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Chapitre 4 : La critique du mercantilisme par Smith

Une chose est certaine : la dénonciation par Smith du bullionisme mercantiliste a mis le feu
aux poudre. Et la relégation du mercantilisme à des croyances à de simples relations de
pouvoir, sans relation avec une quelconque science économique a conduit à diviser les
économistes eux-mêmes.

Notre « flash back » vise donc à identifier la composante libre échangiste ou libérale dans
l’évolution du mercantilisme, voire de dégager un préclassicisme. Pour cela, nous disposons
d’un ensemble de réhabilitation du mercantilisme dont au moins 3 sont essentielles : celles
de Marx, celle Keynes et celle de l’EHA (Ecole Historique Allemande) et leurs disciples
historiens anglais : Cunningham et Ashley.
Ces franches réhabilitations s’opposent aux relégations (issues d’  »opinions partagées  »)
dont il nous faut d’abord exposer la teneur.

Quittant cet univers des controverses, il nous sera alors possible de mettre en évidence
quelques thèses économiques mercantilistes majeures «  pré-classiques  » (ou tout
simplement modernes).

Introduction

1. 4 vérités

1. Il n’existe pas d’école ou courant mercantiliste dans lesquels se seraient reconnus


des auteurs.
2. Les écrits mercantilistes ne sont pas des manuels d’économie. Ce sont souvent des
pamphlets, des mémoires, des Essais, des traités… rédigés par des conseillers u princes,
des financiers, des banquiers, des théologiens…
3. Le mercantilisme recouvre autant des écrits que des pratiques (ou politiques). De
nombreux événements historiques ont de même porté l’étiquette mercantiliste.
4. Il existe des particularités mercantilistes nationales marquées. On a pu distinguer :
le bullionisme hispano-portugais, le commercialise anglais, le caméralisme allument et
l’industrialise français colbertiste.
1. Un fait
2. Un fait

C’est aux physiocrates et aux classiques que l’on doit la dénomination, la défense du
libéralisme économie au XVIIIe a conduit ces auteurs à discréditer cette pensée ancienne
appelée :
‣ « système de commerçants » (Quesnay)
‣ « Système mercantile » (Mirabeau)
‣ « Mercantile system » (Smith)

Le mercantilisme est alors associé par eux au chrysohédonisme (amour de l’or) et au


bullionisme (pratique permettant de satisfaire ce désir).

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Mercantilisme est donc synonyme d’identification de la richesse avec les métaux


précieux et cette richesse contribue à la puissance du prince. C’est donc « L’économie
au service du prince » (SMITH)

I) Les rélégations : les travaux de Heckscher et Viner

Le point de vue dominant sur le mercantilisme anglais est celui de Heckscher et Viner.
Heckscher : « Mercantilism ».
Viner « Studies in the theory of international Trade »

Les 2 auteurs soulignent l’importance de quelques idées mercantilistes centrales. Ils


dégagent cependant une fausse unité du mercantilisme et admettent que le mercantilisme
s’est effondré avec l’émergence des thèse favorables au libre échange.

A) Viner

Il reconnait deux lignes de partage dans l’évolution du mercantilisme :


‣ Après 1560, l’Angleterre abandonne le protectionnisme total tout en craignant la
réduction du stock d’or
‣ Dès 1620, il y a le déclenchement d’une «  guerre des tracts  », opposant clairement les
doctrines relatives aux conséquences d’une absence de régulation des échanges. La
crainte devient celle d’une augmentation du stock d’or.

La notion de balance commerciale s’est ainsi déplacée de celle du marchand à la balance


nationale.

Viner ne souscrit pas totalement à la thèse de Smith. Pour lui, des «  idées justes  »
expliquent pourquoi les mercantilistes plaidaient pour acquérir «  tant d’or  ». On peut
résumer ses idées justes :
1. Couvrir les dépenses publiques
2. Épargner et non consommer la richesse
3. Investir en capital en dépensant la monnaie
4. Assimiler le budget du Royaume au budget privé pour le distinguer
5. Considérer que la quantité de monnaie a une incidence sur le niveau des prix
6. Le développement du commerce ne peut être réalisé sans la croissance de la quantité de
monnaie
7. C’est l’abondance ou la rareté de la monnaie qui détermine sa valeur : le quantitavisme
monétaire (TQM)
8. L’appréciation du rôle de la monnaie sur le commerce n’est pas indépendante de celle
que l’on porte sur les autres usages.

S’il ne souscrit pas totalement à la thèse de Smith, il admet cependant un « effondrement


du mercantilisme ».
La forme que prend sa relégation du mercantilisme tient à la rupture historique envisagée
entre protectionnisme et libre échange.

L’évènement théorique majeur est pour lui la découverte en 1756 par Hume du mécanisme
appelé SRMSD ou PSFM. Avec ce mécanisme, seul serait viable le libre échange, car le
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SRMSD signifie que la fixation sur la variation su stock d’or est illusoire. L’équilibre de la
balance est est en fait atteint mécaniquement par le simple jeu de l’échange.

Viner y voit ce que nous nommons l’effondrement du mercantilisme ou le «  coup de


grâce ».

B) Heckscher

Il écrit en pleine crise économique (1930’s). Il met en valeur le mercantilisme. Mais ce n’est
qu’une hommage car il a peu d’estime pour les thèses économiques des mercantilistes,
dans lesquels il ne voit pas l’ombre d’une science.

En résumé, sa thèse est : le mercantilisme c’est l’Etat ou le Monarque ou le Prince. Les


mercantilistes auraient eu à la fois comme sujet et objet «  un système de pouvoir  », et
leurs efforts auraient été limités à la réalisation d’une « politique d’unification nationale ».

Il juge donc le mercantilisme de ce point de vue et expose à côté de quelques choix justes,
surtout des limites et une insuffisance des résultats.

Son appréciation est tranchée. Il écrit : «  Le mercantilisme comporte deux aspects


essentiels : l’un le rattache au libéralisme, l’autre l’attire dans la direction opposée. La
question qui se pose est de savoir quel est des deux aspects le plus important ? Sans aucun
doute le second ».

Il n’est pas surprenant qu’il conçoive les luttes commerciales comme un «  drame du
mercantilisme  ». Celui-ci étant guidé, dit-il par «  une théorie statique des ressources
économiques globales du monde  ». Il y aurait donc eu selon lui une victoire du
libéralisme élu point de vue économique et humaine ».

On notera finalement que pour lui le facteur historique est secondaire. Il ignore les liens
entre les intérêts des groupes sociaux d’un côté et le bouleversement économique des
17-18e, qui a vu la bourgeoise et le parlementarisme s’imposer face aux institutions
monarchiques. Son oeuvre restait à approfondir et a été remise en question.

II) Les réhabilitations (les points de vue positifs sur le mercantilistes)

De toutes parts ont fusé des réactions à Smith, Viner, Heckscher et à d’autres. Nous nous
limiterons ici à celle qui visent la réhabilitation des fondements théoriques du
mercantilisme.

Il importe d’abord d’exposer ce que l’on doit entendre par balance des paiements.

Les mercantilismes ne l’ont pas défini dès l’origine de manière cohérente mais très vite ils
ont conçu la forme moderne de la BP.

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A) Balance commerciale et balance des paiements


a) La BP est le compte agrégé qui retrace les entrées et sorties de devises

La BP comptabilise 2 types d’échanges au cours d’une période de temps :


- B&S
- Financiers

Elle permet d’évaluer la variation des réserves VR et son solde (positif ou négatif) à la fin
de la période.
Dans le tableau, le solde de la balance est négative. Donc la variation des réserves est au
crédit.

b) C’est aussi le compte qui mesure la variation de l’endettement sur une


période

1. Calcul des deux soldes

‣ Celui de la balance courante ou commerciale = X - I = 200 - 340 = - 140£


‣ Celui des opérations financières : Em - Am + Vr = 150 - 130 + 120 = 140£

2. Calcul du financement net

Il est toujours égal et de signe opposé au solde de la balance courante. On lit en effet ci-
dessus que Em - Am + Vr ≡ X - I = - 140£.
Donc le financement net : Em - Am + Vr ≡ -(X - I) = - (-140) : 140£

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3. On déduit les causes de l’endettement

L’endettement sur la période correspond ici au solde négatif de la balance (120£) et la


partie de l’emprunt (dû aux importations élevées)

c) L’évolution de la réflexion mercantiliste sur la composante «  paiements  »


de la balance (du début du 17e à Smith)

La théorie mercantiliste de la balance ne se réduit pas aux seuls échanges de marchandises.


L’échange d’«invisibles » notion moderne, était comptabilisé par les mercantilistes : le fret,
les assurances, les soldes diplomatiques, les commissions et intérêts.

La double composante (commerciale, financière) apparaît dans :


• « Balance of accompts » (Pollexfen, Justice et Harris)
• James Steuart distingue clairement la balance des paiements en traitant de « The whole
of reciprocal paiements  » and «  their balance  » c’est-à-dire la totalité des paiements
réciproques. On fait le solde de ce que l’on se doit.
• En 1772, Young utilise « remise, envoie de fonds » = ce que l’on doit à la fin ou à l’issue
des échanges
• Finalement Smith traite explicitement du solde entre créances et dettes dans la RDN.

B) Marx, Keynes, l’EHA et les autres : la réhabilitation du mercantilisme

Une idée principale est remise en cause par les défenseurs du mercantilisme : celle de la
confusion par les auteurs mercantilistes entre monnaie et capital. C’est-à-dire entre le
moyen de transaction et les moyens de production. Il leur aurait été alors impossible de
concevoir un autre mode d’accumulation de la richesse, que celui du commerce entre
nations antagoniques.

La rectification de ce jugement erroné a été faite de manière différente par Marx puis
Keynes.

Principal : Ces auteurs contestent le fait que les mercantilistes auraient confondu monnaie
et capital.

• Marx
Il distingue 2 cycles historiques :
1. Cycle du capital commercial : A-M-A’
On dispose d’une masse d’argent A, on achète une marchandise de sorte qu’en la revendant
il s’en dégage un excédent : la plus value.

2. Cycle du capital industriel : A-M-M’-A’


L’objectif est le même que le premier cycle : dégage de la plus value. Mais les moyens ne
sont plus les mêmes.
On passe de M à M’ : on transforme M dans les manufactures pour obtenir M’ et on la
revend pour obtenir A’.

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C’est sur cette base qu’il réhabilite le mercantilisme. Il dit que les mercantilistes ont bien
perdu l’importance du capital commercial.
Pour Marx, il y a interpénétration dans les 2 cycles :
Dans le 1 : investissement des profits commerciaux dans la manufactures
Dans le 2 : vente sur le marché mondial des produits nationaux

La position de Marx n’est pas qu’une simple réhabilitation, c’est une célébration.
Marx ira jusqu’à dire que les mercantilistes étaient plus «  lucides  » que ne le seront les
classiques, quant aux ressorts et aux fins de l’activité économique capitaliste.

• Keynes : sous la balance, le plein emploi

Keynes est le seul grand économiste moderne à avoir consacré dans son oeuvre (TGEIM :
théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie) un chapitre consacré au
mercantilisme (à part Smith).
Il connait le mercantilisme par la lecture d’Hecksher mais il se détache de ce dernier en
accordant plus de sympathie au mercantilisme. Il entreprend donc sa réhabilitation.

En résumé, jugeant le mercantilisme à partir de sa propre analyse du capitalisme, il


démontre que les mercantilistes l’avaient précédé et avaient «  vu juste  » : leur problème
était celui de la réalisation du plein emploi. Keynes décèle dans le mercantilisme un
« élément de vérité scientifique ».

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Ce schéma représente la macroéconomie keynésienne. On le lit de haut en bas.

Le revenu c’est la consommation + l’investissement qui abouti au niveau général de


l’emploi.

Keynes dit qu’il y a toujours 2 types d’investissements : public et privé


Privé : effectué à l’intérieur du pays ou à l’extérieur du pays (on peut exporter des
investissements). Le niveau de l’investissement est déterminé par l’incitation à investir.
Il développe alors la signification de l’incitation à investir : il dépend de i (taux d’intérêt),
l’emc (efficacité marginale du capital) et la préférence pour la liquidité.
Le taux d’intérêt est une fonction de l’offre et de la demande de monnaie.

L’élément de vérité scientifique : les mercantilistes défendaient une balance


commerciale favorable alors cela veut dire qu’il souhaitait accroitre l’offre de
monnaie et donc agir sur le taux d’intérêt à la baisse pour faire en sorte de stimuler
l’incitation à investir. C’est le point nodal : chercher la baisse du taux d’intérêt.

Keynes dit que les mercantilistes étaient ceux qui faisaient l’éloge de la dépense et
défendaient le luxe. Ce qui a été reproché par beaucoup d’auteurs.
Mais pour Keynes, ceci n’est rien d’autres que la hausse de la consommation et donc du
niveau général de l’emploi.

Il aurait été impossible à leur époque de diminuer le taux d’intérêt qu’en recherchant une
balance commerciale positive.

• L’EHA

Voir C)

C) Le libre échange l’interventionnisme est la ruine de la nation : l’EHA et


l’historisme anglais

L’école historique allemande apparait dans les années 1840. On y retrouve Hildebrand,
unies et surtout Roscher.
On associe à leur travaux ceux des défenseurs du Zollverein (barrières douanières
allemandes), ceci a été développé par List, Von Keyking et Schmoller.

En résumé, l’EHA réhabilite le mercantilisme en constant les méfaits du libre échange,


contre lesquels l’intervention de l’état et la défense de l’économie nationale sont la voie la
plus censée. L’industrialisation et la croissance sont des droits pour chaque nation, que seule
une économie nationale solide est susceptible de promouvoir.
Aussi réhabilitent, ils la science des mercantiliste allemands anciens, dits caméralistes.

Cette orientation nationaliste est partagée par l’Ecole d’historien anglais du XIXe, Ashley et
Cunnigham (historiens du développement et de la croissance industrielle anglaise) et leur
disciple.

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Conclusion de la partie : ces réhabilitations sont convaincantes, et montrent le


réductionnisme de la critique smithienne. Et il en est d’autres :
Celle, moderne de Schumpeter est originale. Il n’existe pas selon lui, de rupture dans la
science économique entre mercantilisme et classicisme. Il n’y eut jamais qu’un seul
«  libéralisme mais dont l’apparence historique a varié du fait des conflits d’intérêt
essentiellement politique.

III) Le libéralisme des mercantilistes : les thèses économiques majeures


A) Le supposé « effondrement du mercantilisme » : le SRMSD ou PSFM
a) L’exposé humain du SRMSD ou PSFM

On considère que le mercantilisme ce serait effondré avec la découverte du SRMSD ou


PSFM ou TEABC (théorie d’équilibre automatique de la balance des compte).

On admet que cette découverte fut celle de Hume : « Of the balance of trade » (1752). En
fait, la découverte fut antérieure et réalisée par les mercantilistes.

Nous démontrons que SRMSD et TQM appartiennent au mercantilisme.

Auteurs clés : Locke, Gervaise, Vanderlint.

PSFM de Hume

Hume dit : supposons que dans le royaume on ait une baisse de 80% de la quantité de
monnaie.
La quantité de monnaie de monnaie diminue et devient M1, cette baisse de monnaie se
traduit sur le graphique a droite par une hausse des exportations.

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Conclusion sur le SMRSD de Hume

L’exposé Humien du SMRSD le conduit à qualifier la recherche d’une balance commerciale


favorable (BC>0) de chimère de la balance (illusion).

Le SRMSD est donc un mécanisme autorégulateur, par le biais des prix internationaux, des
entrées et sorties de métaux. Il rend illusoire la recherche d’un solde positif de la BC.

Ce mécanisme est entièrement basée sur la TQM élargie à l’échelle internationale.


Autrement dit, la TQM est valable partout dans les pays partenaires des échanges avec
l’Angleterre.

b) Antécédents mercantilistes de la TQM

Ce sont les mercantilistes qui ont dénoncé l’ »Auri scara famens » (soif exécrable de l’or) et
qui ont élaboré la TQM.

Les antécédents les + importants sont :


Dès le 16ème siècle, la pensée monétaire s’écarte de la doctrine officiel d’inspiration
théologiques et pose les bases de la doctrine quantitativiste.
- Matin de Azpilcueta Navarro (1556) (Espagne)
- Jean Bodin (1568) (France)
- Bernardo Davanzati (1588) (Italie)

Une école s’est particulièrement distingué dans la découverte de la TQM: l’escuela de


Salamanca.
Les auteurs les plus importants : Mercado, Francesco de Vitoria, Domingo de Soto, acano,
Martin de Azpicuelta, Suarez. Ils étaient en avance sur leur temps et élaboraient déjà la
TQM.

c) Antécédents mercantilistes du SRMSD ou PSFM

On peut penser que l’exposé mercantiliste décisif du SRMSD a été en 1734 celui de
Vanderlint (on aura un chapitre dédié à son oeuvre « MALT ».

Nous allons voir :


1. Pourquoi malgré la reconnaissance de la TQM, le SRMSD peut ne pas s’ensuivre. C’est le
cas de John Locke (1691)
2. Puis nous ferons état de l’un des exposés du SRMSD les plus magistraux ante-Humien,
celui de Isaac Gervaise (1720)

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1. Le SRMSD ne joue pas si l’on stipule des ajustements en «  termes


réels » : le cas de J. Locke

L’hypothèse de Locke est la supposition d’une division par 2 de la quantité de monnaie du


Royaume (en haut à gauche).
Les conséquences sont envisagées de haut en bas du schéma tandis que les solutions le sont
de bas en haut.
Si la quantité de monnaie est divisée par 2, alors le revenu et salaire/rente diminue.
Les exportations se feront à bas prix et les importations à prix élevé. Risque d’immigration
des anglais car revenu faible.

Les 2 solutions sont : le SRMSD « réel » (emploi et trade) de Locke est en rouge, tandis
que sa TQM lui permettait d’adopter la voie de l’ajustement monétaire M et P (automatique
en bleu)

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2. Le SRMSD d’Isaac Gervaise

Gervaise « The System or theory of international trade of the world » (1720).


Il y expose le SRMSD de deux façons successives.

Pour un revenu national réel donné, il existe un niveau d’équilibre donné entre la
production et la consommation.
L’hypothèse d’un excès de revenu : la consommation excède la production, cela augmente
les importations et baisse les exportations. De ce fait, on assiste à une inversion du solde de
la balance qui va alors retourner à l’équilibre. L’excès de revenu sera donc résorbé.

L’hypothèse 2 suppose excès de recours au crédit. L’effet sera double.

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- Cela se traduit par une baisse de la valeur de la monnaie. Un excès de crédit par rapport
à la norme internationale se traduit logiquement par un retour à l’équilibre.
- Consommation qui s’accroit : les exportations diminuent

Hyp 3 (inverse de la 2) : ce sont les memes phénomènes mais en sens opposés.

LE JEU NATUREL DE LA BALANCE RETABLIT TOUJOURS L’EQUILIBRE.

Conclusion III)A) La période mercantiliste a donné lieu à d’autres exposés du SRMSD.

B) Le libéralisme affirmé des mercantilistes


a) Le plein emploi

L’objectif de la balance favorable contient celui du plein emploi ainsi que l’a démontré
Keynes.
Que l’on partage ou non l’opinion de Keynes, il est incontestable que le plein emploi était
le leitmotiv des mercantilistes.
L’argument de l’emploi est l’un des arguments du «  protectionnisme  ». Il consiste à
défendre les exportations, non en valeur, mais en quantités de travail national qu’elles
représentent.

« Plus les exportations sont importantes, plus le niveau de l’emploi anglais est élevé ».

Dès le 16e (Starkey - 1530) et surtout au 17e (Hales, Malynes, Misselden, Petty, Sheridan,
Bannister) défendent ce point de vue.

Nicolas Barron s’est particulièrement distingué sur ce sujet. À la fin du 17e, il inaugure
l’analyse de la balance comme balance of labor ou employment.
Il propose une mesure des gains sous une forme libérale ou favorable au libre échange
mais évalués en travail. Deux schémas permettent de résumer sa conception.

a)
Les importations aussi peuvent favoriser l’emploi anglais mais pas n’importe lesquelles.
«  Soie grège  » = soie qui n’est pas encore travaillé, qu’il faut encore travaillé pour
produire des vêtements = importations de MP = développement de l’emploi manufacturier.
« lingots » = pas d’emploi
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b) La conséquence de la prohibition des importations de bacon conduirait à un


développement si faible de l’emploi dans la fabrication du bacon qu’il vaux mieux garder
l’emploi lainier.

b) Le reste
1. Le monde comme entité économique
Pas fait
2. La liberté au service de l’intérêt général des nations

Les mercantilistes soutenaient des conceptions religieuses d’avant-garde, et conçues pour la


réalisation d’une économie de libre échange. Ces conceptions gouverneront le libéralisme
du 19e siècle, celui des classiques.

Petty soutenait déjà à la fin du 17ème la diversité des idéaux religieux, tout en défendant
une morale puritaine vocalisant le travail. Au début du 18ème sicle, exposant son modèle
d’économie international, Vanderlint trouve la justification dans les proverbes bibiliques. Au
milieu du 18ème, le Révérend Josiah Tucker plaide tout à la fois pour la liberté du culte, de
l’expression et pour le laisser faire.

Le libéralisme des mercantilistes a donc toujours été conçu comme une lutte contre
les inégalités par la croissance économique.

CONCLUSION GENERALE

Au total, les mercantilistes n’étaient donc ni dupés, ni illusionnés par la doctrine de la


balance. Ils ont au contraire, au long des 17ème et 18ème sicèles décrit et élaboré les
mécanismes de son équilibre par le jeu du libre échange. Ils sont à l’origine du PSFM et de
la notion de balance des paiements.

Ce qui a fait dire à l’historien Johnson en 1931 qu’injustice était donc faite aux
mercantilistes. Selon lui, ils n’ont nullement négligé l’analyse des facteurs de production et
celle de la croissance économique et pas conséquent «  il y a à peine 10% des écrits
mercantilistes qui retiennent seulement la doctrine de la balance commerciale favorable ».

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