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Chez Marx, on retrouve deux niveaux d’analyse des crises qui ne sont pas
unifiées : un niveau se situant du côté de l’offre (dans la production de la plus-
value), l’autre se situant du côté de la demande (dans ce que Marx appelle la « la
réalisation » de la PV dans le processus de « circulation »).
En effet, Marx nous dit que le circuit de l’accumulation est une pièce en deux
actes : le premier consiste pour le capitaliste à extraire le maximum de plus-value
possible, le deuxième consiste à vendre les marchandises pour pouvoir récupérer
cette plus-value (« cristallisée » dans la marchandise) (tant que la marchandise
n’est pas vendue, la PV ne peut être récupérée par le capitaliste.
Les deux « actes » s’influencent réciproquement, mais chacun porte ses propres
contradictions et limites.
Coté Offre
Au niveau de la production, la baisse tendancielle du taux de profit débouche sur une crise, qui se traduit tant
par une suraccumulation de capital (trop de capital investi par rapport à la plus-value créée) que par une
surproduction de biens.
«la baisse (du taux de profit) ralentit la formation de nouveaux capitaux indépendants et apparaît ainsi comme
une menace pour le développement du processus de production capitaliste. Elle favorise la surproduction, la
spéculation, les crises, le capital excédentaire à côté de la population excédentaire » (Livre III, Loi de la baisse
tendancielle du taux de profit, Les contradictions internes de la loi,).
baisse des profits et surproduction→ faillites →la concentration du capital ↗ → chômage ↗.
La concentration permet ainsi aux plus gros capitalistes de compenser une baisse du taux de profit par une
augmentation de la masse de profits (réalisée sur une masse de capital plus important).
Chez Marx, l’explication première de la crise se trouve dans la surabondance de capital, la solution à la crise
est donc une destruction de capital, généré par la purge du système productif ;ce qui entraîne un redémarrage
de l’économie.
Coté demande
Substitution du capital au travail pour générer des gains de productivité : il crée donc une offre toujours plus
importante, sans que les débouchés puissent suivre, contraints par des salaires trop faibles ; l’antagonisme des
classes dans la répartition du revenu est également générateur de crises, créant un problème de débouchés ;
De plus, la crise crée du chômage.
Le chômage s’accompagne d’une baisse des salaires (du fait de la surabondance de force de travail)..
« Le pouvoir de consommation a pour base les conditions de répartition antagoniques qui réduisent la
consommation de la grande masse de la société à un minimum variable dans des limites plus ou moins étroites
… » (Le capital)
« La raison ultime de toute véritable crise demeure toujours la pauvreté et la limitation de la consommation
des masses en face de la tendance de la production capitaliste à développer les forces productives… » (Le
capital, livre3).
« C’est le mode spécifique de production capitaliste qui génère les crises. La sous-consommation des masses est
donc une condition préalable des crises, et elle joue dans leur développement un rôle reconnu depuis
longtemps. Mais elle ne nous dit pas grand-chose sur pourquoi les crises existent aujourd’hui et pourquoi elles
n’existaient pas auparavant » (Engels).
Crise
Il y a donc une succession de crises de plus en plus graves, jusqu'à la crise ultime qui marque la
fin du capitalisme. Les crises sont inhérentes au fonctionnement du système capitaliste ; elles
sont liées à ses contradictions.
« La société a trop de marchandises, trop d’industrie, trop de capital par rapport aux institutions
bourgeoises. La bourgeoisie surmonte les crises par la destruction des forces productives et
l’extension du marché mondial. Ainsi « elle prépare des crises plus générales et plus profondes,
tout en réduisant les moyens de les prévenir » (Le manifeste, 1848).
Pour le marxiste Ernest Mandel, « le capitalisme essaie de dépasser cette nouvelle contradiction
croissante entre la réduction de la quantité absolue de travail humain nécessaire à la production
même d’une masse croissante des marchandises et les possibilités de réalisation de la plus-value
contenue dans cette masse de marchandises »(1986).
Chômage
les capitalistes ont intérêt à maintenir une
partie de la classe ouvrière au chômage pour
faire pression sur les salaires des travailleurs.
Les chômeurs constituent une sorte
« d’armée de réserve du capitalisme ».
La conséquence sociale de ce chômage est
l’apparition d’un « lumpenprolétariat »
(prolétariat déclassé vivant dans la misère
(mendiants, voleurs..)).
Socialisme
Marx, pour dépasser les failles du capitalisme, propose de passer à un
autre système, le socialisme, système sans classes où la propriété des
moyens de production est collective.
Cette révolution doit amener à un régime socialiste, marqué par
la collectivisation des moyens de production et la dictature du prolétariat
« Entre la société capitaliste et la société communiste, se place la
période de transformation révolutionnaire de celle-là en celle-ci. À quoi
correspond une période de transition politique où l’État ne saurait être
autre chose que la dictature révolutionnaire du prolétariat » (Marx dans
la Critique du programme de Ghota ).
Pourquoi « dictature » du prolétariat : parce la révolution doit entrainer la
collectivisation des moyens de production par la spoliation des
capitalistes ; la classe dominante ne peut être renversée que par la force.
Mais ceci n’est qu’une étape : le processus doit ensuite conduire à un
dépérissement de l’Etat et l’avènement d’une société sans classe : le
communisme.
Internationale des
travailleurs
Pour mener à bien cette révolution, l’organisation
du prolétariat est indispensable : « prolétaires de tous pays
unissez-vous ! ».
Marx contribuera, en compagnie de son « disciple »
Friedrich Engels, à la fondation de « l’union internationale
des travailleurs » en 1864, ou « première internationale ».
Théorie de l’impérialisme
Les premières théories de l’impérialisme ont été
développées par Lénine, Rosa Luxemburg et Rudolf
Hilferding, et se situent dans la tradition marxiste.
L’accumulation du capital n’ayant pas de limites, elle cherche
toujours de nouveaux débouchés, ce qui pousse à
l’élargissement de la sphère marchande, notamment à
l’international, pour trouver de nouveaux débouchés ainsi
que des matières premières.
Lénine
Lénine va ainsi développer le concept d’impérialisme dans
son ouvrage de 1917 : « l’impérialisme, stade suprême du
capitalisme ».
Il considère que l’impérialisme est donc le stade ultime du mode de
production capitaliste, qui se caractérise par 5 éléments :