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Le terme degré final d'utilité sera ensuite popularisé sous le nom d'utilité marginale par
l'économiste autrichien Von Wieser (1884), i-e utilité de la dernière unité consommée.
Ce principe de calcul à la marge, à la base de ce nouveau courant lui donnera le nom de théorie
marginaliste. Les unités supplémentaires consommées accroissent de moins en moins l'utilité totale.
Jevons rejoint ainsi la première loi de Gossen, ce principe prendra le nom de "décroissance de l'utilité
marginale".
On doit ainsi à Jevons une bonne partie du calcul du consommateur.
Carl Menger (1840-1921)
Point de départ: l’individu
Seule motivation du comportement économique: la recherche
de la satisfaction maximale
« Il ne s’agit pas, selon Menger, de prétendre que l’individu est
uniquement motivé par son intérêt personnel, mais plutôt de
considérer que l’accès à l’essence des phénomènes
économiques nécessite de partir d’une conception idéalisée de
l’individu, au sens où l’on ne prend en compte qu’une seule et
unique dimension de son comportement » (Cyril Hedoin).
Chez Menger, cela prendra la forme la forme d’une analyse
reposant sur des « types réels », qui deviendront ensuite
l’idéal type de Weber.
La valeur chez Menger
Menger est le précurseur de l’individualisme
méthodologique, même si le terme est dû à un de ses
successeurs, Von Wieser et repris par Schumpeter.
Comme Jevons, Menger réfute l’idée de valeur
travail. Chaque individu appréciera une unité d'un bien selon
l'aptitude de cette unité à satisfaire un besoin. La valeur est
subjective: elle ne réside pas dans les caractéristiques
intrinsèques des biens (comme dans la valeur travail) mais
dans le jugement que des individus particuliers portent sur le
bien. En revanche, à la différence des autres auteurs, Menger
ne se réfère pas aux mathématiques.
Léon Walras (1834-1910)
Léon Walras est un économiste français, père de la
théorie de l'équilibre général. Son principal ouvrage est les
"éléments d'économie politique pure" (1874-1877). Son
parcours est assez particulier; il est ingénieur de formation mais
n'a jamais pu obtenir le diplôme de l'école des mines où il a fait
ces études. Il dispense des idées très novatrices qui ne trouvent
pas d'écho auprès du milieu économique français dirigé par les
"libéraux", très conservateurs.
Il ne parviendra jamais a obtenir un poste
d'enseignant en France, et s'exilera pour la suisse à Lausanne où
il obtiendra une chaire d'enseignement en économie.
Méthode de Walras
Walras veut élever l'économie au statut de science au même
titre que les mathématiques. Pour cela il faut sortir des affirmations
basées sur des observations empiriques souvent partielles.
Il préconise la passage d'une économie appliquée a une économie qu'il
baptise «pure».
"Affirmer une théorie est une chose; la démontrer en est une
autre. Je sais qu'en économie politique on donne et on reçoit tous les
jours de prétendues démonstrations qui ne sont rien d'autres que des
affirmations gratuites. Mais précisément, je pense que l'économie
politique ne sera une science que le jour où elle s'astreindra à démontrer
ce qu'elle s'est à peu près bornée jusqu'ici à affirmer gratuitement".
Utilisation des
mathématiques
Walras préconise l'emploi d'une méthode rationnelle, basée sur la
construction de modèles abstrait, censés représenter un type idéal
d'économie, et concevoir à partir de là des démonstrations et des
théorèmes rigoureux, grâce à l'utilisation de la méthode
mathématique.
"Pourquoi s'obstiner à expliquer très péniblement et très
incorrectement en se servant de la langue usuelle, des choses qui, dans
la langue des mathématiques, peuvent s'énoncer en bien moins de
mots, d'une façon bien plus exacte et bien plus claire".
Quelle relation existe-t-il alors entre économie pure et
économie appliquée?
"Il y a une économie politique pure qui doit précéder
l'économie politique appliquée: exactement de la même façon que la
mécanique pure doit précéder la mécanique appliquée".
La concurrence
"L'économie politique est essentiellement la détermination des prix sous un régime hypothétique de
libre concurrence absolue".
Walras arrive donc à démontrer mathématiquement le principe logique de la loi de l'offre et de la demande.
"On voit clairement à présent ce qu'est le mécanisme de la concurrence sur un marché; c'est la solution
pratique, et par hausse et baisse du prix, du problème de l'échange dont nous avons fourni la solution théorique
et mathématique. On doit comprendre par ailleurs que notre intention n'est aucunement de substituer une
solution à l'autre. La solution pratique est d'une rapidité et d'une sûreté qui ne laissent rien à désirer. On peut
voir sur de grands marchés fonctionnant même sans courtiers ni crieurs le prix courant d'équilibre se déterminer
en quelques minutes, et des quantités considérables de marchandises s'échanger à ce prix en deux ou trois quart
d'heure. Au contraire, la solution théorique serait, dans presque tous les cas, absolument impraticable".
Théorie de l’équilibre général
Alfred Marshall (1842-
1924)
Marshall est un auteur anglais, de formation mathématique.
Sa femme, Mary Paley est également économiste et participe à son
premier ouvrage, « l’économie de l’industrie » en 1879.
En 1890, il publie les « principes d’économie politique » qui restera
pendant longtemps l’ouvrage de référence des économistes néo-
classique. Professeur à Cambridge (il sera d’ailleurs le professeur de
Keynes, il fonde la « school in Economics » dans cette université).
Marshall devient alors le chef de file de l’école NC en GB.
Son dernier ouvrage majeur s’appelle « industrie et commerce ».
Théorie de l’équilibre
Marshall va être le premier a formuler clairement le principe
de la loi de l’offre et de la demande. Il formula la définition
de l’équilibre en disant que « l’offre et la demande
ressemblent à deux branches d’une paire de ciseaux et il est
aussi vain de se demander si c’est l’offre si c’est l’offre ou la
demande seule qui régularisent les prix que de se demander
si c’est la branche inférieure ou supérieure du ciseau qui
coupe ».
C’est ainsi à Marshall que l’on doit l’idée de représenter
graphiquement les courbes d’offre et de demande ainsi que
la notion d’équilibre.
Approche en équilibre partiel
Les périodes
Il différencie cependant l’ajustement à l’équilibre selon la période
considérée :
- en très courte période (appelée période de marché), l’offre ne varie pas. C’est
donc la demande qui influence le marché (Marshall prend l’exemple de biens
périssables, type pêche)
- en courte période, la capacité de production est fixée. Le volume de production
peut augmenter, mais pas la capacité.
- en longue période, tous les facteurs de production peuvent varier.
- en très longue période, la technique, le niveau de la population peuvent
également évoluer.
Donc, la demande joue un rôle crucial dans la détermination de l’équilibre en
courte période, alors que l’offre joue plutôt un rôle important quand la période
est longue.
Analyse des rendements non
proportionnels
Marshall introduit donc la notion d’économies d’échelle, qui consistent en une diminution du coût
moyen lorsque le volume de production augmente et qui sont synonymes de rendements croissants