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CHAPITRE

2 : HISTOIRE DE LA PENSEE ECONOMIQUE (PARTIE 2)


INTRODUCTION :
Ce chapitre va se concentrer sur l’économie qui devient une science des modèles
L’objectif de l’éco n’est plus de comprendre « la richesse des nations » mais « l’allocation des
ressources rares » et ce pour la premiere fois depuis une échelle microéconomique car on part
de l’individu pour analyser

La science économique va aussi beaucoup se développer,


-1996 Beaud et Dostaler la qualifie de « tour de Babel »
-tout le monde se rencontre mais personne ne se comprend
-1850 : on peut facilement avoir tous lus sur l’économie
-1930 : on peut avoir lu les principaux ouvrages
-1990 : on peut se tenir au courant de l’avancée dans un domaine précis
-le savoir est beaucoup plus dispersé

L’évolution de cette science est caractérisée par des successions de ruptures.


-1962 dans « la structure des méthodes scientifique », T. Kuhn les qualifie de
« révolutions scientifique »
-il existe selon lui dans la science, un paradigme dominant (une façon de voir et
penser dominante)
-dans l’économie c’est l’objet de recherche sur lequel on se concentre
(croissance, inflation, chômage…) et sur les hypothèses à utiliser pour
analyser ce problème.
-Quand il y a un paradigme dominant, on est face à une science normale
-mais lorsque le paradigme fait face à une anomalie, la science devient
révolutionnaire
-Exemple : Crise de 29 a été une anomalie pour le paradigme néoclassique
Les scientifiques s’opposant au paradigme prennent alors le pouvoir, ils
développent alors un nouveau paradigme qui expliquent l’anomalie. Vision
discontinuiste
-Toutefois, un paradigme réfuté n’est pas toujours abandonné
1978 ; Dans “the methodology of scientific research” Lakatos emploie le terme de
programme de recherche (= paradigme dominant)
-ce programme de recherche est progressif
-lorsqu’il rencontre une anomalie
-il devient dégénérescent (plus progressif)
-mais il n’est pas jeté pour autant
-il peut encore servir dans d’autres situations
-exemple : les chocs pétrolier ont rendu le modèle de Keynes
dégénérescent mais ce n’est pas pour autant qu’on l’a jeté (il a été
utile en 2008 avec les plans de relance)
I) LES NEOCLASSIQUES

S. Jevons, « Théorie de l’économie politique » (1871)


C. Menger, « Les fondements de l’économie » (1871)
L.Walras, « Eléments d’économie politiques pure ou théorie de la richesse sociale » (1874)
Sont les trois premiers à développer cette façon de voir l’économie
-systématisent le raisonnement à la marge
-écrivent en même temps sans se concerter mais ont la même pensée.
-Ils parlent encore d’économie politique mais Jevons conteste le terme car il faut bien
distinguer économie de politique. Marshall fera le changement de nom en 1890

Marshall leur donne le nom de néoclassique à ces marginalistes en appuyant le fait qu’ils
sont dans la continuité des classiques
-Jevons, lui, s’appuiera sur des ruptures avec la pensée classique.

A) Pourquoi parler de « néo » classique

1)Les continuités
La monnaie
-les néoclassiques pensent aussi que la monnaie n’est pas désirée pour elle-même
-ils adhèrent donc aussi à la loi des débouchées
-toutefois, pour les néoclassiques il y a une nuance.
-Pour que la loi des débouchées fonctionnent, il faut que le capitaliste achète du
capital avec toute son épargne
-il y a donc identité entre celui qui épargne et celui qui investit (c’est la
même personne) autofinancement
-pour les néoclassiques, le système financier s’est développé et il se peut
que le capitaliste soit financé par l’épargne d’un autre.
-ils se rencontrent sur le marché du capital et se mettent d’accord
sur un taux d’intérêt (variable essentielle de l’échange)
-c’est la rémunération de celui qui prêtent.
La concurrence
Classiques : on gravite autour de l’équilibre
Néoclassiques : on est fixé sur un prix d’équilibre et on reste stable grâce à la concurrence pure
et parfaite
-Concurrence pure
-Atomicité : il y a une infinité d’agents  personne ne peut à lui seul influer sur le
marché  tout le monde est price taker
-Homogénéité : les biens présents sur le marché sont tous totalement identiques.
Si il y a une innovation, elle est immédiatement copiée
-libre entrée et sortie : Tous les agents peuvent formuler une demande/offre sans
cout sur le marché il n’y a pas de SUNK COST (couts irrécupérables) si je sors
du marché je récupère tout ce que j’avais investi en revendant au prix d’achat
exact
-c’est la plus importante selon Baumol/Panzar/Willig dans « Contestable
Markets and the Theory of Industry Structure », (1982)
-ils créent la notion de marché contestable : pas d’atomicité mais
avec libre entrée sortie peu de concurrence effective mais une
concurrence potentielle immense qui pousse les producteurs à vendre au
plus bas prix
-Concurrence parfaite :
-Information parfaite/transparence : tous les agents ont accès à toutes les infos
(passées/présentes/futures) sur le produit ce qui leur permet de parfaitement
tout anticiper
-Mobilité parfaite des facteurs de productions : il n’y a aucune borne à la
circulation des facteurs de productions, aussi bien géographique que sectoriel
Friedman 1953 : ces hypothèses sont toutes totalement irréalistes mais elles permettent de
réaliser un modèle de marché qui expliquent la réalité jusqu’en 1929.
2) Les ruptures (Marshall et Jevons surtout)

Rupture méthodologique(1)
-on arrête d’’étudier l’économie à échelle nationale et on s’occupe de l’échelle
individuelle
-début de la microéconomie
-pour cela il faut donc séparer les individus on utilise deux critères
-les préférences : les gouts des individus
-non influencés par les autres (pas d’effets de mode)
-les dotations initiales : ce que possèdent les agents avant d’entrer sur le marché
-exemple : un héritage
On part du principe que ces individus qui font des choix, le font de façon rationnel et
avec des raisons d’agir.
-leur rationalité a une finalité  les individus ont un objectif et font leur action
dans cet objectif (action logique de Pareto)
-comme les agents ont une information parfaite/ savent quels sont leur moyens/ ont une
capacité de calcul illimités ils font toujours les bons choix pour atteindre ses
objectifsarrive à une situation optimale
-Cet agent maximisateur qui a une rationalité, c’est l’homo économicus
-terme crée par Mill pour critiquer la création de Jevons puis repris par Pareto
comme une « abstraction parfaitement vraisemblable »
Rupture méthodologique (2)
Les individus résonnent à la marge
-ils calculent s’il est avantageux pour eux ou non d’acquérir une unité
supplémentaire
-les consommateurs et les producteurs résonnent comme ca
-leur principal outil de mesure est la dérivée
Rupture conceptuelle
Les marginalistes s’intéressent à la valeur mais rejettent la théorie de la valeur travail
avec le travail incorporé.
-Ils s’inspirent de la théorie de Say sur la valeur utilité
Théorie de la valeur selon néoclassiques :
-utilité : satisfaction à posséder un bien
-subjective/ dépend des préférences de chacun
-l’industrie ne vend que si le bien est utile
-Samuelson «
-la loi universelle des néoclassiques est : « l’utilité marginale est décroissante »
-chaque nouvelle unité consommé est moins satisfaisante que la dernière.
-n’est pas démontré par les néoclassiques car :
-Jevons en fait un principe de nature humaine
-Walras considère que ça revient à dire que « + on mange – on a
faim »
-permet de résoudre le paradoxe de l’eau et du diamant
- l’eau a beau avoir une valeur d’usage haute, elle est beaucoup
consommée donc a une utilité marginale faible et c’est l’inverse
pour le diamant.
-dans le désert, l’eau est rare donc son utilité marginale va être
plus élevée.
-+rare  +d’utilité marginale  + cher
-Comment mesurer cette utilité ?
-Tableau de l’utilité cardinal
-attribue un chiffre à l’utilité
-1971, Menger crée la table d’intensité des besoins dans laquelle il
classe les biens
-bien I est essentiel et bien X
est superficiel
-la x-ieme ligne du tableau est l’utilité apporté par la x-
ieme unité consommé
-la consommation ne s’arrête pas toujours au même
moment
-le prix n’intervient jamais pour définir l’utilité chez les
néoclassiques
Présente 2 problèmes :
-1 : considère que tous les biens sont indépendants
-2 : elle suppose que l’individu peut attribuer un
nombre à son utilité
-Tableau de l’utilité ordinal
-on sait classer l’utilité des biens entre eux
-on utilise un nouvel outil, la courbe d’indifférence qui représente
le niveau d’utilité que l’on a quand on consomme un bien 1 et un
bien 2
-résultat : l’individu consomme jusqu’au point ou les utilités
marginales pondérées par le prix des biens sont égales
-le moment où il a autant d’utilité à consommer du bien 1
et du bien 2
Les néoclassiques ne sont pas d’accord sur tout, d’où l’existence d’écoles néoclassiques

B) Les écoles néoclassiques

L’école de Lausanne (Walras)


Walras insiste sur l’importance des mathématiques pour comprendre l’économie politique
-seul les maths permettent de démontrer les lois de l’économie politique
Walras définit 3 formes d’économie politique
-1 : EP pure : c’est un modèle irréaliste correspondant à la perfection.
-2 : EP appliquée : lorsque l’on confronte l’EP réelle au modèle d’EP pure afin de
diagnostiquer les problèmes et d’en déduire des solutions pour que la situation
s’améliore
-3 : EP sociale : on s’intéresse à la justice sociale et à la répartition des richesses.
Pour analyser cette économie, Walras procède en 4 temps ;
-1 : Théorie de l’échange : tous les biens sont déjà produits mais son mal répartis. Ils
doivent donc être échangées entre les agents économiques afin d’arriver au niveau
d’utilité maximal c’est-à-dire jusqu’au point ou les utilités marginales pondérées par le
prix des biens sont égales
-La figure du commissaire-priseur sert à modéliser cette négociation : quelqu’un
qui fait un aller-retour entre les deux pièces jusqu’à un accord
Par la négociation on va atteindre l’intérêt général. C’est la main invisible
-On aboutit donc à équilibre sur l’ensemble des marchés (O=D) c’est la loi des
débouchés de Say
-On retrouve donc des idées classiques derrière cette théorie de l’échange
-2 :Théorie de la production : Les producteurs ont besoin de services productifs (travail,
capital, rente) pour produire, Or ce sont les consommateurs qui possèdent les services
productifs . Ils doivent donc les acheter au consommateur
-ces nouveaux marchés fonctionnent comme les autres
-tâtonnementcommissaire-priseuréquilibre
Cela pose donc une nouvelle contrainte au producteur, leurs prix dépend du prix
auxquels ils ont acheté les service productifs (les couts de production)
Les marchés de services productifs sont exactement comme les autres marchés
-Le salaire n’est donc plus le salaire de subsistance mais la rencontre entre O et D sur le
marché du travail
-3 : théorie de la capitalisation : lorsqu’un individu reçoit son salaire, il investit direct
(épargne= investissement) et achète du capital qu’il loue ensuite au producteur (prix=
TI)
-tous ces échanges, de l’investissement à la location, se font sans monnaie car elle
n’est pas nécessaire au marché selon Walras
-4 : théorie de la circulation : monnaie ne fait que fluidifier l’échange. Elle ne change rien
au quantité produite et échangée.
-Walras appelle cela le numéraire. C’est le bien dont le prix est égal à 1

Cette théorie de l’équilibre général est restée un modèle de marché purement théorique. Il met
en évidence les défauts de marché qui vont nécessiter une intervention de l’état.
-Walras pense comme Smith : la main invisible à des failles (les biens collectifs)
-pour Smith : l’état doit subventionner les acteurs privés pour avoir les routes et
les écoles
-pour Walras : l’état doit se faire producteur des chemins de fer
-Walras croit en la méritocratie et veut l’égalité des chances ce qui nécessite une
intervention de l’état
-l’école doit être gratuite et obligatoire
-les territoires doivent être nationalisés et les héritages taxés à 100%
Walras formule aussi la loi de Warlas :
« la demande nette est nulles » : tous les marchés sont équilibrés
Pour tout les marchés O=D
-Les marchés sont en revanche interdépendant  prix d’un marché influence
l’équilibre d’un autre

-1893 : Pareto prend la relève de Walras à l’académie


-il reprend la distinction Economie politique pure/ appliquée
-EPP utilise des maths
-EPA utilise des statistiques
-Exemple (1875) : loi du 80/20 : 20% des causes font 80% des conséquences/
20% des entreprises font 80% du CA
-1906, « Manuel d’économie politique » : Pareto (le maximum d’ophélimité) évoque l’optimum
-l’optimum se produit lorsque l’on ne peut pas augmenter le bien être d’un agent sans
baisser celui d’un autre
-c’est un critère d’efficience pas de justice socialeLes richesses peuvent être
concentrées chez un seul agent
Cette théorie avait été énoncée en 1887 par Edgeworth
-selon lui, quand la production est inégalement répartie, on peut redistribuer grâce à la
théorie de l’utilité marginale (le pauvre sera plus heureux de recevoir que le riche sera
triste de perdre)
-Faux selon Pareto car on ne peut pas mesurer l’utilité marginale et donc pas
savoir
-Pareto n’est pas méritocratique (il est pour la circulation des élites)
-il estime que l’on nait avec des capacités et des talents et que seuls ceux qui en ont
doivent pouvoir diriger (pas de suffrages universels)
-ces capacités ne peuvent se développer (pas besoin d’aller à l’école)
-ces capacités ne se transmettent pas de père en fils (circulation des élites à chaque
génération)
-Selon lui les pays avec Suffrage universel ont eu 3 problèmes
-1 : Augmentation de la pitié morbide : on devient sensible aux inégalités ce qui génère
de la redistribution
-2 : cette pitié morbide s’adresse aux délinquants, ils ne sont donc pas assez punis
-3 : Il y a de plus en plus de déviance (enfants hors mariages…)

L’école de Cambridge
Jevons est allé très loin dans la rupture avec les classiques. En 1871, il attaque en règle, la thèse
de Ricardo sur plusieurs points
-1 : la valeur travail
Pour Jevons, il y a un lien valeur d’usage et d’échange :
-Exemple : Un tunnel sous la tamise coute cher à construire donc son péage va
être élevé, mais si personne ne veut se s’en servir car il y a déjà un pont, alors son
utilité est nulle et il ne vaut rien (l’utilité marginale est décroissante)
-2 : le salaire
-Le salaire n’est pas fixé sur la subsistance mais sur la peine prise par les travailleurs.
-c’est le premier rapport salaire/ productivité
-Jevons parle de peine marginale croissante ce qui explique qu’on ne travaille pas
tout le temps. Le travail est un fardeau que l’on doit supporter (≠ Marx pour qui
le travail est l’essence de l’homme)
-3 : la monnaie : il y a une opposition avec Ricardo sur le lien monnaie/or

Jevons est le seul néoclassique à penser la rareté des ressources naturelles


-1865 : met en évidence les risques de l’épuisement du charbon

Jevons rédige la théorie des taches solaires (1878) : fait un lien entre les cycles de
croissance/récession économiques et les cycles du soleil
-sera utilité pour montrer que l’économie ne doit pas utiliser de math

Marshall devient prof à Cambridge à partir de 1884.


-Il s’oppose à Walras sur le fait que l’EPP et l’EPA doivent être utilisé ensemble pour servir à
quelque chose

1890 : Marshall essaie de montrer les continuités entre classiques et


néoclassiques

Marshall raisonne ave l’équilibre partiel (on ne se regarde qu’un seul


marché et on ne s’occupe pas des autres)
-il crée donc la croix de Marshall
-selon lui, le prix influence les quantités (O et D) et les
quantités influencent le prix (rareté crée du prix)
-contrairement à Walras, les couts de production son exogènes (ils dépendent d’un autre
marché)

Marshall fait aussi la distinction entre court terme et long terme


-sur le court terme, le producteur ne peut changer que le facteur travail
-sur le long terme, le producteur peut changer toute la combinaison productive

Marshall introduit les effets externes (externalités)


-l’activité d’un agent peut avoir des conséquences positives sur les autres agents
-les innovations peuvent notamment se répandre, il est donc intéressant de concentrer
tous les agents dans des zones précises afin de maximiser ces bienfaits (Silicon Valley)

Marshall, va former la deuxième génération de néoclassiques qui connaitront la crise de 29.


Pigou prendra sa succession et Keynes remettra ses thèses en cause dans la « théorie générale »

L’école de Vienne (école autrichienne)


Menger , « fondements de l’économie politique », 1871
Menger a une vision différente de l’utilité : théorie de la remontée de la valeur
-il existe deux types de biens
-inférieurs : destinés à la consommation (source d’utilité)
-supérieurs destinés à la production (source de biens inférieurs)
-les biens supérieurs (le capital) n’est donc qu’un moyen d’accéder aux biens
inférieurs, qui eux seuls ont de la valeur pour eux même.
-on accumule du capital dans le seul but de produire des biens inférieurs donc
pas dans le simple but de l’accumulation (≠ Marx)
-la aussi le consommateur est roi car ce sont ses préférences qui conditionnent
ces marchés.
Menger se distingue par deux éléments :
-il se situe en marché imparfait :
-il existe de l’incertitude sur les marchés car les agents n’ont pas toutes les
informations qui existent. (Transparence ×) il n’y a pas d’homo economicus
-il refuse d’utiliser les mathématiques :
-cet outil a été développé pour des sciences autres que la science économique et
l’économie s’en sert donc mal. Elle doit développer ses propres outils pour arriver
à se développer.

La définition du profit change chez les néoclassiques :


-il s’agit de ce qui reste au producteur, une fois le travail et le capital payé.
-le profit des classiques ( prix-salaire) devient le Taux d’intérêt que le producteur paye
pour le capital
-dans un marché en CPP, il n’y a pas de profit, le producteur est juste rémunéré pour sa
contribution à la production comme n’importe qui.

On peut considérer une 4eme école française plus petite


-des ingénieurs (X) qui écrivent des articles sur l’économie

Ces écoles ne font pas consensus tout le temps


-Sociologues (Weber et Durkheim) critique le fait de réduire les individus à des agents
faisant des choix indépendamment des autres
-Ecole historique Allemande critique les idées de l’école autrichienne

II) La révolution keynésienne

JM Keynes « théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie » 1936

Keynes dit vouloir sauver le capitalisme et ne veut pas être rapproché au communisme car il dit
que l’état doit intervenir (il est antimarxiste)

A)Les classiques au sens de Keynes

Selon Keynes, les classiques sont tous ceux qui croient en la loi des débouchés
-classiques selon Marx + Néoclassiques (de Smith à Pigou (sauf Malthus))
Keynes fait la distinction entre économiste
-orthodoxe : pense que la monnaie n’est pas désirée pour elle-même
-hétérodoxe : pense que la monnaie est désirée pour elle-même
1970, Malinvaud fait une autre distinction ;
-économistes de l’équilibre : le marché à l’équilibre est la règle
-économistes du déséquilibre : étudie le marché lorsqu’il n’est pas à l’équilibre.

B) Les caractéristiques de la pensée keynésienne

-biographie de Keynes
-1909 : donne des cours à Cambridge
-est invité à la négociation du traité de Versailles et s’y oppose car cela risque de créer de
nouvelles tensions,
-1919 : « les conséquences économiques de la paix » il critique le traité de Versailles sur
l’Allemagne
-Il surveille les finances pendant WW2
-1944 : sera opposé à White pendant Bretton Woods
-son idée de Bancor (monnaie internationale) perd face au dollar indexé sur l’or
qui s’effondrera en 1971
-a donc eu une grosse influence sur science et politique économique
-au départ Keynes est néoclassique puis il remet tout en cause après 1929 :

Caractéristique de la pensée de Keynes :


-1 : Thésaurisation dans l’économie
-une partie du revenu n’est ni
consommé ni épargné, il est gardé sous le matelas
-les débouchées sont donc plus faibles (loi des
débouchées a des failles)
-2 : l’incertitude :
-1821 : Knight définit la distinction
risques/incertitude
-je ne sais pas ce qu’il va se passer
mais je connais les probas risque
-je ne sais pas ce qui va se passer et je n’ai pas de probas incertitude
-le marché est une incertitude radicale (homo economicus ×)
-les producteurs essaient tout de même d’anticiper,
-court terme : le prix  influe sur l’embauche et donc le
travail/chômage
-long terme : le rendement des machines influe sur
l’investissement en capital
-Keynes pose donc une convention : « la situation économique demain sera la
même qu’aujourd’hui »
-Problème : cela peut créer des cercles vicieux/vertueux
-ces cercles peuvent être brisés par la thésaurisation et on ne sait
jamais quand elle va arriver (incertitude)
-Cette incertitude peut conduire à des crises sur les marchés financiers car les
agents économiques spéculent sur demain
-sur ces marchés j’anticipe uniquement ce que les autres vont penser car
je veux acheter des titres qu’ils voudront plus demain qu’aujourd’hui
c’est un comportement animal
-si je sais que tout le monde se trompe j’ai quand même intérêt à suivre
-Cette incertitude fait qu’il faut donc raisonner au niveau global
(macroéconomique) selon Keynes et pas au niveau individuel.
Selon Keynes le rapport entre micro et macro est dit « no bridge ». C’est deux
notions n’ont rien à voir ensemble, il faut juste se concentrer sur la macro.
-3 : le rôle de la demande effective (demande que j’anticipe)
-les producteurs ne produisent que ce qu’ils pensent pouvoir vendre. C’est donc la
demande effective qui crée l’Offre (× loi des
débouchées)
-la demande effective est composée de :
-consommation des ménages
-investissement des entreprises
-dépenses de l’état
-exportations
-Keynes a une vision mercantiliste du commerce international
-Quand D et O sont faibles alors qu’on pourrait employer plus (il y a donc du
chômage involontaire)  équilibre de sous-emplois
-pour revenir au plein emploi, il faut la politique économique
-4 : le rôle de la politique économique : revenir au plein emploi
-Keynes pense que l’état ne doit intervenir que en cas de sous emplois et ne doit
surtout pas remplacer le marché
-dépenses publiques > 30% du PIB c’est trop
-l’état n’intervient qu’en cas de sous-emploi
-L’état peut aider de différentes façons
-politique monétaire : la banque centrale baisse les TI ce qui stimule
l’investissement
-politique budgétaire : l’état augmente la demande effective pour créer un
choc de confiance positif
-Keynes reproche aux classiques de trop se concentrer sur le long terme :
-1931 : « le long terme est une mauvaise référence pour les affaires courantes, à
long terme nous sommes tous morts. Les économistes n’apportent rien si, en
pleine tempête, tout ce qu’il trouve à dire est qu’une fois l’orage passé, la mer sera
calme »
-Lorsqu’il écrit cela, les néoclassiques ne font que dire que la crise va se résorber
sur le long terme ce qui n’apporte rien selon lui.
C) Keynes VS Hayek
Pour Keynes : politique monétaire de baisse des TI permet de résoudre les crises. Pour Hayek ,
c’est ce qui engendre les crises et les explique

Importance de l’épargne
-la crise est expliqué par le surinvestissement (I>S)
-Wicksell « intérêt et prix » 1898
-distingue TI naturel (S=I) et TI monétaire (il y a un décalage entre I et S)
-le TI est influencé par la banque centrale
-si TIN>TIM, prêt coute peu cher (I augmente) mais épargne rapporte peu (S
baisse)
Si TIN<TIM, prêt coute cher (I baisse) mais épargne rapporte plus (S augmente)
-Hayek va se baser sur Wicksell en 1931 (« prix et productions ») et va expliquer que les
gouvernements (irresponsables) acceptent de baisser les TI afin de faciliter
l’investissement ce qui va mener à TIM<TIN, les individus vont vouloir investir sans qu’il
y ait d’épargne pour financer.
Modèle de Hayek rentre alors en compte :
-chaque bien peut être vendu comme bien supérieur ou inférieur
-1er cas : SI il y a de l’épargne (TI haut) :
-la hausse de l’épargne va donc faire baisser la demande sur le marché des
biens inférieurs les prix vont donc baisser
-En revanche cette épargne offre des opportunités de financement à ceux
qui veulent investir donc la demande augmente sur le marché des biens
supérieurs le prix va donc augmenter
-l’équilibre va donc se faire par un transfert de biens, d’un marché à
l’autre
-2e cas : si les TI sont baissés par la Banque centrale
-l’investissement va donc augmenter, ce qui va créer une hausse de la
demande sur le marché des biens supérieurs
-les producteurs vont donc transférer du marché des biens inférieurs vers
celui des biens supérieurs ce qui va créer une pénurie dans le marché des
biens inférieurs
-la demande étant devenu supérieur à l’offre dans le marché des biens
inférieurs, les prix vont augmenter et les producteurs vont refaire un
transfert en asséchant cette fois le marché supérieur ;
-Ainsi de suite, faisant donc un cercle vicieux inflationniste
-A coté de cela, la très forte de demande de prêt du à la baise des TI va
refaire monter le prix de ces derniers rendant l’emprunt plus cher ;
-Ainsi il va être de plus en plus dur d’emprunter et les biens vont être de
plus en plus cher faillites pour les entreprises ayant pris de mauvaises
décisions récession
-plus ces mauvais choix son nombreux, plus la récession est longue mais il
ne faut pas que l’état intervienne selon Hayek, cela fait office de purge des
mauvais investissements du marché
Ainsi, pour Hayek, l’état ne doit pas intervenir en baissant artificiellement les TI.
Exemple actuel : en 2008, Caballero analyse l’économie japonaise et constate
-TI artificiellement bas
-peu de croissance
-présence d’entreprises zombies peu productive (1/3 des entreprises en 1996) qui ne
contribuent pas à la croissance
Entreprises zombies (selon OCDE) : « entreprise qui a au moins 10 ans d’ ancienneté et qui ne
dégage pas assez de bénéfice pour payer l’intérêt de ses crédits pendant 3 ans consécutifs »
La question des entreprises zombies existent aussi en France,
-après la crise sanitaire, moins d’entreprises ont fait faillite qu’en 2019
-France stratégie (plusieurs économistes) analyse le marché
-entreprise zombies représentent :
-5% des entreprises
-4 à 6% des emplois
-4 à 5% du capital
-il n’y a pas d’enfermement dans les emplois
-les entreprises zombies ont évolués de 2015 à 2018
-55% se sont rétablies
-20% sont sortie du marché
-25% sont restés des zombies
-Hayek critique Keynes car il estime que l’épargne est plus importante que la consommation
-Hayek estime aussi qu’il faut analyser sur le long terme et pas sur le court terme
-« résumer à court terme est une erreur intellectuel sérieuse et dangereuse, une traitrise
de la tache principale de l’économie et une grande menace pour la civilisation »

Hayek se concentre aussi sur la microéconomie :


-les individus sont rationnels mais peuvent se tromper
-par exemple quand le TI est trop faible
-pour comprendre la crise il faut savoir qui achète quoi. (biens inférieurs/supérieurs)

Hayek considère que le marché est un « processus d’apprentissage »


-je ne connais pas les prix d’équilibre avant d’avoir pris ma décision
-une foi que tout le monde a pris sa décision, on aboutit à un équilibre (O=D) qui n’est
pas forcément parfait mais dont les agents économiques apprennent afin de faire mieux
la prochaine fois et de s’adapter
Ce processus d’apprentissage n’est possible que si les entreprises sont libres et l’état ne doit pas
modifier le marché avec ses TI

« Droit, législation et liberté » 1976 :


-Hayek stipule que Etat et BC brident les individus et les empêchent de faire leurs choix.
Ils rajoutent aussi des contraintes avec les salaires minimum.
-Hayek s’oppose aussi à la justice sociale
- « mirage de justice sociale »
-ne peut fonctionner car on ne peut pas imaginer de « bonne situation » vers
laquelle tendre avant d’avoir entrepris les actions nécessaires

-ne sert pas l’intérêt général mais uniquement la minorité au nom de laquelle elle
agit
-le seul rôle de l’état est
-garantir la liberté
-droit de propriété
-sécurité
-des contrepouvoir sont alors nécessaires pour empêcher l’état d’empiéter sur le marché

III) L’économie depuis Keynes


A)Les modifications de la microéconomie
1)Les améliorations de la microéconomie marshallienne et walrasienne

Des économistes ont essayé d’améliorer la structure d’équilibre partiel (Marshall) et d’équilibre
variable (Walras)
Hicks 1939 : améliore la théorie avec de nouveaux concepts d’analyses
-effet substitution
-effet revers
-Taux marginal substituable
Ces nouvelles analyses ne considèrent pas la CPP (transparence ×)
-Akerlof 1970 (voitures d’occasions) les infos sont répartis entre les individus
asymétries d’informations
-l’Homo économicus est remis en cause (Simon 1943)
-n’a pas une capacité de calcul illimité
-est rationnel mais n’a pas toutes les infos
-va donc prendre la meilleure décision qu’il peut prendre avec ces infos ( mène à
une situation satisfaisante )
Travaux voulant améliorer la théorie général ( de Walras)
-Arrow et Debreu ont publié un ouvrage dessus en 1954

2) L’extension des domaines d’application de la microéconomie


Impérialisme commence avec Gary Becker (1964) Cf intro

3) le développement de l’économie expérimentale


L’analyse psychologique va être de plus en plus importante au sein de l’économie
-part de l’idée que le concept d’homo économicus est trop théorique
-on prend plus de décisions irrationnelles que rationnelles (adéquation
moyens/fin)
-exemple de la pomme
Kahneman (Thinking, Fast and Slow) : 2011
-Les biais cognitifs : moment où l’individu adopte un système de pensée différent de celui
prévu (utilisé pour l’analyse des marchés financiers)
-biais de disponibilité : je possède déjà une information je ne fais pas en chercher
plus
-biais de confirmation : je ne vais retenir que les éléments qui confirment ce que
je veux confirmer
-biais d’ancrage : je me suis fixé un cadre théorique et ne considère que ce qui
rentre dans ce cadre.
-il existe deux façons de penser :
-système 1 : la pensée rapide se repose sur l’intuition et aboutit à une conclusion
sans effort
-système 2 : la pensée lente repose sur un raisonnement qui demande de l’effort
et du temps mais mène à une meilleure conclusion permettant de résoudre des
problèmes complexes
-les agents économiques privilégient le système 1, il faut donc faire en sorte que
ces deux raisonnements mènent au même résultat. Exemple : à la cantine on met
les salades au début du self
Thaler introduit le nudge (2008) :
-moyen de faire changer le comportement sans contradiction, incitation monétaire ou
contrainte
-exemple : les salades au self
-permet le paternalisme libéral : on ne force personne (libéral) mais on essaie
d’influencer le comportement pour le mieux (paternalisme)

Pour analyser le comportement, l’économie se fondent sur l’expérience (économie


expérimentale)
-dans des laboratoires :
-on demande à des étudiant de répondre à des questions pour étudier
-expérience naturelle :
-situation dans laquelle j’ai naturellement un groupe sujet et un groupe témoin.
Exemple : (1992) Card et Krueger ont fait une étude en comparant les
emplois en fast Food entre la Pennsylvanie et le new jersey aux US car le
New jersey venait d’augmenter le salaire minimum, il pensait découvrir
que cela baisserait l’emploi car l’embauche serait moins intéressante dans
ce secteur peu qualifié. Il se trouve que cela a augmenté les emplois
comparé à la Pennsylvanie car l’arbitrage cout/avantage du travail est
devenu plus intéressant pour les offreurs.
-3 intérêts de cette économie (étape 1 et 3 de Giraud)
-test des théories existantes
-met en œuvre des faits empiriques qui contredisent des thèses et obligent à
construire de nouveaux modèles
-aide les outils de politiques économiques

B) La macroéconomie depuis 1945

La distinction orthodoxe et hétérodoxe a changé


Orthodoxe : ce sont ceux qui s’appuient sur le comportement
individuel et sur maths
Hétérodoxe : s’appuient sur une échelle plus globale
1)Le courant de la synthèse

J.Hicks « Mr Keynes and the “classics” A suggested interpretation”


(1937)
-va montrer un point de convergence entre TDG(Walras) ,
concurrence partielle (Marshall) et Keynesva donner le
modèle IS/LM
-reprend la croix de marshall
-représente l’équilibre sur le maché des biens et
services (IS) et l’équilibre sur le marché de la monnaie
-le croisement est le PIB et le TI en parfait équilibre
-il n’y a pas d’incertitude dans ce tableau ou d’esprit animaux (NC)
-la quantité produite dépend de la demande (Keynes)
-les politique budgétaires et monétaires influent sur le PIB (Keynes)
-il n’y a pas d’inflation

Le courant de la synthèse fait face à un dilemme inflation/chômage (Samuelson 1970)


-baisser l’un veut dire monter l’autre
-« le seul problème économique essentiel qui n’est pas encore résolu serait dans le
marchandage qui existe entre le plein emploi et la stabilité des prix »
Ce courant va s’intéresser au court termedemande crée l’offre (Keynes )
Mais sur le long terme on va appliquer la loi des débouchés Offre crée la demande (NC)
-pendant les 3 glorieuses on va bcp attribuer de mérite au paradigme keynésien alors que le
paradigme dominant est celui de la synthèse.

La vision de la synthèse va être critiqué par les post keynésiens comme un détournement de la
pensée de Keynes
-va donner lieu à la théorie des deux Cambridge
-Cambridge en Angleterre  Marshall avec les post keynésiens
-Cambridge à Boston (Harvard MIT) Samuelson et le programme de la synthèse

-Le paradigme de la synthèse est dominant jusqu’en 1973 avec les chocs pétroliers qui créent de
la stagflation (inflation + chômage). Ils ne peuvent pas le penser car leur modèle n’a pas
d’inflation et car une crise provient forcément de la demande (à CT demande Offre donc crise
vient forcément de la demande) Or cette crise vient de l’offre. Les producteurs arrêtent de
produire car c’est devenu trop cher Ils deviennent alors dégénérescents et laissent leur place à
Friedman

2)Les monétaristes

Milton Friedman
-remet en cause dans les années 60 la thèse de Keynes en expliquant qu’il peut y avoir
inflation ET chômage
1973 : son modèle théorique est parfait et il peut donc devenir le paradigme dominant
faisant donc se déplacer l’épicentre de l’économie vers Chicago. Il gagne alors un pouvoir
considérable victoire de Hayek et Friedman
-Il forme alors les Chicago Boys
-répandront l’influence monétariste
-en Amérique latine : conseillers de Pinochet au Chili
-en Europe : fonderont les principess de la BCE
Pour lui, s’il y a chômage et inflation, il faut prioriser l’inflation (d’où le terme
monétariste)
-il rement en cause les esprits animaux et la convention (×Keynes)
-il y a bien information imparfaite mais il va se baser sur un article de Cagan
(1958)
-l’anticipation adaptative : on regarde dans le passé pour prendre une
meilleure décision avec plus d’infos
3)la macroéconomique contemporaine : nouvelle école classique Vs nouvelle école keynésienne

Nouvelle école classique :


-reprennent une idée de John Muth (1961) les anticipations rationnelles
-l’individu prend tout ce qu’il sait sur le futur aussi
-vont fonder une vision macroéconomique micro économiquement fondée
-on s’intéresse à des objets macroéconomiques qu’ils analysent avec des outils
microéconomiques
-il vont étudier le comportement d’un agent représentatif et considéré que toute
la société fait pareil (très théorique)
bridge entre macro et micro (×Keynes)
-vont étudier la croissance
-R. Lucas : théorise le capital humain
-R. Barro : théorise le capital public
-vont étudier les crises
-thèse : si le chômage augmente et que la croissance baisse en crise, on
récupérera tout à la prochaine phase d’expansion  les cycles sont des jeux à
somme nulle
-Etat et BC ne doivent pas intervenir
Blanchard et Summer : effets d’Hystérèse (1986)
-le chômage peut perdure apprès une crise
-les chocs peuvent exercer une influence sur le long terme
-l’état et la BC doivent alors intervenir
Paul Krugman s’interroge sur la crise de 2008 et son impact sur la science économique
-elle n’a pas été vue comme une anomalie et n’a pas impacté le paradigme
L’analyse macroéconomique reste dominée par nouveaux classiques/keynésiens pour deux
raisons :
-1 : les économistes n’ont pas besoin de nouveaux modelés pour expliquer la crise
-modèle IS/LM permet d’analyser ce qui se passe en 2008
-le programme dégénérescent (depuis 1973) est redevenu progressif
-2 : en 2008 les autorités publiques ont pris les bonnes décisions directes et n’ont pas eu
à demander de l’aide aux économistes (ils avaient du en 1929 et 1973) ils n’ont pas eu
besoin de nouveaux paradigme
Cette crise de 2008 n’a donc pas été une anomalie et confirme qu’il est utile de conserver
d’anciens modèles économiques même réfutées.

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