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Chapitre 3 

: Les économistes classiques


Contexte historique
Perte de puissance de la France au profit de l’Angleterre  Régime de la terreur qui va se calmer
avec arrivée de Napoléon : mais Napoléon va entrainer la France dans plusieurs guerres

Au 18e siècle c’est l’empire britannique qui domine le monde (avec juste derrière l’Allemagne qui a
réussi son industrialisation, contrairement à la France). Cette croissance anglaise va se porter d’un
point de vue intellectuel puisque l’Angleterre sera le berceau de la pensée classique jusqu’à la
révolution industrielle (Dernier économiste classique anglais : Karl Marx)

I/ Petite introduction et mise au point sur la pensée classique


C’est un courant principalement britannique qui commence avec la publication de la Richesse des
nations de Adam Smith.

3 principaux auteurs : Smith, Ricardo, Malthus

On utilise 2 termes pour qualifier la pensée classique : on parle d’« école classique » mais surtout du
terme « économie politique classique » (Marx est le premier à utiliser ce terme). Appellation
partiellement trompeuse dans la mesure où elle laisse entendre que l’on aurait un courant de pensée
homogène

En réalité, il y a eu énormément de désaccords entre les auteurs : Smith et Ricardo ont des analyses
différentes de la valeur, de la répartition des richesses et des causes de la décroissance du taux de
profit à LT. Sur certains points, l’analyse de Ricardo est même en opposition à celle de Smith.

De profonds désaccords entre Ricardo et Malthus sur la problématique des débouchés. Malthus
considère que les crises de surproduction sont inerrantes au fonctionnement du capitalisme alors
que Ricardo nie leur éventualité en s’appuyant sur la loi de Say (=l’offre créé sa propre demande).

Ces 3 auteurs défendent l’intérêt de 3 classes différentes :

Ricardo a tendance à défendre les capitalistes, Malthus les propriétaires fonciers et Smith s’intéresse
aux classes laborieuses.

II/ L’économie politique classique « une science de la richesse et des rapports sociaux visant
à déterminer les conditions d’accumulation capitaliste »
Dans cette définition 3 éléments :
- « L’économie classique est une science de la richesse  » : Objectif premier des penseurs
classique est d’expliquer par quel moyen on peut accroitre la richesse de la nation (richesse
du roi/souverain mais aussi celle du peuple)
« Richesse » : contrairement au mercantilisme, la richesse ne concerne pas les métaux
précieux, contrairement aux physiocrates les richesses ne sont pas la terre. Chez les
classiques, les richesses renvoient aux marchandises
Autrement dit, pour les classiques, la richesse d’une nation consiste en l’abondance des
marchandises disponibles pour tous autant que possible et à faible coût
- « L’économie politique, une science des rapports sociaux  » : dans l’univers des classiques on
ne résonne pas à partir d’individus producteurs ou consommateurs mais l’analyse se fait à
partir de classes sociales  les membres de ces classes sociales partagent des
caractéristiques et des intérêts communs
On retrouve 3 classes sociales dans l’économie classique et chacune de ces classes dispose d’un
facteur de production spécifique qui va donc être utilisé dans la production et à partir duquel les
membres de la classe sociale tirent un revenu.
o Les travailleurs participent à la prod° et sont rémunérés
o Les capitalistes avancent des fonds (capitaux) et ces fonds sont rémunérés par un
profit
o Les propriétaires fonciers louent leurs terres et en contrepartie de cette location ils
retirent une rente

Dernier élément relatif aux classes sociales : lorsque l’on résonne en classe sociale on a souvent des
réflexions conflictuelles. Cela atteindra son paroxysme avec Marx et sa conception de lutte des
classes.

Au centre des conflits entre les classes sociales, on retrouve la problématique de la répartition de la
valeur ajoutée.

La répartition et la production sont les 2 mécanismes fondamentaux du système économique


imaginés par les classiques

La production est centrale puisque c’est elle qui permet la multiplication des richesses.

La répartition est tout aussi importante car elle influence la production de richesses futures. Il faut
cependant faire attention à 2 choses :
o Le taux de profit doit être suffisant pour inciter les capitalistes à investir
o Le salaire versé aux travailleurs doit permettre de subsister et d’entretenir une
descendance sans laquelle le travail viendrait à manquer dans le futur

- « L’économie politique, une science visant à déterminer les conditions d’accumulation


capitaliste » : Les classiques cherchent à théoriser un processus d’enrichissement continu
dont le cœur repose sur l’accumulation du capital (2 types de capital : Capital fixe = utilisé
dans plusieurs cycles de prod° ; capital circulant = transformé au cours du processus
productif)
Cette accumulation du capital, qui relève d’une avance de fonds, est centrale dans la prod°
puisque, sans elle, la prod° n’aurait pas lieu. Toutefois, cette accumulation du capital dépend
aussi du taux de profit. En effet, plus le taux de profit est important, + le stock de capital le
sera et plus la prod° sera également importante.
Pour résumer, selon les classiques, une nation qui accumule du capital est une nation qui
s’enrichit.

III/ De la valeur travail, à la division du travail


Revoir vidéo

La théorie de la valeur travail a été théorisée par Smith et Ricardo

1. La valeur travail chez Smith


(Vidéo  : #19. La théorie de la valeur-travail (Smith))

Selon Smith, la valeur d’un bien n’a aucun lien avec l’utilité que ce bien nous procure (ex : l’eau 
très forte utilité mais pas cher).
Dans la Richesse des Nations, il prend l’exemple d’une société de chasseurs-cueilleurs  ce qui
fonde la valeur/le prix d’un bien c’est la Q de L qu’il a fallu pour produire ce bien, le temps passé

Valeur travail directe : travail qui permet directement de produire le bien (assemblage par ex)

Valeur travail indirecte : le temps nécessaire à la production des biens intermédiaires, des outils et
des machines

Chez les classiques, c’est l’action conjointe du travail humain et du capital qui permet de créer de
la valeur. Or, le capital étant lui-même le produit du travail  toute source de richesse chez les
classiques est le travail

La terre jouait un rôle central dans la création de la valeur chez les physiocrates, les classiques, eux,
ne considèrent pas la terre comme un facteur productif (même si on en a besoin dans la production).
La terre n’est pas produite par l’activité humaine, c’est une variable donnée, elle se trouve là en tout
temps et elle attend que du travail ou du capital viennent s’y appliquer. Une société qui crée
beaucoup ou peu de richesse dispose pour autant toujours de la même quantité de terre.

Même si la terre peut donner lieu à un revenu, en l’occurrence la rente foncière, elle ne contribue
pas nécessairement à créer de la richesse.

La rente, dans la pensée classique, s’explique par le fait que la terre existe en quantité limitée, on ne
peut pas produire des étendues supplémentaires. Cette terre est alors appropriée de manière privée,
se faisant, les propriétaires sont en situation de monopole et exigent donc le paiement d’une rente
pour l’allocation de leur terre.

Théorie du travail incorporé : la valeur d’un bien dépend d’une donnée technique, la productivité du
travail. Plus le travail est productif et plus la quantité de travail intégrée dans le bien sera faible et
plus le prix du bien sera bas. Inversement, moins le travail est productif, plus la quantité sera
importante et plus le prix sera haut. (Si une voiture vaut 50 fois + qu’un vélo, c’est parce que la
voiture comprend 50 fois + de travail pour être produite)

Pour Smith, la valeur d’un bien se compose de 3 parties :


- Le temps de travail nécessaire à la fabrication du bien
- Les rentes qu’il faut payer aux propriétaires fonciers
- Les profits qu’il faut payer aux capitalistes
Mais les rentes et les profits ne dépendent pas de la quantité de travail des proprios fonciers
et des capitalistes  ! La valeur d’une marchandise ne dépend donc pas uniquement de la
quantité de travail nécessaire pour la produire  !!

Théorie de la valeur travail incorporé ne vaut que pour des biens reproductibles :
- Bien reproductible (industriellement) : la valeur dépend de la quantité de travail
- Bien non reproductible (ex : tableau de Picasso) : la valeur dépend de la rareté et de la
demande pour ces biens

 Cette théorie du travail incorporé présente un certain nombre de limites, et ainsi Smith
développe une théorie du travail commandé

Théorie du travail commandé : la valeur d’un bien dépend d’une donnée sociale, le revenu. Cela
renvoie à la quantité de travail que la vente de la marchandise produite permet d’acheter.

Smith dit que la valeur d’1kg de blé dépendrait de la quantité de travail que le blé permet d’acheter.
Toutefois, cette quantité de travail est elle-même fonction du salaire qui est lui-même fonction du
prix du blé. Finalement, ce raisonnement présente une erreur logique, on a affaire à un
raisonnement qui est circulaire ce qui rend donc l’analyse caduc (=tombe à l’eau)

 Prolongement de cette théorie par Ricardo

2. La valeur travail chez Ricardo : suite et dépassement de l’analyse smithienne


(Vidéo : #20. La théorie de la valeur-travail (Ricardo))

Ricardo montre que la rente et le profit sont aussi fonction d’une certaine quantité de travail.

La rente chez Ricardo est résiduelle au coût de la chasse du daim (Rente = prix de vente du daim –
coût du travail pour chasser daim).

Pour le profit, il considère que le capital investi peut lui même être évalué en travail.

La prise en compte du taux de profit ne modifie pas le prix/la valeur entre 2 biens

3. La division du travail
Smith retient l’exemple de la manufacture d’épingle et nous dit que la division du processus de
production en 18 opérations distinctes permet de multiplier de façon exponentielle la production.
Sans division du travail, un ouvrier produit 200 épingles par jour, donc 10 ouvriers peuvent produire
2000 épingles/jours. Or, si on met en place la division du travail, c’est 48000 épingles produites/jour

Explication de l’augmentation des rendements : Mis en évidence par Smith

- Division du travail va permettre l’accroissement de l’habilité de l’ouvrier


- Pas de déplacement, suppression des temps morts
- Division du travail favorise les innovations de procédé et voire même les innovations en
général (un ouvrier se spécialise dans 1 tâche, il va perfectionner son geste et devenir plus
efficace)

La division du travail, parce qu’elle permet la production d’un surplus, nourrit l’accumulation du
capital qui favorise en retour la division du travail et vient ainsi concourir à l’enrichissement des
nations.

4. La main invisible
(Revoir vidéo : ADAM SMITH (2/2) – Division du travail & main invisible – grain de philo #5)

« Main invisible » d’Adam Smith : l’intérêt individuel vient concourir à l’intérêt collectif + parfait
fonctionnement des marchés : sans intervention de l’Etat les marchés s’équilibrent (seuls)

La théorie de la main invisible apparaît une fois seulement dans la Richesse des Nations et 2 fois
seulement dans Théorie des sentiments moraux.  Les économistes ont fait de cette théorie toute
l’œuvre de Smith alors qu’en réalité c’est une infime partie de ses travaux

5. La loi de Say
Loi de Say = Loi des débouchés = L’offre crée sa propre demande (idée formulée et rejetée par
Keynes au 20e siècle ; ce n’est pas la déf originale de Say)
Loi de Say selon Say : Say nous dit que le fait de produire est une condition nécessaire à la création
d’un débouché. En effet, quelqu’un qui crée un produit et qui veut le vendre, crée une opportunité
pour un vendeur. Se faisant, pour Say, il s’agissait donc d’un débouché pour l’offre d’un producteur.
Autrement dit, le producteur écoulera sa marchandise auprès d’un vendeur qui la vendra ensuite sur
un marché (et non, comme l’avait fait entendre Keynes, un débouché en termes de demande du
consommateur). En effet, Say ne s’intéresse qu’à l’offre, il ne regarde pas si ensuite le vendeur qui a
acheté sa marchandise au producteur arrivera lui-mm à les revendre au consommateur final.

IV/ Le libéralisme pessimiste de Malthus et Ricardo


On oppose traditionnellement les pensées de Smith avec celles de Malthus et Ricardo. Smith était
considéré comme un économiste optimiste dans sa manière de penser le système capitaliste.
Malthus et Ricardo adoptaient la position contraire, celle du pessimisme. Quand Smith voyait dans le
système capitaliste ordre et harmonie, Malthus et Ricardo y voyaient au contraire des tensions et des
conflits.

1. Justification autour de ce pessimisme


Une des explications dans leurs différences de position se trouve dans le contexte historique. En
effet, ils n’ont pas vécu tout à fait à la mm période. Il y a environ 50 ans qui sépare les écrits de Smith
de ceux de Ricardo et Malthus qui interviennent donc à la génération juste après. Or, l’Angleterre de
Ricardo et de Malthus a radicalement changé par rapport à celle de Smith.
Entre les 2 périodes, est survenue la première révolution industrielle. Au moment où Smith écrit,
cette dernière a déjà commencé, quant au moment où Ricardo et Malthus écrivent, cette dernière
s’est terminée.

La révolution industrielle s’est accompagnée d’un changement radical de la société avec


notamment l’apparition d’un prolétariat industriel (=ensemble des travailleurs manuels)
extrêmement pauvre et qui n’existait pas auparavant, étant la conséquence de mouvements des
populations de la campagne vers les villes.
Cette pauvreté a causé un pb politique et il a fallu prendre des mesures pour essayer de la limiter.

Une autre difficulté est également apparue avec la 2 e révolution industrielle : une
augmentation de la population qui pose des pb de subsistance et qui conduit l’Angleterre à importer
des MP agricoles de l’étranger.
Ces importations sont fortement critiquées par les propriétaires terriens. Notamment en matière de
concurrence vis-à-vis de l’étranger qui pratique un prix du blé plus compétitif. Dès lors, les proprios
terriens ont fait pression sur le gouvernement pour que soient votées des lois dont l’objectif est
précisément de réguler le prix du blé (Corn Laws). Ces lois sont fondamentalement contraires au
libre-échange. Or, les penseurs classiques défendent le libéralisme et donc le libre-échange. En ce
sens, Ricardo est connu pour avoir écrit un certain nombre de travaux visant à disqualifier ces Corn
Laws. Il va aussi s’impliquer politiquement pour rejeter ces lois en intervenant par ex à plusieurs
reprises à la Chambre des Lords (équivalent du Parlement).

2. Malthus et l’utilité de la misère


Le travail de Malthus en économie a commencé avec une réflexion de l’évolution de la population. Il
a cherché à relier la démographie avec l’économie et il s’intéresse plus particulièrement à l’aide
accordée par le gouvernement aux pauvres en Angleterre.
En effet, à cette époque, l’Angleterre avait tout une partie de sa législation consacrée à l’aide aux
pauvres ce que l’on appelait les Poor Laws. Ces lois prévoyaient par ex des indemnités chômage en
cas de perte d’emploi. L’Angleterre est donc le premier pays à instaurer les allocations chômage (19 e
siècle).

A la fin du 18e siècle, la Grande Bretagne est en conflit avec la France ce qui rend les importations de
blé et des produits agricoles plus difficiles à cause du blocus continental. Le prix du blé et du pain
augmente alors et ce qui entraîne une augmentation du salaire de subsistance (=salaire versé aux
travailleurs de manière à assurer leur survie). Ces augmentations sont amplifiées par de mauvaises
récoltes ce qui crée des tensions et des émeutes.

Pour éviter le désastre, le barème de Speenhamland est mep. Il garantit un revenu de subsistance
aux travailleurs indépendamment de la quantité de travail fourni (renvoie au salaire min d’ajd). Là
encore, l’Angleterre est précurseur car cela sera mis en place par la France après le SGM.

Question posée à l’époque  : Faut-il aider les pauvres  ? Leur porter assistance par des allocations
chômage, par des aides financières  ?

Selon Malthus, l’idée de l’aide aux pauvres est peu efficace. Cela viendrait entretenir leur situation et
coûterait cher à l’Etat  le pb serait exacerbé (Idée de trappe à inactivité qui pose encore pb ajd)

Pour Malthus, aider les pauvres, c’est assurer que ces populations se sentent assez en confiance dans
l’avenir pour engendrer encore plus d’enfants ou alors qu’ils se sentent aidés quel que soit leur
situation familiale. C’est donc pour dénoncer ce type de comportement que Malthus écrit son Essai
sur le principe de la population. Essai bien accueilli à l’époque

Dans son ouvrage, il énonce que les moyens de subsistance progressent de manière arithmétique
alors que la pop° croît de manière géométrique ce qui crée un décalage.
+ Les terres sont de plus en plus rares et de moins en moins fertiles ce qui vient poser pb pour la
production des biens de subsistance

 Solution : ralentir rythme de progression de la pop°

Malthus évoque un certain nb de mesures pour freiner la croissance de la pop°. 2 types


d’instruments :
- Freins préventifs : contrôle des naissances, contrôle du mariage, contrainte morale,
abstinence…
- Freins destructifs : mauvaise qualité des denrées alimentaires, insalubrité des conditions de
vie et de travail, guerres…

3. David Ricardo
a) Théorie ricardienne de la répartition
Ricardo se questionne sur le prix du blé et sur le libre-échange

Ricardo défend le libre-échange. Il démontre que l’augmentation des taxes sur l’importation des
grains ne peut entraîner que la hausse des prix et donc l’augmentation du revenu des propriétaires
terriens et de l’aristocratie au dépend des ouvriers et des industriels. Pour Ricardo, une
augmentation des taxes détourne donc la richesse des classes les plus productives vers les moins
productives.
Dans son ouvrage Des principes de l’économie politique et de l’impôt, Ricardo va analyser la
distribution des revenus entre les différentes catégories éco° et développe une théorie de la rente.
Ricardo effectue le mm découpage de la société que Smith (proprios fonciers, capitalistes,
travailleurs) et est en accord avec la théorie de la rente de Malthus.

3 types de revenus dans l’économie pour Ricardo  :


 Les salaires : revenus des salariés égaux au minimum de subsistance ; les profits : revenus des
capitalistes provenant de la différence entre le prix du bien et le coût de prod° ; les rentes :
liées entre les différences de fertilité entre les terres, la rente est donc un surplus qui varie
d’une terre à une autre en fonction des Q que l’on peut produire (prolongement de la
théorie de Malthus).

Cette théorie de la répartition des richesses comprend donc 2 hypothèses :


- La rareté des terres
- Les rendements marginaux décroissants des terres

 Ces 2 hypothèses sont un vrai problème pour l’économie puisqu’elles risquent de mettre en
péril l’accumulation du capital autrement dit la capacité des nations à s’enrichir

b) La baisse tendancielle du taux de profit


Au fur et à mesure que l’accumulation du capital se développe, la D de biens agricoles va augmenter.
En effet, l’accumulation du capital, qui se traduit par le dvlpt de l’industrie et de l’investissement,
entraîne une augmentation de la D de travail, provoquant une hausse des salaires.

Les salaires se retrouvent alors au-dessus du niveau de subsistance. Or, pour Ricardo et Malthus, cela
va entraîner une augmentation de la pop° ce qui va stimuler à son tour la D de biens agricoles et faire
basculer les économies dans un cercle vicieux avec pénurie des ressources. Puisqu’en effet, pour
répondre à cette D en biens agricoles, on va utiliser des terres moins fertiles, ce qui va avoir tendance
à faire augmenter le prix du blé et donc les capitalistes devront à nouveau augmenter les salaires de
subsistance et cela va se faire au dépend de leur profit d’où la baisse tendancielle du taux de profit.
 Les économies basculent dans un état stationnaire

Pour Ricardo, l’état stationnaire est inévitable, on ne peut que le repousser notamment grâce au
libre-échange.

c) Le libre-échange chez Ricardo


Pour Ricardo, commerce international est un jeu à somme positive (opposition au mercantilisme qui
pense que le commerce international est un jeu à somme nulle)  Il parle d’avantage comparatif

Hausse du prix du blé peut être contournée grâce au libre-échange  Pour cela, il faut abolir les Corn
Laws pour permettre le libre-échange et accueillir du blé plus compétitif

Explications : Libre échange permet de sortir de l’état stationnaire avec l’abrogation des Corn Laws
 Baisse du prix du blé  Baisse des salaires de subsistance  Rétablissement du profit 
Rétablissement de l’accumulation du capital et croissance

d) Les avantages comparatifs


Chaque région a des avantages naturels pour la production de certains produits.
A l’époque de Ricardo, l’Angleterre, grâce à son climat, est naturellement bien adaptée à l’élevage
des moutons. C’est pour cette raison que le pays s’est spécialisé dans la production de la laine.

La France a quant à elle un climat propice à la culture du raisin ce qui va lui permettre de produire
d’excellent vins. Même si la France peut produire de la laine, elle aura tendance à se concentrer sur
la production de vins car elle a un avantage très net par rapport à l’Angleterre sur cette production.

 La France a un avantage comparatif dans la production de vin comparé à la production de


laine (Angleterre avantage comparatif dans la prod° de laine)

Pour résumé, puisque chaque pays se spécialise dans la prod° de certains biens, ils les produisent
plus efficacement et propose donc des prix moins chers que d’autres pays

Par conséquent, tous les pays vont échanger leurs biens pour tirer le maximum de bénéfice de leurs
avantages respectifs

e) « Le théorème de l’équivalence ricardienne » ou « l’effet Ricardo-Barro »


Ricardo a souvent été sollicité par le gouvernement britannique pour donner son avis sur les
questions de politique économique et plus précisément sur la problématique des finances publiques

En effet, l’Etat anglais devait investir dans des infrastructures, il avait donc besoin de fonds/de
capitaux

Pour financer son projet :


- Taxer population  Risque : enlever de l’argent dans la circulation économique ce qui peut,
à termes, pénaliser la croissance
Les impôts représentent une « ponction » sur la circulation économique
- Endettement  les avantages de l’investissement pourrait permettre à moyen et à LT de
rembourser la dette
Risque : les agents éco° ont tendance à épargner quand ils voient ce que l’Etat fait, avec cette
idée qu’ils savent qu’un jour l’Etat augmentera les impôts. (idée d’anticipation de hausse
future de l’impôt pour régler la dette publique introduite par Ricardo et sera prolongée par
Barro  d’où le nom de l’effet)
 Pour Ricardo, les 2 options sont équivalentes et elles produisent exactement le mm résultat
Pour lui, quel que soit le type de financement retenu, la croissance sera dans tous les cas
pénalisée

Cette effet Ricardo-Barro est encore très à la mode en économie et il est surtout utilisé par ceux qui
sont réfractaires à l’augmentation de l’endettement publique

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