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La pensée marxiste

Karl Marx est souvent présenté comme un économiste Classique. Il est vrai qu'il
s'interroge dans une perspective macro-économique au fonctionnement du circuit et aux
conditions de sa croissance.
Cependant, et cela constitue l'originalité de sa démarche, Marx vise à comprendre, à
travers l'économie, la dynamique des sociétés (Marx le sociologue) en s'appuyant sur
une conception philosophique nouvelle (Marx le philosophe) et sur une vision particulière
de l'histoire (Marx l'historien). Il en résulte une complexité de sa pensée, d'autant plus
difficile à cerner que son œuvre majeure, Le capital, est restée inachevée et en grande
partie publiée après sa mort. Marx occupe également une place à part car sa théorie ne
le conduit pas à proposer une politique économique comme les libéraux et les
keynésiens.
On tentera dans ce qui suit de synthétiser les traits saillants de la théorie marxiste. Avec
Marx, on entre déjà dans la partie 2 du cours, puisqu'il propose avant tout une explication
de la dynamique du capitalisme. Après quelques précisions sur les principaux concepts
marxistes, on abordera le cœur du fonctionnement du système capitaliste et les lois qui
le caractérisent.

a) Les concepts de base


• La valeur. Marx part du constat que le capitalisme se caractérise par l'échange
marchand ("tout est marchandise"). Pour s'échanger, les marchandises doivent avoir une
caractéristique commune, un étalon de mesure commun pour déterminer les rapports
d'échange (pour savoir combien une quantité d'une marchandise s'échange contre x
quantités d'une autre marchandise). Cet étalon est le travail. Marx reprend la théorie de
la valeur travail de Ricardo et précise que la valeur d'une marchandise est égale à la
quantité ou temps de travail socialement nécessaire à sa production. Le travail
socialement nécessaire est également appelé travail "abstrait", "cristallisé", "coagulé" :
c'est le travail direct, effectué lors de la production, et le travail indirect qui est le travail
antérieur réalisé par d'autres qui est contenu dans les outils de production utilisés.
• La plus-value et profit. Le travail est une marchandise qui possède cette particularité
de créer de la valeur. Le point fondamental est que le salaire reçu en échange du travail
vendu ne correspond pas à la valeur créée par ce travail. Le salaire rémunère la valeur,
non pas du travail réalisé, mais de l'usage, de l'utilisation du travail. Le travail vendu par
le salarié est la force de travail (son usage) et non pas la valeur résultant de cette force
de travail, de cet usage du travail. Comme toute marchandise, la force de travail ou valeur
d'usage sera payée en fonction du temps de travail nécessaire à sa production. Le salarié
étant un être vivant, Marx parlera plutôt de temps de travail nécessaire à sa reproduction.
Cela correspond à la quantité de travail nécessaire à la "remise en état" de la force de
travail, c'est-à-dire à la valeur du panier de marchandises que le travailleur consommera
pour être capable de fournir continuellement sa force de travail (produits alimentaires,
vêtements, logement, chauffage...).
La valeur de la force de travail est nécessairement inférieure à la valeur créée par cette
force de travail parce que le travail est, justement, créateur de valeur. Il existe donc un
écart constant entre la valeur créée par le travail et le salaire : c'est la plus-value. Lorsque
la marchandise produite sera vendue, la plus-value se matérialise en monnaie et se
transforme en profit. C'est seulement à cet instant que le capitaliste "touche" la plus-value.
Précisons ici que Marx raisonne dans deux sphères distinctes : la sphère de la valeur
puis la sphère monétaire. La monnaie joue le rôle de "transition" entre les deux sphères
: la force de travail et la plus-value dans la sphère de la valeur deviennent salaire et profit
dans la sphère monétaire (comme les libéraux, Marx considère que la monnaie est
neutre).
• L'exploitation. Pourquoi les salariés acceptent-ils d'être dépossédés d'une partie de la
valeur de leur travail ? En fait, ils n'en n'ont pas conscience et de toute façon pas le choix.
L'exploitation des salariés par le capitalisme est plus subtil que l'exploitation des esclaves
ou des serfs par le système antique ou féodal. Dans ces derniers cas, la plus-value est
nettement visible (absence de rémunération ou prélèvements telle que la corvée). Le
capitalisme impose quant à lui l'échange marchand, qui donne l'illusion au salarié de
recevoir un revenu en contrepartie d'un travail.
Autrement dit, dès que le travail devient marchandise, il est aliéné.
Là encore, une précision s'impose. Marx considère que l'échange marchand masque les
rapports sociaux entre les individus. On considère la valeur des objets, des
marchandises, en oubliant que cette valeur est le produit de relations sociales
particulières fondée sur l'exploitation. Par exemple, lorsqu'on achète une paire de
chaussures de sport, on oublie d'où vient la valeur qu'on lui attribue et comment elle a été
obtenue socialement. Les objets prennent alors le pas sur l'homme. De la même manière,
l'idée du profit est-elle considérée comme normale dans l'échange alors que c'est du
travail non payé.
Toutefois, on pourrait objecter que les salariés finiront par comprendre. C'est là
qu'intervient l'effet du chômage que sécrète le capitalisme. Le chômage maintient une
pression permanente sur les revendications salariales et garantit la possibilité "d'extraire"
de la plus-value. Et même si les salaires augmentent (élévation du niveau de vie,
instauration d'un salaire minimum), le capitalisme trouvera des solutions pour faire reculer
les limites de la capacité de travail des salariés, c'est-à-dire pour accroître leur capacité
de création de la valeur (voir plus loin).
• Le capital. Marx suit ici aussi la définition des économistes classiques. Le capital est
composé des moyens de production (le capital fixe) et de la force de travail (le capital
variable). Le capital est acheté par des individus (les capitalistes) et sera mis en œuvre
dans le processus de production. En même temps, le capital reflète un rapport social
particulier : d'un côté les propriétaires du capital, de l'autre ceux qui ont vendu leur force
de travail. Dès que la séparation s'opère entre celui qui travaille et celui qui est
propriétaire de la force de travail, l'échange marchand apparaît et l'appropriation privée
de la plus-value est possible. En d'autres termes, dès que la propriété privée des facteurs
de production est possible, dès que les facteurs sont achetés, donc considérés comme
marchandises, le capitalisme naît.
• Le matérialisme dialectique (inspiré de Hegel). La réalité sociale est agitée par un
double mouvement d'opposition et de réunification. Tout système contient en lui le germe
de sa propre destruction. L'existence des contraires fait évoluer le système et explique
l'histoire. Marx s'inscrit ici en rupture avec le principe de non contradiction d'Aristote (le A
n'est pas inclut dans le non A) qui conduit à l'idée d'un ordre stable et immuable, naturel.
Les crises expriment les antagonismes entre les contraires, jusqu'à la crise finale ou l'un
des contraires prend le pas sur l'autre. Un nouveau système émerge alors. Le
communisme sera le stade ultime de l'humanité : il ne contient plus de contraires, donc
de sources d'évolution, parce qu'il est le seul système social à ne plus être fondé sur
l'exploitation d'une classe par une autre.
• Le matérialisme historique. C'est une nouvelle démarche pour aborder l'histoire.
Conformément au matérialisme dialectique, il est nécessaire d'étudier les contraires,
leurs relations, la façon dont ils s'organisent pour expliquer le fonctionnement d'une
société. Pour Marx, c'est dans l'activité de la production que les contraires se révèlent le
plus. Car les infrastructures déterminent les superstructures : les conditions matérielles
d'existence des hommes déterminent les structures de la société, les idées, les
idéologies. Les conditions matérielles sont déterminées essentiellement par les
conditions économiques. C'est pourquoi l'étude de l'activité économique est primordiale
pour comprendre la société.
L'Etat, comme toutes les superstructures, est le reflet du rapport de production existant.
Dans le système capitaliste, il est l'émanation de la classe dirigeante. Toutes les actions
de l'Etat, en particulier sa politique économique, viseront à prolonger la survie du
capitalisme et à combattre les crises, mais sans succès au bout du compte, car le
capitalisme est amené à disparaître.
• Le mode de production. Au cœur de l'activité économique se trouve la production des
richesses. Il faut donc comprendre comment elles sont produites c'est-à-dire leur mode
de production (le mode de production de la valeur ajoutée pourrait-on dire dans le langage
de la comptabilité nationale). Marx a donc fait l'étude du mode de production de la société
qu'il avait sous les yeux : le mode production capitaliste (MPC).

b) Le fonctionnement du MPC : l'accumulation du capital


Les modes de production antérieurs au MPC étaient caractérisés par l'esclavage (mode
de production de la société antique), puis par le servage (mode de production de la
société féodale). Le MPC repose sur une organisation sociale caractérisée par un rapport
de production particulier : le salariat. Comme pour les autres mode de production, le
moteur du système est le prélèvement de la plus-value. Le MPC a une autre spécificité :
l'accumulation sans fin du capital.
Pour Marx, le capitaliste est "un agent fanatique de l'accumulation" du fait de "sa soif de
profit". Voulant toujours plus de plus-value, donc de production, le capitaliste accumulera
toujours plus de machine et de force de travail. L'accumulation du capital ou mouvement
du capital constitue l'objet d'étude spécifique du MPC. Il constitue le processus sans fin
par lequel la plus-value est extraite, reproduite et agrandie. Il explique la croissance
économique, c'est-à-dire la reproduction élargie du circuit économique.
Pour représenter ce processus, Marx évoque le cycle Argent-Marchandises-
Marchandises-Argent, habituellement noté A-M-M'-A', et qu'on peut illustrer de la façon
suivante :
Processus

Les capitalistes engagent du capital en achetant les marchandises (M) que sont le capital
fixe (C) et le capital variable (V). Au cours du processus de production, les facteurs de
production transmettent leur valeur sachant que le capital variable ajoute une valeur
supplémentaire aux marchandises produites (M'), c'est-à-dire une plus-value (PL). Lors
de la vente, les marchandises produites se transforment en argent (A'), ce qui permet au
capitaliste de récupérer la plus-value sous la forme monétaire du profit (P). Le capitaliste
engage alors un nouveau cycle du capital (en conservant éventuellement une partie des
profits pour son usage personnel). Le processus d'accumulation est sans fin et explique
la croissance économique.

c) Les lois tendancielles du MPC


L'accumulation du capital va s'accompagner de transformations qui seront à l'origine de
sa perte et des crises. Marx parle de lois "tendancielles" pour désigner ces
transformations : elles ne seront pas vérifiées constamment, mais seulement sur le long
terme, car temporairement des contre-tendances peuvent l'emporter.
• La baisse du taux de profit. Elle est due à l'évolution technologique et au
comportement des capitaliste. Le taux de profit est égal à la plus-value (profit) divisée par
le capital mis en œuvre :

La baisse du taux de profit

PL/V est défini comme le taux de plus-value, ou taux d'exploitation du travail.


C/V représente l'importance respective entre le travail et le capital-machine. On l'appelle
communément "intensité capitalistique", Marx l'appelant "composition organique du
capital".
Pour extraire le maximum de plus-value, pour accroître la rentabilité, les capitalistes vont
chercher à accroître la productivité du travail en utilisant le progrès technique qui sera
incorporé dans les machines. C'est le phénomène de substitution capital-travail : les
machines remplacent les salariés.
Cela explique l'ère de la mécanisation visant à démultiplier le travail humain.
Conséquence : C/V augmente, et si PL/V n'augmente pas aussi vite, le taux de profit
diminue.
Pour Marx, l'augmentation de PL/V connaît nécessairement des limites, ne serait-ce que
la limite physique : on ne peut pas faire travailler toujours davantage les individus. Marx
distingue deux moyens pour accroître la plus-value : d'une part, en augmentant les
quantités ou les heures de travail fournies (plus-value absolue) ; d'autre part, en
augmentant la productivité du travail (quantité fournie en une heure de travail par
exemple) ce qu'il appelle la plus-value relative. Pour Marx, il faudra toujours davantage
de capital fixe pour obtenir une augmentation constante de plus-value. Le taux de profit
est donc condamné à baisser sur longue période : le système est en crise et bloque
l'accumulation du capital.
Pourquoi les capitalistes ne se rendent pas compte qu'ils provoquent la crise ? Parce
qu'ils sont obnubilés par la soif de profit et par l'accumulation du capital. La baisse du
taux de profit les conduira à mettre en œuvre davantage de progrès technique et à
accélérer encore la substitution capital-travail.
• La paupérisation croissante. Le remplacement continuel du travail par le capital fixe
conduit à freiner ou réduire la quantité de main d'œuvre employée. Le chômage se
développe et avec lui la misère et "l'armée de réserve" dans laquelle les capitalistes
pourront puiser de la force de travail en cas de revendications salariales de ceux qui
conservent leur emploi. On a donc un accroissement de la pauvreté du salariat qui
précipitera la crise du capitalisme car la paupérisation se manifestera par une crise de
sous-consommation (ou de surproduction du point de vue de l'offre).
• La concentration du capital. La baisse du taux de profit n'est pas la cause de la crise
mais la manifestation, le symptôme. Face à la baisse du taux de profit, il n'y a qu'une
solution : la destruction du capital fixe. La composition organique du capital (C/V)
diminuera et rétablira le taux de profit (à taux de plus-value constant). On constatera alors
l'arrêt des investissements et surtout les faillites, les fermetures d'usines qui
correspondent à la destruction de capital fixe. Les capitalistes se feront une concurrence
féroce qui conduira à l'élimination des plus faibles et au rachat d'entreprises : c'est la
concentration du capital. Une fois le taux de profit rétabli, les capitalistes, dont le nombre
diminue au fur et à mesure (les capitalistes déchus iront grossir l'armée de réserve), se
lanceront à nouveau dans la course à la modernisation, au progrès technique. Jusqu'à la
prochaine crise.

d) La crise finale du MPC


Marx va préciser le déroulement des crises. Deux catégories de crises peuvent survenir
: la crise de la circulation et la crise de la reproduction. La crise de la circulation provient
du décalage qui peut exister entre le moment où les biens et services sont produits et le
moment où ils sont vendus. il se peut que les décisions de vente et d'achat des agents
économiques ne se coordonnent pas. La production ne sera pas vendue et le profit ne
sera pas réalisé. Ici, le capitalisme n'est pas menacé et le rééquilibrage se fera par une
réduction de l'offre. On voit que Keynes et Marx se rejoignent ici pour critiquer la loi des
débouchés (la monnaie sépare l'acte d'achat et l'acte de vente).
La crise de la reproduction (du capitalisme) est beaucoup plus grave. Elle est décrite à
travers les schémas de reproduction qui sont une modélisation mathématique de la
croissance, et qui précisent les règles d'une croissance équilibrée du capitalisme. Marx
scinde l'économie en deux "sections". La section 1 (S1) correspond aux secteurs qui
produisent les biens d'équipement (le capital fixe). La section 2 (S2) produit les biens de
consommation. Compte tenu de la loi de l'accumulation permanente du capital, le
développement de la section 1 s'accélère et s'autonomise car cette section constitue un
débouché pour elle-même : l'accumulation du capital entraîne une demande de biens
d'investissement à S1 dont les entreprises investiront à leur tour en biens
d'investissement pour répondre à la demande. Dans S1, on constatera une hausse de
C/V donc une baisse du taux de profit et un accroissement du chômage et de la
paupérisation. La paupérisation conduit à une sous-consommation dans S2 (renforcée
par l'augmentation de C/V dans S2 mais moins rapide que dans S1). Le ralentissement
de S2 se répercute sur S1 ; les deux sections entrent en crise. La dévalorisation du capital
fixe est nécessaire et la concurrence conduit à la concentration du capital.

Schéma des crises de la reproduction

Le développement inégal des deux sections est inéluctable pour Marx. Pourtant, il donne
la solution en équation. Il suffit que les capitalistes planifient leur production pour obtenir
une certaine proportion des taux de croissance entre les sections. Mais la solution est
impossible à mettre en œuvre car la soif de profit et de domination par l'accumulation
conduit les capitalistes à se faire concurrence plus qu'à s'entendre — Marx les qualifie de
"faux-frères".
Avec la succession des crises de reproduction, le nombre de capitalistes diminue sans
cesse. Autrement dit, la base sociale du capitalisme se réduit sans cesse. A un moment
donné, il ne subsiste plus qu'une poignée de capitalistes face aux salariés et chômeurs.
Par un simple jeu d'écriture, les salariés décrètent la fin du capitalisme et l'avènement du
communisme, seul mode de production sans exploitation de l'homme par l'homme.
Marx ne va pas plus loin dans l'explication du passage au communisme. C'est Lénine qui
théorisera d'une façon particulière le passage du capitaliste au socialisme puis au
communisme. Il ne lui semble pas nécessaire d'attendre la crise finale. Il suffit d'hâter le
processus par la révolution et la dictature du prolétariat. Cette vision politique sera
appelée le marxisme-léninisme.

e) Apports et limites
Le marxisme est une démarche scientifique originale d'étude des sociétés. Par une
approche pluridisciplinaire et dynamique, par la prise en compte de phénomène
rétroactifs et cumulatifs, Marx est un précurseur de la théorie des systèmes et un penseur
de la complexité. C'est aussi l'un des premiers théoriciens de la dynamique du
capitalisme. Marx est aussi un théoricien qui marque l'étude des crises. Il démontre que
les crises sont intrinsèques au fonctionnement de l'économie, et l'idée qu'elles jouent le
rôle de régulateur, de facteur de "remise en ordre" ne sera pas remise en cause. C'est
aussi Marx qui lance la critique de l'échange marchand qui conduit à nier l'individu derrière
les objets. Enfin, les questions des institutions, des règles et normes de la société, du
pouvoir dans les organisations sont également posées, sinon pour la première fois, au
moins de façon nouvelle et reliées à l'économie
Les limites tiennent tout d'abord à quelques raccourcis sur les comportements,
notamment des capitalistes dont la "soif de profit" explique tout (à l'image de la rationalité
des individus chez les libéraux). Marx vivait certes à l'époque du capitalisme sauvage.
Aujourd'hui, comment analyser le comportement du propriétaire de PME, préoccupé de
la stabilité de son entreprise plus que de sa croissance ? Est-il alors un "sous-capitaliste"
exploité lui-même par les grandes firmes ?
Le statut de loi tendancielle est également sujette à controverse. Peut-elle avoir le même
statut de validité qu'une loi scientifique habituelle se vérifiant constamment ? La baisse
du taux de profit reste ainsi difficile à établir. Selon les indicateurs retenus, le taux de
profit augmente ou diminue des années 60 à l'aube de la crise de 1974.
La critique la plus forte adressée au marxisme porte sur la fin programmée du capitalisme.
Bien qu'il faisait une distinction entre capitalisme abstrait — essence du capitalisme
définie par l'économie marchande et le salariat — et capitalisme concret ou observé,
lequel pouvait évoluer, Marx a sous-estimé la capacité du capitalisme à se transformer et
à se maintenir. Certains néo-marxistes estiment ainsi, en développant la démarche
d'analyse marxiste, que le capitalisme serait viable à long terme du fait de sa capacité à
se régénérer. D'autres considèrent que les limites à l'augmentation rapide de la plus-
value relative, par une productivité du travail toujours accrue, ne sont pas encore
atteintes, et qu'il est par conséquent logique que le capitalisme subsiste aujourd'hui...
Vaste débat, poursuivi par d'autres comme Schumpeter qui rejoint Marx sur l'inéluctabilité
de la fin du capitalisme, et qui sera prolongé dans la prochaine partie.

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