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Introduction au droit fiscal

Licence II
Université de Nîmes
D.BOULAUD

Partie II : Taxe sur la valeur ajoutée (TVA)

La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est un impôt indirect et réel qui frappe la plupart des
opérations économiques. Il est celui qui rapporte le plus au budget de l’État, à hauteur de 154,6
milliards d’euros en 2018, soit deux fois plus que l’impôt sur le revenu. Il est aussi
particulièrement critiqué, notamment en raison de son poids réputé plus « lourd » pour les
foyers modestes que les foyers aisés.

Chapitre 1 : Le champ d’application matériel de la TVA

Le champ d’application territorial de la TVA a été succinctement envisagé en cours. Il ne sera


pas repris pour le cours de Licence 2. Vous aborderez ces questions en Master. Ainsi, seules
les opérations franco-françaises seront envisagées ici.

Articles 256 et s. CGI

Les opérations qui sont situées dans le champ d’application de la TVA sont des opérations
imposables à la TVA.

Cela signifie qu’elles sont soit imposées à la TVA, soit exonérées de la TVA.

Les opérations situées hors du champ d'application de la TVA ne sont pas imposables à la
TVA.

Trois catégories d’opérations sont dites dans le champ d’application :

- celles qui répondent à la définition des opérations passibles de la TVA (opérations

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imposables par nature) – Article 256 CGI

- celles qui sont légalement déterminées comme étant des opérations dans le champ
(opérations imposables par détermination de la loi) – Article 257 CGI

- celles qui sont dans le champ d’application mais exonérées, et pour lesquelles le
contribuable va avoir une faculté d’option pour une soumission à la TVA de son
opération.

Section 1 : les opérations imposables par nature

L’article 256 I CGI donne un large champ d’application à la TVA :

Les opérations qui sont situées dans le champ d'application de la TVA sont des
opérations imposables à la TVA. Cela signifie qu'elles sont soit imposées à la TVA, soit
exonérées de la TVA. Les opérations situées hors du champ d'application de la TVA ne sont pas
imposables à la TVA.

Sont donc soumises à la TVA, les livraisons de biens et les prestations de services effectuées à
titre onéreux par un assujetti agissant en tant que tel. On parle d’opérations effectuées à titre
onéreux et réalisées par un assujetti.

§1 : Une opération

A ) La livraison de biens corporels

1 ) Les types de biens concernés

La livraison de biens meubles corporels s’entend selon l’article 256 II 1) CGI du transfert du
pouvoir de disposer du bien comme un propriétaire. Cela inclut les biens meubles mais aussi
les immeubles.

Selon la CJUE, la définition va au delà du transfert de propriété : CJUE, 8 février 1990 aff.
320/88

Les opérations portant sur des biens incorporels sont en revanche exclues de cette catégorie et
relève du régime des prestations de service.

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Attention, exception : gaz, électricité, la chaleur, le froid sont considérés comme des livraisons
de biens corporels.

Les droits réels immobiliers sont également assimilés à des biens corporels et suivent le régime
du bien immeuble auquel ils se rapportent.

2 ) La nature des opérations

Il s’agit principalement des ventes, mais plus généralement tout ce qui est générateur du
transfert de propriété.

Sont donc inclus :

- l'apport en société ;
- l'échange d'un bien contre un autre bien ;
- le prêt de consommation ;
- le transfert par un assujetti d'un bien de son entreprise à destination d'un autre
Etat membre de l'Union européenne.

B ) La prestation de services

1 ) La nature des opérations

C’est une catégorie balai. Tout ce qui n’est pas LBC est prestation de services.

Tel est le cas notamment :

- des cessions de biens meubles incorporels : cessions définitives ou temporaires


(concessions) de droits, de brevets, de marques de fabrique..

- du fait de s'obliger à ne pas faire ou à tolérer un acte ou une situation ;

- des locations de biens meubles ou immeubles ;

- des transports et prestations accessoires ;

- des travaux immobiliers ;

- de l'exécution des obligations du fiduciaire ;

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- des ventes à consommer sur place de produits alimentaires ou de boissons (restaurants,
débits de boissons).

- des opérations d'entremise des intermédiaires agissant au nom d'autrui ;

- des travaux d'études, de recherches et d'expertises ;

D 'une manière générale, ce sont toutes les activités qui relèvent du louage d'industrie ou
du contrat d'entreprise par lequel une personne s'oblige à exécuter, moyennant une
rémunération déterminée ou en échange d'un autre service, un travail quelconque ou à exercer
des activités qui donnent lieu à la perception de profits divers (primes, participations,
redevances).

§2 : une opération effectuée à titre onéreux

L’opération doit être effectuée à titre onéreux. Cela signifie qu’il doit exister une contrepartie,
quelle qu’en soit la nature (somme d’argent, bien livré ou service rendu). Mais attention, cette
contrepartie doit entretenir un lien direct avec l’opération réalisée par l’assujetti.

A ) L’exigence d’une contrepartie

La contrepartie peut prendre toutes les formes : argent, part sociale, prestation de service,
échange. Il importe peu que l’opération soit réalisée avec bénéfice, à prix coutant, ou à perte.
La TVA frappe un chiffre d’affaires.

B ) La notion de lien direct

La notion de « lien direct » contribue à limiter le domaine d'application de la TVA (par la mise
hors champ de divers « opérateurs » et la non-imposition de certaines recettes). Progressivement
affinée par la jurisprudence nationale mais aussi communautaire, cette notion peut être
présentée comme suit :

- il n'est pas de service taxable en l'absence d'un lien direct entre celui qui fournit le service
et son bénéficiaire

- un tel lien n'est caractérisé que si deux conditions sont remplies :

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 d'une part, le service doit être rendu directement à un bénéficiaire déterminé
(autrement dit, doit être individualisé ou individualisable) ;

 d'autre part, il doit exister une « relation nécessaire » (mais pas forcément
équivalente) entre le niveau des avantages retirés par le bénéficiaire du
service et la contre-valeur qu'il verse au prestataire

Décision « Tolsma » vue en cours : un musicien jouant dans la rue et qui reçoit des sommes de
passants n’est pas soumis à la Tva.

La notion de lien direct est souvent utilisée pour traiter le régime des aides, des subventions et
indemnités.

S’agissant des indemnités, celles-ci sont de toutes natures : clause contractuelle, effet légal,
exécution d’une décision de justice.

Afin d’établir le lien direct, il importe de rechercher la cause de l’indemnité. S’il existe une
relation d’équivalence entre l’indemnité et la prestation promise – si l’une est l’équivalent
économique de l’autre – il faut alors conclure à l’existence d’un lien direct.

Lorsque l’indemnité répare un préjudice subi, pas de lien direct. Exemple : responsabilité civile
délictuelle, intérêts moratoires en cas de paiement tardif : conclusion : pas de TVA.

§3 : une opération réalisée par un assujetti

L’assujetti est toute personne qui effectue, de manière indépendante une activité économique (
au sens de l’article 256 A CGI). En outre, il doit agir en tant que tel.

A ) L’exercice d’une activité économique

Article 256 A CGI

Sont visées par ce texte toutes les activités de producteur, de commerçant ou de prestataire de
services, y compris les activités libérales, agricoles, civiles ou extractives, exercées à titre
habituel.

Le caractère habituel implique la réalisation répétée de prestations de services ou de

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livraisons de biens. Sinon l’accomplissement ponctuel ou occasionnel ne donne pas à son auteur
la qualité d’assujetti : CJUE, 26 septembre 1996, aff. 230/94.

Correspond également à cette définition l'exploitation d'un bien meuble corporel ou


incorporel en vue d'en retirer des recettes ayant un caractère de permanence. En revanche,
la personne qui réalise à titre occasionnel une opération économique n'a pas, en principe, la
qualité d'assujetti.

Les activités économiques concernées sont les suivantes :

1. Activités de nature industrielle ou commerciale. Il s'agit en particulier des opérations


d'entremise, façons, transports, locations de biens meubles, ventes à consommer sur place,
ventes de biens achetés en vue de la revente, etc.

2. Activités libérales. Les activités libérales se situent dans le champ d'application de la


TVA quelles que soient leurs modalités d'exécution ou la forme juridique des entreprises qui
les réalisent. Toutefois, certaines activités libérales touchant à la médecine et aux « soins »
sont expressément exonérées de la TVA.

3. Activités agricoles. Les activités agricoles entrent dans le champ d'application de la TVA.
Cependant, les exploitants sont en pratique placés de plein droit sous le régime dit du «
remboursement forfaitaire » dès lors qu'ils ne sont pas imposés en vertu de dispositions
expresses de la loi ou d'une option.

4. Activités civiles. La TVA est applicable (sauf exonération expresse prévue par la loi) aux
activités civiles, telles que la location de terrains nus ou d'immeubles non aménagés, la cession
de brevets par les inventeurs ou leurs héritiers, la cession par le propriétaire du sol ou du sous-
sol du droit d'exploiter une carrière ou une mine.

5. Activités extractives. Les activités extractives entrent dans le champ d'application de la


TVA dans la mesure où elles se concrétisent par des livraisons de biens ou des prestations de
services imposables à cette taxe. Voir les précisions données à propos des carrières et des mines.

Article 256 B CGI : les personnes morales de droit public ne sont pas assujetties à la TVA
pour l’activité de leurs services administratifs, sociaux, éducatifs, culturels et sportifs, lorsque
leur non assujettissement n’entraine pas de distorsion de concurrence.

A l’inverse sont exclues : la gestion des participations financières – un particulier qui gère son
portefeuille de valeurs mobilières n’exerce pas d’activité économique. Les holding pures, dont

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l’objet exclusif est de gérer leurs participations financières n’ont pas non plus la qualité
d’assujettis.

S’agissant d’un syndic de copropriétaires : gestion patrimoniale privée : conservation, entretien


de l’immeuble, administration des parties communes : ce n’est pas une activité économique.

Pour toutes les autres missions en revanche, activité économique : CE 7 décembre 2001,
n°212273.

B ) L’exercice de manière indépendante

La personne doit agir pour son propre compte, sous sa propre responsabilité. Elle doit jouir
d’une certaine liberté dans son travail. Les salariés ou les sportifs professionnels sont donc
exclus du champ d’application de la TVA.

En revanche, la qualité de l’assujetti, son statut, sa nationalité, sont autant d’éléments


indifférents.

C) Agir en tant que tel

Se comporter comme tel, c’est agir dans le cadre de son activité d’assujetti. Le commerçant qui
gère son patrimoine privé n’est pas un assujetti qui agit en tant que tel par exemple. Il en sera
de même lorsqu’il réalise une opération hors champ tel un placement financier dans le cadre de
son entreprise.

Section 2 : les opérations exonérées

Les développements qui vont suivre sont simplifiés et ne couvrent pas la totalité des règles en
matière d’exonération (notamment les opérations exonérées imposables sur option).

§1 : les opérations exonérées

Les opérations exonérées sont des opérations qui répondent à la définition du champ
d’application de la TVA, mais pour lesquelles la loi a expressément interdit leur imposition.

L’exonération peut être totale ou partielle.

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A ) L’exonération par secteur d’activité

Liste limitative – Article 261 à 263 CGI – les plus notables :

- le secteur des assurances : taxes spécifiques sur les opérations d’assurance

- le secteur médical et paramédical : activité médicale, laboratoire d’analyses,


auxiliaires médicaux reconnus et diplômés, cliniques, kinésithérapeutes, ostéopathes,
chiropracteurs.

- le secteur privé d’enseignement : cela va du primaire jusqu’au supérieur + cours


particuliers

- les organismes de formation professionnelle continue : à condition qu’ils soient


reconnus et qu’ils bénéficient d’une attestation administrative

- les organismes d’utilité générale à caractère social, philanthropique à but non lucratif
(associations).

- les clubs sportifs professionnels et les établissements de spectacle

- les prestations réalisées mandataires judiciaires à destination des majeurs protégés

B ) L’exonération des petites entreprises

Les petites entreprisees sont exonérées, on dit qu’elles sont en franchise en base de TVA,
lorsque le chiffre d’affaires n’a pas dépassé au titre de l’année :

Entreprises de ventes de marchandises et assimilés :


Pour bénéficier de la franchise en base de TVA, le chiffre d'affaires annuel hors taxes ne doit
pas dépasser :

85 800 € l'année civile précédente,


85 800 € l'avant-dernière année civile et 94 300 € l'année civile précédente,
94 300 € l'année civile en cours. Si vous dépassez ce seuil, vous devrez payer la TVA le 1er
jour du mois de dépassement.

Entreprise de prestations de services :


Pour bénéficier de la franchise en base de TVA, le chiffre d'affaires annuel hors taxes ne doit
pas dépasser

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34 400 € l'année civile précédente,
34 400 € l'avant-dernière année civile et 36 500 €l'année civile précédente,
36 500 € l'année civile en cours. Si l’entreprise dépassez ce seuil, vous devrez payer la TVA le
1er jour du mois de dépassement.

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Chapitre 2 : la TVA exigible (TVA dite « collectée »)

Section 1 : l’assiette de la TVA

La base d'imposition est constituée, pour les livraisons de biens et les prestations de services,
par toutes les sommes, valeurs, biens ou services reçus ou à recevoir par le fournisseur ou le
prestataire en contrepartie de l'opération réalisée. La contrepartie peut
être acquittée soit par l'acheteur du bien ou le preneur du service, soit pour tout ou partie par
un tiers.

Section 2 : fait générateur et exigibilité

Article 269 et s. CGI

Le fait générateur de la taxe est défini par l'article 62 de la directive 2006/112/CE comme

« le fait par lequel sont réalisées les conditions légales nécessaires pour l'exigibilité de la
taxe »

Quant à l'exigibilité, elle est définie comme

« le droit que le Trésor peut faire valoir aux termes de la loi, à partir d'un moment donné,
auprès du redevable pour le paiement de la taxe, même si le paiement peut en être reporté
».

Pour certaines opérations, le fait générateur de la taxe et son exigibilité coïncident, c'est-à-dire
interviennent au même moment). Pour d'autres opérations au contraire, les deux dates ne
coïncident pas. Il en est ainsi, en principe, pour les prestations de services.

Des deux notions que nous venons d'évoquer, c'est celle de l'exigibilité qui revêt la plus
grande importance pratique :

a. En effet, c'est l'exigibilité (et non le fait générateur) qui détermine la période (mois,
trimestre, etc.) au titre de laquelle le montant des opérations imposables doit faire l'objet
d'une déclaration, avec paiement de l'impôt correspondant. De même, c'est le moment où
la taxe applicable aux biens ou services acquis, importés ou livrés à soi-même devient

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exigible qui détermine la date à laquelle le droit à déduction prend naissance chez
l'utilisateur de ces biens ou services.

b. Quant au fait générateur, il est utilisé, en pratique, pour déterminer en cas de changement
de législation le régime applicable. Cette notion est parfois retenue également en cas
de changement de taux (bien qu'un tel changement ne s'analyse pas en un changement de
législation).

§1 : le régime des LBC

A ) Règles générales

Article 269 1. a. et s. CGI

Pour les livraisons de biens corporels, le fait générateur de la TVA et son exigibilité coïncident
et se situent tous deux au moment où l'opération est effectuée.

Ainsi, la TVA afférente aux opérations en cause (ventes, échanges, prêts de


consommation, etc.) devient exigible, en principe, lors du transfert de propriété ou du
« pouvoir de disposer du bien comme un propriétaire ». L'administration donne à cet
égard les deux précisions suivantes :

1. Le transfert du pouvoir de disposer comme un propriétaire intervient généralement lors de


l'échange des consentements même si le bien n'a pas été délivré ou si le prix n'a pas été payé
: application de l’article 1583 c.civ.

Dès lors, il y a indifférence de la date de paiement du prix.

Si le paiement intervient avant la livraison qu’il soit complet ou partiel, aucune taxe n’est à
facturer ni à régler à raison de ce paiement.

Si le paiement intervient après la livraison, le vendeur doit faire l’avance de la TVA même s’il
n’a pas reçu le prix. En effet, la livraison est intervenue.

Pour des raisons pratiques, le transfert de propriété est souvent assimilé, pour les besoins
de la TVA, à la livraison physique des marchandises. Attention, cette assimilation est une

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hérésie en droit des contrats (vous le verrez en droit des contrats spéciaux). Autrement
dit, attention à retenir que cette assimilation ne vaut que pour la matière fiscale.

§2 : le régime des PS

A ) Règles générales

Pour les prestations de services, le fait générateur de la taxe ne coïncide pas, en principe, avec
son exigibilité.

1. Le fait générateur intervient lorsque la prestation est effectuée. Il est donc constitué par
l'exécution des services ou des travaux.

Lorsque les services donnent lieu à l'établissement de décomptes ou à des encaissements


successifs, le fait générateur est réputé intervenir lors de l'expiration des périodes auxquelles
ces décomptes et ces encaissements se rapportent.

2. Pour ce qui concerne l'exigibilité, le principe est que la TVA afférente aux prestations de
services est exigible lors de l'encaissement des acomptes, du prix ou de la rémunération.

La taxe peut cependant, sur option, être exigible d'après les débits.

B ) L’option pour les débits

Les redevables qui effectuent des opérations pour lesquelles l'exigibilité est constituée par
l'encaissement (prestataires de services, agriculteurs, éditeurs de publications de presse...)
peuvent opter pour le paiement de la taxe d'après leurs débits. I

Il en va de même des redevables qui effectuent des livraisons de biens meubles corporels
donnant lieu à l'établissement de décomptes ou à des encaissements successifs (livraisons à
l'exécution échelonnée), pour lesquelles l'exigibilité intervient normalement lors de
l'expiration des périodes auxquelles les décomptes ou encaissements se rapportent.

L'option prend effet pour les opérations réalisées (ou pour les périodes qui expirent) à compter
du premier jour du mois suivant celui au cours duquel elle a été exercée.

Elle est globale et s'applique donc à l'ensemble des opérations réalisées ; elle demeure valable
tant que les intéressés n'expriment pas par écrit leur désir de revenir au régime de droit commun.

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En cas de renonciation à l'option, le régime de droit commun s'applique aux opérations réalisées
(ou aux périodes qui expirent) à compter du premier jour du mois suivant celui au cours duquel
cette renonciation a été déclarée.

 Le débit (c'est-à-dire l'inscription de la somme correspondante au débit du compte «


client ») coïncide, en principe, avec la facturation. ). Il est recommandé aux
redevables ayant opté pour le paiement de la TVA d'après les débits de faire mention de
cette option sur leurs factures.

Section 3 : les taux

La France n’est pas totalement maitres de ses taux de TVA. En effet, elle doit composer avec
les règles imposées par l’UE.

La France métropolitaine dispose de 4 taux :

— 20% : c’est le taux dit « normal » (art. 278 CGI) : il concerne tous les produits ou services
qui ne sont pas soumis aux taux réduits (art. 278 CGI). Il vise la majorité des ventes de biens et
des prestations de services.

Notons que les boissons alcooliques et les spectacles pornographiques ou d’incitation à la


violence sont spécifiquement imposés au taux de 20 %.

—10 % : Le taux réduit de 10 % (art. 278 bis et suivants, 278 quater, 278 sexies, 278 septies,
279, b octies, 279- 0 bis, 1, 298 octies du CGI)

est désormais applicable aux produits agricoles non transformés (animaux vivants ou morts
avant transformation par exemple), les aliments pour le bétail, les engrais agricoles.

L’application du taux intermédiaire de 10 % est réservée, s'agissant des produits d'origine


agricole, de la pêche, de la pisciculture et de l'aviculture n'ayant subi aucune transformation, à
ceux de ces produits normalement destinés à être utilisés dans la préparation des denrées
alimentaires ou dans la production agricole. Les produits d'origine agricole non transformés qui
n'ont pas une telle destination relèveront ainsi, désormais, du taux normal.

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Surtout, le taux concerne :

• les ventes de produits alimentaires à consommer sur place. Sont visés les
restaurants traditionnels, les espaces dédiés à cette consommation dans les cabarets,
théâtres, discothèques, etc. ;

• les ventes à emporter ou à livrer de produits alimentaires destinés à une


consommation immédiate ;

Le taux de 10 % concerne aussi les opérations de transformation, les opérations de façon,


le bois de chauffage, le transport de voyageurs, les travaux d'amélioration du logement,
les services d’aide à la personne.

—5, 5 % : c’est un taux réduit qui a pour objectif de viser les « dépenses populaires »
comprenant des produits et services fixés par la loi (art. 278-0 bis, 278-0 ter et 278 sexies
du CGI) concerne en premier lieu les produits alimentaires destinés à l’alimentation humaine.

Pour les produits alimentaires destinés à l’alimentation humaine, les taux réduits sont
applicables en fonction du mode de consommation :

•taux de 10 %, s'ils sont destinés à une consommation immédiate (il n'est pas possible de
les conserver) ;

•taux de 5,5 %, s'ils sont vendus sous un emballage permettant leur conservation.

Chose promise, chose due : Certains produits alimentaires posent des difficultés, comme c’est
le cas du chocolat. Le chocolat proprement dit (de consommation immédiate par les ménages)
est soumis au taux de 20 %. En revanche, la poudre de cacao, les fèves de cacao, le beurre de
cacao, etc. sont soumis au taux de 5,5 %. Les produits en chocolat de la taille d’une bouchée
(moins de 20 g.) bénéficient du taux réduit. Les subtilités sont donc nombreuses.

Notons que le taux de 5,5 % s’applique également aux viennoiseries, pâtisseries, et produits de
boulangerie puisqu’ils sont réputés ne pas être destinés à une consommation immédiate. Ainsi,
l’achat d’un pain au chocolat (ou d’une « chocolatine »), bien qu’elle puisse être consommée
immédiatement va bénéficier du taux de 5,5 % là où une pizza achetée en vente à emporter sera
imposée au taux de 10%.

Le taux de 5,5 % concerne aussi les équipements et services pour handicapés, abonnements gaz
et électricité, fourniture de repas dans les cantines scolaires, fourniture de chaleur produite à

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partir d’énergies renouvelables, livres sur tout support, billetterie de spectacle vivant, logements
sociaux et travaux d’amélioration de la qualité
énergétique des logements, les médicaments non remboursés par la Sécurité sociale.

Sont également soumis au taux de 5,5 % depuis 2014 les travaux de rénovation thermique des
logements et la construction et la rénovation de logements sociaux, les tickets de cinéma (et
certaines cessions de droits portant sur les films), l’entrée dans des parcs zoologiques, ainsi que
l'importation des œuvres d'art, d'objets de collection ou d'antiquité ainsi que certaines
acquisitions intracommunautaires portant sur ces biens passent également au taux de 5,5% à
compter du 1er janvier 2014. Notons que selon la directive TVA, les « photographies » d’art
qui remplissent certaines conditions en bénéficient aussi ; pour l’appréciation exacte de la
portée de cette disposition, une question préjudicielle a été posée par le Conseil d’État à la
CJUE.

D’autres évolutions assez retentissantes sont à noter, notamment l’application du taux réduit de
5,5 % aux produits de protection hygiénique féminine depuis le 1er janvier 2016 (il n’est jamais
trop tard…).

—2, 10 %, taux super réduit : les journaux imprimés sur support papier et la presse en ligne
(art. 298 septies CGI), les recettes réalisées aux entrées des 140 premières représentations
théâtrales d’œuvres, la contribution à l’audiovisuelle publique (qui supporte la TVA bien
qu’elle soit assimilée à une taxe parafiscale) et les médicaments destinés à l’usage de la
médecine humaine remboursés par la Sécurité sociale.

Section 4 : les principales obligations des assujettis collectant de la TVA

1. Les obligations comptables des assujettis

a. La délivrance d’une facture

Les règles en matière de délivrance d’une facture résultent des dispositions de l’article 242
nonies A Ann. II du CGI. Du point de vue du contenu des factures, obligation est faite d’y faire
figurer des mentions relatives aux parties, le numéro et la date de la facture et, enfin, les
mentions relatives aux opérations réalisées.

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1) le nom complet et l’adresse de l’assujetti et de son client ;
2) le numéro individuel d’identification attribué à l’assujetti en application de l'article 286
ter du CGI
et sous lequel il a effectué la livraison de biens ou la prestation de services ;
3) le numérotation des factures ;
4) la date de délivrance ;
5) la date de l’opération ;
6) la quantité de biens livrés ou de services rendus ;
7) la dénomination précise des biens ou services fournis ;
8) le prix unitaire hors taxe ;
9) les rabais, remises, ristournes ou escomptes acquis et chiffrables lors de l'opération et
directement liés à cette opération ;
10) le taux légalement applicable à l'opération ou le cas échéant le bénéfice d'une exonération
;
11) le montant de la taxe à payer et, par taux d'imposition, le total hors taxe et la taxe
correspondante mentionnés distinctement ;
12) le taux de TVA ;
13) le montant de la TVA à payer.

La directive de 2001 présente également deux nouveautés en droit interne français avec
l’autofacturation (le client émet sa propre facture) et le recours à la sous-traitance (émission de
la facture par un tiers).

b. La tenue d’une comptabilité (cette obligation n’est pas propre à la TVA.. vous le verrez
en droit commercial)

Les assujettis doivent tenir une comptabilité de nature à justifier l’existence des opérations
qu’ils réalisent (art. 286, I 3° CGI).

Le montant de la TVA collectée doit figurer ainsi que le taux appliqué. L’existence de plusieurs
taux emporte comme conséquence une ventilation des opérations en fonction du tarif appliqué.
De même, les redevables partiels doivent faire apparaître distinctement les opérations exonérées
de celles qui ne le sont pas. À défaut, l’administration fiscale est en droit de considérer les
recettes exonérées comme imposables. La même exigence prévaut lorsque les taux de taxe sur
la valeur ajoutée ne sont pas différenciés.

Deux cas particuliers doivent cependant être signalés :

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• À défaut de comptabilité, la tenue d’un livre spécial est exigée mentionnant au jour le
jour le montant de chaque opération en distinguant les opérations imposables et les opérations
non imposables (art. 286-I- 3° CGI)
• Les opérations acquittées au comptant dont la valeur est inférieure à 76 € peuvent
cependant être comptabilisées globalement en fin de journée.

En application depuis le 1er janvier 2018, et afin de renforcer la lutte contre la fraude à la TVA
liée à l'utilisation de logiciels permettant la dissimulation de recettes, les assujettis qui
enregistrent les règlements de leurs clients au moyen d'un logiciel de comptabilité ou de gestion
ou d'un système de caisse doivent utiliser un logiciel ou système sécurisé certifié. Dans le cas
contraire, ils risquent de se voir appliquer une amende de 7.500 € par logiciel ou système ou
non conforme en application de l’article 1770 duodecies CGI. La délivrance du certificat est
assurée par un organisme accrédité.

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Chapitre 3 : la TVA déductible

Là encore les propos qui vont suivre ont volontairement été raccourcis et simplifiés pour être
adaptés à un niveau L2.

La taxe ayant grevé les éléments du prix d’une opération imposable (taxe dite « d’amont ») est
déductible de la taxe applicable à cette opération (taxe dite « d’aval ») : tel est le principe de la
neutralité de la TVA. Elle ne doit pas constituer une charge ou un profit pour l’assujetti.

En définitive, la TVA supportée par l’assujetti pour l’ensemble de ses dépenses, que l’on
appellera « TVA déductible », pourra être « récupérée » précisément en raison du fait que son
activité est soumise à la TVA. Ce droit à déduction de la TVA supportée par l’assujetti est
toutefois soumis au respect de conditions cumulatives que l’on nous allons envisager.

Section 1 : principes généraux du droit à déduction

Articles 271 et s. CGI.

Les conditions sont exposées à chaque paragraphe.

§1 : Acquisition d'un bien ou d'un service par un assujetti agissant en tant que
tel

Le droit à déduction est subordonné à la qualité d'assujetti.

Mais pour que le droit à déduction de la taxe grevant un bien ou un service puisse être exercé,
encore faut-il que ce bien ou ce service ait été acquis par l'assujetti agissant en tant que tel.

C'est l'acquisition des biens (ou des services) par un assujetti agissant en tant que tel qui
détermine l'application du système de TVA et, partant, du mécanisme de déduction.

Pour déterminer si un particulier acquiert des biens en tant qu'assujetti - lorsqu'il n'y a pas
utilisation immédiate des biens à des activités économiques - il faut se référer à
son intention, laquelle est mise en évidence par des éléments de fait comme la nature des
biens concernés ou la période écoulée entre acquisition et utilisation professionnelle.

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§2 : Lien direct et immédiat entre biens et services utilisés et opérations taxées

A ) Biens ou services totalement utilisés pour la réalisation d’opérations taxables

Ce lien direct et immédiat présuppose que les dépenses effectuées pour acquérir les biens et les
services fassent partie des éléments constitutifs du prix des opérations en aval ouvrant droit à
déduction. A défaut d'un tel lien, un droit à déduction peut néanmoins être reconnu si les
dépenses font partie des frais généraux de l'entreprise lesquels sont, en tant que tels, des
éléments constitutifs du prix des produits d'une entreprise et entretiennent ainsi, en principe,
un lien direct et immédiat avec l'ensemble de l'activité économique de l'assujetti.

En outre, il importe peu que l’activité taxable soit commencée ou terminée.

Evidemment, la CJCE limite ce droit acquis aux situations frauduleuses ou fictives.

Exemple :

- la création d’un complexe hôtelier entraîne des travaux d’études ; le droit à déduction est
acquis même si la société n’a réalisé aucune opération imposable en raison de retards
liés à un contentieux

B ) Biens ou services partiellement utilisés pour la réalisation d’opérations taxables

Le droit à déduction n'est pas subordonné dans son principe à une utilisation exclusive des biens
ou services pour la réalisation d'opérations imposables (c'est-à-dire situées dans le champ
d'application de la TVA).

Il conviendra dans ce cas, de recourir au coefficient d’assujettissement (détaillé plus loin). On


utilise généralement des critères physiques : superficie, temps, volume etc.. pour déterminer le
pourcentage d’affectation du bien ou du service à des opérations dans le champ d’application
de la TVA.

Ce coefficient ne sera pas abordé en Licence.

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§3 : l’absence de fraude ou d’abus

Il ne doit pas y avoir de fraude ou d’abus dans le droit à déduction. L’exemple serait de produire
des fausses factures pour ensuite exercer son droit à déduction de TVA.

§4 : éléments indifférents

A ) Absence de condition de nécessité aux besoins de l'exploitation

La déduction de la taxe grevant les biens et services acquis par les redevables n'est pas
subordonnée à la condition que ces biens et services soient nécessaires à l'exploitation. Les
assujettis peuvent ainsi déduire la TVA qui grève leurs dépenses, pour autant que ces dépenses
ne soient pas visées par une mesure d'exclusion particulière et qu'elles soient utilisées pour les
besoins de leurs opérations ouvrant droit à déduction. Il importe donc uniquement que la
dépense en cause soit affectée par l'assujetti à son activité économique, c'est-à-dire qu'elle
réponde aux besoins de son exploitation.

B ) Absence de condition tenant à la propriété du bien

Le fait qu'un redevable ne soit pas propriétaire des biens qu'il utilise ne s'oppose pas à la
déduction de la taxe les ayant grevés, dès lors que les investissements en cause ont été constatés
et supportés par le redevable lui-même dans le cadre de son exploitation.

§5 : les conditions de forme

Article 271 II CGI : la TVA n’est déductible que dans la mesure où elle figure sur un document
justificatif :
- une facture, s’il s’agit d’un achat ou d’une prestation de services
- un document douanier, s’il s’agit d’une importation
- une déclaration de l’entreprise,
- un acte notarié, pour les ventes d’immeubles.

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§5 : les conditions de temps

La TVA devient déductible lorsqu’elle est exigible chez celui qui la facture ; il convient de
se placer du côté du prestataire (vendeur de biens ou de services) et déterminer le moment
où cette TVA collectée (pour lui) deviendra exigible auprès du Trésor Public.

Section 2 : les opérations exclues du droit à déduction

Malgré le respect de l’ensemble des conditions envisagées précédemment, la loi interdit de


façon expresse le droit à déduction pour certaines opérations listées ci-après :

Article 206 IV de l’annexe 2 CGI

§1 : les dépenses de logement

Lorsque les dépenses de logement des dirigeants ou des salariés sont prises en charge
gratuitement par l’entreprise, celle-ci ne peut pas récupérer la TVA qui a grevé ces frais. Cela
inclut : dépenses liées à l’acquisition, réparation, chauffage..etc.

Egalement, l’interdiction concerne les dépenses d’hôtel exposées lors des voyages exposées
lors des voyages professionnels des dirigeants et des salariés.

Exception : la TVA est déductible pour les dépenses relatives à la fourniture à titre gratuit du
logement sur les chantiers ou dans les locaux d’une entreprise du personnel de gardiennage, de
sécurité ou de surveillance.

§2 : les véhicules de transport de personnes

A ) Le principe de l’interdiction

Tous les engins sont concernés : vélos, mob, camping-car, quad, bateau, avion, auto, …

Ne sont pas concernés : véhicules utilitaires, véhicules de sociétés, voiliers de compétitions,


ulm, scooter des neiges monoplace etc..

Toutes les dépenses sont concernées : frais d’acquisition, pièces détachées, réparations,
locations…etc.

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B ) Les limites de l’interdiction

Ne sont pas visés par l’interdiction, alors même qu’ils sont conçus pour le transport de
personnes :

1. véhicules destinés à être revendus à l’état neuf


2. véhicules donnés en location
3. véhicules de plus de 8 places assises
4. véhicules auto-école
5. véhicules tout terrain pour remontées mécaniques
6. véhicules acquis par des entreprises de transport public de voyageurs : Les Taxi, les
VSL (Véhicules sanitaires légérs), les ambulances, ne sont donc pas concernés par
l’interdiction !

§3 : les dépenses liées au transport de personnes

L’utilisation de moyens de transport public dans le cadre de ses voyages d’affaires (train, avion,
taxi…) n’ouvre pas un droit à déduction de la TVA ayant grevé ces frais.

Exceptions : dépenses de déménagement liées à la mutation des salariés, dépenses de péage,


tickets de parking public.

§4 : les biens cédés sans rémunération ou moyenant une rémunération


symbolique

A ) Le principe

Interdiction de récupérer la TVA lorsque les biens sont cédés sans rémunération ou moyennant
une rémunération symbolique. Une situation principale justifie cette interdiction : au moment
où elle acquiert le bien, l’entreprise sait qu’il est destiné à être cédé à titre grauit.

B ) Exceptions

1 ) Les biens de très faible valeur

Article 28-00 de l’annexe IV CGI : bien ne dépassant pas 65 euros TTC par objet, par an, et
pas bénéficiaire. L’entreprise pourra récupérer la TVA sur ces biens. En pratique, il s’agit, le
plus souvent, des cadeaux faits aux clients.

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2 ) Les objets publicitaires

Les goodies, échantillons publicitaires, articles supplémentaires spécimens…, les biens


impropres à la vente, conçus spécialement pour remplir une fin publicitaire ; autant d’objets
pour lesquels la TVA grevant leur acquisition peut être récupérée par l’entreprise assuejttie.

§5 : les produits pétroliers

Article 206 IV 2) 8. Annexe 2 CGI :


-essence : jamais déductible
-gazole : la TVA est déductible à 80%
-lubrifiant : intégralement déductible s’il est utilisé pour des véhicules ouvrant droit à déduction

§6 : les biens utilisés à 90% au moins pour des opérations étrangères à l’activité
de l’entreprise

Si le bien acquis par l’assujetti n’est pas utilisé à 90% au moins pour l’activité imposable à la
TVA, alors le droit à déduction de la TVA ayant grevé son acquisition est interdit.

§7 : les services afférents à des biens exclus du droit à déduction

Lorsque le bien est exclu du droit à déduction, les services y afférant sont également exclus :
Article 206 IV 2. 10) de l’annexe 2 CGI

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Chapitre 4 : régime TVA, déclaration et paiement

Trois régimes d’imposition existent en la matière, dont deux régimes réels et réel simplifié et
un régime de franchise de TVA (vu avant).

Le régime réel normal

Sur option, peuvent également relever de ce régime les assujettis qui ne remplissent pas la
condition liée au chiffre d’affaires, mais qui décident de s’y soumettre. L’option dure deux ans.

Une déclaration mensuelle (CA 3) doit être déposée entre le 15 et le 24 de chaque mois dont le
contenu doit retracer les opérations réalisées le mois précédent. Il est toutefois possible de faire
parvenir aux services fiscaux une déclaration trimestrielle lorsque le montant de TVA annuel
est inférieur à 4 000 € et à la condition d’avoir formulé une demande à l’administration (art.
287, 1 et 2-1er et 3e al., CGI).

La TVA collectée doit être reversée à l’occasion de l’envoi de la déclaration (art. 1692
CGI) sous réserve d’un droit à récupération de la TVA acquittée en amont et sous réserve
de l’obligation qui est faite à certains assujettis de procéder à un paiement électronique.

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Le régime réel simplifié

Une déclaration annuelle (CA 12) doit être déposée au plus tard le deuxième jour ouvré suivant
le 1er mai. Cette déclaration déterminera les acomptes à réaliser pour l’exercice.

Les acomptes sont versés en juillet et en décembre, à hauteur de 55 % puis 40 % de la TVA due
au titre de l’exercice précédent.

Le montant des acomptes peut être modulé à la baisse ou à la hausse lorsque le redevable
considère que son activité a ou va évoluer. L’éventualité d’une diminution des acomptes doit
cependant être réfléchie dès lors que toute erreur emporte l’application d’un intérêt de retard et
d’une majoration de droits.

Le versement des acomptes ne s’applique pas dès lors que la TVA due au titre de l’année
précédente est inférieur à 1 000 €. Dans une telle hypothèse, un seul versement dans l’année
suffira, lors de la déclaration annuelle.

Le régime de la franchise en base

La soumission au régime de la franchise, qui est de droit, exclut toute collecte de la TVA
(mention doit en être portée sur les factures) et tout droit à récupération de l’imposition
acquittée en amont. Elles peuvent toutefois opter pour le régime réel simplifié.

Les entreprises qui bénéficient de la franchise en base doivent mentionner sur leurs factures : «
TVA non applicable article 293 B du CGI ».

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Etablir une déclaration de TVA et déterminer le montant de TVA éventullement dû

Au titre de la période considérée, vous devez faire la différence entre la TVA déductible
et la TVA collectée.

• Si le montant total de TVA déductible est supérieur à celui de la TVA collectée :


l’assujetti dispose d’un crédit de TVA

Il peut alors le reporter sur la déclaration suivante ou peut en demander le remboursement dans
les conditions suivantes (Article 242 0A et s. annexe 2 CGI)

- remboursement annuel, au 31 décembre à condition que le crédit soit d’au moins 150
euros.
- Remboursement trimestriel, pour les redevables déclarant la TVA tous les trimestres, à
la condition que le remboursement demandé soit au moins de 760 euros.
- Remboursement mensuel, pour les redevables déclarant mensuellement la TVA, à la
ocndition que le remboursement démandé soit au moins de 760 euros.
- En fin de mois, si le crédit de taxe résulte d’opérations d’exportation ou de livraison au
sein de l’UE.

• Si le montant total de TVA déductible est inférieur à la TVA collectée : l’assujetti a


une TVA à payer, dite TVA à décaisser.

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