2.1 - Les livraisons à soi-même

Constitue une livraison à soi-même de biens, le prélèvement ou la production par un assujetti d’un bien
qu’il affecte à des opérations n’ouvrant pas droit à déduction. Sont exclus de cette définition les
libéralités ou échantillon donner gracieusement à valeur inférieure à 20 000F

II.1.2.2 - Les prestations de services à soi-même

Constitue une prestation à soi-même de services la prestation de services effectuée à titre gratuit par un
assujetti ou l’utilisation d’un bien de l’entreprise par celui-ci pour les besoins d’une activité n’ouvrant pas
droit à déduction.

II.1.2.3 - Les importations

L’importation de biens donne lieu à la perception de la TVA au passage de la frontière. L’importation


s’entend du franchissement du cordon douanier en vue de la mise à consommation dans un pays
donné.

II.1.3 - Les opérations imposables par option

L’exonération d’une opération au cours d’un circuit de production ou de commercialisation, aboutit à une
certaine pénalisation pour l’entreprise qui réalise l’opération exonérée, car il ne peut alors récupérer par
voie de déduction la TVA qui lui a été facturée.

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Cette option est globale et peut être exercée à tout moment par lettre adressée au Chef de service
compétent. Elle n’est applicable qu’aux livraisons effectuées à compter de la date de réception de la
lettre d’option. L’option est irrévocable.

II.2 - Les personnes imposables ou assujetties

Est assujettie à la TVA toute personne physique ou morale qui réalise une opération imposable, soit par
nature, soit par détermination de la loi, soit par option. On distingue les producteurs, les commerçants
grossistes, les importateurs et bien d’autres assujettis.

III/ LA TERRITORIALITE

Le droit fiscal est d’application territoriale. C’est en matière de fiscalité indirecte que ce principe trouve
son sens et toute sa vigueur et suivant la hiérarchie des normes.

III.1 - Définition et localisation des ventes

La définition des ventes en matière fiscale est sensiblement différente de celle en matière civile. Cette
définition est en effet plus large en ce sens qu’elle ne prévoit pas seulement le paiement en argent. Les
ventes sont réputées faites dans un pays donné lorsque la livraison des biens corporels s’effectue dans
ce même pays. Le lieu de livraison s’entend de celui où la délivrance matérielle doit s’effectuer.

III.2 - Définition et localisation des prestations de services

Les prestations de services constituent une catégorie résiduelle. Tout ce qui n’entre pas dans la
définition fiscale de vente tombe en général dans les prestations de services. Le critère de la
territorialité en ce qui concerne les prestations de services est celui du lieu d’utilisation du service et non
celui d’exécution du service.

IV/ LES OPERATIONS NON IMPOSABLES A LA TVA

IV.1 - Les exonérations

Les opérations qui entrent dans le champ d’application de la TVA ne sont pas toutes imposées. Celles
qui ne sont pas recherchées en paiement de la taxe sont dites exonérées. Certaines exonérations sont
conditionnelles, c’est à dire subordonnées à l’usage d’une formalité comme le visa en exonération de
taxe (formalité du visa), d’autres par contre sont directes et ne font appel à aucune formalité.

IV.2- Les exemptions

L’exemption, à l’opposé de l’exonération porte sur des opérations qui sont en dehors du champ
d’application. En matière de TVA, ce sont les activités agricoles et les activités salariées qui sont
exemptées.

IV.3 – les annexes I et II du livre II du CGI

IV.3.1 – Annexe I : les opérations exonérées


Sont exonérées de taxe sur la valeur ajoutée :
1. les prestations d’hospitalisation, y compris le transport des blessés et malades, les prestations de soins à
la personne, réalisées par les centres hospitaliers, centres de soins ou par des organismes assimilés, et les
prestations de soins rendus par les membres du corps médical et paramédical ;
2. les livraisons de médicaments et produits pharmaceutiques, ainsi que les livraisons de matériels et
produits spécialisés pour les activités médicales figurant sur la liste prévue à l’annexe I du présent livre ;
3. les livraisons de produits alimentaires non transformés et de première nécessité dont la liste est fixée par
arrêté du Ministre chargé des finances ;
4. l’enseignement scolaire ou universitaire rendu par des établissements publics ou privés, ou par des
organismes assimilés ;

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5. les livraisons d’eau et d’électricité fournies à un foyer dont la consommation n’excède pas la tranche
sociale. Cette tranche sociale est fixée par arrêté du Ministre chargé des Finances ;
6. les opérations bancaires et les prestations d’assurance et de réassurance, qui sont soumises à une
taxation spécifique ;
7. les mutations d’immeuble, de droits réels immobiliers et les mutations de fonds de commerce imposées
aux droits d’enregistrement ou à une imposition équivalente, à l’exclusion des opérations de même nature
effectuées par les entreprises de crédit-bail ou de finance islamique ;
8. les livraisons à leur valeur faciale, de timbres-poste pour affranchissement, de timbres fiscaux et d’autres
valeurs similaires ;
9. les ventes, importations, impressions et compositions de livres, de journaux et publications périodiques
d’information à l’exception des recettes de publicité, ainsi que les ventes ou importations de papier journal
de presse et autres papiers d’impression utilisés dans la fabrication de journaux et autres périodiques ;
10. les ventes, par leur auteur, d’œuvres d’art originales ;
11. les locations d’immeubles nus à usage d’habitation ;
12. les importations de biens dont la livraison est exonérée de la taxe sur la valeur ajoutée ;
13. les importations de biens placés sous un régime douanier suspensif ainsi que les prestations de services
liées aux biens placés sous le régime douanier du transit ;
14. les exportations directes de biens et opérations assimilées ainsi que les services directement liés à ces
opérations ;
15. le transport international de biens à destination de l’étranger ;
16. le transport international de voyageurs en provenance ou à destination de l’étranger ;
17- les livraisons, transformations, réparations, entretien, affrètement et locations de bateaux destinés à une
activité de pêche, une activité industrielle ou commerciale exercée en haute mer ;
- les livraisons, locations, réparations et entretien des objets qui sont incorporés ou qui servent à leur
exploitation ;
- les livraisons de biens destinés à leur avitaillement, ainsi que les prestations de services effectuées pour
les besoins directs de ces bateaux et de leurs cargaisons ;
18 - les livraisons, transformations, réparations, entretien, affrètement et locations d’aéronefs, utilisés par
des compagnies de navigation aérienne pratiquant essentiellement un trafic international rémunéré ;
- les livraisons, locations, réparations et entretien des objets qui leur sont incorporés ou qui servent à leur
exploitation ;
- les livraisons de biens destinés à leur avitaillement, ainsi que les prestations de services effectuées pour
les besoins directs des aéronefs et leur cargaison ;
19. les ventes et prestations de services faites par des services ou organismes administratifs, à l’exception
de celles effectuées par des établissements publics à caractère industriel et commercial et des opérations
présentant un caractère similaire à celles effectuées par des entreprises privées, même si elles émanent
d’un service ou établissement public ;
20. sauf exercice de l’option prévue à l’article 353 du présent code, les opérations de transport public de
voyageurs faites par les transporteurs inscrits au rôle des patentes en cette qualité titulaires des
autorisations réglementaires et pratiquant des tarifs homologués par l’autorité publique ;
21. les importations et les reventes en l’état de produits et marchandises livrés à l’Etat, aux communes et
aux établissements publics dans la mesure où ces produits sont exonérés de droits d’entrée ;
22. les livraisons de semences, engrais, produits phytosanitaires, aliments de volaille et de bétail,
reproducteurs de race pure, œufs à couver, poussins dits d’un jour entrant directement dans un cycle de
production végétal ou animal ;
23. les opérations de crédit-bail ou de finance islamique portant sur des biens dont la livraison est exonérée
au présent livre ;
24. le gaz butane à usage domestique ;

25. les livraisons et prestations réalisées au profit de titulaires de permis de recherche de substances
minérales ou pétrolières, pendant toute la durée de validité dudit permis de recherche et de ses
renouvellements, dans la mesure où cette taxe se rapporte strictement et directement au programme de
recherche.

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TRAITEMENTS DE LA TVA

Les entreprises qui relèvent du régime du bénéfice réel (réel normal) doivent établir chaque mois une
déclaration de TVA, même si aucune opération n’a été réalisée. Le calcul de la TVA à déclarer conduit
d’abord à analyser les composantes de l’assiette de la TVA collectée (TVA exigible) afin de lui appliquer
le taux de taxe.

I/ ANALYSE DE L’ASSIETTE DE LA TVA

L’assiette correspond aux éléments sur lesquels l’impôt est prélevé. Elle est constituée du montant total
effectif du prix demandé par le vendeur en contre partie de la livraison du bien ou de la prestation de
services.

I.1 - Eléments de la base d’imposition


La base d’imposition est constituée des éléments qui suivent :
- Le prix de vente hors TVA
- Les compléments de prix
- Les frais accessoires à la vente,
- Les frais fiscaux
- Les frais à la charge de l’acheteur

I.2 - Eléments exclus de la base d’imposition


Ne sont pas compris dans la base imposable :
- La TVA ;
- Les frais à la charge du client,
- Les frais et taxes que le fournisseur a avancés
- Les sommes versées à des intermédiaires
- Les réductions de prix

II/ CALCUL DE LA TVA EXIGIBLE

La liquidation de la TVA est l’opération par laquelle on applique le taux de TVA à la base déterminée.

II.1 - Fait Générateur

En matière de livraison de biens, le fait générateur et l’exigibilité de la taxe interviennent au moment où la


livraison est effectuée.
S’agissant des prestations de services, c’est l’accomplissement des prestations qui constitue le fait
générateur.
En matière de livraison à soi-même le fait générateur intervient dans la première utilisation du bien.
Enfin, en matière d’importation, le fait générateur coïncide avec l’exigibilité, il en est de même pour les
opérations soumises au précompte.

II.2 - L’exigibilité

Dans la pratique la notion d’exigibilité revêt d’une grande importance car elle présente un double intérêt :
- Pour le fournisseur, l’exigibilité fixe la période au titre de laquelle il est redevable de la TVA.
- Pour le client c’est la date à laquelle naît le droit à déduction.

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III/ RÉGIME DES DÉDUCTIONS DE LA TVA

Le degré de sensibilité du principe de neutralité en matière de TVA est lié au mécanisme de déduction
de cet impôt. La déduction consiste pour le fournisseur redevable de la TVA, à imputer sur montant de
la TVA exigible (TVA collectée), la TVA qu’il a supportée ou facturée par ses fournisseurs.

Le droit à déduction prend naissance lorsque la taxe est exigible chez le fournisseur des biens et services.
Pour les importations, le droit à déduction prend naissance lors de la mise à la consommation.

III.1 – Déduction de la TVA

III.1.1 - Conditions de fond


La déductibilité de la TVA repose sur les critères suivants :

III.1.1.1 - La règle de nécessité


Les biens ou services doivent être nécessaires à l’exploitation et être engagés dans l’intérêt de
l’exploitation. Cette condition doit être interprétée de façon large et ne vise qu’à exclure les dépenses
excessives.

III.1.1.2 - La règle de l’affectation


Les biens ou services doivent être utilisés pour la réalisation d’opération imposable à la TVA. Le fisc
n’accorde de déduction, que s’il est certain que l’opération finale est taxée de la TVA.

III.1.13 - La règle du prorata de déduction


Lorsqu’une entreprise exerce à la fois, des opérations taxables et non taxables, seules celles qui sont taxables
doivent bénéficier de la déduction. Il s'y ajoute les opérations exonérées ouvrant droit à déduction

CA des opérations taxables et effectivement taxées +


Prorata de déduction = CA des opérations exonérés ouvrant droit à déduction
Chiffre d’affaires HT total.

III.1.2 - Les conditions de forme

Le principe est simple, l’assujetti doit justifier le montant qu’il doit déduire. Il ne peut donc déduire la TVA
que dans la mesure où celle-ci figure sur un document justificatif. Cela peut être la TVA qui figure sur les
factures d’achat délivrées par les fournisseurs. La TVA doit également figurer sur le document douanier
pour les importations ;

III.2 - les opérations exclues du droit à déduction


Les opérations exclues ou subissant une limitation du droit à déduction de TVA peuvent être ainsi
analysées. Lorsque le pourcentage d’utilisation des biens et services est inférieur à 80% de leur
utilisation totale, la TVA ayant grevée les dépenses relatives à ces biens et services ne peut donner droit
à déduction.

III.2.1 - les dépenses non déductibles d’IS et d’IR

Les dépenses ciblées sont celles qui ne sont pas admises à déduction à l’imposition sur le revenu ou du
bénéfice imposable. Il s’agit des charges non liées directement à l’exploitation (dépenses somptuaires)
et celles qui ne concourent pas à la formation d’un produit imposable.

III.2.2 - les dépenses de logements, de restaurants, et de spectacles

La règle de l’affectation n’autorise pas de déduire la TVA qui grève les opérations exonérées de la TVA.
La TVA supportée sur les immeubles à usage d’habitation n’est pas déductible. Aussi l’exonération de la
plupart des intrants dans la restauration entraine la non déductibilité de la TVA. La TVA supportée sur
les frais de réception et de spectacle n’est pas déductible.

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III.2.3 - les frais de siège et frais d’assistance technique

Les frais de siège et les frais d’assistance technique, quel que soit leur dénomination, ne sont pas
déductibles de la TVA, lorsque le bénéficiaire n’est pas imposable à un impôt sur le revenu au Sénégal
sur les dits frais.
Précision : Les redevances versées par les sociétés installées au Sénégal au profit des sociétés
étrangères sont imposables de la TVA au soin de la société versante, car le service est utilisé au
Sénégal.

III.2.4 - les véhicules de transport de personnes

Les véhicules de transport public de personnes sont patentés. Les usagers de ces véhicules (véhicules
de tourisme des entreprises, taxis, bus, cars rapides) ne supportent donc, pas la TVA. En retour, lors de
leur acquisition, la TVA supportée n’est pas déductible. Il en est de même pour le carburant, l’entretien
et la réparation sur ces véhicules.

Précision : Les sociétés de location de véhicules se livrant à transporter des personnes facturent la TVA
du fait que le transport facturée est un produit d’exploitation imposable à l’IS.

III.2.5 - les meubles meublants à l’exclusion du mobilier de bureau

Les meubles meublants sont en principe affectés aux logements d’habitation, donc, ils sont non
déductibles de la TVA. Par contre le mobilier de bureau est entendu servir à l’exploitation, donc la TVA
est déductible.

III.2.6 - les biens cédés à titre gratuit ou moyennant une très faible rémunération

Les biens cédés sans rémunération, ou moyennant une rémunération inférieure au prix du marché,
quelle que soit la qualité du bénéficiaire ou la forme de la distribution (commissions, gratifications,
cadeaux etc.), n’ouvrent pas droit à déduction de la TVA, sauf lorsque la valeur unitaire du bien n’excède
pas 20 000 francs CFA

IV/ ANALYSE DE LA REGULARISATION EN MATIERE DE TVA

IV.1 - La règle du prorata de déduction

Le prorata de déduction est à régulariser lorsqu'il qu'y a différence entre le prorata définitif et le prorata
provisoire constitué durant deux exercice d'imposition.

IV.2 – Autres événements rendant obligatoire la régularisation

Il s’agit de la cessation d’activité, de la cession totale ou partielle, de la distribution de bien acquis ou


produit en dehors du contrôle de l’administration fiscale, de l’affectation partielle ou totale d’un bien ou
de service n’ouvrant plus droit à déduction, la destruction de bien en l'absence du fisc, manquants, vols
non justifiés, pertes et abondons de la qualité d'assujetti

En cas de régularisation, le redevable devra soit reverser un complément de taxe, soit bénéficier d’un
complément de déduction. La TVA à régulariser est déterminée par la formule suivante :

TVA = TVA initialement déduite x temps d’amortissement restant à courir


à reverser Durée de vie

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AUTRES TAXES INDIRECTES

I/ LA TAXE SUR LES ACTIVITES FINANCIERES

La taxe sur les activités financières (TAF) remplace la taxe sur les opérations bancaires (TOB). Si la
TOB ne portait que sur les opérations strictement bancaires, la TAF quant’ à elle frappe certaines
opérations non bancaires. Parmi celles-ci on trouve l’intermédiation financière, le transfert d’argent et le
change.

I.1 – Champ d’application

La TAF s’applique à toutes les rémunérations perçues sur les opérations financières réalisées au
Sénégal. Sont ciblés les commissions et intérêts perçus sur les prêts, crédits, avances, engagements
par signature et les transferts d’argent réalisés à partir du Sénégal à l’exclusion du mandat postal.

I.1.1 – les personnes imposables

Les assujettis à la TAF sont ces personnes physiques ou morales se livrant à une activité financière. Les
personnes sont les suivantes :
- les banques
- les établissements financiers agréés au Sénégal ;
- les personnes physiques ou morales réalisant de l’intermédiation financière ;
- les personnes physiques ou morales réalisant des opérations de transfert d’argent ;
- les opérateurs de change.

I.1.2 – les opérations exonérées


1. les intérêts sur prêts, avances, dépôts en comptes correspondants fonctionnant comme tels ainsi que
les commissions d’engagements par signature et opérations assimilées, conclus ou réalisés entre
banques ou entre banque et systèmes financiers décentralisés dûment agrées par les autorités
compétentes ou entre banques et établissements financiers installés ou non au Sénégal ;
2. les intérêts et commissions sur prêts d’une durée de cinq ans au moins, consentis à des entreprises
de production de biens industriels, agricoles, du secteur de la pêche ou du tourisme ;
3. les intérêts et commissions sur prêts consentis aux personnes physiques pour la construction et
l’acquisition de locaux à usage d’habitation principale, lorsque la valeur hors taxes des constructions ne
dépasse pas un seuil fixé par décret pris sur proposition conjointe du ministre chargé des Finances et de
celui chargé de l’Habitat;
4. les intérêts et commissions sur les opérations de collecte de l’épargne et de distribution du crédit
effectuées par les Systèmes Financiers Décentralisés telles que définies par la loi portant
Réglementation des Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) ;
5. les intérêts et commissions perçus sur les opérations réalisées dans le cadre du fonctionnement
normal des missions diplomatiques et organismes internationaux assimilés ;
6. les marges réalisées par les banques sur les opérations de change autres que manuelles ;

7. les opérations réalisées par la BCEAO ;

8. les intérêts et commissions sur prêts et avances consentis à l’Etat ;

9. les intérêts et commissions perçus sur les opérations réalisées avec les entreprises établies dans la
zone franche industrielle de Dakar.

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10. Les opérations de transfert d’argent à destination du Sénégal

II.2 – Traitement de la TAF

L'assiette de la TAF est constituée par le montant brut des intérêts, agios, commissions et autres
rémunérations. La TOB elle-même est exclue de la base d’imposition.

La TAF dispose de deux taux de taxe : un taux normal de 17% et un taux réduit de 7% qui s’applique
aux opérations finançant les ventes à l’exportation.

II/ LES DROITS D’ACCISES COMPLEMENTS DE LA TVA

Les droits d’accises font partie des plus anciens prélèvements indirects dans l’histoire de la fiscalité.
L’accise est une taxe qui porte sur une quantité, contrairement à la TVA qui porte sur une valeur. Les
droits d’accises sont plus modulables que la TVA, car ils peuvent connaitre des régimes d’impositions
non fiscaux à caractère multiple.

II.1 – Champ d’application

II.1.1- Produits imposables

Au Sénégal les produits de consommation ciblés par les accises au départ sont ceux dont l’abus serait
nocif à la santé. Il s’agit des boissons et liquides alcoolisés, le café, le thé, les corps gras alimentaires et
les tabacs. Avec la nouvelle codification, le cola échappe aux droits d’accises. Par contre les produits
cosmétiques et les véhicules de tourisme dont la puissance fiscale est au moins égale à 13 chevaux font
leur entrée. Il convient de souliers que les produits pétroliers sont toujours dans le champ d’application
du fait de leur caractère liquide pour mieux assurer une péréquation des prix d'autres produits dérivés.

II.1.2 – Exonérations

Les opérations exonérées sont les suivantes :

1. Exportations de produits soumis aux droits d’accises ;


2. Reventes en l’état de produits de consommations ayant supportés les droits d’accises lors de leurs
acquisitions.

II.2 – Traitement des droits d'accises

II.2.1 – Fait générateur

Le fait générateur peut être analysé suivant que l’opération suit le régime des ventes ou des
importations

- Le fait générateur des produits fabriqués localement est constitué, par la première cession
effectuée à titre onéreux ou à titre gratuit ou le prélèvement pour la consommation.

- En matière d’importation, le fait générateur est constitué par la mise à la consommation, au sens
douanier du terme

II.2 – Base d’imposition

Les droits d’accises s’appliquent aux produits fabriqués localement et aux produits importés, lors de
leur première vente ou de leur mise à la consommation. Les bases d’imposition doivent être définies en
fonction des prix courants majorées des droits et taxes à l’exclusion de la TVA et des droits d’accises.

- Pour le régime des ventes, la base taxable est le prix sortie usine à l’exclusion de la TVA ;
.
- Pour le régime des importations, la base taxable est constitué de la valeur en douane augmentée
de tous les droits et taxes liquidés par la Douane, à l’exclusion de la TVA et du droit d’accise afférent;

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INTRODUCTION SUR LES DROITS
D’ENREGISTREMEMTS

I/ DEFINITION

Les droits d’enregistrement sont des impôts exigibles lorsque certaines opérations juridiques ont été
accomplies. Ils désignent à la fois une formalité et un impôt.

I.1 – l’enregistrement est une formalité.

De manière générale l’enregistrement est une formalité accomplie par un fonctionnaire public appelé
receveur de l’enregistrement. Cette formalité peut consister à l’analyse d’évènements juridiques qui
donne lieu à la perception d’impôt. Elle peut s’appliquer soit à des actes soit à des opérations juridiques
non constatées par des actes.

Enfin la formalité de l’enregistrement comporte un certain nombre d’effets civils.


- l’enregistrement n’est pas une condition de validité des actes mais constitue une présomption de
preuve pour les actes écrits.
- l’enregistrement donne une date certaine aux actes sous signature privée à l’égard d’un tiers.
- la formalité d’enregistrement permet de contrôler la régularité ou d’assurer la surveillance de
certains actes.

I.2 – L’enregistrement est un impôt

La formalité a un rôle essentiellement fiscal en ce sens qu’elle constitue un mode particulier de taxation
des opérations juridiques et économiques. Par conséquent, tous les enregistrements ne sont rien d’autre
que des impôts.

II/ LES ACTES ET OPERATIONS SOUMIS A L’ENREGISTREMENT.

On distingue les actes obligatoirement soumis à la formalité de l’enregistrement, ceux présentés


volontairement à la formalité et les actes enregistrés à raison de l’usage qu’on en fait.

II.1 – Les actes soumis obligatoirement à l’enregistrement.

Il convient de distinguer les actes soumis en raison de la qualité de la personne qui les rédigent et de
l’opération qu’il constate.

II.2 – Les actes présentés volontairement à la formalité

Il s’agit des actes qui n’entrent pas dans le champ d’application de cet impôt. Ces actes ne sont pas
assujettis à l’enregistrement dans un délai déterminé, et sont enregistrés au minimum de perception qui
est fixé au taux de 5000 francs.

II.3 – les actes soumis à la formalité en raison de l’usage qu’on en fait.

Il s’agit de l’usage en justice et l’usage par acte public.

Précision : les opérations juridiques non constatées par un acte peuvent être soumis à l’enregistrement.
Il s’agit des mutations verbales entre vifs et des mutations par décès.

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