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L’ATHENES DE PERICLES : DYNAMIQUE DEMOCRATIQUE ET CADRE

INSTITUTIONNEL

I. Les clivages politiques de Thémistocle à Ephialte

A. Les grandes familles au pouvoir


2 camps politiques = ceux qui veulent aller plus loin dans le système clisthénien, ceux qui ne
veulent pas démocratiser les institutions d’avantage
Attention, les dirigeants politiques, même divisés, proviennent du même milieu socio-
économique.
Après la mort de Périclès (429), les chefs du parti de la démocratie avancée sont désormais
issus de couches sociales plus modestes. Ex : Cléon, fils d’un riche tanneur, mais pas
aristocrate, n’appartient pas à un genos (grande famille).

B. Le règlement des rivalités politique : ostracisme


Ostrakon = coquille ou tesson (sur lequel on peut graver le nom de la personne que l’on veut
voir quitter Athènes). Utilisé pour les citoyens dangereux, qui sont bannis pour 10 ans.
Décision grave prononcée par l’Assemblée des athéniens, en vote secret.
Dans un premier temps, lors du 6e mois de l’année, l’assemblée vote s’il y avait des noms de
personnalités politiques que les citoyens souhaiteraient ostraciser (vote à main levée =
cheirotonia).
Seconde étape ; lors d’une assemble de la 8e prytanie = minimum de 6000 votants (vote
secret). On se déplace sur l’Agora et non sur la Pnyx. Les votants inscrivaient sur un morceau
de tesson le nom de la personnalité politique à ostraciser. A l’issu de se vote, l’ostracisé à une
semaine pour quitter Athènes.
Les motifs : les Athéniens redoutaient le retour de la tyrannie, utilisé pour les hommes
politiques qui prenaient un peu trop de pouvoir, trop isolés, avec des ambitions trop
personnelles. Manipulation : voter plusieurs fois (part de manipulation pour éliminer un rival).
Ostracisés : Xanthippe, père de Périclès ; Miltiade ; Thémistocle ; Cimon ; Hyperbolos
(dernier ostracisé en 417).

II. Le siècle de Périclès (p.29, 34-37)

A. La radicalisation progressive de la démocratie


Sous Périclès :
- Ouverture sociale des magistratures. 457 : l’archontat est ouvert aux zeugites. Vers
451 : création du premier misthos (indemnité versée aux membres d’une institution,
exemple le grand tribunal populaire de l’Héliée -> salaire). Création du théorikon =
indemnités versées aux citoyens pour qu’ils viennent assister aux représentations
théâtrales lors des fêtes de Dionysos (moment politique, social, accessible aux plus
pauvres).
- Développement de l’impérialisme athénien qui finance la démocratisation interne de la
cité. 454 : transfert du trésor de la ligue de Délos à Athènes. 446 : signature d’une paix
de Trente ans (avec Sparte). L’empire rapporte entre 420 et 460 talents d’argent par an
(1 talent = 27kg).

B. La loi de Périclès sur la citoyenneté


Loi sur la citoyenneté en 451 = pour être athénien, il faut un père et une mère eux-mêmes
athéniens de souche (non rétroactive). Raisons :
- Contrarier les aristocrates qui ont l’habitude de se marier avec des princesses
étrangères ;
- Contrôler l’importance croissante des métèques (étrangers résidents) dans la société
athénienne
- Limiter la corp civique au moment où se créent les privilèges de la citoyenneté,
distributions alimentaires et misthoi.

C. Périclès aux manœuvres :


Périclès = fils de Xanthippe et d’Agaristè (genos des Alcméonides) ; petit neveu de Clisthène.
472 : prix de la meilleure chorégie, chorège des Perses d’Eschyle. Chorégie = liturgie
religieuse (financement des répétitions du chœur d’une pièce).
461 : collabore aux réformes d’Ephialte.
461 : responsable de l’ostracisme de Cimon.
Politique favorable envers le démos, le petit peuple. Très populaire : constamment réélu à la
stratégie de 443 à sa mort en 429. « Sous le nom de la démocratie, c’était en fait le premier
citoyen qui gouvernait » - Thucydide d’Oloros, historien auteur de la Guerre du Péloponnèse.
Opposant politique de Périclès = Thucydide d’Alopékè de la lignée de Cimon (pas le même
de la citation).

III. Le cadre institutionnel de la démocratie athénienne

A. Le dèmos souverain :
Pouvoir du peuple et peuple au pouvoir.
a. L’ekklesia
Démocratie directe (pas de principe de représentativité).
Atimie : privation des droits politiques (peine, n’ont pas le droit de venir).
Isègoria : égalité devant le droit à la parole.
Les attributions de l’Ekklesia ; compétence législative (vote des lois et des décrets sur
proposition de la Boulè), compétence élective (élit les magistrats éligibles ex : les stratèges) ;
compétences judiciaire (vote l’ostracisme, se transforme parfois en cour de justice, haute
trahison). Délibération sur les questions politiques étrangères, contrôle des magistrats pendant
leur charge. Peut accorder la citoyenneté athénienne à titre exceptionnel.
Fréquence : 40 réunions par an = 4 fois par prytanie. Le calendrier civique dure 10 mois (10
prytanies), depuis Clisthène et la réforme des 10 tribus.
Localisation : colline de la Pnyx, parfois Agora (si grande décision, besoin de plus d’espace).
Composition sociale (5e siècle) : 30 000 – 40 000 hommes citoyens, principalement les
paysans. Mais ne peuvent pas tjrs venir à l’Assemblée. Aussi les thètes (mais n’accèdent pas à
la magistrature, n’ont pas le temps de faire campagne pour être stratège).
Pentacosiomédimnes = quelques centaines. Hippeis = un ou deux milliers.
Rétribution : entre 400 et 396 av. J.-C. : création du misthos ekklesiakos.
Vote d’une loi : comment ça marche ? Après la venue des Athéniens sur la Pnyx, le vote
commence par un sacrifice (porcelet) pour purifier la colline. Un purificateur fait trainer le
porcelet pour créer un cercle rouge dans lequel on peut prendre une décision. Le héraut
prononce une prière et une malédiction sur ce qui oseraient détourner le peuple des principes
démocratiques. Si pas d’unanimité on rediscute le projet (l’orateur porte une couronne de
myrte, en situation d’inviolabilité). Tjrs les mêmes parler : les orateurs les plus éduqués,
prennent des cours chez les ophites. Après le débat, Cheirotonia (vote à main levée). Graphè
paranomôn = « action en justice publique dans l’intérêt des lois » (peut perdre ses droits
civiques, atimie).
b. L’Héliée (p.35)
Composition : 6000 héliastes (600 par tribus), tirés au sort sur une liste de candidats potentiels
pour un an.
Localisation = agora. Les 6000 ne se réunissaient pas en même temps, attribuaient à tel
groupe tel affaire le matin même du procès pour éviter la corruption.
Attribution : contrôle des magistrats, de l’entrée de leur charge (dokimasie), juge la plupart
des affaires publiques, juge les orateurs accusés d’avoir proposé des lois anticonstitutionnelles
(graphè paranomôn).
B. La Boulè, organe central de la démocratie (p. 38)
Composition : 500 bouleutes, pour un an, tirés au sort parmi 10 tribus (50 par tribu). + 30 ans,
âge de la maturité politique.
Attribution : législatives : prépare les décrets et les lois = probouleumata. Fonctions
judicaires : contrôle les magistrats, juge les cas de trahison ou cas peu grave. Fonctions
administratives : gère les finances de la cité, réglemente les cultes et les fêtes.
Réunions : 275 jours / an sur une année de 354 jours.
Fonctionnement depuis Clisthène : année divisée en 10 prytanies (// 10 tribus).
1 prytanie = période de 35 ou 36 jours durant laquelle 50 bouleutes d’une même tribu
exercent la direction et la permanence du Conseil de la Boulè. Les prytanes : qui
siègent dans la tholos sur l’agora H24. Tous les matins, élection d’un président,
l’épistate des prytanes qui garde les clés du Trésor, préside Boulè et Assemblée.
Rétribution : misthos de la Boulè, crée entre 450 et 412.
C. Des magistrats étroitement contrôlés
a. Traits généraux.
Environ 700 magistrats, charge annuelle et pas de cumul possible. Collégialité = 1 par tribu
clisthénienne (donc collège de 10). Principalement tirés au sort (sauf stratèges et magistrats
financiers) contrôle : dokimasie (examen d’entrée) reddition de comptes.
b. Les principales magistratures :
Archontes = 10 (existent depuis la haute époque archaïque, perdent progressivement en
importance car condition censitaires). Archonte-roi ; archonte éponyme, polémarque. 6
Thesmothèes et un secrétaire des thesmothètes (spécialistes des lois, s’assurent de leur
constitutionnalité).
Tous les archontes sortis de charge deviennent membres du Conseil de l’Aréopage.
Stratèges (réorganisation au moment des réformes de Clisthène, prennent de plus en plus de
poids politique) = élus et réélection possible (Périclès), pas de condition censitaire, 10 (1 par
tribu).
7 500 / 30 000 40 000 citoyens pouvant avoir un pouvoir politique, tournent tous les ans.

La citoyenneté grecque : état de la question.


Les épouses de citoyens participent aussi à la communauté civique. Vocabulaire de l’astos
(citoyenneté territoriale) / astè (femme citoyenne selon Périclès) et politès / politis
(citoyenneté politique).
Loi de Périclès : place les mères au cœur de la transmission de la citoyenneté.
L’accès aux prêtrises civiques est réservé aux hommes et aux femmes, citoyens et épouses de
citoyens = grande prêtresse d’Athéna Polias.
Cependant, même si elles sont citoyennes, les épouses de citoyen : sont toujours dépendantes
d’un kyrios, un tuteur ou représentant légal, dès lors qu’elles veulent agir économiquement ou
judiciairement. Ne peuvent pas participer aux décisions prises en Assemblé, ni ester en justice
autonome.
Femmes = citoyenneté restreinte, minorée et personnalité juridique incomplète.
La citoyenneté est un statu qui s’acquiert.
A Athènes : filiation citoyenne bilatérale depuis 451. Avoir été reconnu au cours de rites
civico-religieux de reconnaissance, avec TEMOINS. Filles et garçons = rituel des
Amphidromies et de la Dékaté entre le 3e et le 10e jour après la naissance. Garçons =
inscription obligatoire à 16 ans sur le registre de la phratrie du père et à 18 ans sur le registre
du dème. Une phratrie est un groupe associatif de citoyens partageant un ancêtre fictif
commun. Tous les citoyens athéniens masculins appartiennent à une phratrie et à un dème.

IV. Des acteurs économiques indispensables mais politiquement méprisés : les


métèques athéniens p.32-33 et 51

A. Définition et statut ;
Inscription sur le registre du dème de son patron (prostatès), citoyen athénien garant du
métèque devant l’autorité.
B. Interdits et devoirs :
Aucun droit politique. Pas de droit de propriété (locataire).
Beaucoup de métèques sont ouvriers, artisans, petits commerçants, banquier, navires…
Dans tous les niveaux sociaux. Interdiction de se marier avec une Athénienne (au IVe).
Taxe obligatoire sous peine d’esclavage : le metoikion. 12 drachmes / an pour les hommes. 6
drachmes par an pour les femmes sans mari ni père. Rappel du statu, pas vrai coût.
Estimation pour 431 : 25 000 métèques pour 40 000 citoyens.
C. Intégration partielle :
Service dans l’armée (avec les esclaves). Sont hoplites pendant la guerre du Péloponnèse,
rameurs pour les plus pauvres.
Fête des Hephaisteia : part de viande plus petite que les citoyens et donnée crue (doivent
cuire et manger leur viande chez eux). Panathénées.
Privilèges exceptionnels (pour les méritants, combattants) : Isotélie = égalité fiscale. Enktèsis
= droit de propriété (décision du peuple).
Intégration par la richesse : les plus riches métèques payent les mêmes impôts que les riches
grecs. Eisphora (impôts exceptionnels pour financer la guerre), liturgies…
Métèque célèbre : Lysias, famille venant de Syracuse, père proche de Périclès. Fait partie des
hommes influents, deviennent riches avec industries boucliers et armes. Rencontre de graves
problèmes pendant la guerre du Péloponnèse (dépouillés pendant la tyrannie des Trente 404-
403, Lysias s’exil à Mégare mais son frère perd la vie). Il finance la restauration démocratique
(donne sa fortune pour les armes des démocrates). A failli devenir citoyen.

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