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PERSONNAGES CLES (SCIENCES ECO.

)
Cours 3

John Stuart Mill


Est dans la lignée des écrits de Smith et Ricardo, mais perçoit la croissance
comme une source de conflits. Prévoit lui aussi la fin de l'accumulation et le
passage de l'économie par un état stationnaire et contrairement à ses
prédécesseurs ne la déplore pas. Il croît en un stade où la croissance s'arrête, et
que ce stade est nécessaire. Il existera un point où la croissance ne sera plus
nécessaire dans nos modes de vie et qu'elle amènera de mauvaises choses.

« Aussi ne puis-je eprouver pour l’etat stationnaire des capitaux et de la


richesse cette aversion sincere qui se manifeste dans les ecrits des economistes
de la vieille ecole. Je suis porte à croire qu’en somme, il serait bien preferable à
notre condition actuelle. J’avoue que je ne suis pas enchante de l’ideal de vie que nous presentent
ceux qui croient que l’etat normal de l’homme est de lutter sans fin pour se tirer d’affaire, que cette
melee ou l’on se foule aux pieds, ou l’on se coudoie, ou l’on s’ecrase, ou l’on se marche sur les
talons, et qui est le type de societe actuelle soit la destinee la plus desirable pour l’humanite, au
lieu d’etre simplement une des phases desagreables du progres industriel. [...] Le meilleur etat
pour la nature humaine est celui dans lequel personne n’est riche, personne n’aspire à devenir plus
riche et ne craint d’etre renverse en arriere par les efforts que font les autres pour se precipiter en
avant » -> Pour résumé, selon Mill, l'Etat stationnaire est une répartition homogène et nécessaire.

Karl Marx
Est un philosophe, économiste et historien qui développe une critique
scientifique du capital en 3 tomes, ainsi qu'un projet politique
communiste d'appropriation collective des moyens de production par la
révolution. Il est le dernier des classiques, auteur seul en son genre avec
une pensée particulière. Dans le Capital, en s'appuyant sur les écrits de
Ricardo il cherche à démontrer que l'économie moderne est un mode
historique de production : le capitalisme. Que ce système repose sur
l'exploitation de la force de travail par le capital. Pour lui, on peut
interpréter l'histoire comme la succession de modes de production qui se
caractérisent par :
– des forces productives (un état de la technique, des formes dominantes d'emprise matérielle
sur le monde)
– des rapports sociaux (entre les classes qui constituent la société)

Le mode de production capitaliste est caractérisé par la production de marchandises (= valeurs d


échange). La valeur d’échange est liée à la quantité de travail nécessaire à la production des
marchandises (mesurée par le « travail incorporé » comme chez Ricardo). Pour Marx les œuvres
d’art ou la terre (par extension les ressources naturelles) ne sont pas des marchandises car elles
n’ont pas de valeur d’échange liée au travail incorporé dans leur production. La source (et la
mesure) de toute valeur est le travail (productif). La plus-value (création de valeur) est liée à
l’exploitation des travailleurs: ils sont rémunérés à un salaire de subsistance, qui représente une
valeur (exprimée en quantité de travail) inférieure à la quantité de travail qu’ils fournissent. C’est
cette différence, qui permet la création de plus-value. La plus-value nait de l’exploitation (la
création de valeur n’est pas un processus « naturel »)
Les capitalistes paient aux travailleurs un salaire de subsistance pour pouvoir utiliser leur force de
travail et leur font réaliser un travail dont la valeur excède celle de la force de travail. Les
capitalistes sont en concurrence les uns avec les autres. Cette concurrence les incite à mettre en
œuvre du progrès technique, remplacer les hommes par des machines (du capital variable par du
capital fixe). Mais seuls les travailleurs peuvent être exploités, amenant à une baisse tendancielle du
taux de profit. Pour contrer cette baisse, renforcement du taux d’exploitation, selon différentes
modalités (éventuellement combinées).

Son idée : Les travailleurs vendent leur travail en échange de salaire de subsistance, quantifié à
partir du travail (système capitaliste).

La source de toute la valeur c'est le travail ! Contraint au surplus de travail par le capitaliste, le
contrat l'amène à la plus-value. Pour Marx, cette création de valeur n'est pas du tout NATURELLE.
Ce qu'il cherche à mettre en évidence est que la valeur n'apparait pas de façon spontanée, mais par
les forces asymétriques entre travailleurs et capitalise soit via l'exploitation, qui équivaut à faire
travailler au delà de ce que pourquoi on les paie. Ce contexte violent est au coeur de l'économie, lié
à la création de valeur et donc marqué par ce rapport entre les deux classes. Mais pas uniquement,
les modes de production sont violents également pour les capitalistes qui sont en complète
concurrence. On a là un système des structures des rapports de classe qui dépasse la volonté
individuelle. Les concurrences ont amené à mécaniser la production (intérêt à court terme)
permettant le remplacement des hommes par des machines, le problème est qu'on ne peut pas
exploiter les machines. Il n'y a qu'avec les humains que l'on peut produire au-delà de ce qu'il coûte
(que des machines = aucune plus value). Mise en place de stratégie pour éviter ça : la stratégie plus-
value absolue et relative.

1) allongement de la durée de travail individuel (va contrer la contraction de plus value par la
réduction de la main d'oeuvre (aussi appelé capital variable et machines capital fixe).

2) Améliorer la productivité (temps de travail associé à une certaine productivité plus court)

Selon Marx, la crise est inhérente au mode de production capitaliste, dont la logique le pousse
inexorablement vers sa propre destruction.

Les modes d'exploitation

La plus value absolue : augmentation de la


durée de la journée de travail, pour augmenter le
temps de production d'un surplus

La plus-value relative : réduction du temps de


travail socialement nécessaire à la production
des biens de subsistance.
Karl Marx et la baisse tendancielle du taux de profit
Les capitalistes sont poussés par une forte concurrence entre eux à constamment mettre en œuvre
des progrès techniques (substituer des machines aux hommes), ce qui érode de fait la base de leur
profit. La crise est inhérente au mode de production capitaliste, dont la logique le pousse
inexorablement vers sa propre destruction. La correspondance entre Marx et Engels fait état de
leur très bonne connaissance de la science de leur temps. Sensibilisation à la thermodynamique et
au principe d’entropie, inhérent au mode de production capitaliste tel que représenté par Marx
(dissipation d’énergie dans la production). Pour autant peu de place laissée à la nature ou à
l’environnement..

Mais pourquoi dans l'ensemble de ces pensées il n'est pas question de ressources naturelles ?

Physiocrates : tout est tourner sur la terre

Les classiques : biens utiles et rares liés au travail (dépassement des limites), on ne réfléchit pas à
échelle planétaire, aucune notion de limite

Marx : basé sur les rapports sociaux, les rapports de force (contexte social). Mais c'est avec lui que
prend fin l'école classique. Laissant place à la révolution marginaliste.
La Révolution marginaliste
Forte influence de l’utilitarisme de Bentham (arithmétique des plaisirs et des peines). La valeur est
déterminée par le « degré final d’utilité » (utilité marginale) et par la rareté. Analyse centrée sur
l’échange et sur la détermination des prix dans l’échange. Les idées marginalistes/utilitaristes se
développent à peu près simultanément autour de trois auteurs principaux à partir des années 1870 :

Impossible de ré-contextualiser les faits pour un contexte économique libéral, il fallait trouver autre
chose (Marx les avait retournés). Nous amène à penser que chaque individu est capable de faire des
calculs en fonction des plaisirs et des peines (nouvelle école de pensée de la valeur amenée par
Bentham). Non pas par la quantité de travail pour la production de la marchandise mais de son
utilité. Pourquoi est-ce une révolution ? Car on se retrouve du côté de la demande alors
qu'auparavant tout était tourner dans l'offre.

W. Stanley Jevons
W.S. Jevons (1835-1882), fils d’un industriel anglais ruiné par la crise économique de 1847.
Intéressé par la météorologie puis par la fixation des prix des chemins de fer, il s’intéresse aux idées
de Bentham.

Constat d’un décalage entre le moment de la production et celui de l’échange. Le travail ne peut
donc être la cause de la valeur. C est un fait que le travail une fois qu’il a ete depense n’a pas
d’influence sur la valeur future d’un objet: il a disparu et est perdu pour toujours. Dans le
commerce, ce qui a disparu est disparu pour toujours; nous devons toujours partir de zero à
chaque moment, et payer les valeurs des choses en considerant leur utilite future. Conception de la
valeur d’échange construite à partir de la notion d’utilité marginale (unité produite par la dernière
utilité de bien détenu). Les conditions matérielles de la production importent peu dans la
détermination de la valeur. Les biens ne sont comparés que sous l’angle de l’utilité qu’ils procurent
(leurs spécificités ne sont pas prises en compte). Pas de raison d’accorder un statut ou un intérêt
particulier aux biens directement issus de la nature.
Lorsqu'une marchandise se trouve sur le marché on a aucune idée de comment elle a été fabriquée.
Pourquoi la valeur que l'on observe sur le marché devrait être liée aux conditions de production, le
travail ne peut pas être la cause de la valeur..

Pourquoi marginale et pas l'utilité totale : car notion d'une unité supplémentaire qui dépend de
l'unité qu'on a déjà. D'un point de vue marginaliste, l'utilité dépend de la quantité (courbes en
cloches : verres d'eau). Présence d'une quantité optimale, celle avant la chute
The Coal Question (par Jevons)
Test de réputation en tant qu'économiste avec l'interrogation sur la dépendance du Royaume-Uni à
l’égard des réserves de charbon, ressource épuisable, et sur la durabilité de sa domination
industrielle au 17ème, plein essor de l'industrie. Il y aurait risque de voir le pays perdre sa
suprématie économique (avec l'Allemagne aux trousses) et sa prospérité si les stocks de charbon
s'épuisent (tel que l'anthracite au Pays de Galles). « L’idée selon laquelle un usage plus économe du
combustible équivaudrait à une moindre consommation est une confusion totale. C’est exactement
le contraire qui est vrai ». La raréfaction du charbon devrait entraîner quasi- mécaniquement un
progrès technique et une amélioration de l’efficacité énergétique, faisant baisser le prix relatif du
charbon et augmenter la demande. Conscience des limites énergétiques à l’activité économique
(dépendante au charbon) mais pas d’appel à la modération (Paradoxe de Jevons, effet rebond).

Mais en est-on certain ? En soit, plus il est facile d'en extraire, plus on va en extraire. Présence d'une
grosse méconnaissance du progrès technique en relation avec l'épuisement, on accélère le
phénomène. On va pas tenter de récolter autant, on va tenter de produire toujours plus (croissance)
--> Effet rebond. Idée contre-intuitive mise en avant. Ce texte est un peu précurseur des limites
énergétiques liés aux activités économiques.

Leon Walras (19ème-20ème)


Celui qui a inspiré la théorie économique dominante du 20ème, marginaliste ou néo-classique.
Ingénieur raté (études avortées) puis accession à une Chaire d’Economie politique à Lausanne en
1870. Objectifs de conciliation du libéralisme et de la justice sociale.

Les fondements de l'analyse Walrasienne


Les classiques cherchent à comprendre et trouver des solutions pour que l’économie prospère. Bon
nombre de questions sont relatives au développement. Walras quant à lui ne recherche pas toutes
ces réponses. La question des dotations en ressources n'est jamais posée, on considère qu'il y en a
toujours et qu'ainsi la survie de l'économie n'est jamais remise en question. Voici les fondements de
son analyse :

Economie politique pure: mécanique rationnelle en vue de définir un modèle d'ensemble descriptif
et explicatif des relations entre les variables économiques en utilisant les mathématiques.

Economie appliquée: application de la théorie pure aux problèmes pratiques de la production, pour
définir l organisation la plus adaptée pour réaliser un maximum de bien être social

Economie sociale: étude des principes éthiques de l’organisation de la société

Economie politique pure consiste en la construction d’un modèle mathématique décrivant la


situation qui tend à s’établir dans une économie caractérisée par
• Des individus autonomes (producteurs, consommateurs)
• Le libre échange des produits
• La libre circulation des facteurs de production (travail, capital, terre)
Les prix des produits s’établissent au niveau de l’utilité marginale et les prix des facteurs de
production au niveau de leur productivité marginale.
-> Individualisme méthodologique. Mise en scène des comportements individuels (consommateurs,
producteurs)
-> Démonstration par un système d’équations qu’il existe un système unique de prix pour lequel
toutes les offres et les demandes sont équilibrées (=équilibre général)
-> Pour qu’il puisse y avoir équilibre général, pas d’échanges avant l’équilibre (système centralisé,
commissaire-priseur)
Lecture en générale partielle de l’œuvre de Walras (uniquement économie politique pure) retenant
les aspects libéraux et pas la dimension sociale. Les impératifs de production et de reproduction du
système sont totalement évacués de l’analyse, seul compte l’équilibre et les conditions à même de le
garantir. Les phénomènes hors marché sont explicitement exclus du champ de la science
économique

L'héritage Walrasien
A donné lieu à un bon nombre de développements.

– Souci uniquement de cohérence interne des théories et modèles


– Validation des théories en procédant par hypothèse et déduction logique
– Pas d’infirmation (ou de confirmation) tirée de l’épreuve des faits, la faible portée prédictive
des théories ou hypothèses ne les affaiblit pas
– Visée prescriptive: les théories et leurs résultats sont projetés sur les phénomènes qui leur
échappent; ces phénomènes ne viennent pas les remettre en cause

L'analyse néo-classique
L'école néo-classique est un terme générique utilisé pour désigner plusieurs courants économiques
qui étudient la formation des prix, de la production et de la distribution à travers le mécanisme
d'offre et de demande sur un marché. C'est une analyse partiellement tombée en désuétude pendant
les années 1930-1940 (pas d’explication de la crise et du sous-emploi). La preuve d’un équilibre
chimique général à l’après-guerre va relancer l’analyse neo-classique, il y a donc retour de celle-ci
lors des Trente Glorieuses (débats sur la croissance et sa modélisation) . A cette même période se
développe l’économie de l’environnement (application de l’économie à l’environnement)

L'économie de l'environnement
Peut-être comprise à travers les comportements/raisonnements individuels. On repense le rapport
entre les nations à partir des comportements individuels (changement climatique).

Le marché, seul lieu de régulation (circulation en information). En environnement, c’est le seul lieu
où les ressources environnementales peuvent-être bien gérées, ainsi pour qu’il soit bien géré il doit
être intégré au marché. Autrement dit, les ressources naturelles doivent faire partie du marché et les
pollutions pensées dans l’économie/ le marché, afin qu’ils ne soient pas oubliés.

L’importance des prix qui résume toute l’information qu’on a besoin de connaitre pour prendre les
bonnes décisions. Appliqués à l’environnement -> si il est mal géré c’est parce qu’il n’y a pas de
prix

A VOIR --->

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