Certains auteurs sont des « annonciateurs » de la révolution marginaliste:
- Antoine-Augustin Cournot (1801-1877) (1838, « les Recherches sur les principes mathématiques de la théorie des richesses »). Il est mathématicien, philosophe et économiste. Il initie la microéconomie en étudiant les situations de monopole, duopole, l’oligopole et de la concurrence indéfinie entre les producteurs. Certains auteurs sont des « annonciateurs » de la révolution marginaliste: - Jules Dupuit (1804-1866) (dans les Annales des Ponts et Chaussées, «De la mesure de l’utilité des travaux publics» (1844) et «L’influence des péages sur l’utilité des voies de communications» (1849)). Il mesure l’utilité pour l’individu et pour l’ensemble de la société (l’utilité sociale) des travaux publics. A partir d’une «courbe de consommation», il met en évidence la notion de surplus du consommateur. La révolution marginaliste Certains auteurs sont des « annonciateurs » de la révolution marginaliste: - Hermann-Heinrich Gossen (1810-1858) (« Entwickelung der Gesetze des menschlichen Verkehs und der daraus fliessenden Regeln für menschlisches Handeln » [Exposition des lois de l’échange et des règles de l’industrie qui s’en déduisent], 1854) Il met en évidence le principe de l’utilité marginale décroissante: «loi de Gossen» (en fait, la première loi). Gossen montre aussi que compte tenu de la contrainte budgétaire, pour les différents biens achetés par le consommateur, la dernière unité de monnaie dépensée à cet effet procure la même satisfaction ; elle exprime donc l’égalisation des rapports entre l’utilité marginale et le prix pour tous les biens achetés. On parlera à ce propos de «deuxième loi de Gossen». La révolution marginaliste Le terme «Révolution marginaliste» désigne l'apparition de la notion d'utilité marginale (décroissante), dans les ouvrages de trois auteurs : - la Théorie de l'économie politique (1871) de William Stanley Jevons, Britannique - les Principes d'économie politique (1871) de Carl Menger, Autrichien - les Eléments d'économie politique pure de Léon Walras, Français Joseph Schumpeter décrit ce phénomène dans Histoire de l'analyse économique par l’expression de «Révolution de la théorie de la valeur». L’Ecole Néo Classique ne cherche pas l’accumulation du capital mais l’affectation optimale des ressources. Leur raisonnement repose sur la rareté et non sur la reproductibilité des ressources. Les comportements de production et de consommation sont rationnels. - Le capital est un outil de production - Le capital et le travail jouent des rôles symétriques dans l'analyse néo- classique (le travail était prédominant chez les Classiques) - L'agent économique est un "homooeconomicus" (être fictif) rationnel qui recherche à maximiser sa satisfaction Le raisonnement est micro-économique: chaque agent compare le coût et le gain d'une unité supplémentaire pour chaque décision économique Les NéoClassiques: Stanley Jevons, Carl Merger et Léon Walras La révolution marginaliste W. S. Jevons parle de «degré final d'utilité » et d'«intensité de l'utilité» Carl Menger parle de l'«importance graduellement décroissante de la satisfaction des besoins» Léon Walras parle d'«utilité intensive», d'«intensité du dernier besoin satisfait» et aussi de «rareté». Dans les 3 cas, il s’agit d'«utilité marginale» (terme associé à Friedrich Von Wieser, en 1884 avec l'«utilité limite»; et à Philip H. Wicksteed en 1888 avec l'«utilité marginale») C’est finalement Alfred Marshall (« les Principles of Economics » (1890)), et Irving Fisher (« Mathematical Investigations in the Theory of Value and Prices » (1892)) qui vont vulgariser le terme. Il souligne la notion d'utilité marginale et son rôle dans la théorie de l'échange. Il s’oppose ainsi à Marx car l'origine de la valeur des biens ne réside pas dans le travail, mais dans l'utilité. Son raisonnement repose sur une théorie hédoniste du plaisir et de la peine pour déboucher ensuite sur une théorie de l'utilité et une théorie de l'échange. Jevons est fortement influencé par les idées de Jeremy Bentham, selon qui, le but de l'action humaine est le plaisir de chaque individu qui se livre à ses calculs hédonistes. Ce plaisir est mesurable à travers plusieurs dimensions (intensité, durée, proximité, probabilité, etc.). Le but de l'action humaine est aussi «le plus grand bonheur du plus grand nombre», la société n'étant qu'une somme d'individus. Jevons ne conçoit pas l'utilité comme une qualité intrinsèque aux marchandises à la manière des économistes classiques. L'utilité est une «qualité abstraite», subjective, donc propre à chaque consommateur. Il donne 2 dimensions quantitatives de l'utilité : - l'intensité de l'utilité ou le degré final d'utilité pour le consommateur, qui correspond au concept d'utilité marginale - la quantité du bien consommé (et non plus le temps). Demeure néanmoins la difficulté de mesurer l'utilité et la possibilité de saturation de la consommation. L'existence d'un point de satiété est alors acceptable dans le cas des biens alimentaires, mais pas dans le cas des biens durables. Il précise que «La notion de quantités infiniment petites de nourriture, rapportées à la consommation d'un individu peut sembler absurde. Mais quand on considère la consommation d'ensemble d'une nation, on peut bien concevoir que cette consommation augmente ou diminue de quantités qui sont, pratiquement, infiniment petites par rapport à cette consommation d'ensemble»: il se rapproche ainsi de la notion de dérivée. Les mathématiques ont une place prédominante dans la pensée Néo Classique. Menger n'accepte pas l'utilisation des mathématiques comme méthode de recherche, car selon lui l'économie ne porte pas uniquement sur des rapports de grandeur mais principalement sur l'essence des phénomènes économiques. La valeur n'est pas inhérente aux biens économiques mais a un caractère subjectif, liée à l'importance que les individus attachent la satisfaction de leurs besoins. Les individus cherchent à satisfaire leurs besoins avec des biens rares, disponibles en quantité limitée et ils procèdent à des arbitrages. Menger exclut les courbes d'utilité marginale continues et indique que la satisfaction est décroissante jusqu'à la saturation, quels que soient les biens. Il décrit l'utilité marginale par l’«importance graduellement décroissante de la satisfaction des besoins». L.Walras : 1 er modèle : la théorie de l'échange pur. «Le monde peut être considéré comme un vaste marché général, composé de divers marchés spéciaux où la richesse sociale se vend et s'achète » Sur le marché, se manifeste le phénomène de la valeur d'échange «La valeur d'échange laissée à elle-même se produit naturellement sur le marché sous l'empire de la concurrence. Comme acheteurs, les échangeurs demandent à l'enchère, comme vendeurs, ils offrent au rabais, et leur concours amène ainsi une certaine valeur d'échange des marchandises, tantôt ascendante… » Pourtant la concurrence est plus ou moins forte et donc la valeur d'échange se manifeste de façon plus ou moins rigoureuse. Walras classe les marchés en trois catégories selon leur niveau d’organisation (et donc de centralisation). Les prix relatifs des biens sont donnés par leurs raretés relatives. 2 ème modèle : la théorie de la production. Il décrit le fonctionnement du marché des «services» et du marché des «produits », avec : - quatre agents économiques: propriétaires fonciers, capitalistes, travailleurs et entrepreneurs - trois sortes de «capitaux»: terres, capitaux proprement dits ou mobiliers et facultés personnels ou capitaux humains - trois sortes de «services» : les services fonciers ou de la «rente», les services mobiliers ou du «profit», et les services personnels ou du «travail». - les «services consommables», achetés par les propriétaires fonciers, capitalistes et travailleurs pour la consommation publique ou privée (usage des logements, médecins, domestiques...) ; - les «services producteurs», achetés uniquement par les entrepreneurs, car ils seront transformés en «produits» (fécondité de la terre, travail des ouvriers, usage des machines...). Les prix relatifs des biens sont fonction de leurs raretés et de leurs coûts de production. 3 ème modèle : la théorie de la capitalisation et du crédit. Les services producteurs sont offerts par les propriétaires de capitaux. Les prix sont déterminés par l’offre ou la demande et le taux d’intérêt est déterminé par la confrontation de l’investissement et de l’épargne. 4 ème modèle : la théorie de la circulation et de la monnaie. La monnaie est considérée comme neutre: c’est une marchandise particulière qui sert d’intermédiaire aux échanges. L’«économie politique et sociale» comprend trois branches distinctes : - l’«économie politique pure», dont le critère est la vérité pure - l’«économie politique appliquée» , dont le critère est l’intérêt social - l’«économie sociale», dont le critère est la justice sociale. L'«économie politique pure» est «essentiellement la théorie de la détermination des prix sous un régime hypothétique de libre concurrence absolue» L'«économie politique appliquée» est la théorie de la production de la richesse sociale, ou de l’organisation de l’industrie dans la division du travail. L'«économie sociale» est la théorie de la répartition de la richesse sociale entre les hommes en société. Elle recherche les principes de justice sociale en matière de propriété et d’impôt. La deuxième vague d’auteurs Néo Classiques Francis Ysidro Edgeworth En 1879, il entre en contact avec W. S. Jevons En 1881, il publie « Mathematical Psychics . An Essay of the Application of Mathematics to the Moral Sciences »., puis en 1887, il publie « Metretike, or the Method of Measuring Probability and Utility ». Il est célèbre pour sa conception de « la boîte d’Edgeworth » La deuxième vague d’auteurs Néo Classiques La deuxième vague d’auteurs Néo Classiques Alfred Marshall Il écrit « The Economics of Industry » (1879), rédigé en collaboration avec Mary Paley Marshall, son épouse, « Principles of Economics » (1890), son principal ouvrage plusieurs fois remanié, qui en sera à la 8e édition en 1920 et « Industry and Trade » (1919). Il développe sa pensée en équilibre partiel (dit équilibre marshallien) et décrit également la notion de « district marshallien » qui fait état de la localisation des industrie. Selon lui, « la connaissance est dans l’air…. ». La deuxième vague d’auteurs Néo Classiques Cecil Pigou …. et la taxe Pigovienne Augustin Cournot …. et le Duopole de Cournot La deuxième vague d’auteurs Néo Classiques Ronald Coase …. et les externalités George Akerlof …. et les asymétrie d’informations