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SOMMAIRE

3. Exigibilité de la TVA

4. Taux

5. Notions diverses
A – Acquisitions intracommunautaires et personnes bénéficiant d’un régime dérogatoire
B – Prestations de services intracommunautaires
C – Marchés publics de travaux immobiliers et paiement direct des sous-traitants
D – TVA des biens immobiliers
E – Livraisons à soi-même (LASM)

6. Droits à déduction
A. Obligation de créer des secteurs distincts d’activité pour les collectivités locales
B. Précision sur l’appréciation de la règle des 90 % d’utilisation privée
C. Régularisation de la taxe antérieurement déduites
D. Précisions sur le crédit de départ
E. Opérations pour lesquelles la réglementation n'est pas fixe

7. Les Différents modes d'exploitation d'un service public et leurs conséquences au


regard de la TVA
I. Divers cas particuliers
II. Le cas des subventions
III.TVA intracommunautaire
IV. Les modalités d’imposition de la TVA pour les collectivités territoriales

Conclusion
La TVA est un sujet étendu, avec des nuances techniques selon les opérations, la qualité des opérateurs,
et d'autres paramètres. Dans ce dossier, nous nous concentrerons sur le traitement de la réglementation
de la TVA spécifiquement pour les collectivités territoriales.

Tout d’abord, la Taxe sur la Valeur Ajoutée est l'un des piliers incontestés du système fiscal en France.
Depuis sa création en France en 1954, cette forme de taxation a pris une place importante dans la
fiscalité, devenant l'une des principales sources de revenus pour les gouvernements. La TVA se définit
comme un impôt sur la consommation. Il s’agit d’un impôt indirect, c’est-à-dire qu’il n’est pas collecté
directement par l’État mais par le vendeur (redevable légal) qui le collecte des consommateurs
(redevables réels) et le reverse à l’État et représente la moitié des recettes fiscales en France. Dans notre
document nous allons nous intéresser aux collectivités territoriales en matière d’imposition à la TVA. Tout
d’abord, nous exposons le sujet de la TVA de manière générale avec des illustrations pour les différentes
opérations qui se trouvent dans le champ d’application de la TVA ou non, si elles sont imposées ou
exonérées et s’il y a des possibilités d’option.

En France, la Constitution de 1958 ne dresse pas une liste exhaustive et définitive des collectivités
territoriales. Selon l'alinéa 1 de l'article 72 de la Constitution, les collectivités territoriales de la République
comprennent les communes, les départements, les régions, les collectivités à statut particulier, et les
collectivités d'outre-mer régies par l'article 74.

Nous commençons notre synthèse sur la taxe sur la valeur ajoutée par un présentation globale de cette
taxe et son champ d’application. Nous mentionnerons les opérations soumises à cette taxe de plein droit,
d’autres exonérées et d’autres qui peuvent être soumises sur option.

Puis, nous détaillerons les activités des collectivités territoriales qui sont déterminantes pour le régime
d’imposition en matière de TVA. Avec la définition du terme du service public et du terme de la
concurrence, nous allons voir si la collectivité territoriale agit en tant qu’autorité publique ou Non pour le
service rendu et est-ce que le service rendu est dans le champ d’application de la TVA.

Ensuite, nous verrons les services rendus par les collectivités territoriales où la non-concurrence est
présumée et d'autres où la concurrence et présumés et dans le champ d’application de la TVA de plein.

Définition de la collectivité territoriale :

L’article 72 de la constitution dans l’alinéa 1 dispose que ‘’les collectivités territoriales de la République
sont les communes, les départements, les régions, les collectivités à statut particulier et les collectivités
d’outre-mer régies par l’article 74. Toute autre collectivité territoriale est créée par la loi, le cas échéant en
lieu et place d’une ou de plusieurs collectivités mentionnées au présent alinéa’’.

L’INSEE définit les collectivités territoriales comme des structures administratives françaises, distinctes de
l’administration française de l’Etat, qui doivent prendre en charge les intérêts de la population sur un
territoire précis”. Ainsi, les collectivités territoriales sont des parties de territoire d’un Etat disposant d’une
certaine autonomie de gestion.
Ce terme de collectivités territoriales se décompose en 3 catégories de collectivités. Nous retrouvons
donc les communes, les départements et les régions. Certaines collectivités bénéficient d’un statut
particulier tel que les collectivités d’outre-mer ou la collectivité de Corse.

Ces entités distinctes de l'État s'inscrivent dans une démarche de décentralisation, acquérant ainsi leur
autonomie financière en établissant leur propre budget. Les collectivités territoriales ont la capacité de
gérer leurs ressources, bien que des limites légales puissent être imposées. Elles possèdent une
personnalité morale distincte, des compétences propres, leur propre personnel, et elles administrent
librement leurs fonctions administratives.

L'imposition à la taxe de TVA :

Selon l’article 265 du CGI qui dispose que sont soumises à la taxe sur la valeur ajoutée les livraisons de
biens et les prestations de services effectuées à titre onéreux par un assujetti agissant en tant que tel.

- Est considéré comme livraison d'un bien, le transfert du pouvoir de disposer d'un bien corporel comme
un propriétaire.
Sont notamment considérés comme des biens meubles corporels :
L’électricité, le gaz, la chaleur, le froid et les biens similaires.

Donc la notion d’assujettissement est déterminante pour savoir si la personne physique ou morale est
concernée par les règles en matière de TVA. Un assujetti agissant en tant que tel est une personne
physique ou morale qui exerce une activité économique de manière indépendante à titre habituel.

En effet, la notion d’assujettissement dépend donc si les opérations entrent ou non dans le champ
d’application de la TVA. Le champ d’application de la TVA est défini comme les livraisons de biens
corporels et de prestations de services effectuées à titres onéreux par un assujetti agissant en tant que
tel. Ainsi, si les opérations entrent dans le champ d’application de la TVA, la personne sera dite assujettie.

Les activités n’entrant pas dans le champ d’application de la TVA suivent deux critères. En effet, sont non
assujetties les activités exercées par une personne de droit public et accomplies par cette personne en
tant qu’autorité publique.

Selon l’arrêt du 17 octobre 1989, “Les activités exercées en tant qu'autorité publique sont celles
qu’accomplissent les organismes de droit public dans le cadre du régime juridique qui leur est particulier,
à l'exclusion des activités qu'ils exercent dans les mêmes conditions juridiques que les opérateurs
économiques privés”. Si la collectivité n’agit pas en tant qu’autorité publique, celle-ci n’entre pas dans le
champ d’application.

Activités des collectivités territoriales :


En principe selon l’article 256 du CGI qui dispose que les personnes morales de droit public ne sont pas
assujetties à la taxe sur la valeur ajoutée pour l'activité de leurs services administratifs, sociaux, éducatifs,
culturels et sportifs lorsque leur non-assujettissement n'entraîne pas de distorsions dans les conditions de
la concurrence.
Ces personnes morales sont assujetties, en tout état de cause, pour les opérations suivantes :
Livraisons de biens neufs fabriqués en vue de la vente,
Distribution de gaz, d'électricité et d'énergie thermique,
Opérations des économats et établissements similaires,
Transports de biens, à l'exception de ceux effectués par la Poste
Transports de personnes,
Opérations des organismes d'intervention agricoles portant sur les produits agricoles et effectuées en
application des règlements portant organisation commune du marché de ces produits,
Organisation d'expositions à caractère commercial,
Prestations de services portuaires et aéroportuaires,
Entreposage de biens meubles,
Organisation de voyages et de séjours touristiques,
Diffusion ou redistribution de programmes de radiodiffusion ou de télévision ;
Télécommunications.
Fourniture d'eau dans les communes d'au moins 3.000 habitants ou par les établissements publics de
coopération intercommunale dont le champ d'action s'exerce sur un territoire d'au moins 3.000 habitants.

Donc les activités des collectivités territoriales sont des activités qui sont dans le champ d’application de
la TVA et d’autres qui sont hors champ.

Le champ d’application de la taxe :

Les opérations économiques se distinguent en opérations qui sont dans le champ d’application et d’autres
qui sont hors champ.

Les opérations hors champ de la TVA :

Pour les opérations économiques réalisées par les collectivités territoriales qui relèvent des services
administratifs, sociaux, éducatifs, culturels et sportifs sont présumés des opérations hors champ
d’application de la TVA. On retrouve dans cette catégorie : Les activités fondamentales et obligatoires
ainsi que les prérogatives de la puissance publique.

Mais aussi les autres activités pour lesquelles la collectivité agit en tant qu’autorité publique.

Ces opérations sont hors champ lorsque leur non-assujettissement n'entraîne pas une distorsion dans la
concurrence.

Les opérations dans le champ de la TVA :

Pour les opérations économiques réalisées par les collectivités territoriales qui relèvent des services
industriels et commerciaux sont présumées des opérations dans le champ d’application de la TVA. Ces
opérations sont dans le champ d’application de plein droit et certaines parmi elles sont dans le champ
mais exonérées pour lesquelles les collectivités territoriales peuvent opter pour l’imposition à la TVA.

Opérations soumises à la TVA de plein droit :


Toutes les opérations réalisées par les collectivités territoriales qui relèvent un caractère concurrentiel
sont soumises à la TVA de plein droit. Le caractère concurrentiel de l’activité d’un organisme public ne
peut être établi que par rapport à la même activité ou une activité semblable au titre de laquelle les
entreprises privées sont soumises à la taxe. Il s’ensuit qu’un organisme de droit public exerçant la même
activité qu’un organisme de droit privé exonéré ne doit pas être recherché en paiement de la TVA.

À titre de règle pratique, il convient de considérer que sont plus particulièrement susceptibles d’entrer en
concurrence avec le secteur privé, les services publics à caractère industriel et commercial des
collectivités territoriales qui peuvent être concédés à des entreprises privées.

Donc, toute opération de livraisons de biens neufs fabriqués en vue de la vente, distribution de gaz,
d'électricité et d'énergie thermique, opérations des économats et établissements similaires, transports de
biens, à l'exception de ceux effectués par la Poste, transports de personnes, opérations des organismes
d'intervention agricoles portant sur les produits agricoles et effectuées en application des règlements
portant organisation commune du marché de ces produits, organisation d'expositions à caractère
commercial, prestations de services portuaires et aéroportuaires, entreposage de biens meubles,
organisation de voyages et de séjours touristiques, diffusion ou redistribution de programmes de
radiodiffusion ou de télévision, télécommunications et fourniture d'eau dans les communes d'au moins
3.000 habitants ou par les établissements publics de coopération intercommunale dont le champ d'action
s'exerce sur un territoire d'au moins 3.000 habitants sont des opération soumises à la TVA de plein droit
sans possibilité d’option.

• Cependant, la non-concurrence est présumée pour les opérations étroitement liées à


l’assistance sociale et à la sécurité sociale, les prestations de services et les livraisons de
biens étroitement liées à la protection de l’enfance et de la jeunesse : centres de loisirs,
centres de vacances ; les prestations sportives et culturelles comme les droits d’entrée
perçus au titre de l’exploitation d’une piscine
« traditionnelle » (simples bassins, à vocation essentiellement éducative et sportive), d’une patinoire,
d’une bibliothèque,de musées, de monuments historiques ;
• les droits d’entrée perçus au titre de l’organisation d’expositions d’intérêt local ;
– les recettes afférentes aux activités d’enseignement musical ou artistique

La présomption est prononcée par la doctrine de droit administratif à moins qu’il est démontré qu’il relève
d’une activité concurrentielle.

Par ailleurs, lorsqu’une collectivité confie l’exploitation d’un service public à un tiers dans le cadre d’une
délégation de service public, la mise à disposition à titre onéreux des investissements que la collectivité a
réalisés est constitutive d’une activité économique imposable à la TVA depuis le 1er janvier 2014

Cependant, 2 possibilités apparaissent.

D’une part les services entrent dans le champ d’application de la TVA de plein droit tels que défini par
article 260 A où l’on retrouve les services raccordés aux transports et à l’eau...

D’autre part, certains peuvent entrer dans le champ d’application sur option tel que le défini l’article 256 B
où l’on retrouve l’assainissement, le traitement des ordures ménagères…
Les activités soumises à la tva sur option :

Les collectivités locales peuvent, sur leur demande, acquitter la TVA au titre d’opérations pour
lesquelles elles n’y sont pas obligatoirement soumises (article 260 A du CGI). Elles se trouvent, dès
lors, astreintes à l’ensemble des obligations qui incombent aux redevables de la taxe, notamment
elles doivent facturer la taxe à l’usager. Mais cette imposition leur permet de récupérer la TVA
ayant grevé les dépenses constitutives du prix de revient des produits vendus ou des services
fournis.
Les collectivités locales peuvent opter pour le paiement de la TVA au titre :
– De la fourniture de l’eau dans les communes de moins de 3 000 habitants et par les
établissements publics de coopération intercommunale dont le champ d’action s’exerce sur un
territoire de moins de 3 000 habitants ;
– des abattoirs publics;
– des marchés d’intérêt national ;
– de l’enlèvement et du traitement des ordures, lorsque cette activité donne lieu au paiement de
la redevance d’enlèvement des ordures ménagères (REOM) prévu à l’article L. 2333-76 du code
général des collectivités territoriales ;

– de l’assainissement collectif et non collectif.

L’option pour l’imposition à la TVA du service public d’assainissement collectif doit être exercée
séparément de celle exercée, le cas échéant, pour l’assainissement non collectif dans les
conditions prévues par les articles 201 quinquies et suivants de l’annexe II au CGI.
Portée et durée de l’option

L’option doit s’exercer service par service. Chaque service couvert par l’option doit faire l’objet
d’une comptabilité distincte et constitue de plein droit un secteur distinct d’activité au regard de
l’exercice du droit à déduction de la TVA (CGI, Annexe II, Article 209-I-3°).
Dès lors que les services concernés par l’option sont des services publics à caractère industriel et
commercial, cette obligation d’individualisation comptable est également imposée par les articles L.
2224-1 et L. 2224-2 du code général des collectivités territoriales.
L’option prend effet le premier jour du mois suivant celui au cours duquel elle est déclarée au
service des impôts des entreprises (SIE) gestionnaire. Elle est irrévocable pendant l’année au cours
de laquelle l’option prend effet et les quatre années civiles suivantes (jusqu’au 31 décembre de la
dernière année). Le renoncement à l’option est possible au bout de la cinquième année.
L’option ne peut être exercée que par la collectivité qui exploite directement le service ouvrant droit
à option. Toutefois, des modalités d’option sont ouvertes à la collectivité à laquelle est concédé ou
affermé, par une autre collectivité, un service public ouvrant droit à déduction.

3. Exigibilité de la TVA

Les règles pour déterminer quand payer la TVA peuvent compliquer les déclarations des collectivités ou
des organismes locaux. Ils doivent indiquer combien ils ont gagné et combien de taxe ils peuvent déduire.
Par exemple, si la TVA est due au moment de l'encaissement, le maire ou le président de l'organisme, en
tant qu'ordonnateur, ne sait pas directement quand les fournisseurs ont été payés ou quand les clients ont
réglé leurs factures, car c'est le comptable qui s'en occupe. En pratique, voici comment ça se passe : le
chiffre d'affaires imposable des collectivités est basé sur les sommes inscrites dans les enregistrements
comptables pour une période donnée. De plus, quand des redevances sont payées par des usagers via un
mandataire, la TVA n'est pas due à la date du paiement par les usagers, mais au moment où le mandataire
verse l'argent à la collectivité. En ce qui concerne les déductions, elles sont basées sur la TVA mentionnée
sur les factures payées par l'ordonnateur et enregistrées par le comptable pendant cette période. Cette
approche pratique peut décaler la déduction par rapport à la date où la taxe est due chez les fournisseurs,
mais cela ne change pas les règles d'exigibilité de la taxe pour ces fournisseurs.

4. Taux

Les collectivités suivent les taux standard établis par les règles générales. Elles bénéficient d'un taux
réduit de 5,5 % pour des opérations liées à l'eau dans le service public et pour les services d'aide aux
personnes handicapées. En revanche, elles sont assujetties à un taux réduit de 10 % pour les services
publics liés à l'eau (à l'exception de certains cas à 5,5 %), l'assainissement, le transport de voyageurs,
certains services d'aide à la personne (autrement, c'est le taux normal) et pour la collecte et le tri sélectif
des déchets ménagers etc . Pour les ventes de biens et les services non soumis à un autre taux, elles
appliquent le taux normal soit 20%.
5. Notions diverses

A – Acquisitions intracommunautaires et personnes bénéficiant d’un régime


dérogatoire
L'acquisition intracommunautaire désigne le fait de prendre possession d'un bien expédié ou transporté par
le vendeur, l'acheteur ou pour leur compte, d'un autre État membre de l'Union européenne vers un acheteur
en France. Pour certains, si le montant des acquisitions intracommunautaires reste en dessous de 10 000
€ durant l'année civile précédente ou en cours au moment de l'acquisition, un régime spécial dispense de
payer la TVA pour ces opérations. Parmi les bénéficiaires de ce régime, on compte des personnes morales
non assujetties pour l'activité concernée par l'acquisition et des personnes morales assujetties n'effectuant
que des opérations sans droit à déduction (comme celles bénéficiant de la franchise en base). Ces
personnes sous ce régime spécial peuvent toutefois choisir de payer la TVA sur leurs acquisitions
intracommunautaires.

En restant en dessous du seuil, ces acquisitions ne sont pas taxées chez l'acheteur dans l'État membre de
destination. En revanche, au-dessus du seuil, ces acquisitions suivent les règles générales des acquisitions
intracommunautaires, et les personnes concernées doivent demander un numéro d'identification à la TVA
à leur service des impôts des entreprises. La taxe due sur ces acquisitions doit être déclarée et payée par
l'acheteur via des formulaires spécifiques (CA 3 pour la TVA auto-liquidée). Cela entraîne une exonération
de taxe dans les États des fournisseurs qui facturent les opérations hors taxes.

Par ailleurs, selon les règles fiscales habituelles, la taxe acquittée pour une acquisition intracommunautaire
peut être déduite à condition que cette acquisition soit réalisée pour les besoins d'une activité donnant droit
à la déduction. Les redevables doivent mentionner les données nécessaires dans leurs déclarations de
chiffre d'affaires et détenir des factures conformes à la réglementation européenne (incluant le prix hors
taxe et les numéros d'identification du fournisseur et de l'acheteur) pour que cette déduction soit possible.

B – Prestations de services intracommunautaires

Selon les règles du code général des impôts, la TVA est appliquée sur les services fournis à titre payant
par une personne assujettie. Ces services incluent notamment la vente ou la concession de biens
intangibles, la location de biens meubles ou immobiliers, le transport et ses services associés, ainsi que les
travaux immobiliers.

Depuis janvier 2010, le lieu de taxation des services en fonction du statut assujetti ou non assujetti du
bénéficiaire : entre assujettis (B to B), la taxe se fait là où l'acheteur est assujetti ; avec des non assujettis
(B to C), la taxe est au lieu du prestataire.

Il est important de noter que pour déterminer le lieu de taxation des services, certaines entités sont
considérées comme des assujettis même si elles bénéficient de certaines exemptions de TVA pour des
opérations spécifiques ou en raison de leur activité hors du champ de la TVA. De plus, pour certains types
de services comme les locations de moyens de transport de courte durée, les services liés aux immeubles,
les transports de passagers ou les activités culturelles, artistiques, sportives, scientifiques, éducatives et de
divertissement, le lieu de taxation peut différer de la règle générale en se basant sur d'autres critères que
le statut du bénéficiaire.

Donc la TVA s'applique sur les services fournis moyennant un paiement par une personne assujettie, mais
les règles de localisation de la TVA varient selon le type de service fourni et la qualité d'assujetti du
bénéficiaire.

C – Marchés publics de travaux immobiliers et paiement direct des sous-traitants

À partir du 1er janvier 2014, pour les contrats publics de travaux immobiliers, un système d'autoliquidation
de la TVA a été mis en place. Ce dispositif s'applique uniquement aux cas de sous-traitance dans le
domaine des travaux immobiliers.

Prenons un exemple concret de ce mécanisme lorsque la collectivité, en tant que maître d'ouvrage, effectue
des paiements directs aux sous-traitants, sous la supervision de l'entrepreneur principal qui est le titulaire
du contrat et le donneur d'ordre aux sous-traitants. Dans cette configuration, le maître d'ouvrage règle
directement le sous-traitant pour la partie du contrat que ce dernier exécute. Cependant, le maître d'ouvrage
effectue ce paiement hors taxes, et c'est l'entrepreneur principal qui est responsable de déclarer et payer
la TVA liée à cette prestation de sous-traitance.

D – TVA des biens immobiliers

À partir du 11 mars 2010, les transactions immobilières ont été incluses dans le cadre standard
de la TVA avec certaines règles spécifiques : Le vendeur est responsable de la taxe. De plus, le
moment clé est la livraison du bien. Il y a une distinction entre les opérations effectuées par une
personne assujettie dans le cadre de ses activités économiques (soumises au régime standard
de la TVA) et celles réalisées en dehors d'activités économiques (exceptionnellement soumises
à la TVA uniquement si la personne est assujettie à cette fin). Les collectivités locales ne bénéficient
pas d'exceptions : elles relèvent du cadre standard de la TVA pour leurs transactions foncières et
immobilières.

La détermination du statut assujetti des collectivités locales ne dépend plus de leur option selon le type
d'opérations effectuées. C'est le contexte dans lequel elles réalisent les opérations immobilières qui
détermine le régime applicable, en fonction de leur statut d'assujetti ou de la gestion de leur patrimoine.

Ainsi, les collectivités locales ne sont pas assujetties à la TVA dans deux situations : soit quand elles ne
tirent pas de bénéfice suffisant de la transaction (prix symbolique ou très bas), soit même si le prix est
normal, lorsque la vente est liée à la gestion d'un patrimoine non destiné à une activité économique.

Pour être considérée comme une transaction imposable à la TVA, il doit y avoir un lien direct entre le bien
vendu et la contrepartie reçue. Si le prix payé est considérablement inférieur à la valeur du marché, la vente
à un prix symbolique est exclue du champ d'application de la TVA. Dans ce cas, la TVA supportée en amont
par la collectivité (pour l'acquisition du terrain ou les travaux immobiliers) n'est pas déductible. L'acheteur
est alors soumis aux droits d'enregistrement selon les règles habituelles.
Cependant, une transaction à prix symbolique peut être considérée comme une transaction commerciale si
elle est accompagnée de sommes versées par un tiers, agissant comme un complément de prix.

En ce qui concerne la vente liée à la gestion d'un patrimoine non destiné à une activité économique, même
si le prix est normal, la transaction peut être hors du champ d'application de la TVA si le vendeur a utilisé le
bien autrement qu'à des fins commerciales (par exemple, pour des placements financiers) et que la vente
n'est pas liée à une activité entrepreneuriale.

L'administration spécifie que la vente d'un terrain ou d'un bien immobilier par une collectivité ne relève pas
de la TVA lorsque l'acte administratif indique que cette opération est motivée uniquement par la propriété
et non par une intention de réutiliser la valeur de l'actif pour ses missions. Cela s'applique également aux
ventes entre autorités publiques sans déclassement préalable du bien vendu.

Par ailleurs, qu'une collectivité soit ou non assujettie à d'autres égards, elle est généralement considérée
comme assujettie pour les opérations de lotissement qu'elle entreprend. Ainsi, la vente de terrains à bâtir
dans ce cadre est soumise à la TVA, similaire aux lotissements effectués par des acteurs privés.

Il existe une présomption économique pour les ventes de terrains à bâtir par les collectivités lorsqu'elles les
ont acquis en vue de les aménager et de les revendre.

Enfin, la loi du 9 mars 2010 a mis fin à l'exonération de TVA pour les ventes et les apports des collectivités
locales aux organismes HLM, les soumettant désormais au régime standard.

Alors la qualification de l'activité d'une collectivité locale dépend de la situation réelle et doit être
évaluée cas par cas.

E – Livraisons à soi-même (LASM)

La Livraison À Soi-Même (LASM) s'applique lorsque, dans le cadre de son entreprise, un assujetti utilise
un bien – construit, acheté, importé, etc. – pour lequel il n'aurait pas droit à une déduction complète de la
TVA s'il l'avait acquis auprès d'un autre assujetti. Si cet assujetti construit un nouvel immeuble pour des
opérations ne donnant pas droit à une déduction complète de la TVA, il doit agir en tant qu'assujetti pour
que la LASM s'applique. Dans le cas contraire, par exemple, un investisseur agissant en tant que
propriétaire ou une entité publique construisant un immeuble pour des services publics spécifiques,
l'opération est exclue de la TVA.

Depuis 2014, la mise à disposition payante d'investissements par une collectivité publique à une entreprise
délégataire est considérée comme une activité économique imposable. Par conséquent, pour les
immeubles destinés à une délégation de service public ou mis à disposition gratuitement, la LASM n'est
plus requise.

Concernant le moment où la TVA est exigible, pour les LASM d'immeubles neufs, au moment de la livraison
qui intervient lors du dépôt de la déclaration réglementaire à la mairie pour le permis de construire. Pour les
travaux immobiliers, la TVA est exigible au moment de la première utilisation du bien transformé aux besoins
de l'entreprise.
Pendant la construction d'un nouvel immeuble, une collectivité locale peut déduire intégralement la TVA
liée aux travaux et aux améliorations contribuant à la valorisation ou à la prolongation de la vie de
l'immeuble, sans produire un nouvel immeuble.

L'excédent de TVA déductible peut être reporté sur les déclarations suivantes ou remboursé selon les règles
habituelles pour les redevables de la TVA. À la fin de la construction, la collectivité dispose d'un délai
jusqu'au 31 décembre de la deuxième année suivant l'achèvement pour liquider la LASM.

(Pour les travaux ne produisant pas de nouvel immeuble, la TVA doit être liquidée dès la première utilisation
du bien transformé. Le droit à déduction de la TVA dépend de la proportion d'utilisation du bien pour des
opérations ouvrant droit à cette déduction, constatée lors de la LASM.
À la fin de la construction, la collectivité locale doit appliquer la taxe pour la Livraison À Soi-Même (LASM).
Elle a jusqu'au 31 décembre de la deuxième année après l'achèvement de l'immeuble pour effectuer cette
taxation. L'achèvement est confirmé un mois après le dépôt de la déclaration d'achèvement et de conformité
des travaux à la mairie, comme prévu dans la réglementation du permis de construire.

Pour une LASM liée à des travaux sans construction d'un nouvel immeuble, la TVA doit être liquidée dès la
première utilisation du bien transformé.

Le droit à déduction de la TVA payée pour la LASM dépend de la proportion d'utilisation de l'immeuble pour
des opérations imposables permettant la déduction de la TVA. Cette limitation du droit à déduction intervient
lors de la constatation de la LASM, et non lors du paiement des factures des entrepreneurs pour la
construction, la transformation ou l'amélioration de l'immeuble.)
6. Droits à déduction

Lorsque les recettes d'un service relèvent du champ d'application de la taxe sur la
valeur ajoutée (TVA), les collectivités et organismes locaux ont le droit de déduire la
TVA supportée sur les biens et services acquis pour les besoins de l'exploitation du
service en question, conformément aux règles générales en vigueur.

I. Obligation de créer des secteurs distincts d’activité pour les


collectivités locales

Lorsque les collectivités locales réalisent des opérations relevant à la fois du champ
d'application de la TVA et en dehors de celui-ci, elles sont tenues de comptabiliser ces
opérations dans des comptes distincts, conformément à la réglementation fiscale. De
plus, elles doivent constituer des secteurs distincts d'activité pour certaines opérations
spécifiques, telles que la location de biens immobiliers professionnels, les services
mentionnés à l'article 260 A du CGI, les opérations de lotissement, etc.

Lorsque la collectivité exerce des activités non soumises à des dispositions identiques
en matière de TVA, la mise en place de secteurs distincts n'est nécessaire qu'en cas
de pluralité d'activités de natures différentes, chacune nécessitant des moyens
distincts.

Les conséquences de cette séparation incluent une comptabilité distincte pour chaque
secteur, la justification des droits à déduction pour chaque secteur, et la possibilité de
déposer des déclarations de chiffre d'affaires séparées pour certaines opérations
spécifiques. Les droits à déduction sont calculés par secteur d'activité conformément
aux règles générales, et l'utilisation de formulaires spécifiques facilite ce calcul détaillé.

En illustration, une commune exerçant plusieurs activités soumises à la TVA doit


établir des secteurs distincts pour certaines d'entre elles, tandis que d'autres peuvent
être regroupées dans le cadre des dispositions communes de la TVA. Chaque secteur
distinct nécessite une comptabilité spécifique et le calcul séparé des droits à
déduction.

II. Précision sur l’appréciation de la règle des 90 % d’utilisation


privée

Si le pourcentage de l’utilisation privée des biens et services est supérieur à 90 % de


leur utilisation totale, aucune déduction n’est admise (CGI, Annexe II, Article 206-IV2-
1°).
Pour les collectivités locales, l’utilisation privée s’entend de l’affectation des biens et
services pour les besoins étrangers de la collectivité (par exemple, à des fins
personnelles des élus, directeurs ou agents).Dans ce cas, le bien en cause n’ouvre
pas droit à déduction.

III. Régularisation de la taxe antérieurement déduite

La TVA initialement déduite par un assujetti lui est définitivement acquise. Elle peut
toutefois, pour les seuls biens immobilisés, être remise en cause dans certains cas
expressément et limitativement prévus au cours d’une « période de régularisation »
qui est différente selon la nature des biens (5 ans biens meubles et 20 ans biens
immeubles).

Certaines régularisations sont annuelles et ont pour vocation de traduire l’évolution


du coefficient de déduction dans le temps.

Certaines régularisations sont globales et se produisent en raison d’événements


affectant la vie du bien.

IV. Précisions sur le crédit de départ


Lorsqu'une personne qui n'est pas assujettie à la TVA acquiert un bien et devient
ensuite assujettie, elle ne peut pas bénéficier de déductions fiscales pour ce bien. De
même, les collectivités locales qui acquièrent des biens exclusivement pour des
activités non assujetties à la TVA ne peuvent pas prétendre à des crédits de départ
lorsque ces biens sont ultérieurement utilisés pour des activités assujetties.
Cependant, elles ne sont pas tenues de reverser les dotations budgétaires
précédemment perçues du fonds de compensation pour la TVA liées à ces
investissements.

V. Opérations pour lesquelles la réglementation n'est pas fixe


->Des activités tantôt soumises à TVA tantôt non (distorsion de concurrence)

Selon les dispositions du Code Général des Impôts (CGI), les personnes morales de
droit public ne sont généralement pas assujetties à la TVA pour leurs activités
administratives, sociales, éducatives, culturelles et sportives, à condition que cela
n'engendre pas de distorsions dans les conditions de concurrence. Par exemple, les
droits d'entrée perçus par une collectivité locale pour l'exploitation de piscines et de
parcs aquatiques ne sont en principe pas assujettis à la TVA.

Cependant, cette exonération est une présomption qui peut être remise en cause si la
concurrence privée est avérée. Ainsi, une piscine ou un parc aquatique géré par une
entité publique pourrait être soumis à la TVA s'il est en concurrence directe avec une
installation similaire exploitée par une entité privée. La jurisprudence indique que le
non-assujettissement à la TVA des entités publiques concerne principalement les
activités exercées en tant qu'autorité publique et liées à l'utilisation de prérogatives de
puissance publique.

En d'autres termes, si une activité peut être réalisée de manière similaire par une
entreprise privée, l'exploitation de cette activité par une entité publique peut être
considérée comme concurrentielle. La détermination du caractère concurrentiel
dépend de circonstances factuelles spécifiques telles que la nature de l'activité, les
conditions d'exercice, les prix pratiqués, le public visé, et la présence d'entreprises
privées offrant des services similaires. La concurrence doit être tangible, et non basée
sur des suppositions ou des hypothèses.

Il est important de noter que si une activité d'exploitation d'un parc ou d'un centre
aquatique est assujettie à la TVA, cela donne droit à la déduction de la TVA supportée
sur les investissements réalisés pour cette activité, conformément aux règles fiscales
générales.

A.Des activités pour lesquelles la TVA est partiellement déductible

Dans l'exemple précédent concernant l'activité de "piscine et parc aquatiques" qui est
présumée hors du champ d'application de la TVA, il est possible que cette activité
coexiste avec d'autres activités totalement assujetties à la TVA au sein du parc
aquatique.

Lorsqu'une activité est hors du champ de la TVA, la TVA déductible liée à chaque bien
ou service acquis peut être déterminée en utilisant un coefficient de déduction. Ce
coefficient résulte du produit de trois éléments distincts : le coefficient
d'assujettissement, le coefficient de taxation et le coefficient d'admission.

Le coefficient de déduction global est calculé comme suit : CoAss x CoTax x CoAdm.
Ce coefficient de déduction tient compte du degré d'utilisation du bien ou du service
acquis dans le cadre d'opérations ouvrant droit à déduction de la TVA.

En somme, ce mécanisme complexe de coefficients permet d'ajuster la déduction de


la TVA en fonction de la nature des activités réalisées et de l'utilisation des biens et
services acquis dans le contexte d'opérations assujetties à la TVA. Cette approche
vise à assurer une répartition juste et proportionnelle de la déduction de la TVA,
notamment lorsque des activités exonérées coexistent avec des activités assujetties
au sein d'une même entité.

Coefficient d’assujettissement

Le coefficient de déduction, appliqué à chaque bien ou service, représente la


proportion d'utilisation dans des opérations assujetties à la TVA. Dès l'acquisition d'un
bien ou service, la collectivité doit l'affecter pour déterminer ce coefficient, situé entre 0
et 1. Par exemple, si une activité comme l'aquabiking est proposée dans la piscine,
l'immobilisation concernée sera affectée à des opérations dans et hors du champ de la
TVA, ajustant ainsi le coefficient d'assujettissement en fonction de cette répartition.
Cette approche assure une déduction de la TVA en adéquation avec l'utilisation réelle
des biens et services, qu'ils soient associés à des opérations assujetties ou exonérées
de la TVA.

Coefficient de taxation

Il traduit le principe selon lequel, au sein des opérations imposables (dans le champ
d’application de la TVA), seule peut être déduite la taxe grevant des biens ou des
services utilisés à des opérations ouvrant droit à déduction (celle grevant des biens et
services imposés)... Certaines fois, une opération située dans le champ d’application
de la TVA peut ne pas ouvrir droit à déduction...

Coefficient d’admission

Le coefficient d'admission d'un bien ou service dépend de la réglementation en


vigueur, reflétant les dispositifs spécifiques qui peuvent limiter la déduction de la TVA.
Les collectivités doivent déterminer un coefficient de déduction provisoire, puis un
coefficient définitif avant le 25 avril de l'année suivant l'opération.

Lorsqu'un bien ou service est utilisé à la fois pour des opérations imposables et hors
du champ de la TVA, la déductibilité de la TVA est proportionnelle à son utilisation
dans des opérations imposables. Les collectivités peuvent, sur autorisation, déroger à
ce principe en utilisant une clé de répartition unique basée sur les recettes.

La part non déductible de la TVA est considérée comme un élément du coût d'achat
du bien ou service, imputée au compte correspondant. En résumé, le schéma simplifié
des deux premières parties sur le champ d'application de la TVA pour les collectivités
territoriales est le suivant.
7. Les Différents modes d'exploitataion d'un service
public et leurs conséquences au regard de la TVA
I. Divers cas particuliers
A. Les ventes immobilières et la TVA
Les collectivités territoriales sont automatiquement assujetties à la TVA pour leurs
opérations immobilières et foncières, soumises aux mêmes règles que les redevables
traditionnels. Leur imposition à la taxe sur la vente d'un bien immobilier survient
uniquement en cas d'activité commerciale, lors de la livraison du bien.
Elles ne peuvent plus choisir leur assujettissement en fonction de l'opération, car la
qualité avec laquelle elles la réalisent détermine le régime. En cas de contrepartie
insuffisante, elles ne sont pas imposables, car cela ne remplit pas le critère de titre
onéreux requis par les règles de la TVA. Cependant, une opération peut devenir
imposable si la contrepartie comprend des subventions versées par un tiers en
complément du prix.
Certaines opérations, comme les ventes d'immeubles dans le cadre de la gestion de
patrimoine non affecté à une activité économique, peuvent être considérées comme non
imposables. Si l'acte administratif montre que l'opération vise uniquement à détenir la
propriété sans autre motivation que d'utiliser l'immeuble dans le cadre de ses missions,
elle échappe au champ d'application de la TVA.
En cas de sous-traitance, la TVA doit être autoliquidée par l'entrepreneur principal pour
les prestations réalisées pour son compte. Ainsi, la collectivité paie directement le sous-
traitant sur la base hors taxe, et l'entrepreneur, agissant comme un intermédiaire,
autoliquide la TVA liée à la prestation.
B. Les locations immobilières
-Selon les dispositions du Code Général des Impôts (CGI), les mises à disposition gratuites de
biens immobiliers ne sont pas assujetties à la TVA. En ce qui concerne les locations à titre
onéreux, les règles de TVA sont les suivantes.
-En principe, les locations de locaux et bâtiments sont automatiquement soumises à la TVA.
Cependant, certaines d'entre elles peuvent bénéficier d'une exonération, et parmi celles-ci,
certaines peuvent faire l'objet d'une option pour une imposition volontaire. À cet égard, on peut
distinguer trois catégories de locaux et bâtiments :
● Les locaux à usage d’habitation :
-Locaux nus à usage d'habitation : Ils bénéficient d'une exonération de TVA, sans
possibilité d'option pour une imposition volontaire (sauf cas particulier).
-Locations de locaux meublés ou garnis à usage d'habitation : Elles sont également
exonérées de TVA, sans possibilité d'option pour une imposition volontaire. Cependant,
il est important de noter que cette exonération ne s'applique pas aux prestations
d'hébergement fournies dans les hôtels classés, les villages vacances agréés et les
résidences de tourisme classées, qui sont soumises de plein droit à la TVA.
● Les locations à usage professionnel :
Les locations de locaux à usage professionnel sont automatiquement assujetties à la
TVA lorsque les locaux sont loués aménagés. Cependant, les locations de locaux nus à
usage professionnel bénéficient d'une exonération de TVA, sauf dans trois cas
spécifiques :
- Lorsque le bailleur contribue au résultat du preneur.
- Lorsque la location est un moyen d'exploiter différemment le bien pour le bailleur.
- Lorsque la location ouvre de nouveaux débouchés pour le bailleur.
Dans ces trois situations, l'opération est soumise automatiquement à la TVA. Pour les
autres cas, l'option pour la TVA reste possible pour les locations nues de locaux
professionnels. Dans ce contexte, le bailleur doit prendre en considération les
caractéristiques des potentiels locataires (sont-ils assujettis à la TVA ou non ?).
Cependant, pour les collectivités, il existe également des cas particuliers :
● Logements des gendarmes :
Les logements des gendarmes, situés dans la même enceinte que les locaux
professionnels, entrent dans le périmètre de l'option TVA lorsque l'ensemble du
bâtiment est nécessaire à l'exercice de l'activité du preneur et que le personnel auquel
les locaux sont attribués est chargé de fonctions impliquant une résidence permanente
sur les lieux de travail. En cas d'option pour la taxation à la TVA des loyers liés à la
gendarmerie par une collectivité locale, celle-ci couvrira l'ensemble des locaux, y
compris ceux affectés à l'habitation des gendarmes soumis à l'obligation de logement
sur le site.
● Places de stationnement :
- Stationnement sur les voies publiques : Les autorisations de stationner sur la chaussée
réservée à la circulation, relevant du pouvoir du maire, sont hors du champ d'application
de la TVA. Dans ce contexte, les collectivités locales ne peuvent déduire la TVA liée à la
construction ou à la réparation de zones de stationnement ni celle associée à des biens
incorporés, tels que les horodateurs.
- Stationnement dans les parcs publics aménagés : La location d'emplacements publics
de stationnement constitue un service rendu aux usagers et peut être réalisée par une
entreprise privée. En conséquence, les recettes perçues sont imposables à la TVA.
A. Intercommunalités et transfert de biens
Lorsqu'une collectivité territoriale ou un groupement de collectivités territoriales transfère à un
EPCI une compétence pour laquelle ils étaient assujettis à la TVA, ou vice versa, ce transfert de
compétence entraîne la cessation de l'activité imposable concernée pour la collectivité
territoriale cédante. Elle met à disposition de l'EPCI, ou inversement, les biens nécessaires à
l'exercice de la compétence transférée, entraînant ainsi l'obligation de procéder à d'éventuelles
régularisations du droit à déduction conformément à la réglementation fiscale. Toutefois, cette
réglementation prévoit, sous certaines conditions, une dispense de taxation et de régularisation.
La mise en application de la réglementation distingue deux cas de figure :
- Dans le cadre du transfert, la collectivité locale cédante est assujettie à la TVA, tandis que la
collectivité locale bénéficiaire du transfert n'est pas assujettie à la TVA.
- Dans le cadre du transfert, les deux collectivités, cédante et bénéficiaire, sont assujetties à la
TVA.
Lorsque la collectivité bénéficiaire du transfert n'est pas assujettie à la TVA pour la compétence
transférée, la mise à disposition est assimilée fiscalement à une cession à titre gratuit. Dans ce
cas, la collectivité cédante est tenue, le cas échéant, de reverser au Trésor la TVA déduite sur
les services acquis non utilisés, de soumettre à la TVA une livraison à soi-même des biens
mobiliers d'investissement et des biens en stocks, et d'opérer la régularisation des déductions
précédemment effectuées au titre des biens immobilisés en reversant tout ou partie de la TVA
initialement déduite.
Lorsque la collectivité bénéficiaire du transfert est assujettie à la TVA, la réglementation prévoit
une dispense de celle-ci lors de la transmission d'une universalité totale ou partielle de biens
entre redevables de la TVA. Le bénéficiaire est réputé continuer la personne du cédant. Cette
disposition s'applique lorsque les deux collectivités, cédante et bénéficiaire, sont assujetties à la
TVA. La collectivité bénéficiaire est alors tenue, le cas échéant, d'opérer les régularisations du
droit à déduction qui auraient normalement incombé à la collectivité cédante.
Les deux collectivités doivent indiquer le montant total hors taxe des biens transférés sur la
déclaration de TVA pour la période au cours de laquelle le transfert est réalisé, mentionné sur la
ligne "Autres opérations non imposables" de la déclaration CA3.

· Prestations de Services entre Collectivités :

Les collectivités ou organismes locaux assurant des services publics peuvent recourir à d'autres
collectivités en tant que prestataires pour l'exécution de certaines tâches. Les compensations
financières reçues par les collectivités prestataires, telles que cotisations, redevances,
remboursement de frais, etc., peuvent être qualifiées de diverses manières.
La collectivité fournissant directement le service public aux usagers peut exercer l'option
d'assujettissement volontaire à la TVA pour les services énumérés à l'article 260 A du CGI.
La collectivité prestataire de services est en principe assujettie à la TVA selon les dispositions
des articles 256 et 256 A du CGI. Toutefois, elle peut être dispensée de la TVA pour les
prestations de services fournies à des collectivités locales dont les recettes ne sont pas
soumises à la TVA, conformément à une décision ministérielle d'octobre 1983. En d'autres
termes, seules les prestations liées à des services dont les recettes sont effectivement soumises
à la TVA doivent être imposées.
Exemple : Si une collectivité responsable de la collecte des déchets transfère la compétence de
traitement à un EPCI, la rémunération pour le traitement des déchets peut être exonérée, à
condition que tous les membres du groupement soient soumis aux mêmes règles.
La collectivité conservant certaines missions du service d'élimination des déchets peut
bénéficier de l'exonération pour les prestations, sous réserve de certaines conditions, comme le
financement par la TEOM ou la REOM.
Cas Particulier des Collectivités Concédant leur Service :
Dans le cadre d'un contrat d'affermage, la collectivité supporte les frais de premier
établissement et détient la propriété des installations, confiant la gestion à un fermier. Depuis le
1er janvier 2014, la redevance perçue par l'autorité délégante est soumise à la TVA. Il est
souligné que le lien direct entre un service et sa rémunération peut être établi indépendamment
de la valeur économique du service.
Si la mise à disposition des investissements est effectuée à titre gratuit ou symbolique,
l'opération n'est pas considérée comme onéreuse. Cependant, la redevance d'affermage,
lorsqu'elle est imposable, est facturée au fermier au taux normal, avec possibilité de déduction
de la TVA correspondante, pour autant qu'elle constitue une dépense nécessaire pour les
opérations soumises à la TVA.
II. Le cas des subventions

· Traitement des Subventions par les Collectivités Territoriales en matière de TVA :

Les collectivités territoriales perçoivent différentes subventions, certaines étant


imposables à la TVA et d'autres non. Voici une distinction entre les deux :

· Subventions Non Imposables à la TVA :

1. Subventions d'équipement : Ces subventions, allouées pour le financement de biens


d'investissement spécifiques, ne sont pas imposables à la TVA.
2. Subventions d'équilibre : Destinées à compenser un déficit résultant de divers
facteurs, elles ne sont pas soumises à la TVA.
3.Subventions de fonctionnement :Visant à couvrir les frais d'exploitation, ces
subventions ne sont pas considérées comme une complément de prix et ne sont donc
pas imposables.
4.Subventions à l'achat : Les subventions destinées à couvrir l'achat de biens ou
services spécifiques ne sont pas imposables.
5.Subventions exceptionnelles : Ces aides non répétitives, destinées à des dépenses
spécifiques, ne sont pas imposables à la TVA.

Subventions Soumises à la TVA :


Pour les autres subventions, il convient de vérifier si :
1. La subvention constitue une contrepartie : Si les sommes versées sont en réalité la
contrepartie d'une opération réalisée au profit de la partie subventionnante, la
subvention est imposable à la TVA. Par exemple, une subvention versée par une
commune à une radio locale en échange d'obligations contractuelles est imposable.
2. La subvention complète le prix d'une opération imposable : Une subvention
directement liée au prix doit satisfaire à certaines conditions cumulatives, notamment en
constituant la contrepartie totale ou partielle de la livraison ou prestation, permettant au
client de payer un prix inférieur au marché ou au prix de revient. Ces subventions
imposables sont incluses dans la base d'imposition pour le calcul de la TVA due.

III. TVA intracommunautaire


Dispositions Particulières pour les Territoires d'Outre-Mer en Matière de TVA
Certains aménagements ont été prévus pour les territoires d'Outre-Mer, compte tenu de
leurs particularités, avec un accent sur la préservation des emplois locaux et du
patrimoine foncier. En ce qui concerne la TVA, les collectivités territoriales peuvent
décider, dans les domaines où elles ont compétence, des dispositions spécifiques sur
leur territoire.
1. Champ d'Application dans les DOM :
- La TVA est généralement applicable dans les DOM, similaire à la France
métropolitaine.
- Cependant, en Guyane et à Mayotte, aucune TVA n'est établie, que ce soit à l'intérieur
du territoire ou à l'importation.

2. Territoires d'Outre-Mer en tant que Territoires d'Exportation :


- Pour la France métropolitaine, il y a exonération de TVA pour l'achat de biens à
destination des DOM, et vice versa.
- Les prestations de services sont soumises à la TVA dans le territoire du prestataire,
sauf exceptions.
3. Livraisons de Biens depuis les Collectivités :
- Certains critères doivent être respectés pour que les livraisons de biens depuis les
collectivités soient considérées comme une vente à distance et entrent dans le cadre
d'une exportation.
4. Importations dans les Départements d'Outre-Mer :
- Les livraisons de biens meubles corporels issus de pays tiers aux DOM sont
considérées comme des importations, soumises à la TVA du territoire d'importation.
5. Relations entre les Collectivités :
- Les échanges entre la Guadeloupe et la Martinique sont soumis à des règles
particulières, avec des exonérations possibles.
- Les relations avec la Guyane et Mayotte voient la TVA inapplicable provisoirement.

6. Échanges dans l'Union Européenne :


- Les opérations entre assujettis "B to B" dans l'Union européenne sont appelées
"acquisitions intracommunautaires."
- Les livraisons intracommunautaires sont exonérées de TVA si les deux parties
assujetties ont des numéros intracommunautaires et sont taxées en cas d'absence de
numéro intracommunautaire, avec application du taux du pays d'arrivée.
Ces dispositions témoignent d'une approche différenciée pour tenir compte des
spécificités des territoires d'Outre-Mer en matière de TVA.
IV. Les modalités d’imposition de la TVA pour les collectivités territoriales:

· Particularités de la TVA pour les Collectivités Territoriales


Les collectivités territoriales sont régies par des règles spécifiques en matière de TVA, avec
des généralités et principes propres à leur fonctionnement. Dans cette section, nous
examinerons ces spécificités.

I) Base d'Imposition de la TVA:


L'article 266-1-a du Code Général des Impôts établit que la base d'imposition pour les livraisons
de biens, prestations de services, et acquisitions intracommunautaires est constituée par toutes
les sommes, valeurs, biens ou services reçus en contrepartie de ces opérations. La TVA est
calculée sur cette base en fonction des taux déterminés pour chaque opération.
Le principe de calcul de la TVA pour les collectivités dans le champ d'application de la taxe
demeure similaire au principe de base, c'est-à-dire que le montant de la TVA due est établi sur
la TVA collectée imposable, déduite de la TVA déductible payée lors des achats et d'un éventuel
crédit de TVA.
II) Taux de TVA:
Les taux applicables aux collectivités sont alignés sur les règles de droit commun. Les
collectivités locales sont soumises au taux réduit de 5,5% pour certaines opérations liées au
service public de l’eau et pour les services d’aide aux personnes handicapées. Elles sont
également soumises au taux réduit de 10% pour divers services publics, mais au taux normal de
20% pour les ventes de biens et les prestations de services qui ne relèvent d'aucun autre taux
spécifique.
III) Exigibilité de la TVA:
Les règles de droit commun sont généralement applicables en matière d'exigibilité de la TVA.
Les collectivités locales optent souvent pour l'exigibilité d'après les débits, facilitant ainsi le suivi
en comptabilité publique. Cependant, cette option peut poser des défis pratiques, notamment en
ce qui concerne la connaissance des dates de paiement des factures des fournisseurs, car la
responsabilité des versements incombe au comptable.
IV) Obligations Fiscales, Budgétaires et Comptables:
A. Déclarations et Paiement de la TVA:Toute nouvelle activité imposable doit être déclarée dans
les 15 jours suivant son commencement, même si la collectivité bénéficie de la franchise en
base.
B. Obligations Comptables
Les collectivités territoriales doivent tenir une comptabilité justifiant le détail des opérations
imposables ou non. Les règles comptables spécifiques à ces entités sont prises en compte.
C. Obligations de Facturation:
Les collectivités assujetties à la TVA doivent émettre des factures conformes à la réglementation
fiscale, surtout lorsque le client est un autre assujetti ou une personne morale non assujettie.
D. Arrêt de l'Activité Imposable:
En cas de cessation de l'activité imposable, la collectivité doit en informer le Service des impôts
des entreprises dans les 30 jours.
Ces obligations visent à assurer une gestion fiscale, budgétaire, et comptable transparente pour
les collectivités territoriales en matière de TVA.
Conclusion:
Pour conclure, la TVA est une taxe qui dispose d’un grand nombre de particularités, ce qui fait
d’elle un impôt plutôt complexe. La TVA pour les collectivités territoriales ne fait pas exception à
la règle et des dispositifs propres lui sont applicables selon les types d’opérations ou la qualité
prise par la collectivités territoriales pour effectuer ces opérations. Tantôt la collectivité sera
soumise à la TVA selon les modalités classiques, comme un agent économique normal
(entreprise par exemple) tantôt sa qualité de collectivité territoriale l’amènera à réaliser des
opérations pour lesquelles elle sera imposée selon des modalités spécifiques....
Les collectivités territoriales disposent d’une multitude d’obligations vis-à-vis de la TVA et elles
doivent bien être consciente de ces obligations car elles représentent un corps de l’État et elles
se doivent d’être exemplaires au niveau fiscal.

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