Vous êtes sur la page 1sur 23

2nde: H1.

La Méditerranée
antique
(23 pages, temps de lecture estimé : 23 minutes 35 secondes)

- Plan du cours

- Objectifs et méthode

- Cours

- Notions en notes de bas de pages

Introduction

I. Le monde méditerranéen : le modèle


athénien

1 - La Grèce des cités

A. Origine des cités

B. Gouvernements des cités

2 - La démocratie athénienne

A. Spéci cités d’Athènes

a) Naissance de la démocratie

b) Les réformes de Périclès

B. Citoyenneté et institutions politiques

a) Pouvoir législatif

2
fi

b) Pouvoir exécutif

c) Pouvoir judiciaire

C. Droits et devoirs des citoyens

a) Des droits importants

b) Devoirs militaires, religieux et nanciers

D. Peut-on vraiment parler d’un modèle athénien ?

a) Les exclus de la citoyenneté

b) La démagogie

c) Un modèle esclavagiste ?

d) Première occurence d’un modèle de démocratie directe

e) La démocratie comme catégorie de la science politique

3 - Grandeur et décadence d’Athènes

A. La thalassocratie athénienne

fi

a) La victoire sur les Perses

b) La Ligue du Délos : une coalition qui renforce la puissance athénienne

B. Le « siècle de Périclès »

C. La Chute d’Athènes

a) La guerre du Péloponnèse

b) La défaite de Chéronée

II. La Méditerranée romaine

A. La naissance de l’Empire romain (Ier siècle avant


JC)

a) La crise de la République

b) Le Principat

c) Échanges culturels et religieux

B. Christianisation et invasions (IVe siècle et Ve


siècle après JC)

a) Persécution des chrétiens

b) L’Édit de Milan

c) Invasions et chute de l’Empire d’Occident

Conclusion

Savoir expliquer :

- Le fonctionnement de la démocratie athénienne

- Le « siècle de Périclès »

- La naissance du Principat et le rôle d’Auguste

- Les échanges commerciaux, culturels et religieux dans l’Empire romain

- L’état de l’Empire romain à la veille des invasions

- Le rôle de Constantin

- Toutes les notions apprises pendant le cours

Savoir faire :

- Présenter un document

- Extraire des informations des documents

- Comparer, rassembler et opposer des informations extraites et des

connaissances

- Contextualiser

- Formuler des réponses précises, organisées et complètes

Introduction

partir du VIIIe si cle avant JC, les contacts se multiplient entre les populations

qui vivent tout autour de la M diterran e. Ces rapports sont parfois violents, mais

aussi paci ques. La Méditerranée, « mer du milieu » selon l’étymologie, devient un

v ritable carrefour commercial. Au Ier si cle après JC, on peut m me en faire le

tour de la mer sans jamais sortir des fronti res de l’Empire romain. De ces

rencontres, une culture commune voit le jour, dont les traces sont encore visibles

aujourd'hui. Comment les contacts entre des espaces situ s tout autour de la

M diterran e ont-ils permis la constitution d'une culture commune ? L’in uence de

la civilisation grecque, et d’Ath nes plus particuli rement, a t grande sur les

civilisations suivantes, dans la plupart des domaines. Les Grecs comme plus tard

les Romains nous ont l gu des formes de gouvernement : monarchie, aristocratie,

d mocratie ; des formes d’administration et des institutions ; des r gles de droit

qui ont inspir le droit contemporain.

7




fi
















fl
I. Le monde méditerranéen : le modèle
athénien

1 - La Grèce des cités

A. Origine des cités

Après avoir vécu dans de petits royaumes entre le XIIIe et le VIIIe siècle avant JC,

de grandes migrations ont amené les grecs à se regrouper au sein de nouvelles

structures : les cités (Polis, en grec, d’où dérive le mot « politique »).

Centrées autour de la mer Egée, elles colonisent les rives de la Méditerranée.

La Polis est un territoire sur lequel vit une communauté possédant ses propres

institutions et ses propres cultes, comprenant une ville principale, généralement

développée autour d’une colline forti ée ou acropole, et les terres alentour. La cité

est donc une sorte de micro-état.

B. Différents régimes politiques

Dans ces cités, on trouvait des monarchies traditionnelles (l’autorité revenant à un

seul homme, monarque, qui possède tous les pouvoirs).

La plupart sont alors dominées par une aristocratie, régime dans lequel ce sont

les élites qui ont le pouvoir. Il existe aussi des oligarchies, régimes où le pouvoir

est con é à un petit groupe, comme à Sparte par exemple, où 30 notables sont

élus à vie parmi les plus de 60 ans.

8
fi

fi

Parfois, souvent suite à un con it ou une crise sociale grave, des tyrannies

voient le jours prennent le pouvoir. Le tyran1 gouverne seul.

2 - La démocratie athénienne

A. Spéci cités d’Athènes

a) Naissance de la démocratie

Athènes compte au Ve siècle avant JC entre 270 000 et 300 000 habitants et

possède un port important, le Pirée, à 6 km d’Athènes. La prospérité économique

et l’accroissement des inégalités entre les populations de la campagne et de la

ville poussent la cité dans un processus de réforme politique. À la n du Ve siècle,

Clisthène veut l’égalité de tous devant la loi (c’est le principe de l’isonomie) et,

pour tous, la possibilité de participer à la vie de la Cité. Il fonde une démocratie

directe : le peuple est réuni pour prendre les décisions essentielles.

b) Les réformes de Périclès

Tous les citoyens participent à la défense de la Cité. Ceux qui ont les moyens de se

payer un équipement sont cavaliers, ou chefs de vaisseaux. Les autres sont

fantassins (hoplites) ou rameurs. Cette défense est ef cace. Les Perses sont ainsi

vaincus par deux fois lors des guerres médiques :

- sur terre, par les hoplites à Marathon contre Darius en 490,

1
De turannos, en grec : gouvernement d’un seul homme.

9



fi

fl

fi

fi

- en mer, à Salamine grâce aux rameurs en 480 lors d’une bataille

opposant 380 trières grecques contre 1200 navires perses.

Le petit peuple gagne un certain sens de la vertu militaire et beaucoup de

prestige. Puisque tous participent à la défense de la cité, tous doivent

naturellement pouvoir participer à sa direction.

Périclès, neveu de Clisthène, est élu pendant 30 ans comme stratège. C’est lui

qui ouvre les postes aux moins aisés, en instaurant le misthos : indemnité donnée

aux citoyens chargés d’occuper des fonctions. Ainsi, même les plus pauvres

peuvent le faire, le temps qu’ils occupent aux fonctions politiques est indemnisé.

Athènes devient un modèle politique dont le souci est la participation et l’égalité

des citoyens.

B. Citoyenneté et institutions politiques

a) Pouvoir législatif

Le pouvoir législatif consiste à créer les lois. Il existe deux institutions :

- L’Ecclésia se trouve sur la colline de la Pnyx. L’ensemble des citoyens est

censé y participer. Chacun peut demander la parole et proposer un

amendement. Les projets de lois y sont discutés. L’Ecclésia élit les

stratèges, contrôle les magistrats qu’elle peut à tout moment révoquer.

Elle peut voter l’atimie2 et l’ostracisme3. Elle vote aussi l’entrée en

guerre.

2
Déchéance des droits politiques.
3
Exil d’une personnalité jugée dangereuse pour la démocratie, d’une durée de 10 ans. Les
citoyens votent au moyen d’ostracas (tessons de poterie, en forme de coquilles d'huîtres).

10






- La Boulè se trouve sur la place publique de l’Agora. C’est une

assemblée représentant les dix tribus d'Athènes, chacune y envoyant

chaque année cinquante bouleutes tirés au sort. Elle recueille les

propositions de lois présentées par les citoyens pour pouvoir ensuite

convoquer l’Ecclésia. Elle est aussi chargée de coordonner et de

contrôler le travail et les comptes des magistrats.

b) Pouvoir exécutif

Le pouvoir exécutif est la tête de l’État. Il est composé de deux types de

magistrats :

- 10 stratèges, commandant l’armée. Ils sont élus annuellement par

l’assemblée, et sont rééligibles. Ce sont les principaux magistrats de la

cité. Périclès a dominé l’Ecclésia pendant près de 30 ans.

- 10 archontes, choisis par tirage au sort. Cette méthode permet l’égalité

des chances de tous les citoyens. Ils président les tribunaux et les

cérémonies religieuses.

Les magistrats sont contrôlés à la n de leur mandat et sont responsables sur leurs

biens de leurs fautes éventuelles. Le modèle athénien accorde donc une place

importante à la responsabilité des actions politique.

c) Pouvoir judiciaire

Deux types de tribunaux existent :

- L’Aréopage juge les meurtres. Il est formé par les anciens archontes.

- L’Héliée jugent les autres affaires. Pour chaque procès suivant la gravité

du cas on désigne par tirage au sort, un nombre plus ou moins

important d’héliastes. C’est un tribunal populaire où le peuple rend la

11





fi

justice. La tâche de juger est d'autant plus dif cile qu'il n'y a ni code de

procédure, ni code pénal. Il est donné à chacun le droit d’intervenir en

justice contre quiconque aurait enfreint les lois. Après les plaidoiries, il

juge sans délibérer. Les sentences sont sans appel et immédiatement

exécutoires.

C. Droits et devoirs des citoyens

a) Des droits importants

Le système athénien repose sur l’isonomie et cherche donc l’égalité. Sans

condition de richesse, ni d’éducation, ni de métier, chaque citoyen peut participer

à la vie politique, dans l’assemblée que constitue l’Ecclésia. Chaque citoyen peut

être élu comme stratège ou bien tiré au sort pour devenir archonte (sur la base du

volontariat). On voit que l’étendue des droits politiques est très importante. Cela

explique que certains citoyens aient préféré la mort plutôt que la déchéance de

ces droits et l’exil. C’est notamment le cas de Socrate, qui choisit de boire la cigüe

et donc de mourir, plutôt que d’être banni.

b) Devoirs militaires, religieux et nanciers

En contrepartie de ces droits, les devoirs sont nombreux.

Pour pouvoir devenir citoyen, il faut accomplir, l’éphébie, un service militaire

de 2 ans à partir de l’âge de 18 ans. Les citoyens sont appelés à servir jusqu’à 60

ans. La otte athénienne est composée de citoyens pauvres, les thètes, qui ne

peuvent nancer leur équipement, à la différence des hoplites (soldats de

l'infanterie) ou des cavaliers. Commandés par les stratèges qui doivent rendre des

comptes à leurs soldats et peuvent être destitués. Chaque année, un citoyen

12
fl
fi

fi

fi

fortuné est tiré au sort pour nancer un navire de guerre : la trière, qu’il

commandera.

Tous les ans, les Athéniens doivent aussi honorer leur déesse, Athéna, pour

laquelle ils ont édi é les temples de l’Acropole. La fête des Panathénées, c'est-à-

dire de tous les Athéniens, est célébrée n juillet. Tous les 4 ans ont lieu les

Grandes Panathénées.

Les citoyens les plus riches mettent leur fortune à disposition de la

communauté pour les fonctions onéreuses. Les chœurs théâtraux, les fêtes

religieuses, les banquets sont également nancés. En revanche les plus pauvres

touchent une aide, comme par exemple les veuves et orphelins de guerre.

D. Peut-on vraiment parler d’un modèle athénien ?

a) Les exclus de la citoyenneté

Dans ce modèle, les droits politiques ne sont ouverts qu’aux citoyens, qui ne

représentent qu’environ 40 000 personnes sur 300 000 habitants. Les citoyens sont

des hommes libres, nés de père citoyen et de mère lle de citoyen, ayant accompli

l’éphébie.

Les femmes, considérées comme mineures, ne sont pas politiquement

citoyennes, mais sont nécessaires à la transmission de la citoyenneté.

Les métèques (étrangers originaires d’une autre cité) paient un impôt, le

métoïkon, et participent aux contributions et aux fêtes. Ils sont soumis au service

militaire mais n’ont aucun droit politique. Ils peuvent épouser une lle de citoyen

mais leurs enfants n’accéderont jamais à la citoyenneté. Le meurtre d’un métèque

est passible de l’exil comme celui d’un esclave. Seul le meurtre d’un citoyen

conduit à la mort.

13

fi

fi
fi
fi
fi

fi

Les esclaves, sont issus des enlèvements en temps de guerre, de la piraterie,

du brigandage et du commerce, et n’ont aucun droit politique. L’esclavage est

héréditaire. Ils sont vus comme des outils (travaillant des les mines, champs et

maisons) et ils ont une faible possibilité d’être affranchis.

b) La démagogie

Avec le débat démocratique apparait une dérive possible du discours politique.

Les démagogues, plutôt que de chercher à communiquer la vérité et œuvrer pour

l’intérêt général, cherchent davantage à atter l’opinion pour accéder aux positions

de pouvoir. Les philosophes dénoncent cette dérive du système athénien, utilisée

par des citoyens opportunistes. Ils cherchent aussi à éduquer la jeunesse contre les

sophistes, des rhéteurs qui émettent des raisonnements en apparence logiques

pour tromper leur auditoire. De manière générale, les philosophes s’opposent au

modèle athénien en ce qu’il favorise l’accès au pouvoir des incompétents .

c) Un modèle esclavagiste ?

Le système repose aussi sur une exploitation esclavagiste institutionnalisée. Outre

les esclaves domestiques, il existe aussi des esclaves d’État. Ils occupent des

fonctions auprès de la police, dans les bureaux de la magistrature, aux archives ou

à la Monnaie. Ils sont aussi mobilisés en temps de guerre.

d) Première occurence d’un modèle de démocratie directe

Bien que le système athénien ne soit pas parfait, il demeure la première occurence,

dans l’Histoire, d’une démocratie directe. Aujourd’hui, peu de régimes

démocratiques peuvent se atter d’avoir un tel système. Ainsi, la souveraineté du

peuple s’exprime aujourd’hui par la représentation : on élit des citoyens qui

relaient la volonté des citoyens dans les assemblées.

14

fl

fl

e) La démocratie comme catégorie de la science politique

Cette première occurence de démocratie dans la Grèce des cités, malgré ses

grandes imperfections, a profondément structuré nos mentalités, au point que la

démocratie est devenue une catégorie de notre pensée en matière d’exercice du

pouvoir, de critique des inégalités d’accès à la citoyenneté et des dérives

populistes. Le modèle athénien est donc un point de départ pour toute ré exion

politique.

3 - Grandeur et décadence d’Athènes

A. La thalassocratie athénienne

a) La victoire sur les Perses

En 490 avant JC une partie des cités grecques s'unit pour affronter l'empire perse

menaçant. Les Perses sont battus à Marathon (490 avant JC). En 480 avant JC, une

nouvelle attaque est repoussée lors de la bataille navale de Salamine par la otte

athénienne. Cette réussite conduit Athènes à prendre la tête d'une alliance

grecque contre les Perses créée en 478 avant JC : la Ligue de Délos.

b) La Ligue du Délos : une coalition qui renforce la puissance athénienne

Elle permet à Athènes de dominer les autres cités qui lui versent chaque année un

tribut, en navires et en argent, et adoptent sa monnaie. En échange, Athènes

assure la défense et mène la guerre. Le trésor de la Ligue, est installé sur l'île de

Délos, dans les Cyclades.

15

fl

fl
Athènes fonde des clérouquies4 dans les cités qu'elle domine, assurant tout à

la fois la continuité de sa prospérité commerciale, la promotion de son modèle

politique et son contrôle militaire en mer Egée.

B. Le « siècle de Périclès »

Périclès est élu stratège de façon quasi continue de 461 avant JC jusqu'à sa mort

en -429. Il domine la vie politique. C’est alors l'apogée d'Athènes dans les

domaines de l'art, de la littérature et de la philosophie. Le théâtre devient un lieu

central de la cité. La tragédie s'épanouit avec les pièces d'Eschyle, Sophocle et

Euripide.

Périclès transfère à Athènes le trésor de la Ligue de Délos qu’il utilise pour

nancer la construction des forti cations qui relient le Pirée à la cité (les Longs

Murs) mais surtout pour édi er les monuments de l'Acropole.

Les constructions de l'Acropole constituent un ambitieux programme

architectural et artistique. Périclès veut restaurer les lieux incendiés par les Perses

en 480, assurer du travail à la population et, surtout, montrer la supériorité de la

démocratie athénienne.

C. La Chute d’Athènes

a) La guerre du Péloponnèse

Sparte est à la tête d'une autre alliance de cités, la Ligue du Péloponnèse. Bien

qu'elles aient combattu ensemble contre les Perses, Athènes et Sparte deviennent

de plus en plus rivales. En 431 avant JC, le con it éclate entre les deux grandes

4
Groupe de citoyens athéniens envoyés dans un territoire étranger. Quoique expatriés, ils
restaient membres de leur cité d'origine. Athènes créa de nombreuses clérouquies dans les
cités de son empire pour mieux contrôler ces dernières.

16
fi


fi

fi

fl

puissances. La guerre du Péloponnèse s'achève en 404 avant JC par la défaite

d'Athènes et l'effondrement de son empire maritime.

La Ligue de Délos est dissoute et Athènes doit adhérer à la Ligue du

Péloponnèse. Les Athéniens doivent détruire les Long Murs. Les Spartiates

interdisent le régime démocratique qui est remplacé par une éphémère « tyrannie

des Trente » choisis par Sparte. Si elle est renversée par une révolte un an plus tard

et la démocratie rétablie, la cité a perdu ses possessions et se referme sur elle-

même.

b) La défaite de Chéronée

En 338 avant JC, le père d'Alexandre le Grand, Philippe II de Macédoine, défait

Athènes et ses alliés lors de la bataille de Chéronée, en Grèce centrale. Après cette

date, Athènes reste toujours sous la coupe d'une puissance extérieure : elle perd

l'indépendance qui assurait le bon fonctionnement de sa démocratie.

II - La Méditerranée romaine

A. La naissance de l’Empire romain (Ier siècle avant


JC)

a) La crise de la République

La R publique romaine commence en 509 avant JC et s’ach ve en 44 avant JC,

avec l'assassinat de Jules C sar. Pendant la République, des rivalit s se

d veloppent entre chefs de guerre ambitieux, comme Jules C sar et Pomp e. Ils

17







s'affrontent pour obtenir le pouvoir, provoquant de terribles guerres civiles au Ier

si cle avant JC.

Issu d'une famille prestigieuse, conqu rant de la Gaule, Jules C sar merge

victorieux de ces guerres civiles. Il re oit des pouvoirs et des honneurs sans

pr c dent : il est nomm dictateur vie. Des s nateurs romains, qui le

soup onnent de vouloir devenir roi, l'assassinent en 44 avant JC.

La mort de C sar ouvre une derni re phase de lutte pour le pouvoir entre le

petit neveu et ls adoptif de C sar, Octave, et son ancien second, Marc Antoine

qui s'allie la reine Cl op tre d'Egypte. Octave l'emporte sur Marc Antoine en 31

avant JC, la bataille navale d'Actium, en Gr ce. Octave devient le seul ma tre de

la R publique romaine et de tous les territoires qu'elle contr le autour de la

M diterran e. Octave met n à la République en -27.

b) Le Principat

En -27, le S nat5 d cerne Octave les titres de « premier » des citoyens (en latin,

princeps), lui donnant l'autorit supr me. partir de cette date, on parle de

« Principat6 » pour d signer le gouvernement de l'Empire romain par un seul

homme. Octave prend le nom d’« Auguste », titre jusque-l r serv aux dieux.
Honor pour avoir r tabli la paix, il est galement surnomm « ls du divin C sar »,

ce dernier ayant t divinis apr s sa mort.

Le S nat continue de si ger et les magistrats sont toujours lus par le peuple.

Mais c'est l'empereur qui nomme les s nateurs, propose les lois et d signe des

candidats pour les lections.

5
Principale instance de pouvoir romaine, o si gent vie les anciens dirigeants, et qui prend
les d cisions essentielles sous la R publique, avant de voir son r le abaiss sous le Principat.
6
Nom donn par les historiens au r gime politique fond par Auguste en -27. On emploie
aussi le mot « empire » dans un sens comparable.

18



















fi











fi


























fi









Octave Auguste met en place le culte impérial. À sa mort, l’Empereur est déi é,

c’est ce que l’on appelle l’apothéose. L’Empereur cumule donc pouvoirs

temporels et pouvoir spirituel.

Rome tend continuellement son territoire par des guerres et des conqu tes.

Elle impose son autorit toute l'Italie, puis des territoires de plus en plus

lointains bordant toute la M diterran e et s' tendant m me, par la suite,

l'actuelle Angleterre. En -27, Auguste r organise le d coupage provincial. Toutes

les provinces, parcourues par un r seau de voies romaines, sont astreintes au

versement d'un imp t (le tributum). La s curit de l'Empire est assur e par une

arm e permanente stationn e sur le limes, forti cations aux frontières. Auguste

fonde galement un service de postes a n de faciliter les relations entre les

administrations des provinces.

Au sein de l'Empire, l'Italie conserve un statut part : tous ses habitants sont

citoyens. La cit reste le cadre essentiel de la vie politique et culturelle. Peu peu,

la citoyennet romaine s’ tend. L’ dit de Caracalla (en 212 après JC) accorde la

citoyennet tous les hommes libres de l'Empire, ce qui favorise la romanisation.

c) Échanges culturels et religieux dans l’Empire

Dans les colonies, le mod le romain se diffuse, notamment travers un plan type.

L’architecture et les monuments des villes sont typiques de la civilisation gr co-

romaine et de ses modes de vie : th tres, cirques, aqueducs pour acheminer l'eau

vers les thermes et les fontaines. C’est la romanisation.

Au niveau religieux, les Romains ne cherchent pas imposer leurs croyances et

divinit s. Les diff rents peuples de l’Empire conservent leurs cultes traditionnels,

compos s de dieux multiples, comme Horus et Osiris en Egypte, ou Zeus et

Ath na dans le monde grec. Inversement, d’autres religions in uencent la soci t

romaine. Dans les villes d'Italie comme Rome et Pomp i, on trouve ainsi des

19

























fi




fi





fl


fi





temples d di s la d esse gyptienne Isis, ou au dieu Mithra, originaire de Perse.

Dans ce contexte de syncrétisme7 culturel et religieux, les autorit s romaines

attachent donc une grande importance au culte imp rial qui honore les empereurs

tels des dieux apr s leur mort. Avant tout politique, ce culte est le ciment de

l'Empire et t moigne de la loyaut des provinces, tous les habitants sont tenus d’y

participer. Les juifs, et par la suite les chr tiens, qui proclament l'existence d'un

seul et unique dieu et donc refusent le culte impérial, sont donc d’emblée suspects

de trahison.

B. Christianisation et invasions (IVe siècle et Ve


siècle après JC)

a) Persécution des chrétiens

Les premiers chr tiens suivent les routes commerciales qui traversent l’Empire

romain, se livrant la pr dication. Du fait de leur monothéisme et de leurs

pratiques rituelles, les chr tiens taient consid r s comme une secte secr te et

criminelle. Peu peu, des rumeurs accusant les chr tiens d'inceste,
d'anthropophagie, de meurtres rituels, d’orgies, etc. commencent circuler. Les

persécutions sont souvent spectaculaires, pour renforcer l’image punitive de la

justice de l’Empire.

A partir du IIIe si cle, les pers cutions se g n ralisent, l'heure même o le

christianisme commence s'implanter durablement. Mais les pers cutions sont un

chec, ayant l’effet inverse de celui escompt . Le martyre s'impose en effet comme

une forme de saintet . Le succ s de cette religion est d en partie l'id e du Salut

7
Mélange, combinaison d’in uences, de systèmes de pensée ou de doctrines

20















fl
























accessible tous, alors que les religions polyth istes ne r pondent plus aux

attentes des d les.

b) L’Édit de Milan

En 313, Constantin, qui gouvernait la Gaule et la Grande-Bretagne, se lance dans la

reconqu te de tout l’Empire. Comptant se faire des alli s dans les territoires

contr l s par ses adversaires qui pour la plupart r priment le christianisme, il

accorde, en 313 Milan, la libert tous les habitants de pratiquer la religion de

leur choix, y compris les chr tiens.

Dans un Empire de plus en plus menac ses fronti res et qui conna t des

dif cult s conomiques, le christianisme appara t d sormais comme un nouvel

l ment de coh sion sociale et politique. Constantin intervient dans le con it qui

opposait les diff rentes doctrines chr tiennes. Le Concile de Nic e établit le

dogme8 qui est encore celui des catholiques contemporains, af rmant la nature

divine de J sus.

Si l'œuvre religieuse de Constantin est capitale, il n’est pas pour autant un

Empereur tr s chr tien : il fait trangler Licinius, fait bouillir sa propre femme dans

son bain, et tue son ls. C’est uniquement la veille de sa mort qu’il se convertit
(337).

c) Invasions et chute de l’Empire d’Occident

Au IIIe si cle, des crises et des invasions r v lent la dif cult de g rer un aussi

vaste ensemble. Les empereurs ayant de plus en plus de mal repousser les

envahisseurs, l’arm e prend une place croissante dans l’ tat, d signant et

renversant les empereurs. Des guerres civiles s’ajoutent aux guerres trang res, les

8
La règle, la loi, en religion

21




fi









fi






fi
















fi





fi







fl
l gions d’une r gion d signant un g n ral populaire empereur, dans l’espoir

d'obtenir la prime attribu e par les nouveaux empereurs leurs troupes.

Chaque Empereur doit prendre ses d cisions en accord avec son coll gue.

Rome, trop loin des fronti res, est d laiss e au pro t de nouvelles capitales, Milan

puis Ravenne en Occident, Constantinople fond e par l'empereur Constantin en

324, l'emplacement de l'ancienne cit grecque de Byzance, en Orient.

En 476, lorsque l’empire romain d’Occident s’effondre, l'empereur d’Orient

devient l'unique d positaire de l'autorit imp riale romaine. Cet v nement

marque la n de l’Antiquité. Constantinople reste durant le Moyen ge la capitale

de l'empire appel «  byzantin  », de son premier nom. Elle est conquise par les

Turcs ottomans en 1453, qui la renomment Istanbul.

Conclusion
Au Ve si cle avant JC, Ath nes invente un nouveau syst me politique, la

d mocratie, qui permet la participation de tous les hommes libres la vie de la

cit . L' galit des droits, la libert de parole, la participation directe des citoyens

l'assembl e (Eccl sia) caract risent ce r gime politique. M me si beaucoup sont

exclus de cette citoyennet . En repoussant les invasions perses lors des guerres

m diques, Ath nes devient une thalassocratie. Elle dirige la ligue de D los qui,

protectrice des cit s, devient peu peu l’instrument de domination et de

prospérité économique pour la cit qui se couvre de monuments. Au d but du Ve

si cle, P ricl s favorise la participation du peuple aux affaires publiques et lui fait

pro ter des atouts de la ligue de D los. Attaqu e par Sparte, Ath nes sort affaiblie

de la guerre du P loponn se et passe au si cle suivant sous la domination de la

Mac doine puis de Rome.

22





fi






fi
































fi













Rome est pendant longtemps une R publique, qui partage le pouvoir entre les

plus riches de ses citoyens. Mais son expansion territoriale la d s quilibre : la

conqu te de l'Italie puis de la M diterran e provoque de sanglantes guerres

civiles entre chefs militaires. L'un d'eux, Octave, ls adoptif de Jules C sar,

l'emporte en -31. Seul ma tre de Rome, il fonde le Principat en -27, un r gime qui

respecte en apparence la R publique mais o l'empereur d tient seul le pouvoir.

L’Empire est uni principalement par l'administration, l'arm e et le culte imp rial.

S'op re ainsi une romanisation des territoires conquis, travers la diffusion de la

culture romaine, le d veloppement du mod le de la cit , et la diffusion de la

citoyennet romaine. Mais il conserve une multiplicit de cultures et de religions

qui s'in uencent mutuellement. Le christianisme na t au cours du Ier si cle et les

chr tiens sont d'abord pers cut s, car ils refusent de pratiquer les rites romains. La

christianisation de l'Empire s'intensi e pourtant, notamment avec la n des

pers cutions en 313 et la conversion de l'empereur Constantin.

23




fl

fi








fi




fi









fi

Vous aimerez peut-être aussi