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Chapitre1 : Le champ d’application de l’IS

Les personnes morales imposables à l’IS s’entendent essentiellement des


sociétés de capitaux, des établissements publics, des associations et des
coopératives. Mais son champ d’application ne peut s’étendre à certaines
personnes morales.1 (Mohamed Mounir/Fiscalité de l’entreprise 3eme édition
p : 169) On traitera alors dans un premier temps les personnes imposables et
les critères de territorialité (section1 ) et dans un deuxième temps, il sera
question des personnes exclues du champ d’application (section 2 ).
Section 1 : les sociétés et organismes assujettis à l’impôt sur la société et le
critère de territorialité
Sous-section 1 : les personnes obligatoirement imposables
Par mesure de simplification, on peut schématiquement dire que l’impôt sur les
sociétés s’applique à l’entreprise de forme sociétaire. Mais, l’impôt sur les
sociétés ne s’applique pas d’office à toutes les sociétés.
Suivant l’article 2 du code général des impôts, sont obligatoirement passibles
de l’impôt sur les sociétés :
a- les sociétés :
quels que soient leur forme et leur objet à l’exclusion de celles visées à l’article
3 du CGI. A cet égard, dans un premier lieu, les sociétés de capitaux entrent
obligatoirement dans le champ d’application de l’impôt, ainsi l’IS impose de
plein droit les sociétés anonymes (SA), les sociétés à responsabilité limitée
(SARL) et les sociétés en commandite par action (SCA)2 (Mohamed
Mounir/Fiscalité de l’entreprise 3eme édition p : 169). Dans un second lieu,
certaines sociétés de personnes entrent également de manière obligatoire
dans le champ d’application de l’IS lorsque l’un ou plusieurs de leurs associes
sont des personnes morales, à savoir les sociétés en nom collectif (SNC) et les
sociétés en commandites simples (SCS). Soulignons que ces sociétés sont
exclues du champ de l’impôt lorsqu’elles ne comportent que des personnes
physiques.
b- les établissements publics et les autres personnes morales :
Les établissements publics ou toute autre personne morale de droit privé ou
public sont soumis à l’impôt lorsqu’ils exercent des activités à caractère
industriel, commercial ou de prestation de services. Cependant, ces
établissements ne sont pas passibles de l’IS lorsqu’ils ont un caractère
administratif consistant à fournir un service public. Mais dans le cas où
l’établissement public à caractère administratif se livre à des opérations à but
lucratif, il est passible de l’impôt au titre des bénéfices provenant de ces
opérations.3 (Mohamed Mounir/Fiscalité de l’entreprise 3eme édition p : 170)
En outre, par autres personnes morales, il faut entendre tous les groupements
ou collectivités, privés ou publics, autres que ceux visés ci-dessus. Il s’agit,
notamment des coopératives4 (Les coopératives sont des groupements de
personnes physiques et/ou morales réunies pour créer une entreprise chargée
de fournir, pour leur satisfaction exclusive, le produit ou le service dont elles
ont besoin.) et leurs unions et des autres organismes ayant la personnalité
morale.5 (NOTE CIRCULAIRE N° 717 RELATIVE AU CODE GENERAL DES IMPOTS/
titre premier p : 17)
c- les associations et les organismes légalement assimilés :
Les associations, qui constituent des groupements de personnes exerçant des
activités à caractère social, éducatif ou humanitaire, entrent dans le champ
d’application de l’IS. Mais elles en sont exonérées à condition de réaliser des
opérations conformes à leurs objets. Toutefois, une association qui s’adonne à
des activités à caractère lucratif (ventes de biens ou prestations de services
moyennant un prix) est imposable à l’IS de plein droit.6 (Mohamed
Mounir/Fiscalité de l’entreprise 3eme édition p : 171) Comme on entend par
organismes légalement assimilés, les entités de même nature juridique que les
associations et qui œuvrent dans un but charitable, scientifique, culturel,
littéraire, éducatif, sportif, d'enseignement ou de santé.7 (citons comme
exemple : la Ligue nationale de lutte contre les maladies cardio-vasculaires
créée par le dahir portant loi n° 1-77-334 du 25 chaoual 1397 (9 octobre 1977) ;
la Fondation Hassan II pour la lutte contre le cancer créée par le dahir portant
loi n° 1-77-335 du 25 chaoual 1397 (9 octobre 1977) ; la Fondation Mohammed
V pour la solidarité ;)
d- les Fonds8 (Les fonds sont créés dans le cadre de mécanismes de soutien
aux politiques gouvernementales tels que la garantie et la promotion des
exportations, l’accès au logement et à l’éducation, la garantie des crédits
jeunes promoteurs et jeunes entrepreneurs, etc.) créés par voie législative ou
par convention ne jouissant pas de la personnalité morale et dont la gestion est
confiée à des organismes de droit public ou privé, lorsque ces fonds ne sont pas
expressément exonérés par une disposition d’ordre législatif 9 ( Il s’agit à titre
d’exemple des fonds suivants : Fonds public de réserve (relatif à l’assurance à
l’exportation), Fonds d’assurance des notaires, Fonds de Garantie Logement
Education - Formation, Fonds OXYGENE (don de l’USAID), Fonds de garantie des
crédits jeunes promoteurs et jeunes entrepreneurs etc. Ces fonds, ayant leur
propre identifiant fiscal, sont imposables en tant qu’entité autonome au nom
de l’établissement gestionnaire.). L’imposition est établie au nom de leur
organisme gestionnaire.
Ces organismes gestionnaires doivent tenir une comptabilité séparée pour
chacun des fonds qu’ils gèrent faisant ressortir ses dépenses et ses recettes.
Aucune compensation ne peut être faite entre le résultat de ces fonds et celui
de l’organisme gestionnaire 10 ( article 3 du CGI )
e- les établissements des sociétés non résidentes ou des groupements
desdites sociétés. 11 (Article 7 de la loi de finances n° 80-18 pour l’année
budgétaire 2019 )
Sous-section 2 : personnes passibles de l’impôt sur les sociétés sur option
Sont imposables à l’IS par option certaines formes de sociétés qui se trouvent
normalement dans le champ d’application de l’impôt sur le revenu (IR), telles
que les sociétés en nom collectif et les sociétés en commandite simple.
L’option pour l’IS est irrévocable, et elle est ouverte à ces sociétés à condition
qu’elles ne comprennent que des personnes physiques.
L’option est également ouverte aux sociétés en participation (SEP) qui sont des
sociétés occultes dépourvues de la personnalité morale et ne possédant ni
raison sociale ni patrimoine.12 (Mohamed Mounir/Fiscalité de l’entreprise
3eme édition p : 171 )
Sous-section 3 : la territorialité de l’impôt
Aux termes de l’article 5 du CGI, les sociétés, qu’elles aient ou non leur siège au
Maroc, sont passibles de l’IS au titre des produits, bénéfices et revenus se
rapportant se rapportant aux biens qu'elles possèdent, et aux activité qu'elles
exercent et aux opérations lucratives qu'elles réalisent au Maroc, même à titre
occasionnel, ou des produits, bénéfices et revenus dont le droit d’imposition
est attribué au Maroc en vertu des conventions tendant à éviter la double
imposition en matière d’impôts sur le revenu.13 ( NOTE CIRCULAIRE N° 717
RELATIVE AU CODE GENERAL DES IMPOTS/ titre premier p : 31)
L’imposition des bénéfices des sociétés diffère selon qu’elles sont résidentes ou
non au Maroc.14 (Mohamed Mounir/Fiscalité de l’entreprise 3eme édition p :
172)
a- Les sociétés résidentes 15 (Mohamed Mounir/Fiscalité de l’entreprise
3eme édition p : 173) :
Il s’agit des sociétés ayant leur siège social au Maroc. Celles-ci sont imposables
à l’IS sur la totalité de leurs bénéfices ou revenus réalisés au Maroc.
Quant à leurs revenus de source étrangère, ils sont imposables lorsqu’ils sont
réalisés à partir du Maroc, ainsi :
- Les sociétés résidentes ne possédant pas d’établissement stable à
l’étranger sont imposables sur les revenus provenant d’activités
commerciales ou de prestation de services réalisées en dehors du
territoire national.
- Les sociétés résidentes disposant d’un établissement stable à l’étranger
ne sont pas imposables sur les bénéfices réalisés par l’intermédiaire
dudit établissement, ou lorsque ceux-ci résultent d’un circuit commercial
complet.
- Par contre, les rémunérations qu’elles perçoivent en contrepartie des
prestations qu’elles fournissent à leurs établissements, sont
obligatoirement imposables.
Il est à noter que les dividendes perçus par les sociétés résidentes et les autres
revenus générés par les titres étrangers inscrits à leurs actif sont imposables de
plein droit.
b- Les sociétés non résidentes 16 (Mohamed Mounir/Fiscalité de
l’entreprise 3eme édition p : 173) :
Les sociétés non résidentes sont imposables sur :
- Les revenus et les plus-values générés par les biens que ces sociétés
possèdent au Maroc (loyers, profits immobiliers, dividendes…)
- Les revenus provenant de l’exercice d’une activité au Maroc par
l’intermédiaire d’un établissement stable 17 ( on entend par
établissement stable : un siège de direction, une succursale, une agence,
un chantier de construction ou de montage ou un magasin de vente) , ou
à travers la réalisation d’opérations qui s’inscrivent dans un circuit
commercial complet.
- Les produits bruts qu’elles rendent pour le compte de leurs
établissements au Maroc, ou pour le compte de personnes physiques ou
morales domiciliées au Maroc.

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