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Dans le cadre de notre cours de sociologie,il a été demandé de lire un livre qui s'intitule LE CAPITAL

Dans ce livre TOME 1,Karl Marx nous explique les bases de l'échange marchand. Nous montrer que cet
échange repose sur un élément spécial, la marchandise, qui est un objet produit en vue de l'échange
(pour être vendu et non directement consommé par le producteur);son utilité, cet élément va donc
avoir une valeur d'échange, qui détermine en quelle proportion la marchandise produite peut être
échangée contre d'autres marchandises (ou leur équivalent argent). Il s'agit alors de déterminer plus
précisément comment on peut mesurer cette valeur.

Karl Marx a utilisé beaucoup des mots qui ont ont été utilisés dans différents contextes politiques, Karl
Marx au au sens technique,Il convient donc d’abord de le définir clairement pour mieux comprendre son
propos : un « capital », c’est avant tout une somme d’argent.

Marx distingue deux fonctions de l’argent. La première, c’est l’argent détenu par le travailleur, qui lui
sert à manger, dormir, se loger, et quelques autres choses encore. On est alors dans un cycle
Marchandise - Argent - Marchandise (m-a-m) : le travailleur produit des marchandises, en retire une
somme d’argent (le salaire), qui lui permet de se nourrir et se loger, et de retourner au travail le
lendemain. Dans ce cycle, l’argent est dépensé pour vivre et ne s’accumule pas. La seconde fonction de
l’argent, c’est le capital. C’est une somme d’argent qui sert à acheter des moyens de travail (les
machines, les locaux, les matières premières) et de la force de travail (les salariés), pour ensuite vendre
ces marchandises et en retirer à terme une somme d’argent un peu plus grande que celle qui a été
investie initialement.

On est alors dans le schéma suivant : Argent - Marchandise - Argent' (a -m - a'). C’est cette seconde
fonction de l’argent que Marx nomme le capital. La différence entre ces deux fonctions de l’argent, c’est
que le capital est une somme d’argent qui croît sans cesse, qui s’accumule, alors que le salaire du
travailleur est utilisé pour subvenir à ses besoins vitaux et ne peut donc pas s’accumuler. Ainsi, le
capitaliste, en son sens simplement technique, est l’individu qui utilise une somme d’argent comme
capital, pour l’investir, puis le récupérer avec un profit.

La valeur
La première étape de la réflexion de Marx est la redéfinition d’une notion fondamentale de l’économie :
la valeur. Qu’est-ce qui détermine la valeur ou le prix d’une marchandise ? Il est évident que les
marchandises ont une valeur pour nous, car elles nous sont utiles : elles ont une « valeur d’usage ». Mais
lorsqu’il s’agit d’échanger des marchandises sur un marché, cette valeur d’usage pose problème. En
effet, comment comparer l’utilité d’une table et l’utilité d’une paire de chaussures ? Comment savoir
combien de chaussures vaut une table ? Pour résoudre ce problème, il faut trouver un étalon commun
qui permette de comparer les valeurs des marchandises les unes par rapport aux autres.

Pour Karl Marx, ce qui est commun à toute marchandise et qui permet de fixer leur valeur est que toute
marchandise demande une certaine quantité de travail pour être produite. Cette quantité de travail,
Marx propose de la mesurer par le temps de travail. La valeur d’une marchandise est donc fixée par le
temps de travail nécessaire à sa production. Cette théorie, connue sous le nom de la théorie de la «
valeur-travail », est aussi soutenue par les économistes classiques, Smith et Ricardo notamment.

Mais en admettant cela, on arrive à un paradoxe. Par exemple, un habit fabriqué à la main pendant de
longues heures aurait davantage de valeur qu’un habit strictement identique, fabriqué en usine en
quelques minutes : deux marchandises identiques auraient alors un prix différent sur le marché, ce qui
est absurde. Marx répond à ce problème avec l’idée que la valeur des marchandises est fondée sur le
temps de travail « socialement nécessaire » à leur production. C’est-à-dire qu’il faut faire une moyenne
du temps de travail nécessaire à la production d’une marchandise dans une société donnée, selon un
certain état d’avancement des techniques et des modes de production (machines, travail à la chaine à
haut rendement, etc.). C’est sur ce temps de travail moyen nécessaire qu’est fondée la valeur des
marchandises.

Un des aspects importants du capitalisme est que ce n’est plus le producteur qui vend directement sa
marchandise. On ne voit pas l’ouvrier d’usine qui a produit ce que l’on achète au supermarché. Il en
résulte une illusion, que Marx appelle le « fétichisme de la marchandise » : on imagine que la valeur
d’une marchandise est liée à ses caractéristiques propres.

Par exemple, on croit qu’une ordinateur a d’autant plus de valeur qu’elle est plus belle ou plus solide. Or
Karl Marx nous rappelle que ce que l’on paye, ce n’est pas tant l'ordinateur que le temps de travail
nécessaire à la production de cet ordinateur. Lorsqu’on achète une marchandise, on achète avant tout
le travail d’autrui. On en a bien davantage conscience lorsque c’est un artisan qui nous vend
directement ce qu’il a produit ; le propre du capitalisme est de faire oublier ce point en séparant les
marchandises de leurs producteurs.
La plus-value (ou survaleur) et le degré d’exploitation

Sur le marché, les marchandises se vendent toujours à leur juste valeur : elles ont un prix correspondant
à la quantité de travail qui a été nécessaire à leur fabrication. Ainsi, le capitaliste qui vend les
marchandises produites dans son usine ne dégage pas son profit au moment de la vente des
marchandises. Mais d’où vient alors ce profit ? Il ne vient pas non plus de l’achat de la force de travail.
Sur le « marché du travail », le travailleur vend une marchandise : sa force de travail. La force de travail
est une marchandise comme une autre, qui s’achète et se vend.

De plus, comme toute marchandise, la valeur de la force de travail est fondée sur le temps de travail
socialement nécessaire à sa production. Puisque pour vivre, le travailleur (comme tout homme) a besoin
manger, dormir, se vêtir, etc., alors la valeur de sa force de travail correspond au temps de travail
nécessaire à la production des biens qui lui permettent de vivre et de travailler. La valeur de la force de
travail d’un employé, c’est donc simplement une somme suffisante pour lui permettre de vivre et de
continuer à travailler de jour en jour. Ainsi, le capitaliste n’escroque pas le travailleur lorsqu’il achète sa
force de travail. S’il l’achetait en dessous de sa valeur, le travailleur ne pourrait tout simplement pas
vivre.

Le profit vient en réalité de l’écart entre la valeur de la force de travail, et la valeur produite par cette
force de travail lorsqu’elle se déploie. En travaillant, le travailleur est en effet capable de produire une
valeur supérieure à celle de sa propre force de travail. Ainsi la journée de travail peut être divisée en
deux parties. Il y a d’abord un temps où le travailleur reproduit la valeur de sa propre force de travail.

La valeur produite pendant cette période sera alors reversée au travailleur en salaire pour qu’il puisse
vivre : c’est le prix auquel s’achète sa force de travail. Il y a ensuite un temps de « sur-travail » où la
valeur produite est gardée par le capitaliste : c’est la plus-value. Par exemple, sur une journée de travail
de douze heures, six heures servent à produire une valeur équivalente à celle de la force de travail
achetée, et six autres heures produisent de la plus-value. C’est là que réside l’exploitation capitaliste : le
salaire ne correspond pas au temps de travail réel, mais il correspond à la valeur de la force de travail. La
plus-value, et donc le profit capitaliste, vient de l’écart entre les deux. Se forme donc une «
appropriation du travail d’autrui non payé », mais cela prend la forme d’un échange marchand classique
et juste : l’achat de la force de travail. En cela, Marx montre que la domination est réelle, mais cachée,
contrairement à d’autres formes plus visibles telles que l’esclavage.

La division du travail et la machinerie

Le travailleur ne possède que sa force de travail plutôt pour rendre possible le processus de travail, il
faut, la force de travail, l’objet ou la matière qui sera transformée, et les moyens de travail qui
permettent de la transformer (outils et machines). Par exemple, pour produire des meubles en bois, il
faut certes de la force de travail, mais aussi du bois et des outils de menuiserie. Mais la matière
première et les moyens de production coûtent de l’argent : tout le monde ne peut pas acheter ses
propres machines et ses propres stocks de matières premières lorsque la production est à l’échelle
industrielle. Seul quelqu’un disposant d’une grande somme d’argent (un capital) peut acheter les
moyens de travail qui permettent à la force de travail de se déployer. C’est pourquoi le travailleur est
dépendant du capitaliste : il n’a donc pas d’autre choix que de se faire employer par quelqu’un
possédant des moyens de production.

On voit alors que le capitalisme est pour Marx étroitement lié au développement technique des
sociétés. Dans l’artisanat, le travailleur est autonome, possède ses propres outils, et vend ses propres
marchandises. Or au XVIIIe et XIXe siècles apparaissent les manufactures, puis la grande industrie. La
manufacture se caractérise principalement par la division du travail : la production est découpée en
tâches simples, et chaque travailleur se charge d’une de ces tâches. Le rendement et la qualité finale du
produit sont décuplés. La grande industrie remplace quant à elle les outils par des machines. Avec des
outils, la qualité de la production dépend de l’habileté du travailleur. Or la machine se saisit elle-même
de l’outil pour transformer la matière première. Le travailleur n’a ainsi plus besoin de savoir-faire
manuel pour produire un objet : la qualité de l’objet ne dépend plus de son habileté.

Les effets de ce progrès technique sont multiples, et vont dans le sens d’une augmentation de la
dépendance des travailleurs envers un employeur capitaliste. Comme les tâches sont simplifiées par les
machines et la division du travail, les travailleurs ont besoin d’être de moins en moins qualifiés. Ceci les
rend de plus en plus dépendants de la manufacture et de l’industrie : ce sont les seuls lieux où l’on n’a
pas besoin de savoir-faire spécifique pour y travailler, et donc les seuls lieux où les travailleurs non
qualifiés sont employables. Par ailleurs, en augmentant considérablement les rendements, les machines
et les nouvelles organisations du travail font baisser le prix des marchandises.

Le travail autonome artisanal n’est plus possible face à une telle concurrence. Pour pouvoir vivre de son
travail, il devient nécessaire de travailler à plusieurs et sur des machines. Tout cela renforce la
dépendance du travailleur vis-à-vis d’un capitaliste qui possède machines et employés.

La reproduction et l’accumulation du Capital

Toute production est consommation : la matière première disparaît, de l’énergie est dépensée, de la
force de travail est consommée, les machines et outils s’usent. Ainsi lorsque du capital est investi dans la
production de marchandises, il disparait peu à peu, il est consommé. Pour que la production puisse
continuer, il faut que ce capital soit reproduit, c’est-à-dire qu’il faut que la vente des marchandises
produites permette de continuer à payer les salaires, de continuer à acheter des stocks de matières
premières, de remplacer les machines usagées, etc. L’argent issu de la vente des marchandises sert donc
avant tout à reproduire le capital investi pour que la production puisse continuer. C’est la reproduction
du capital. On voit ici que contrairement à un salaire (qui est consommé pour vivre), un capital investi
dans une entreprise ne disparaît pas, mais se maintient, se reproduit sans cesse.
En plus de se reproduire, ce capital s’accumule. La production permet de dégager une plus-value, qui
pourra alors servir, comme un capital supplémentaire, à acheter de nouveaux moyens de production et
davantage de force de travail, générant en retour à nouveau une plus-value. L’appât du gain n’est pas le
seul moteur de cette accumulation. Marx souligne que c’est une nécessité du système capitaliste, lié à la
concurrence : une entreprise qui ne dégagerait pas de plus-value pour moderniser ses machines,
augmenter sa taille, diversifier sa production se ferait anéantir par la concurrence.

Sur cette base, il critique l’idée courante selon laquelle l’augmentation des salaires des travailleurs se
ferait contre l’accumulation capitaliste. Au contraire, l’augmentation des salaires résulte de
l’augmentation de l’accumulation du capital. En effet, plus le capital s’accumule dans une société, plus il
y a de capital disponible pour acheter des moyens de production et de la force de travail. La demande
en force de travail augmente. Et selon la logique de l’offre et de la demande (car la force de travail est
une marchandise comme une autre), puisque la demande augmente, le prix de la force de travail ( le
salaire) augmente aussi. Au contraire, lorsque l’accumulation capitaliste diminue, il y a moins d’argent
disponible pour acheter de la force de travail : la demande en force de travail diminue, ainsi qui les
salaires.

Pour finir,dans Le Capital, Karl Marx théorise le capitalisme comme un ensemble de nouveaux rapports
sociaux, qui soit né de la division du travail et de l’emploi des machines, qui rendent désormais
impossible un travail individuel et autonome. Pour vivre de son travail, il faut désormais nécessairement
que le travailleur vende sa force de travail à un capitaliste qui possède des moyens de production.

Cette dépendance du travailleur vis-à-vis du capitaliste est masquée par le fait que la vente de la force
de travail se passe comme la vente de n’importe quelle marchandise : un échange entre deux individus
égaux qui s’accordent sur un prix. Puisque personne ne force le travailleur à vendre sa force de travail, il
semble y consentir volontairement.

Enfin, le capitaliste dégage toujours un surplus de valeur (une plus-value) à partir du travail de ses
employés : il y a toujours une partie du travail qui n’est pas payé. Ce trait est nécessaire à l’accumulation
capitaliste, accumulation elle-même nécessaire à la survie des entreprises en concurrence les unes par
rapport aux autres. La force de la théorie de Marx est donc de montrer qu’il y a exploitation du
travailleur, et que le système capitaliste justifie cette exploitation en la présentant comme nécessaire et
volontaire.

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