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L’IMPÔT SUR LES

SOCIÉTÉS

Séance 5 
Introduction
• Le système fiscal marocain est caractérisé par une multitude d’impôts et taxes, et qui
peuvent être présentés sous diverses classifications.
• S’agissant de l’entreprise, on peut proposer des impôts qui s’appliquent sur le revenu
dégagé par l’entreprise, des impôts qui s’appliquent sur les opérations réalisées par
l’entreprise, des impôts qui s’appliquent sur le patrimoine de l’entreprise, en plus des
impôts et taxes locaux.
• Lorsque les classifications privilégient les notions d’impôts directs ou d’impôts
indirects, c’est souvent pour faire une démarcation entre les impositions qui portent sur
la réalisation du revenu ou du capital et les impositions relatives aux dépenses qui
frappent l’emploi du revenu ou du capital.
• La taxation des revenus réalisés par les sociétés à l’Impôt sur les sociétés date de 1986
par le DAHIR N° 1-86. 233 du 31 Déc.. 1986, en remplacement de l’Impôt sur les
bénéficies professionnels qui imposait auparavant et sans distinction les revenus
professionnels réalisés par les personnes physiques et morales.
• Ainsi, les sociétés soumises à l’IS possèdent une personnalité fiscale propre,
c'est-à-dire distincte de celle des associés. Cela résulte de l’existence d’un patrimoine
propre à la société.
• L’impôt sur les sociétés vise les résultats réalisés par les sociétés. Par résultat, on
entend évidemment les profits dégagés par la différence entre les produits imposables et
les charges déductibles.
• Toutefois, et même en cas de perte, ces sociétés sont redevables d’un minimum
d’impôt dit cotisation minimale calculée sur la base des produits d’exploitation.
• Basé sur le système déclaratif, l’établissement de cet impôt sur les sociétés est
réalisé par les sociétés elles-mêmes, suite aux différents travaux extra-comptables
réalisés à la clôture de chaque exercice.
• Son paiement est effectué sous forme de fractions, dites acomptes provisionnels,
versés au cours de l’année à la fin de chaque trimestre sur la base de l’impôt payé au
titre de l’exercice précédent.
Section 1: Champs d’application et base
d’imposition de l’IS
• L’impôt sur les sociétés vise les bénéfices des entreprises constituées sous forme
de sociétés de capitaux, essentiellement les sociétés anonymes et les sociétés en
commandite par actions, en plus de la forme hybride de la S.A.R.L. D’autres sociétés de
personnes peuvent opter pour l’imposition à l’IS.
§1 : Champs d’application de l’IS 

• Certaines sociétés sont, en raison de leur forme et leur


objet, obligatoirement soumises à l’IS, d’autres optent
pour ce régime d’imposition de préférence à l’Impôt sur
le Revenu, et d’autres sont exclues ou exonérées.
I- Les sociétés obligatoirement assujetties à l’IS :

• L’assujettissement obligatoire à l’IS concerne deux catégories de sociétés.

* Les sociétés imposables à raison de leur forme et leur objet :

Ces sociétés sont soumises à l’IS quels que soient leur forme et leur objet et qui
concernent :
- les sociétés de capitaux (sociétés anonymes et sociétés en commandite par action
• Les sociétés à responsabilité limitée.
• Les sociétés civiles.
• Les sociétés de personnes (SNC) dont les associés ne sont pas toutes des personnes
physiques
• * Les Etablissements publics et d’autres personnes morales : Il s’agit notamment des
établissements publics industriels et commerciaux, des collectivités locales et leurs
groupements ou toute personne morale de droit public ou privé, dés lors que leur
activité peut être considérée comme étant de nature industrielle ou de manière générale
à caractère lucratif.
• - Etablissements publics à caractère administratif : ces établissements ne sont pas
imposables à l'I.S. S'il arrive, cependant, que dans les faits ces établissements réalisent
des opérations à caractère lucratif, ils deviennent passibles de l'I.S., à raison des
bénéfices et revenus tirés desdites opérations.
• NB : pour plus d’information voir la page 13 et suivantes de la note circulaire
717 tome I
II - Les sociétés assujetties sur option :

• Les sociétés de personnes ne comportant que des personnes physiques, qui de ce fait
sont soumises à l’IR dans la catégorie des revenus professionnels peuvent opter pour
leur assujettissement à l’Impôt sur les sociétés. Cette faculté concerne notamment :
• Les sociétés en nom collectif.
• L’option doit se faire dans un délai maximum de 3 mois de la date de l’existence de la
société.
• NB : pour plus d’information voir la page 24 et suivantes de la note circulaire
717 tome I
Personnes morales soumises à l'IS Assujettissement Observations

Les sociétés anonymes, en commandite par De plein droit Quelque soit leur objet
actions et par actions simplifiées

Les S.A.R.L De plein droit Quelque soit leur objet

SARL à associé unique De plein droit Quelque soit leur objet

Les Etablissements publics, les sociétés De plein droit Qui se livrent à une activité
coopératives et autres personnes morales lucrative

Les sociétés civiles De plein droit S'ils ré alisent des


opé rations à but lucratif

Les sociétés en nom collectif en -De plein droit - Si l'un des associé s est une
commandite simple et les sociétés en personne morale
participation
- Si tous les associé s sont
-Sur option
des personnes physiques
III- Les sociétés non assujetties à l’IS :

• Sont exclues du champs d’application de l’IS : Les sociétés de personnes, les sociétés
immobilières transparentes, aussi que les groupements d’intérêt économique.
• *Société des personne  :
• Les sociétés de personnes comprenant uniquement des personnes physiques sont exclues
du champs d’application de l’IS.
• * Sociétés de fait ne comprenant que des personnes physiques.
• Par sociétés de fait, on entend toute association entre deux ou plusieurs personnes qui
mettent en commun leurs apports en vue de partager les bénéficies ou les pertes
éventuelles, sans qu’il y aient à d’établir un contrat écrit.
• Les sociétés de fait ne comprenant que des personnes physiques sont exclues du champs
d’application de l’IS.
• De même, elles n’ont pas la possibilité de se placer par option sous le régime de l’IS.
• * Sociétés immobilières transparentes :
• Quelle que soit leur forme juridique, les sociétés qui ont un objet immobilier sont
exclues du champs d’application de l’IS lorsqu’elles sont transparentes fiscalement.
• Comme pour les sociétés de fait, les sociétés immobilières transparentes n’ont pas la
possibilité de se placer par option sous le régime de l’IS.
• * Groupements d’intérêt économique :
• Le groupement d’intérêt économique est une entité constituée de deux ou plusieurs
personnes morales pour une durée indéterminée, en vue de mettre en œuvre tous les
moyens propres à faciliter ou à développer l’activité économique de ses membres et à
améliorer ou accroître le résultat de cette activité.
• Le groupement d’intérêt économique jouit de la personnalité morale à dater de son
immatriculation au registre du commerce quel que soit son objet. Mais n’ayant pas pour
but la réalisation de bénéfice pour lui-même, le groupement ne peut exercer qu’une
activité à caractère auxiliaire par rapport à celle de ses membres.
• L’imposition des groupements d’intérêt économique était établie au nom des
groupements dans les conditions de droit commun, en raison de la personnalité morale
dont ils jouissent, en matière d’impôt sur les sociétés.
• Dans le but de consacrer le principe de la transparence fiscale, la législation en vigueur
a prévu la non soumission des groupements d’intérêt économique à l’IS et
l’assujettissement des membres du groupement à raison de leur part dans es résultats
réalisés par ledit groupement.
• A cet effet chaque membre du groupement est personnellement imposé à l’IS pour la
part des bénéfices correspondant à ses droits dans le groupement.
• NB : pour plus d’information voir la page 28 et suivantes de la note circulaire
717 tome I
IV- Les sociétés exonérées de l’Impôt sur les sociétés :

• L’article 3 CGI fixe la liste des sociétés bénéficiant de l’exonération


• Sont totalement exonérés de l’I.S., les entités et organismes suivants: 1°- les
associations et les organismes légalement assimilés à but non lucratif2°- la Ligue
nationale de lutte contre les maladies cardio-vasculaires créée par le dahir portant
loi n° 1-77-334 du 25 chaoual 1397 (9 octobre 1977) ; 3°- la Fondation Hassan II
pour la lutte contre le cancer créée par le dahir portant loi n° 1-77-335 du 25
chaoual 1397 (9 octobre 1977) ………
§-2 : La territorialité de l’impôt sur les sociétés :

• Les sociétés qu’elles aient ou non leur siège au Maroc sont imposables en raison de
l’ensemble des bénéfices ou revenus se rapportant aux biens qu’elles possèdent, aux
activités qu’elles exercent et aux opérations lucratives qu’elles réalisent au Maroc
même à titre occasionnel.
• Les sociétés étrangères n’ayant pas leur siège au Maroc sont également imposables sur
les produits bruts qu’elles perçoivent en contrepartie sur les travaux qu’elles exécutent
ou les services qu’elles rendent, soit pour le compte de personnes physiques ou morales
indépendantes domiciliées ou exerçant une activité au Maroc.
§3- La base d’imposition :

• La base imposable est obtenue par différence entre les produits imposables et les
charges déductibles.

Cette base imposable est appelée Résultat fiscal. Le Résultat fiscal de chaque exercice
comptable est déterminé d’après l’excédent des produits sur les charges de l’exercice
engagées ou supportées pour les besoins de l’activité imposable, en application de la
législation et de la réglementation comptable en vigueur.

NB: Toute la fiscalité des entreprises repose sur la


comptabilité puisque le résultat fiscal n’est d’autre que le
résultat comptable corrigé.
• Ainsi pour calculer la base imposable, on peut dégager quatre étapes :
• 1- Calcul du Résultat comptable :

Le Résultat comptable est la différence entre les produits comptabilisés et les charges
comptabilisées.

Ainsi les entreprises soumises à L’IS sont obligées de tenir une comptabilité régulière et
correcte susceptible de dégager un résultat net d’après les normes du plan comptable
marocain.
• 2- Corrections fiscales :
• On détermine la liste des corrections fiscales à apporter au résultat comptable selon les
dispositions fiscales en vigueur.
• Ces corrections proviennent :
• + Des réintégrations : qui sont essentiellement composées :
• Des charges et pertes comptabilisées mais non déductibles sur le plan fiscal.
• Ces éléments devront être rajoutés au résultat comptable. Ces réintégrations peuvent
comprendre la totalité de la valeur comptabilisée, ou une partie seulement, et ce selon
les dispositions fiscales particulières pour chaque opération comptable.
• Des déductions : Qui comprennent :
• - Les profits non imposables au cours de l’exercice. Ces profits seront imposés plus tard
ou sont soumis à un autre régime fiscal.
• - Les produits définitivement exonérés d’impôts ou non imposables.
• Ces éléments doivent être déduits du résultat comptable.
• 3- Calcul du Résultat fiscal.
• Le Résultat fiscal est égal au résultat comptable augmenté des réintégrations des charges non
déductibles et diminué des produits non imposables.

Schématiquement, la détermination du Résultat fiscal peut être représentée de la façon suivante  :


Résultat comptable

Réintégration des charges non Déductibles

Déduction des produits non imposables

Résultat fiscal.
• 4 : Imputation des déficits reportables  :

Il y a lieu également de tenir compte des déficits sur exercices antérieurs dans la limite
des déficits de quatre exercices précédant l’exercice en cours.
Section II: Les applications pratiques
de l’impôt au Maroc

•Séance 6
•Rappel: Schématiquement, la détermination du Résultat fiscal peut être
représentée de la façon suivante :
§1- Détermination de la base imposable
• Les produits comprennent
• Les produits sont constitué s des produits d’exploitations (le chiffre d’affaires), des
produits financiers (intérê ts et dividendes perçus) et des produits exceptionnels.
De maniè re gé né rale, les produits représentent les encaissements.
• Les charges comprennent :
• Les charges d’exploitations (achats de matiè res, prestations, impô ts et taxes,
charges de personnel, amortissements…), Les charges financières Les charges
exceptionnelles.
• La diffé rence entre les produits et les charges est le résultat comptable (bé né fice ou
perte). Il est dé terminé à l’issue de l’exercice. ce n’est pas le résultat comptable
qui est imposé.
Exemple
Soit une entreprise dont les données comptables et fiscales de 2019 sont :
- Produits comptabilisés : 12.000.000
- Charges comptabilisées : 10.000.000 SUR LE PLAN COMPTABLE
- Résultat comptable : 2.000.000
Charges comptabilisées mais non déductibles : 500.000 CORREC.
FIS
Produits comptabilisées mais non imposables : 300.000
- Résultat fiscal net = Résultat comptable + réintégrations (charges non
déductibles) – déductions (produits non imposables
- Résultat fiscal net = 2.00.000 + 200.000 - (+500.000 / -300.000) =
2.200.000
NB: Le passage du résultat comptable au résultat fiscal est l’étape la plus
importante de l’établissement de l’impôt
I- Les produits Imposables

• Les produits imposables sont déterminés à partir des produits d’exploitation, des produit
financier et des produits non courants.
• A- produits d’exploitation; Les produits d'exploitation sont constitués par :
• 1. Chiffre d'affaires: représente le produit d'exploitation principal qu'elle que soit
l’activité de l'entreprise. Il est constitué du montant des recettes et créances acquises se
rapportant aux produits livrés, aux services rendus et aux travaux immobiliers ayant fait
objet d'une réception partielle ou totale qu'elle soit provisoire ou définitive.
• 2- Les produits accessoires: Il s'agit de produits relatifs à la gestion commerciale de
l'entreprise, mais ne se rattachant pas nécessairement à son activité principale
• B- Les produits financiers

Les produits financiers perçus par une société sont en principe imposables avec les autres
produits de l'entreprise au titre de l'exercice au cours duquel ils sont perçus. Cependant
les régimes différents en fonction de la nature des produits

Ces produits sont constitués essentiellement par des produits de participation ou encore
par des produits de valeurs mobilières à revenu fixe. (Exemple dividendes, les gains de
change ect.)
• C- Produits non courants: les produits non courants désignent les recettes d'une
entreprise provenant d'une activité non habituelle.
II- Les charges déductibles
• Les charges déductibles comprennent les achats de matières et produits destinés à être
revendus en l’état ou incorporés dans des opérations de fabrication.
• Aux achats s’ajoutent les autres charges que l’entreprise doit engager pour l’exercice de
son activité.
• Le CGI a énuméré certaines charges, et a précisé les règles de leur déductibilité. Ainsi
toute charge constatée ainsi en comptabilité qui ne répond pas à l’une des conditions de
déductibilité est nécessairement réintégrée au résultat fiscal. (voir l’article 10du CGI)
• La prise en compte des charges pour la détermination des résultats imposables se pose
en termes de déductibilité ou non déductibilité fiscale. Ceci revient à définir les
conditions que doit remplir une dépense engagée par l’entreprise pour être admise en
déduction des produits imposables.
• On dégage quatre conditions de déductibilité des charges : la causalité, la
comptabilisation, l’incidence, la réalité de la charge et son rattachement à l’exercice.
A- Les conditions générales de déductibilité des
charges
• Pour pouvoir bénéficier de la déductibilité, les frais et charges d’exploitation doivent
obligatoirement remplir certaines conditions de fonds et de forme.
• Ces conditions sont au nombre de quatre :
• 1 : La charge doit être engagée dans l’intérêt de l’exploitation : Toute dépense engagée
par l’entreprise doit absolument avoir un lien avec l’activité exercée par l’entreprise.
C’est ainsi que certaines charges engagées par l’entreprise pour la satisfaction des
besoins personnels des dirigeants ne sont pas déductibles. De même que les charges
supportées par l’entreprise suite aux opérations de leasing, du fait que ces
immobilisations ne figurent pas parmi les éléments de l’actif immobilisé.
• 2 : La charge doit être effective et appuyée par des justificatifs: Toute dépense
engagée par l’entreprise doit absolument être comptabilisée sur la base de documents
justifiant leur paiement effectif tels que (les factures,, pièces de caisse, relevés
bancaires…) et qui permettent le contrôle de la réalité des dépenses engagées.
• 3 : La charge doit être traduite par une diminution de l’actif net: Alors que les
dépenses ayant pour objet d’acquérir des biens d’équipement amortissables ou autres
immobilisations, ou encore les dépenses ayant pour contrepartie la disparition d’une
dette du passif comme les remboursement d’emprunt ne sont pas considérées comme
des charges.
• Sont considérées comme des charges, les seules dépenses engagées pour être
consommées durant l’exercice comptable sans aucune incidence sur l’actif immobilisé.

• 4 : La charge doit être engagée au cours de l’exercice : En principe, chaque exercice ne
doit supporter que les charges lui afférant. Les charges constatées d’avances ou celles à
payer doivent faire l’objet de rectifications extracomptables pour lier à l’exercice durant
lequel elles sont réellement consommées. C’est l’une des conditions fiscales pour
pouvoir les déduire. En d’autres termes, il faut rapporter à chaque exercice, les charges
qui sont nées d’événements ou d’opérations ayant eu lieu au cours dudit exercice,
quelle que soit la date de paiement.
B- Les charges déductibles
Le résultat imposable est déterminé sous déduction des différentes dépenses engagées par
l'entreprise en vue de l'acquisition et de la conservation de son revenu imposable.

1- Les charges d’exploitation :

Il est difficile de dresser une liste limitative des frais d'exploitations, car chaque
entreprise par la nature de son activité à ses propres frais
Les charges d'exploitation sont des charges engagées ou calculées par l'entreprise
pour exercer son activité normale d'exploitation. Il s'agit des achats, des autres
charges externes, des frais de personnel des impôts et taxes, des autres charges
d'exploitation, des dotations d'exploitation aux amortissements et des dotations
d'exploitation aux provisions.

Pour plus d’information voir pages 127 et suivantes de la


note circulaire 717 tome I
• 2- Les charges financières

• II s'agit des dépenses supportées par l'entreprise au titre des opérations de financement
dont elle a pu bénéficier et des différentes charges et pertes engendrées par les
opérations financières de l'entreprise.
• Les charges d'intérêts: En principe, les intérêts et autres frais financiers engagés
dans l'intérêt de l'entreprise sont déductibles à condition que la dette ait été contractée
pour les besoins et dans l'intérêt de l'entreprise et soit inscrite au bilan. Il s'agit des
intérêts bancaires et des intérêts des sommes prêtées par les associés à la société...
• Indemnités de retard Les indemnités de retard afférentes aux délais de paiement
régies par le code de commerce sont déductibles.
• Les pertes de change Sont déductibles du résultat de l'exercice de leur constatation
• 3- Les autres charges non courantes
• Les charges ne sont déductibles des résultats imposables qu'à la double condition :
d'avoir un lien direct avec l’exploitation ;
de résulter d'événements ayant entraîné une diminution de l'actif net.

• Sont ainsi déductibles :


• les pénalités sur marchés ;
• les pertes résultant de dédits : c'est le cas d'une entreprise qui verse des arrhes en
promettant l'acquisition d'un bien quelconque.
• Cette entreprise peut se dédire (renoncer à sa promesse) et abandonner le montant des
arrhes versé au vendeur. Le montant abandonné constitue une perte déductible.
• les créances devenus irrécouvrables.
• les pertes résultant de vols, de détournements, d’incendie..
• 4- Les charges non déductibles en totalité ou en partie:
• Certaines charges sont totalement exclues du droit de déduction. D’autres charges ne
sont déductibles qu’en partie.
• a. Les charges non déductibles en totalité, Il s’agit des :
• - charges non justifiées ;
• - achats revêtant un caractère de libéralité;
• - amendes, pénalités et majorations .
• - et des taxes non déductibles.
• b. Les charges non déductibles en partie
• Il s’agit d’une part des dépenses dont le montant est égal ou supérieur à 5.000 DH sans
dépasser cinquante mille (50.000) dirhams par mois et par fournisseur et dont le
règlement n’est pas justifié et d’autre part des amortissements des véhicules de
tourisme.
• 5- Charges non déductibles en totalité

• Il s’agit :
Les amendes, pénalités et majorations de toute nature mises à la charge des
sociétés pour infractions aux dispositions législatives ou réglementaires ne sont
pas déductibles.
Des charges non justifiées par une pièce régulière;
Des libéralités. La libéralité est l’acte par lequel une personne procure ou
s’engage à procurer à autrui un bien ou un avantage sans contrepartie. Selon
l’article 11-IV du C.G.I., n’est pas déductible le montant des achats et prestations
revêtant un caractère de libéralité, par exemple: les avances aux actionnaires
sans intérêt ; l’assurance de véhicules n’appartenant pas à l’entreprise ; l’abandon de
créances ect…
C- Le déficit reportable ( article 12 CGI)
• Le déficit réalise par une entreprise à la clôture d’un exercice donné constitue, en
principe une perte définitive que l’entreprise n’est pas en droit de déduire de ses
bénéfices futurs.
• Cependant dans certaines limites et sous certaines conditions, l’entreprise peut,
par dérogation à ce principe opérer cette déduction. On dit qu’elle a la possibilité de
reporter ces déficits ou encore de pratiquer le report déficitaire.
• A- Conditions d’exercice du droit au report déficitaire: Elles sont au nombre de trois :
• Première condition :Le déficit doit être à la charge de l’entreprise.
• Deuxième condition : Le déficit ne doit pas être remis en cause par suite de
redressements fiscaux ou de rejet de comptabilité.
• Troisième condition :Le déficit reportable ne peut bénéficier qu’au contribuable qui l’a
supporté. C’est ainsi que ne sont pas en droit de reporter des déficits, antérieurs à leur
gestion, sur leurs bénéfices futurs les cessionnaires d’une entreprise.
• B- Le délai
• Le déficit réalisé au titre d’un exercice donné peut être déduit du bénéfice de l’exercice
suivant. Si ce bénéfice n’est pas suffisant, il est déduit de celui de l’exercice d’après, et
ainsi de suite, dans la limite de 4 ans après l’année où est apparu le déficit. Passé ce
délai de 4 ans, le déficit ou le reliquat de déficit que l’entreprise n’a pas déduit, faute de
bénéfices suffisants, est définitivement perdu.
• C- Ordre d’imputation des déficits reportables et des amortissements différés
• D’une part, et pour le bon sens, on doit imputer sur le bénéfice d’un exercice déterminé
avant amortissements de l’exercice( car les amortissements peuvent être reportés
indéfiniment) , les déficits reportables, ensuite les amortissements normaux de
l’exercice.
• D’autre part, au sein des déficits fiscaux, on impute ces déficits dans l’ordre
d’ancienneté pour éviter qu’ils soient atteints par le délai de prescription
• Soit une entreprise dont le résultat de l’exercice 2018 a été déficitaire pour un montant de
300.000 dont 100.000 correspond aux amortissements du même exercice. Les résultats
dégagés au cours des exercices
• suivants sont :
• 2019 : Bénéfice + 20.000
• 2020 : Bénéfice + 40.000
• 2021 : Bénéfice + 30.000
• 2022 : Bénéfice + 70.000
• La situation fiscale de cette entreprise doit être réglée comme suit :
• Exercice 2019
• Bénéfice de l’exercice avant report déficitaire + 20.000
• Déficit fiscal reportable de l’exercice 2018 (hors amortissement) - 200.000
• Reliquat du déficit fiscal reportable (H.Amor. ex. 2018) - 180.000
• Déficit sur amortissements reportable de l’exercice 2018 : - 100.000
• Exercice 2020
• Bénéfice 2020 40.000
• Reliquat de déficit fiscal (H.Amor.) de 2019 : 180.000
• Reliquat de déficit fiscal reportable (H.Amor. 2018) -140.000
• Déficit sur amortissements reportable de l’exercice 2018 : - 100.000
• Exercice 2021
• Bénéfice 2021 30.000
• Reliquat du déficit fiscal (H. Amor.) de 2020 - 140.000
• Reliquat du déficit fiscal reportable (H.Amor. 2018) - 110.000
• Déficit sur amortissements reportable de l’exercice 2018 : - 100.000
• Exercice 2022
• Bénéfice 2022 70.000
• Reliquat du déficit fiscal (H. Amor.) de 2021 - 110.000
• Reliquat du déficit fiscal reportable (H.Amor. 2018) - 40.000
• Déficit sur amortissements reportable de l’exercice 2018 : - 100.000
• Ainsi le reliquat de la perte (H. Amor.) de l’exercice 2018 soit - 40.000 se trouvera
définitivement perdu,
• puisque non imputé en totalité sur les résultats des quatre exercices suivants : 2019, 2020,
2021 et 2022.
• L’entreprise garde toutefois le droit de reporter la part du déficit de l’exercice 2018
correspondant Aux amortissements soit 100.000 sur les bénéfices qui pourraient résulter des
exercices ultérieurs.
• À retenir : le déficit fiscal d'un exercice comptable peut être
déduit du bénéfice des exercices comptables suivant jusqu'au
quatrième exercice qui suit l'exercice déficitaire. Cette limitation
de quatre ans ne s'applique pas aux déficits correspondant aux
amortissements qui restent déductibles sans aucune limitation de
délai..

Résultat fiscal net= résultat comptable + réintégrations - déductions - report déficitaire


§2 - La liquidation de l’impôt sur les sociétés

- La période et lieu d’imposition ;

- Taux d’imposition ;

- La cotisation minimale ;

- Paiement de l’impôt.
I- La période et lieu d’imposition ;
• A-Période d’imposition
• L'impôt sur les sociétés est calculé d'après le bénéfice réalisé au cours de
chaque exercice comptable qui ne peut être supérieur à douze (12) mois.
L’exercice comptable d’une société peut être un exercice à cheval entre
deux exercices civils.
• B- Lieu d’imposition
• Les sociétés sont imposées pour l'ensemble de leurs produits, bénéfices et
revenus au lieu de leur siège social ou de leur principal établissement au
Maroc.
II- Taux de l’impôt (Article 19 CGI)

• L’IS est calculé sur la base du résultat fiscal, cependant son


montant ne peut ê tre infé rieur, pour chaque exercice, quel que
soit le ré sultat fiscal à une cotisation minimale
• NB: Pour les taux spécifiques , voir article 19-II du CGI. Ex:
Le taux de 37% est applicable pour les établissements de crédits
et organismes assimilés, Bank Al-Maghrib, la C.D.G, les sociétés
d’assurances et de réassurances.

I.S théorique = Résultat fiscal * Taux


L’impôt sur les sociétés est calculé aux taux
progressifs du barème ci-après
Barème réservé « aux sociétés industrielles » dont le
bénéfice net est inférieur à 100 000 000 DH :
III- La cotisation minimale
• La cotisation minimale est un minimum d’imposition que les contribuables sont tenus
de verser, même en l’absence de bénéfice. Le montant de l’impôt dû ne peut être
inférieur à cette cotisation minimale, quel que soit le résultat fiscal de l’exercice.
• A. Base de la cotisation minimale (Article 144 CGI)
• des chiffres d’affaires et des autres produits d’exploitation.
• Des produits financiers.
• Des subventions et dons reçus.
• Les produits non courants y compris les dégrèvements fiscaux au titre des impôts
déductibles.
• B. Taux de la cotisation minimale
• Le taux de la cotisation minimale est fixé à 0,50%.
• Ce taux à 0,25% pour les sociétés dont les prix sont réglementés et dont les marges sont
faibles. Il s’agit des sociétés effectuant des opérations commerciales portant sur les
produits pétroliers, le gaz, le beurre, l’huile, le sucre, la farine, l’eau et l’électricité et
les médicaments
• Après application du taux approprié aux produits d’exploitation, le montant de la
cotisation minimale ne peut être inférieur à 3.000 dirhams pour les contribuables
soumis à l’impôt sur les sociétés
• . C- Exonération de la cotisation minimale

• La cotisation minimale n’est pas due par les sociétés pendant les 36 premiers mois
suivant la date du début de leur exploitation.
• A défaut du début d’exploitation à la constitution de la société, l’exonération cesse
d’être appliquée à l’expiration d’une période de 60 mois qui suit la date de constitution
de la société concernée.
IV- Paiement de l’impôt
• Après une présentation du principe de paiement fractionné de l’impôt, on évoquera la
possibilité de la dispense de son paiement et la nécessité de procéder aux
régularisations.
• A. Principe des acomptes provisionnels
• L’impôt sur les sociétés donne lieu, au titre de l’exercice en cours, au versement par la
société de quatre acomptes provisionnels dont chacun est égal à 25% du montant de
l’impôt dû au titre du dernier exercice clos, appelé exercice de référence.
• Ces acomptes sont versés spontanément par la société avant l’expiration des 3e, 6e, 9e
et 12e mois suivant la date d’ouverture de l’exercice comptable en cours.
• Toutefois, le montant minimum de la cotisation minimale (soit 3.000 DH) doit être
effectué en un seul versement avant l’expiration du 3e mois suivant la date d’ouverture
de l’exercice comptable en cours.
Exemple
• Exercice de référence : 2018
• Résultat de 2018 : 60.000
• Acomptes à verser au titre de l’exercice 2019
• Résultat de référence : 60.000
• IS = 60.000 x 10% = 6.000
• Acomptes provisionnels :
• 1er acompte à verser au plus tard le 31-03-2019 : 6.000 x 25% = 1500
• 2ème acompte à verser au plus tard le 30-06-2019 : 6.000 x 25% = 1500
• 3ème acompte à verser au plus tard le 30-09-2019 : 6.000 x 25% = 1500
• 4ème acompte à verser au plus tard le 31-12-2019 : 6.000 x 25% = 1500
• 1. Cas de complément d’impôt à verser
• S’il résulte de cette liquidation un complément d’impôt au profit du receveur de l’administration
fiscale, ce complément est alors acquitté par la société dans les 3 mois suivant la clôture de
l’exercice.
• Exemple
• Soit une société qui a payé au titre de l’exercice 2020, 4 acomptes dont le montant total est de
100.000.
• L’IS dû selon le résultat fiscal déclaré an titre de 2020 est de 150.000.
• On a alors versé, sous forme d’acomptes, une somme inférieure à l’impôt dû.
• Impôt dû : 150.000
• Acomptes versés : 100.000
• Complément à verser : 50.000
• 2. Cas d’excédent d’impôt versé
• Dans ce cas, l’excédent versé est imputé d’office par la société sur les acomptes
provisionnels dus au titre des exercices suivants et éventuellement sur l’impôt dû au
titre desdits exercices.
• Exemple: Soit une société qui a payé au titre de l’exercice 2019, 4 acomptes dont le
montant total est de 240 000.
• L’IS dû selon le résultat fiscal déclaré an titre de 2019 est de 180.000.
• L’excédent des acomptes versés sur le montant de l’IS dû est de : 240.000 - 180.000 =
60.000
• Imputation du trop versé sur les acomptes dus au titre de l’exercice 2020.
• Excédent d’impôt versé en 2019 .............................. 60.000
• 1er acompte 2020 : 180 000 x 1/4............................. 45.000
• Cet acompte ne sera pas versé. Il va servir à l’imputation de l’excédent de versement.
• B. Dispense de paiement:
• Lorsqu’une société estime que le montant d’un ou de plusieurs acomptes
versés au titre d’un exercice est égal ou supérieur à l’impôt dont elle sera
finalement redevable pour cet exercice, elle peut se dispenser d’effectuer de
nouveaux versements d’acomptes.
• Pour cela, il faut remettre à l’administration fiscale une déclaration dans ce
sens, quinze jours avant la date d’exigibilité du prochain versement à effectuer.
Mais si le montant de l’impôt effectivement dû est supérieur de plus de 10% à
celui des acomptes versés, une amende et une majoration sont applicables aux
montants des acomptes provisionnels qui n’ont pas été versés aux échéances
prévues.

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