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IMPOT SUR LES SOCIETES

INTRODUCTION
La réforme fiscale entreprise par les pouvoirs publics au cours de la décennie
quatre vingt du siècle dernier s’était fixée plusieurs objectifs dont le principal fut
celui d’abroger le système fiscal cédulaire en pratique à l’époque et de lui
substituer un système synthétique basé sur l’imposition du revenu.

Sous cet angle, il a été crée un impôt qui frappe les revenus réalisés par les
personnes morales et un impôt qui s’applique aux revenus réalisés par les
personnes physiques.

L’impôt sur les sociétés puisque c’est de lui qu’il s’agit et qui fait l’objet du cours
qui suit, a été institué par la loi n° 24-86 qui a été publiée par le dahir n°1-86-239
du 31 décembre 1986.

Depuis cette date et jusqu’en 2006, la loi susvisée a connu un grand nombre
d’amendements dont les principaux sont :
 La baisse progressive du taux de l’impôt de 45 à 35 % ;

 L’institution des provisions pour renouvellement de gisements et pour


investissements ;
 L’adoption de l’amortissement dégressif qui permet aux entreprises
d’amortir pendant les trois (3) premiers exercices presque 75 % de la
valeur des équipements concernés.
Comme on peut s’en apercevoir, ces mesures étaient édictées par le souci de
rendre l’impôt attractif et moderne.

Parallèlement à ces actions, la Direction Générale des Impôts étudiait le principe


de l’élaboration d’un code général des impôts. Les études effectuées à cet effet
ont abouti à la création :

 D’un livre des procédures fiscales par l’article 22 de la loi de finances


pour l’année 2005 n°26-04 ;

 D’un deuxième livre dit livre d’assiette et de recouvrement par l’article 6


de la loi de finances pour l’année 2006 n°35-05.

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Appuyant la démarche entreprise par l’administration fiscale, l’article 10 de la loi de
finances pour l’année 2006 dispose que les livres des procédures fiscales et
d’assiette et de recouvrement seront codifiés à droit constant dans un texte unique
dénommé « Code général des impôts ».

Les dispositions relatives à la codification précitée seront présentées, dans un


article unique, dans le projet de loi de finances pour l’année 2007.
C’est ce qui a été réalisé puisque l’article 5 de la loi de finances pour l’année 2007
n° 43-06 promulguée par le dahir n°1-06-232 du 31 décembre 2006 a codifié le
Livre des procédures fiscales et le Livre d’assiette et de recouvrement en un seul
texte sous l’intitulé de « Code général des impôts » qui constitue à compter du 1er
janvier 2007 l’unique ouvrage de référence en matière de fiscalité directe.

Soutenant l’effort consenti pour améliorer la performance et l’attractivité du


système fiscal, l’article 8 de la loi de finances pour l’année 2008 n° 38-07 a
introduit au volet concernant l’impôt sur les sociétés plusieurs amendements dont
les plus importants sont :
 La baisse du taux normal de 35 à 30% et de 39,60 à 37% ;

 L’abrogation de certaines provisions non courantes dont le maintien


ne se justifie plus avec le taux de l’impôt ainsi réduit et qui est
susceptible de l’être davantage dans l’avenir.

AVERTISSEMENT : Dans la suite de l’étude :


 Le terme « société » désigne toutes les sociétés et autres personnes
morales ;

 Le Code général des impôts est désigné par les initiales C.G.I.

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PREMIERE PARTIE
REGLES D’ASSIETTE

CHAPITRE I CHAMP D’APPLICATION

1.1 DEFINITION
Selon l’article 1, du Code général des impôts, l’impôt sur les sociétés s’applique
sur l’ensemble des :

 Produits ;

 Bénéfices ;

 Revenus

Réalisés par les sociétés et autres personnes morales visées à l’article 2 du


C.G.I.

1.2 PERSONNES IMPOSABLES


En vertu des dispositions de l’article 2 du C.G.I. les sociétés quels que soient
leur forme juridique et leur objet sont assujetties à l’impôt sur les sociétés sous
réserve :

 des cas d’option prévus par l’article 2 du C.G.I. ;

 des exclusions prévues par l’article 3 du C.G.I..

1.2.1 Sociétés assujetties de plein droit


 Les sociétés de capitaux : S.A ; S.A.R.L, S.C. par actions ;

 Les sociétés en nom collectif, en commandite simple et de fait comprenant


un ou plusieurs associés personnes morales;

 Les sociétés coopératives sous réserve des exemptions prévues par la loi
formant statut général des coopératives ;

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 Les établissements publics qui exercent une activité à caractère commercial
ou industriel ainsi que ceux qui fournissent des prestations moyennant prix,
commissions ou redevances ;
 Les associations et les organismes légalement assimilés ;

 Les fonds crées par voie législative ou par convention ne jouissant pas de la
personnalité morale et dont la gestion est confiée à des organismes de droit
public ou privé lorsque ces fonds ne sont pas expressément exonérés par
une disposition d’ordre législatif. L’imposition est établie au nom de leurs
organismes gestionnaires (dispositions applicables aux exercices comptables
desdits fonds ouverts à compter du 1er Janvier 2005 : Art. 12, LDF pour
l’année 2005 N° 26-04) ;

 Les centres de coordination d’une société non résidente ou d’un groupement


international dont le siège est situé à l’étranger ;

 Les autres personnes morales: Sociétés étrangères ainsi que les collectivités
ou groupements privés ou publics (Association, club) qui se livrent à une
activité lucrative.

1.2.2 Sociétés assujetties sur option


 Les sociétés en nom collectif constituées au Maroc ne comportant que des
personnes physiques ;

 Les sociétés en commandite simple constituées au Maroc ne comportant que


des personnes physiques ;

 Les sociétés en participation.

L’option doit être mentionnée sur la déclaration prévue à l’article 148 du C.G.I. ou
formulée par écrit. Elle est irrévocable (L.D.F. 2009).

1.2.3 Sociétés exclues du champ d’application


 Les sociétés de fait ne comprenant que des personnes physiques ;
 Les sociétés à objet immobilier quelle que soit leur forme dites S.C.I.
transparentes ;

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 Les sociétés en nom collectif constituées au Maroc ne comprenant que des
personnes physiques et n’ayant pas opté pour l’impôt sur les sociétés ;

 Les sociétés en commandite simple constituées au Maroc ne comprenant que


des personnes physiques et n’ayant pas opté pour l’impôt sur les sociétés ;

 Les sociétés en participation n’ayant pas opté pour l’impôt sur les sociétés ;

 Les groupements d’intérêt économique tels que définis par la loi n° 13-97
promulguée par le dahir n° 1-99-12 du 05 février 1999.

1.2.4 Précisions concernant certaines personnes morales


a. Sociétés de fait :
Les sociétés de fait sont constituées de deux ou plusieurs personnes qui ont
décidé de mettre en commun leurs apports (en numéraire, en nature, en industrie)
en vue de partager les bénéfices ou les pertes sans pour autant établir un contrat
écrit.

Sur le plan fiscal les sociétés de fait ne sont pas considérées comme ayant une
existence propre. Elles deviennent cependant soumises à l’IS lorsque l’un des
membres est une personne morale.

b. Sociétés civiles immobilières transparentes :


Sont réputées sociétés civiles immobilières transparentes, les sociétés :

 Dont l’actif est constitué d’une seule unité de logement, occupée en totalité
ou en majeure partie par les membres de la société ou certains d’entre eux
ou d’un terrain destiné à cette fin ;

 Qui ont exclusivement pour objet l’acquisition ou la construction, en leur


nom, d’immeubles collectifs ou d’ensembles immobiliers en vue d’accorder
statutairement à chacun de leurs membres nommément désignés, la libre
disposition de la fraction d’immeuble correspondant à ses droits sociaux.
Chaque fraction est constituée d’une ou plusieurs unités à usage
professionnel ou d’habitation, susceptibles d’une utilisation distincte.

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c. Groupement d’intérêt économique :

Le groupement d’intérêt économique est constitué de deux ou plusieurs personnes


morales pour une durée déterminée ou indéterminée, en vue de mettre en œuvre
tous les moyens propres à faciliter ou à développer l’activité économique de ses
membres et améliorer ou accroître le résultat de cette activité. N’ayant pas pour
but la réalisation des bénéfices pour lui-même, le groupement ne peut exercer
qu’une activité à caractère auxiliaire par rapport à celle de ses membres.

Il résulte des dispositions combinées des articles 3-4° et 8-V du C.G.I. que :

 Le groupement d’intérêt économique est exonéré de l’impôt sur les sociétés ;

 Le résultat de l’activité entreprise par le groupement d’intérêt économique est


à appréhender au niveau de ses membres.

d. Fonds gérés par des organismes publics, semi-publics ou privés :


Sur le plan juridique : Les fonds sont crées soit par voie législative soit par des
conventions conclues entre les propriétaires de ces fonds et les établissements
gestionnaires. Ils sont dépourvus de la personnalité morale et leur gestion est
confiée à des organismes publics, semi-publics ou privés.

Sur le plan de l’objet des fonds : les fonds sont crées dans le cadre de
mécanismes de soutien aux politiques gouvernementales tel que la garantie des
crédits jeunes promoteurs et jeunes entrepreneurs, la garantie des exportations,
l’accès au logement et à l’éducation, la promotion des exportations etc.…

Sous réserve d’exonération prévue expressément par une disposition d’ordre


législatif, les fonds sont imposables dans les conditions de droit commun sur
l’ensemble des bénéfices et revenus résultant de l’exercice de leurs activités.

L’établissement gestionnaire est tenu de remplir pour chacun des fonds les
obligations fiscales de déclarations et de paiements de l’impôt sur les sociétés aux
dates prévues par la loi.

Les organismes gestionnaires doivent tenir une comptabilité séparée pour chacun
des fonds qu’ils gèrent faisant ressortir ses dépenses et ses recettes. Aucune
compensation ne peut être faite entre le résultat de ces fonds et celui de
l’organisme gestionnaire (Disposition ajoutée par l’article 8 de la L.D.F.2008 avec
effet du premier janvier 2008).

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e. Centre de coordination :

Par centre de coordination, il faut entendre toute filiale ou établissement d’une


société ou d’un groupe international dont le siège est situé à l’étranger et qui
exerce au seul profit de cette société ou de ce groupe, des fonctions de direction,
de gestion de coordination ou de contrôle.

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1.3 TERRITORIALITÉ DE L’IMPOT
Selon les dispositions de l’article 5 du C.G.I. et sous réserve de l’application des
conventions fiscales internationales de non double imposition, toute société, quel
que soit le lieu de son siège, est assujettie à l’impôt sur les sociétés en
considération de l’ensemble de ses bénéfices ou revenus :

 Se rapportant aux biens qu’elle possède, aux activités qu’elle exerce et


aux opérations lucratives qu’elle réalise au Maroc même à titre
occasionnel ;

 Dont le droit d’imposition est attribué au Maroc en vertu des conventions


tendant à éviter la double imposition en matière d’impôt sur les sociétés

1.3.1 Sociétés ayant leur siège au Maroc

Les sociétés de droit marocain sont passibles de l’impôt sur les sociétés à
concurrence de la totalité de leurs bénéfices ou revenus réalisés au Maroc.

L’imposabilité des opérations faites à l’étranger dépend de la nature de celle-ci et


de la qualité de l’opérateur à l’étranger. Les cas susceptibles de se produire sont
les suivants :

1.3.1.1 Opérations de vente


 Ventes faites à partir du Maroc : Il s’agit d’une exportation qui ne soulève
pas de remarque particulière ;

 Ventes faites à partir de l’étranger : Il ne peut s’agir que d’un cycle complet
réalisé à l’étranger non imposable au Maroc.

1.3.1.2 Bénéfices ou revenus de source étrangère dont le droit


d’imposition est accordé au Maroc par les conventions fiscales de non
double imposition
Il s’agit notamment :

 des revenus et profits générés par les opérations réalisées à l’étranger mais
non rattachées à un établissement stable, tels que les travaux de construction
et de montage dont la durée de réalisation est inférieure à la durée de
résidence prévue par la convention de non double imposition ;

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 des bénéfices et revenus provenant de l’exploitation en trafic international de
navires ou d’aéronefs lorsque le siège de direction effective est situé au
Maroc ;
 des intérêts, des dividendes et redevances ;

 etc…

1.3.1.3 Prestations de services


Toute prestation de service ne se rattachant pas à un établissement stable à
l’étranger est imposable au Maroc.

Il s’agit notamment :
 des études ;

 de l’assistance technique et de la prestation de main d’œuvres ;

 des locations de matériel ;


 des réparations ;

 des prêts ;

 des transports routiers internationaux effectués vers l’étranger avec prise en


charge au Maroc.

1.3.1.4 Travaux immobiliers et de montage


Sauf application des dispositions des conventions fiscales de non double
imposition, les travaux effectués à l’étranger ne sont pas imposables au Maroc.

1.3.1.5 Rémunérations perçues d’un établissement situé à l’étranger


Sont imposables au Maroc les rémunérations perçues ou à percevoir par les
sociétés de droit marocain ayant des établissements situés à l’étranger en
contrepartie des prestations à caractère administratif consistant notamment en la
tenue de la comptabilité et la direction générale assurées au profit de ces
établissements.

1.3 2 Sociétés n’ayant pas leur siège social au Maroc


Ces sociétés sont imposables sur les bénéfices ou revenus qui ont leur source au
Maroc et ce au titre de :

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 La possession de biens au Maroc (loyers, fermage, profits immobiliers
etc..),
 L’exercice d’une activité au Maroc : Il y a exercice au Maroc lorsque :

 La société étrangère réalise au Maroc des opérations dans le cadre d’un


cycle commercial complet et ce même si leur réalisation s’effectue en
l’absence de tout établissement stable et sans recourir à un représentant
mandaté à cet effet par la société ;

 La société opère par le biais d’un établissement stable qu’elle a au


Maroc. Par établissement stable, on entend :

- Un siège de direction ou d’exploitation ;

- Une succursale ;
- Une agence, un magasin de vente ;

- Un chantier de construction ou de montage ;

- Un bureau ou comptoir d’achat exploité au Maroc où une société


étrangère procède à l’achat de marchandises en vue de la revente ;

 La réalisation d’opérations lucratives occasionnelles au Maroc ;

 La perception de produits bruts visés à l’article 15 du C.G.I..

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1.4 EXONERATIONS
L’article 6 du C.G.I. prévoit des exonérations et des réductions permanentes et
temporaires.

1.4.1 Exonérations permanentes


Sont totalement exonérés de l’impôt sur les sociétés :

1°. Les associations et les organismes à but non lucratif :


 Associations sans but lucratif : Deux ou plusieurs personnes mettent en
commun leurs connaissances ou leurs activités dans un but autre que de partager
les bénéfices. Les associations exonérées sont celles constituées conformément
au Dahir de 1958 sous réserve qu’elles se conforment à leur objet statutaire.

Exemple :

- Associations reconnues d’utilité publique ;


- Unions ou fédérations d’associations ;

- Partis politiques et associations à caractère politique ;

- Associations étrangères autorisées conformément aux textes en


vigueur.

 Organismes assimilés : Entités qui œuvrent dans un but charitable,


scientifique, culturel, littéraire, éducatif, sportif, d’enseignement ou de santé.
Associations sans but lucratif et organismes assimilés sont exonérés de l’impôt en
raison des opérations dûment reconnues conformes à l’objet statutaire. Ils sont par
contre imposables en raison des bénéfices et revenus tirés de la gestion ou de
l’exploitation d’établissement de ventes ou de services (Loyers, magasins, cafés,
restaurants etc..).

2°.La ligue nationale de lutte contre les maladies cardio-vasculaires créée par
le dahir n°.1-77-334 du 9 octobre 1977 ;

3°.La Fondation Hassan II pour la lutte contre le cancer créée par le dahir
portant loi n°.1-77-335 du 9 octobre 1977 ;
4°.Les associations d’usagers des eaux agricoles pour les activités
nécessaires à leur fonctionnement ou à la réalisation de leur objet régies par la loi
n°.02-84 promulguée par le dahir n°.1-87-12 du 21 décembre 1990 ;

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5°.La Fondation Cheikh Zaid Ibn Soltan créée par le dahir portant loi n°.1-93-
228 du 10 septembre 1993, pour l’ensemble de ses activités ou opérations et pour
les revenus éventuels y afférents ;
6°.La Fondation Mohammed V pour la solidarité pour l’ensemble de ses
activités ou opérations et pour les revenus éventuels y afférents ;
7°.La Fondation Mohammed VI de promotion des œuvres sociales de
l’éducation formation créée par la loi n°.73-00 promulguée par le dahir n°.1-01-
197 du 1 août 2001, pour l’ensemble de ses activités ou opérations et pour les
revenus éventuels y afférents :
8°.L’Office national des œuvres universitaires sociales et culturelles créé par
la loi n°.81-00 promulguée par le dahir n°.1-01-205 du 30 août 2001 pour
l’ensemble de ses activités ou opérations et pour les revenus éventuels y
afférents;
9°. Les coopératives et leurs unions : Celles réglementées par la loi n° 24-83
formant statut général des coopératives et des missions de l’O.DE.CO. Les
dispositions de l’article 6 du C.G.I. exonèrent les sociétés coopératives et leurs
unions régulièrement constituées dont les statuts, le fonctionnement et les
opérations sont reconnus conformes à la législation et à la réglementation en
vigueur régissant la catégorie à laquelle elles appartiennent :
 Lorsque leurs activités se limitent à la collecte de matières premières
auprès des adhérents et leur commercialisation et ce quel que soit le
montant du chiffre d’affaires ;
 Ou lorsque le chiffre d’affaires annuel est inférieur à cinq millions de
dirhams hors taxe si elles exercent une activité de transformation de
matières premières collectées auprès de leurs adhérents ou d’intrants à
l’aide d’équipements, matériels et autres moyens de production similaires
à ceux utilisés par les entreprises industrielles soumises à l’impôt sur les
sociétés et de commercialisation des produits qu’elles ont transformés
(Art. 12 LDF pour l’année 2005 N° 26-04). Ce seuil a été relevé à dix
millions de dirhams (LDF 2013).
L’exonération dont elles bénéficient ne les dispense pas des obligations
déclaratives prévues par la loi ;

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10°.Les sociétés non résidentes au titre des plus-values réalisées sur les
cessions de valeurs mobilières cotées à la bourse des valeurs du Maroc, à
l’exclusion de celles résultant de la cession des titres des sociétés à
prépondérance immobilière telles que définies au II de l’article 61 C.G.I.,

11°.La Banque islamique de développement (BID), conformément à la


convention publiée par le dahir n°.1-77-4 du 19 septembre 1977 ;
12°. La Banque africaine de développement (BAD), conformément au dahir n°.
1-63-316 du 12 novembre 1963 portant ratification de l’accord de création de la
Banque africaine de développement ainsi que le Fonds créé par cette banque
intitulé «Fonds Afrique 50 » LDF 2014 ;
13°. La Société financière internationale (SFI), conformément au dahir n°. 1-62-
145 du 19 juillet 1962 portant ratification de l’adhésion du Maroc à la Société
financière internationale ;

14°. L’Agence Bayt Mal Al Qods Acharif, conformément à l’accord de siége


publié par le dahir n°. 1-99-330 du 15 mai 2000 ;

15°. L’Agence de logements et d’équipements militaires (ALEM), créée par le


décret-loi n°. 2-94-498 du 23 septembre 1994 ;
16°. Les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM)
régis par le dahir n°. 1-93-213 du 21 septembre 1993, pour les bénéfices réalisés
dans le cadre de leur objet légal ;

17°. Les fonds de placements collectifs en titrisation (FPCT) régis par la loi n°
33-06 relative à la titrisation des créances et modifiant et complétant la loi n 35-94
relative à certains titres de créances négociables et la loi n° 24-01 relative aux
opérations de pension, promulguée par le dahir n° 1-08-95 du 20 chaoual 1429 (20
octobre 2008), pour les bénéfices réalisés dans le cadre de leur objet légal (LDF
2013.

18°. Les organismes de placements en capital-risque (OPCR) pour les


bénéfices réalisés dans le cadre de leur objet légal.

Selon l’article 7-III du C.G.I, le bénéfice de l’exonération est subordonné aux


conditions que les OPCR doivent :

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Détenir dans leur portefeuille titres au moins 50 % d’actions de sociétés
marocaines non cotées et dont le chiffre d’affaires hors taxe sur la valeur ajoutée
est inférieur à cinquante millions de dirhams ;
Tenir une comptabilité spécifique. Ces conditions d’exonérations ont été
abrogées (LDF 2011)

19°. La société nationale d’aménagement collectif (SONADAC), au titre des


activités, opérations et bénéfices résultant de la réalisation de logements sociaux
afférents aux projets « ANNASSIM » situés dans les communes de Dar Bouazza
et Lyssasfa et destinés au recasement des habitants de l’ancienne médina de
Casablanca ;

20°. La Société « Sala Al Jadida » pour l’ensemble de ses activités et opérations


ainsi que pour les revenus y afférents ;

21°. Les promoteurs immobiliers personnes morales pour l’ensemble de leurs


actes, activités et revenus sous réserve des conditions suivantes :
 Agir dans le cadre d’une convention conclue avec l’Etat assortie d’un
cahier des charges portant sur un programme de construction d’au moins
2500 logements sociaux à réaliser sur une période n’excédant pas 5 ans
et ce à compter de la date de délivrance de l’autorisation de construire
afférente à la première tranche dudit programme ;

 Tenir une comptabilité séparée pour chaque programme ;

 Joindre à la déclaration de résultats les documents prévus à l’article 7 du


C.G.I. :

 un exemplaire de la convention et du cahier de charges ;

 un état du nombre de logements réalisés dans le cadre de chaque


programme ainsi que le montant du chiffre d’affaires y afférent.

Le programme peut comporter plusieurs projets de construction répartis sur un ou


plusieurs sites dans une ou plusieurs villes.

A défaut de réalisation de tout ou partie dudit programme dans les conditions


définies par la convention précitée, l’impôt exigible est mis en recouvrement sans
préjudice des amendes, pénalités et majorations y afférentes.

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Par dérogation aux dispositions relatives au délai de prescription prévu à l’article
232 du C.G.I., l’administration peut émettre l’impôt exigible ainsi que les amendes,
pénalités et majorations y afférentes au cours des quatre années suivant celles
prévues pour la réalisation du programme objet de la convention avec l’Etat.

Au sens de l’article 92-28° du C.G.I., un logement social est une unité d’habitation
dont la superficie couverte et la valeur immobilière totale n’excèdent pas
respectivement 100 m² et 200.000,00 DH. La superficie englobe notamment les
murs, les pièces, les annexes (cuisine, salle de bain, toilettes) ainsi que les
dépendances (cave, garage, buanderie etc…). (ABROGE PAR L ARTICLE 8 DE
LA L.D.F.2008 AVEC EFFET DU 01-01-2008). Nombre de logements a été
ramené de 2.500 à 1500 logements et bénéfice de la réduction de 50%au titre de
2008. Prorogé jusqu’au 31-12-2010.
Les promoteurs immobiliers personnes morales qui réalisent leurs opérations
dans le cadre d’une convention conclue avec l’Etat assortie d’un cahier des
charges portant sur un programme de construction d’au moins 500 logements
sociaux à réaliser sur une période n’excédant pas 5 ans et ce à compter de la
date de délivrance de l’autorisation de construire afférente à la première tranche
dudit programme ;

Au sens de l’article 92-28° du C.G.I., un logement social est une unité d’habitation
dont la superficie couverte est comprise entre 50 et 100 m² et la valeur immobilière
totale n’excède pas 250.000,00 DH. Du 01-01-2010 au 31-12-2020.
LDF 2013 : Un logement social est une unité d’habitation dont la superficie
couverte est comprise entre 50 et 80 m² et la valeur immobilière totale n’excède
pas 250.000,00 DH.
22°. L’Agence pour la promotion et le développement économique et social
des préfectures et provinces du nord du royaume pour l’ensemble de ces
activités ou opérations et pour les revenus éventuels y afférents ;
23°. L’Agence pour la promotion et le développement économique et social
des provinces du sud du royaume pour l’ensemble de ces activités ou
opérations et pour les revenus éventuels y afférents ;
24°. L’Agence pour la promotion et le développement économique et social
de la préfecture et des provinces de la région Orientale du Royaume ;

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25°. L’Agence spéciale Tanger-Méditerranée, créée par le décret-loi n°. 2-02-
644 du 10 septembre 2002 pour les revenus liés aux activités qu’elle exerce au
nom et pour le compte de l’Etat.
26°. L’université al akhawayne d’Ifrane, créée par le dahir portant loi n° 1-93-
227 du 20 septembre 1993 pour l’ensemble de ses activités ou opérations et pour
les revenus éventuels y afférents ;
27°. Les sociétés installées dans les zones franches du port de Tanger créée
par le dahir n° 1-61-420 du 30 décembre 1961 au titre des opérations effectuées
à l’intérieur de ladite zone. LDF 2012 : les dispositions relatives à cette
exonération demeurent applicables jusqu’au 31-12-2013.

28° La Fondation Cheikh Khalifa Ben Zaïd créée par la loi n° 12-07
promulguée par le dahir n° 1-07-103 du 24 juillet 2007 pour l’ensemble de ses
activités ou opérations et pour les revenus éventuels y afférent ;

29°- sous réserve des dispositions transitoires prévues à l’article 247-XXIII


du CGI, les exploitations agricoles réalisant un chiffre d’affaires annuel
inférieur à cinq millions (5.000.000) de dirhams, au titre de leurs revenus
agricoles tels que définis à l’article 46 ci-dessous.

Cette exonération ne s’applique pas aux autres catégories de revenus non


agricoles réalisés par les sociétés concernées.

Toutefois, lorsque le chiffre d’affaires réalisé au cours d’un exercice donné


est inférieur à cinq millions (5.000.000) de dirhams, l’exonération précitée
n’est accordée que lorsque ledit chiffre d’affaires est resté inférieurà ce
montant pendant trois (3) exercices consécutifs. LDF 2014

A titre transitoire le bénéfice de cette exonération est acquis:


- du 1er janvier 2014 jusqu’au 31 décembre 2015, pour les exploitants
agricoles qui réalisent un chiffre d’affaires inférieur à 35.000.000 de
dirhams ;
- du 1er janvier 2016 jusqu’au 31 décembre 2017, pour les exploitants
agricoles qui réalisent un chiffre d’affaires inférieur à 20.000.000 de
dirhams ;

- du 1er janvier 2018 jusqu’au 31 décembre 2019, pour les exploitants


agricoles qui réalisent un chiffre d’affaires inférieur à 10.000.000 de
dirhams. LDF 2014

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1.4.2 Exonérations suivies de l’imposition permanente au taux réduit
1°. Les entreprises exportatrices de produits ou de services bénéficient des
avantages suivants :
- Exonération totale de l’impôt correspondant au chiffre d’affaires réalisé
à l’exportation pendant une période de 5 ans consécutifs qui court à
compter de l’exercice au cours duquel la première opération
d’exportation a été réalisée ;

- Imposition au taux réduit de 17,50% au-delà de la période de 5 ans


précitée (Bilans ouverts à compter du 01-01-2008).

Aux termes de l’article 7 du C.G.I., l’exonération ou l’imposition au taux réduit de


17,50% s’applique à la dernière vente effectuée et à la dernière prestation de
service rendue sur le territoire du Maroc et ayant pour effet immédiat de réaliser
l’exportation elle même.

S’agissant des entreprises exportatrices de services, il y a lieu de préciser que :

 L’exonération et la réduction précitées ne s’appliquent qu’au chiffre


d’affaires à l’exportation réalisé en devises ;

 Par exportation de services, on entend toute opération exploitée ou


utilisée à l’étranger

A partir du 1er janvier 2009, l’exonération et l’imposition au taux réduit


susvisées ne s’appliquent pas aux entreprises exportatrices de métaux de
récupération (Article 7 de la L.D.F. 2009).
2°. Les entreprises, autres que celles exerçant dans le secteur minier qui
vendent à d’autres entreprises installées dans les plates-formes d’exportation
des produits finis destinés à l’export bénéficient des avantages suivants :

- Exonération totale de l’impôt correspondant au chiffre d’affaires réalisé


à l’exportation pendant une période de 5 ans consécutifs qui court à
compter de l’exercice au cours duquel la première opération de vente de
produits finis a été réalisée ;

- Imposition au taux réduit de 17,50% au-delà de la période de 5 ans


précitée (Bilans ouverts à compter du 01-01-2008).

17
Par plate-forme d’exportation, on entend tout espace fixé par décret devant abriter
des entreprises dont l’activité exclusive est l’exportation des produits finis.

3°. Les entreprises hôtelières bénéficient également de ce qui suit :


- Exonération totale de l’impôt correspondant au chiffre d’affaires réalisé
en devises dûment rapatriées pendant une période de 5 ans
consécutifs qui court à compter de l’exercice au cours duquel la
première opération d’hébergement a été réalisée en devises (avantage
s’appliquant aux établissements crées à compter du 1er juillet 2000) ;

- Imposition au taux réduit de 17,50% au delà de cette période


(Avantage s’appliquant aux établissements existant au 1er juillet 2000).

L’octroi des avantages précités est conditionné par la production par


l’entreprise des documents visés à l’article 7 du C.G.I. à savoir un état faisant
ressortir :

 L’ensemble des produits correspondant à la base imposable ;

 Le chiffre d’affaires réalisé en devises par chaque établissement hôtelier,


ainsi que la partie de ce chiffre d’affaires exonéré totalement ou
partiellement de l’impôt.

L’inobservation des conditions précitées entraîne la déchéance du droit à


l’exonération et à l’imposition au taux réduit de 17,50 % susvisées sans préjudice
des sanctions prévues par la loi (articles 186 et 208 du C.G.I.).

Ces avantages ont été étendus aux sociétés de gestion des résidences
immobilières de promotion touristique. (LDF2011).

4°. Les sociétés de services ayant le statut " Casablanca Finance City ",
conformément à la législation et la réglementation en vigueur, bénéficient au titre
de leur chiffre d’affaires à l’exportation et des plus- values mobilières nettes de
source étrangère réalisées au cours d’un exercice :

- de l'exonération totale de l’impôt sur les sociétés pendant une période de


cinq (5) exercices consécutifs, à compter du premier exercice d’octroi du statut
précité ;

- et de l'imposition au taux réduit de 8,75 % au delà de cette période.


(LDF2011).

18
1.4.3 Imposition permanente au taux réduit
1°. Les entreprises minières exportatrices bénéficient d’une imposition au taux
réduit de 17,50% de l’impôt sur les sociétés à compter de l’exercice au cours
duquel la première opération d’exportation a été réalisée.

L’imposition au taux réduit de 17,50% est également accordée aux entreprises


minières qui vendent leurs produits à des entreprises qui les exportent après
valorisation.

2°. Les entreprises ayant leur domicile fiscal ou leur siège social dans la province
de Tanger et exerçant une activité principale dans le ressort de cette dernière
bénéficient, au titre de l’année 2012, de l’imposition au taux réduit de 22,5% au
titre de cette activité.
Ce taux est majoré de deux points et demi pour chaque exercice ouvert
durant la période allant du 1er janvier 2013 au 31 décembre 2015, selon les
dispositions de l’article 247- XIV du CGI.

Est Exclu du bénéfice de l’avantage susvisé :

- les établissements stables des sociétés n’ayant pas leur siège au Maroc
attributaires de marchés de travaux, de fournitures ou de services, - les
établissements de crédit et organismes assimilés, Banque Al Maghreb, La Caisse
de Dépôt et de Gestion, les sociétés d’assurances et de réassurances - les
agences immobilières et les promoteurs immobiliers.

1.4.4 Exonérations et imposition au taux réduit

1.4.4.1 Exonérations suivies de l’imposition temporaire au taux réduit :


1°. Les entreprises qui exercent leurs activités dans les zones franches
d’exportation bénéficient :

 De l’exonération totale de l’impôt sur les sociétés pendant une période


de cinq (5) exercices consécutifs à compter de la date leur exploitation ;

 De l’application d’un taux de 8,75 % pendant les vingt (20) exercices


consécutifs suivants,

19
L’exonération et l’imposition au taux réduit précitées s’appliquent
également, dans les conditions prévues à l’article 7- IX du CGI, aux
opérations réalisées :
 entre les entreprises installées dans la même zone franche
d’exportation ;

 et entre les entreprises installées dans différentes zones franches


d’exportation. (LDF 2012)

Toutefois, sont soumises à l’impôt sur les sociétés dans les conditions de droit
commun, les sociétés qui exercent leurs activités dans lesdites zones franches
d’exportation dans le cadre d’un chantier de travaux de construction ou de
montage

2°. L’Agence Spéciale Tanger-Méditerranée, ainsi que les sociétés intervenant


dans la réalisation, l’aménagement, l’exploitation et l’entretien du projet de la zone
spéciale de développement Tanger-Méditerranée et qui s’installent dans les zones
franches d’exportation visées à l’article 1 du décret-loi n°. 2-02-644 du 20
septembre 2002 bénéficient des mêmes avantages accordés aux entreprises
installées dans les zones franches d’exportation:

 1.4.4.2 Exonérations temporaires

1°. Le titulaire ou, le cas échéant, chacun des co-titulaires de toute


concession d’exploitation des gisements d’hydrocarbures bénéficie de
l’exonération totale de l’impôt sur les sociétés pendant une période de 10 années
consécutives courant à compter de la date de mise en production régulière de
toute concession d’exploitation.
2°. Les sociétés exploitant des centres de gestion de comptabilité agrées
sont exonérées de l’impôt sur les sociétés au titre de leurs opérations pendant une
période de quatre (4) ans suivant la date de leur agrément.

1.4.4.3 Imposition temporaire au taux réduit


1°. Imposition temporaire au taux réduit liée au lieu d’implantation de
l’activité exercée :

20
Les entreprises exerçant leurs activités dans l’une des préfectures ou provinces
qui sont fixées par décret bénéficient, au titre de l’année 2012, du taux réduit
de 22,5 % pendant les cinq (5) premiers exercices consécutifs suivant la date du
début de leur exploitation.

Ce taux est majoré de deux points et demi pour chaque exercice ouvert
durant la période allant du 1er janvier 2013 au 31 décembre 2015, selon
les dispositions de l’article 247- XIV du CGI.

 (Al Hoceima, Berkane, Boujdour, Chefchaoun, Es-Smara, Guelmim, Jérada,


Lâayoun, Larache, Nador, Oued-Ed-Dahab, Oujda Angad, Tan-Tan, Taounat,
Taourirt, Tata, Taza et Tetouan). (décret n° 2 – 08 – 132 du 28 mai 2009)

 sont exclues du bénéfice ou de l’imposition au taux réduit de 17,50%précitée :

 Les établissements stables des sociétés n’ayant pas leur siège au


Maroc, attributaires de marchés de travaux, de fournitures ou des
services ;

 Les établissements de crédit et organismes assimilés, Bank Al


Maghreb, la Caisse de Dépôt et de Gestion ;

 Les sociétés d’assurances et de réassurances ;

 Les agences immobilières et les promoteurs immobiliers.

2° Imposition temporaire au taux réduit de 17,50% liée à la nature de l’activité


exercée

Elle concerne:

 Les entreprises artisanales dont la production est le résultat d’un travail


essentiellement manuel pendant les 5 premiers exercices consécutifs
suivant le début de leur exploitation ;

 Les établissements privés d’enseignement ou de formation


professionnelle pendant les 5 premiers exercices consécutifs suivant la
date de début de leur exploitation ;

 les sociétés sportives régulièrement constituées conformément aux


dispositions de la loi n° 30-09 relative à l’éducation physique et

21
aux sports, promulguée par le dahir n° 1-10-150 du 24 août 2010.
LDF 2012.

 Les promoteurs immobiliers au titre des revenus provenant de la location


par ces derniers de construction de cités, résidences ou campus
universitaires dont la capacité d’hébergement est égale ou supérieure à 50
chambres à deux lits chacune(LDF2011), à réaliser pendant une période
maximum de trois années courant à compter de la date de l’autorisation de
construire et ce dans le cadre d’une convention conclue avec l’Etat et
assortie d’un cahier des charges. L’imposition au taux réduit de 17,50%
susvisée porte sur une période de cinq ans à compter de la date
d’obtention du permis d’habiter.

 les exploitations agricoles pendant les cinq (5) premiers exercices


consécutifs, à compter du premier exercice d’imposition. LDF 2014.

3° Réduction liée à la zone offshore :


 Les banques offshore : imposition à l’impôt sur les sociétés pendant les
quinze premières années consécutives suivant la date d’obtention de
l’agrément SUR OPTION :

 Soit au taux spécifique de 10 % ;

 Soit à l’impôt forfaitaire égal à la contre-valeur de 25.000,00


dollars US par an libératoire de tous autres impôts et taxes frappant
les bénéfices ou les revenus.

Après l’expiration du délai précité, elles sont soumises à l’impôt sur les
sociétés dans les conditions de droit commun.
 Les sociétés holding offshore : imposition à l’impôt sur les sociétés
pendant les quinze premières années consécutives suivant la date de leur
installation sur la base d’un impôt forfaitaire égal à la contre-valeur de
500,00 dollars US par an libératoire de tous autres impôts et taxes
frappant les bénéfices ou les revenus.

Après l’expiration du délai précité, elles sont soumises à l’impôt sur les
sociétés dans les conditions de droit commun.

22
Le bénéfice de l’imposition forfaitaire est accordé sous réserve des
conditions prévues à l’article 7-VIII du C.G.I. (Gestion de portefeuille titres des
entreprises non résidentes et la prise de participation dans ces entreprises, Capital
libellé en monnaie étrangère et Opérations effectuées au profit de personnes
morales non résidentes et en monnaies étrangères convertibles).

1.4.5 Cas particuliers


1.4.5.1 Les sociétés dont les titres sont introduits en bourse par ouverture
ou augmentation du capital (L.D.F 2001, n° 55-00 Article 8 :

a- SOCIETES ELIGIBLES
Bénéficient de la réduction, les sociétés qui introduisent leurs titres en
bourse par ouverture et/ou par la cession d’actions existantes ou par augmentation
de capital d’au moins 20 % avec abandon du droit préférentiel de souscription. Ces
titres doivent être diffusés dans le public concomitamment à l’introduction en
bourse desdites sociétés.

b- TAUX DE LA REDUCTION DE L’IMPOT SUR LES SOCIETES


• 25 % pour les sociétés qui introduisent leurs titres en bourse par
ouverture de leur capital par la cession d’actions existantes ;

• 50 % pour les sociétés qui introduisent leurs titres en bourse avec une
augmentation de capital d’au moins 20 % de leur capital, avec abandon du
droit préférentiel de souscription. Ces titres sont destinés à être diffusés dans le
public concomitamment à l’introduction en bourse desdites sociétés.
c- SOCIETES EXCLUES DU BENEFICE DE LA REDUCTION

Les établissements de crédit y compris les sociétés de financement, les


entreprises d’assurances, de réassurances et de capitalisation, les sociétés
concessionnaires de services publics et les sociétés dont le capital est détenu
totalement ou partiellement par l’Etat ou les collectivités publiques ou par une
société dont le capital est détenu à hauteur de 50 % par une collectivité publique.
L’article 9 de la L.D.F. pour l’année 2013 a prorogé la durée d’octroi des
avantages précités jusqu’au 31 décembre 2016.

1.4.5.2. Les sociétés qui augmentent leur capital

23
En vertu des dispositions du paragraphe XX de l’article 247 du CGI, les
avantages dont bénéficiaient les sociétés soumises à l’I.S. qui procèdent à
l’augmentation du capital conformément aux dispositions du paragraphe V de la loi
des finances n° 40-08 pour l’année budgétaire 2009, sont prorogés jusqu’au 31
décembre 2012.

Il est à rappeler que les avantages en question consistent en :


 la réduction de l’I.S. ou de la cotisation minimale égale à 20% du
montant de l’augmentation de capital ;
 l’application à l’opération d’augmentation de capital d’un droit
d’enregistrement fixe égal à 1000 dh au lieu du droit proportionnel de
1%.
Cette disposition s’applique aux entreprises existantes entre le 1er janvier
2011 pour lesquelles :

 l’augmentation de capital social est réalisée entre le 1er janvier 2011 et le 31


décembre 2012 inclus ;
 l'augmentation du capital n’a pas été précédée d'une réduction dudit capital
depuis le 1er Janvier 2010 ;
 le chiffre d’affaires réalisé au titre de chacun des quatre derniers exercices
clos avant le 1er janvier 2011 est inférieur à 50 millions de dirhams hors taxe
sur la valeur ajoutée.
Le bénéficie de la réduction de 20% précitée est subordonnée aux
conditions suivantes :
 l'augmentation du capital doit être décidée et effectivement réalisée entre le
1er janvier 2011 et le 31 décembre 2012 inclus par les sociétés existantes
au 1er janvier 2011 ;
 l’augmentation du capital doit être effectuée par des apports en numéraires
et/ou par l’incorporation des créances des comptes courants d’associés ;
 le capital social, y compris l'augmentation ayant ouvert droit à la réduction
d’impôt doit être entièrement libéré au cours de l’exercice concerné par
ladite augmentation ;
 l'augmentation de capital ne doit pas avoir été précédée d'une réduction
dudit capital entre le 1er janvier 2010 et la date d’augmentation du capital ;
 le chiffre d’affaires déclaré au compte de produits et charges réalisé au titre
de chacun des quatre derniers exercices clos avant le 1er janvier 2011 doit
être inférieur à cinquante (50) millions de dirhams hors T.V.A.;
 l'augmentation de capital opérée ne doit être suivie ni d'une réduction de
capital, ni d'une cessation d'activité de la société pendant une période de

24
cinq (5) ans courant à compter de la date de clôture de l'exercice au cours
duquel a eu lieu l'augmentation de capital.
Il est rappelé que par cessation d'activité, il convient d'entendre,
notamment:
 la dissolution de la société ;
 la transformation de la forme juridique de la société entraînant son
exclusion du domaine de l'I.S. ou la création d'une nouvelle personne
morale ;
 la fusion réalisée dans les conditions de droit commun et entraînant
l’imposition des plus-values entre les mains de la société absorbée.
Par contre, en cas d’option pour les régimes particuliers de fusion
prévu par le CGI, l’avantage fiscal est transféré à la société absorbante, à
condition que celle-ci s’engage dans le contrat de fusion à respecter les
conditions d’éligibilité à la réduction d’impôt en cas d’augmentation du
capital.
A noter toutefois, que la cession partielle d'activité n’est pas
considérée comme une cessation totale susceptible de remettre en cause la
réduction d'impôt consécutive à l'augmentation du capital social.
L’article 9 de la L.D.F. pour l’année 2013 a prorogé la durée d’octroi de cet
avantage jusqu’au 31 décembre 2013.

1.4.5.3 Logements à faible valeur immobilière

Selon les dispositions combinées des articles 8 bis de la L.D.F. 2008 et 247-XII du
C.G.I., les promoteurs immobiliers sont exonérés de l’impôt sur les sociétés
pour leurs activités et revenus afférents à la réalisation de logements à faible
valeur immobilière.

On entend par logement à faible valeur immobilière, toute unité de logement


dont la superficie couverte est de cinquante(50) à soixante(60) mètre carré et
la valeur immobilière totale n’excède pas cent quarante mille dirhams
(140.000,00), taxe sur la valeur ajoutée comprise.

25
Pour bénéficier de l’exonération, les promoteurs immobiliers doivent :

 conclure une convention avec l’Etat assortie d’un cahier des charges ;

 réaliser dans le cadre de ladite convention un programme de construction


intégré de cinq cents (500) logements en milieu urbain et / ou cent (100)
logements en milieu rural compte tenu des critères ci avant avancés.

Le programme de construction doit être réalisé dans un délai maximum de cinq (5)
ans à partir de la date d’obtention de la première autorisation de construire.

La demande d’autorisation de construire doit être déposée auprès des services


compétents dans un délai de six (6) mois à compter de la date de conclusion de la
convention, à défaut de quoi la convention est réputée nulle.

Les promoteurs immobiliers doivent tenir une comptabilité séparée pour chaque
programme et joindre à leurs déclarations de résultat :
 Un exemplaire de la convention et du cahier des charges en ce qui
concerne la première année ;

 Un état du nombre de logements réalisés dans le cadre de chaque


programme, ainsi que le montant du chiffre d’affaires y afférent.

Le défaut de réaliser tout ou partie du programme dans les conditions définies par
la convention conclue avec l’Etat fait perdre à la société défaillante le bénéfice de
l’exonération de l’impôt sur les sociétés et un ordre de recette est établi pour le
recouvrement des impôts exigibles sans avoir recours à la procédure de
rectification des bases d’imposition et sans préjudice de l’application des sanctions
prévues par la loi.

Par dérogation aux dispositions relatives aux délais de prescription,


l’administration fiscale peut émettre l’impôt au cours des quatre (4) années suivant
l’année de réalisation du programme objet de la convention conclue avec l’Etat.

Enfin l’exonération de l’impôt sur les sociétés est applicable aux conventions
conclues dans le cadre du programme précité durant la période du 1er janvier 2008
au 31 décembre 2012.Prorogé jusqu’au 31-12-2020. (LDF 2013).

26
Pour accélérer le rythme de production des logements à faible valeur
immobilière (140.000 DH) et permettre à un grand nombre de citoyens d’acquérir
lesdits logements, l’article 7 de la L.F de 2012 a modifié les dispositions de l’article
247- XII du C.G.I. pour permettre aux promoteurs immobiliers :

- de réaliser un programme de construction intégré de 200 logements en


milieu urbain, au lieu de 500 et/ou 50 logements en milieu rural, au lieu
de 100 ;
- d’affecter ces logements aux citoyens dont le revenu mensuel ne dépasse
pas deux fois (2) le salaire minimum interprofessionnel garanti, au lieu d’une
fois et demi (1,5) ledit salaire ;
- de réaliser les constructions conformément à la législation et la
réglementation en vigueur en matière d’urbanisme, au lieu de limiter ces
constructions au rez-de-chaussée et trois (3) niveaux ;
- de fixer la valeur du logement uniquement dans le prix de vente qui ne doit
pas dépasser 140.000 DH, hors taxe sur la valeur ajoutée, au lieu de la fixer
à la fois dans ledit prix et la valeur immobilière totale qui ne doit pas
dépasser également 140.000 DH.

Encouragement de l’habitat social affecté à la location

Pour encourager les opérations de location de logements sociaux, la L.F. n°


22-12 précitée a complété l’article 247- XVI du C.G.I., par des mesures
d’incitations fiscales pour l’habitat social affecté à la location, du fait que ce
segment constitue un complément au dispositif actuel visant l’accès à la propriété.

Ces incitations fiscales profitent pendant une durée maximum de 20 ans,


aux bailleurs, personnes physiques ou personnes morales, qui affectent dans le
cadre d’une convention conclue avec l’Etat, au moins 25 logements sociaux à
la location à usage d’habitation principale, pendant une durée minimale de 8
ans.

Ces incitations consistent en l’exonération :


 de l’impôt sur les sociétés ou de l’impôt sur le revenu afférent à l’activité de
location des logements sociaux ;
 des plus-values résultant de la cession desdits logements au-delà de la
période de location de 8 ans.
Ces exonérations sont accordées aux conditions suivantes :
* pour le bailleur, l’obligation :

27
 d’acquérir les logements dans le délai maximum de 12 mois à compter de
la date de signature de la convention ;
 de mettre en location lesdits logements dans le délai maximum de 6 mois à
compter de la date de leur acquisition ;
 de fixer le montant du loyer à 1.200 DH au maximum ;
 de tenir une comptabilité séparée pour l’activité de location ;
 de joindre à la déclaration prévue, selon le cas, aux articles 20 et 82 ou 85
et 150 du C.G.I. :
- un exemplaire de la convention et du cahier des charges, en ce qui
concerne la première année ;
- un état faisant ressortir le nombre de logements mis en location et la
durée de la location par unité de logement, ainsi que le montant du
chiffre d’affaires y afférent.
* pour le locataire, il est tenu de fournir au bailleur une attestation délivrée
par l’administration fiscale, justifiant qu’il n’est pas assujetti dans la commune
considérée, à l’impôt sur le revenu, au titre des revenus fonciers (I.R./R.F.), à la
taxe d’habitation (T.H.) et à la taxe des services communaux (T.S.C.) assise sur les
immeubles soumis à la T.H.

Le non respect de ces conditions entraîne la nullité de la convention.


A défaut d’affectation de tout ou partie desdits logements à la location dans
les conditions précitées, un ordre de recettes est émis pour le recouvrement de
l’impôt sur les sociétés ou de l’impôt sur le revenu, sans avoir recours à la
procédure de rectification des bases d’imposition et sans préjudice de l’application
des amendes, pénalités et majorations y afférentes.

DISPOSITIONS RELATIVES AU LOGEMENT SOCIAL

Afin d’encourager les opérations de construction de logements sociaux et


d’améliorer le pouvoir d’achat des catégories défavorisées pour lesquels ledit
logement est destiné, la loi de finances pour l’année budgétaire 2010 a introduit
une nouvelle définition du logement social et des mesures incitatives au profit, à la
fois :
 des acquéreurs du logement social ;
 et des promoteurs immobiliers.

28
A- Nouvelle définition du logement social

Antérieurement au 1er janvier 2010, étaient exonérées de la T.V.A. avec


droit à déduction, les constructions de locaux à usage exclusif d'habitation dont la
superficie couverte et la valeur immobilière totale, par unité de logement,
n'excédaient pas, respectivement, 100 m2 et 200.000 DH, T.V.A. comprise, tel que
cela résultait des dispositions de l'article 92 (I- 28°) du C.G.I.
En outre lorsque le logement édifié dans les conditions précitées fait l'objet
de cession, le prix de la première vente ne doit pas excéder deux cent mille
(200.000) dirhams, hors taxe.

Cette exonération était accordée sous forme de remboursement, dans les


conditions prévues à l'article 93- I du code précité et selon des modalités qui
étaient fixées par voie réglementaire.
Au sens de l’article 92 (I- 28°) du C.G.I. tel que modifié et complété par
l'article 7 de la loi de finances pour l'année budgétaire 2010, le logement social est
une unité d’habitation dont la superficie couverte est comprise entre 50 et 100 m 2
et le prix de cession n’excède pas 250.000 DH, hors taxe.

La superficie couverte englobe notamment les murs, les pièces, les annexes
(cuisine, salle de bain, toilettes), ainsi que les dépendances (cave, garage,
buanderie, etc.).

Lorsqu'il s’agit d’immeubles collectifs, les parties communes sont estimées


au minimum à 10 % de la superficie de la partie privative à laquelle elles
s’ajoutent, conformément au texte sur l’urbanisme.

B- Avantage accordé aux acquéreurs

Pour cerner cette opération et cibler les personnes bénéficiaires de


l'exonération, la loi de finances pour l’année budgétaire 2010 a prévu le
versement, par l'Etat, au bénéfice des acquéreurs, une partie du prix de vente
égale au montant de la T.V.A. grevant l’acquisition du logement social.

Modalités d’octroi de l’avantage

Le bénéfice de l'avantage prévu à l’article 93-I du C.G.I. est accordé dans les
conditions suivantes :

29
a) Le logement social doit être acquis auprès d'un promoteur immobilier,
personne physique ou personne morale ayant conclu une convention avec l’Etat,
dans les conditions prévues à l’article 247- XVI du code précité ;
b) Le compromis de vente et le contrat de vente définitif doivent être
passés par acte notarié.

A ce sujet, il y a lieu de préciser que dans la mesure où il comporte la


condition suspensive du versement au notaire du montant de la T.V.A. par le
receveur de l'administration fiscale, le compromis de vente susvisé est assujetti au
droit fixe de 200 dirhams, prévu à l'article 135 du C.G.I.

c) Le montant de la T.V.A. est versé par le receveur de l’administration


fiscale au notaire au vu d'un ordre de paiement, sous forme d’une partie du prix
égale au montant de la taxe sur la valeur ajoutée, indiqué dans le compromis de
vente ;

d) Le contrat de vente définitif doit faire apparaître le prix de vente et le


montant de la taxe sur la valeur ajoutée correspondant, ainsi que l’engagement de
l’acquéreur à :

 affecter le logement social à son habitation principale pendant


une durée de quatre (4) ans à compter de la date de conclusion du
contrat d’acquisition définitif.

A cet effet, l’acquéreur est tenu de fournir au promoteur immobilier


concerné, une attestation délivrée par l’administration fiscale, justifiant qu’il n’est
pas assujetti à l’impôt sur le revenu au titre des revenus fonciers, à la taxe
d’habitation et à la taxe des services communaux assise sur les immeubles soumis
à la taxe d'habitation ;
 consentir au profit de l’Etat une hypothèque de premier ou, le cas
échéant, de deuxième rang en garantie du paiement de la taxe sur
la valeur ajoutée versée par l’Etat, ainsi que la pénalité et les
majorations de retard exigibles en vertu de l’article 191- IV du
C.G.I., au cas où l’engagement précité n'aurait pas été respecté.

A cet effet, le notaire est tenu de produire au receveur de


l’administration fiscale dont dépend son domicile fiscal, les documents suivants :
 une copie du compromis de vente ;

30
 un engagement de produire au receveur de l'administration fiscale une copie
du contrat de vente définitif précité ;
 une attestation bancaire indiquant le relevé de son identité bancaire (R.I.B),
lors de la présentation du 1er compromis de vente d'un logement social.
Au vu de ces documents, le receveur de l’administration fiscale procède à :
 l’établissement d’un ordre de paiement, au nom du notaire, du montant de
la taxe sur la valeur ajoutée indiqué dans le compromis de vente ;
 et au virement dudit montant avec envoi d’un état individuel ou collectif
comportant le ou les noms des bénéficiaires, ainsi que les montants y
afférents.
La mainlevée de l’hypothèque ne peut être délivrée par le receveur
de l’administration fiscale qu’après production par l’intéressé des documents
justifiant que le logement social a été affecté à son habitation principale, pendant
une durée de quatre (4) ans. Ces documents sont :

 une demande de mainlevée de l'hypothèque ;

 une copie du contrat d’acquisition ;

 une copie certifiée conforme de la carte nationale d’identité (C.N.I.)


comportant l’adresse de résidence de l’intéressé au logement objet de
l’hypothèque ou un certificat de résidence précisant la durée d'habitation
effective à ladite adresse.

Il est précisé que, dans le cas où l'adresse indiquée sur la C.N.I. ne


correspond pas à celle du lieu de situation du logement, les quittances d'eau et
d'électricité peuvent être prises en considération ;

 des copies des quittances de paiement de la taxe de services communaux ;

e) Le notaire est tenu d’établir le contrat définitif dans un délai de trente


(30) jours maximum à partir de la date du virement du montant prévu au
paragraphe c) ci-dessus et de présenter ledit contrat à l'enregistrement dans
le délai légal.

Au cas où la vente n’a pas abouti, le notaire est tenu d’adresser au


receveur de l’administration fiscale une lettre recommandée avec accusé de
réception ou la remettre en main propre contre récépissé, l'informant de la non

31
réalisation de la vente, accompagnée du chèque de restitution du montant de la
taxe sur la valeur ajoutée.

Au vu de cette lettre, le receveur de l’administration fiscale procède à


l’encaissement du chèque sur la base d'un titre d’annulation de l’opération.

C- Avantages octroyés aux promoteurs immobiliers

Les promoteurs immobiliers qui concluent une convention avec l’Etat,


assortie d’un cahier de charges pour la réalisation d'un programme de construction
d’au moins cinq cent (500) logements sociaux, sur une période n’excédant pas
cinq (5) ans, à compter de la date de délivrance de la première autorisation de
construire, bénéficient de l’exonération des impôts, droits et taxes suivants, dans
les conditions déterminées ci-après.

1- Impôts, droits et taxes concernés par l'exonération


1-1- L’impôt sur les sociétés ou l'impôt sur le revenu

Les promoteurs immobiliers qui réalisent le programme de construction des


logements sociaux susvisés, bénéficient de l’exonération de l'impôt sur les sociétés
ou de l'impôt sur le revenu, au titre de leurs revenus professionnels.

2- Conditions d’octroi des avantages fiscaux

Les exonérations visées ci-dessus sont acquises aux promoteurs immobiliers


qui doivent :

 être soumis à l'I.R. ou à l'I.S., selon le régime du résultat net réel ;


 conclure une convention avec l’Etat, assortie d’un cahier de charges portant
sur un programme de construction d’au moins 500 logements sociaux, à
réaliser sur une période n’excédant pas 5 ans et ce, à compter de la date de
délivrance de la première autorisation de construire.
Ce programme peut être réalisé sur un ou plusieurs sites, d’une ou plusieurs
villes. Toutefois, l’exonération y afférente se limite à la vente des logements
sociaux affectés à l'habitation principale des acquéreurs ;

 tenir une comptabilité séparée par programme ;


 joindre à leur déclaration du résultat fiscal :

32
 un exemplaire de la convention et du cahier des charges, en ce qui
concerne la première déclaration fiscale ;
 un état retraçant le nombre de logements réalisés par programme, ainsi
que le montant du chiffre d’affaires y afférent ;
 un état faisant ressortir en ce qui concerne les déclarations de la taxe sur
la valeur ajoutée, le chiffre d'affaires réalisé au titre des cessions des
logements précités, la taxe correspondante et les taxes déductibles
afférentes aux dépenses engagées au titre de la construction desdits
logement.
1.4.6 Octroi d’avantages fiscaux

Le paragraphe II de l’article 164 du C.G.I. dispose qu’en cas d’infraction aux


dispositions régissant l’assiette de l’impôt sur les sociétés, les contrevenants
perdent de plein droit le bénéfice de la réduction de 50% ou de l’imposition au
taux réduit de 17,50% prévue à l’article 6-I-D-2 (en faveur des entreprises dont le
siège social est situé dans la province de Tanger) sans préjudice de l’application
des sanctions prévues aux articles 184 et 208.

Les droits complémentaires ainsi que les sanctions y afférentes sont


immédiatement établis conformément aux dispositions de l’article 232-VIII qui
institue le principe de l’inopposabilité de la prescription à l’administration.

L’article 8 de la L.D.F. 2008 a ajouté à l’article 164 un paragraphe III qui stipule
que sont exclues des avantages fiscaux susceptibles d’être obtenus en vertu d’une
convention, les personnes morales qui n’ont pas respecté leurs obligations dans le
cadre d’une convention précédente conclue avec l’Etat.

1.4.7 Non cumul des avantages


A partir du 01-01-2006 et selon les dispositions de l’article 8 du Livre d’assiette et
de recouvrement t(L.A.R.) confirmées par l’article 165 du C.G.I. :
 les avantages accordés aux entreprises installées dans les zones franches
d’exportation sont exclusifs de tout autre avantage prévu par d’autres
dispositions législatives en matière d’encouragement à l’investissement
(article 165-I);
 les avantages accordés aux banques offshore et autres sociétés holding
offshore sont également exclusifs de tout autre avantage prévu par d’autres
dispositions législatives en matière d’encouragement à l’investissement
(article 165-II) ;

33
 La réduction temporaire accordée en vertu des dispositions de l’article 6-II-C-
1-a (zoning) n’est cumulable avec aucune autre réduction ou exonération
accordée à certains secteurs d’activité. Le contribuable a le droit de choisir le
dispositif incitatif le plus favorable (article 165-III)
L’article 8 de L.D.F. 2008 a modifié les dispositions du paragraphe III de
l’article 165 ci-dessus comme suit : L’application du taux réduit de 17,50% prévu à
l’article 19-II-C n’est pas cumulable avec les provisions non courantes ou toute
autre réduction. Le contribuable a le droit de choisir le dispositif incitatif le plus
avantageux..

CHAPITRE II BASE IMPOSABLE

2.1 RESULTAT FISCAL


Aux termes de l’article 8 du C.G.I., le résultat fiscal de chaque exercice comptable
est déterminé :

 D’après l’excédent des produits courants et non courants provenant des


opérations de toutes natures effectuées par la société ;

 Sur les charges courantes et non courantes engagées ou supportées pour


les besoins de l’activité imposable.

Ledit excédent doit cependant recevoir des rectifications qui sont prévues par la
loi. Et c’est ainsi que :

 Certains éléments de charges doivent être réintégrés au résultat


comptable du fait qu’ils ne sont pas fiscalement déductibles ou constituent
des libéralités ;

 D’autres éléments de produits doivent être rectifiés parce qu’ils sont


totalement exonérés.

D’où donc l’égalité suivante :

Produits Charges courantes


Résultat fiscal = courants et - et non courantes
non courants déductibles

34
Cette règle générale admet toutefois des exceptions.

Certains revenus sont en effet imposables pour leur montant brut.

Il en est ainsi :
 Des produits bruts perçus par les sociétés étrangères en contre partie des
travaux ou services rendus au Maroc au profit des entreprises résidentes
et des établissements stables des sociétés étrangères (Article 15 du
C.G.I.. – R.A.S de 10 %) ;

 Des sociétés étrangères adjudicataires de marchés de travaux de


construction ou de montage ayant opté pour l’imposition forfaitaire sur le
montant H.T. du marché au taux de 8 % prévu au III-A de l’article 19 du
C.G.I. libératoire de la retenue à la source prévue à l’article 4 du C.G.I.
(article 16 du C.G.I. ) ;
 Des centres de coordination dont la base imposable est constituée de 10
% du montant des dépenses de fonctionnement et du résultat des
opérations non courantes (Art. 8-IV du C.G.I.) ;
 Des banques offshore ayant opté, pendant les quinze premières années
pour le régime forfaitaire de la contre-valeur en dirhams de 25.000 $ US
par an libératoire de tous autres impôts et taxes frappant les bénéfices ou
les revenus ;

 Des sociétés holding offshore qui, pendant les quinze premières années,
sont imposées forfaitairement d’après la contre-valeur en dirhams de 500
$ US par an libératoire de tous autres impôts et taxes.

 Sous réserve de l’application de la cotisation minimale prévue à l’article


144 du C.G.I, la base imposable des sièges régionaux ou internationaux
ayant le statut "Casablanca Finance City", conformément à la législation
et la réglementation en vigueur, est égale :

 en cas de bénéfice, au montant le plus élevé résultant de la


comparaison du résultat fiscal, déterminé comme prévu au I ci-
dessus, avec le montant de 5% des charges de fonctionnement
desdits sièges ;
 en cas de déficit, au montant de 5% des charges de
fonctionnement desdits sièges. (LDF 2011)

35
2.2. PRODUITS IMPOSABLES ; ARTICLE 9 DU C.G.I. :

2.2.1 Exercice de rattachement


L’exercice de rattachement des créances est celui au cours duquel intervient la
livraison des biens.

En matière comptable la livraison correspond généralement à la facturation ou au


débit.
La règle applicable en la matière consiste à prendre en considération les résultats
des opérations dès le moment où ces opérations donnent naissance à une
créance acquise ou à une dette certaine dans son principe et déterminée dans son
montant même si ce montant est payé ultérieurement.

La seule dérogation à ce principe concerne les subventions, primes et dons de


l’Etat, des collectivités locales ou des tiers qui sont rattachés à l’exercice au cours
duquel ils sont perçus.

2.2.2 Produits imposables par nature


A- Produits d’exploitation constitués par :
 Le chiffre d’affaires comprenant les recettes et les créances acquises
se rapportant aux produits livrés, aux services rendus et travaux
immobiliers réalisés ;
 La variation des stocks de produits et de travaux en cours ;
 Les immobilisations produites par l’entreprise pour elle-même ;
 Les subventions d’exploitation ;
 Les autres produits d’exploitation ;
 Les reprises d’exploitation et transferts de charges ;
B- Les produits financiers constitués par :
 Produits de titres de participation et autres titres immobilisés avec un
abattement de 100% sous réserve de l’application des conditions
prévues au I-C-1de l’article 6 du C.G.I. ;
 Gains de changes. En ce qui concerne les écarts de conversion -
passif (augmentation des créances et diminution des dettes libellées
en monnaie étrangère), ces derniers sont évalués à la clôture de

36
chaque exercice selon le dernier cours de change. Les écarts
constatés suite à cette évaluation sont imposables au titre de
l’exercice de leur constatation.
 Intérêts courus et autres produits financiers ;

 Reprises financières et transferts de charges ;

C- Les produits non courants constitués par:


 les produits de cession d’immobilisations à l’exclusion des opérations
de pension et des opérations de prêts de titres ;

 les subventions d’équilibre ;


 les reprises sur subvention d’investissement ;

 Les autres produits non courants y compris les dégrèvements d’impôts


déductibles ;
 les reprises non courantes et les transferts de charges.

D- Les subventions et dons reçus de l’Etat, des collectivités locales ou des tiers
sont rapportés à l’exercice au cours duquel ils ont été perçus.

2.2.3 Traitement fiscal de certains produits


Il s’agit en l’occurrence des stocks et des produits de cession des immobilisations.

2.2.3.1 Les stocks


2.2.3.1.1 Définition

Il s’agit de l’ensemble des biens ou des services qui interviennent dans le cycle
d’exploitation de l’entreprise.
Ils peuvent être constitués :

 de marchandises ;

 de matières et fournitures consommables : matières premières, matières


et fournitures consommables, emballages ;

 de produits en cours : biens en cours, services en cours ;

 de produits intermédiaires et produits résiduels : produits intermédiaires,


produits résiduels ;

37
 de produits finis.

2.2.3.1.2 Evaluation des stocks

Selon l’article 8-I du C.G.I :


 Les stocks sont évalués au prix de revient ou au cours du jour si ce
dernier lui est inférieur ;

 Les travaux en cours sont évalués au prix de revient.


Par « cours du jours » il faut entendre le prix de réalisation du stock (dans des
conditions normales) au jour de l’inventaire. Dans le cas où le cours du jour est
inférieur au prix de revient, il y a lieu de constituer une provision pour
dépréciation de stock.

Le prix de revient des produits finis et des produits en cours ne peut être
déterminé avec exactitude que par la tenue d’une comptabilité analytique. Il est,
cependant, fait recours en plus des évaluations statistiques (FIFO ou LIFO) aux
méthodes suivantes :

 Marchandises, fournitures et emballages récupérables : Au prix


d’achat facturé augmenté des droits de douanes et autres impôts non
récupérables et des charges accessoires d’achat engagées jusqu’à
l’entrée en magasin de stockage tels que transport, frais de transit,
commissions et courtages, chargements et déchargements, manutention
et assurances transport ;

 Produits finis et produits en cours : Au coût d’achat des matières et


fournitures consommables augmenté de toutes les charges de production
telles que les charges de personnel, les services extérieurs les
amortissements, leasing… ;
 Travaux en cours : Au coût des matériaux utilisés et ceux non utilisés
mais approvisionnés sur le chantier (sortis du magasin à l’inventaire) aux
frais du personnel, aux frais de chantier et enfin à la quote-part des frais
généraux et amortissements se rapportant aux travaux en cours.

38
2.2.3.1.3 Comptabilisation des stocks

a. Au niveau des charges : La comptabilisation est opérée par le solde de


l’exercice résultant de la différence entre le stock initial et le stock final de chaque
exercice, éléments qui se trouvent dans les subdivisions des comptes :

 611 : Achats revendus de marchandises (le compte : 6114 : variation


des stocks de marchandises) ;
 612 : Achats consommés de matières et de fournitures (le compte :
6124, variation des stocks de matières et de fournitures) ;

b. Au niveau des produits : Pour chaque exercice, la comptabilisation découle de


la variation des stocks des produits résultant de la différence entre le stock final et
le stock initial, éléments qui se trouvent dans les subdivisions du compte 713 ;à
savoir :
 Compte 7131 : relatif à la variation des stocks de produits en cours ;

 Compte 7132 : relatif à la variation des stocks des biens produits ;

 Compte 7134 : relatif à la variation des stocks des services en cours.

2.2.3.2 Les produits de cession des immobilisations (article 9-I-C-1°)


Les produits de cession des immobilisations s’entendent :

 Des plus-values réalisées ou constatées suite à la cession ou au retrait des


éléments de l’actif immobilisé ;

 De la plus-value que l’administration est fondée à évaluer lorsque


l’entreprise retire, sans contre partie pécuniaire, un élément de l’actif
immobilisé que la loi assimile à une plus-value de cession ;

 Des indemnités perçues en contre partie de la cessation de l’activité ou du


transfert de la clientèle que la loi assimile à des plus-values de cession.

2.3 LES CHARGES ; ARTICLE 10 DU C.G.I. :

2.3.1 Conditions de déductibilité des charges


Pour être déductibles au sens de la loi, les charges doivent :

39
 être rattachées à la gestion de la société ou être exposées dans l’intérêt de
l’établissement ;

 correspondre à des dépenses effectives ;


 être justifiées par des pièces ;

 se traduire par une diminution de l’actif net de la société.

Par contre, ne constituent pas des charges déductibles :


 les dépenses qui entraînent une augmentation de la valeur pour laquelle un
élément de l’actif immobilisé figure au bilan ;

 les dépenses qui ont pour effet de prolonger la durée probable d’utilisation
d’un élément de l’actif immobilisé.

2.3.2 Exercice de rattachement des charges


Les charges doivent être rattachées à l’exercice au cours duquel elles ont été
engagées. D’une façon générale, il faut rapporter à chaque exercice les charges
qui sont nées d’événements ou d’opérations qui ont eu lieu au cours du même
exercice et ce, abstraction faite des modalités de leur facturation ou paiement.

2.3.3 Charges déductibles


A- Charges d’exploitation constituées par :

 Les achats de marchandises revendus en l’état ;


 Les achats consommés de matières et fournitures ;

 Autres charges externes y compris les cadeaux publicitaires d’une valeur


maximale de 100 dirhams et portant le nom ou le sigle de la société ;
 Les dons lorsqu’ils sont octroyés :

o Aux habous et à l’entraide nationale ;


o Aux associations, groupements et fondations constitués et reconnus
d’utilité publique selon le dahir N° 1.58.376 du 15-11-1958 tel qu’il a
été modifié ou complété par la loi n ° 75-00 ;
o Aux établissements publics ayant pour mission de dispenser des
soins de santé ou d’assurer des actions dans les domaines culturels,
d’enseignement ou de recherches , à la Ligue Nationale de lutte

40
contre les maladies cardio-vasculaires, à la Fondation Hassan II de
lutte contre le cancer, au Comité Olympique National et aux
Fédérations sportives régulièrement constitués ;
o A la fondation Cheikh Zaid Ibn Soltan créée par le dahir portant loi n°
1-93-228 ;
o A l’université al akhawayne d’Ifrane créée par le dahir portant loi n° 1-
93 -227 précité ;
o A la fondation Mohammed V pour la solidarité ;
o A la fondation Mohammed VI de promotion des œuvres sociales de
l’éducation formation créée par la loi n° 73-00 ;
o Au Fond national pour l’action culturelle, créé par l’article 33 de la loi
des finances n° 24-82 pour l’année 1983,
o A l’agence pour la promotion et le développement économique et
social des préfectures et provinces du Nord du Royaume
o A l’agence pour la promotion et le développement économique et
social des provinces du Sud du Royaume ;
o A l’agence pour la promotion et le développement économique et
social de la préfecture et des provinces de la région orientale du
Maroc ;
o A l’Agence spéciale Tanger-Méditerranée
o A l’Agence de développement social créée par la loi n° 12-99 ;
o A l’A.N.A.P.E.C. créée par la loi n° 51-99;
o A l’office national des œuvres universitaires sociales et culturelles
créé par la loi n° 81-00 ;
o Aux associations de micro crédit régies par la loi n°18-97 ;
o Aux œuvres sociales des entreprises publiques ou privées et aux
œuvres sociales des institutions qui sont autorisées par la loi qui les
institue à percevoir des dons, dans la limite de deux pour mille (2°/oo)
du chiffre d’affaires du donateur ;

41
 Les impôts et taxes à la charge de la société, y compris les cotisations
supplémentaires émises au cours de l’exercice, à l’exception de l’impôt sur
les sociétés,
 Les charges de personnel et de main-d’œuvre et les charges sociales, y
compris l’aide au logement, les indemnités de représentation et les autres
avantages en argent ou en nature accordés aux employés de la société ;
 Les autres charges d’exploitation ;

 Les dotations d’exploitation aux amortissements et aux provisions ;

B- Les charges financières constituées par :


 Les charges d’intérêts : Intérêts constatés ou facturés par des tiers ou par
des organismes agréés en rémunération d’opérations de crédits ou
d’emprunts ;
 Les intérêts servis aux associés en raison des sommes avancées par eux
à la société pour les besoins de l’exploitation à condition que le capital
social soit entièrement libéré.
De plus, le montant total des sommes portant intérêts déductibles ne peut
excéder le montant du capital social et le taux d’intérêts déductibles ne peut
être supérieur au taux fixé annuellement par arrêté du Ministère des
Finances ;

 Les intérêts de bons de caisse : ceux-ci ne sont déductibles que si les


trois conditions sont remplies :
o L’emprunt est utilisé pour les besoins de l’exploitation ;
o Un établissement bancaire reçoit le montant de l’émission (bons) et
assure le paiement des intérêts ;
o La société doit joindre à la déclaration prévue à l’article 30 de l’impôt
sur les sociétés la liste des bénéficiaires de ces intérêts (Identité,
adresse, N° CIN, article I.S. ainsi que la date des paiements et les
montants versés à chaque bénéficiaire).
 Les pertes de change. S’agissant des dettes et créances libellées en
monnaies étrangères celles-ci doivent être évaluées à la clôture de chaque
exercice en fonction du dernier cours de change. Les écarts de conversion
actif relatifs aux diminutions des créances et à l’augmentation des dettes

42
constatés suite à cette évaluation sont déductibles du résultat de l’exercice
de leur constatation ;

 Les autres charges financières;


 Les dotations financières ;

c- Les charges non courantes y compris :

 Les valeurs nettes d’amortissement des immobilisations cédées ;


 Les pénalités sur marché ;

 Les rappels d’impôts déductibles ;

 Les créances devenues irrécouvrables ;


 Les dommages et intérêts mis à la charge de la société à l’issue d’une
décision judiciaire ;

 Les pertes subies à la suite de vol, de détournement ou sinistre dûment


justifiées.

2.3.4 Charges non déductibles


D’après l’article 11 du C.G.I., ne sont pas déductibles du résultat fiscal les charges
suivantes :

 Les amendes, pénalités et majorations de toute nature mises à la charge


des sociétés pour infraction aux dispositions légales ou réglementaires
commises en matière :

o d’assiette des impôts directs et indirects ;

o de paiement tardif desdits impôts ;


o de législation de travail ;

o de réglementation de la circulation ;

o de contrôle des changes ou des prix.


Toutefois, ces dispositions ne s’appliquent pas aux indemnités de retard
régies par la loi n° 32-10 complétant la loi n° 15- 95 formant code de
commerce promulguée par le dahir n° 1-11-147 du 16 ramadan 1432 (17 août
2011).LDF 2014

43
 50 % de leur montant : les charges relatives aux achats de marchandises
revendus en l’état et achats consommés de matières et fournitures ; autres
charges externes y compris les cadeaux ; dons et autres charges
d’exploitation ( I-A, B et E de l’article 10 du C.G.I.) et aux dotations aux
amortissements relatives aux acquisitions d’immobilisations lorsque ledit
montant est égal ou supérieur à 10.000 dhs et son règlement est
effectué en espèces. Les transactions se rapportant aux animaux vivants
et les produits agricoles non transformés ne sont pas concernées à
l’exclusion des transactions entre commerçants.
 Le montant des achats, des travaux et des prestations de services non
justifiés par une facture régulière ou toute autre pièce probante comportant
les renseignements prévus par l’article 145 du C.G.I.. Le contribuable peut
au cours des procédures prévues aux articles 220 et 221 du Code général
des impôts présenter les factures complétées par les renseignements
manquants.
 Le montant des achats et prestations revêtant un caractère de libéralité.
 le montant de la contribution sociale de solidarité sur les bénéfices et
revenus ;(LDF 2012 et 2013) ;
 le montant de la taxe écologique sur la plasturgie, de la taxe spéciale
sur le fer à béton et de la taxe spéciale sur la vente du sable, instituées
respectivement par les articles 12, 13 et 14 de la loi de finances n° 115-
12 pour l’année budgétaire 2013. » (LDF 2013)

2.3.5 Traitement fiscal des amortissements et provisions

2.3.5.1 Amortissements (Article 10- F- 1 du C.G.I.)


2.3.5.1.1 Définition et but de l’amortissement
 L’amortissement processus de correction et d’évaluation des actifs:
 L’amortissement est la constatation comptable de la perte de valeur
des immobilisations due au temps et à l’usage ;
 L’amortissement permet de faire figurer les immobilisations au bilan
pour une valeur inférieure à leur coût historique ;
 L’amortissement processus de répartition des coûts : il a pour but de
répartir les coûts d’un élément de l’actif immobilisé sur sa durée probable
d’utilisation ;

44
 L’amortissement technique de renouvellement des immobilisations :
Il a également pour but d’assurer le renouvellement des immobilisations
par l’affectation d’une partie du bénéfice à la reconstitution du capital ;
 L’amortissement élément des coûts : la dotation de l’exercice doit faire
partie des éléments constitutifs du coût de revient du produit.

2.3.5.1.2 Base de calcul de l’amortissement

 Valeur d’origine : l’amortissement se calcule sur la valeur d’origine, soit :

 Le prix d’achat augmenté des frais accessoires ;

 La valeur d’apport dans le cas de constitution de société ;

 Le coût réel dans le cas d’immobilisations faites par l’entreprise pour


elle-même ;
 La valeur contractuelle pour les biens acquis par voie d’échange.

 Immobilisations acquises en devise étrangère :

Le prix est constitué par la contre-valeur en dirham à la date de l’établissement de


la facture.

2.3.5.1.3 Point de départ de l’amortissement

C’est le premier jour du mois de l’acquisition ou de l’achèvement de


l’immobilisation.

2.3.5.1.4 Conditions de déductibilité de l’amortissement

 Le bien à amortir doit appartenir à la société et figurer à l’actif ;


 L’amortissement y afférent doit avoir été constaté en comptabilité ;
l’annuité concernant un exercice donné non constatée en comptabilité ne
peut être pratiquée qu’à partir du premier exercice qui suit la période
normale d’amortissement. A partir du 1-1-2006, la dotation aux
amortissements d’un exercice comptable donné non constatée en
comptabilité ne peut plus être déduite du résultat dudit exercice et
des exercices suivants.

2.3.5.1.5 Dotation exceptionnelle


 Subvention d’investissement : la société qui a reçu et rapporté
intégralement à l’exercice une subvention d’investissement peut pratiquer

45
au titre de l’exercice d’acquisition des équipements un amortissement
exceptionnel d’un montant égal à celui de la prime ;
2.3.5.1.6 Calcul de l’amortissement

Les dotations aux amortissements sont calculées sur :

 la valeur d’origine des biens ;


 la valeur d’apport dans le cas de constitution ou de fusion de sociétés ;

 le coût de revient des travaux faits par la société pour elle-même.

Fiscalement l’amortissement est calculé soit :

 de manière linéaire ;

 de manière dégressive.

I- Amortissement linéaire

Le calcul s’effectue en appliquant à la valeur d’origine des immobilisations un taux


constant déterminé en fonction de la durée normale d’utilisation des éléments à
amortir.

 Quelques taux couramment admis :

 Constructions : 4 à 5 %

 Constructions légères : 10 %

 Matériel – outillage : 10 %

 Matériel roulant : 20 à 25 %.
(Voir annexes)

 Véhicules de transport de personnes figurant à l’actif :

 Le taux ne peut être inférieur à 20 % par an ;

 La dotation totale fiscalement déductible, répartie sur 5 ans à parts


égales ne peut excéder le montant de 300.000 dh par véhicule
(200.000,00 Dh antérieurement au 1-1-2006) ;
Cette disposition ne s’applique pas aux :

 Véhicules utilisés pour le transport public ;

46
 Véhicules de transport collectif du personnel de l’entreprise ou de
transport scolaire ;

 Véhicules appartenant aux entreprises qui exploitent une activité de


location de voitures et affectés conformément à leur objet ;

 Ambulances.

 En cas de location dans le cadre d’un contrat de crédit-bail, la part de la


redevance ou du montant de la location est déductible dans la limite
correspondant à l’amortissement au taux de 20 % par an et sur la partie
du prix du véhicule n’excédant pas 300.000,00 DH.

II- Amortissement dégressif

 Il est applicable aux biens d’équipement acquis à l’état neuf ou d’occasion


à compter du 1er Janvier 1994.
Il ne s’applique pas aux :

 Immeubles quelle que soit leur destination ;

 Véhicules de transport de personnes visés ci avant.


 La base de calcul de l’amortissement dégressif est constituée :

 Pour la première année par le coût d’acquisition du bien ;

 Pour les années suivantes par sa valeur résiduelle.

 Les taux d’amortissement retenus correspondent aux taux d’amortissement


linéaire affectés des coefficients suivants :

 1,5 pour les biens dont la durée d’amortissement est de 3 ou 4 ans ;


 2 pour les biens dont la durée d’amortissement est de 5 ou 6 ans ;

 3 pour les biens dont la durée d’amortissement est supérieure à 6


ans.
(Voir annexes)

 Option pour le régime d’amortissement dégressif :

Pour bénéficier de ce régime, l’assujetti doit en faire l’option irrévocable et doit


pratiquer l’amortissement dégressif dès la première année d’acquisition du
bien concerné.

47
2.3.5.1.7 Situation particulière des sociétés concessionnaires

 Immobilisations non renouvelables mises dans la concession par le


concessionnaire et remises gratuitement au concédant : Pas
d’amortissement au niveau des charges, mais pratique d’un amortissement
financier de caducité (Durée de la concession) ;
 Immobilisations renouvelables mises dans la concession et remises
gratuitement au concédant :

 Amortissement selon les taux en usage ;


 Amortissement de caducité lors du dernier renouvellement.

 Immobilisations mises dans la concession et remises en fin de contrat


au concédant en contre partie d’indemnité :
 Amortissement selon les taux en usage ;

 A la fin du contrat, reprise des biens selon leur valeur comptable nette
ou à dire d’expert selon les clauses du contrat.
 Immobilisations mises en concession par le concédant : Le
concessionnaire doit les faire figurer :

 A l’actif du bilan « Immobilisations mises en concession » ;


 Au passif du bilan « Droits du concédant » Sans amortissement en
franchise d’impôt.

2.3.5.2 Provisions (Article 10-I-F 2° du C.G.I.)


2.3.5.2.1 Définition

La provision est la constatation comptable soit :

 de la dépréciation des éléments de l’actif non amortissables ;


 des charges ou des pertes non encore réalisées et que des évènements
en cours rendent probables.

La dépréciation, la charge ou la perte doit être nettement précisée quant à :


 Sa nature (Individualisation des comptes concernés par la provision) ;

 Son montant (évaluation approximative).

48
2.3.5.2.2 Conditions de déductibilité fiscale des provisions

Sur le plan comptable, le principe de prudence permet à la société de constituer


des provisions pour risque éventuel ou statistique.

Sur le plan fiscal, la déductibilité des provisions est liée à des événements réels
survenus au cours de l’exercice et rendant la perte ou la charge probable et d’un
montant susceptible d’une évaluation rapprochée.

 Conditions de fond :

 La provision doit être destinée à compenser une dépréciation, une perte


ou une charge déductible (Provision pour dépréciation de fonds de
commerce, valeurs mobilières, créances, provision pour procès ou litiges
en cours) ;
 La nature des pertes et charges, objet de la provision, doit être nettement
précisée et son montant doit être évalué avec une approximation
suffisante ;
 L’origine de la perte ou de la charge doit se situer dans l’exercice en
cours ;

 La déductibilité de la provision pour créances douteuses est conditionnée


par l’introduction d’un recours judiciaire dans un délai de douze (12) mois
suivant celui de sa constitution.

 Conditions de forme :
 Les provisions doivent être effectivement constatées en comptabilité ;

 Les provisions doivent être portées sur l’état B-5 (Tableau des
provisions) joint à la déclaration du résultat fiscal.

2.3.5.2.3 Sort fiscal des provisions constituées

Trois (3) situations :

 Provisions régulièrement constituées :


 La perte ou la charge en prévision vient à se réaliser : Elle doit être
compensée, à due concurrence, par le montant de la provision ;

49
 La perte ou la charge en prévision ne se réalise pas au cours d’un
exercice : le montant de la provision devient sans objet et doit être
réintégré au résultat dudit exercice (Pas de prescription) ;
 En cas de cessation, liquidation, scission, transformation de la forme
juridique des sociétés : les provisions constituées doivent être rapportées
au résultat fiscal du dernier exercice ;
 En cas d’option pour le régime particulier des fusions : les provisions
figurant au passif de la société absorbée ou fusionnée sont reportées
sans changement dans la société absorbante ou née de la fusion.

 Provisions irrégulières :

Les provisions qui ne remplissent pas les conditions de fond et de forme doivent
être considérées comme irrégulières et rapportées au résultat de l’exercice au
cours duquel elles ont été comptabilisées (pas de prescription).

 Provisions détournées de leur objet :

Lorsqu’une provision régulièrement constituée a été détournée de son objet au


cours d’un exercice ultérieur, le montant total ou partiel de la provision non utilisé
conformément à sa destination doit être rapporté au résultat de l’exercice au cours
duquel le détournement a été commis.

50
2.4 PASSAGE DU RESULTAT COMPTABLE AU RESULTAT FISCAL
Le résultat comptable doit subir un traitement extracomptable qui permettra
d’obtenir le résultat fiscal.
Les rectifications à apporter sont :

La réintégration des sommes déduites pour la détermination du résultat net


comptable mais dont la déduction n’est pas autorisée fiscalement ;
La déduction des sommes non défalquées pour la détermination du résultat
comptable mais dont la déduction est autorisée fiscalement.

2.4.1 Réintégrations fiscales :


Les principales réintégrations sont les suivantes :
 Amortissement non déductible ;
 Provision non déductible,
 Impôt sur les sociétés et P.S.N. / I.S. ;
 Intérêts excédentaires alloués aux associés ;
 50 % des charges dont le montant supérieur à 10 000 Dhs, est réglé en
espèces ;
 Amende de 6 % pour les ventes dont le montant supérieur à 20.000 Dhs,
est encaissé en espèces ;
 Amende de 1,00 % de la transaction prévue à l’article 145, alinéa V ;
 Majorations, amendes et pénalités ;
 Dons ou partie de dons non déductibles ;
 Perte sur cession des titres pour les sociétés ayant opté pour la taxation
forfaitaire ;
 Divers.

2.4.2 Déductions fiscales :


Les principales déductions sont les suivantes :
 Abattement de 100 % des produits des titres de participation ;
 Divers

51
CHAPITRE III DEFICIT REPORTABLE

3.1 DEFINITION
L’article 12 du C.G.I. stipule « le déficit d’un exercice peut être déduit du bénéfice
de l’exercice suivant. A défaut de bénéfice ou en cas de bénéfice insuffisant pour
que la déduction puisse être opérée en totalité ou en partie, le déficit peut être
déduit des bénéfices des exercices comptables suivants jusqu’au quatrième
exercice qui suit l’exercice déficitaire.

Toutefois, la limitation du délai de déduction prévue à l’alinéa précédent n’est pas


applicable au déficit ou à la fraction du déficit correspondant à des amortissements
régulièrement comptabilisés et compris dans les charges déductibles de l’exercice
dans les conditions prévues à l’article 10-I-F-1-1°b du C.G.I.

Le report déficitaire est la possibilité pour l’entreprise de déduire des bénéfices


d’un exercice donné les déficits des exercices antérieurs dans certaines limites et
sous certaines conditions.

Cette déductibilité constitue une dérogation à la règle de principe selon laquelle,


pour l’établissement de l’impôt, les résultats de chaque exercice doivent être
considérés isolément (Principe de l’annualité des exercices).

3.2 CONDITIONS D’ADMISSION


Le report déficitaire est constitué par la constatation d’une perte réelle. A rejeter
donc :

 les déficits non justifiés ;


 les déficits subis dans des établissements exploités hors du Maroc.

Ne fait pas obstacle au report déficitaire, la compensation des pertes


comptables avec :

 des sommes ayant déjà supporté l’impôt (Réserves, reports à


nouveau etc..) ;

 des sommes n’ayant pas le caractère de bénéfices (Réduction de


capital).

52
Le report déficitaire doit s’effectuer dans le cadre de la même société : Le
report déficitaire n’est pas transférable d’une société à une autre. En
conséquence :
 En cas de cession d’une entreprise déficitaire, la société cessionnaire
ne peut imputer sur ses propres bénéfices le déficit subi par la société
cédante ;
 En cas de fusion de sociétés, la société absorbante ou née de la fusion
ne peut déduire le déficit subi par la société absorbée ;
 En cas de transformation de société :
- Si la transformation n’entraîne pas la création d’un être moral nouveau
ni l’exclusion de l’impôt sur les sociétés, les déficits antérieurs à la
transformation peuvent être reportés ;
- Dans le cas contraire le report déficitaire ne peut être pratiqué.
 Au cas où la société en participation n’opte pas pour l’impôt sur les
sociétés, la quote-part du déficit subi par la société revenant à chaque
membre de cette dernière est admise en déduction.

3.3 ETENDUE DU DELAI DU REPORT DEFICITAIRE


Le déficit subi au cours d’un exercice peut être reporté sur les bénéfices des
quatre exercices suivants :

Exemple : Une société qui a subi un déficit au titre de l’exercice 1992, peut
imputer ce dernier sur les bénéfices des exercices 1993, 1994, 1995
et 1996. Si un reliquat de déficit subsiste, il ne peut être imputé sur les
exercices ultérieurs.

Il y a lieu de souligner que l’amortissement des immobilisations en non valeur est


soumis à la limitation dans le temps prévue pour le report déficitaire.

3.4 ORDRE D’IMPUTATION DES DEFICITS


D’après l’article 12 du C.G.I., le résultat fiscal d’un établissement doit être
déterminé sous déduction et dans l’ordre prioritaire :

 de la part des déficits fiscaux hors amortissement dont le report est


limité dans le temps ;
 de la part des déficits fiscaux correspondant aux amortissements dont le
report n’est pas limité dans le temps.

53
Les amortissements non comptabilisés même en période déficitaire ne peuvent
être déduits qu’à partir du premier exercice qui suit la période normale
d’amortissement. L’article 11 –I-F-1°b a toutefois abrogé cette disposition à partir
du 1-1-2006 de sorte à ce que la dotation aux amortissements concernant un
exercice comptable donné non constatée en comptabilité ne peut plus être
déduite du résultat dudit exercice et des exercices suivants. Cette disposition
est reconduite par l’article 10-I-F-1°b du Code général des impôts.

54
CHAPITRE IV RETENUE A LA SOURCE

L’article 4 du C.G.I. a institué une retenue à la source sur :


 Les produits des actions, parts sociales et revenus assimilés visés à
l’article 13 du C.G.I. ;

 Les produits de placements à revenu fixe visés à l’article 14 du C.G.I. ;


 Les produits bruts perçus par les sociétés étrangères visés à l’article 15
du C.G.I.

4.1 LES PRODUITS DES ACTIONS, PARTS SOCIALES ET REVENUS


ASSIMILES
Les produits des actions, parts sociales et revenus assimilés perçus par les
sociétés qu’elles aient ou non leur siège au Maroc ainsi que les bénéfices réalisés
au Maroc par les sociétés étrangères et mis à la disposition de ces dernières à
l’étranger, sont passibles de la retenue à la source prévue à l’article158 au taux
de10% prévu à l’article 19-IV-B du C.G.I.

Ce taux a été relevé de 10% à 15%. LDF 2013.

Les produits des actions, parts sociales et revenus assimilés et autres produits de
participations soumis à cette retenue à la source s’entendent :
4.1.1 Des produits provenant de la distribution de bénéfices par les sociétés
soumises à l’impôt sur les sociétés, tels que :

a) Les dividendes, intérêts du capital et autres produits de participations similaires;


b) Les sommes distribuées provenant du prélèvement sur les bénéfices pour
l’amortissement du capital ou le rachat d’actions ou de parts sociales des
sociétés ;
c) Le boni de liquidation augmenté des réserves constituées depuis moins de 10
ans, même si elles ont été capitalisées, et diminué de la fraction amortie du
capital, à condition que l’amortissement ait déjà donné lieu au prélèvement de la
retenue à la source susvisée ou avant le 1er Janvier 2001 à la taxe sur les
produits des actions et parts sociales ou revenus assimilés ;

d) Les réserves mises en distribution.

55
4.1.2 Des dividendes et autres produits de participations similaires distribués
par les sociétés installées dans les zones franches d’exportation et provenant
d’activités exercées dans lesdites zones, lorsqu’ils sont versés à des résidents:
Lorsque ces sociétés distribuent des dividendes et autres produits d’actions
provenant à la fois d’activité exercée dans les zones franches d’exportation et
d’autres activités exercées en dehors desdites zones, la retenue à la source
s’applique aux sommes distribuées à des non résidents au titre des bénéfices
correspondant aux activités exercées en dehors des zones précitées

4.1.3 Des revenus et autres rémunérations alloués aux membres non résidents
du conseil d’administration ou du conseil de surveillance des sociétés passibles de
l’impôt sur les sociétés.

4.1.4 Des bénéfices distribués des établissements de sociétés non


résidentes ;

4.1.5 Des produits distribués en tant que dividendes par les O.P.C.V.M. ;

4.1.6 Des produits distribués en tant que dividendes par les O.P.C.R. ;
4.1.7 Des distributions occultes résultant des redressements des bases
d’imposition des sociétés passibles de l’impôt sur les sociétés. Il s’agit notamment
des redressements opérés par l’administration suite à un contrôle fiscal et dans le
cadre de la procédure de rectification sont assimilés à des «distributions occultes»
de dividendes.

C’est le cas notamment :


 Des produits dissimulés ;

 Des rémunérations et charges non justifiées ;

 Ou de tous autres avantages consentis aux associés.

Les redressements sont passibles de la retenue à la source même s’ils ne


couvrent pas les déficits déclarés au moment de l’émission des rôles.

Toutefois, les redressements portant sur les amortissements, les provisions, les
honoraires non déclarés ou les paiements en espèces supérieurs à 10.000,00 Dhs
ne donnent pas lieu à l’application de la retenue à la source.

Il convient enfin de préciser que le montant des redressements passibles de la


retenue à la source est présumé constituer un montant net après impôt.

56
EXEMPLE :

Redressements passibles de
Libellé
L’IS La retenue

Différence sur chiffre d’affaires 800 000.00 800 000.00

Charges non justifiées 250.000.00 250.000.00

Amortissement excessif 175.000.00 -

Total des redressements 1.225.000.00 1.050.000.00

Bases déclarées 1.275.000.00 -

Nouvelles bases 2.500.000.00 1.050.000.00

 Taux applicable : 1 – 0,10 = 0,90

 Base de calcul de la retenue : 1.050.000.00 / 0,90 = 1.166.666,66 Dhs ;

 Montant de la retenue à la source : 1.166.666.66 X 10 % = 116.667.00 Dhs.

4.1.8 Des bénéfices distribués par les sociétés en participation soumises à


l’impôt sur les sociétés.

57
4.2 LES PRODUITS DE PLACEMENTS A REVENU FIXE
Les produits de placements à revenu fixe, versés, mis à la disposition ou inscrits
en compte des personnes physiques ou morales, au titre des intérêts et autres
produits similaires, sont soumis à la retenue à la source prévue à l’article 159 du
C.G.I. au taux de 20% prévu à l’article 19- IV-C du C.G.I.

Les produits de placements à revenu fixe susvisés s’entendent des intérêts et


autres produits similaires :

4.2.1 Des obligations, bons de caisse et autres titres d’emprunts émis par
toute personne morale ou physique, tels que les créances hypothécaires,
privilégiées et chirographaires, les cautionnements en numéraire, les bons du
Trésor, les titres des O.P.C.V.M., les titres des F.P.C.T., les titres des O.P.C.R. et
les titres de créances négociables T.C.N. ;
4.2.2 Des dépôts à terme ou à vue auprès des établissements de crédit ou
tout autre organisme.

4.2.3 Des prêts et avances consentis par des personnes physiques ou morales
autres que les organismes cités au 4.2.2. ci avant, à toute autre personne passible
de l’impôt sur les sociétés ou de l’impôt sur le revenu selon le régime du résultat
net réel.

4.2.4 Des prêts consentis par l’intermédiaire des établissements de crédit, par
des sociétés et autres personnes physiques ou morales à d’autres personnes.

4.2.5 Des opérations de pension, telles que prévues par la loi n° 24-01 et des
opérations de prêt de titres réalisées conformément à la législation
et la réglementation en vigueur.

58
4.3 PRODUITS DES ACTIONS, PARTS SOCIALES ET REVENUS
ASSIMILES EXONERES DE LA RETENUE A LA SOURCE
Ne sont pas soumis à la retenue de l’impôt à la source prévue à l’article 158 du
C.G.I., les produits des actions, parts sociales et revenus assimilés suivants :

 Les dividendes et autres produits de participation similaires versés, mis à


la disposition ou inscrits en compte par des sociétés soumises ou
exonérées de l’impôt sur les sociétés à des sociétés, ayant leur siège au
Maroc et soumises audit impôt, à condition qu’elles fournissent à la
société distributrice ou à l’établissement bancaire délégué, une
attestation de propriété de titres comportant le numéro de leur
identification à l’impôt sur les sociétés. Ces produits, sous réserve de
l’application de la condition prévue ci-dessus, ainsi que ceux de source
étrangère sont compris dans les produits financiers de la société
bénéficiaire avec un abattement de 100% (Phrase ajoutée par l’article 8
de L.D.F. 2008);
 Les sommes distribuées provenant des prélèvements sur les bénéfices
pour l’amortissement du capital des sociétés concessionnaires de service
public ;

 Les sommes distribuées provenant des prélèvements sur les bénéfices


pour le rachat d’actions ou de parts sociales des O.P.C.V.M. régis par le
dahir n°1-93-213précité ;
 Les dividendes perçus par les O.P.C.V.M. régis par le dahir n° 1-93-213
précité ;

 Les dividendes perçus par les O.P.C.R. ;


 Les dividendes distribués à leurs actionnaires par les banques offshore à
régis par la loi n°58-90 ;

 Les dividendes distribués par les sociétés holding offshore à leurs


actionnaires, au prorata du chiffre d’affaires offshore correspondant aux
prestations des services exonérées ;

 Les dividendes et autres produits de participation similaires versés, mis à


la disposition ou inscrits en compte des non résidents provenant des

59
activités exercées par les sociétés installées dans les zones franches
d’exportation régies par la loi n°19-94 ;

 Les bénéfices et dividendes distribués par les titulaires d’une concession


d’exploitation des gisements d’hydrocarbures, régis par la loi n°21-90
relative à la recherche et l’exploitation des gisements d’hydrocarbures ;

 Les produits des actions appartenant à la banque européenne


d’investissement, suite aux financements accordés par celle-ci au
bénéfice d’investisseurs marocains et européens dans le cadre de
programmes approuvés par le gouvernement.

4.4. PRODUITS DE PLACEMENTS A REVENU FIXE EXONERES DE LA


RETENUE A LA SOURCE
Ne sont pas soumis à la retenue à la source prévue à l’article 159 du C.G.I., les
produits de placements à revenu fixe suivants :

4.4.1- Les intérêts et autres produits similaires servis aux :


 Etablissements de crédit et organismes assimilés régis par la loi n°34-03
au titre des prêts et avances consentis par ces organismes ;
 O.P.C.V.M. régis par le dahir n° 1-93-213 précité ;
 F.P.C.T. régis par la loi n°33-06 précitée;
 O.P.C.R. régis par la loi n° 41-05;
 Titulaires des dépôts et tous autres placements effectués en monnaies
étrangères convertibles auprès des banques offshore régies par la loi
n°59-90.

4.4.2- Les intérêts perçus par les sociétés non résidentes au titre :
 des prêts consentis à l’Etat ou garantis par lui ;
 des dépôts en devises ou en dirhams convertibles ;
 des prêts octroyés en devises pour une durée égale ou supérieure à dix
(10) ans ;
 des prêts octroyés en devises par la Banque Européenne
d’Investissement dans le cadre de projets approuvés par le
gouvernement.

60
4.4.3- Les droits de location et les rémunérations analogues afférents à
l’affrètement, la location et la maintenance d’aéronefs affectés au transport
international. (LDF 2011)

4.5- LES PRODUITS BRUTS PERÇUS PAR LES SOCIETES


ETRANGERES
D’après l’article 15 du C.G.I., les produits bruts visés aux articles 4-III et 5-II du
C.G.I. sont ceux perçus par les sociétés étrangères au titre :

1. de redevances pour usage ou le droit à usage, de droits d’auteur sur des


œuvres littéraires, artistiques ou scientifiques y compris les films
cinématographiques et télévisions ;

2. de redevances pour la concession de licence d’exploitation de brevets, dessins,


et modèles, plans, formules et procédés secrets, de marques de fabrique ou de
commerce ;

3. de rémunérations pour la fourniture d’informations scientifiques, techniques, ou


autres et pour des travaux d’études effectués au Maroc ou à l’étranger ;
4. de rémunérations pour l’assistance technique ou pour la prestation de
personnel, mis à la disposition d’entreprises domiciliées ou exerçant leur
activité au Maroc ;

5. de rémunérations pour l’exploitation, l’organisation ou l’exercice d’activités


artistiques ou sportives et autres rémunérations analogues ;

6. de droits de location et des rémunérations analogues versées pour l’usage ou


le droit à usage d’équipements de toute nature ;

7. d’intérêts de prêts et autres placements à revenu fixe à l’exclusion des intérêts :

 des prêts consentis à l’Etat ou garantis par lui ;

 afférents aux dépôts en devises ou en dirhams convertibles ;

 des prêts octroyés en devises pour une durée égale ou supérieure à 10


ans ;
 et de prêts octroyés en devises par la Banque Européenne
d’Investissement (B.E.I) dans le cadre de projets approuvés par le
gouvernement ;

61
8. de rémunérations pour le transport routier de personnes ou de marchandises
effectué du Maroc vers l’étranger, pour la partie du prix correspondant au trajet
parcouru au Maroc ;
9. de commissions et d’honoraires ;

10. de rémunérations des prestations de toute nature fournies ou utilisées au


Maroc.
La retenue à la source est prélevée au taux de 10 % comme prévu à l’article 19-
IV-B par la partie versante résidante ou ayant une activité au Maroc.

CHAPITRE V : LES DECLARATIONS FISCALES

5.1 DECLARATION DU RESULTAT FISCAL OU DU CHIFFRE


D’AFFAIRES

5.1.1- Déclaration du résultat fiscal


Selon l’article 20-I, les sociétés, même exonérées de l’IS, sont tenues de souscrire
la déclaration du résultat fiscal dans un délai de trois mois suivant la date de
clôture de chaque exercice comptable.

Le contenu de la liasse fiscale est régi :


 d’une part, par la loi n°9.88 relative aux obligations comptables des
commerçants en ce qui concerne les états comptables ;

 d’autre part, par l’arrêté du ministre des finances N°2-87-911 du 30


décembre 1987 en ce qui concerne les pièces annexes devant
accompagner la déclaration du résultat fiscal.

D’autre part, les sociétés à prépondérance immobilière, sont tenues de joindre à la


déclaration précitée, la liste nominative des détenteurs de leurs actions, parts
bénéficiaires, parts de fondateurs ou parts sociales

Enfin les entreprises d’assurances, les banques et les OPCVM sont tenues de
déposer leur déclaration suivant un plan comptable spécifique à la profession, en
ce qui concerne les états issus de la liasse comptable.

62
D’autre part, l’article 155 du C.G.I. prévoit que les sociétés peuvent souscrire
auprès de l’administration fiscale par procédés électroniques les déclarations
prévues par la loi dans les conditions fixées par arrêté du ministre chargé des
finances. Toutefois, l’obligation de souscrire la déclaration précitée par
procédés électroniques auprès de l’administration fiscale est faite :

 A compter du 1er janvier 2010, aux entreprises dont le chiffre


d’affaires est égal ou supérieur à 100 millions de dirhams (H.T.) ;

 A Compter du 1er janvier 2011, aux entreprises dont le chiffre


d’affaires est égal ou supérieur à 50 millions (H.T.).

Ces déclarations ont les mêmes effets que celles prévues par la loi.

5.1.2- Déclaration du chiffre d’affaires des sociétés étrangères ayant


opté pour le régime du forfait
En application des dispositions de l’article 20-II du C.G.I., ces sociétés doivent
déposer leur déclaration de chiffre d’affaires avant le 1er avril de chaque année
ainsi que les références des paiements de l’impôt exigible.
5.1.3- Déclaration de résultat fiscal au titre des plus-values mobilières
réalisées, au Maroc, par les sociétés non résidente :

Aux termes des dispositions de l’article 20-III du C.G.I., cette déclaration doit
être déposée dans les trente (30) jours qui suivent le mois au cours duquel
lesdites cessions ont été réalisées.

5.1.4-Les sociétés sont tenues de joindre à toute déclaration de résultat


fiscal nul ou déficitaire un état explicatif de l’origine du déficit ou du
résultat nul déclaré, établi sur ou d’après un imprimé-modèle
de l’administration et signé par le représentant légal de la société
concernée, sous peine de l’application des dispositions de l’article 198 du
CGI. (LDF 2012)

63
5.2. DECLARATION D’EXISTENCE

5.2.1 Article 148 DU C.G.I. :


Les sociétés soumises ou exonérées de l’impôt sur les sociétés doivent adresser,
par lettre recommandée avec accusé de réception, ou remettre contre récépissé à
l’inspecteur des impôts du lieu de leur siège social ou de leur principal
établissement au Maroc, la déclaration d’existence dans un délai maximum de
30 jours à compter de la date de :

 leur constitution, s’il s’agit de sociétés marocaines ;

 leur installation au Maroc, s’il s’agit de sociétés étrangères ;

5.2.2 Article 149 du C.G.I.


En cas de transfert du siège social ou du principal établissement du lieu
d’imposition, la société doit en aviser, par écrit, l’inspecteur des impôts du lieu où
elle est imposée dans le délai de 30 jours suivant la date du transfert.

5.3 DECLARATION DE CESSATION, FUSION, SCISSION OU


TRANSFORMATION DE SOCIETES
Selon l’article 150 du C.G.I., en cas de cessation totale d’activité, de fusion, de
scission ou de transformation de la forme juridique d’une société entraînant son
exclusion du domaine de l’IS ou la création d’une nouvelle personne morale, la
société est tenue de souscrire sa déclaration dans un délai de 45 jours à
compter de la date de réalisation de l’un des changements précises.

Cependant, pour la cessation totale d’activité suivie de liquidation, le liquidateur


est tenu de déposer :

 dans les 3 mois, une déclaration des résultats provisoires obtenus


au cours de chaque période de douze (12) mois et ce pendant toute
la période de liquidation ;

 dans les 45 jours, suivant la clôture des opérations de liquidation, tout en


indiquant le lieu de conservation des documents comptables de la
société liquidée, une déclaration du résultat final.

64
5.4 DECLARATION DES REMUNERATIONS VERSEES A DES TIERS
Selon l’article 151-I, les sociétés marocaines et étrangères y compris celles qui ont
opté pour l’imposition forfaitaire, sont tenues de déclarer à l’administration fiscale,
les honoraires, commissions, courtages et autres rémunérations de même
nature, ainsi que les rabais, remises et ristournes accordés après facturation
à tout contribuable, inscrit à l’impôt des patentes ou à l’impôt sur les sociétés, dans
un délai de :

 3 mois suivant la date de clôture de chaque exercice comptable ;

 avant le 1er Avril de chaque année pour les sociétés étrangères ayant
opté pour le forfait,

 45 jours à compter de la date de cessation, de fusion, de scission ou de


transformation de la forme juridique de la société entraînant son
exclusion du domaine de l’IS.

5.5 DECLARATION DES HONORAIRES ET AUTRES REMUNERATIONS


PERÇUS PAR LES MEDECINS SOUMIS A L’IMPOT DES PATENTES
POUR LES ACTES CHIRURGICAUX OU MEDICAUX EFFECTUES DANS
LES CLINIQUES
Selon l’article 151-II, les cliniques et établissements assimilés sont tenus de
produire, une déclaration annuelle relative aux actes chirurgicaux ou médicaux
relevant de la lettre « k » que les médecins soumis à l’impôt des patentes y ont
effectué, et ce, dans un délai de :
 3 mois suivant la date de clôture de chaque exercice concernant les
entreprises en activité ;

 45 jours, en cas de cessation, de fusion, de cession ou de


transformation de la forme juridique de la société entraînant son
exclusion du domaine de l’IS.

5.6 DECLARATION DES HONORAIRES ET REMUNERATIONS VERSES


AUX MEDECINS NON PATENTABLES
Selon l’article 151-III, les cliniques et établissements assimilés sont tenus de
produire, une déclaration des honoraires et rémunérations versés aux médecins
non patentables qui effectuent des actes médicaux ou chirurgicaux dans lesdits

65
cliniques et établissements, et ce, dans les délais prévus au paragraphe ci-
dessus. La déclaration doit également indiquer le nombre global annuel des actes
médicaux, ou chirurgicaux effectués par le médecin, relevant de la lettre clé « k ».

5.7 DECLARATION DES REMUNERATIONS VERSEES A DES


PERSONNES NON RESIDENTES
En vertu des dispositions de l’article 154 du C.G.I., les entreprises résidentes ou
ayant une activité au Maroc et ayant opéré des paiements, ou intervenant dans le
paiement des rémunérations prévues à l’article 15 du C.G.I., doivent souscrire, en
même temps que leur déclaration du résultat fiscal, la déclaration susvisée.

5.8 DECLARATION D’OPTION POUR LE REGIME PARTICULIER DES


FUSIONS DES SOCIETES
Selon l’article 162-II-A, la société absorbée n’est pas taxée sur la plus-value nette
réalisée à la suite de l’apport ou de la cession de l’ensemble des éléments de
l’actif immobilisé et des titres de participation à condition que la société
absorbante ou née de la fusion dépose une déclaration écrite en double
exemplaire au service local des impôts dont elle dépend, dans un délai de 30
jours suivant la date de l’acte de fusion.

Cette déclaration doit être accompagnée :

 d’un état récapitulatif des éléments apportés comportant le détail des plus-
values réalisées ou des moins-values ainsi que la plus-value nette non
imposable chez la ou les sociétés fusionnées ;
 d’un état relatif aux provisions figurant au passif du bilan desdites sociétés
avec indication, le cas échéant, de celles qui n’ont pas fait l’objet de
déduction fiscale ;

 de l’acte de fusion dans lequel la société absorbante s’engage à :

 reprendre, pour leur montant intégral, les provisions dont l’imposition


a été différée ;
 réintégrer dans ses bénéfices imposables, la plus-value nette réalisée
par chacune des sociétés fusionnées :

 soit de l’ensemble des titres de participation et des éléments de


l’actif immobilisé, lorsque parmi ces éléments figurent des

66
terrains construits ou non dont la valeur d’apport est égale ou
supérieure à 75% de la valeur globale de l’actif net immobilisé ;

 Soit uniquement des titres de participation et des éléments


amortissables lorsque la proportion précitée n’est pas atteinte
auquel cas la plus-value nette les concernant est réintégrée par
fractions égales sur une période maximale de 10 ans ;
 ajouter aux plus–values ultérieures, se rapportant aux éléments non
concernés par la réintégration susvisée, les plus-values réalisées dont
l’imposition a été différée.

5.9 DECLARATION DES PRODUITS DES ACTIONS, PARTS SOCIALES


ET REVENUS ASSIMILES

I- Les contribuables qui versent, mettent à la disposition ou inscrivent en


compte des produits des actions, parts sociales et revenus assimilés et bénéfices
des établissements des sociétés non résidentes doivent adresser par lettre
recommandée avec accusé de réception ou remettre, contre récépissé, à
l’inspecteur des impôts du lieu de leur siège social, de leur principal établissement
au Maroc avant le 1er avril de chaque année, la déclaration des produits susvisés,
sur ou d’après un imprimé-modèle établi par l’administration, comportant :

1°- l'identité de la société débitrice :


- nom ou raison sociale ;
- profession ou nature de l'activité ;
- adresse ;
- numéro d'identification à l’impôt sur les sociétés ou à la taxe
professionnelle ;
2°- la raison sociale, l’adresse et le numéro d’identification fiscale de
l’organisme financier intervenant dans le paiement ;

3°- les éléments chiffrés de l'imposition :


- date de versement, de mise à la disposition ou d’inscription en compte
des produits distribués ;
- montant global des produits distribués ;

67
- date de la retenue à la source ;
- montant de l'impôt retenu à la source ou, le cas échéant, la référence
légale d’exonération ;

4°- l’identité des bénéficiaires des produits distribués, leur adresse ou leur
numéro d’identification fiscale.

II- La déclaration visée au I ci-dessus doit être souscrite par les


intermédiaires financiers habilités teneurs de comptes titres, lorsque le versement,
la mise à la disposition ou l’inscription en compte des produits des actions, parts
sociales et revenus assimilés précités est opéré par le biais de ces
intermédiaires. (LDF 2013).

5.10. DECLARATION DES PRODUITS DE PLACEMENTS A REVENU


FIXE
Selon l’article 153 du C.G.I., les contribuables qui versent, mettent à la disposition
ou inscrivent en compte les produits de placements à revenu fixe visés à l’article
14 du C.G.I. doivent déposer avant le premier avril de chaque année, la
déclaration des produits susvisés sur ou d’après un imprimé modèle établi par
l’administration comportant les indications visées à l’article 152 susvisé (voir 5-9
ci avant).

5.11 COMPUTATION DES DELAIS


Selon l’article 163 du C.G.I., pour la computation des délais prévus au Code
général des impôts, le jour qui est le point de départ du délai n’est pas compté. Le
délai se termine à l’expiration du dernier jour dudit délai.

Lorsque les délais prévus par le Code général des impôts expirent un jour férié ou
chômé légal, l’échéance est reportée au premier jour ouvrable qui suit.

68
CHAPITRE VI : LIQUIDATION DE L’IMPOT

6.1 PERIODE D’IMPOSITION


L’exercice se définit comme étant le laps de temps compris entre deux inventaires
successifs.

6.1.1 Notion fiscale de l’exercice


L’article 17 du C.G.I. stipule : l’impôt sur les sociétés est calculé d’après le
bénéfice réalisé au cours de chaque exercice comptable, qui ne peut être
supérieur à 12 mois.

6.1.2 Situations exceptionnelles


Ces situations ont trait aux exercices inférieurs à 12 mois et à la liquidation
prolongée d’une société :

 Exercice inférieur à 12 mois :


C’est le cas notamment :

 En début d’activité ;

 En cas de cessation d’activité ;

 En cas de changement de la date de clôture de l’exercice.

L’impôt est cependant calculé d’après les résultats de l’exercice.

 Liquidation prolongée d’une société :


En cas de cessation totale d’activité suivie de liquidation prolongée d’une société,
l’impôt est calculé d’après le résultat provisoire de chacune des périodes de 12
mois visées au II de l’article 150 du C.G.I.. Il s’ensuit que :
 Pendant la durée de liquidation, les liquidateurs doivent souscrire à
l’expiration de chaque période de 12 mois – dans le délai imparti –
une déclaration des résultats provisoires de l’opération ;
 Après la clôture des opérations de liquidation, les liquidateurs doivent
souscrire – dans le délai imparti – la déclaration du résultat final de
toute la période de liquidation.

69
Si le résultat définitif de la liquidation :

 accuse un bénéfice supérieur au total des bénéfices déjà taxés,


l’impôt restant dû est immédiatement calculé et versé spontanément ;
 donne lieu à un déficit, il est accordé à la société un dégrèvement
correspondant à l’excédent de l’impôt déjà acquitté.

6.2 LIEU D’IMPOSITION


Selon l’article 18 du C.G.I., les sociétés sont imposables pour l’ensemble de leurs
produits, bénéfices et revenus au lieu de leur siège social ou de leur principal
établissement au Maroc. Il s’ensuit que :
 Les sociétés marocaines ainsi que les sociétés étrangères exerçant
au Maroc sont imposées au lieu de leur siège social ou à défaut au lieu
de leur principal établissement ;
 Les sociétés non établies au Maroc mais y disposant de propriétés
immobilières sont imposées au lieu de situation de l’un des immeubles
qu’elles possèdent au Maroc, que la société doit désigner elle-même ;
 Les sociétés en participation ayant opté pour l’I.S sont imposées au
lieu de leur siège social ou de leur principal établissement au nom de
l’associé habilité à agir au nom de la société et pouvant l’engager ;

 Les sociétés de personnes (S.N.C. et S.C.S.) ayant opté pour l’IS


sont imposées en leur nom au lieu de leur siège social ou leur principal
établissement.

6.3 TAUX DE L’IMPOT


C’est l’article 19 du C.G.I. qui fixe les taux d’impositions. Il existe un taux normal et
des taux particuliers.

6.3.1 Taux normal


Il est fixé à 35 %, taux ramené à 30% pour les bilans ouverts à compter du
01-01-2008.

70
6.3.2 Taux particuliers
 39,60 %, taux ramené à 37% pour les bilans ouverts à compter du 01-
01-2008 ; il est fixé à l’égard:
 des établissements de crédit et organismes assimilés;

 de Bank Al Maghreb;

 de la Caisse de Dépôt et de Gestion ;


 des sociétés d’assurances et de réassurances. Les sociétés de
crédit-bail sont soumises à l’impôt au taux de 39,60% au titre des
exercices comptables ouverts à compter du 1er janvier 2007, taux
ramené à 37% à compter du 01-01-2008 ;

 10 % :

 du montant des produits des actions, parts sociales et revenus


assimilés visés à l’article 13 du C.G.I. ; (Ce taux a été relevé à 15%
LDF 2013) ;

 du montant brut hors taxe des produits bruts visés à l’article 15 du


C.G.I. ;

 sur option : pour les banques offshore durant les quinze (15)
premières années consécutives suivant la date de l’obtention de
l’agrément;

 8 % du montant hors taxe des travaux, de construction ou de montage


réalisés par les sociétés étrangères ayant opté pour l’imposition forfaitaire. Il
est libératoire de la retenue à la source prévue à l’article 4 du C.G.I. ;

 20 % : en ce qui concerne les produits de placements à revenu fixe


énumérés à l’article 14 du C.G.I.. Dans ce cas, les bénéficiaires doivent
décliner lors de l’encaissement desdits produits :

 la raison sociale et l’adresse du siège social ;

 le numéro du registre de commerce et celui d’identification à l’I S.


 8,75% : pour les entreprises qui exercent leurs activités dans les zones
franches d’exportation, durant les dix exercices consécutifs suivant le

71
cinquième exercice d’exonération totale, chiffre porté à vingt (20) à
compter du 01-01-2007 ;

 15% pour les sociétés réalisant un chiffre d’affaires inférieur ou égal à trois
 millions (3 000 000) de dirhams hors taxe sur la valeur ajoutée LDF 2011.
Ce taux a été ramené à 10% pour les sociétés réalisant un bénéfice fiscal
inférieur ou égal à trois cent mille (300.000) dirhams ; LDF 2013

 17,50% applicable aux exercices ouverts à compter du 01-01-2008 à


l’égard :

 Des entreprises exportatrices de produits et services (6-I-B-1°);

 Des entreprises exerçant leurs activités dans les plates-formes


d’exportation (6-I-B-2°);

 Des entreprises hôtelières (6-I-B-3°);

 Des entreprises minières (6-I-D-1°);


 Des entreprises exerçant dans la province de Tanger (6-I-D -2°) ;

 Des entreprises exerçant dans les préfectures ou provinces


bénéficiant d’un traitement fiscal préférentiel (6-II-C 1°-a);

 Des entreprises artisanales visées à l’article 6-II-C-1°-b;

 Des établissements privés d’enseignement ou de formation


professionnelle visés à l’article 6-II-C-1°-c;

 Des promoteurs immobiliers visés à l’article 6-II-C-2.

 Les exploitants agricoles imposables.LDF 2014

 La contre-valeur en dirhams de 25.000 dollars US par an sur option


libératoire de tous autres impôts et taxes frappant les bénéfices ou les
revenus pour les banques offshore ;
 La contre-valeur en dirhams de 500 dollars US par an libératoire de tous
autres impôts et taxes frappant les bénéfices ou les revenus, pour les
sociétés holding offshore.

72
 Sociétés exerçant dans la province de Tanger (Art 6-I-D-2°) et Sociétés
exerçant dans des préfectures ou provinces bénéficiant d’un traitement
fiscal préférentiel (Art 6-II-C-1°-a) :
 Les sociétés exportatrices bénéficient du taux de 8,75% prévu à
l’article 19-II-A pour leur chiffre d’affaires correspondant aux
opérations réalisées au titre des exercices ouverts durant la période
allant du 01-01-2008 au 31-12-2010. Au delà de cette dernière date,
elles sont imposables dans les conditions de droit commun (Art 247-
XIII) ;

 Les entreprises industrielles de transformation (relevant du décret n°


2-97-876 du 05-01-1999) sont passibles du taux de 17,50% prévu à
l’article 19-C-II au titre des exercices ouverts durant la période allant
du 01-01-2008 au 31-12-2010. Le taux de 17,50% est majoré de deux
points et demi (2,5) pour chaque exercice ouvert durant la période
allant du 01-01-2011 au 31-12-2015. Au-delà de cette dernière date,
les dispositions des articles 6-I D-2, 6-II-C-1°-a et 7-VII sont abrogées
(Art 247-XIV).

D’après, l’article 167 du C.G.I. :

 la base servant de base au calcul de l’impôt est arrondie à la dizaine


de dirhams supérieure ;

 le montant de chaque versement est arrondi au dirham supérieur.

73
6.4 COTISATION MINIMALE

6.4.1 Définition
D’après l’article 144-I-A du C.G.I., le montant de l’impôt dû par les sociétés –
autres que celles visées à l’article 16 du C.G.I. – ne peut être inférieur pour
chaque exercice, quelque soit le résultat fiscal de la société à une cotisation
minimale.

6.4.2 Base de calcul de la cotisation minimale


Elle est représentée par les éléments suivants :

 Le chiffre d’affaires constitué par les recettes et les créances acquises


ainsi que les autres produits d’exploitation visé à l’article 9 du C.G.I (I-A-
1° et 5°). ;

 Les produits financiers visés à l’article 9 du C.G.I. ( I-B-1°, 2° et 3°) à


l’exception des produits de participation sous réserve de la condition
prévue à l’article 6- I-C-1° du C.G.I. ;

 Les subventions et dons figurant parmi les autres produits d’exploitation ou


les produits non courants visés au I-A-4° et au I-C-2° et 4°de l’article 9
du C.G.I. reçus de l’Etat, des collectivités °locales ou des tiers.

6.4.3 Taux et minimum de la cotisation

6.4.3.1 Taux
 Taux normal : Il est de 0,50 %.

 Taux réduit : Il est de 0,25 %.pour les opérations effectuées par les
entreprises commerciales au titre des ventes portant sur :
 les produits pétroliers ;
 le gaz ;
 le beurre ;
 le sucre ;
 l’huile et la farine ;
 l’eau et l’électricité.

74
6.4.3.2 Minimum de cotisation : Il est de 3.000,00 dh.LDF 2014
Le calcul de la cotisation minimale obéit aux mêmes règles que celles retenues
pour le calcul de l’impôt dans le cas où la société bénéficierait d’exonération totale
ou partielle.

6.4.4 Exemption de la cotisation minimale


 La cotisation minimale n’est pas due par les sociétés- autres que les
sociétés concessionnaires de service public- pendant les 36 premiers mois
suivant la date du début de leur exploitation ;

 En l’absence d’activité, la loi a limité l’exonération de la cotisation minimale


à une période qui ne peut être supérieur à 60 mois à partir de la date de
constitution de la société.

6.4.5 Cotisation minimale et déficit reportable


 Les sociétés déficitaires qui paient la cotisation minimale ne perdent pas le
droit d’exercer le report déficitaire ;

 La cotisation minimale acquittée au cours d’un exercice déficitaire ainsi


que la partie de la cotisation minimale qui excède le montant de l’impôt
acquitté au titre d’un exercice donné sont imputées sur le montant de
l’impôt qui excède celui de la cotisation minimale exigible au titre de
l’exercice suivant. A défaut de cet excédent ou en cas d’excédent
insuffisant pour que l’imputation puisse être opérée en totalité ou en
partie, le reliquat de la cotisation minimale peut être déduit du montant de
l’impôt sur les sociétés dû au titre des exercices suivants jusqu’au
troisième exercice qui suit l’exercice déficitaire ou celui au titre duquel le
montant de la cotisation minimale excède celui de l’impôt. Au delà de cette
période, l’excédent de la cotisation minimale non imputé n’est pas
restituable à la société et reste définitivement acquis au trésor.

75
CHAPITRE VII ASPECT FISCAL DE LA FUSION

7.1 QUELQUES DEFINITIONS

7.1.1 Définition de la fusion


La fusion est l’opération par laquelle une société apporte la totalité de son
patrimoine en vue d’une concentration avec une société préexistante ou par la
création d’une nouvelle société.
A cet effet, la société absorbante prend en charge la totalité de l’actif et du passif
de la société absorbée.

7.1.2 Définition de l’apport partiel


L’apport partiel est l’opération par laquelle une société apporte partiellement son
actif et éventuellement son passif à une ou plusieurs sociétés préexistantes ou à
créer sans que ces apports entraînent la dissolution de ladite société.

7.1.3 Définition de la scission


La scission est l’opération par laquelle une société apporte son actif et son passif
à deux ou plusieurs sociétés préexistantes où à créer.

7.2 REGIME FISCAL DE DROIT COMMUN DE LA FUSION


Au point de vue fiscal, la fusion des sociétés est considérée comme la cession des
entreprises absorbées.
Dans ce cas :
 Les plus-values nettes réalisées par la société absorbée bénéficient des
abattements prévus à l’article 19-II (fin d’exploitation), abattements
modifiés à compter du 1-1-2006 par les dispositions de l’article 163 du
L.A.R. et confirmés par l’article 161 du C.G.I. (Avantage supprimé à
compter du 1er janvier 2009, Art 7, L.D.F. 2009);
 La prime de fusion réalisée par la société absorbante bénéficie des
abattements prévus à l’article 19-I (cours d’exploitation), abattements
modifiés à compter de la date susvisée par l’article 163 précité dans la
limite de la période prévue à l’article 6bis de la L.D.F. 2006 n° 35-05 .

76
7.2.1 Détermination de la plus-value de fusion

7.2.1.1 La fusion est réalisée par voie de création d’une société


nouvelle
Dans ce cas de fusion, chacune des sociétés absorbées reçoit en rémunération de
son apport net des actions ou des parts sociales de la société nouvelle.

Le profit réalisé ou la perte subie par chacune des sociétés fusionnées est dégagé
par la différence entre :

 d’une part la valeur réelle des actions ou des parts sociales émises
par la société nouvelle en contrepartie de l’apport effectué par la
société fusionnée, net du passif exigible ;

 et d’autre part la valeur nette comptable de cet apport telle que celle-
ci ressort de la comptabilité de la société fusionnée.
Par valeur à retenir dans ce calcul en ce qui concerne les titres remis à la société
fusionnée il faut entendre l’estimation nette attribuée dans le bilan de la société
nouvelle aux biens apportés.
Il convient cependant de préciser que lorsque le profit total de fusion dégagé
comme ci-dessus comprend aussi un gain réalisé sur l’apport d’éléments d’actif
non immobilisé (marchandises etc.…), celui-ci ne peut être admis au bénéfice des
abattements prévus par la loi. Ce gain – qui correspond à la différence entre d’une
part la valeur pour laquelle les éléments de l’actif circulant apportés auront été
repris par la société nouvelle et d’autre part celle pour laquelle ils étaient
comptabilisés chez la société absorbée n’est en fait qu’un bénéfice réalisé sur des
valeurs d’exploitation et imposable par conséquent selon le régime de droit
commun.

77
EXEMPLE : La société C absorbe les sociétés A et B

 Société fusionnée A :
Elle apporte son actif et passif à la société C.

Son bilan avant la fusion se présente comme suit :

 Immobilisations
- Brut : 150.000

- Amortissement : 40.000

- Net : 110 000


 Marchandises

- Brut : 60.000

- Provision P.D. : 10.000


- Net : 50.000

Dans le projet de fusion, les immobilisations ont été évaluées à 310.000 DH et les
marchandises à 90.000 DH.

Il s’ensuit donc le profit suivant : (310.000 + 90.000) – 160.000 = 240.000.

L’abattement prévu à l’article 19-II – tel qu’il a été modifié par l’article 163 du
L.A.R. et confirmé par l’article 161 du C.G.I. - sera appliqué uniquement sur le
profit réalisé sur les immobilisations, soit 310.000 – 110.000 = 200.000
L’application de l’abattement est supprimé à compter du 1- 1 - 2009 .

 Société fusionnée B :
Elle apporte son actif et son passif à la société C.

Son bilan avant la fusion accuse :

- A l’actif : terrain : 100 000


- Au passif : capital social : 100.000

Dans le projet de fusion le terrain a été évalué à 200.000, d’où un profit de .


200.000 –100.000 = 100.000.

78
7.2.1.2 La fusion est réalisée par voie d’apport à une société
préexistante
Lorsque la société absorbante est déjà propriétaire d’un lot d’actions ou de parts
de la société absorbée (cas le plus fréquent), l’opération de fusion entraîne pour la
société absorbante :

 d’une part une augmentation de capital par l’émission des actions ou de


parts nécessaires pour remplir de leurs droits les actionnaires ou les
associés autres qu’elle-même de la société absorbée ;

 et d’autre part la constitution à son passif d’une réserve appelée « prime


de fusion » destinée à compenser le surplus de l’accroissement de son
actif.

La valeur réelle des actions ou parts nouvellement émises ne présente dès lors
qu’une fraction de celle de l’actif net apporté.

Comme dans le cas précédent, le profit net de fusion réalisé par la société
absorbée est déterminé comme indiqué précédemment.

7.2.2 Prime de fusion


La société absorbante détenant une participation dans la société absorbée
compense le surplus d’apport net rémunéré par la remise d’actions ou de parts
sociales aux actionnaires ou associés autres qu’elle même de la société dissoute
(absorbée) par la constitution de la prime de fusion.

Cette prime qui apparaît au passif du bilan de la société absorbante peut être
constituée de deux éléments de nature bien distincte :

 Le premier élément de la prime de fusion est égal au montant de la


différence entre, d’une part, la valeur réelle à la date de fusion des titres
correspondant à la participation de la société absorbante dans la société
absorbée et, d’autre part, la valeur comptable pour laquelle ces mêmes
titres figuraient au bilan de la société absorbante.
Cette différence correspond en fait à la part de la société absorbante dans la plus-
value globale accumulée par l’actif net de la société absorbée.

 Le second élément de la prime de fusion est égal au montant de la


différence entre, d’une part, la valeur d’apport de la fraction de l’actif net de

79
la société absorbée correspondant aux droits des actionnaires ou associés
autres que la société absorbante et, d’autre part, le montant nominal des
actions nouvelles remises à ces actionnaires pour les remplir de leurs droits.
Au plan fiscal, ce second élément de la prime de fusion est assimilé à une prime
d’émission – laquelle est exigée des nouveaux actionnaires ou associés de la
société absorbante en contrepartie des réserves déjà constituées par cette
dernière et de la plus-value déjà acquise par son patrimoine social – et par voie de
conséquence n’est pas imposable à l’impôt sur les sociétés.

Exemple :

Le bilan de la société A, absorbante se présente comme suit :

Actif Passif

Valeur nette d’actifs divers : 200.000 Capital……………………….80.000

Réserves…………………….80.000

Passif exigible………………40.000

200.000 200.000

La société B qui sera absorbée par la société A apporte un actif réel d’une valeur
actuelle de 160.000 (équivalent de l’actif de A). Les deux groupes d’actionnaires «
A et B » devront donc se retrouver à égalité au niveau de la participation au capital
de la société A.

L’augmentation de ce capital ne peut pas aller au-delà du double de la valeur


initiale, sans léser les actionnaires A.
Par conséquent, la société équilibre ses propres réserves par la constitution d’une
prime de fusion et passe les écritures suivantes :

Actif apporté par B 160.000


Capital 80.000

Prime de fusion 80.000

80
7.3 REGIME PARTICULIER DES FUSIONS DE SOCIETES.

Le régime particulier des fusions de sociétés est prévu à l’article 162


du Code général des impôts.

7.3.1 Chez la société absorbée


Sous réserve des conditions prévues, le régime particulier des fusions de sociétés
accorde aux sociétés fusionnées la franchise totale de l’impôt au titre :
 des plus-values de fusion ;

 des provisions ne devenant pas sans objet ;

 de la réserve spéciale de réévaluation constituée comme prévu à l’article


23 (disposition supprimée par l’article de la L.D.F 2004).

7.3.2 Chez la société absorbante


Sous réserve également des conditions prévues et notamment, la déclaration
souscrite en double exemplaire dans les 30 jours suivant la date de l’acte de
fusion accompagnée des documents exigés par la loi (article 162-II-A), le
traitement de la situation fiscale de la société absorbante est le suivant :

 Imposition de la plus-value sur sa participation dans la société absorbée


après application des abattements prévus à l’article 162-I(Avantage
supprimé à compter du 1-1-2009) ;
 Si la valeur d’apport des terrains construits ou non représente 75 % ou plus
de la valeur globale de l’actif net immobilisé de la société absorbée :
réintégration dans le résultat du premier exercice comptable clos après la
fusion de l’ensemble des plus-values réalisées par la société absorbée après
application des abattements prévus par la loi (Avantage supprimé à
compter du 1-1-2009);
 Si la proportion de 75 % n’est pas atteinte : Réintégration dans le résultat
fiscal par fractions égales sur une période maximale de 10 ans uniquement
des plus-values sur titres de participation et éléments amortissables. Les plus
values réalisées par la société absorbée sur les éléments non amortissables
seront imposées lors de leur cession par la société absorbante ;

81
 Reprise pour leur montant intégral des provisions dont l’imposition est différée
(ainsi que la réserve spéciale de réévaluation : supprimé par l’article 8 de la
L.D.F 2004).
A signaler enfin qu’en cas de déclaration déposée hors délai comme en cas de
déclaration non accompagnée des pièces annexes exigées par la loi,
l’administration régularise la situation des sociétés fusionnées dans les conditions
prévues à l’article 221 du C.G.I..

 Les éléments du stock à transférer de la société absorbée à la


société absorbante sont évalués, SUR OPTION, soit à leur valeur
d’origine soit à leur prix du marché. Les modalités de ladite évaluation
sont fixées par décret. Les éléments concernés ne peuvent être
inscrits ultérieurement dans un compte autre que celui des stocks. A
défaut, le produit qui aurait résulté de l’évaluation desdits stocks sur la
base du prix du marché lors de l’opération de fusion, est imposé entre
les mains de la société absorbante au titre de l’exercice au cours
duquel le changement d’affectation a eu lieu, sans préjudice de
l’application des sanctions prévues aux articles 186 et 208 du C.G.I.
Conformément aux dispositions de l’article 232-VIII-7°, lorsque
l’exercice au cours duquel a eu lieu le changement d’affectation des
stocks est prescrit, la régularisation est opérée sur le premier exercice
de la période non prescrite (Art 8 de L.D.F. 2008).

L’article 7 de la loi de finances pour l’année budgétaire 2010 a complété


l’article 247 du C.G.I., par un paragraphe XV qui prévoit un régime fiscal transitoire
en faveur des opérations de fusion et de scission réalisée entre le 1er janvier 2010
et le 31 décembre 2012. Mesure prorogée jusqu’au 31-12-2016. (LDF 2013).

Ce nouveau régime s'applique aux sociétés passibles de l'impôt sur les


sociétés obligatoirement ou sur option.

82
Il est rappelé que les sociétés peuvent opter à ce nouveau régime transitoire
comme elles peuvent opter à l'un des régimes permanents prévus au C.G.I., à
savoir celui de droit commun ou celui prévu à l'article 162 dudit code.

Régime transitoire des opérations de fusion et de scission introduit par


la loi de finances pour l’année 2010

Le nouveau régime prévu à l'article 247-XV du C.G.I. a repris les dispositions


de l’article 162 du C.G.I. avec les modifications suivantes :

a) au lieu d’une imposition immédiate, la prime de fusion ou de scission (plus-


value) réalisée par la société absorbante, correspondant à ses titres de
participation dans la société absorbée (actions ou parts sociales) est exonérée ;

b) au lieu de l’étalement sur une période maximale de dix (10) ans, l’imposition
des plus-values nettes réalisées sur l’apport des éléments amortissables à la
société absorbante est étalée sur la durée d’amortissement chez ladite société ;

c) au lieu de l’étalement sur une période maximale de dix (10) ans, les plus-
values latentes réalisées sur l’apport à la société absorbante des titres de
participation détenus par la société absorbée dans d'autres sociétés, bénéficient
chez la société absorbante d’un sursis d’imposition jusqu'à la cession ou le retrait
de ces titres ;

d) au lieu de l’imposition immédiate, les plus-values latentes résultant de


l’échange de titres détenus par les personnes physiques ou morales, dans la
société absorbée par des titres de la société absorbante, bénéficient du sursis
d’imposition jusqu’à leur retrait ou cession ultérieure ;

e) l’extension de ce nouveau régime particulier de fusion aux opérations de


scissions totales, qui se traduisent par la dissolution de la société scindée et
l’apport intégral des activités autonomes à d’autres sociétés (existantes ou
nouvellement créées).

83
Conditions d'éligibilité au nouveau régime des fusions et des
scissions

Le bénéfice de ce régime transitoire est subordonné au respect des


conditions suivantes :

a) la société, absorbante ou née de la fusion ou de la scission, doit déposer au


service local des impôts dont dépendent la ou les sociétés fusionnées ou scindées,
en double exemplaire et dans un délai de trente (30) jours suivant la date de l'acte
de fusion ou de scission, une déclaration écrite accompagnée :

1°- d'un état récapitulatif des éléments apportés comportant tous les détails
relatifs aux plus-values réalisées ou aux moins-values subies et dégageant
la plus-value nette qui ne sera pas imposée chez la ou les sociétés
fusionnées ou scindées ;
2°- d'un état concernant, pour chacune de ces sociétés, les provisions figurant
au passif du bilan avec indication de celles qui n'ont pas fait l'objet de
déduction fiscale ;

3°- de l'acte de fusion ou de scission dans lequel la société absorbante ou née


de la fusion ou de la scission s'engage à :
 reprendre, pour leur montant intégral, les provisions dont l'imposition est
différée ;

 réintégrer, dans ses bénéfices imposables, la plus-value nette réalisée par


chacune des sociétés fusionnées ou scindées sur l'apport de l'ensemble des
titres de participation et des éléments de l'actif immobilisé, lorsque ces
sociétés possèdent des terrains construits ou non dont la valeur d'apport
est égale ou supérieure à 75 % de la valeur globale de l'actif net
immobilisé.

Dans ce cas, la plus-value nette est réintégrée au résultat du premier


exercice comptable clos après la fusion ou la scission ;

84
 réintégrer, dans ses bénéfices imposables, la plus-value nette réalisée par
chacune des sociétés fusionnées ou scindées uniquement sur l'apport des
éléments amortissables, lorsque la proportion de 75% de la valeur globale
de l'actif net immobilisé n'est pas atteinte.
Dans ce cas, la plus-value nette réalisée sur l'apport des éléments
amortissables est réintégrée dans le résultat fiscal, par fractions égales, sur la
période d’amortissement desdits éléments.

La valeur d'apport des éléments amortissables est retenue :

 comme base de calcul des amortissements des éléments apportés à la


société absorbante ;

 comme valeur d'acquisition pour le calcul des plus-values réalisées


ultérieurement à la date de la fusion, en cas de cession ou de retrait
des éléments apportés par la société absorbée.

 ajouter aux plus-values constatées ou réalisées ultérieurement à l'occasion


du retrait ou de la cession des éléments non amortissables (terrains, fonds
de commerce, etc.), les plus-values qui ont été réalisées par la société
fusionnée ou scindée et dont l'imposition a été différée ;

b) la non déductibilité des provisions pour dépréciation pendant toute la durée


de leur détention, des titres apportés par la société absorbée à la société
absorbante ;

c) le désistement de la société absorbante du droit au report de ses déficits


cumulés figurant dans la déclaration fiscale du dernier exercice précédant la fusion
ou la scission.

N.B. : Dans le cas de scission, chaque société bénéficiaire de l'apport doit


respecter les conditions d'éligibilité citées ci-dessus.

85
CHAPITRE VIII OBLIGATIONS DES SOCIETES

INTRODUCTION

Les sociétés assujetties à l’impôt sur les sociétés sont tenues à un certain nombre
d’obligations comptables prévues par les articles 145 à147 du C.G.I. et la loi
comptable n°9-88. De plus les articles 157 à 160 du C.G.I. font obligation aux dites
sociétés d’opérer la retenue à la source sur certains produits..

8.1 OBLIGATIONS D’ORDRE COMPTABLE DES SOCIETES


MAROCAINES

8.1.1 Tenue et organisation de la comptabilité


Le résultat fiscal de chaque exercice comptable est déterminé à partir du résultat
du compte de produits et charges de la comptabilité tenue par la société
conformément aux prescriptions de la loi comptable n°9-88.

Compte tenu, par ailleurs, des dispositions prévues à l’article 145 du C.G.I., toute
personne morale assujettie à l’impôt sur les sociétés doit :

a) procéder à l’enregistrement comptable des mouvements affectant son


patrimoine ;
b) contrôler l’existence et la valeur des éléments actifs et passifs du
patrimoine par inventaire, au moins une fois à la clôture de l’exercice ;

c) établir des comptes annuels ou périodiques (réguliers et sincères)


faisant état du patrimoine, de la situation financière du résultat de
l’exploitation à la clôture de l’exercice, au vu des enregistrements
comptables et de l’inventaire.
Ces comptes périodiques doivent comprendre un bilan et un compte de produits et
charges transcrits sur un livre d’inventaire.

L’organisation de la transcription comptable est conçue selon le plan des comptes


ou plan comptable normalisé en usage.

86
Les sociétés doivent obligatoirement, et quel que soit le système choisi, tenir
certains livres.

8.1.2 Documents et livres obligatoires

8.1.2.1. Documents obligatoires (prévus par la loi comptable)


a. Livre journal

Ce document doit enregistrer toutes les opérations affectant le patrimoine de la


société soit jour par jour, soit en récapitulant, au moins, mensuellement, les totaux
de ces opérations à la condition, dans ce cas, de conserver tous documents
permettant d’en vérifier le détail jour par jour. D’autre part, et avant d’être mis en
service, ce livre doit être côté et paraphé par le juge du tribunal du commerce.

b. Le grand livre

C’est un registre qui permet l’enregistrement des écritures du livre journal selon le
plan de comptes du commerçant.

c. Livre d’inventaires

Côté et paraphé avant son utilisation, ce document doit contenir un état estimatif et
descriptif, (inventaire des biens : actif et des dettes : passif) de la société à la
clôture de l’exercice, avant l’arrêté des comptes et l’établissement du bilan et du
compte de produits et charges. Concernant plus particulièrement l’inventaire des
stocks (matière première, matière consommable, emballages, produits semi
œuvrés, produits finis, travaux en cours, etc…) il est admis que la société n’est
pas tenue de transcrire le détail de ses stocks sur le livre d’inventaires à la
condition, toutefois, que des états détaillant en quantités et en valeur les biens en
stocks soient établis et présentés à l’appui des sommes figurant sur le bilan
correspondant.

8.1.2.2. Livres obligatoires spéciaux


Ce sont des documents que seuls certains commerçants sont astreints à tenir, il
s’agit en l’occurrence des :
a) registre de la garantie des bijoutiers ;
b) répertoires des transitaires agrées en douanes ;
c) registre de l’ONICL ;
d) livre de paie.

87
8.1.2.3 Registres facultatifs
En pratique, il existe à côté des livres obligatoires, d’autres livres qui varient
suivant la nature et l’importance de l’entreprise, notamment les livres auxiliaires et
les journaux auxiliaires sur lesquels repose toute comptabilité à partie double. La
tenue de ces documents comptables est liée à l’obligation pour la société
d’organiser sa comptabilité de manière à permettre à l’administration de procéder
aux contrôles nécessaires

8.1.2.4 Codification précise de tous les registres et documents utilisés


Cette codification est aussi importante que l’établissement d’un plan comptable
précis. En effet, elle facilite les tâches habituelles de recherche de contrôle et de
vérification. Il doit être possible de connaître à tout instant :

 La liste des registres, livres et journaux utilisés (obligatoires,


professionnels ou imposés par le système employé) ;

 Les règles d’enregistrement des opérations ;

 La définition exacte de la méthode comptable choisie.

8.1.3 Organisation de la comptabilité


L’organisation même de la comptabilité doit être conçue en vue de permettre le
contrôle des opérations réalisées par la société. Elle est donc une partie intégrante
du contrôle dès lors qu’elle consiste à garantir :

 La rapidité de l’enregistrement des opérations au fur et à mesure de leur


intervention ;
 La présentation méthodique de l’enregistrement comptable.

Au sens des dispositions de la loi n°9-88 relative aux obligations comptables des
commerçants, les opérations qui affectent le patrimoine d’une entreprise doivent
être enregistrées, chronologiquement, opération par opération et jour par jour.
Ces enregistrements doivent être portés sous forme d’écritures sur « le livre
journal », ces derniers doivent être rapportés sur le « grand livre ».
Les opérations doivent être individualisées et enregistrées sur les journaux
appropriés. Elles doivent également être appuyées par des pièces justificatives
authentiques.

88
Lorsque la comptabilité est tenue par des moyens informatiques, ou si les
documents sont conservés sous forme de micro-fiches, la société doit consentir
aux agents toutes facilités pour l’exercice du contrôle et l’analyse des données
enregistrées.

N.B : Cas du manuel des procédures

Les entreprises de commerçants, dont le chiffre d’affaires, annuel hors taxe est
égal ou supérieur à 7.5 millions de dirhams, sont tenues d’avoir un manuel
décrivant les procédures et l’organisation comptable pour comprendre le système
de traitement utilisé et permettre les contrôles.

8.1.4 Pièces justificatives


Chaque écriture est appuyée par une pièce justificative datée et susceptible d’être
présentée à toute demande.

La valeur probante de la comptabilité repose essentiellement sur le fait que les


écritures portées dans les livres comptables sont corroborées par des pièces
justificatives.

8.1.4.1 Pièces justificatives de recettes


8.1.4.1.1. Obligation de facturation

En vertu de l’article 145-III du C.G.I., les contribuables relevant de l’impôt sur les
sociétés sont tenus de délivrer à leurs clients ou acheteurs, agissant également
dans le cadre de leurs activités professionnelles, des factures ou mémoires relatifs
à leurs opérations de recettes.

Ces documents doivent être pré numérotés et tirés d’une série continue s’ils sont
imprimés. S’ils sont édités par un système informatique, ils doivent être délivrés
suivant une série continue.

Dans le cas d’entreprises disposant de plusieurs points de vente, chaque


établissement peut utiliser des documents tirés d’une même série continue.

89
8.1.4.1.2. Contenu de la facture :

Deux cas doivent être distingués :

1. Cas de ventes ou de prestations de services rendus à des personnes


agissant dans le cadre de leurs activités professionnelles :

En plus des indications d’ordre commercial, les factures ou mémoires doivent


comporter les renseignements ci-après :
 le numéro d’identification du vendeur assujetti à la T.V.A ainsi que
l’article d’imposition à l’impôt des patentes et son article d’imposition à
l’I.S ;
 les nom, prénom ou raison sociale et adresse des acheteurs ou
clients ;

 la quantité, la désignation précise et le prix unitaire des marchandises


ou des produits vendus et des services rendus ;

 le montant de la taxe réclamée en sus du prix ou comprises dans le


prix en cas d’assujettissement à la T.V.A ». En cas d’exonération, la
mention de la taxe est remplacée par l’indication de l’exonération ou
du régime suspensif sous lequel les opérations facturées ont été
réalisées ainsi que les références aux textes d’exonération ou de
suspension ;

 les modalités et les références de paiement indiquées sur le double


de la facture ou sur les relevés périodiques des factures.
Cas particuliers :

 En cas d’opérations annulées, résiliées ou faisant l’objet d’un rabais, le


redevable doit délivrer à son acheteur ou client :

 Soit une facture nouvelle annulant et remplaçant la facture initiale et


portant la référence exacte de cette dernière ;

 Soit une note d’avoir portant référence de la facture initiale et faisant


état du montant du rabais hors taxe ainsi que la T.V.A y afférente ;

 Lorsque la facture est annulée avant sa délivrance à l’acheteur ou au


client, l’original doit être conservé par le vendeur ou le prestataire ;

90
 Lorsque la société fait usage des bons de livraison, les factures doivent
comporter les numéros et les dates desdits bons.

2. Cas de ventes ou prestations faites avec les particuliers


En ce qui concerne plus particulièrement le commerce de détail, et à défaut de
factures, la société doit délivrer des tickets de caisse à sa clientèle. Mais cette
pratique s’applique exclusivement aux sociétés commerciales dont le chiffre
d’affaires est constitué en totalité par des ventes au détail et à la condition que,
d’une part, ces ventes soient faites directement à des consommateurs et, d’autre
part, la non délivrance de facture soit effectivement une pratique courante dans les
usages de ce commerce (alimentation, habillement, boissons, journaux, tabac,
etc…).
Il s’ensuit donc que la facturation devient obligatoire dès lors que la vente au détail
ne remplit pas une des conditions précitées.
3. Cas des cliniques et établissements assimilés

Les cliniques et établissements assimilés sont tenus de délivrer à leurs patients


des factures comportant le montant global des honoraires et autres rémunérations
de même nature qui leur sont versés par lesdits patients en faisant distinguer la
part revenant à la clinique et la part revenant aux médecins ayant effectué
les actes médicaux et chirurgicaux dans lesdites cliniques ou
établissements.

4. Cas des sociétés qui pratiquent des tournées

Les sociétés qui pratiquent des tournées en vue de la vente directe de leurs
produits à des patentables doivent mentionner sur les factures ou documents
en tenant lieu qu’elles délivrent à leurs clients le numéro d’article du rôle
d’imposition desdits clients à l’impôt des patentes.

8.1.4.2. Pièces justificatives de dépenses


En vertu des dispositions de l’article 146 du C.G.I., tout achat de biens ou services
effectué par une société auprès d’un fournisseur patentable doit être justifié par
une facture régulière ou tout autre document ou pièce probante en tenant lieu,
établi par l’intéressée.
Par document en tenant lieu, ou toute autre pièce probante on entend tout écrit
dressé par une personne physique ou morale pour constater les conditions de
vente de produits, denrées ou marchandises et des services rendus. Ces écrits

91
sont authentifiés et valent factures; ils doivent être établis en double exemplaire ;
l’original est remis à la société cliente et le double est conservé par le vendeur ou
le prestataire de services.
La facture ou le document en tenant lieu doit comporter tous les renseignements
concernant l’identité du vendeur, le numéro de l’article de son imposition à l’impôt
des patentes, la date de l’opération, la nature, la quantité et le prix du bien livré et
des services exécutés ainsi que la mention du montant de la T.V.A. ou de son
exonération. Lorsque la facture ou le document en tenant lieu ont été payés, la
société doit les compléter par les références du paiement.

Pour les achats ou les approvisionnements effectués auprès des fournisseurs non
patentables et qui ne délivrent pas de factures la société doit établir un ordre de
dépense et sur lequel elle doit préciser :
 Le nom et l’adresse du fournisseur ;

 La nature, la quantité et le prix unitaire de chaque produit et


marchandise achetés ;
 Les modalités de règlement de l’achat ou de l’approvisionnement.

L’ordre de dépense peut constituer une pièce probante s’il comporte l’identité du
vendeur (n° de la C.I.N ou de tout autre document officiel en tenant lieu).

Il y a lieu de souligner que selon l’article 11 du Code général des impôts, la société
perd le droit d’inclure dans ses charges déductibles le montant des achats, des
travaux et des prestations de services dont les justifications ne comportent pas
l’ensemble des indications prévues par la loi.

Toutefois la réintégration notifiée à cet effet par l’inspecteur des impôts à l’issue
d’un contrôle fiscal ne devient définitive que si la société ne parvient pas à
compléter au cours de la procédure prévue selon le cas à l’article 220 ou 221 du
Code général des impôts, ses factures par les renseignements manquants.

8.2 .OBLIGATIONS COMPTABLES DES SOCIETES ETRANGERES


Les sociétés dont le siège est situé hors du Maroc qui exercent une activité
permanente au Maroc sont soumises aux règles et obligations comptables
prévues pour les sociétés marocaines.

92
En effet, l’article 147 du C.G.I. fait obligation à ces sociétés étrangères de tenir, au
lieu de leur établissement principal au Maroc, la comptabilité de l’ensemble des
opérations effectuées au Maroc.
Cette comptabilité devra être tenue et organisée de manière à permettre à
l’administration fiscale de procéder aux contrôles des déclarations fiscales de la
société.
Les écritures comptables doivent être appuyées des pièces et factures justifiant
l’authenticité des opérations réalisées.

Concernant plus particulièrement les documents comptables obligatoires, en


l’occurrence le livre journal, le grand livre et le livre d’inventaire, les entreprises
étrangères sont tenues de les faire viser par le chef du service local d’assiette des
Impôts avant leur utilisation.
Lorsqu’elle a opté pour le régime d’imposition forfaitaire prévu à l’article 16 du
C.G.I., la société étrangère doit tenir :

 Un registre des encaissements et des transferts ;

 Un registre visé par l’inspecteur du travail, concernant les salaires


payés au personnel marocain et étranger, y compris les charges
sociales y afférentes ;

 Un registre des honoraires, commissions, courtages et autres


rémunérations de même nature versées à des tiers, au Maroc ou à
l’étranger.

8.3- OBLIGATION DE RETENUE A LA SOURCE

8.3.1 Retenue à la source sur les honoraires versés aux médecins non
patentables
Selon l’article 157 du C.G.I., les cliniques et établissements assimilés sont tenus
d’opérer pour le compte du Trésor, dans les conditions prévues au III de l’article
151, une retenue à la source sur les honoraires et rémunérations versés aux
médecins non patentables qui effectuent des actes médicaux ou chirurgicaux dans
lesdites cliniques et établissements.

93
8.3.2- Retenue à la source sur les produits des actions, parts sociales
et revenus assimilés
D’après l’article 158 du C.G.I., la retenue à la source sur les produits énumérés à
l’article 13 du C.G.I. doit être opérée, pour le compte du Trésor, par les
établissements de crédit, publics et privés, les sociétés et établissements qui
versent, mettent à la disposition ou inscrivent en compte des bénéficiaires lesdits
produits.

8.3.3- Retenue à la source sur les produits de placements à revenu fixe


D’après l’article 159 du C.G.I., la retenue à la source sur les produits énumérés à
l’article 14 du C.G.I. doit être opérée, pour le compte du Trésor, par les
établissements de crédit, publics et privés, les sociétés et établissements qui
versent, mettent à la disposition ou inscrivent en compte des bénéficiaires lesdits
produits.

La retenue à la source sur les produits de placements à revenu fixe visés à l’article
14 susvisé est imputable sur le montant de l’impôt sur les sociétés avec droit à
restitution.

Toutefois, pour les personnes totalement exonérées ou hors champ d’application


de l’impôt sur les sociétés, la retenue à la source n’ouvre pas droit à restitution.

8.3.4- Retenue à la source sur les produits bruts perçus par les
personnes morales non résidentes
En vertu des dispositions de l’article 160 du C.G.I., la retenue à la source sur les
produits bruts énumérés à l’article 15 du C.G.I., doit être opérée pour le compte du
Trésor, par les contribuables payant ou intervenant dans le paiement desdits
produits, à des personnes physiques ou morales non résidentes.

Lorsque la personne physique ou morale non résidente est payée par un tiers non
résident, l’impôt est dû par l’entreprise ou l’organisme client au Maroc.

94
DEUXIEME PARTIE
REGLES DE RECOUVREMENT

CHAPITRE I PAIEMENT DE L’IMPOT

1.1- RECOUVREMENT PAR PAIEMENT SPONTANE.


Le recouvrement par paiement spontané est réglementé par les dispositions de
l’article 170 du Code général des impôts.

1.1.1- Paiement spontané des acomptes provisionnels


 Au titre de l’exercice comptable en cours, l’impôt est payé spontanément
par le versement de quatre acomptes provisionnels dont chacun est
égal à 25 % du montant dû au titre du dernier exercice clos appelé
exercice de référence ;

 Les versements des acomptes provisionnels sont effectués


spontanément auprès du bureau du receveur de l’administration fiscale
avant l’expiration de 3°, 6°, 9° et 12° mois suivant la date d’ouverture de
l’exercice comptable en cours.

1.1.2- Liquidation de l’impôt sur les sociétés


La liquidation de l’impôt dû au titre d’un exercice doit avoir lieu avant l’expiration du
délai de déclaration du résultat fiscal en tenant compte des acomptes
provisionnels déjà versés :

 Si l’impôt dû est supérieur au total des acomptes provisionnels versés, la


société doit acquitter le complément d’impôt dans le délai de la
déclaration précitée auprès du receveur de l’administration fiscale ;

 Si le total des acomptes provisionnels versés est supérieur au montant


de l’impôt effectivement dû, l’excédent versé est imputé d’office sur le
premier acompte provisionnel échu et le cas échéant sur les autres
acomptes restants. Le reliquat éventuel est restitué d’office à la société
dans le délai d’un mois à compter de la date d’échéance du dernier
acompte provisionnel.

95
1.1.3- Cas particuliers
 En cas d’exercice en cours inférieur à 12 mois : toute période inférieure
ou égale à 3 mois donne lieu au versement d’un acompte avant
l’expiration de ladite période ;

 En cas d’exercice de référence inférieur à 12 mois, le montant des


acomptes est calculé sur l’impôt dû au titre de cet exercice, rapporté à
une période de 12 mois.

 Dispense de nouveaux versements d’acomptes :

La société qui estime que le montant d’un ou plusieurs acomptes versés


au titre d’un exercice en cours sera égal ou supérieur à l’impôt dont elle
sera finalement redevable peut présenter à l’inspecteur des impôts une
demande de dispense de versement des acomptes restants. Cette
demande doit être effectuée quinze jours avant la date d’exigibilité de
l’acompte qu’elle envisage de ne pas verser. Si la liquidation de l’impôt
révèle un impôt dû supérieur de 10 % du montant des acomptes versés,
il est appliqué sur les montants des acomptes provisionnels qui
n’auraient pas été versés aux échéances prévues la pénalité et la
majoration prévues à l’article 208 du C.G.I.;

 Exercice de référence pour les sociétés dispensées ou exonérées


temporairement :

L’exercice de référence est le dernier exercice au titre duquel les


exonérations ou la dispense ont été appliquées. Les acomptes dus au
titre de l’exercice en cours sont déterminés d’après l’impôt ou la
cotisation minimale qui auraient été dus en l’absence de toute
exonération.

96
1.1.4. Télépaiement.

Les contribuables soumis à l’impôt peuvent effectuer auprès de l’administration


fiscale par procédés électroniques les versements prévus par le C.G.I. dans les
conditions fixées par arrêté du ministre chargé des finances.

Toutefois, l’article 7 de la L.D.F. 2009 a institué l’obligation d’effectuer les


versements précités par procédés électroniques auprès de l’administration
fiscale ;

 A compter du 1er janvier 2010 par les entreprises dont le chiffre


d’affaires est égal ou supérieur à 100 millions de dirhams ;

 A compter du 1er janvier 2011 par les entreprises dont le chiffre


d’affaires est égal ou supérieur à 50 millions de dirhams.

Ces télépaiements produisent les mêmes effets juridiques que les paiements
prévus par le C.G.I.

1.1.5 Recouvrement par voie de retenues à la source


L’impôt retenu à la source visé aux articles 13, 14 et 15 du C.G.I. doit être versé
au Trésor dans le mois suivant celui du paiement, de la mise à disposition
ou de l’inscription en compte au receveur de l’administration fiscale.

1.1.6 Sociétés non résidentes ayant opté pour l’imposition forfaitaire ;


L’impôt dû par les sociétés non résidentes ayant opté pour l’imposition forfaitaire
doit être versé spontanément par les intéressées dans le mois qui suit
chaque encaissement au receveur de l’administration fiscale.
1.1.7 Banques offshore et sociétés holding offshore :

L’impôt forfaitaire dû par les banques offshore et les sociétés holding offshore doit
être versé spontanément au receveur de l’administration fiscale avant le 31
décembre de chaque année.

1.1.8 Sociétés non résidentes ayant réalisé des plus-values mobilières :

Le versement de l’impôt au titre des plus-values résultant des cessions de valeurs


mobilières réalisées au Maroc doit être accompagné de la déclaration prévue à
l’article 20-III qui doit être déposée dans les trente(30) jours qui suivant le mois au
cours duquel lesdites cessions ont été réalisées.

97
1.2 IMPOSITION PAR VOIE DE ROLE :
L’imposition par voie de rôle intervient en cas de :

 Non paiement spontané de l’impôt dû ainsi que les majorations et les


pénalités y afférentes ;

 Rectification des bases d’imposition déclarées dans le cadre des


procédures prévues aux articles 220 et 221 du Code général des impôts;
 Taxation d’office pour défaut de déclaration, et de présentation des
documents nécessaires au contrôle fiscal et rectification des impositions
comme prévu aux articles 222, 223,228 et 229 du Code général des
impôts.

98
CHAPITRE II SOLIDARITE EN MATIERE D’IMPOT SUR
LES SOCIETES

En vertu des dispositions de l’article 180 du C.G.I., en cas de cession de fonds de


commerce ou de l’ensemble de biens figurant à l’actif d’une société, le
cessionnaire et le cédant des biens peuvent être tenus, au paiement de l’impôt
relatif aux bénéfices réalisés par la société pendant les 2 derniers exercices
d’activité précédant la cession sans que le montant des droits réclamés au
cessionnaire puisse être supérieur à la valeur de vente des éléments cédés.

Toutefois l’obligation au paiement desdits droits faite au cessionnaire est prescrite


à l’expiration du 6ème mois qui suit la date de cession.
Dans le cas de fusion, scission ou transformation de la forme juridique d’une
société entraînant son exclusion du domaine de l’I.S ou la création d’une nouvelle
personne morale, les sociétés absorbantes ou les sociétés nées de la fusion, de la
scission ou de la transformation sont tenues au même titre que les sociétés
dissoutes, au paiement de l’intégralité des droits dus par ces dernières, au titre de
l’impôt sur les sociétés, des majorations et des pénalités y afférentes.

Il y a lieu de préciser, enfin, que les associés des sociétés en nom collectif,
des sociétés en commandite simple et des sociétés en participation restent
solidairement responsables de l’impôt exigible, et le cas échéant, des
majorations et pénalités y afférentes.

99
TROISIEME PARTIE
SANCTIONS

CHAPITRE I : SANCTIONS EN MATIERE D’ASSIETTE

1.1 DEFAUT OU RETARD DANS LE DEPOT DES DECLARATIONS DU


RESULTAT FISCAL OU DU CHIFFRE D’AFFAIRES :
Selon l’article 184 du C.G.I., ces infractions sont sanctionnées par
l’application d’une majoration.

La majoration est de 15 % ; elle est calculée sur :

 Soit les droits correspondants au bénéfice ou au chiffre d’affaires de


l’exercice comptable ;

 Soit la cotisation minimale quand elle est supérieure à ces droits ou si le


résultat fiscal est nul ou déficitaire ;

 Soit sur les droits théoriques correspondant aux revenus et profits


exonérés.

Dans tous ces cas le montant de la majoration ne peut être inférieur à 500,00 Dh.
La même majoration est applicable dans les mêmes conditions dans le cas de
déclaration incomplète ou insuffisante. La majoration ne s’applique pas lorsque les
éléments manquants ou discordants n’ont pas d’incidence sur la base de l’impôt
ou de son recouvrement.

1.2 INFRACTION AUX DISPOSITIONS RELATIVES AU DROIT DE


COMMUNICATION (ART 185)
Mêmes sanctions que celles relatives aux infractions concernant le droit de
contrôle ; Sanctions à émettre par voie de rôle.

Toutefois, lesdites sanctions ne sont pas applicables au cadi chargé du taoutiq,


aux administrations de l’Etat et aux collectivités locales.

100
1.3 CAS DE RECTIFICATION DE LA BASE IMPOSABLE (ART 186)
En cas de rectification du résultat bénéficiaire ou du chiffre d’affaires d’un
exercice comptable : application d’une majoration de 15 % sur le montant des
droits correspondant à cette rectification.

Lorsque le résultat déclaré est un déficit, les réintégrations et rectifications opérées


sont majorées de 15 % jusqu’à résorption du déficit déclaré.
Le taux de 15 % peut être porté jusqu’à 100 % quand la mauvaise foi du
contribuable est établie.

1.4 COMPLICITE DE FRAUDE (ART 187)


A l’égard de toute personne ayant participé aux manœuvres destinées à éluder le
paiement de l’impôt, assisté ou conseillé le contribuable dans l’exécution desdites
manœuvres : Application d’une amende égale à 100% du montant de l’impôt éludé
et ce indépendamment de l’action disciplinaire si elle exerce une fonction publique.

1.5 DEFAUT DE DECLARATION D’EXISTANCE (ART 188)


Défaut de dépôt de la déclaration d’existence : Application d’une amende de
1.000,00 Dh à émettre par voie de rôle.

1.6 DEFAUT DE DECLARATION EN MATIERE DE CHANGEMENT DU


LIEU D’IMPOSITION (ART 189)
Défaut d’aviser l’administration fiscale en matière de changement du lieu
d’imposition : Application d’une amende de 500,00 Dh à émettre par voie de rôle.

1.7 INFRACTION AUX DISPOSITIONS RELATIVES A LA VENTE EN


TOURNEE (ART19O)
Une amende égale à 1% est applicable au montant de l’opération effectuée par
tout contribuable n’ayant pas observé les dispositions prévues au IV de l’article
145 du C.G.I. L’amende est émise par voie de rôle.

1.8 INFRACTION RELATIVE AU DROIT DE CONTROLE (ART 191)


Défaut de présentation des documents nécessaires au contrôle fiscal ou
refus de se soumettre au contrôle : application d’une amende de 2.000,00 Dhs
et le cas échéant de l’astreinte de 100,00 Dhs par jour de retard dans la limite de

101
1.000,00 Dhs dans les conditions prévues à l’article 229 du Code général des
impôts.

1.9 SANCTIONS PENALES (ART 192)


Est punie d’une amende de 5.000 à 50.000 dirhams, toute personne qui en vue de
se soustraire à sa qualité de contribuable ou au paiement de l’impôt ou en vue
d’obtenir des déductions ou remboursements indus, utilise l’un des moyens
suivants :

 délivrance ou production de factures fictives ;

 production d’écritures comptables fausses ou fictives ;


 vente sans factures de manière répétitive ;

 soustraction ou destruction de pièces comptables légalement exigibles


;
 dissimulation de tout ou partie de l’actif de la société ou augmentation
frauduleuse de son passif en vue d’organiser son insolvabilité.

En cas de récidive, avant l’expiration d’un délai de cinq ans qui suit un jugement
de condamnation à l’amende précitée, ayant acquis l’autorité de la chose jugée, le
contrevenant est puni, outre de l’amende prévue ci-dessus, d’une peine
d’emprisonnement de 1 à 3 mois.

L’application des dispositions qui précédent s’effectue dans les formes et


conditions prévues à l’article 231 du Code général des impôts.

1.10 INFRACTION AUX DISPOSITIONS RELATIVES AU REGLEMENT


DES TRANSACTIONS (ART 193)
Lorsque le règlement d’une transaction dont le montant est égal ou dépasse
20.000,00 Dhs est effectué autrement que par chèque barré non endossable,
effet de commerce, moyen magnétique de paiement ou virement bancaire,
procédé électronique ou par compensation avec une créance à l’égard d’une
même personne (LDF 2011), la société venderesse ou prestataire de services
vérifiée encourt une amende égale à 6 % du montant de la transaction.

Cette sanction s’applique quelque soit la qualité du client, professionnel ou


particulier.

102
Toutefois, cette sanction n’est pas applicable aux transactions concernant les
animaux vivants et les produits agricoles non transformés à l’exclusion des
transactions effectuées entre commerçants.

1.11 INFRACTION EN MATIERE DE DECLARATION DES


REMUNERATIONS ALLOUEES OU VERSEES A DES TIERS (ART 194)

1.11.1 Cas général


A compter du 1-1-2006, l’article 196 du L.A.R.- confirmé par l’article 194 du C.G.I.-
dispose qu’une majoration de 25% est appliquée ( ce taux est ramené à 15% au
titre des déclarations déposées à compter du 1er janvier 2013) :

 Lorsque le contribuable ne produit pas la déclaration de rémunérations


allouées ou versées à des tiers. La majoration est calculée sur le montant
des rémunérations allouées ou versées à des tiers ;

 Lorsque le contribuable produit une déclaration comportant des


renseignements incomplets ou lorsque les montants déclarés ou versés
sont insuffisants. La majoration est calculée sur les montants
correspondants aux renseignements incomplets ou aux montants
insuffisants.

Le montant de la majoration ne peut être inférieur à 500,00 DH.

1.11.2 Cliniques et établissements assimilés :

1.11.2.1 Cas des médecins patentables


 Défaut de production de la déclaration prévue à l’article 151-II ou
déclaration hors délai : Application d’une amende de 25 % de la valeur
correspondant au nombre global des actes médicaux et chirurgicaux relevant
de la lettre « K » effectués par les médecins durant l’exercice concerné. (ce
taux est ramené à 15% au titre des déclarations déposées à compter du
1er janvier 2013)

 Déclaration incomplète ou montants déclarés ou versés insuffisants :


Application d’une amende de 25 % sur les montants correspondant aux
renseignements incomplets ou aux montants insuffisants. (ce taux est ramené
à 15% au titre des déclarations déposées à compter du 1er janvier 2013)

103
Le montant de cette amende ne peut être inférieur à 500 Dh.

1.11.2.2. Cas des médecins non inscrits à la taxe professionnelle


 Défaut de production de la déclaration prévue à l’article 151-III ou
déclaration hors délai : Application d’une majoration de 15 % sur le montant
de l’impôt retenu à la source sur les honoraires versés aux médecins
concernés ;
 Déclaration incomplète ou montants déclarés ou versés insuffisants :
Application d’une majoration de 15 % de l’impôt retenu à la source
correspondant aux renseignements incomplets ou aux montants insuffisants.
Le montant de cette amende ne peut être inférieur à 500 Dh.

1.12. INFRACTION EN MATIERE DE DECLARATION DES


REMUNERATIONS VERSEES A DES PERSONNES NON RESIDENTES
(ART 195)
 Défaut ou retard de déclaration : Application d’une majoration de 15%
calculée sur le montant de l’impôt retenu à la source :
 Déclaration ne comportant pas les renseignements prévus par la loi ou
montants déclarés ou versés insuffisants : Application d’une majoration de
15% calculée sur le montant de l’impôt retenu à la source afférent aux
renseignements incomplets ou sur le montant de l’impôt non déclaré ou versé.

Dans tous les cas le montant de la majoration ne peut être inférieur à 500 ,00 Dh.

1.13. INFRACTION EN MATIERE DE REVENUS DES CAPITAUX


MOBILIERS (ART 196)
Défaut ou retard de déclaration des produits des actions, parts sociales et
revenus assimilés et des produits de placements à revenu fixe : Application
d’une majoration de 15% calculée sur le montant de l’impôt retenu à la source
correspondant aux renseignements incomplets ou aux montants insuffisants.
Le montant de cette amende ne peut être inférieur à 500 Dh.

 Déclaration incomplète ou insuffisante : Mêmes sanctions.

Dans tous les cas le montant de la majoration ne peut être inférieur à 500,00 Dh.

104
1.14. INFRACTION AUX OBLIGATIONS DES ENTREPRISES
INSTALLEES DANS LES PLATES-FORMES D’EXPORTATION OU DE
LEURS FOURNISSEURS (ART 197)
 Défaut de production de l’attestation prévue à l’article7-V : Perte du droit à
l’exonération ou l’imposition au taux réduit prévues par la loi sans préjudice des
majorations et de la pénalité prévues aux articles 184 et 208 du Code général
des impôts ;

 Le chiffre d’affaires correspondant aux produits finis, acquis par les entreprises
installées dans les plates-formes d’exportation et ayant reçu une destination
autre que celle prévue par la présente loi doit être imposé entre les mains
desdites entreprises dans les conditions du droit commun avec application
d’une majoration de 100 % des droits dus, de la pénalité et des
majorations prévues aux articles 184 et 208 du Code général des impôts;

 Lorsque les entreprises installées dans les plates-formes d’exportation ne


produisent pas l’état prévu à l’article 7-V ou produisent ledit état hors
délai, insuffisant ou incomplet, il est appliqué une majoration de 25% du
montant correspondant aux opérations d’achat ou d’exportation des
produits finis. Cette réintégration est assortie des majorations et de la pénalité
prévues aux articles184 et 208 du Code général des impôts. Le montant de
cette majoration ne peut être inférieur à cinq cent (500,00) dirhams.

1.15. INFRACTION AUX DISPOSITIONS RELATIVES A LA RETENUE A


LA SOURCE (ART 198)
Les personnes physiques ou morales et les établissements des sociétés non
résidentes qui n’ont pas versé spontanément au Trésor, dans les délais
légaux, les sommes dont elles sont responsables, que la retenue à la source
ait été ou non effectuée en totalité ou en partie, sont personnellement
redevables des sommes non versées. Elles encourent, en outre, la pénalité
et les majorations prévues à l’article 208 du C.G.I. ;

105
.- SANCTION POUR DEFAUT DE PRESENTATION (ARTICLE 198 BIS) DE
L’ETAT EXPLICATIF DE L’ORIGINE DUDEFICIT OU DU RESULTAT NUL
DECLARE
Lorsque le contribuable ne produit pas l’état explicatif de l’origine du déficit ou du
résultat nul déclaré prévu aux articles 20- IV du CGI, il est invité par lettre, dans les
formes prévues à l’article 219 dudit code, à déposer ledit état dans un délai de
quinze (15) jours suivant la date de réception de ladite lettre.

A défaut de présentation de l’état susvisé dans le délai précité, l’administration


informe le contribuable par lettre, dans les formes prévues à l’article 219 du CGI,
de l’application d’une amende de deux mille (2.000) dirhams.

Cette amende est émise par voie de rôle.

1.16. SANCTIONS POUR INFRACTION AUX OBLIGATIONS INCOMBANT


AUX SOCIETES A PREPONDERANCE IMMOBLIERE (ART 199)
Les sociétés à prépondérance immobilière visées à l’article 61-II du C.G.I. qui ne
produisent pas, dans le délai prescrit, en même temps que la déclaration de leur
résultat fiscal, la liste nominative de l’ensemble des détenteurs de leurs actions ou
parts sociales à la clôture de chaque exercice, encourent une amende de
10.000,00 Dhs. Une amende de 200.00 Dhs est applicable par omission ou
inexactitude, sans que cette amende puisse excéder 5.000,000 Dhs aux
sociétés susvisées, si la liste produite comporte des omissions ou des
inexactitudes.

106
CHAPITRE II : SANCTIONS EN MATIERE DE
RECOUVREMENT

2.1. PAIEMENT TARDIF DE L’IMPOT.

Le paiement tardif de l’impôt est sanctionné comme prévu à l’article


208 du Code général des impôts.

2.1.1 Versements effectués spontanément en totalité ou en partie en


dehors du délai prescrit
Application au montant des versements susvisés d’une pénalité de 10% et d’une
majoration de 5% pour le premier mois de retard et de 0,50% par mois ou fraction
de mois supplémentaire pour la période écoulée entre la date d’exigibilité de
l’impôt et celle du paiement.

2.1.2 Impositions émises par voie de rôle ou d’ordre de recettes


Mêmes sanctions applicables au montant des impositions susvisées.

2.1.3 Impositions par voie de rôle ou d’état de produits


Mêmes sanctions applicables au montant des impositions susvisées.

2.1.4 Dérogation
Les majorations prévues à l’article 208 précité ne s’appliquent pas pour la période
située au-delà des 36 mois écoulés entre la date d’introduction d’un recours
devant la commission locale de taxation et celle de la mise en recouvrement du
rôle comportant le complément d’impôt exigible.

2.1.5. Recouvrement par voie de rôle


En matière de recouvrement du rôle émis : Application d’une majoration de
0.50% par mois ou fraction de mois de retard écoulé entre le premier du mois qui
suit celui de la date d’émission du rôle ou de l’état de produit et celle du paiement
de l’impôt.

107
2.2 EXIGIBILITE DES SANCTIONS
En vertu des dispositions de l’article 209 du Code général des impôts les sanctions
ci-avant exposées sont émises par voie de rôle, d’état de produit ou d’ordre de
recettes et sont immédiatement exigibles, sans procédure.

En cas de rectification de la base imposable suite au contrôle fiscal prévu par le


Code général des impôts, les sanctions relatives au redressement sont émises en
même temps que les droits en principal.

108
ANNEXES

109
AMORTISSEMENT LINEAIRE

A- Taux couramment admis :

LIBELLE TAUX ADMIS

- Immeuble à usage d’habitation ou commercial 04 %


- Immeubles industriels construits en dur 05 %
- Constructions légères 10 %
- Matériel, Mobilier, Agencement, Installation 10 %
- Gros matériel informatique 10 %
- Micro ordinateur, périphérique et programmes 15 %
- Matériel roulant 20 à 25 %
- Outillage de faible valeur 30 %

B- Taux spéciaux pour certaines catégories d’activités :

* industrie hôtelière :

LIBELLE TAUX ADMIS

- Verrerie, vaisselle, ustensiles de cuisine


- Lingerie 50 %
- Argenterie 33 %
- Appareil de chauffage, centre de réfrigération et 20 %
ventilation 25 %
- Ascenseurs, monte charges, escaliers mécaniques 25 %
- Fourneaux de cuisine et comptoir de dégustation 25 %
- Literie, tapis, meubles de chambre à coucher… 25 %
- Audio visuel, rideaux, teintureries, aménagements 25 %
décoratifs… 25 %
- Matériel roulant 04 %
- Construction à usage d’hôtel

110
* Sociétés de pêche :

LIBELLE TAUX ADMIS

Bateau - neuf 20 %
- d’occasion 33 %

Filets de pêche 20 %

* Exploitations minières :

LIBELLE TAUX ADMIS

- Puits et ses équipements (selon durée


2 à 10 %
d’exploitation probable du gisement)
- Les installations d’étage comprenant les recettes
d’accrochage (paliers pour recevoir les produits
d’exploitation), les grandes bavettes ou galeries 7 à 13 %
(planchées, cadrées, les salles de pompes avec
leur outillage, les écuries)..
- Les locomotives et les berlines (pour les berlines
20 %
seulement à titre de premier établissement)
- Bâtiments 5%

- Outillage immobilier 10 %

- Voies ferrées 5%

- Lavoirs, ateliers et magasins :


 Bâtiments 4à5%
 Outillage immobilier 10 %

- Cokeries, four et outillage 7 à 12 %

111
AMORTISSEMENT DEGRESSIF

- Taux d’amortissement :

le taux d’amortissement à retenir dans le cadre de l’amortissement dégressif en


fonction de la durée d’amortissement du bien est consigné dans le tableau ci-après :

Durée Coefficient
Taux linéaire Taux équivalent
d’amortissement multiplicateur
2 50 % Néant -
3 33,33 % 1,50 % 49,99 %
4 25 % 1,50 % 37,50 %
5 20 % 2 40 %
6 16,66 % 2 33,32 %
8 12,50 % 3 37,50 %
10 10 % 3 30 %
15 6,66 % 3 19,98 %

- Exemple : un équipement a été acheté le 01.01.1995 pour un montant de


2.000.000,00 Dhs
- Durée d’utilisation : 4 ans
- Taux linéaire : 25 %
- Taux de l’amortissement dégressif : 25 % x 1,5 = 37,50 %
- Les dotations d’amortissement s’élèvent à :

Base de Valeur
Année Taux Dotation
l’amortissement résiduelle
1995 2.000.000,00 37,50 % 750.000,00 1.250.000,00
1996 1.250.000,00 37,50 % 468.750,00 781.250,00
1997 781.250,00 50 % 390.625,00 781.250,00
1998 781.250,00 50 % 390.625,00 0
TOTAL 2.000.000,00

Pour les deux dernières annuités, la valeur résiduelle est amortie sur la période restant à
courir :
781.250,00 / 2 = 390.625,00
Du fait que, l’annuité dégressive de la 4eme s’avère supérieure à celle de la 3eme
année.
3eme année 781.250,00 x 37,50 % = 292.968, 75
4eme année 781.2520, 00 – 292.968, 75 = 488.281,25

112

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