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De la Renaissance au Baroque …
• Fin de la guerre de Cent Ans : guerres successives entre royaumes français et anglais (but : contrôler le territoire),
enchaînement d’alliances et de trahisons, batailles de succession et de pouvoir. 1453 : n guerre de Cent Ans.
• Prise de Constantinople, un élément déclencheur : À la fin de la guerre de Cent Ans, émergence des innovations sur
les territoires français et anglais. Renouvellement soudain lié à la prise de Constantinople (= une des dernières villes
avec culture antique, rempart entre les sociétés chrétiennes de l’Europe et les sociétés musulmanes du Moyen-
Orient). 1453 : ville prise aux Européens par l’Empire ottoman.
• Conséquences de la prise de Constantinople : Arrivée de plusieurs savants et artistes en Italie, avec connaissances
scienti ques, pratiques artistiques et manuscrits de textes antiques. Redécouverte authentique des textes de
Platon, Aristote et des poètes antiques = début de la Renaissance artistique et philosophique / Perte du lien
commercial vers pays et richesses asiatiques qui amorce l’exploration maritime de plusieurs pays d’Europe avec
développement des outils scienti ques, de la cartographie, des techniques de navigation, découverte de
nouveaux continents, ... = début de la Renaissance scienti que, des découvreurs, de la volonté d’en apprendre
toujours plus sur le monde.
• Retour de la philosophie inspirée de l’Antiquité et nouvelle vision de l’Homme : redécouverte des textes de
l’Antiquité = création d’une nouvelle philosophie. Rappel : au Moyen Âge, ces textes étaient dénigrés car non
conformes au dogme chrétien. Pendant la Renaissance : mythologie antique sert à développer le sens moral et la
sagesse. Mythologie : source d’inspiration artistique.
• Nouvelles valeurs : philosophie de l’humanisme = l’humain au centre de tout (opposé à conception des siècles
précédents où tout gravitait autour de Dieu)
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En bref …
Retour à l'Antiquité complexe pour la musique, faute de sources malgré connaissance des traités théoriques
antiques. Inspiration des œuvres musicales puisée dans la mythologie : Orphée, Daphnée … Arts
plastiques : représentations de scènes liées à la pratique de la musique (Mercure, Apollon ou encore
Orphée).
Depuis Antiquité, musique : un des 7 arts libéraux (art = ars = savoir ; libéraux : intellectuels ≠ serviles :
menuiserie, poterie, disciplines transformant une matière).
Partition d’une chanson à quatre voix au XVIe siècle : pas d’instruments écrits donc multiples
possibilités et combinaisons possibles.
- Si pas de voix, jouée en formation instrumentale appelée « consort » ou « ensemble » ;
- Jouée par un seul instrument polyphonique (réductions transcrites pour un seul instrument, souvent en
tablature ; luth, claviers tels épinette, clavecin ou orgue positif).
Vocalement, quatre tessitures principales : superius (soprano), altus (alto), tenor, bassus (basse).
Chanteurs pro = hommes, adultes pour voix graves (chantres) et enfants pour voix aiguës (soprano et alto),
particulièrement dans domaine religieux. Distinction «voix de Chapelle» (voix très sonore des chanteurs,
offices religieux, édifices immenses) et «voix de Chambre» (lieux plus restreints, chant moins fort marquant
nuances du texte)
Offices religieux : plain chant* (musique à une seule voix, héritière du chant dit « grégorien* »), polyphonie
peu répandue. Fêtes liturgiques importantes = office religieux pouvant alterner chant monodique* (plain
chant*), chant sur le livre* et polyphonie. (Le terme « polyphonie » signifie littéralement "à plusieurs sons"
et n’est employé qu’à partir du XIXe siècle).
XVIe siècle : musique «faite» ou «composée» par opposition au plain chant* (du latin planus cantus) ou au
chant sur le livre*. Polyphonie apparaît fin IXe siècle (deux voix et homorythmie au début, ajout ensuite 3e
et 4e voix malgré incompréhension du texte chanté ). Technique du contrepoint* : apogée de la
polyphonie. Restreinte à certains centres début XVe siècle, plein essor au XVIe siècle (Chapelles
seigneuriales ou royales, grandes églises ou cathédrales).
Jusqu’au début du XVIe siècle, musique : architecture de sons, peu d’influence des textes sur la
composition musicale. XVIe siècle, compositeur plus attentif aux subtilités et inflexions du texte. Souci du
sens du texte : dimension supplémentaire, la rhétorique musicale. Influence des humanistes et de l’Eglise :
polyphonie avec meilleure compréhension du texte (homophonie*).
Lire la musique
Instruments à vent : flûte, hautbois, basson, cromorne, sacqueboute, trompette, trombone, orgue.
Instruments à percussion : tambours, tambourins
Instruments à cordes : frottées (viole, violons...) ou pincées (guitare, épinette ... )
Classement des instruments au XVIe siècle différent : deux catégories, hauts instruments et bas instruments.
- Hauts : hautbois, chalémie, sacqueboute, trompette, cornet à bouquin ... appartenant à l'Ecurie, utilisés
pour festivités, déplacements du roi, chasse, guerre, bals ...
- Bas : luth, viole, épinette, flûtes à bec et traversière … musiciens de la Chambre.
Seul l'orgue est autorisé à accompagner les chantres lors des offices.
La musique populaire
Sonorités des classes plus modestes à la Renaissance : cloches (sur terre, sur mer), carillon (nature des
annonces), sif ets et cornes (dangers). Fêtes : hautbois, cornemuse, vielle à roue, flûte et tambour.
Musique professionnelle réservée aux hommes, voix plus aiguës chantées par des enfants. Exercice dans
les Chapelles (des princes ou des églises), les Chambres ou pour la musique d’apparat. Musiciens de la
Chambre attachés à la maison d’un seigneur (mécénat).
Formation des compositeurs, chanteurs ou instrumentistes : grandes maîtrises, formation solide avec
matières musicales (chant, théorie, lecture, écriture, latin et arithmétique) permettant carrière (justice,
commerce, prévôté ou Église … ). Maître de Chapelle : composition, direction musicale, formation +
rhétorique, catéchisme, direction des répétitions ... au gré des déplacements de son mécène.
// : cours particuliers, contrats notariés avec maîtres issus de la corporation des ménétriers* et
développement de l’apprentissage à visée professionnelle. Corporation : assurer niveau des musiciens, fixer
tarifs moyens des leçons et des engagements. Situations disparates.
Enfants parfois rémunérés (chant sur le livre : improvisation polyphonique à partir d'une partition
monodique). Après formation, retour dans la Chapelle de musique d’origine ou changement de Chapelle.
XVIe siècle, noblesse et bourgeoisie s'adonnent au chant et à la pratique d'un ou plusieurs instruments.
Femmes font entendre leur voix ou leurs qualités d'instrumentistes (flûte, épinette, luth ... ), cadre social de
l'intimité. Pratique féminine de la musique « à domicile ». Développement de la pratique amateur
favorisé par l'émergence de l'édition musicale et l'existence de tablatures* (apprentissage facilité du jeu
d'un instrument).
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Technique la plus ancienne pour la musique polyphonique : utilisation de plaques de bois gravées,
méthode de la xylographie. Plain-chant*, impression réalisée à partir de caractères mobiles en plomb.
Début XVIe siècle : développement d'une véritable édition musicale. 3 étapes successives nécessitant
chacune la composition (mise en place des caractères typographiques), l'encrage et le pressage,
permettant la réutilisation des caractères pour d’autres oeuvres (impossible avec la xylographie).
Pierre Attaignant : premier imprimeur musical à Paris, catalogue constitué à 60% de chansons + motets et
pièces de luth.
Tablatures : méthode déjà utilisée à la Renaissance (dès XVe siècle, tablatures pour luth, clavier ou flûte à
bec), système dispensant de l'apprentissage du solfège.
Nombreux souverains musiciens, mélomanes, rythmés dans leur quotidien par la musique : Chapelle,
Écurie, festivités ou cadre plus restreint de la Chambre
Musique et Religion
Musique des messes et des motets parfois inspirée de musiques profanes (ex. : chanson La guerre de
Clément Jannequin).
La Chapelle de musique
Plus ancien des trois corps musicaux de la Maison du roi (Chapelle, Ecurie, Chambre) : fonction première de
célébrer l’office divin. Chantres et chanoines, enfants de chœur + joueurs (flûte, cornet à bouquin)
1520, François Ier réforme la Chapelle royale qui devient « Chapelle de musique » (grandes occasions).
1526, second ensemble, la « Chapelle de plain-chant » (offices quotidiens), la « Chapelle de musique »
Offices quotidiens de l’église catholique : plain chant* ou improvisation sur celui-ci : le chant sur le livre*.
Offices plus importants (Noël, Pâques...) et monarchiques (baptême princier, couronnement, mariages,
funérailles...), « mises en polyphonie » de messes* entières et motets*
La Réforme en musique
Luther : avantages de l’édification par le chant simple, en langue vernaculaire (vulgaire) pour favoriser
l’apprentissage collectif des prières. France, dès 1539, psautier huguenot.
Initialement monodique (une seule mélodie) et syllabique (une note = une syllabe), musique réformée
chantable par tous durant offices ou dans vie quotidienne, avant de se complexifier (ex. : Claude Lejeune
ou Pascal de Lestocart).
La Contre-réforme en musique
Questions musicales du Concile de Trente, vers 1562 et 1563. Lutte contre « l’hérésie » : Eglise catholique
avec volonté réformiste d’une meilleure compréhension du texte, impose pratiquement une musique
homophonique* (ex. : Jacques Arcadelt ou Pierre Cléreau)/
Rejet « des musiques lascives, impures et profanes » mêlées à la musique sacrée (Palestrina sauve la
polyphonie). Certains genres privilégiés pour concurrencer ceux des réformés : motets, odes, cantiques et
chansons spirituelles.
XVIe siècle, chambre d’un seigneur = pièce de réception, lieu fondamental de la vie de cour, rôle privilégié
de la musique (chansons et pièces instrumentales jouées par bas-instruments).
Cour de France, corps musical professionnel appelé « la Chambre de musique », officiel dès 1540,
comprenant des « chantres » (chanteurs adultes et enfants, organistes, luthistes), des « joueurs
d’instruments » (flûtistes) et des « valets de chambre » (chantre et luthistes).
Sous Henri II, la chambre s’accroît (+ joueurs de viole, harpistes, cornettistes et joueurs de rebec).
Sous Charles IX et Henri III, + violonistes. Musique de divertissement royal
La musique instrumentale
XVe siècle, chansons avec des lignes mélodiques sans texte (confiées à des instruments ? ). Ligne musicale
écrite pour des professionnels sans référence à un instrument particulier.
Proximité entre instruments et musiques vocales = dès XVe siècle, émergence de genres composés
directement pour un ou des instruments. Emprunts aux formes vocales : ricercar (motet), canzona (chanson
polyphonique) ... Œuvres « mises en tablatures » (pièces profanes pour musiciens amateurs, musiques
virtuoses).
Musique liée aux activités de plein air et aux déplacements du roi (trompettes, fifres, tambourins,
sacqueboutes, hautbois, violons … )
Écurie moins prestigieuse que les deux autres institutions (= gages moins élevés mais situation meilleure
que musiciens profanes)
Évolution en « bandes » (orchestres d'un type d'instruments). Rôle majeur pour le cérémonial royal, couleurs
du roi. Festivités diverses ou entrées, champs de bataille … Accompagnement des bals, instrument roi : le
violon. Danses jouées = Pavane, gaillarde, volte … Lors d’offices liturgiques exceptionnels : la Chambre,
l’Écurie et la Chapelle allient leurs forces.
Festivités mêlant les différents arts, thèmes : sujets mythologiques (Métamorphoses d’Ovide, l’Énéïde de
Virgile, œuvres d’Horace ... ). 1581, ballet comique de la Reine d’après Ovide, créé et mis en scène par
chorégraphe et metteur en scène Balthasar de Beaujoyeulx (danse + mise en scène spectaculaire +
comédie + musique).
Musique et chasse
Musique et guerre
Entrées royales
Rôle principal : musique d’apparat, lors des entrées royales. Chaque cortège est précédé de musiciens.
Véritables triomphes à l'Antique, immortalisés en livrets rédigés et illustrés de gravures.
La musique subit et illustre la révolution religieuse du XVIe siècle, mais aussi l’intérêt pour l’Antiquité.
L’édition musicale favorise la diffusion des partitions = plus large pratique vocale et instrumentale,
professionnelle ou amateur.
Musique de la Renaissance : lien fort avec son époque, sa littérature, ses arts et son histoire, grande liberté
dans son interprétation.