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16/12/2021

Université Mohammed V de Rabat


Faculté des Sciences Juridiques, Economiques
et Sociales de Salé

Filière : Sciences Economiques et Gestion


Semestre 5

Introduction
• Les économistes néo-classiques ont renouvelé de
façon profonde et durable l'analyse économique.
• C'est un nouveau paradigme qui se met en place
et qui fait autorité aujourd'hui puisque, pour
l'essentiel, la plupart des cours qui sont enseignés
sont des raffinements de l'analyse néo-classique.

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Introduction
• Au départ, la macroéconomie a été influencée par
l’analyse keynésienne, mais qui par la suite est revenue
en partie dans le "camp" néo-classique, tant sous
l'influence de la "nouvelle économie keynésienne", qui ne
renie pas certains concepts néo-classiques, que sous
l'influence de la "nouvelle économie classique", qui fait
opérer un retour en force aux analyses néo-classiques.

1-Les différentes écoles


• L'école autrichienne, qui compte parmi elles les pionniers de la "révolution
marginaliste" :
• Carl MENGER (1840-1921), à l'université de VIENNE,
• Friedrich VON WIESER (1851-1926) et
• Eugen von BÖHM BAWERK (1851-1914), leurs héritiers furent Ludwig von MISES (1881-1973)
et Friedrich von HAYEK (1899-1992).
• L'école autrichienne a rayonné à l'université de Vienne jusqu'aux années 1930,
après quoi ses membres s'exilèrent soit au Royaume-Uni, soit aux Etats-Unis.
Dans ce chapitre, nous n'étudierons qu'un tout petit aspect de la pensée
autrichienne, celle qui concerne son apport à la théorie de l'utilité marginale, à
travers Carl MENGER et Friedrich VON WIESER et il est bon de préciser que les
autrichiens se sont très vite détachés du courant néoclassique orthodoxe,
notamment en ce qui concerne l’utilisation des dérivées en économie.

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1-Les différentes écoles


• L'école de Lausanne, qui compte principalement :
• Léon WALRAS (1834-1910)
• Vilfredo PARETO (1848-1923).
• L’école Lausanne est l'un des courants les plus importants de l'école néo-
classique, puisque c'est à WALRAS que l'on doit, entre autres:
1. la première formulation de la maximisation de l'utilité sous contrainte débouchant
sur une fonction de demande.
2. la mise en équation d'un système économique d'équilibre général.
• Quand à Vilfredo PARETO, on lui doit la notion d'optimum, que l'on qualifie
d'ailleurs d'optimum de Pareto, c'est-à-dire une situation d'équilibre entre
agents économiques qui, lorsqu'on l'a atteint, ne peut plus être améliorée pour
aucun agent sans nuire à aucun autre.

1-Les différentes écoles


• L'école anglaise et son prolongement Cambridgien qui commence
avec Stanley JEVONS (1835-1882), Philip WICKSTEED (1844-
1927), Francis Ysidro EDGEWORTH (1845-1926) et Henry
SIDGWICK (1838-1900). Elle se poursuit avec Alfred MARSHALL
(1842-1924), Arthur Cecil PIGOU (1877-1959).

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1-Les différentes écoles


• L'école Française avec principalement Nicolas-François
CANARD (1750-1833), Jules Étienne DUPUIT (1804-
1866), Augustin COURNOT (1801-1877) et Joseph
BERTRAND (1804-1866).
• Ces économistes développent des outils de calcul qui sont
encore utilisés aujourd'hui en microéconomie. COURNOT
et BERTRAND sont connus pour l'analyse du duopole.

1-Les différentes écoles

• L'école suédoise et plus particulièrement l'école de


Stockholm, dont nous retiendront seulement quelques
noms : Knut WICKSELL (1851-1926), Eli HECKSCHER
(1879-1952), Bertil OHLIN (1899-1979) et Gunnar
MYRDAL (1898-1987).

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1-Les différentes écoles

• L’école américaine avec en particulier John Bates


CLARK (1847-1938) et Irving FISHER (1867-1947).

2-Les caractéristiques fondamentales


de l’approche néo-classique

• Le noyau commun de l’école néo-classiques :


1. Une théorie de la valeur qui se fonde sur l'échange
économique (C'est une théorie qui décrit la formation de
la valeur à travers l'échange).
 la conviction que les prix et les quantités
d'équilibre sont simultanément déterminés par des
facteurs liés à l'offre et des facteurs liés à la demande.

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2-Les caractéristiques fondamentales de l’approche


néo-classique
A- Une définition restrictive du champ de l'analyse économique
• Les préférences des agents économiques, la technologie
et les ressources ("dotations") des agents économiques
sont considérés comme des données.
• Avant la seconde moitié du 20ème, les néoclassiques
ignorent largement le problème du progrès technique, Ils
s’y intéressent qu’après la seconde moitié du 20ème.
• L’analyse de l’échange :
1. Sans production : étudier le mécanisme de l'échange en supposant que
les quantités de biens sont données.
2. Avec production : utiliser principalement du capital et du travail, mais ce
sont alors les quantités de travail qui sont considérées comme des données
fixes, c'est à dire des dotations

2-Les caractéristiques fondamentales de l’approche


néo-classique
B- L'économie, science de l'allocation optimale des ressources par le
marché

• Les classiques privilégiaient l'étude de la production et de


la répartition des richesses.

• les néoclassiques se sont concentrés sur le mécanisme de
l'allocation des ressources entre leurs usages alternatifs.
•  Lorsqu'ils s'intéresseront de nouveau aux mécanismes de la création de
richesse (théorie de la croissance des années 1950), ce sera en conservant
l'idée d'allocation optimale des ressources tant sur le plan statique que
dynamique

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2-Les caractéristiques fondamentales de l’approche


néo-classique
B- L'économie, science de l'allocation optimale des ressources par le
marché

• Les ressources étant fixées, l'analyse néo-classique se


concentre sur leur allocation optimale, c'est-à-dire leur
répartition efficiente entre les agents économiques. Cette
allocation optimale se fait à travers l'échange volontaire des
ressources entre les agents économiques, par l'intermédiaire
d'un mécanisme de marché.

 Les prix des biens se forment sur les marchés et les


agents économiques sont confrontés à ces prix qui sont pour
eux des données sur lesquelles ils n'ont pas d'influence.

2-Les caractéristiques fondamentales de l’approche


néo-classique
B- La théorie quantitative de la monnaie et la loi des débouchés

• La théorie quantitative et la loi de SAY font partie


intégrante des raisonnements néo-classiques mais ne
sont pas des caractéristiques distinctives de cette école
puisque ces deux éléments leurs sont antérieurs, ainsi
que nous l'avons vu lors de l'étude des chapitres
précédents.

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3-De l'utilité marginale à la fonction de demande


A- La négation de l'utilité et de la rareté par les classiques

• Pour les classiques (Adam SMITH, David RICARDO, John


Stuart MILL), la rareté et la subjectivité étaient reconnues
comme les deux facteurs intervenant dans la détermination
de la valeur.
• Toutefois, les classiques pensaient qu'en dépit du rôle
indéniable de la subjectivité dans la détermination de la
valeur, ce n'étaient en définitive ni la rareté, ni la subjectivité
qui déterminaient le prix de la très grande majorité des biens,
mais le coût de leur production et plus spécifiquement la
quantité de travail humain nécessaire à leur production :
c'est ce que l'on a appelé la théorie de la valeur travail.

3-De l'utilité marginale à la fonction de demande


A- La négation de l'utilité et de la rareté par les classiques

• Les classiques considèrent que la rareté est une


aberration en ce qui concerne les biens productibles : ils
insistent sur le fait que si un bien peut être produit, c'est
que, intrinsèquement, il n'est pas "rare". Seuls les biens
non reproductibles sont rares aux yeux des classiques.
• Les classiques ont donc reconnu la rareté, mais celle-ci
ne tient aucune place centrale dans leur théorie de la
valeur.

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3-De l'utilité marginale à la fonction de demande


B – La rareté subjective reconnue par le courant utilitariste

• Nous l'avons déjà indiqué à propos de John Stuart MILL


et du courant utilitariste, c'est CONDILLAC (1715-1780)
qui fut l'un des premiers à reconnaître explicitement le
rôle conjoint de l'utilité et de la rareté dans la
détermination de la valeur des biens à travers la célèbre
phrase : "Une chose n'a pas une valeur parce qu'elle
coûte, comme on le suppose; mais elle coûte parce qu'elle
a une valeur".

3-De l'utilité marginale à la fonction de demande


B – La rareté subjective reconnue par le courant utilitariste

• On retrouve la même idée chez Richard WHATELY (1787-


1863) qui écrit : «It is not that pearls fetch a high price
because men have dived for them; but on the contrary,
men dive for them because they fetch a high price." (Les
perles naturelles ne coûtent pas cher du fait que les
hommes plongent en eaux profondes pour les trouver,
mais c'est parce qu'elles ont de la valeur que les hommes
plongent pour les trouver).

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3-De l'utilité marginale à la fonction de demande


B – La rareté subjective reconnue par le courant utilitariste

• On retrouve la même idée chez Richard WHATELY (1787-


1863) qui écrit : «It is not that pearls fetch a high price
because men have dived for them; but on the contrary,
men dive for them because they fetch a high price." (Les
perles naturelles ne coûtent pas cher du fait que les
hommes plongent en eaux profondes pour les trouver,
mais c'est parce qu'elles ont de la valeur que les hommes
plongent pour les trouver).

3-De l'utilité marginale à la fonction de demande


C – Le concept de l’utilité marginale

• Le concept d'utilité marginale était connu sous le nom


de « paradoxe de Saint-Pétersbourg ». Ce paradoxe a été
résolu par Daniel BERNOULLI (1700-1782) en 1738, qui
lui appliqua sans le nommer le concept d'utilité marginale
décroissante.

• Le concept d'utilité marginale décroissante dit


simplement que chaque unité supplémentaire de bien que
l'on consomme procure un supplément d'utilité
décroissant.

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3-De l'utilité marginale à la fonction de demande


C – Le concept de l’utilité marginale

• Les néoclassiques ont en fait repris cette idée selon


laquelle chaque accroissement d'utilité est inférieur au
précédent : c'est ainsi que s’est formé la notion de l'utilité
marginale.

3-De l'utilité marginale à la fonction de demande


D – La loi de KING et l'élasticité de la demande

• La loi de KING ou loi de KING-D’AVANANT est une


estimation de l’effet d’une baisse de l’offre de blé sur le
prix du blé.
• On l’appelle loi de KING-D’AVENANT (1656-1714), car
c’est Charles D’AVENANT qui l’établit avec le plus de
précision, bien que KING en ait parlé avant lui, mais de
façon plus confuse, dans ses manuscrits. C’est dans un
ouvrage paru en 1700, Essay upon the Probable Methods
of making a People Gainers in the Balance of Trade que
D’AVENANT écrit :

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3-De l'utilité marginale à la fonction de demande


D – La loi de KING et l'élasticité de la demande

• On observe que suite à une récolte dont le volume est


d'un dixième inférieur à sa valeur habituelle, les prix
augmentent de trois dixièmes […]. Nous considérons
qu’un défaut dans la récolte impliquera une
augmentation du prix du blé dans les proportions
suivantes.

3-De l'utilité marginale à la fonction de demande


D – La loi de KING et l'élasticité de la demande

• La loi de KING d’AVENANT ne mentionne ni la notion de


courbe de demande, ni celle d’élasticité de la demande .
Cependant, c’est néanmoins la notion d’élasticité de la
demande qui sous-tend l’observation de la relation entre
la récolte en volume et le prix du blé. On peut aujourd’hui
expliquer la relation de KING au moyen de ces concepts.

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3-De l'utilité marginale à la fonction de demande


D – La loi de KING et l'élasticité de la demande

• Résumé :
• La Demande est fonction du prix d’achat : plus le prix s’élève,
plus la Demande diminue, on dit qu’elle est fonction
“décroissante” de son prix.
• La Demande est dite élastique par rapport au prix.
• Cette élasticité est notée : E_demande/Prix. Elle est égale à la
variation relative de la quantité demandée rapportée à la
variation relative du prix.
• E_Demande/Prix = Taux de variation de la Demande / Taux de
variation du prix
• Plus l’élasticité est proche de zéro, plus la demande est rigide
par rapport au prix ; plus elle s’en éloigne, plus la demande est
“élastique” par rapport au prix.

3-De l'utilité marginale à la fonction de demande


E – COURNOT, DUPUIT et la fonction de demande

• Augustin COURNOT (1801-1877) est le premier à tracer


la fonction de demande dans le plan « prix-quantité », et
le premier à tracer la courbe d'offre dans le même plan,
inaugurant ainsi le schéma, classique aujourd'hui, des
courbes d'offre et de demande.
• Il est important de préciser qu'Augustin COURNOT
(1801-1877) n'a pas seulement inauguré la tradition des
courbes d'offre et de demande, mais qu’il est aussi à
l’origine des concepts mathématiques de recette
marginale, de coût marginal, de maximisation du
profit de l'entreprise, de monopole, de duopole, de
concurrence et bien sûr de "fonction de réaction"

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3-De l'utilité marginale à la fonction de demande


E – COURNOT, DUPUIT et la fonction de demande

• Jules Étienne DUPUIT (1804-1866) est un ingénieur, il a


montré le lien entre la notion d'utilité marginale et celle de
demande. Pour DUPUIT, la courbe de demande et la courbe
d'utilité marginale décroissante ne font qu'une seule
courbe.
• Le raisonnement de DUPUIT est le suivant : lorsque la
quantité du bien augmente, l'utilité de sa consommation
baisse. Par conséquent, la disposition à payer baisse aussi.
De ce fait, on peut dire que la courbe d'utilité marginale et
celle de demande ne font qu'une. Naturellement, DUPUIT
n'ignorait pas qu'il y a une différence entre la courbe de
demande individuelle d'un consommateur et la courbe de
demande du marché, qui est un agrégat.

3-De l'utilité marginale à la fonction de demande


F – GOSSEN : utilité marginale et demande

• C'est Hermann Heinrich GOSSEN (1810-1858) qui, en 1854, va


établir un lien entre l'utilité marginale et la demande, à travers
deux lois que l'on appelle d'ailleurs les "lois de Gossen" (en fait il y
avait aussi une troisième loi, mais celle-ci est en fait peu
compréhensible, aussi n’en retient-on depuis que deux).

• Le niveau d'utilité procuré par la consommation diminue avec


chaque unité supplémentaire consommée.

• Lorsqu'un individu doit répartir un budget fixe entre la


consommation de plusieurs biens, il répartit son budget de façon à
égaliser l'utilité marginale de chaque bien pondérée par son prix.

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3-De l'utilité marginale à la fonction de demande


G – JEVONS et MENGER : de l'utilité marginale à la théorie de
l'échange

William Stanley JEVONS


• William Stanley JEVONS (1835-1882) va généraliser la
seconde loi de GOSSEN au cas de l'échange entre deux
(ou plusieurs agents économiques).
• C’est ce que l’on appelle une théorie de l’échange basée
sur la notion d’utilité marginale.
• Cette loi montre comment les individus doivent
procéder à l’échange lorsque les prix ne changent pas
mais l’utilité marginales sont décroissante.

3-De l'utilité marginale à la fonction de demande


G – JEVONS et MENGER : de l'utilité marginale à la théorie de
l'échange

Carl MENGER
• Carl MENGER (1840-1921), quant à lui, est un
économiste de l'école autrichienne. Il a contribué à jeter
les bases de la théorie de la demande et de la valeur
fondée sur l'utilité.
• Pour MENGER, La valeur n'est pas inhérente aux choses,
mais c'est seulement la mesure de l'importance que ces
choses ont pour la satisfaction de nos besoins.

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4. La théorie néo-classique de la
production et de la répartition

Introduction
1. Dans la théorie néo-classique de la
production, les prix ainsi que les quantités de
tous les biens sont déterminés simultanément
par l'offre et la demande de facteurs de
production disponibles.

4. La théorie néo-classique de la
production et de la répartition
2. Dans la théorie néo-classique de la production et de
la distribution, tous les facteurs de production, c'est-à-
dire le travail, la terre et le capital, sont disponibles en
quantité fixe.

Autrement dit, la question de leur formation et de leur


augmentation (théorie de la croissance) n'est pas posée
à ce niveau. La question de la formation du capital,
c'est-à-dire la théorie du capital, a fait quant à elle
l'objet d'une controverse, qui peut être étudiée
séparément.

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4. La théorie néo-classique de la
production et de la répartition
3. Le terme répartition désigne ici le revenu perçu par
les propriétaires de facteurs de production.
• L unités de travail sont employées dans l'économie, que
chacune de ces unités reçoit un salaire égal à w, alors le revenu
du travail est égal à wL. Pour les néoclassiques, le facteur
travail est homogène, cad toutes les unités de travail ont la
même qualification.
• Si l'on désigne par K la quantité de capital disponible dans un
pays, par r la rémunération de ce capital, et par Y le revenu
d'un pays, la part du capital dans ce revenu est rK/Y, tandis
que la part du travail est wL/Y. ainsi, les "parts relatives"
peuvent s'exprimer par wL/rK.

4. La théorie néo-classique de la
production et de la répartition
• La théorie néo-classique de la répartition est
donc la théorie de la répartition de Y entre le
travail, le capital et, éventuellement, un résidu qui
reste à déterminer et qui revient à une classe
appelée les "entrepreneur

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4. La théorie néo-classique de la production et de


la répartition
B-Rente et revenu
Il faut définir les trois termes suivants : rente,
résidu, surplus.
• La rente c'est ce qui est éventuellement payé à un
facteur, mais qui ne correspond pas à la
rémunération du service rendu par ce facteur.
• Par exemple, le capital reçoit wK au titre de la
rémunération rendue par son service productif et
le travail reçoit wL. Mais le capital peut aussi
recevoir plus que rK et le travail plus que wL, c'est
cela la rente.

4. La théorie néo-classique de la production et de


la répartition
B-Rente et revenu
• Le résidu : c’est ce qui reste quand on a payé la part
du travail et la part du capital :
R = Y - rK – wL
• Le surplus , c’est la somme de la rente du capital et
du travail. Pour être plus précis, on peut distinguer,
dans ce que chaque facteur reçoit, son revenu
"économique", we et re, et sa "rente", wr et rr. Dans ce
cas, le surplus s'écrit : S=rK+wL
Tandis que le résidu s’écrit :
R=Y-{(we-wr)L+(re+rr)K}

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4. La théorie néo-classique de la production et de


la répartition
B-Rente et revenu
• Le résidu : c’est ce qui reste quand on a payé la part
du travail et la part du capital :
R = Y - rK – wL
• Le surplus , c’est la somme de la rente du capital et
du travail. Pour être plus précis, on peut distinguer,
dans ce que chaque facteur reçoit, son revenu
"économique", we et re, et sa "rente", wr et rr. Dans ce
cas, le surplus s'écrit : S=rK+wL
Tandis que le résidu s’écrit :
R=Y-{(we-wr)L+(re+rr)K}

5- WALRAS et la théorie de l’équilibre général

• Marie Esprit Léon WALRAS (1834-1910) est né à


Évreux en France.
• Il a fait sa carrière à l’Université de Lausanne.
• Auteur des Eléments d’économie politique pure
(1874), il reste dans l’histoire de la pensée comme
celui qui a mis en place la théorie de l’équilibre
général des marchés.
• La « loi de WALRAS » ou loi de l’interdépendance des
marchés est une élégante formulation mathématique
de la loi de SAY et fait aujourd’hui référence

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5- WALRAS et la théorie de l’équilibre général

• Marie Esprit Léon WALRAS (1834-1910) est né à


Évreux en France.
• Il a fait sa carrière à l’Université de Lausanne.
• Auteur des Eléments d’économie politique pure
(1874), il reste dans l’histoire de la pensée comme
celui qui a mis en place la théorie de l’équilibre
général des marchés.
• La « loi de WALRAS » ou loi de l’interdépendance des
marchés est une élégante formulation mathématique
de la loi de SAY et fait aujourd’hui référence

5- WALRAS et la théorie de l’équilibre général


La théorie de l’équilibre général
• C'est en 1893 que Léon WALRAS a présenté la première
version de sa théorie de l’équilibre général à l'Académie
des Sciences Politiques et Morales, présentation qui
passa totalement inaperçue à l’époque .
• Sa réflexion peut être schématisée dans ces termes :
Existe-t-il un ensemble de prix, un prix pour chaque
bien, qui permet simultanément aux producteurs de
maximiser leurs profits et aux consommateurs de
maximiser leurs utilités, sachant que toutes les
décisions de ces agents économiques sont
interdépendantes ?

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5- WALRAS et la théorie de l’équilibre général


La théorie de l’équilibre général

• L’idee c’est que WALRAS imagine un monde


économique dans lequel d'un côté on a un grand
nombre de petits producteurs, tous identiques et
disposant de la même technologie de production.
• Sur l’autre versant, celui de la demande, il y a des
consommateurs avec des ressources et des
préférences identiques et données. Ces producteurs
et ces consommateurs cherchent à maximiser leurs
objectifs respectifs de profit et de satisfaction (ou
utilité) compte tenu des prix et des ressources.

5- WALRAS et la théorie de l’équilibre général


La théorie de l’équilibre général

• Le profit des producteurs dépend de leurs ventes.


Les ventes dépendent de la demande des
consommateurs. La demande des consommateurs
dépend de leurs revenus. Leurs revenus dépendent
de la vente de leurs ressources (travail,
compétences, terrains, etc.) aux producteurs.
• Ainsi, on le voit, tous les consommateurs et les
producteurs d'un équilibre général sont
interdépendants.

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5- WALRAS et la théorie de l’équilibre général


La théorie de l’équilibre général

• Le profit des producteurs dépend de leurs ventes.


Les ventes dépendent de la demande des
consommateurs. La demande des consommateurs
dépend de leurs revenus. Leurs revenus dépendent
de la vente de leurs ressources (travail,
compétences, terrains, etc.) aux producteurs.
• Ainsi, on le voit, tous les consommateurs et les
producteurs d'un équilibre général sont
interdépendants.

5- WALRAS et la théorie de l’équilibre général


La théorie de l’équilibre général

• La prouesse de WALRAS réside dans le fait que dans


ce système complexe le nombre d'équations est
suffisant pour déterminer l'ensemble des inconnues,
c'est-à-dire les prix qui, sur chaque marché,
équilibrent l'offre et la demande.

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5- WALRAS et la théorie de l’équilibre général


La théorie de l’équilibre général

• Un équilibre général de production et d'échange peut


alors être défini. Cet équilibre est caractérisé par le
fait que la demande égale l'offre sur chaque marché,
aussi bien la demande et l'offre des différents services
productifs que la demande et l'offre des divers
produits. En outre, cet équilibre est caractérisé par
l'égalité entre le prix de chaque produit et son coût de
production (la somme du coût des services productifs
entrant dans sa fabrication).

Conclusion et résumé.

• L’Ecole néoclassique, née dans les années 1870,


regroupe des économistes rattachés au courant
marginaliste. Ses théories sont en grande partie
encore dominantes aujourd’hui et elles se basent sur
les notions d’utilité marginale et d’équilibre du
marché et sur une conception de l’individu en tant
qu’Homo œconomicus.

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Conclusion et résumé.

• L’Ecole néoclassique, née dans les années 1870,


regroupe des économistes rattachés au courant
marginaliste. Ses théories sont en grande partie
encore dominantes aujourd’hui et elles se basent sur
les notions d’utilité marginale et d’équilibre du
marché et sur une conception de l’individu en tant
qu’Homo œconomicus.

Conclusion et résumé.

• L’Ecole néoclassique emploie une base


microéconomique fondée sur l’individualisme
méthodologique : elle analyse les comportements des
individus et en déduit des phénomènes collectifs,
notamment l’offre, la demande et l’équilibre sur le
marché. Ce même présupposé théorique se retrouve
aussi dans la théorie des choix publics.
• Libéraux, les économistes néoclassiques s’opposent à
l’intervention de l’Etat dans l’économie. Ils font
confiance au marché pour allouer efficacement et
justement les ressources.

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Conclusion et résumé.

• Dans les années 1870, trois économistes


développent presque simultanément et sans se
concerter le concept d’utilité marginale. Ils sont à la
base d’un courant de pensée économique, le
marginalisme, et sont considérés comme les
fondateurs de l’Ecole néoclassique.
• L’anglais William Stanley Jevons : utilitariste du
marginalisme + la théorie de l’équilibre partiel

Conclusion et résumé.

• L’anglais William Stanley Jevons : utilitariste du


marginalisme + la théorie de l’équilibre partiel.
• L’autrichien Carl Menger :la version psychologique du
marginalisme: la théorie subjective de la valeur se
base sur les motivations psychologiques des
individus.
• Le français Léon Walras : propose une version
mathématique du marginalisme et élabore un modèle
d’équilibre général

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Conclusion et résumé.
Positionnement dans l’histoire de la pensée économique

• Les Néoclassiques sont à la fois en continuité et en


rupture avec les auteurs classiques. Ils ont en
commun la croyance dans la supériorité du
libéralisme économique: le marché, soumis à la libre-
concurrence (sans intervention de l’Etat), permet une
situation optimale pour tous. En revanche, les
Néoclassiques rejettent les théories de la valeur-
travail et de la répartition qui étaient à la base de
l’analyse classique (du moins pour Smith et Ricardo).

Conclusion et résumé.
Positionnement dans l’histoire de la pensée économique

• Le courant néoclassique apparaît au moment de la


seconde révolution industrielle et de l’émergence des
mouvements ouvriers. Ceux-ci sont notamment
inspirés par les idées de Marx, qui publie « Le Capital
» en 1867. Marx s’appuie sur les théories classiques
de la valeur-travail et de la répartition des revenus
pour dénoncer le capitalisme et l’exploitation des
travailleurs. En rejetant Marx et la lutte des classes,
les néoclassiques opèrent également une rupture avec
les théories classiques jusque-là dominantes.

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Conclusion et résumé.
La révolution marginaliste

La valeur par l’utilité


• Les Néoclassiques rejettent la conception objective de la
valeur portée par certains auteurs classiques définie par
la quantité de travail nécessaire pour sa production. Pour
eux, la valeur d’un bien peut être au profit d’une théorie
subjective de la valeur: la valeur par l’utilité.
• Ainsi le prix d’un produit n’est pas déterminé par la
production, mais par le marché: c’est simplement le prix
que quelqu’un est disposé à payer pour ce produit. Il
s’agit du prix « d’équilibre » du marché.

Conclusion et résumé.
La révolution marginaliste

L’utilité marginale
Les auteurs néoclassiques sont aussi appelés «
marginalistes », car ils défendent l’idée que la valeur
est proportionnelle à l’utilité marginale. Celle-ci est la
satisfaction que procure la consommation d’une unité
de bien supplémentaire. L’utilité marginale est
décroissante: par exemple, si l’on a soif, un verre d’eau
procure une grande satisfaction, un second verre une
satisfaction un peu moins grande, etc. L’utilité
marginale du verre d’eau décroît donc avec la quantité
consommée.

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Conclusion et résumé.
Consommation et production et équilibre

• A partir de cette théorie de l’utilité et du postulat de rationalité des


individus, les économistes néoclassiques analysent le comportement du
consommateur (la demande) et du producteur (l’offre).
• Le consommateur est rationnel: il cherche à maximiser sa satisfaction
tout en minimisant ses dépenses. Il doit faire des choix pour répartir son
argent dans les différents produits dont il a besoin. Sa situation optimale
(l’équilibre) est atteinte lorsque les utilités marginales sont égales pour
chaque bien, en tenant compte des prix relatif, c’est-à-dire quand l’achat
d’une unité supplémentaire d’un « bien A » lui apporte la même
satisfaction que l’achat d’un « bien B » supplémentaire.
• Ainsi, on détermine la demande d’un individu à partir de ses choix
rationnels. Pour connaître la demande globale sur un marché, il suffit
d’additionner toutes les demandes individuelles. La fonction de demande
globale est décroissante: plus un bien est cher, moins il y a de demande.

Conclusion et résumé.
Consommation et production et équilibre

• Ainsi, on détermine la demande d’un individu à partir de


ses choix rationnels. Pour connaître la demande globale
sur un marché, il suffit d’additionner toutes les
demandes individuelles. La fonction de demande globale
est décroissante: plus un bien est cher, moins il y a de
demande.

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Conclusion et résumé.
Consommation et production et équilibre

• Le producteur est aussi un agent rationnel, son objectif


est de maximiser son profit (ou minimiser ses coûts).
Dans ce but, il produit des biens en combinant différents
« facteurs » (le travail, les machines, la terre).
• Comme pour le consommateur, le producteur a une
situation d’équilibre: lorsque le coût de production d’une
unité supplémentaire de marchandise égale le revenu
qu’il en tire

Conclusion et résumé.
Consommation et production et équilibre

• En additionnant les offres de chaque producteur, on


obtient une fonction d’offre globale. Celle-ci est croissante
par rapport aux prix: plus le prix d’un bien est élevé, plus
les producteurs voudront augmenter les quantités
produites de ce bien.

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Conclusion et résumé.
Consommation et production et équilibre

• En additionnant les offres de chaque producteur, on


obtient une fonction d’offre globale. Celle-ci est croissante
par rapport aux prix: plus le prix d’un bien est élevé, plus
les producteurs voudront augmenter les quantités
produites de ce bien.

Conclusion et résumé.
Consommation et production et équilibre

• En confrontant l’offre et la demande globale pour un


produit, on trouve la situation d’équilibre qui indique le
prix auquel s’échange le produit. En raisonnant sur un
seul marché, on fait l’étude d’un équilibre partiel. Mais si
l’on considère que les marchés s’influencent entre eux (on
dit qu’ils sont interdépendants), on étudie l’équilibre
général.

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Conclusion et résumé.
Consommation et production et équilibre

• Un changement d’offre ou de demande sur un marché


influence directement ou indirectement tous les autres
marchés. Léon Walras a proposé un modèle d’équilibre
général: il prend en compte l’interdépendance des
marchés. Dans cette situation d’équilibre général, tous
les agents sont simultanément dans la meilleure situation
possible compte tenu de leurs ressources.

Conclusion et résumé.
Les salaires

• Un changement d’offre ou de demande sur un marché


influence directement ou indirectement tous les autres
marchés. Léon Walras a proposé un modèle d’équilibre
général: il prend en compte l’interdépendance des
marchés. Dans cette situation d’équilibre général, tous
les agents sont simultanément dans la meilleure situation
possible compte tenu de leurs ressources.

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Conclusion et résumé.
Chômage et crises

• Les économistes néoclassiques s’intéressent peu aux crises et


au chômage. Ils pensent que si l’Etat n’intervient pas et qu’on
laisse libre cours au marché, le chômage ne peut être que
passager et le plein-emploi est assuré.
• Le chômage ne persiste qu’à cause de l’intervention de l’Etat
et des syndicats qui empêchent de baisser les salaires,
nuisant à la concurrence sur le marché du travail.
• S’appuyant sur la loi des débouchés de Say (cf. Ecole
classique), les Néoclassiques pensent que les crises de
surproduction sont impossibles: à une offre globale
correspond forcément une demande globale. Ceci sera remis
en question lors de la grande crise des années 1930.

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