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HISTOIRE DE LA PENSEE

ECONOMIQUE
Chapitre 5: Les Néo-classiques

Dr Soro Nahoua
mariejudithsoro@gmail.com
Chapitre 5: Les Néo-classiques
Introduction
Les œuvres fondatrices du courant néoclassique
 Carl Menger, Principes d’économie (Vienne, 1871)

 William Stanley Jevons, Théorie de l’économie politique (The Theory of


Political Economy, Manchester, 1871).
 Léon Walras, éléments d’économie politique pure (Lausanne, 1874).

 Jevons était encore professeur de philosophie,


 Walras était professeur d'économie (Pareto sera son successeur à l'école
polytechnique de Lausanne) exilé en suisse parce qu'il n'a pas obtenu la
création d'une chaire d'économie à Paris,
 Menger était professeur d'économie à Vienne,
 Marshall était titulaire de la chaire d'économie de Cambridge.

L'enseignement et la recherche en économie sont devenus une


profession reconnue par l'université.
Chapitre 5: Les Néo-classiques
Introduction
Les œuvres fondatrices du courant néoclassique

Ils ont donné naissance à trois écoles distinctes :

 l’école de Vienne, avec Carl MENGER (1840-1921), à l'université de


VIENNE, Friedrich VON WIESER (1851-1926) et Eugen von BÖHM
BAWERK (1851-1914),

 L'école de Lausanne, avec Marie Esprit Léon WALRAS (1834-1910) et


Vilfredo PARETO (1848-1923),

 L’école de Cambridge, avec Stanley JEVONS (1835-1882), Philip


WICKSTEED (1844-1927), Francis Ysidro EDGEWORTH (1845-1926).
Chapitre 5: Les Néo-classiques
Introduction
Les œuvres fondatrices du courant néoclassique
Mais, trois autres écoles :

 L'école Française avec Nicolas-François CANARD (1750-1833), Jules


Étienne DUPUIT (1804-1866), Augustin COURNOT (1801-1877) et
Joseph BERTRAND (1804-1866).

 L'école de Stockholm avec Knut WICKSELL (1851-1926), Eli


HECKSCHER (1879-1952), Bertil OHLIN (1899-1979) et Gunnar
MYRDAL (1898-1987).

 L’école américaine avec John Bates CLARK (1847-1938) et Irving


FISHER (1867-1947).
Chapitre 5: Les Néo-classiques
Introduction

 L'économiste américain Thorstein Veblen a été le premier à utiliser le


terme "néoclassique", en 1900.

 Le mot néoclassique qualifiait les défenseurs d'une nouvelle conception


de la valeur proposée dans les années 1870 par Stanley Jevons en
Angleterre, Carl Menger en Autriche et Léon Walras en Suisse.

 Depuis lors, la théorie néoclassique n'a cessé de gagner de l'influence


dans les milieux universitaires.

 Elle représente l'approche économique dominante aujourd'hui.

Comment est née cette domination?


Chapitre 5: Les Néo-classiques
Introduction

 Les auteurs classiques sont des précurseurs de la théorie néoclassique.

 La théorie néoclassique s'est imposée car elle permettait d'éliminer les


aspects les plus subversifs de la théorie classique.

 Smith et Ricardo s'intéressaient surtout à la répartition du produit entre


les classes sociales et aux conditions générales de la croissance capitaliste
sur une longue période.

 La théorie néoclassique abandonne l'analyse en termes de classes, pour


mettre l'accent sur les comportements individuels, l'étude de l'échange
l'emportant sur celle de la production.
 Une des conséquences est l'abandon de la valeur travail qui posait
problème au niveau théorique, mais aussi au niveau pratique.
 La nouvelle approche présentait donc une alternative.
Chapitre 5: Les Néo-classiques
Introduction
Théories des néoclassiques

- Valeur d’un bien : son utilité

- Un raisonnement « à la marge » : utilité marginale, coût marginal

 Une théorie de la demande : l’utilité marginale décroissante

- L’équilibre général de Walras et l’optimum de Pareto.


Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.1. Les caractéristiques fondamentales de l’approche néo-classique

5.1.1. Une définition restrictive du champ de l'analyse économique


 Les préférences des agents économiques, la technologie et les
ressources ("dotations") des agents économiques sont considérés comme
des données.
 Les analyse des néo-classiques de la seconde moitié du 20ème siècle
concernent le progrès technique, ignoré par les premiers néo-classiques.
 S'agissant des dotations:
 les analyses dites de "l'échange sans production", où l'on étudie le
mécanisme de l'échange en supposant que les quantités de biens sont
données;
 les analyses de l'échange "avec production" où l'on admet que les
biens sont produits au moyen d'une fonction de production qui utilise
principalement du capital et du travail, mais ce sont alors les
quantités de travail qui sont considérées comme des données fixes
(dotations).
Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.1. Les caractéristiques fondamentales de l’approche néo-classique
5.1.2. L'économie, science de l'allocation optimale des ressources par le marché
Une répartition juste et efficace
 Les premiers théoriciens néoclassiques ont mis l'accent sur l'échange mutuellement
avantageux.
 L'extension du raisonnement au cas du producteur a conduit à la conclusion
suivante:
 À l'équilibre, la rémunération des facteurs de production, celui du capital comme
celui du travail, correspond exactement à leur contribution à la production.
 Il n'est plus question de rapport de force entre salariés et capitalistes.
 Chacun reçoit ce qui lui est dû.
 La répartition qui en résulte est juste.
 Elle est efficace car tout le capital et tout le travail sont employés au mieux, de
manière optimale.
Cette vision harmonieuse de la société a joué un rôle indéniable dans le
succès de la théorie néoclassique.
Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.1. Les caractéristiques fondamentales de l’approche néo-classique

5.1.2. L'économie, science de l'allocation optimale des ressources par


le marché

 Les classiques privilégiaient l'étude de la production et de la répartition


des richesses.

 L'analyse néo-classique se concentre sur le mécanisme de l'allocation des


ressources entre leurs usages alternatifs.

 Cette allocation optimale se fait à travers l'échange volontaire des


ressources entre les agents économiques, par l'intermédiaire d'un
mécanisme de marché.

 Les prix des biens se forment sur les marchés et les agents
économiques sont confrontés à ces prix qui sont pour eux des
données sur lesquelles ils n'ont pas d'influence.
Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.1. Les caractéristiques fondamentales de l’approche néo-classique

5.1.3. La théorie quantitative de la monnaie et la loi des débouchés

 La théorie quantitative de la monnaie et la loi de SAY font partie


intégrante des raisonnements néo-classiques

 Mais, elles ne sont pas des caractéristiques distinctives de cette école.

 Ces deux éléments leurs sont antérieurs, ainsi que nous l'avons vu lors de
l'étude des chapitres précédents.
Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.1. Les caractéristiques fondamentales de l’approche néo-classique

5.1.4 Les divergences sur l’utilisation des mathématiques

 Les économistes comme WALRAS (1834-1910) ou EDGEWORTH (1845-


1926), ou encore COURNOT (1801-1877) et MARSHALL (1842-1924) ont
utilisé de façon relativement importante l'outil mathématique.

 Léon Walras dans son ouvrage Traité d’économie politique pure (1874)
s’attache à développer une formalisation d’une économie idéale dont il
sait qu’elle ne peut pas exister (d’où l’usage du mot pure).
 Les néoclassiques vont introduire dans leurs théories un usage massif de
dérivés (utilité marginale, productivité marginale).
 Mais, les économistes de l'école autrichienne se sont souvent distingués
par un refus prononcé de l'utilisation des mathématiques en économie.

 Pour Menger et les autrichiens, l ’économie ne peut être que qualitative.


Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.2. Théorie marginaliste

 La théorie néoclassique est souvent qualifiée de marginaliste. Elle


généralise une méthode de raisonnement dite «à la marge».

 Le raisonnement « à la marge » n'est pas, par lui-même, néoclassique,


Ricardo, sur la rente foncière, raisonne de manière purement marginaliste
(« Si l'on met en culture une unité supplémentaire de terre... »).

 Les néoclassiques emploient l'approche marginaliste dans la presque


totalité des situations sur lesquelles ils raisonnent, en raison de leurs
hypothèses et de leur problématique.

 L’emploi de l'approche marginaliste dans la presque totalité des situations


sur lesquelles ils raisonnent est lié à leurs hypothèses et à leur
problématique.
Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.2. Théorie marginaliste

5.2.1 La valeur par l’utilité

Les Néoclassiques
 rejettent la conception objective des classiques de la valeur d’un bien
définie par la quantité de travail nécessaire pour sa production
 développent une théorie subjective de la valeur: la valeur par l’utilité.
 Pour Carl Menger « l’utilité est la capacité que possède une chose de servir
à la satisfaction des besoins humains » et que « la valeur n’est pas
inhérente aux biens, elle n’en est pas une propriété; elle n’est pas une chose
indépendante qui existe en soi. C’est un jugement que les sujets
économiques portent sur l’importance des biens dont ils peuvent disposer
pour maintenir leur vie et leur bien-être ».
 Selon Jevons, le travail ne peut être la cause de la valeur des biens parce
que la dépense de travail précède, d’un long intervalle de temps parfois, le
moment où le bien est consommé.
Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.2. Théorie marginaliste

5.2.1 La valeur par l’utilité

 Jevons applique le calcul différentiel à l’analyse des choix individuels.


 Pour cela, il définit tout d’abord une fonction d’utilité divisible et additive.
U(x1,…,xi,…,xn) = u1(x1)+…+ui(xi)+…+un(xn)
 La satisfaction tirée de la consommation d’un ensemble de biens est la
somme des satisfactions retirées de la consommation de chacun d’eux.
 Le «degré final d’utilité» est constitué:
 des dérivées premières de la fonction
 ou de l’utilité marginale
 Ou de l’utilité de la dernière unité consommée de chaque bien.
 Ces utilités peuvent être positives ou négatives:
 U>0 : les biens de consommation qui procurent un plaisir.
 U<0: l’utilité de n’importe quel bien devient négative au-delà d’un
certain seuil.
Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.2. Théorie marginaliste
5.2.2 Le calcul à la marge
La théorie néoclassique insiste sur le fait que tout comportement relève d’un
calcul, d’un choix explicite ou implicite.
o Les consommateurs cherchent à maximiser leur utilité, compte tenu de la
contrainte de leur revenu
𝑀𝑎𝑥 𝑈 𝑋, 𝑌
𝑆𝑐: 𝑅 = 𝑝𝑥 𝑋 + 𝑝𝑦 𝑌
U : utilité, X : bien 1, Y : bien 2, R : revenu, px : prix du bien X, py : prix du bien Y
 Effet substitution : si le prix du bien X augmente, à revenu constant, le
consommateur devra diminuer sa consommation de bien X ou modifier sa
combinaison de biens (X, Y).
 Effet revenu : si le revenu augmente, le consommateur pourra augmenter
sa consommation de bien X, de bien Y ou des deux (X, Y).
 Ces variations desserrent ou resserrent la contrainte qui pèse sur le
consommateur.
Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.2. Théorie marginaliste

5.2.2 Le calcul à la marge

o Les producteurs cherchent à maximiser leurs profits compte tenu de la


contrainte de leur fonction de production.
𝑀𝑎𝑥 Π = 𝑝𝑌 − 𝑤𝐿 − 𝑟𝐾
𝑆𝑐: 𝑌 = 𝑓(𝐿, 𝐾)
П : profits, w : salaire, L : travail, r : intérêt, K : capital; p: prix du marché.
 Une fonction de production à facteurs substituables: le producteur
recherche la meilleure combinaison de travail et de capital.
 Mais à court terme, seul le facteur travail parvient à s’adapter
 Le facteur capital a besoin d’un certain temps d’adaptation.
Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.2. Théorie marginaliste

5.2.2 Le calcul à la marge

o Le prix du marché résulte de l’égalisation entre le coût marginal et l’utilité


marginale,
o du point de vue du producteur, le prix représente la recette marginale.
o A long terme, le prix du marché est égal au minimum du coût moyen et le
profit pur égal à 0.
o Les facteurs de production (travail, capital) sont rémunérés en fonction
de leur productivité marginale.
 Ainsi, le salaire réel est égal à la productivité marginale du travail :
w/p = ∆Y/∆L.
Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.2. Théorie marginaliste

5.2.3 Le choix optimal du consommateur


Jevons énonce la loi en vertu de laquelle le consommateur tend
normalement à se procurer des quantités de biens telles que les rapports des
« degrés finals d’utilité » ou « utilités marginales » associés à ces biens soient
égaux aux rapports de leurs prix.
 Il s’agit de la loi de la proportionnalité des utilités marginales aux prix des
produits.
o Soient UmA et UmB les utilités marginales de deux biens A et B et pA et pB
leur prix. On a donc :
𝑈𝑚𝐴 𝑝𝐴 𝑈𝑚𝐴 𝑈𝑚𝐵
= soit =
𝑈𝑚𝐵 𝑝𝐵 𝑝𝐴 𝑝𝐵
𝑈𝑚𝐴 𝑈𝑚𝐵
Si < que ce passa-t-il?
𝑝𝐴 𝑝𝐵
Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.2. Théorie marginaliste

5.2.3 Le choix optimal du consommateur


UmA =100, UmB =400, pA =10 et pB =20
𝑈𝑚𝐴 100
 = = 10 : un franc consacré à l’achat de A, à la marge, procure une
𝑝𝐴 10
satisfaction de 10
𝑈𝑚𝐵 400
 = = 20 : un franc consacré à l’achat de B, à la marge, procure une
𝑝𝐵 20
satisfaction de 20.
 Donc l’individu va acheter moins de A et davantage de B (moins de A
augmente UmA et plus de B diminue UmB).
𝑈𝑚𝐴 𝑈𝑚𝐵
 C’est seulement lorsque = que l’individu n’a plus avantage à
𝑝𝐴 𝑝𝐵
modifier ses achats.
Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.3. Utilité et fonction de demande

5.3.1. La loi de KING et l'élasticité de la demande


Gregory KING (1648-1712) est aujourd’hui considéré comme le premier grand
statisticien économique.
 Il décrit les caractéristiques démographiques de la population de
l'Angleterre et du Pays de Galles (âge, genre, statut marital, nombre
d'enfants, domestiques et vagabonds) dans un manuscrit de 1696
Observations.
 KING a même calculer la quantité de bière consommée annuellement en
Angleterre.
La loi de KING ou loi de KING-D’AVENANT est une estimation de l’effet
d’une baisse de l’offre de blé sur le prix du blé.
KING en ait parlé de façon confuse, dans ses manuscrits mais c’est Charles
D’AVENANT qui l’établit avec le plus de précision,
 On l’appelle loi de KING-D’AVENANT (1656-1714).
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Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.3. Utilité et fonction de demande

5.3.1. La loi de KING et l'élasticité de la demande


Il observe que suite à une récolte dont le volume est d'un dixième inférieur à
sa valeur habituelle, les prix augmentent de trois dixièmes.
Ainsi, un défaut dans la récolte impliquera une augmentation du prix du blé
dans les proportions suivantes:

Pourcentage de réduction de la récolte Coefficient par lequel les prix sont multipliés
10% 1,3
20% 1,8
30% 2,6
40% 3,8
50% 5,5

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Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.3. Utilité et fonction de demande

5.3.1. La loi de KING et l'élasticité de la demande


6

4
Augmentation du prix

0
10 20 30 40 50
Diminution de la production

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Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.3. Utilité et fonction de demande

5.3.1. La loi de KING et l'élasticité de la demande

 La loi de KING d’AVENANT ne mentionne ni la notion de courbe de


demande, ni celle d’élasticité de la demande.

 Mais c’est la notion d’élasticité de la demande qui sous-tend l’observation


de la relation entre la récolte en volume et le prix du blé.

 La loi de KING peut être expliquée aujourd’hui par l’élasticité prix de la


demande.

 KING et D’AVENANT furent des précurseurs de la théorie de la demande.

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Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.3. Utilité et fonction de demande

5.3.2. COURNOT, DUPUIT et la fonction de demande

 COURNOT (1801-1877), en 1838, formule l'expression algébrique de la


fonction de demande
D =F(p) ou F'(p) est négatif.
 Il est le premier à tracer la fonction de demande dans le plan « prix-
quantité », et le premier à tracer la courbe d'offre dans le même plan,
inaugurant le schéma, classique aujourd'hui, des courbes d'offre et de
demande.
 Arsène Jules Étienne DUPUIT (1804-1866) fit le lien entre la notion
d'utilité marginale et celle de demande.
 Pour DUPUIT, la courbe de demande et la courbe d'utilité marginale
décroissante ne font qu'une seule courbe.

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Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.3. Utilité et fonction de demande

5.3.2. COURNOT, DUPUIT et la fonction de demande


 DUPUIT considère une fonction logarithmique (en base e),
 U = Log(C) + k
 C est la consommation
 1/C est en fait l'utilité marginale, qui correspond pour DUPUIT à la
fonction de demande.
 Lorsque la quantité du bien augmente, l'utilité de sa consommation
baisse.
 Par conséquent, la disposition à payer baisse. De ce fait, on peut dire
que la courbe d'utilité marginale et celle de demande ne font qu'une.

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Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.3. Utilité et fonction de demande

5.3.2. COURNOT, DUPUIT et la fonction de demande

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Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.4. Théorie néo-classique de la production et de la répartition
5.4.1. Points caractérisant la théorie néo-classique de la production et
de la répartition
Trois points principaux distinguent la théorie néoclassique de celles des
classiques:
1) les prix et les quantités des biens sont déterminés simultanément par
l'offre et la demande de facteurs de production disponibles;
2) les facteurs de production, c'est-à-dire le travail, la terre et le capital, sont
disponibles en quantité fixe, (leur formation et leur augmentation ne sont
pas étudiées à ce niveau).
3) Le revenu Y est réparti entre le travail, le capital et, éventuellement, un
résidu qui revient à l’entrepreneur.
 𝑤𝑒 𝑒𝑡 𝑟𝑒 sont les revenus économiques (coût d’opportunité) du travail et
du capital respectivement.
 𝑤𝑟 𝑒𝑡 𝑟𝑟 sont les rentes du travail et du capital respectivement.
 La rente est ce qui est payé à un facteur, mais qui ne correspond pas à la
rémunération du service rendu par ce facteur.
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Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.4. Théorie néo-classique de la production et de la répartition
5.4.2 Le théorème de l'épuisement du produit
John Bates Clark (1847-1938) a formulé le théorème de l'épuisement du
produit.
Le théorème de l'épuisement du produit s’énonce ainsi :
 Lorsque la fonction de production est homogène de degré 1,
 Lorsque les deux facteurs K et L sont rémunérés à leur productivité
marginale,
 Alors le revenu de la production est intégralement absorbé par la
rémunération des facteurs. Il n’y a ni rente, ni résidu,
𝜕𝑌 𝜕𝑌
𝑌= 𝐿 + 𝐾 = 𝑤𝐿 + 𝑟𝐾
𝜕𝐿 𝜕𝐾
L'équation découle du théorème d'EULER (Leonhard EULER [1707-1783]):
une fonction de production est homogène de degré 1 lorsque la
multiplication par x de la quantité de chaque facteur de production
multiplie exactement par x la production.

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Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.4. Théorie néo-classique de la production et de la répartition

5.4.2 Le théorème de l'épuisement du produit


Le théorème est vérifié dans le cas de la fonction de production la plus
utilisée, celle introduite par les américains Charles W. Cobb et Paul Douglas
(1892-1976) :
𝑌 = 𝐾 𝛼 𝐿1−𝛼 .
 Quand les rendements d'échelle sont constants et que chaque facteur est
rémunéré à sa productivité marginale, la production est exactement
répartie entre les deux facteurs de production.
 Il n'y a ni surplus, ni rente.

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Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.4. Le modèle du marché, l’équilibre partiel et l’équilibre général
La représentation de la pensée néoclassique passe par le modèle d'une économie de
marché.
 Le marché est un système d'échanges où se rencontrent l'offre et la demande.
 La théorie néoclassique identifie quatre marchés : le marché des biens et services,
le marché du travail, le marché des titres et le marché de la monnaie.
Les quatre marchés
Marchés Biens et Travail Titres Monnaie
Services
Niveau
Evaluation
général des
Prix monétaire du Salaire Intérêt
prix des
produit
produits
Production Etat,
Offre Ménages Entreprises
(entreprises) Banques
Consommation Ménages,
Demande Entreprises Ménages
(ménages) Entreprises

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Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.4. Le modèle du marché, l’équilibre partiel et l’équilibre général
L’équilibre partiel

 L'équilibre partiel permet de confronter l'offre et la demande sur un seul


marché, "toutes choses étant égales par ailleurs", c'est-à-dire sans prendre en
compte les éventuelles interactions des autres marchés sur la situation de celui
qui est l'objet de l'étude.

 Etude d’un marché particulier = analyse ‘d’équilibre partiel’

 Cette approche a été développée par Alfred Marshall au début du XXème siècle
et perpétuée par l'Ecole de Cambridge.

 L'équilibre partiel est souvent opposé à l’équilibre général, prôné par Léon
Walras.

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Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.4. Le modèle du marché, l’équilibre partiel et l’équilibre général
L’équilibre général
 Les agents économiques sont à la fois demandeur et offreur sur l’ensemble des
marchés.
Les ménages demandent des produits sur le marché des biens, offrent leur force de
travail sur le marché du travail, demandent des actifs financiers sur le marché des
titres, demandent de la monnaie.
Le profit des producteurs dépend de leurs ventes. Les ventes dépendent de la demande
des consommateurs. La demande des consommateurs dépend de leurs revenus. Leurs
revenus dépendent de la vente de leurs ressources (travail, terrains, etc.) aux
producteurs.
 Nombreuses interdépendances entre les marchés
 Marché du travail et contrainte budgétaire (consommation)
 Biens substituables ou complémentaires (consommation)
 Effet de revenu (consommation)
 Progrès technologique et prix des facteurs (production)
 Prise en compte des interdépendances = analyse ‘de l’équilibre général’.
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Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.4. Le modèle du marché, l’équilibre partiel et l’équilibre général
L’équilibre général
L’équilibre général est la formation d’un prix d’équilibre sur chacun des
marchés existants.
La théorie néoclassique insiste sur l’interdépendance des 4 marchés,
 égalités comptables emplois – ressources des agents,
 l’équilibre sur les marchés du travail, de la monnaie et des titres,
 permet de conclure que le marché des biens et services est également en
équilibre.
Équilibre
Equilibre sur le
Equilibre Equilibre sur
sur marché et sur le et le marché de marché des
marché du biens et
des titres la monnaie
travail services

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Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.4. Le modèle du marché, l’équilibre partiel et l’équilibre général
L’équilibre général
Léon Walras suppose l’existence d’un commissaire-priseur qui centralise
toute l’information sur le volume et les conditions de transactions, et
propose des prix.
Les prix étant donnés, les agents, dissociés en unité de consommation et
unité de production vont manifester leurs offres et leurs demandes
correspondantes:
 le consommateur maximise sa fonction d'utilité sous une contrainte
budgétaire
 le producteur maximise ses profits sous la contrainte d'une fonction de
production.
La confrontation entre offres et demandes pour un certain système de prix
s'effectuera sans qu'aucun échange n'ait eu lieu.

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Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.4. Le modèle du marché, l’équilibre partiel et l’équilibre général
L’équilibre général

 Le prix évoluera en fonction de l'excès de l'offre (la demande) sur la


demande (l'offre) pour aboutir à un nouveau système de prix.

 Le processus d'ajustement continuera (sans que s'effectue aucun échange)


jusqu'à ce qu'il existe un même système de prix pour tous les opérateurs.

 Ce système de prix doit être tel que pour chaque bien, l'offre soit égale à la
demande, et que les échanges ne puissent s'effectuer en dehors de ce
même système de prix.

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Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.4. Le modèle du marché, l’équilibre partiel et l’équilibre général
L’équilibre général
Selon Vilfredo Pareto :
 l’équilibre général est un optimum;
 il est impossible d’améliorer la satisfaction d’un individu sans détériorer
celle d’un autre;
 les échangistes sont satisfaits à l’équilibre et il n’y a plus de possibilité
d’échange.
 L’équilibre avec un système de prix unique aboutit ainsi à la maximisation
des satisfactions pour l’ensemble des agents économiques.

Cette situation est illustrée à travers la boîte d’Edgeworth.


Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.4. Le modèle du marché, l’équilibre partiel et l’équilibre général
L’équilibre général
EDGEWORTH étudie l’échange pur dans le cadre d’un économie
Walrasienne simplifiée à 2 agents économiques disposant de dotations fixes
en bien X et Y.
Chaque agents se caractérise par une carte d’indifférence dont les courbes
sont U1 et U2.
X2
02 Le point E correspond
Y
à:

U
A • l’autarcie ou absence
2 EA d’échange entre les
Y1 Y2 deux agents.
•Chacun consomme
ce qu’il a.

A
U 1

01
X X
Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.4. Le modèle du marché, l’équilibre partiel et l’équilibre général

L’équilibre général
La boite d’EDGEWORTH permet d’étudier comment l’échange des quantités
de bien X et Y entre les 2 agents améliore leur situation respective.

X2
Y 02 Courbe
de
contrats
A
U
Y1
2 EA
C Y2
U 2 EC2
C
U
B U 1
2
A
U
EC1 1

EB B
U 1
01
X1 X
Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.4. Le modèle du marché, l’équilibre partiel et l’équilibre général

L’équilibre général
La courbe O1O2 est appelée courbe des contrats. Elle représente toutes les
situations qui correspondent à un optimum de PARETO.
Si les deux agents économiques souhaitent améliorer leur utilité par
l’échange, ils peuvent le faire par l’échange.
 Au point EB, l’utilité de l’agent 2 a augmenté et celle de l’agent 1 a baissé.
 Au point EC1, l’utilité de l’agent 2 s’est améliorée et celle de l’agent 1 n’a pas
changé.
 Au point EC2, l’utilité de l’agent 1 s’est améliorée et celle de l’agent 2 n’a pas
changé.
 Entre EC1 et EC2, il existe une infinité de positions qui sont toutes des
optima au sens de Pareto.
Chapitre 5: Les Néo-classiques
5.6. Une démarche normative
La théorie néoclassique est normative dans la mesure où les équilibres ne
sont pas ce qui est, mais ce qui doit être.
D’une certaine manière, le réel est modifié dans le sens des hypothèses du
modèle.
 Ceci explique l’utilisation courante du modèle de concurrence pure et
parfaite.
 Sur le marché, le prix est unique compte tenu de la rationalité des
comportements sous les hypothèses de :
• fluidité du marché: circulation de l’information ;
• transparence du marché: l’information est disponible à tous ;
• atomicité de l’offre et la demande: aucun agent ne peut agir sur le
marché,
• homogénéité des produits: produits standards
• absence de barrières à l’entrée.
En concurrence pure et parfaire, les agents économiques considérés
individuellement sont price-takers.

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