Vous êtes sur la page 1sur 16

ETUDE PAPA AMADOU NIANG & ASSOCIES

CONSEIL JURIDIQUE ET FISCAL

GENERALITES SUR L’IMPÔT ET LA FISCALITE

PREMIERE PARTIE GENERALITE SUR L’IMPÔT

I- DEFINITIONS DE L’IMPÔT

Plusieurs définitions ont été donnée de l’impôt mais ayant toutes comme dénominateur
commun l’appauvrissement individuel en vue de la couverture des charges incombant à la
collectivité. C’est Gaston Jèze qui a été le premier à définir la notion de la manière suivante :
« L’impôt est une prestation pécuniaire requise des particuliers par voie d’autorité, à titre
définitif et sans contrepartie, en vue de la couverture des charges publiques. ».

Cette définition peut être qualifiée de traditionnelle. S’appuyant sur son caractère
d’instrument de politique sociale et économique, le fiscaliste moderne a trouvé une autre
définition beaucoup plus large. Pour lui l’impôt est un prélèvement pécuniaire requis des
personnes privées ou publiques, par voie d’autorité, à titre définitif, et en principe sans
contrepartie, en vue de couvrir les charges publiques, établi selon les capacités financières des
contribuables et déterminé en fonction des équilibres économiques et sociaux poursuivies par
les pouvoir publics.

II- LES CARACTERES DE L’IMPÔT

En analysant la définition moderne de l’impôt, quelques caractères transparaissent à savoir :

- L’impôt est payé soit à l’Etat (impôt d’Etat) soit aux collectivités territoriales (impôt
locaux) ;

- L’impôt est obligatoire : le défaut de paiement entraine des poursuites judiciaires. Ce


caractère obligatoire insinue son caractère contraignant, lequel procède directement
des prérogatives de puissance publique ;

Page 1 sur 16
ETUDE PAPA AMADOU NIANG & ASSOCIES
CONSEIL JURIDIQUE ET FISCAL

- L’impôt n’est pas restituable : une fois payé le contribuable ne peut plus demander le
remboursement (sous réserve d’un paiement erroné) ;

- L’impôt n’est pas identifiable : c’est l’Etat qui en décide de la destination dans le cadre
du budget. En payant son impôt le contribuable ne peut prétendre à aucun recours
direct et identifiable de la part de l’Etat ;

La répartition de l’impôt pour la couverture des charges publiques est circonscrite dans la
cadre du budget en cela son aspect soumet son régime aux exigences de rigueur du droit
budgétaire (autorisation, l’égalité, annualité) ;

- L’impôt est équitable : les contribuables paient l’impôt en fonction de leur gain et en
tenant compte de leur charge. L’impôt introduit ainsi une considération de justice
sociale. Ce caractère d’équité induit en même temps son caractère égalitaire ; tous les
contribuables sont égaux devant la loi fiscale.

De même, la notion d’impôt évoque le rendement obtenu après un travail effectué ou après
un placement ou d’immeuble fait : paient l’impôt les contribuables qui travaillent et gagnent
de l’argent ; donc paient plus d’impôt ceux qui travaillent et ont en même temps beaucoup
d’activité ; à ceux qui n’ont aucune activité ou gagnent très peu l’impôt ne leur est point
réclamé.

- L’impôt permet à l’Etat de faire face à ses charges par la création d’infrastructures, le
paiement des bourses des étudiants et des élèves, la prise en charge des frais de
fonctionnement de ses institutions et de ses ambassades à l’extérieur, le paiement des
fonctionnaires et autres agents de l’Etat (décisionnaires), les subventions aux
entreprises et autres interventions dans le domaine économique et social pour assurer
le bien-être des populations. Celles-là constituent ainsi donc la cause médiate de
l’impôt ;

- L’impôt est général et impersonnel : son paiement est réclamé à tout le monde sans
distinction de classe ou de statut social ;

- L’impôt est réel ; il atteint toutes les activités humaines ;

Page 2 sur 16
ETUDE PAPA AMADOU NIANG & ASSOCIES
CONSEIL JURIDIQUE ET FISCAL

- L’impôt est neutre : tous les biens produits et vendus ainsi que tous les services offerts
supportent l’impôt ;

- L’impôt est légal : c’est la loi qui définit les personnes imposables, les personnes non
imposables, la matière imposable et la matière non imposable, son taux et les
modalités de son paiement ;

- L’impôt est annuel : en général, il n’est payé qu’une seule fois dans l’année (réservons
le cas de paiements anticipés ou acomptes provisionnels ;

- L’impôt a un caractère de priorité : il doit être payé avant le paiement de tout autre
dette ou même l’octroi de don ou libéralité

L’existence, la répartition et le type des prélèvements est spécifique à chaque pays. Une des

Caractéristiques importantes des pays démocratiques est que c’est le peuple, via le parlement
pour les impôts nationaux et les organes politiques locaux (conseil municipal) pour les impôts
qu’ils lèvent, qui fixent le montant, l’assiette, et la quotité de l’impôt (i.e. : le montant global
des ressources fiscales de l’Etat, les richesses qui seront taxées, et le montant qu’elles
supporteront). Ces organes politiques assurent également le contrôle de l’utilisation des fonds
levés.

III- CLASSIFICATION DES IMPÔTS

Les impôts peuvent être classés de différentes manières

A- Sous l’angle administratif

- Les impôts fédéraux, lorsque l’Etat est une fédération ou une confédération

- Les impôt d’Etat, c’est-à-dire ceux qui alimentent directement le budget de l’Etat.
(Exemples : la TVA, l’IR, l’IS, les droits d’enregistrement…).

- Les impôts locaux, c’est à dire ceux qui alimentent directement le budget des régions,
municipalités et communautés rurales (Exemples : les contributions foncières, la
patente, la licence, la taxe rurale)

Page 3 sur 16
ETUDE PAPA AMADOU NIANG & ASSOCIES
CONSEIL JURIDIQUE ET FISCAL

- Les impôts sociaux, c’est-à-dire ceux qui alimentent les caisses des organismes de
protection sociale (exemples : versement à l’IPRESS, à la caisse de sécurité sociale) et
viennent compléter les cotisations sociales.

B- Sous l’angle économique

On distingue deux type de classification économique :

 Selon la nature de l’élément taxé :

 Les impôts sur les revenus, salaires ou bénéfice de sociétés : exemple l’IR pour les
personnes physiques et l’IS pour les sociétés.

 Les impôts sur la dépense, ce sont les impôts taxant l’utilisation des revenus : par
exemple la TVA, la taxe sur les activités financières, les droits d’accises.

 Les impôts sur le capital et sur le patrimoine, ils sont de deux sortes :

 Les impôts frappant la détention du capital : par exemples taxe sur les
véhicules, la patente, les contributions foncières ;

 Les impôts frappant la transmission du capital (donation ou succession) :


par exemples : les droits de succession ou de détention, les droits de
mutation d’immeuble ou de véhicule…).

 Selon le catégorie socio-économique du contribuable :

 Les impôts sur les ménages : IR, TRIMF, IMF ;

 Les impôts sur les entreprises : essentiellement la contribution économique


locale et l’impôt sur les sociétés ;

 Les impôts mixtes : car l’on ne peut savoir à l’avance sur qui pèsera l’impôt, par
exemple la TVA ou les autres droits indirectes.

C- Sous l’angle des techniques de taxation

Cela ouvre une série de plusieurs choix de classification :

Page 4 sur 16
ETUDE PAPA AMADOU NIANG & ASSOCIES
CONSEIL JURIDIQUE ET FISCAL

 Selon que l’administration module ou non l’impôt suivant la situation du contribuable


(telle qu’elle la reçoit…) :

o Les impôts dits réels (qui frappent rationae materiae), assis sur un objet, une
transaction ou un évènement ; ce sont les impôts les plus importants, en
nombre et en valeur, et notamment : les impôts sur la dépense, les impôts sur
le patrimoine, etc.

o Les impôts personnels sont au contraire ceux qui prennent en compte la


situation familiale et les charges de famille ainsi que la capacité contributive du
contribuable pour évaluer l’impôt dû. L’exemple le plus représentatif est l’IR.

 Selon qu’ils atteignent ou non directement le contribuable :

o Les impôts directs sont ceux qui touchent le contribuable nommément, et sont
assis sur assiette constante (revenu, capital…). Il en est ainsi de l’IR ou de l’IS.

o Les impôts indirects sont ceux qui touchent une matière imposable quel que
soit le contribuable. Ils reposent sur une assiette irrégulière, intermittente, tout
au long de l’année, frappent les opérations qui se réalisent : TVA, droits de
douane, droits d’accise.

 Selon le mode de calcul :

o Les impôts proportionnels sont ceux dont le taux ne varie pas, quelle que soit
l’étendue de la matière imposable. Il en est ainsi par exemple de l’impôt sur les
sociétés qui, quelle que soit la hauteur des bénéfices de la société, est de 30 %
de ceux-ci ;

o Les impôts progressifs, dont le taux varie en fonction de tranches, il en est ainsi
de l’IR, qui varie en fonction de la hauteur du revenu du contribuable, le taux
varie de 0 % à 40 % ; le revenu étant divisé en 6 tranches. Le taux le plus élevé
ne s’appliquant pas à l’ensemble de l’assiette, mais seulement à la tranche qui
le concerne.

Page 5 sur 16
ETUDE PAPA AMADOU NIANG & ASSOCIES
CONSEIL JURIDIQUE ET FISCAL

 Selon que l’impôt prend en compte un élément isolé ou plusieurs éléments et qu’il les
taxe globalement :

o Les impôts analytiques sont ceux qui ne prennent en compte qu’un élément :
exemple l’IS ;

o Les impôts synthétiques sont ceux qui prennent en compte un ensemble


d’éléments pour les taxer de manière globale : par exemple la contribution
globale unique (CGU) ou la contribution globale foncière (CGF).

 Selon que le taux est déterminé à l’avance ou non :

o Les impôts de répartition sont ceux pour lesquels le taux est fixé en fonction
de la somme à percevoir (typiquement, le montant imposé par le souverain ou
suzerain, éventuellement le montant nécessaire pour un projet collectif tel
qu’un nouveau pont). En effet pour ce type d’impôt l’important était de savoir
combien l’on voulait récolter, ce montant étant ensuite réparti sur l’ensemble
des contribuables. Ces impôts n’existent pas dans le système fiscal sénégalais,
comme dans pratiquement tous les système fiscaux modernes.

o Les impôts de quotité sont ceux dont le taux est déterminé à l’avance, quel que
soit le budget dont aurait besoin la collectivité qui le perçoit. L’ensemble des
impôts du système fiscal sénégalais actuel est de ce type.

IV- DISTINCTION DE L’IMPÔT AVEC QUELQUES NOTIONS


VOISINES

L’impôt doit être distingué de certains notions voisines telles que la taxe, la redevance,
l’amende ou même l’emprunt :

- L’impôt et la taxe : alors que l’impôt est déterminé suivant les facultés contributives
du citoyen et non par un service rendu, la taxe elle est payée en fonction d’un service
rendu eu contribuable. Citons en exemple la taxe d’enlèvement des ordures
ménagères ou TOM ou même la taxe d’assainissement ;

Page 6 sur 16
ETUDE PAPA AMADOU NIANG & ASSOCIES
CONSEIL JURIDIQUE ET FISCAL

- L’impôt et la redevance : la redevance a un caractère contractuel. C’est ce qui la


différencie de l’impôt ou de la taxe. Au plan de sa notion et de sa nature la redevance
est plus proche de la taxe que l’impôt dans la mesure où elle est versée à la suite d’une
prestation ou d’un service fourni. Citons en exemple les redevances audiovisuelles, les
redevances pour avoir occupé une parcelle de terrain dépendant du domaine de l’Etat
tant privé, public que national (redevance de bail).

- Impôt et amende : l’impôt est étranger à l’amende qui est payée en suite de la
consommation d’une infraction.

- L’impôt et l’emprunt : l’impôt est requis par voie d’autorité et à titre définitif tandis
que l’emprunt est tout à fait remboursable et procède de la volonté du préteur.

V- PRESENTATION DU SYSTÈME FISCAL SENEGALAIS

Le système fiscal sénégalais est composé de l’ensemble des impôts et taxes en vigueur dans
ce pays. Nous pouvons les regrouper en trois grands lots à savoir les impôts synthétiques, les
impôts directs et les impôts indirects

1- LES IMPÔTS SYNTHETIQUES

Ils sont au nombres de deux :

- la contribution globale unique ;

- la contribution globale foncière

2- LES IMPÔTS DIRECTS

Ils comprennent quatre groupes : Les impôts directs principaux ou impôts sur les revenus, les
autres impôts directs, les systèmes de retenu à la source et le régime des acomptes.

a- LES IMPÔTS DIRECTS PRICIPAUX OU IMPÔTS SUR LE REVENU

Ils sont au nombre de deux à savoir :

- L’impôts sur le revenu ;

Page 7 sur 16
ETUDE PAPA AMADOU NIANG & ASSOCIES
CONSEIL JURIDIQUE ET FISCAL

- L’impôt sur les sociétés

b- LES AUTRES IMPÔTS DIRECTS

Ils sont d’une grande diversité, à savoir :

- La contribution économique locale (valeur ajoutée ou valeur locative) ;

- Les contributions foncières : qui sont de trois types à avoir : la contribution sur les
propriétés bâties ou taxe d’habitation, la contribution sur les propriétés non bâties et
la sur taxe sur les terrains non bâtis ou insuffisamment bâtis ;

- Les droits d’enregistrement ;

- Les droits de timbre ;

- La taxe annuelle sur les véhicules à moteur ;

- La taxe spéciale sur les voitures particulières des personnes morales ;

- la taxe de publicité foncière ;

- la taxe de plus-value immobilière ;

- la taxe sur les armes à feu ;

- la contribution des licences ;

- la taxe d’enlèvement des ordures ménagères ;

- la contribution forfaitaire à la charge des employeurs ;

- le droit de bail ;

- L’impôt du minimum fiscal ;

- la taxe représentative de l’impôt du minimum fiscal ;

- la taxe sur les excédents de provisions techniques ;

- la taxe de transaction portant sur les titre miniers ;

Page 8 sur 16
ETUDE PAPA AMADOU NIANG & ASSOCIES
CONSEIL JURIDIQUE ET FISCAL

- la taxe sur les conventions d’assurance ;

c- LES SYSTÈME DE RETENU A LA SOURCE

il existe plusieurs aspects de retenue à la source comme technique exceptionnelle de


recouvrement de l’impôt à savoir :

- la retenue à la source sur plus-value de cession de titres sociaux ;

- la retenue à la source sur revenus salariaux (IR et TRIMF) ;

- la retenue à la source sur revenus des valeurs et capitaux mobiliers ;

- la retenue à la source sur sommes versées à des tiers ;

- la retenue à la source sur revenus réputés distribués ;

- la retenue à la source sur revenus des personnes morales étrangères n’ayant pas de
siège social au Sénégal mais y encaissant des bénéfices non commerciaux ou des
redevances ;

- la retenue à la source sur revenus fonciers ;

- la retenue à la source sur revenus des musiciens étrangers de passage au Sénégal.

d- LE REGIME DES ACOMPTES

On en dénombre trois, à savoir :

- Le régime de l’acompte BIC ;

- Le régime des acomptes provisionnels en matière d’IS et d’IR ;

- Le régime des acomptes provisionnels en matière de revenus de valeurs mobilières ;

3- LES IMPÔTS INDIRECTS

On distingue d’une part, les taxes sur le chiffre d’affaires et les droits d’accises ou taxes
spécifiques, d’autre part.

Page 9 sur 16
ETUDE PAPA AMADOU NIANG & ASSOCIES
CONSEIL JURIDIQUE ET FISCAL

a- LES TAXES SUR LE CHIFFRE D’AFFAIRES OU TCA

Elles sont au nombre de deux, à savoir :

- La taxe sur la valeur ajoutée ou TVA ;

- La taxe sur les activités financières ou TAF

b- LES AUTRES IMPÔTS INDIRECTS OU TAXES SPECIFIQUE

il y en a une pluralité :

- La taxe sur les boissons et liquides alcoolisés ;

- La taxe sur le café ;

- La taxe sur les corps gras alimentaires ;

- La taxe sur les tabacs ;

- La taxes sur le thé ;

- La taxe sur les véhicule de tourisme dont la puissance fiscale est supérieure ou égale
13 chevaux ;

- La taxe sur les produits cosmétiques, généraux comme dépigmentants ;

- La taxe sur les produits pétroliers ;

- La taxe sur l’accès ou l’utilisation du réseau des télécommunications publiques


(RUTEL) ;

- La taxe sur les bouillons alimentaires ;

- Contribution spéciale sur les produits des mines et carrières (CSPMC) ;

- Droit de sortie sur les exportations d’arachides ;

- Contribution au développement économique ;

- Taxe spéciale sur le ciment ;

Page 10 sur 16
ETUDE PAPA AMADOU NIANG & ASSOCIES
CONSEIL JURIDIQUE ET FISCAL

- Prélèvement spéciale sur les télécommunications ;

- Contribution spéciale du secteur des télécommunications ;

- Prélèvement de soutien au secteur de l’énergie ;

- Taxe d’usage de la route ;

- Taxe COSEC ;

- Redevance pour assignation de fréquence radio électrique ;

- Prélèvement sur les compagnies d’assurance.

VI- UTILISATION ET POLITIQUE DES IMPÔTS

Les impôts servent ainsi, d’une part, à alimenter le budget de fonctionnement des institutions,
à payer les personnes qu’elles emploient (fonctionnaires), assurer les fonctions régaliennes
(police, justice, défense…), des missions de service public (éducation, soutien à la culture,
infrastructures de transport, énergie…) et, d’autre part, à en redistribuer une partie sous
forme d’aides diverses aux plus défavorisés et à ceux que le régime veut favoriser. Il s’agit
donc d’un outil de redistribution des richesses et d’orientation politique.

Comme outil au service de la politique, un impôt sert également à financer des projets, des
axes d’action ou bien, au contraire, à décourager des comportements jugés nuisibles à la
collectivité (par exemple avec es taxe sur les activités polluantes).

Ainsi, pour des raisons purement politiques, un impôt d’un rendement médiocre pourra, par
exemple, *être maintenu car véhiculant l’image d’une certaine solidarité entre contribuables,
et à l’inverse, un autre impôt, bien que rémunérateur, pour être réduit, voire supprimé en
raison de sa perception injuste, liée à, son mode de prélèvement.

Outre l’aspect humain et le respect de la déclaration universelle des droits de l’homme (la
sécurité sociale est inscrite dans son article), cette redistribution présent plusieurs intérêts
sociaux et économiques. En assurant des moyens de subsistance aux personnes les plus

Page 11 sur 16
ETUDE PAPA AMADOU NIANG & ASSOCIES
CONSEIL JURIDIQUE ET FISCAL

démunies, elle permet une paix sociale et donc une sécurité publique et des conditions de
fonctionnement serein des entreprises.

Par ailleurs, ces ressources réinjectées dans le circuit économique, les revenus modestes
consommant une part plus importante de leurs revenus, et donc épargnant moins (par rapport
aux ménages aisés), défavorisant l’épargne nationale.

Un adage courant énonce que : trop d’impôts tue l’impôt

Cette formule a été théorisée par Arthur Laffer, économiste américain (école de l’offre) qui
est l’auteur de la courbe de Laffer qui modélise les rentrées fiscales en fonction du taux
d’imposition, et qui estime qu’au-delà d’un certain niveau d’imposition, les recettes fiscales
diminuent (ces recettes étant nulles pour les taux d’imposition ou 100 %).

Lorsque la pression fiscale augmente trop, les acteurs économiques cherchent des moyens de
la compenser :

 En cherchant dans la complexité des règles du système fiscal des dispositifs fiscaux plus
favorable à leur cas ;

 En émigrant vers des pays où la fiscalité est moindre (comme les paradis fiscaux) : c’est
l’évasion fiscale ;

 En fraudant ;

 En réduisant leur activité pour payer moins d’impôt, ou en l’augmentant pour garder
le même niveau de vie malgré l’impôt.

DEUXIEME PARTIE : GENERALITES SUR LA FISCALITE

I- NOTION DE FISCALITE

1- DEFINITION

La fiscalité ou le droit fiscal, elle est définie comme étant l’ensemble des dispositions
juridiques relatives à l’impôt.

Page 12 sur 16
ETUDE PAPA AMADOU NIANG & ASSOCIES
CONSEIL JURIDIQUE ET FISCAL

Ces dispositions juridiques s’appliquent à des personnes et à des biens appartenant déjà au
monde juridique, donc déjà définis et qualifiés par des lois. Elles peuvent également
s’appliquer aux activités d’une structure ou entité donnée : fiscalité des banques.

Techniquement, on peut parler de fiscalité des ménages comme de fiscalité des entreprises.

2- PLACE DE LA FISCALITE

Le droit fiscal est la branche du droit public qui régit les droits du trésor et ses prérogatives
d’exercice.

Mais alors la question fondamentale qui doit être posée est celle de savoir quelles sont les
valeurs et portée de la loi fiscale.

En d’autres termes commet la loi fiscale dit-elle se comporter face aux lois qui régissent le
monde juridique dans lequel elle apparait.

Elle est autonome : comme toutes les autres branches spécialisées du droit qui s’organisent
d’une manière originale et élaborent leurs principes et règles.

Avec la pratique, on se rendra compte de ce que la fiscalité est d’autant autonome : il peut lui
arriver d’adapter, de modeler, de voir rejeter des notions empruntées aux disciplines voisines
ou environnantes telles le droit des affaires ou droit comptable.

Pour étayer la relation d’autonomie du droit fiscal par rapport au droit des affaires, prenons
le cas des bénéfices industriels et commerciaux dont leur régime ne s’applique qu’aux
contribuables exerçant une activité commerciale pour référence à la notion de commerçant.

Les artisans n’ont pas la qualité de commerçant et pourtant ils sont imposés selon le régime
des bénéfices industriels et commerciaux.

Pat ailleurs, pour arriver au résultat imposable, le fiscaliste agit sur les résultats comptables
qu’il retraite. Ce n’est pourquoi d’aucuns parlent de « viol » ou de « rapt » de la comptabilité
par la fiscalité.

Page 13 sur 16
ETUDE PAPA AMADOU NIANG & ASSOCIES
CONSEIL JURIDIQUE ET FISCAL

Ce retraitement se fait hors comptabilité. Or le résultat comptable a été déterminé suivant les
règles du droit comptable : voici encore une consécration de l’autonomie du droit fiscal.

Moralité : tout fiscaliste doit avoir une bonne connaissance des principes et règles du droit
des affaires, tout comme du droit comptable ; le droit fiscal est à la jonction de plusieurs
disciplines eu égard à son autonomie consacrée. Le droit fiscal est interdisciplinaire.

La fiscalité est une discipline réaliste : la fiscalité s’intéresse moins aux situations juridiques
qu’aux état des faits : elle s’emporte par ailleurs à débusquer la réalité dissimulée sous un
habillage juridique trompeur. Elle s’en tient uniquement à la réalité objective.

C’est ainsi que les situations de fait sont imposées (commerçants de fait, société de fait,
dirigeant de fait…) et les abus de droit réprimés (présenter au fisc un acte apparent alors que
l’acte réel demeure secret).

La fiscalité se veut équitable et logique en ne voulant pas accorder une prime fiscale aux
professionnels qui se marginalisent par rapport au droit. On ne peut donc qualifier sa position
que de correcte.

La fiscalité est une discipline immorale : elle appréhende les situations quelles qu’en soit les
circonstances (heureuses ou malheureuses, admises ou exclues).

3- LA TECHNIQUE FISCALE

Le processus d’établissement de l’impôt passe par trois phases : les déterminations de


l’assiette, la liquidation et le recouvrement.

L’assiette de l’impôt : asseoir l’impôt c’est rechercher et évaluer la matière imposable.

Sur quel montant calculer l’impôt ?

C’est de cette montant déterminé qui constitue l’assiette ou la base imposable.

Il existe trois méthodes d’évaluation de l’assiette de l’impôt.

Page 14 sur 16
ETUDE PAPA AMADOU NIANG & ASSOCIES
CONSEIL JURIDIQUE ET FISCAL

- L’évaluation réelle : elle consiste en la détermination du montant exact de la valeur


imposable. Avec l’effet de cette méthode le contribuable est tenu de tenir une
comptabilité détaillée et de la mettre à la disposition de l’administration fiscale.

- L’évaluation forfaitaire : suivant cette méthode, la base imposable ou l’assiette est


déterminée de façon approximative à partir de certains éléments à l’activité même du
contribuable.

Cette méthode de détermination de matière imposable ne concerne pas les petites


entreprises qui ne tiennent qu’une comptabilité sommaire.

- L’évaluation indiciaire : dans ce système, l’administration fiscale procède à partir des


éléments visibles du train de vie du contribuable (bateaux résidences secondaires,
chevaux de courses, piscines, voiture de luxe).

La liquidation de l’impôt : la liquidation de l’impôt c’est la détermination de son montant.

Une fois l’assiette ou la valeur imposable déterminée, la liquidation consistera à calculer le


montant d’impôt dû par le contribuable en appliquant le taux prévu à celle-là.

Le recouvrement : il est l’ultime phase du processus d’établissement de l’impôt. Il est


également la phase la plus simple consistant à faire rentrer l’impôt liquidé dans les caisses du
fisc, du trésor donc.

II- LES POLITIQUES FISCALES

En règle générale et traditionnelle, les partis de gauche sont favorables à l’accroissement des
impôts, en valeur absolue et en valeur relative, tandis que les partis de droite soutiennent
plutôt la position inverse (moins d’impôts, mais en part relative dans le revenu de chaque
ménage, car aucun gouvernement n’a jamais réduit volontairement ses ressources en valeur
absolue).

Cette position générale reflète une préférence (ou une aversion), respectivement pour
l’action collective pilotée par les instances politiques, et pour l’action individuelle (ou
individuelle, mais privée, donc pilotées par des organes non politiques). Pour les uns comme

Page 15 sur 16
ETUDE PAPA AMADOU NIANG & ASSOCIES
CONSEIL JURIDIQUE ET FISCAL

pour les autres, augmenter ou réduire les ressources des collectivités politiques est aussi une
façon d’ajuster leur place relative dans la société, par rapport aux autres agents (individus,
associations, entreprises, etc.).

Autre acteur notable : l’administration, et spécialement celle dite fiscale, est favorable à un
accroissement de ses ressources et de son importance. Or l’administration est en position de
proposer et d’influencer la politique fiscale d’une nation.

Un gouvernement est toujours partagé entre le souhait d’accroitre les ressources de l’Etat
(pour faire face aux charges publiques), et sa volonté d’attirer les investisseurs par une fiscalité
attrayante.

III- LE CONTRÔLE FISCAL

C’est la rupture de confiance entre l’administration fiscale et les contribuables qui est à la base
du contrôle fiscal. Mais spécifiquement, le contrôle est justifié par les raisons suivantes :

- La lutte contre la fraude fiscale tant nationale qu’internationale ainsi que celle contre
l’évasion fiscale internationale ;

- Le rétablissement de l’égalité fiscale ;

- La sauvegarde des intérêts du trésor ;

- L’interventionnisme accru de l’Etat.

Page 16 sur 16

Vous aimerez peut-être aussi