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Novembre 2021

DIRECTION GÉNÉRALE DES IMPÔTS

Préface
La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) est un impôt indirect sur la consommation
instituée par la loi n°91-005 du 22 février 1991 portant institution de la Taxe sur la
Valeur Ajoutée.

Venue en substitution à l’Impôt sur le Chiffre d’Affaires Intérieur (ICAI), à la


Taxe Spéciale d’Amortissement (TSA) et à la Taxe Intérieure (TI), la TVA présente
l’avantage d’un système d’imposition basé sur le mécanisme des déductions
permettant que la charge de l’impôt ne repose à la fin de la chaîne que sur le
consommateur final.
Certains estiment que la non prise en compte de la faculté contributive du
contribuable dans le mécanisme de la TVA fait d’elle un impôt injuste qui ne
favorise pas les classes sociales les moins nanties. D’autres, par contre, affirment
que le fait que la TVA frappe, au même taux, tous les produits est révélateur de sa
justice, d’autant plus que chacun n’acquiert un bien ou ne sollicite un service que
sur la base de son pouvoir d’achat supportant ainsi la TVA suivant sa faculté
contributive.

Quoi qu’il en soit, la TVA a au fil des années, montré sa capacité à résister au
temps, ce qui dénote de la fiabilité de son mécanisme. Ce mécanisme simple dans
son principe, présente certaines spécificités qu’il importe de faire connaître au
contribuable, surtout à ceux à qui la loi offre la capacité de collecter cette taxe et
de la reverser à l’Etat pour qu’ils soient à même d’accomplir leur honorable
obligation avec efficacité
De même, les règles liées à la TVA ont évolué au fil des années. Il était donc
important de les faire connaître et d’actualiser les connaissances des contribuables
et des différents acteurs de la fiscalité en la matière.
Cet ouvrage apporte l’essentiel de ce qu’il faut savoir sur la TVA en y
présentant :
- la notion de TVA ;
- les opérations imposables ;
- le mode de calcul de la TVA ;

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CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR SUR LA TVA

- le mécanisme des déductions ;


- les obligations des assujettis, les sanctions qui s’y rapportent et
- les dispositions pratiques.
La TVA est basée sur un système de confiance. Elle permet d’apprécier la
ferme volonté de l’administration fiscale de pouvoir coopérer en toute sincérité
avec les opérateurs économiques. L’importance que revêt cet impôt pour les
finances publiques nécessite que sa gestion soit contrôlée. Les réformes intervenues
ont donc abouti à limiter les personnes devant intervenir dans le mécanisme de la
TVA en restreignant le champ des personnes autorisées à facturer et à déduire la
TVA, ce qui a d’ailleurs facilité la gestion de certaines micros et petites entreprises et
permis à l’Administration de se concentrer sur un type particulier de contribuable. Il
n’en demeure pas moins que la TVA reste l’affaire de tous les contribuables puisque
tous supportent l’impôt à un moment donné.
Nous espérons que l’ensemble de nos partenaires trouvera ici un guide
pratique pour la conduite efficace et la gestion efficiente de leurs affaires en
matière de TVA.

LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DES IMPÔTS,

Nicolas YENOUSSI

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DIRECTION GÉNÉRALE DES IMPÔTS

(I) QU’EST-CE QUE LA T.V.A ?

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CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR SUR LA TVA

A- Une « taxe unique » à « paiement fractionné »


Cette taxe est unique parce que, pour un prix donné, la charge fiscale qui
grève un produit est la même quel que soit le nombre des opérateurs qui sont
intervenus dans sa fabrication et sa mise à la consommation au stade du
commerce de détail.

Son paiement est fractionné. Chaque entreprise intervenant dans le circuit


économique reverse un montant de TVA qui est proportionnel à la valeur
qu’elle a ajoutée au produit.

Ainsi, lorsque le produit parvient au stade du commerce de détail, la TVA que


chaque opérateur a payée en amont (à l’importation, à la production, puis
au niveau du grossiste) est égale à la TVA résultant du prix de vente.

Exemple : Supposons 2 opérateurs A et B, respectivement industriel et


grossiste, ayant ajouté chacun à un produit d’une valeur finale de 1 000F
(hors TVA) une valeur (hors TVA) de :

- 600 F pour A
- 400 F pour B

Le taux de la TVA étant de 18%, la situation s’analyse comme suit :

L’industriel A fabrique le produit et le vend au grossiste B :


(600 F) + (18% de TVA sur 600 F) soit 708 F au total
B paie 708 F à A, ajoute 400 F de valeur au produit et le revend à un client
(commerçant détaillant) :
(708 F) + (400 F +18% de TVA sur 400 F), soit au total 1 180 F.
Le produit vendu vaut alors :

- 600 F (valeur ajoutée par A) + 108 F (TVA de 18% sur 600 F) ;


- Plus 400 F (valeur ajoutée par B) + 72 F (TVA de 18% sur 400 F), soit au
total 1 180 F dont 180 F de TVA.

Le même produit auquel une seule personne aurait donné 1 000 F de valeur
ajoutée (hors TVA) aurait également supporté 180 F de TVA (18% de 1 000 F)
et aurait été revendu au même prix de 1 180 F.

L’intervention successive de deux opérateurs n’a donc pas modifié le


montant de la taxe exigible sur ce produit.
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DIRECTION GÉNÉRALE DES IMPÔTS

B- Un impôt « réel » frappant les opérations sur biens et services

La TVA est un impôt “réel“ au sens où elle frappe des opérations et non des
personnes. Peu importe à cet égard que les personnes soient ou non
imposables à l’impôt sur le revenu et peu importe également la catégorie
éventuelle du revenu, que les opérations soient ou non génératrices de profit,
réalisées par une personne physique ou morale.

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CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR SUR LA TVA

(II) QUELLES SONT LES OPERATIONS IMPOSABLES A LA TVA ?


(Champ d’application de la TVA)

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A- Les opérations imposables (de plein droit et par option)


1- Les opérations imposables de plein droit
Sont imposables à la TVA, les affaires réalisées au Bénin par les personnes
physiques ou morales qui, habituellement ou occasionnellement, achètent
pour revendre ou accomplissent des actes relevant d’une activité
industrielle, commerciale, agricole, artisanale ou d’une activité non
commerciale à l’exclusion des activités salariées.
Cette définition exclut donc du champ d’application de la TVA, les activités
salariées.
(Article 219 CGI)

Sont imposables dans le cadre des activités économiques ainsi définies :

- les importations ;
- les ventes des produits fabriqués par les industriels ;
- les ventes en l’état effectuées par les commerçants ;
- les travaux immobiliers ;
- les prestations de services.

(Article 221 CGI)

Outre la définition générale de chacune de ces catégories


d’opérations dans les articles visés ci-dessus, la loi a expressément soumis à la
TVA :

- les opérations de transformation des produits agricoles ou piscicoles et


toutes autres opérations même réalisées par les agriculteurs, les
pêcheurs ou leurs coopératives qui, en raison de leur nature ou de leur
importance sont assimilables à celles réalisées par des industriels ou des
commerçants, que ces opérations constituent ou non le prolongement
de l’activité agricole ou piscicole ;
- les livraisons qu’un assujetti se fait à lui-même, pour ses besoins
propres ou pour ceux de son exploitation et celles faites par lui, à titre
gratuit au profit des tiers ;
- les prestations relatives aux télécommunications ;
- la fourniture d’eau et d’électricité ainsi que toutes les prestations
annexes ;

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CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR SUR LA TVA

- toute activité lucrative autre que les activités agricoles et les emplois
salariés.

(Article 222 CGI)

2- les opérations imposables par option

Peuvent être soumises à la TVA, sur option :

- les opérations de transport public de voyageurs ;


- l’importation, la production et la revente des produits énumérés au CGI
à l’annexe 1 du chapitre de TVA ;
- les activités agricoles ;
- les affaires réalisées par les personnes dont le chiffre d’affaires est
supérieur à vingt millions (20.000.000) de francs CFA.

(Article 223 nouveau CGI)

B-Les opérations exonérées


1- Cas général

Les exonérations visent :

- les ventes et prestations réalisées par les personnes dont le chiffre


d’affaires annuel hors taxe ne dépasse pas le seuil fixé à l’article
1084-18 du CGI, à l’exception de celle réaliser avec l’Etat, les
collectivités territoriales et les sociétés, établissements et offices de
l’Etat ;
- l’importation, la production et la vente des produits énumérés au
CGI à l’annexe 1 du chapitre de TVA (produits médicaux ; produits
alimentaires de première nécessité et non transformés) ;
- les activités d’enseignement scolaire, universitaire, technique ou
professionnel réalisées par les établissements publics ou privés ou
par des organismes assimilés ;
- les consultations et soins à caractère médical y compris le transport
des blessés et des malades ainsi que les prestations entrant dans le
cadre de l’hospitalisation fournies par les hôpitaux, les cliniques et
autres établissements assimilés, à l’exclusion des soins prodigués par
les vétérinaires ;
- la composition, l’impression et la vente des journaux et périodiques,
à l’exception des recettes provenant de la publicité, des

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DIRECTION GÉNÉRALE DES IMPÔTS

communiqués, annonces, dédicaces, avis et autres prestations


assimilées ;
- les consommations d’eau et d’électricité des premières tranches du
tarif domestique ;
- les livres ;
- les timbres-postes pour affranchissement, timbres fiscaux et autres
valeurs similaires ;
- les ventes, cessions ou prestations réalisées par l’Etat, les
collectivités territoriales et les établissements publics n’ayant pas un
caractère industriel ou commercial à l’exception des recettes
provenant de la publicité, des communiqués, annonces, avis et
autres prestations assimilées ;
- les opérations de transport public de voyageurs ;
- les affaires réalisées par les sociétés ou compagnies d’assurances
quelle que soit la nature des risques assurés et qui sont soumises à la
taxe unique sur les contrats d’assurance, y compris les commissions
versées aux intermédiaires d’assurances ;
- les opérations bancaires et financières soumises à la taxe sur les
activités financières ;
- les opérations de cession d’immeubles, de fonds de commerce ou
de clientèle, soumises à la formalité de l’enregistrement ;
- les ventes par leur auteur, d’œuvres d’art originales ;
- les activités agricoles ;
- les locations d’immeuble nu à usage d’habitation ;
- le gaz à usage domestique ;
- les dispositifs photosensibles y compris les cellules photovoltaïques
même assemblées en module ou constituées en panneaux diode
émettrices de lumière.

(Article 224 nouveau CGI)

2- Cas des exportations


Les exportations de produits et marchandises sont exonérées de la TVA par
application d’un taux zéro à la base d’imposition.

Sont également assimilées aux exportations les opérations suivantes :

- les ventes, réparations ou transformations sur les bâtiments immatriculés


destinés à la navigation maritime ;
- certaines ventes aux compagnies de navigation et aux pêcheurs
professionnels ;
- l’avitaillement des navires et aéronefs à destination de l’étranger ;

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CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR SUR LA TVA

- les affaires de vente, de réparation, de transformation et d’entretien


d’aéronefs destinés aux compagnies de navigation aérienne dont les
services à destination de l’étranger représentent au moins 60 % de
l’ensemble des lignes qu’elles exploitent ;
- les entrées en entrepôt fictif, réel ou spécial, ou tout autre régime
suspensif, dans les mêmes conditions que pour les droits d’entrée et
sous réserve d’exploitation effective des biens concernés ;
- les prestations de services liées aux biens placés sous le régime
douanier du transit, à l’exception de celles réalisées en République du
Bénin lorsque le prestataire y a le siège de son activité ou un
établissement stable à partir duquel le service est rendu ou, à défaut,
son domicile ou sa résidence habituelle ;
- les prestations de service directement liées aux opérations du marché
financier et effectuées par les intermédiaires financiers agréés par le
Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers
(CREPMF).

Les entreprises qui réalisent des exportations ou des opérations visées ci-
dessus bénéficient du droit à déduction de la TVA acquittée auprès des
fournisseurs dans les conditions prévues par les articles 234 et suivants du CGI.

(Article 225 nouveau CGI)

C- Territorialité de la TVA

Son soumises à la TVA les affaires réalisées au Bénin, quand bien même le
domicile ou le siège social de l’assujetti serait situé en dehors des limites
territoriales (Article 220 du CGI).

Ainsi, une vente est réputée faite au Benin lorsque celle-ci est réalisée aux
conditions de livraisons de la marchandise au Bénin dans l’une des conditions
ci-dessous :
- le lieu d’une livraison de bien est réputé situé au Bénin dès lors que le bien s’y
trouve au moment de la livraison ou en cas d’exportation du bien, au
moment du départ de l’expédition ou du transport à destination de
l’acquéreur ;
- lorsque le lieu de départ de l’expédition ou du transport du bien se trouve en
dehors du Bénin, le lieu de l’importation est réputé se situer au Bénin
- si le bien fait l’objet d’une installation ou d’un montage par le fournisseur ou
pour son compte, le lieu de la livraison est réputé se situer à l’endroit où est
fait l’installation ou le montage.

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Une prestation de service est réputée faite au Bénin lorsque le service rendu,
le droit cédé ou l’objet loué sont utilisés ou exploités au Bénin. Il s’agit en
particulier :
- des prestations de services matériellement localisables
- des prestations de services immatériellement localisables

(Articles 220 bis et 220 ter du CGI)

Les entreprises qui réalisent des opérations taxables au Bénin sans y avoir de domicile
fiscal doivent désigner un représentant domicilié au Bénin qui s’engage à exécuter
toutes les formalités et paiements exigibles en leur lieu et place.

A défaut, la TVA et les pénalités sont dues par les destinataires ou bénéficiaires des
opérations imposables et par toute personne physique ou morale qui, de par sa
position dans l’exécution de l’opération, est chargée de la facturation de la
prestation ou de la collecte des sommes dues pour le compte du prestataire
étranger.

(Article 261 CGI)

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CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR SUR LA TVA

(III) COMMENT CALCULER LA T.V.A ?

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A- La base d’imposition (Articles 226 et 227 CGI)


1- Définition de la base imposable
La base imposable est le montant sur lequel la TVA est calculée.

Cette base s’entend tous frais, taxes et prélèvements de toute nature


compris, à l’exclusion de la TVA et de l’AIB.

La base d’imposition est donc un prix hors TVA.

Comment retrouver le prix hors taxe à partir d’un prix exprimé TTC ?

Il convient d’appliquer à ce dernier un coefficient de conversion donné par


la formule suivante :
100
Coefficient = 100+𝑡𝑎𝑢𝑥

Exemple : Soit un bien vendu au prix TTC de 1180 F. Le taux de la TVA est 18%.

100 100
Coefficient = =
100+18 118

100
Prix HT = 1180 x = 1000
118

2- Eléments de la base imposable


Font partie de la base imposable hors TVA tous les frais et taxes qui se
rattachent directement au contrat de vente ou de prestation de services à
l’exclusion de la TVA et le cas échéant les rabais ou réductions. Cette base
est constituée :

- pour les importations, par la valeur en douane du bien augmentée des


droits et taxes de toute nature ;
- pour les livraisons de biens vendus et les prestations de service, par
toutes les sommes, valeurs, biens ou services reçus ou à recevoir en
contrepartie de la livraison ou de la prestation ;
- pour les travaux immobiliers, par le montant des mémoires, marchés,
factures ou acomptes ;

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CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR SUR LA TVA

- pour les livraisons à eux-mêmes que se font les assujettis, par le prix
d’achat de biens ou de services similaires ou, à défaut, par leur prix de
revient ;
- pour les opérations d’entremise effectuées par les agences de voyages
et les organisateurs de circuits touristiques, par la différence entre le prix
TTC payé par le client et le prix TTC facturé à l’agence ou à
l’organisateur par les transporteurs, les hôteliers, les restaurateurs, les
organisateurs de spectacles et les autres assujettis qui exécutent
matériellement les services utilisés par le client ;
- pour les opérations effectuées par les sociétés d’intérims consistant à
recruter de la main d’œuvre pour le compte d’autres entreprises, par la
rémunération du service uniquement.

Remarque :

 Cas des indemnités perçues à titre de dommages et intérêts :

Les sommes encaissées à ce titre ne sont pas imposables à la TVA même si


elles se rattachent à l’exercice d’une activité taxable, qu’elles aient un
caractère conventionnel ou judiciaire.

 Cas des rabais, remises, ristournes et autres réductions de prix

Toutes les réductions de prix sont à déduire de la base d’imposition si les


conditions suivantes sont réunies :

- l’objet et le montant de la réduction sont clairement mentionnés sur la


facture de vente ou sur une facture rectificative (ou note d’avoir)
respectant les formes légales ;
- les réductions ne doivent pas être la contrepartie d’un service fourni
par le client à son fournisseur, ce type d’opération doit faire l’objet de
deux facturations distinctes : l’une par le fournisseur, l’autre par le
client ;
- la diminution du prix doit bénéficier effectivement et pour son montant
facturé à l’acheteur.

3- Cas particuliers

a) Livraisons à soi-même

La base d’imposition est constituée par le prix d’achat hors TVA de ces
mêmes biens ou à défaut par leur prix de revient hors taxe, y compris les frais
de main d’œuvre.

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DIRECTION GÉNÉRALE DES IMPÔTS

b) Prestations de service à soi-même

La base imposable est constituée par les dépenses engagées pour


l’exécution des prestations.

c) Importations

La TVA perçue à l’importation par le service des Douanes est calculée sur la
‘’Valeur en douane’’.
A ce prix, s’ajoutent les droits d’accises, les droits et taxes à caractère
douanier autres que la TVA à savoir le prélèvement communautaire de
solidarité (PCS), le prélèvement communautaire (PC), la taxe statistique (T.
STAT), etc.
L’AIB liquidé au cordon douanier n’entre pas dans le calcul de cette base.

d) Échanges

Chacune des parties est considérée comme effectuant une vente. La TVA est
calculée sur la valeur des biens reçus en paiement, majorée éventuellement
de la soulte ou des réductions de prix constituant la contrepartie d’un service
rendu par le client au fournisseur.

e) Subventions

Le principe général applicable est celui de l’imposition de toutes les


subventions qui se rattachent à l’activité taxable : dotation de
fonctionnement destinées à compenser des pertes d’exploitation...
Seules les subventions d’équipement directement rattachées à un
investissement donné sont exonérées.

f) Emballages et contenants

Les emballages vendus doivent faire l’objet d’une facturation soumise à la


TVA dans les mêmes conditions que le produit taxable.
En cas de consignation, les encaissements effectués sont en revanche
exonérés de TVA.
Toutefois, si les emballages consignés ne sont pas restitués ou restitués à une
valeur inférieure au prix de consignation à l’issue des délais en usage dans la
profession, ils sont considérés comme vendus et une régularisation doit
intervenir. Le montant de la consignation doit alors être incorporé à la base
soumise à la TVA.

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CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR SUR LA TVA

g) Surestaries

Les sommes rétrocédées par les représentants aux armateurs, à titre de


surestaries, détentions et locations de conteneurs, réalisées sur le territoire du
Bénin sont assujetties à la TVA.

4- Régimes spéciaux de certains assujettis


a) Agences de voyages et organisateurs de circuits touristiques

La base d’imposition est constituée par la marge de l’agence. Celle-ci est


égale à la différence entre :

- le prix total (TVA comprise) payé par le client


- et le prix effectif (TVA comprise) qui est facturé à l’agence ou à
l’organisateur par les entreprises qui réalisent matériellement les
prestations utilisées par le client : transport, restauration, hôtellerie,
spectacles, guides, etc.

Le calcul de cette marge s’apprécie globalement pour l’ensemble des


recettes encaissées et des dépenses engagées au cours d’un mois donné et
non opération par opération.

b) Opérations effectuées par les sociétés d’intérim consistant à recruter de


la main d’œuvre pour le compte d’autres entreprises

La base imposable est constituée par la rémunération du service


uniquement.

c) Travaux à façon

Les travaux à façon consistent à adapter un objet ou à transformer un produit


appartenant à un tiers.
Le façonnier est un prestataire de service. Il est imposé à ce titre sur le coût
de son intervention.

d) Rétrocessions d’honoraires entre membres des professions libérales

La TVA est due sur les rétrocessions d’honoraires effectuées entre membres
des professions libérales assujetties à la TVA.

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DIRECTION GÉNÉRALE DES IMPÔTS

B- Fait générateur

Le fait générateur de la TVA est défini comme l’évènement juridique qui


donne naissance à la dette fiscale. Il est constitué :

- pour les importations, par la mise à la consommation au sens douanier


du terme ;
- pour les ventes, par la livraison des biens ;
- pour les travaux immobiliers, par l’exécution des travaux ;
- pour les prestations de services, par l’accomplissement des services ;
- pour les livraisons à soi-même, par la première utilisation du bien ou
service.

(Article 228 CGI)

NB : l’établissement d’une facture totale ou partielle est constitutif de fait


générateur si celui-ci intervient avant la réalisation des événements ci-dessus.
Il en est de même pour le paiement d’une avance ou d’un acompte.

C- Exigibilité de la TVA

L’exigibilité est le droit reconnu à l’Administration de réclamer le paiement de


la dette fiscale. Elle intervient le moment à partir duquel le paiement de la
dette fiscale peut être exigé par le Receveur des Impôts au redevable.
Cette notion est très importante car :

- l’exigibilité détermine la période au titre de laquelle les opérations


réalisées doivent être déclarées par le fournisseur ;
- c’est également l’exigibilité qui ouvre le droit à déduction chez le
client, utilisateur des biens ou services vendus.

La date d’exigibilité varie selon la nature des opérations réalisées. La TVA est
exigible :

- pour les importations, les ventes et les livraisons à soi-même, lors de la


réalisation du fait générateur ;

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CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR SUR LA TVA

- pour les travaux immobiliers et les prestations de service, lors de


l’encaissement du prix ou, à concurrence du montant encaissé, lors de
l’encaissement d’une fraction du prix de la prestation ;
- pour les opérations autres que les importations, le versement
d’avances ou acomptes, rend la taxe exigible sur le montant dudit
versement, que l’opération soit matériellement réalisée ou non.
(Article 229)

Pour toutes les opérations de fournitures ou de livraison à l’Etat, aux


collectivités territoriales et aux sociétés, établissements et offices de l’Etat, la
taxe n’est exigible qu’au moment du paiement du prix de la marchandise ou
du service. Le montant dû est retenu à la source par le service chargé du
paiement au taux fixé par arrêté du ministre chargé des finances et en
vigueur lors du visa du marché ou du contrat.

NB : Pour les entreprises relevant de la taxe professionnelle synthétique, la


retenue porte sur la totalité de la TVA facturée.

Toutefois, le ministre chargé des finances peut, en cas de besoin, dispenser


certaines entreprises potentiellement en situation de crédit structurel, de la
retenue à la source susvisée. (Article 230 CGI)

Le montant de la retenue est reversé dans le mois où elle a été effectuée ou


au plus tard le dix (10) du mois suivant.
Les affaires ainsi réalisées sont mentionnées dans la déclaration effectuée au
titre de la période couvrant cette date particulière d’exigibilité. (Article 231
bis CGI)

La TVA ayant été prélevée à la source, une régularisation est mentionnée


pour un montant correspondant dans la rubrique des déductions (cf. ligne 10
du modèle de l’imprimé de la TVA).

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DIRECTION GÉNÉRALE DES IMPÔTS

D- Taux de la TVA

La TVA comporte un seul taux de 18% pour l’ensemble des opérations


taxables, effectivement taxées. (Article 232 CGI)

Remarque : Par convention, les exportations de produits taxables au Bénin


sont exonérées de TVA par application d’un taux zéro.

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CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR SUR LA TVA

(IV) COMMENT S’APPLIQUE LE MECANISME DES


DEDUCTIONS DE LA TVA ?

Le mécanisme des déductions conduit à calculer la TVA nette à payer à


l’administration fiscale en procédant aux deux étapes suivantes :

- l’entreprise calcule d’abord la TVA sur le prix de vente total ; il s’agit de


la TVA « brute » dont le montant est facturé au client ;
- lors de la déclaration et du paiement à l’administration fiscale,
l’entreprise déduit du montant de la TVA « brute », la TVA qui lui a été
facturée par ses fournisseurs (TVA acquittée « en amont » sur les achats,
les investissements, les services, etc.) ;
- la différence, appelée TVA « nette » est versée au fisc.

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DIRECTION GÉNÉRALE DES IMPÔTS

Remarque

Lorsque la TVA payée en amont est supérieure à celle collectée, la différence


équivaut à un crédit de TVA.

Le principe sur lequel repose tout le système de la TVA est donc le suivant : la
TVA ayant grevé les éléments du prix de revient d’une opération taxable est
déductible de la taxe brute calculée sur le prix de vente. (Article 234 CGI)
Cela étant, dans la pratique les assujettis effectuent de nombreuses
opérations.
La TVA brute est donc calculée globalement pour l’ensemble des opérations
réalisées au cours d’un mois donné. De la même façon, la TVA déductible est
calculée globalement pour tous les biens et services acquis au cours de ce
même mois.
Comment fonctionne le mécanisme de déduction de la TVA ?

L’assujetti doit procéder en deux temps :

- il calcule la TVA sur l’ensemble des ventes ou prestations réalisées au


cours du mois (c’est la “TVA brute“) ;
- puis, il déduit de ce montant de “TVA brute“, la TVA qui lui a été
facturée par ses fournisseurs au titre des opérations imposables (on
parle alors de “déduction de la taxe facturée en amont“).

Dans notre exemple précédent, l’industriel A, vend le produit fabriqué à B, le


grossiste. Il ne peut rien déduire si on ne lui a pas facturé de TVA “en amont“
et doit reverser au fisc les 108 F de TVA qu’il va facturer à B. Ce dernier, le
grossiste, va :

- calculer la “TVA brute“ sur la vente du produit : 1 000 F x 18%, soit 180 F ;
- puis déduire de ce montant la TVA de 108 F facturée "en amont” par A.

Il va donc payer au fisc une “TVA nette“ (“TVA brute“ moins “TVA
déductible“) de 72F.

A- Les conditions à remplir pour opérer une déduction (Articles


236 et 256)
Les cinq conditions suivantes doivent être impérativement respectées pour
opérer une déduction :

 Le montant de la TVA dont la déduction est demandée doit être


mentionné distinctement sur une facture normalisée régulièrement
établie ou un document en tenant lieu :

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CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR SUR LA TVA

- la TVA doit être clairement mentionnée sur une facture normalisée


ou tout document en tenant comportant toutes les mentions
obligatoires : l’Identifiant Fiscal Unique, le numéro d’ordre et la
date de facturation, les noms ou raison sociale et adresse du client
et du fournisseur, la nature et l’objet de la transaction, la quantité
et la désignation précise unitaire des biens et services vendus, le
prix unitaire et global, le prix hors taxe sur la valeur ajoutée, le taux
et le montant de la TVA, le cas échéant la mention « exonérée »,
le montant total dû par le client, le numéro d’identification de la
machine électronique certifiée de facturation, la signature et le
code électronique ;
- en cas de paiement d’acompte, la TVA peut valablement figurer
sur une facture normalisée ou tout document en tenant lieu ;
- en matière d’importation, la TVA déductible doit être mentionnée
sur un document douanier, désignant sans équivoque l’entreprise
comme destinataire des biens.

 Les biens ou services doivent être nécessaires à l’exploitation de


l’entreprise et utilisés exclusivement pour ses besoins :

Pour les biens ou services à usage mixte, c’est-à-dire utilisés aussi bien
pour l’entreprise que pour les besoins personnels du dirigeant, la TVA
correspondante n’est pas déductible.

 Les biens ou services acquis doivent être inscrits dans la comptabilité


de l’entreprise.

 Les biens ou services pour lesquels la déduction de la taxe est


demandée ne doivent pas faire l’objet d’une exclusion expressément
prévue par la loi.

 Les biens ou services pour lesquels la déduction de la taxe est


demandée doivent être facturés par un assujetti-redevable figurant sur
la liste des assujettis-redevables publiée périodiquement par la
Direction Générale des Impôts.

B- Exclusions du droit à déduction


Sont exclus du droit à déduction :

 les acquisitions de véhicules de tourisme ou à usage mixte ainsi que


leurs parties, pièces détachées ou accessoires à l’exception de celles
effectuées par les loueurs professionnels ou les crédits- bailleurs ;

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 les frais de carburant pour véhicules, à l’exception de ceux engagés


pour les véhicules affectés exclusivement aux activités de transport
public de personnes ou de marchandises assujetties à la TVA ;
 les dépenses engagées pour assurer le logement ou l’hébergement
des dirigeants et du personnel non chargé de la surveillance ou de la
sécurité de l’entreprise, ainsi que les frais de réception, de restauration,
de spectacles ou ceux à caractère somptuaire ;
 le mobilier et le matériel de logement ainsi que tous les objets qui ne
sont pas strictement indispensables à l’activité de l’entreprise
notamment :
- Les climatiseurs et autres installations pour conditionnement d’air ;
- Les réfrigérateurs à usage domestique ;
- Les tapis et moquettes ;
- Les vases, pots à fleurs et autres objets décoratifs ;
- Les gravures et sculptures ;
- Les nappes, assiettes, plats et verres acquis pour l’usage du
personnel ou pour les réceptions organisées au nom de l’entreprise ;
 Les dons et libéralités, y compris ceux ayant un caractère
publicitaire, d’une valeur unitaire supérieure à 10.000 francs CFA ;
 Les services se rapportant à des biens exclus du droit à déduction.

(Article 235 nouveau CGI)

C- Modalités d’exercice du droit à déduction

1- Quand s’opère la déduction ?

Le droit à déduction de la taxe sur la valeur ajoutée prend naissance lorsque


la taxe déductible devient exigible chez le redevable. (Article 236 CGI)

2- Comment déduire ?

Les assujettis à la TVA ne sont autorisés à déduire que la TVA ayant grevé les
biens et services utilisés directement pour la production de biens ou services
taxables et effectivement taxés ou exportés. (Article 237 alinéa 1 CGI)
24
CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR SUR LA TVA

Si le montant de la déduction autorisée est supérieur au montant de la taxe


exigible au titre d’une déclaration donnée, l’excédent est imputé sur la taxe
exigible au titre de la ou des déclaration(s) ultérieure(s). (Article 241 CGI)

Les déductions ne peuvent, sauf aux cas prévus à l’article 243 nouveau du
CGI, aboutir à un remboursement de la taxe payée en amont. (Article 242
CGI)

D- Le cas des ‘’assujettis partiels’’


Lorsque l’utilisation des biens et services aboutit concurremment à la
réalisation d’opérations ouvrant ou n’ouvrant pas droit à déduction, seule
une fraction des taxes qui les ont grevés est déductible. Cette fraction est
déterminée par application du prorata dans les conditions prévues à l’article
238 nouveau du CGI. (Article 237 alinéa 2 CGI)

1- Calcul du ‘’ pourcentage de déduction’’ ou prorata de déduction‘’

La fraction de TVA déductible par les assujettis qui ne réalisent pas


exclusivement des opérations ouvrant droit à déduction est déterminée par
le rapport existant entre les opérations soumises à la TVA, qu’elles soient
effectivement taxées ou exportées et la totalité du chiffre d’affaires réalisé
par l’entreprise.

Le prorata prévu ci-dessus est déterminé provisoirement en fonction du chiffre


d’affaires de l’année précédente, ou pour les nouveaux assujettis, du chiffre
d’affaires prévisionnel.

Le pourcentage de déduction se calcule comme suit :

- au numérateur : montant total annuel du chiffre d’affaires provenant


d’opérations donnant droit à déduction (opérations taxables,
effectivement taxées ou exportées)
- au dénominateur : montant total annuel du chiffre d’affaires de
l’entreprise (toutes les opérations figurant au numérateur plus les
opérations exonérées.)
- les montants à retenir au numérateur et au dénominateur s’entendent
tous frais et taxes compris, à l’exception de la TVA elle-même. (Article
238 nouveau CGI)

Exemple : un redevable réalise un chiffre d’affaires total hors TVA de 100


millions de francs CFA, dont :
- 20 millions d’exportations de produits taxables ;
- 25 millions de vente de produits exonérés ;

25
DIRECTION GÉNÉRALE DES IMPÔTS

- 55 millions de vente de produits imposables.


Au numérateur : 55+20
Au dénominateur : 20+25+55 = 100
Le prorata est de (55 + 20)/100 = 75%

Ainsi, si le redevable achète une immobilisation pour laquelle la TVA facturée


est de 600.000 F, il ne pourra déduire au titre de cet investissement que
600.000F x 75% = 450.000F de TVA.

Remarque :

Ne figurent pas dans la fraction permettant de calculer le prorata :

- les livraisons à soi-même ;


- les cessions d’immobilisations ;
- les ventes de biens d’occasion ;
- les subventions d’équipement ;
- les remboursements des débours perçus par un mandataire et non
soumis à la TVA.

2- Utilisation du ‘’prorata’’
Le prorata est calculé par année civile et est arrondi à l’unité immédiatement
supérieure.

Exemple : pour un pourcentage de 83,1%, le prorata retenu est de 84%.

Les déductions effectuées en cours d’année par un assujetti-redevable


partiel sont calculées à partir d’un prorata provisoire qui est celui déterminé à
partir des données du dernier exercice clos (ou des données prévisionnelles
dans le cas d’une entreprise qui vient d’être assujettie).

Toutes les déductions pratiquées sur la base d’un prorata provisoire au cours
de l’exercice précédent doivent être régularisées, au plus tard le 30 avril de
l’année suivante, en tenant compte du prorata définitif.

La différence (excédent ou insuffisance de déduction) est mentionnée sur les


lignes 11 et 10 de la déclaration mensuelle du mois de régularisation.

Remarque :

L’application du prorata se fait de la façon suivante :

- pour les immobilisations et les frais généraux, seule une fraction de la


TVA relative aux acquisitions d’immobilisation peut être déduite, quelle
que soit leur affectation ;

26
CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR SUR LA TVA

- pour les services et les biens ne constituant pas des immobilisations :


 la déduction est totale si les biens et services sont exclusivement
affectés à la réalisation d’opérations taxables à la TVA ;
 la taxe n’est pas déductible si les biens et services concourent
exclusivement à la réalisation d’une opération n’ouvrant pas
droit à déduction ;
 la taxe ayant grevé les biens et service dont l’utilisation aboutit
concurremment à la réalisation d’opération taxables et
exonérées, est déductible suivant le prorata.

E- La régularisation des droits à déduction


Les déductions opérées ont en principe un caractère définitif. Cependant les
régularisations sont prévues dans un nombre de cas limitatifs.

1- Cas de régularisation (ou de remise en cause) des déductions

En cas de modification intervenue dans l’activité de l’entreprise, notamment


la cessation d’activité, la destruction de biens, la cession séparée à titre
onéreux ou gratuit d’éléments d’actifs, l’abandon de la qualité d’assujetti à
la TVA, l’affectation d’un bien à une activité ou à un usage n’ouvrant pas
droit à déduction, les redevables doivent reverser :

- s’il s’agit de biens non soumis à l’amortissement, le montant des taxes


déduites lors de l’acquisition de ces biens, à concurrence de la partie
restante en stock à la date de l’évènement motivant la remise en
cause de la déduction
- s’il s’agit de biens amortissables, une fraction de la même taxe
calculée au prorata du temps d’amortissement restant à courir.

(Article 239 CGI)

Le reversement est effectué par le redevable dans les 30 jours qui suivent
l’évènement ayant motivé la remise en cause du droit à déduction. Tout
retard ou irrégularité entraîne l’application des sanctions prévues aux articles
1096 bis, 1096 ter et 1096 quater du CGI.

27
DIRECTION GÉNÉRALE DES IMPÔTS

2- Cas de régularisation suite à une vente annulées ou impayée

La Taxe sur la Valeur Ajoutée acquittée à l’occasion des ventes qui sont
par la suite résiliées, annulées ou qui restent impayées, peuvent être
récupérée par voie d’imputation sur la TVA due pour les opérations
faites ultérieurement selon deux cas
 Cas des ventes annulées ou résiliée
La récupération de la taxe est subordonnée à l’envoie au client
d’une facture nouvelle dite d’avoir qui doit être régulièrement
comptabilisée aussi bien chez le vendeur que chez le client. La
facture d’avoir qui annule et remplace la précédente précise les
motifs de l’annulation.

 Cas des ventes impayées


La vente ne peut être considérée comme impayée et donner
lieu à récupération de la TVA initialement acquittée que lorsque
la créance est réellement et définitivement irrécouvrable. La
rectification de la facture consiste dans l’envoie d’un duplicata
de la facture initiale avec les indications réglementaires
surchargée de la mention « facture demeurée impayée pour la
somme de …, prix hors TVA et pour la somme de … TVA
correspondante qui peut faire l’objet d’une déduction.
Sur le plan comptable l’entreprise vendeuse contrepasse
l’écriture de vente.
Dans le cas des ventes annulées ou impayées :
 Le client doit modifier ses déductions ;
 Le fournisseur doit opérer la régularisation sur la déclaration
de TVA du mois suivant (ligne prévue à cet effet, en
joignant les justificatifs)

(Article 240 bis CGI)

3- Calcul de la régularisation
a- Cas des assujettis partiels

Lors du calcul du prorata annuel définitif, l’entreprise doit procéder à la


régularisation (en + ou en -) dans les conditions définies ci-dessus au
paragraphe D.

28
CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR SUR LA TVA

b- Autres cas
- Sortie des biens constituant des immobilisations : seuls les biens qui
n’ont pas encore été totalement amortis, doivent faire l’objet d’une
régularisation.

La TVA à reverser à l’administration fiscale est égale à la TVA initialement


déduite multipliée par la fraction de la durée d’amortissement restant à
courir, toute fraction d’année commencée comptant pour une année
entière.

NB : TVA à reverser = TVA déduite X Nn

Avec N la durée totale d’amortissement et n la durée d’amortissement


restant à courir.

Exemple : soit un bien acquis à 1000 francs le 1er janvier 2015 amortissable sur
cinq (5) ans et cédé le 31 décembre 2017.

TVA déduite = 1000X18% = 180 ; N = 5 et n = 2

TVA à reverser = 180 x 25 = 72 F

- Sortie d’autres biens ne constituant pas des immobilisations :

La régularisation porte sur la TVA qui a grevé les biens en stock au moment de
l’évènement motivant la remise en cause de la déduction.

F- Remboursement de la TVA (Article 243 nouveau, Article 244


nouveau, article 245 nouveau et 246 nouveau CGI)

Peuvent obtenir, sur leur demande, remboursement des crédits de taxe sur la
valeur ajoutée dont ils disposent à l’issue d’un bimestre civil :

- les producteurs ;

- les assujettis qui réalisent, pour plus de la moitié de leur chiffre d’affaires
annuel, des opérations d’exportation ou des opérations assimilées ;

- les assujettis qui acquièrent des biens d’investissement ouvrant droit à


déduction pour une valeur supérieure 40 000 000 de francs CFA TTC ;

- les agréés suivant les dispositions du code communautaire des


investissements.

29
DIRECTION GÉNÉRALE DES IMPÔTS

Pour bénéficier d’un remboursement, les entreprises doivent déposer une


demande de remboursement adressée au Directeur Général des Impôts au
plus tard le dernier jour du mois suivant le bimestre civil. Toutefois, les
demandes qui n’ont pu être déposées à l’issue d’un bimestre pourront être
introduites exceptionnellement, sous peine de forclusion du droit à
remboursement pour ladite période, jusqu’au 30 avril suivant celle au cours
de laquelle le droit à remboursement est né.

Les demandes reconnues fondées font l’objet d’un certificat de détaxe


approuvé par le Ministre en charge des Finances. Ce dernier peut déléguer
ses pouvoirs au Directeur Général des Impôts.

Remarque :

Toutefois, à compter du 1er janvier 2020, les remboursements de la TVA


s’effectuent dans les trente (30) jours suivant la réception des demandes y
relatives. Les remboursements de crédits de TVA s’effectuent suivant le degré
de civisme des contribuables demandeurs, classés en entreprise à risque
faible, à risque moyen et à risque élevé.

30
CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR SUR LA TVA

(V) QUELLES SONT LES OBLIGATIONS DES ASSUJETTIS-


REDEVABLES ?

31
DIRECTION GÉNÉRALE DES IMPÔTS

A- Immatriculation à l’Identifiant Fiscal Unique

Tout assujetti, même occasionnel à la Taxe sur la Valeur Ajoutée, doit


souscrire une demande aux fins d’immatriculation au début de ses activités,
et joindre à sa demande un plan de localisation.

Toute modification substantielle affectant l’exploitation notamment le


changement de dirigeant, la modification du capital, la cession, la cessation
la fusion, la scission, et/ou le lieu d’exercice de l’activité fera l’objet d’une
déclaration dans les trente (30) jours suivant cette modification. (Article 251
CGI)

B- La déclaration mensuelle de TVA


Une déclaration des opérations réalisées doit être souscrite auprès de la
recette des impôts, au plus tard le 10 de chaque mois et au titre du mois
précédent, conforme aux modèles prescrits. (Article 252 CGI)

Lorsqu’aucune opération n’est réalisée au cours d’un mois donné, une


déclaration revêtue de la mention ‘’néant’’ doit obligatoirement être
déposée dans les mêmes conditions.

En absence de déclaration au terme du délai de mise en demeure, le


contribuable fait l’objet d’une taxation d’office assortie de la pénalité prévue
par l’article 1096 ter du CGI.

(Article 253 CGI)

Remarque :

L’attention est appelée sur le soin qui doit être attaché à la rédaction de
toutes les mentions de cette déclaration, notamment en ce qui concerne la
ventilation des droits à déduction et la mention du numéro d’immatriculation
à l’IFU du fournisseur. Toute mention erronée détectée lors du contrôle de
l’exactitude de ce numéro se traduira automatiquement par la perte du droit
à déduction correspondant et des sanctions prévues à l’article 1178 alinéa 3
point 5 du CGI.
La déclaration peut être faite par voie électronique.

32
CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR SUR LA TVA

C- Le paiement de la TVA
La déclaration souscrite auprès du Receveur des Impôts avant le 10 de
chaque mois doit être accompagnée du paiement correspondant. Le retard
de paiement de l’impôt dû est sanctionné par une majoration établie,
conformément à l’article 1096 quinter du CGI.

D- La facturation
Toute opération réalisée par un redevable doit faire l’objet d’une facture
normalisée ou d’un document en tenant lieu : décompte de travaux, feuilles
d’honoraires, acomptes etc.

La facture normalisée ou tout document en tenant lieu est émise et transmise


par une machine électronique certifiée de facturation, qui peut être aussi
accessible via le système dématérialisé des Machines Électroniques Certifiées
de Facturation (e-MECeF), accessible en ligne.

Les entreprises assujetties à la TVA sont tenues de mettre en place un système


de facturation électronique et de délivrer à leurs clients des factures
normalisées. Les machines électroniques sont soumises à une procédure de
certification par la Direction Générale des Impôts.
Les factures normalisées ou document en tenant lieu doivent obligatoirement
faire apparaitre les mentions obligatoires citée plus haut

(Articles 256 CGI)

E- La tenue de la comptabilité

1- Comptabilisation des opérations d’achat et de vente

Les contribuables assujettis à la TVA doivent tenir une comptabilité complète


et régulière comportant au moins :

- un grand livre ;
- un livre-journal ;
- un journal auxiliaire des ventes ;
- un journal auxiliaire des achats.

Toutes les opérations d’achats et de ventes, qu’elles se rapportent à des


marchandises, services, ou éléments de l’actif immobilisé doivent donc être
comptabilisées. (Article 258 CGI)
33
DIRECTION GÉNÉRALE DES IMPÔTS

La TVA afférente à ces mêmes opérations est constatée au débit et au crédit,


dans le compte de tiers ‘’Etat et collectivités publiques’’. (Article 259 CGI)

2- Conservation des documents comptables

Les documents comptables, factures d’achats, factures de ventes et pièces


annexes, doivent être conservés par l’entreprise pendant un délai minimum
de 10 ans. Ces mêmes documents doivent être présentés à toute requête
des agents des impôts pendant ce même délai. (Article 260 CGI)

34
CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR SUR LA TVA

(VI) QUELLES SONT LES SANCTIONS ENCOURUES SI VOUS NE


RESPECTEZ PAS VOS OBLIGATIONS ?

35
DIRECTION GÉNÉRALE DES IMPÔTS

A- Le retard ou le défaut d’immatriculation


Le défaut de souscrire une demande aux fins d’immatriculation au début de
ses activités, et joindre à sa demande un plan de localisation est passible
d’une amende fiscale de 100 000 francs CFA. (Article 1096 quater CGI)

Cette amende est portée à 200 000 francs CFA si la demande n’est toujours
pas souscrite dans les trente (30) jours suivant la mise en demeure qui vous est
adressée par l’Administration.

Des amendes d’un montant identique sont appliquées, dans les mêmes
conditions, en cas de défaut de déclaration des modifications intervenues.

B- Le retard ou le défaut de déclaration mensuelle de TVA


Le retard de dépôt de la déclaration mensuelle des opérations réalisées
entraîne à l’encontre de son auteur une pénalité égale à 20% des droits dus.
(Article 1096 bis CGI)

Tout contribuable qui a souscrit hors délai de déclaration de chiffre d’affaires


« néant » ou de déclaration « créditrice », le redevable retardataire est
passible d’une amende de cinquante mille (50.000) francs CFA par mois ou
fraction de mois de retard avec un maximum de cinq cent mille (500.000)
francs CFA. (Article 1096 quater)

C- Le retard de versement de la TVA déclarée


Une majoration pour paiement tardif égale à 10% du montant des sommes
dont le versement est différé, est appliquée lorsque la déclaration de TVA est
souscrite dans les délais mais n’est pas accompagnée du versement de
l’impôt correspondant. (Article 1096 quinter CGI)

D- Le défaut de retenue ou de reversement de la TVA


Le défaut de retenue ou de reversement de la TVA dans les conditions
prévues aux articles 230 et suivants du CGI est passible des sanctions prévues
aux articles 267 et 1096 bis et suivants du même code. (Article 230 bis CGI)

36
CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR SUR LA TVA

E- Les insuffisances de déclarations


- En cas de minorations, inexactitudes ou omissions d’un ou plusieurs éléments
de la déclaration, les redressements de taxes sont assortis d’une pénalité
égale à 20% du complément de droits dus.

- Cette pénalité est portée à 40% si la bonne foi ne peut être retenue. Par
exemple, la bonne foi est exclue dès que la comptabilité est irrégulière et non
probante.

- La pénalité est portée à 80% si l’entreprise s’est livrée en outre à des


manœuvres frauduleuses, telles par exemple l’utilisation ou la délivrance de
fausses factures ou la tenue d’une comptabilité occulte. (Article 1096 ter
CGI)

Par ailleurs, les réductions ou annulations de crédit de TVA déclaré suite à un


contrôle fiscal, entrainent l’application d’une amende fiscale égale à vingt-
cinq pour cent ( 25%) du montant du crédit réduit ou annulé (Article 1096-ter
b3,CGI)

F- La facturation illégale de TVA

Toute facturation illégale de TVA doit donner lieu à un reversement du


montant correspondant à l’administration fiscale, majorée d’une pénalité de
80%.

Sont notamment considérées comme des facturations illégales :

- la mention de la TVA sur une facture rédigée par un non assujetti ;


- la facturation de la TVA pour un produit exonéré ;
- l’application d’un taux différent du taux légal de 18%.

(Article 266 CGI)

Remarque : Même si elle est acquittée par l’entreprise assujettie, la TVA est en
réalité à la charge des consommateurs finaux des biens et services sur qui elle
est répercutée intégralement. (Article 250 CGI)

L’entreprise qui figure dans le répertoire des assujettis de la DGI est donc
placée en position de ‘’collecteur de TVA’’ et le non reversement à
l’administration des impôts constitue non seulement une fraude fiscale grave
mais en plus un détournement de fonds assimilable à une escroquerie.

37
DIRECTION GÉNÉRALE DES IMPÔTS

Dans ces conditions, outre les pénalités et amendes examinées


précédemment, la facturation illégale de TVA ou le non reversement de la
TVA collectée sont également passibles de peines prévues par l’article 405 du
code pénal.
Les poursuites sont engagées à l’initiative du Directeur Général des impôts
selon la procédure fixée par l’article 1135 du CGI.
(Article 267 CGI)

G- La destruction ou la non utilisation des machines électronique


certifiées de facturation

Toute personne soumise à l’obligation d’utiliser les machines électroniques


certifiées de facturation de la TVA et qui vend des biens ou services sans
délivrer une facture normalisée, est passible d’une amende égale à dix (10)
fois le montant non facturé. Cette amende ne peut en aucun cas être
inférieure à un million (1.000.000) de francs CFA par facture non délivrée.
En cas de récidive, l’amende est de vingt (20) fois le montant pour lequel la
facture normalisée n’a pas été délivrée un minimum de deux millions
(2.000.000) de francs CFA par facture non délivrée. Dans ce cas, l’amende
est appliquée cumulativement avec une fermeture administrative de trois (3)
mois.
La fermeture administrative devient définitive si l’entreprise récidive deux fois.
Lorsqu’il s’agit d’une entreprise dont les dirigeants sont de nationalité
étrangère, l’interdiction de séjour au Benin est faite à ces dirigeants
cumulativement avec les sanctions ci-dessus visées.

Ces sanctions sont également applicables à toute personne qui :


- fait une transaction imposable et délivre une facture normalisée de
valeur ou de quantité minorée ;
- cause un dysfonctionnement à la machine électronique certifiée de
facturation ou au système de facturation électronique.
Les sanctions administratives prévues aux alinéas précédents ne font obstacle
ni au paiement de la taxe due ni aux poursuites pénales contre le
contribuable concerné.
(Article 1096 quater J)

38
CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR SUR LA TVA

(VII) Un exemple simple pour bien comprendre la


TVA

 En janvier, une entreprise réalise 5.000.000 de chiffre d’affaires hors TVA.


Elle a acheté 3.000.000 de marchandises à revendre. Elle a investi pour
3.000.000. Les factures mentionnent la TVA à 18%.
TVA brute : 5.000.000 x 18% = 900.000

TVA déductible :
-sur marchandise : 3.000.000 x 18% = 540.000
39
DIRECTION GÉNÉRALE DES IMPÔTS

-sur investissement : 3.000.000 x 18% = 540.000


TVA déductible = 1.080.000

Remarque :
Le montant de la TVA brute est inférieur à celui de la TVA déductible. Il
y a donc un crédit de TVA à reporter.
TVA nette (crédit) = 1.080.000 - 900.000 = 180.000

La déclaration de janvier déposée le 10 février à la recette des impôts


compétent dégage un crédit de TVA de 180.000 francs CFA. Vous n’avez rien
à payer ; vous reportez ce crédit dans la déclaration du mois suivant.

 En février, l’entreprise réalise 7.000.000 de chiffre d’affaires hors TVA. Elle


a acheté 4.000.000 de marchandises. Les factures mentionnent la TVA
à 18%.

TVA brute : 7.000.000 x 18% = 1.260.000

TVA déductible :

- sur marchandise : 4.000.000 x 18% = 720.000

- crédit dégagé en janvier et imputable en février = 180.000

TVA déductible = 720.000 + 180.000 = 900.000

Remarque : le montant de la TVA brute est supérieur à celui de la TVA


déductible. Il y a donc une TVA nette à reverser.

TVA nette à payer = 1.260.000 – 900.000 = 360.000

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