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Problèmes économiques MOMA

Licence 1 2022-2023

Jelloul Messaoudene
Objectifs du cours
Connaître les modélisations élémentaires
Du consommateur
Du producteur/de l’entreprise
De leurs interactions sur les marchés

Maîtriser la démarche microéconomique : agent/objectif/contraintes/choix

Être capable de lier approche théorique et problématiques concrètes.


Chapitre 1
Introduction générale
à l’Analyse Économique
Objet, Nature et Méthodes
S1. L’économie comme objet1. Définitions

Très grande variété des comportements/phénomènes économiques



Nécessité de définir les contours de l’activité économique

Deux définitions complémentaires :

► Déf. L’économie (objet) représente l’ensemble des comportements


humains liés à
- la production,
- la consommation
- et la distribution de richesses.

► Déf. L’économie (objet) représente l’ensemble des comportements


humains visant à répartir des ressources rares entre des emplois
alternatifs.
S1. L’économie comme objet2. Rareté des ressources et
besoins illimités
a. Les ressources

● Déf. : une ressource est un élément qui peut être utilisé pour mener une
action

● Différents types de ressources :


- ressources naturelles
- ressources manufacturées
- ressources financières
- ressources humaines
- temps...

● l’économie s’intéresse aux ressources « rares » → 2 caractéristiques :


- utiles (aptes à satisfaire un besoin)
- en quantités limitées (non disponibles gratuitement).

● l’économie laisse de côté les « biens libres » : disponibles gratuitement


et en quantités illimitées
S1. L’économie comme objet2. Rareté des ressources et besoins
illimités
b. les besoins

● Déf. : Un besoin est un manque, un sentiment de privation, qui


entraîne le désir de le faire disparaître.

● Différents types de besoins :


- besoins primaires/physiologiques
- besoins secondaires (loisirs…)

● Deux origines des besoins :


- origine individuelle/personnelle : goûts/préférences
- besoins imposés par société : normes de consommation
► Deux forces contradictoires
- différenciation
- intégration dans un groupe social

● Besoins illimités : progrès technique…


S1. L’économie comme objetB. Rareté des ressources et besoins illimités

c. Besoins illimités vs ressources rares

► Retour à la problématique générale de l’économie :

Quels besoins faut-il satisfaire lorsque les ressources sont limitées ?

problématique problématique
individuelle collective
S1. L’économie comme objet3. Consommation, Production, Distribution

a. La consommation

● Déf. : La consommation est l’utilisation d’une ressource, utilisation qui


entraîne la disparition de celle-ci
- disparition immédiate
- ou disparition progressive (obsolescence)

● Différentes formes de consommation


- Consommation finale (ménages)
- Marchande : donne lieu au paiement d’un prix
- Non marchande : pas de paiement au sens strict (services publics…)
- Auto consommation…
- Consommations intermédiaires (entreprises/administrations) :
→ entrent dans processus de production.

● Terminologie : Consommation et Demande


- Consommation : concept ex post, observé.
- Demande : concept ex ante, anticipé.
S1. L’économie comme objet3. Consommation, Production, Distribution

b. La Production

● Déf. : la production est l’action de combiner un certain nombre de


ressources afin d’obtenir un bien ou un service

● Production marchande/non marchande

● Terminologie : Production et Offre


- Production : concept ex post
- Offre : concept ex ante
S1. L’économie comme objet3. Consommation, Production, Distribution

c. La Distribution

► Répartition des ressources entre individus.


- Comment sont réparties les ressources entre individus ?
(comprendre)
- Comment devraient-elles être réparties ?
(juger)
- Quelles institutions pour opérer distribution/redistribution ?
(agir)

► Inégalités des dotations initiales et redistribution


- Redistribution directe (allocations…)
- Redistribution indirecte (services publics, école, santé…)
S2. L’économie comme discipline1. Terminologie et définitions

Évolution de la terminologie au cours du temps :


Économie : art d’accumuler des richesses (pour un foyer)
Économie Politique : insiste sur rôle de l’État
À travers son enrichissement (mercantilisme)
À travers son rôle de garant du bon fonctionnement de
l’économie nationale.
Science Économique : aspiration de la discipline à devenir une science
Définition 1 (P.A. Samuelson) :

L’économie est l’étude de la manière dont l’homme et la société


choisissent, avec ou sans recours à la monnaie, d’employer des
ressources productives rares, susceptibles d’être utilisées dans des
emplois alternatifs, pour produire divers biens et les distribuer en vue
de la consommation présente ou future des différents individus et
groupes d’individus qui constituent la société.
Définition 2 (E. Malinvaud) :

L’économie est la science qui étudie comment des ressources rares


sont employées pour la satisfaction des besoins des hommes vivant en
société.
Elle s’intéresse d’une part aux opérations essentielles que sont la
production, la distribution et la consommation des biens, et d’autre part
aux institutions et aux activités ayant pour objet de faciliter ces
opérations.
Pour résumer, l’économie étudie :
Certaines formes d’interactions entre les hommes :
science sociale
Les opérations de production, distribution et
consommation
La problématique de l’allocation de ressources
limitées afin de satisfaire des besoins illimités.
S2. L’économie comme discipline2. De l’Économie comme Science

a. Qu’est ce qu’une science ?

● Déf. :
- connaissance relative à des phénomènes obéissant à des lois et
vérifiés par des méthodes expérimentales.
- connaissance exacte, universelle et vérifiable exprimée par des
lois (Dic.)

● K. Popper : proposition scientifique est réfutable (≠ idéologie)

● Démarche scientifique :
- observation de la réalité
- tentative de compréhension : théorie explicative
- validation/invalidation de la théorie en la confrontant aux faits
b. L’Économie est-elle une science ?

● Démarche a priori scientifique :


- observation, jeu d’hypothèses.
- construction d’un théorie explicative (sous forme de modèle).
- confrontation à la réalité

● Performances modestes :
- Si théorie valide, on doit pouvoir prévoir avec précision…
…or c’est rarement le cas en économie !
- Mais : Complexité du réel
théories/modèles se concentrent sur une partie seulement
des mécanismes en jeu.
- Clause Ceteris Paribus
- Expérimentation difficile (reproduction à l’identique
impossible)
● Remise en cause du caractère scientifique à relativiser…
…mais nécessaire modestie dans les conclusion tirées des modèles !
S2. L’économie comme discipline2. De l’Économie comme Science

c. Méthodologie de l’analyse économique

plusieurs phases :
Phase pré-analytique : observation des faits, "lecture" du monde…sans tenter d’expliquer
Vision influencée par l’identité, la culture, l’époque... de l’observateur
Vision simplifiée car immense complexité
Phases de conceptualisation/modélisation
Concept : construction de l’esprit permettant de mieux saisir intellectuellement le
réel, représentation simplifiée et abstraite du réel (Postulats, Hypothèses...)
Modélisation : représentation simplifiée de la réalité, reposant sur des hypothèses, et
visant à décrire les relations entre éléments.
Phase post analytique : confrontation des prévisions du modèle avec la réalité.

Démarche hypothético-déductive
d. Pourquoi les économistes ne sont-ils (presque) jamais d’accord ?

► J.N. Keynes 3 dimensions de l’économie :


(The scope and method of political economy, 1891)

Positive
Normative
Art

► Sur quoi les économistes peuvent-ils s’opposer ? Sur tout !

Sur les hypothèses et la compréhension des mécanismes (démarche


positive)
Sur les objectifs à atteindre (démarche normative)
Sur les politiques à mener (art)
Désaccords

différentes "Ecoles de pensées"

Différentes lectures du monde

Préconisations de politique économique différentes
Chapitre 2Les Agents Économiques :
généralités
Introduction : la rationalité des agents économiques

3 familles d’agents :
Consommateurs
Entreprises
État/Administrations

Approche microéconomique vs macroéconomique


→ prise de décisions des agents (ménages/entreprises)
→ interactions entre agents sur les marchés
→ fonctionnement des marchés et interactions entre marchés

Déf. Rationalité : capacité à mettre en cohérence moyens (ressources) et fins (objectifs).

Rationalité au sens économique


Deux approches de la rationalité :

Rationalité absolue/substantive : capacité à faire le meilleur choix


possibles parmi l’ensemble des options existantes.

Rationalité limitée (H. Simon) : capacité à faire du mieux possible,


compte tenu de

Limites cognitives : traitement de l’information


pertinente
Limites informationnelles : collecte/accès à
l’information
S1. Les consommateurs1. Généralités

Déf. : Individu ou groupe d’individus (ménage, càd groupe d’individus


vivant sous le même toit).

Objectif : satisfaire leurs besoins via la consommation (finale) de


biens et de services.
→ maximisation de l’utilité/satisfaction

Perçoivent des revenus


Revenus primaires (activité/patrimoine)…
Diminués de prélèvements obligatoires…
Augmentés de revenus secondaires (transferts)
→ Revenu disponible

Revenu disponible alloué à la consommation et l’épargne…


…pour répondre à des besoins présents et à venir.
3 principaux choix économiques/arbitrages des ménages

Arbitrage Arbitrage Arbitrage


travail/loisir Consommation/épargne entre biens
↓ ↓ ↓
quelle part de son quelle part de son revenu quels biens et services
temps allouer à une disponible consommer ?
activité rémunérée ? allouer à l’épargne ?
L’arbitrage travail/loisir

Définition économique du loisir : tout ce qui n’est pas travail rémunéré.

Pénibilité du travail
→ source de désutilité…
…mais rémunération du travail qui permet de financer la consommation.
→ source de satisfaction/utilité

Conséquence : le loisir à un coût (« Coût d’opportunité du loisir »)


→ rémunération potentielle à laquelle on renonce

Problématiques individuelles :
Jusqu’où travailler : désutilité croissante et utilité marginale décroissante.
Accepter ou pas un emploi : « salaire de réservation ».
L’arbitrage consommation/épargne

Déf. Epargne : transfert dans le temps de pouvoir d’achat.

Consommer autant, moins (épargne) ou plus (emprunt) que son


revenu disponible de la période ?

Déterminants du niveau d’épargne ? Différent dans espace et temps


Revenu : capacité à épargner dépend largement du niveau de revenu.
Revenu courant (Keynes) ? Caractère résiduel de l’épargne.
Revenu permanent (Friedman) ? Lissage de la consommation
dans le temps.
Taux d’intérêt/rémunération de l’épargne
Position dans « cycle de vie » (Ando et Modigliani)

Supports de l’épargne : risque faible/élevé


Théorie du cycle de vie
Consommation

Revenu

Jeunesse Vie Retrait


Études active e
Début de vie active
L’arbitrage entre biens et services

Choisir, parmi l’ensemble des biens et services offerts dans


l’économie, ceux que l’on va consommer, et en quelle quantité…
…tout en faisant face à des contraintes

Psychologiques : goûts/préférences
Economiques : ressources financières
Chapitre 3L’équilibre des marchés
en concurrence pure et parfaite
Introduction : des agents aux marchés
Consommateurs et entreprises font choix qui maximisent leur intérêt
…pour des prix donnés (price taker)
Prix qui doivent rendre compatibles des projets individuels égoïstes,
formés indépendamment les uns des autres.

Comment ces prix sont-ils déterminés ?

Question 1 :
Comment se forme le prix sur un marché particulier ?

Question 2 :
Puisqu’il existe un très grand nombre de marchés interdépendants,
comment se forme le système des prix ?

Question 3 :
Quelles sont les vertus/limites de ce système de prix ?
L’analyse en termes d’offre et de demande est un outil puissant applicable à
une grande diversité de questions comme :
la compréhension de l’effet de l’évolution des conditions économiques
mondiales sur les prix de marché et la production.
l’évaluation de l’impact des contrôles des prix par l’État, ou des effets du
salaire minimum, du soutien des prix et des subventions à la production.
➢ l’estimation de l’influence des taxes, des subventions, des droits de
douane, des quotas d’importation sur les consommateurs et les producteurs.
► intuitivement : sur chaque marché, prix résulte de
l’intensité de la demande par rapport à l’offre

► observation de la réalité : un même bien peut être


acheté à des prix différents
→ implique un problème d’information des acheteurs
→ gaspillage de ressource
→ imparfaite satisfaction des besoins
→ “dysfonctionnement“ des marchés

► objectif : construire un modèle théorique (normatif)


représentant une « économie de marché idéale »…
…et le comparer à la réalité.
S1. Marchés et Économie de Marché 1. Qu’est-ce qu’un marché ?a.
Définitions

► Déf. (1) : Le marché d’un bien est le lieu de rencontre entre


l’offre et la demande.
- peut avoir une existence physique/localisation.
- ou pas.

► Déf. (2) : Le marché d’un bien est constitué de l’ensemble


des agents économiques qui offrent ou demandent ce bien.
S1. Marchés et Économie de Marché 1. Qu’est-ce qu’un marché ?b. l’offre

► Déf 1. L’offre sur un marché est la relation qui associe à


chaque prix possible la quantité globale que les agents
économiques souhaitent produire/offrir/vendre.
► Déf 2. La courbe d’offre représente la relation entre la quantité de
biens qu’un producteur est disposé à vendre pour un certain prix
► La courbe d’offre est la relation entre tous les prix que le bien peut
avoir et les quantités qui sont produites à chacun de ces niveaux
► offre globale/agrégée/collective
► émane en général des entreprises…mais pas toujours !
Ex. Offre de force de travail par les ménages.
Rappel : offre individuelle
Concept ex ante :
projet de production d’une entreprise,
pour un contexte économique donné (prix des
facteurs et prix de l’output).
→ quantité d’output qui maximise profit
économique
Croissante avec prix du bien, tcepa (car plus
d’unités
d’output profitables).
q*=f(P)

+
Offre sur un marché est la somme (agrégation) des
offres individuelles.

O(P)=q1*(P)+q2*(P)+…
Exemple de construction d’une offre agrégée
P

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 Q
L’offre agrégée est également croissante avec
le prix du bien, tcepa (somme de fonctions
croissantes).
O(P)
+
Il faut distinguer les conséquences sur l’offre
de modifications du contexte économique :
Déplacement sur la courbe
Déplacement de la courbe
O

P2 Modification du prix

P1
Déplacement
SUR la courbe d’offre

0 Q1 Q2 Quantité
Modification d’un prix de facteur ou du nombre d’offreurs

Prix

Baisse de
l’offre Augmentation de
l’offre
P

0 Quantité
Q’ Q
S1. Marchés et Économie de Marché 1. Qu’est-ce
qu’un marché ?c. la demande
Rappel : demande individuelle
Concept ex ante :
projet de consommation d’un agent,
pour un contexte économique donné (revenu et prix des biens).
→ quantité de bien dans le panier qui maximise utilité
Décroissante avec prix du bien, tcepa (car possibilités de substitution).

x*=f(Px)
-
Demande sur un marché est la somme (agrégation) des demandes individuelles.

D(Px)=x1*(Px)+x2*(Px)+…
La courbe de demande :
représente la relation entre la quantité de biens qu’un consommateur
est disposé à acheter pour un certain prix.
Relation entre tous les prix possibles d’un bien et les quantités que
l’individu (puis les individus) sont prêts à consommer à chacun de
ces prix.

mesure la quantité demandée QD sur l’axe horizontal et le prix sur


l’axe vertical :
QD = QD (P)
Exemple de construction d’une demande
agrégée
P

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 Q
La demande agrégée est également
décroissante avec le prix du bien, tcepa
(somme de fonctions décroissantes).

D(P)
-

Distinguer les conséquences sur la demande


de
modifications du contexte économique :
Déplacement sur la courbe
Déplacement de la courbe
Prix Modification du prix du bien x

Déplacement
P’
SUR la courbe de demande
P
(substitution)

D
Quantité
0 Q’ Q
Modification du prix du bien y, des revenus,
des préférences,
ou du nombre d’acheteurs
Prix du bien
x

Augmentation de
la demande

Baisse de la
demande

D2
D1
D3 Quantité de bien
0
x
Ici on a lié quantité et prix mais d’autres variables influencent la demande
On peut passer de la forme réduite à la forme extensive de la demande
QD = QD (P, R, D, S, L, ps, pc)
◦Le revenu : une augmentation de revenu permet au consommateur d’acheter
plus à tous les prix.
◦Les goûts du consommateur ou préférences
◦Les prix des biens complémentaires et substituables
S1. Marchés et Économie de Marché 2. Économie de marché,
capitalisme et libéralisme

3 notions très liées…mais sens différents.

Capitalisme : système économique et social reposant sur


La propriété privée des moyens de production
La recherche du profit comme moteur des comportements
individuels.
Certains agents (entrepreneurs) investissent leurs ressources afin
de s’enrichir.
Ils produisent et vendent des biens et services répondant aux
besoins des autres individus.
Si ils sont performants, leur activité dégage du profit et ils
s’enrichissent (accumulation du capital).
Cet enrichissement rémunère leur prise de risque.
Le capitalisme peut être compatible avec l’intervention
des pouvoirs publics dans l’économie :
► l’État peut également être propriétaire d‘une partie
des moyens de production
► et son activité peut avoir d’autres motivations que le
profit (intérêt général)

Économie mixte
Une partie des besoins satisfaits par secteur privé
Une partie des besoins satisfaits par État
Économie de marché : mode d’organisation de l’activité
économique reposant sur la libre confrontation des offres
et des demandes.
► par opposition à l’Économie Planifiée
► implique la concurrence
► marchés supposés capables de s’autoréguler et d’assurer :
- allocation efficiente des ressources
- satisfaction des besoins

Économie de marché est compatible avec des degrés


variés d’intervention de l’État
→ degré variable de libéralisme économique
Libéralisme politique : doctrine qui prône le respect des droits
fondamentaux/naturels de l’homme
Liberté de penser
Liberté religieuse
De réunion/d’association

Ex. DDHC

Nécessite un État de droit :


Démocratique (1 homme = 1 voix)
Séparation des pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires
→ assure le respect des droits fondamentaux/pas
d’arbitraire
Libéralisme économique
► application à l’activité économique des principes
généraux du libéralisme politique
► respect des « droits économiques »
- liberté d’entreprendre
- libre disposition de sa force de travail
- libre disposition du fruit de son travail
- liberté de contracter
-…

► différents degrés de libéralisme économique selon le


degré d’intervention/régulation de l’État dans
l’économie.
S2. l’équilibre d’un marché en CPP1. Le contexte de la CPP a. les hypothèses de
la CPP

Modèle de Concurrence Pure et Parfaite


Modèle → représentation simplifiée de la réalité
Représentations de l’économie de marché
Repose sur 4 hypothèses → sur chaque marché :
Homogénéité du produit
Atomicité
Transparence de l’information
Mobilité des facteurs/libre entrée et sortie
Homogénéité

Préalable : Concept de « marketing mix »


Produit
Mode de distribution
Communication
Prix

Parler de bien homogène sur un marché signifie donc un bien :


De même qualité
Vendu dans les mêmes conditions
Avec une même politique de communication
Au cours d’une même période

→ Conséquence : seul le prix distingue deux offreurs aux yeux des


consommateurs
Atomicité

► du côté de l’offre : il existe un grand nombre d’offreurs


→ Aucun n’a de pouvoir de marché
→ comportements individuels sans influence sur prix
→ offreurs price taker

► du côté de la demande : il existe un grand nombre de clients


→ Aucun n’a de pouvoir de marché :
→ comportements individuels sans influence sur prix
→ consommateurs price taker
Transparence de l’information

► Les agents économiques détiennent la totalité de


l’information pertinente pour leurs opérations
économiques (consommation/production)
→ information libre et gratuite

► en particulier, acheteurs potentiels connaissent toutes


les conditions de vente (localisation et prix des offreurs)
→ Aucune raison d’acheter/vendre « trop cher »
- acheter trop cher : gaspillage de ressources.
- vendre trop cher : aucun client !
Mobilité des facteurs
► Facteurs de production peuvent circuler librement d’un
secteur/marché à l’autre :
→ permet l’allocation des ressources vers
les activités les plus rentables.

► Libre entrée/sortie : pas de « barrières à l’entrée »


Ex. Taxis, Pharmacies…
S2. l’équilibre d’un marché en CPP1. Le contexte de la
CPPb. de l’usage du modèle de CPP

Que penser du modèle de CPP ?


Dans la réalité, ces conditions ne sont jamais parfaitement remplies.
Statut un peu particulier :
→ description d’un contexte de concurrence idéale
…dont on peut étudier les vertus/limites.
→ permet de comparer avec les situations concrètes de
concurrence.

► Le marché de CPP est donc une référence


…Comprendre comment un marché s’écarte de cette situation
idéale, c’est pouvoir agir pour éventuellement améliorer son
fonctionnement

Rq. Si une au moins des hypothèses n’est pas vérifiée : situation de


« concurrence imparfaite »
S2. l’équilibre d’un marché en CPP2. L’équilibre d’un marché a. le concept
d’équilibre

Définition générale : Un équilibre est une situation stable. Un objet est en équilibre lorsque
toutes les forces qui s’exercent sur lui se compensent exactement.

L’Équilibre d’un marché est le couple (P*,Q*) tel que :


Égalité Offre/Demande sur ce marché
Aucun agent n’a intérêt à modifier unilatéralement
son comportement
→ chaque agent est à son optimum individuel
càd fait le meilleur choix possible compte
tenu du contexte économique (prix, revenus…)
Prix d’équilibre assure la compatibilité :
- des projets d’achats des clients (Demandes)
- des projets de production des entreprises (Offres)

Prix d’équilibre est un concept théorique


- dans la réalité, il peut ne pas émerger
→ distinction prix théorique/prix effectif
- dans le modèle de CPP pas de transactions possibles
à un prix différent
→ fiction du commissaire priseur walrassien
S2. l’équilibre d’un marché en CPP2. L’équilibre d’un marché b. la formation
du prix d’équilibre

L’équilibre d’un marché résulte de la confrontation entre :


Demande globale
Offre globale

Équilibre d’un marché → prix P* qui égalise :


Demande globale
Offre globale

D(P*)=O(P*)=Q*
Prix
O

Équilibre

P*

D
Quantité
0 Q
*
S2. l’équilibre d’un marché en CPP2. L’équilibre d’un
marchéc. prix d’équilibre et prix effectif

Le prix effectif (Pe) peut différer du prix d’équilibre (P*) :


Pe > P* → situation d’excès d’offre (1)
Pe < P* → situation de pénurie/restriction (2)
Prix

Offre O Prix d’équilibre


excédentaire
Pe et
prix effectif (1) :
P*
Excès d’offre

0 D(Pe) Q* O(Pe) Quantité


Prix d’équilibre et prix effectif (1) : Excès d’offre

► Prix effectif peut être fixé au dessus du prix d’équilibre


Pe > P*

► Conséquence : l’offre est supérieure à la demande


→ l’ensemble des offreurs souhaite produire O(Pe) > O(P*)
→ l’ensemble des clients souhaitent consommer D(Pe) < D(P*)
→ situation d’excès d’offre O(Pe) > D(Pe)
→ surproduction → constitution de stocks/gaspillage de ressources

► Ex. Salaire minimum sur marché du travail non qualifié


→ prix plancher imposé par État
→ offre de travail des ménages > demande de travail des
entreprises → chômage « classique »
Prix
Prix d’équilibre
et
O
prix effectif (2) :
Excès de demande
P
*
P
e
Rationneme D
nt

0 O(Pe) Q* D(Pe) Quantité


Prix d’équilibre et prix effectif (2) : Excès de demande

► Prix effectif peut être fixé au dessous du prix d’équilibre


Pe < P*

► Conséquence : la demande est supérieure à l’offre


→ l’ensemble des offreurs souhaite produire
O(Pe) < O(P*)
→ l’ensemble des clients souhaitent consommer
D(Pe) > D(P*)
→ situation d’excès de demande D(Pe) > O(Pe)
→ pénurie/rationnement

► prix plafond
S3. Les élasticités de demande et d’offre
1. Élasticités de la demande
On a examiné comment les prix et les quantités changent, mais pas de
combien ils varient.
L’élasticité mesure la sensibilité d’une variable à l’autre,
c’est-à-dire de combien une variable (par exemple une quantité)
change quand une autre variable (par exemple un prix) change.
➢ Plus précisément, elle indique le pourcentage de variation d’une
variable consécutive à l’augmentation de 1 % d’une autre variable.
S3. Les élasticités de demande et d’offre
1. Élasticités de la demande
a) Élasticité-prix de la demande
➢ L’élasticité-prix de la demande est égale au pourcentage de variation
de la quantité demandée d’un bien consécutive à l’augmentation de 1%
du prix de ce bien :
S3. Les élasticités de demande et d’offre
1. Élasticités de la demande

Le pourcentage
a) Élasticité-prix
de variation
de la demande
d’une variable est égal à la variation en
niveau de cette variable ΔQ (ou ΔP) divisée par le niveau initial de cette
variable P ou Q.
• Donc, on peut aussi écrire

L’élasticité dépend du point de départ (P/Q) et de la pente(de son


inverse)
S3. Les élasticités de demande et d’offre
1. Élasticités de la demande
a) Élasticité-prix de la demande

Élasticité-prix de la demande
•L’élasticité-prix de la demande est négative
•Loi de la demande: Quand le prix du bien augmente, la quantité demandée
diminue, et vice versa.
➢ Si 𝐸𝑝∈]−∞,−1[ la demande est élastique au prix: soit en valeur absolue |EP | >
1, |%Q| > |%P|
➢ Si 𝐸𝑝= -1 la demande est isoélastique soit en valeur absolue |EP| = 1
i
➢ S , 𝐸𝑝∈]−1,0[ la demande est inélastique au prix ou rigide
soit en valeur absolue |EP| < 1 , |%Q| < |%P|
S3. Les élasticités de demande et d’offre
1. Élasticités de la demande
a) Élasticité-prix de la demande

➢ L’élasticité-prix de la demande dépend de la disponibilité de substituts :


➢ Quand il y a des substituts proches, la demande est élastique au prix, car
une augmentation du prix conduira le consommateur à acheter un substitut.
➢Quand il n’y a pas de substituts proches, la demande est inélastique au prix.
S3. Les élasticités de demande et d’offre
1. Élasticités de la demande
➢ Quand on se déplace sur la courbe de demande, Q/P est constant,
mais P et Q varient.
a) Élasticité-prix
➢ L’élasticité-prix de la demande
de la demande doit donc être mesurée en un certain
point de la courbe de demande.
➢ L’élasticité-prix se modifiera quand on se déplacera sur la courbe de
demande.
S3. Les élasticités de demande et d’offre
1. Élasticités de la demande

a) Élasticité-prix de la demande

•Pour une courbe de demande linéaire :


➢ L’élasticité-prix dépend de la pente et des valeurs de P et Q.
➢ La pente est la même en tous points mais:
➢ Quand le prix est élevé et la quantité, faible, la demande est élastique
au prix.
➢ Quand le prix est bas et la quantité, grande, la demande est inélastique
au prix.
S3. Les élasticités de demande et d’offre
1. Élasticités de la demande

a) Élasticité-prix de la demande
•La pente de la courbe de demande inverse est 1/(Q/P)
•Plus la pente de la courbe de demande inverse est raide, plus la demande est
inélastique au prix.
•Plus la pente de la courbe de demande inverse est faible, plus la demande est
élastique au prix.
•Deux cas extrêmes :
➢ Demande complètement inélastique : courbe verticale.
➢ Demande infiniment élastique : courbe horizontale.
S3. Les élasticités de demande et d’offre
1. Élasticités de la demande
b) Elasticité de REVENU de la demande
• L’élasticité-revenu de la demande :
• sensibilité de la C° à l’enrichissement
• Mesure le pourcentage de variation de la
quantité demandée consécutive à une
augmentation de 1 % du revenu :
S3. Les élasticités de demande et d’offre
1. Élasticités de la demande
b) Elasticité de REVENU de la demande

Elasticité de REVENU de la demande


• Si 𝐸𝑅∈ ]0,1[ bien NORMAL
S
• i 𝐸𝑅>1 bien SUPERIEUR
•Si 𝐸𝑅<0 bien INFERIEUR
Et s i
• 𝐸𝑅= 0 bien indépendant
• 𝐸𝑅= 1 isoélasticité
S3. Les élasticités de demande et d’offre
1. Élasticités de la demande

c) Elasticité PRIX CROISEE de la demande


• L’élasticité-prix croisée de la demande :
Mesure le pourcentage de variation de la
quantité demandée d’un bien consécutive à
l’augmentation de 1 % du prix d’un autre bien
S3. Les élasticités de demande et d’offre
1. Élasticités de la demande

c) Elasticité PRIX CROISEE de la demande

➢ Compléments : automobiles et pneus


◦L’élasticité-prix croisée de la demande est négative.
◦Si le prix des automobiles augmente, la quantité demandée de pneus
baisse.
➢Substituts : beurre et margarine
◦L’élasticité-prix croisée de la demande est positive.
◦Si le prix du beurre augmente, la quantité demandée de la margarine
augmente aussi.
S3. Les élasticités de demande et d’offre
1. Élasticités de la demande

c)•SiElasticité
𝐸𝑐>0 biensPRIX CROISEE de la demande
SUBSTITUABLES
S
• i 𝐸𝐶<0 biens COMPLEMENTAIRES
•Si 𝐸𝑐= 0 biens indépendants
S3. Les élasticités de demande et d’offre
2. Élasticités de l’offre
• Mesure la sensibilité de la quantité offerte quand le prix change.
➢ Mesure le pourcentage de variation de l’offre d’un bien consécutive
à l’augmentation de 1% de son prix :
S3. Les élasticités de demande et d’offre
2. Élasticités de l’offre

•Si 𝐸𝑂>1 Offre élastique


S
• i 𝐸𝑂<1 Offre inélastique, rigide
•Si 𝐸𝑂=1 Isoélasticité
Équilibre du marché en dynamique

Pr 1. Une cause extérieure provoque


ix une augmentation de la demande

P Nouvel
* équilibre
P’
2. ... ce qui*
augmente le
prix... D
Équilibre
initial 2
D
1
0 Q Quanti
3. ... et les Q té
*
quantités *
vendues ’
En cas d’excès d’offre :

→ modification de l’offre à la hausse O1 → O2


(ex. diminution du prix des matières premières…)

→ au prix d’équilibre initial P* les entreprises souhaitent plus produire


(car plus d’unités rentables)
O2(P*) > O1(P*)

→ mais au prix initial, consommateurs ne souhaitent pas consommer plus

→ excès d’offre
O2(P*) > D(P*)

→ excès d’offre tire prix vers le bas

→ l’ajustement prix/quantité se poursuit jusqu’à ce qu’un nouvel équilibre


émerge, càd jusqu’à P*’ tel que :
O2(P*’) = D(P*’)
(ou en tous cas, on se rapproche du prix d’équilibre théorique)
Équilibre du marché en dynamique

Pr Une cause
ix O 1.

1
extérieure
provoque une
hausse
O2 de l’offre...
Équilibre
initial
P*
Nouvel
P
équilibre
*
2. ...diminue’
le prix... D

Q Q 3. ...et augmente Quanti


* * les quantités té
vendues.
CHAPITRE 4
La théorie du consommateur et du producteur
S1. Les consommateursThéorie microéconomique du consommateur

● Objectif : modèle descriptif

● Démarche :
- poser des hypothèses comportementales
- sur les préférences
- sur l’objectif
- préciser la nature des contraintes
- modéliser la procédure de choix
- en déduire les caractéristiques de la demande
- confronter avec réalité (consommation)
S1. Les consommateursThéorie microéconomique du consommateur a.
Biens et paniers de biens

● Consommateur choisit un « panier de bien » :


→ Déf. ensemble de quantités, possiblement nulles, de chacun des
biens et services disponibles dans l’économie.

● Notations :
- biens x et y
- paniers A et B
- xA la quantité de bien x dans le panier A,
- yB la quantité de bien y dans le panier B,
- etc.
- alors : A = (x ,y ) et B = (x ,y )
A A B B

● Biens peuvent être divisibles ou pas

● Représentation graphique : « Espace des biens »


Espace des biens
y

A
y ●
A

B
y ●
B

x
x x
A B
S1. Les consommateursThéorie microéconomique du consommateur b. Les préférences

Résument les goûts du consommateur

Permettent de classer les paniers :


→ Un consommateur préfère un manier A à un panier B
si le panier A lui procure plus de satisfaction/plaisir/utilité.
Préférences strictes : Panier A est strictement préféré au panier B
si il procure un niveau de satisfaction strictement supérieur
au consommateur
Préférences faibles : Panier A est faiblement préféré au panier B
si il procure un niveau de satisfaction supérieur ou égal
au consommateur
Indifférence : Consommateur indifférent entre Panier A et panier B
si ils lui procurent un niveau de satisfaction identique
(paniers équivalents)
On suppose que les préférences vérifient un certain nombre d’hypothèses :
Complètes (capacité à classer/comparer tous les paniers)
Transitives (cohérence des choix)
Convexes (goût pour les mélanges)
Monotones croissantes (non saturation)
Continues (cohérence des choix, bis)
Préférences complètes
→ face à 2 paniers, consommateur toujours capable
d’effectuer un classement
Préférences transitives
→ Si un consommateur
- préfère le panier A au panier B
- et préfère le panier B au panier C
- alors il préfèrera également la panier A au panier C

Assure une forme de cohérence des choix


Préférences monotones croissantes/non saturables
→ un consommateur préfèrera toujours consommer plus

Point de satiété jamais atteint


Préférences continues
→ si un consommateur :
- préfère la panier A au panier B
- et qu’il existe un panier C à la composition très
similaire à celle du panier A
- alors le consommateur préfèrera également C à B

Renforce la cohérence des choix


(pas de « discontinuité » des préférences)
Préférences convexes
→ traduit un « goût des mélanges »

Consommateurs préfèrent en général des paniers « panachés » aux paniers


« extrêmes »
S1. Les consommateursThéorie microéconomique du consommateur c.
Utilité et fonction d’utilité

- Déf. Utilité totale (U):


satisfaction retirée de la
consommation d’un bien/panier
de bien.

- Déf. Utilité marginale d’un


bien (Umx): supplément de
satisfaction tiré de la
consommation de la dernière
unité de bien.

- Hypothèse d’utilité
marginale décroissante.

Rq. Satisfaction ne dépend


pas du prix.
● Préférences sont résumées dans une « fonction d’utilité » :
Déf. fonction qui associe à un panier de bien la niveau maximal de
satisfaction qu’il procure au consommateur.

Soit le panier A = (xA,yA) alors U(A)=U(xA,yA)

● Fonction d’utilité qui vérifie les hypothèses sur les préférences.

● Utilité cardinale/ordinale :
- utilité cardinale : quantifiable
- utilité ordinale : simple classement des paniers de bien
Hypothèse retenue : utilité non mesurable (approche ordinale)
→ définition de la fonction d’utilité à préciser :
- fonction qui associe à chaque panier de bien un nombre réel.
- Si le réel correspondant au panier A est supérieur au réel
correspondant au panier B, alors le consommateur préfère le
panier A au panier B.

à chaque consommateur ses goûts



à chaque consommateur sa fonction d’utilité

La fonction d’utilité est donc un outil pour classer les paniers


→ associe à chaque panier un indice de classement.
Préférences :
Strictes
Faibles
Indifférence

Notation : si A strictement préféré à B par le consommateur, alors

A‫ﺣ‬B
U(A) > U(B) ou encore U (xA,yA) > U (xB,yB)
Des paniers de composition différentes peuvent être
jugés équivalents par le consommateur
→ situation d’indifférence

A~B

U(A) = U(B) ou encore U (xA,yA) = U (xB,yB)


S1. Les consommateurs Théorie microéconomique du consommateur d. Les courbes
d’indifférence

► On représente graphiquement la fonction d’utilité via des courbes


d’indifférence :
- déf. : ensemble de tous les paniers entre lesquels le
consommateur est indifférent.
- càd ensemble de tous les paniers qui procurent la même
satisfaction/utilité au consommateur.

► Il existe autant de CI que de niveaux possibles d’utilité.


y « carte d’indifférence »
Espace des biens (divisibles)
Chaque point ↔ panier
CI = courbes de niveaux : chaque
courbe correspond à un niveau de
satisfaction.
A et C sont sur la même CI, donc :
● A A et C procurent la même utilité
au consommateur
● U(A)=U(C)
B Si plusieurs paniers procurent le
même niveau de satisfaction :
existe une substituabilité entre
biens.
C
● ●
D

x
y Forme des courbes découle des
hypothèses sur préférences :
Utilité croît vers le NE
Courbes ne se coupent pas
Courbes décroissantes
Courbes "arrondies vers l’origine"
Sens de l’utilité croissante :
U(C)> U(B) >U(A)


C
B ●


A
x

Pourquoi ? Hypothèse de monotonicité croissante + définition CI…


y Courbes d’indifférence sont décroissantes :
► raisonnement par l’absurde
- supposons qu’elles soient croissantes
- alors, puisque sur la même CI : A et B équivalents
- mais xB > xA et yB > yA
- donc d’après la monotonicité croissante U(B)> U(A)
→ incohérence


B

A x
Pourquoi ? Hypothèse de monotonicité croissante + définition CI…
y
Courbes d’indifférence ne se coupent pas :
► raisonnement par l’absurde
- supposons qu’elles se coupent
- alors, puisque sur la même CI
- A et C équivalents
- A et B équivalents
- donc, du fait de la transitivité B et C équivalents
- mais xC > xB et yC > yB
- donc d’après la monotonicité croissante U(C)> U(B)
→ incohérence

A
C

B ●

Pourquoi ? monotonicité croissante + transitivité + définition CI…


y
Courbes arrondies vers l’origine :
► convexité des préférences : goût pour les mélanges

A ●

C


B
S1. Les consommateursThéorie microéconomique du consommateur e. Substitution entre biens et
taux marginal de substitution

Plusieurs paniers sont susceptibles de procurer le même niveau de


satisfaction
► substitution possible entre les biens
► mais cette substitution est plus ou moins aisée…
…selon le panier de départ …
…car hypothèse d’utilité marginale décroissante.

Ex. voir graphe


Comment s’effectue la substitution ? :
y - A, B, C et D équivalents
- mais de compositions différentes
- pour passer de A à B :
perte de 1 unité de y contre gain de 0.2 unité de x
- pour passer de C à D :
A perte de 1 unité de y contre gain de 4 unité de x
8 ● → il est plus facile d’échanger du bien x contre du bien y si
on dispose du panier A que si on dispose du panier C
→ inversement pour l’échange de bien y contre du bien x
● Intuition ?
7 B
Moins on a de bien, plus il est difficile d’y renoncer.
Raison ?
Utilité marginale décroissante

C
3 ●
D
2 ●

1 1, 5 9
2
À Compléter en précisant le distinction TMoS et TMaS …

Outil pour mesurer le degré de substituabilité entre biens : le Taux marginal


de substitution.

Déf. TMS du bien X au bien Y (TMSxy) : nombre d’unités de bien X qu’il


faut obtenir pour renoncer à une unité de bien Y, à utilité constante.

Sur une même courbe d’indifférence, le TMS est différent pour chaque
panier de bien
→ imparfaite substituabilité entre biens
Rq. SI TMS constant, la CI est une droite → parfaite substituabilité
entre les biens
y 2 moyens de calculer le TMS
-

- Approximativement : On considère deux paniers A et B


- TMSxy = ΔX/ ΔY = (xB-xA)/(yB-yA) = (9-5)/(3-
2) = 4
- Rq. Plus les paniers sont éloignés, moins le calcul est précis !
● - De manière exacte :
- TMS = pente de la CI au panier considéré


C
A
yA= ●
3 B
yB= ●
2

xA= xB=
5 9
y Cas de la parfaite substituabilité

A
yA=10 ●

B
yB= ●
8

C
yC=4 ●
D
yD= ●
2

xA= xB= xC=1 xD=2


4 8 6 0
Il existe un lien entre TMS et utilité marginale

Considérons deux paniers A et B équivalents


Panier A=(x,y)
Panier B=(x+ΔX,y-ΔY)
Le passage de A à B se traduit par :
Une perte d’utilité puisque la quantité de Y diminue :
Pour chaque unité perdue de bien Y, cette perte d’utilité est égale, par
définition, à l’utilité marginale du bien Y (au panier A) : UmY(A)
Pour une perte égale à ΔY, la baisse d’utilité est donc égale (~) à
ΔY * UmY(A)
Un gain d’utilité puisque la quantité de X augmente : ΔX.UmX(A)
Pour chaque unité gagnée de bien X, ce gain d’utilité est égal, par définition,
à l’utilité marginale du bien X (au panier A) : UmX(A)
Pour un gain égal à ΔX, l’augmentation d’utilité est donc égale (~) à
ΔX * UmX(A)
Mais, puisque A et B équivalents U(A)=U(B)
Donc :

ΔY * UmY(A) = ΔX * UmX(A) ↔ ΔX / ΔY = UmY(A) /


UmX(A)

TMSxy=UmY(A)/ UmX(A)
► Pour un panier, le TMS entre deux biens est égal aux rapports des utilités
marginales
S1. Les consommateursThéorie microéconomique du consommateur f. La
Contrainte de budget

● Le consommateur subit des contraintes économiques :


- les prix des biens et services s’imposent à lui (price taker).
- son revenu est limité.
→ seuls certains paniers sont financièrement atteignables : tout ceux qui coûtent
moins que son revenu.

● Notations :
- Px et Py les prix des biens X et Y
- R le revenu du consommateur
(en fait la part de son revenu disponible qu’il a décidé d’allouer à la consommation)

● Alors, le consommateur peut s’offir tous les paniers (x,y) tels que :
D = Px.x+Py.y ≤ R

→ « ensemble de budget » : ensemble des paniers financièrement atteignables


pour le consommateur, compte tenu des prix en vigueur et de son revenu
Représentation de l’ensemble de budget
- Dans le plan (x,y), càd l’espace des biens
y - frontières de l’ensemble :
- x=0
- y=0
- Px.x+Py.y = R
► réécriture sous forme d’une équation de droite :
« droite de budget »
"y max" ● (ensemble des paniers qui coûtent exactement R)
= R/Py y = R/Py – (Px/Py) * x
Rq. La pente de la droite de budget est égale (en valeur
absolue), au rapport des prix Px/Py.

droite de budget

● x
"x max" =
ensemble de budget R/Px
Modification de l’ensemble de budget si un prix varie :
y - équation de la DD :
y = R/Py – (Px/Py) * x
- si un prix varie, c’est la pente de la DD qui
est affectée

- Ex. baisse de Px :
R/ ● - pente plus forte → Px/Py augmente,
Py

→ çad que – (Px/Py) diminue


→ çad que DD décroit plus vite
- R/Py inchangé
- R/Px augmente, puisque désormais, R permet
d’acheter une plus grande quantité de bien x.
► DB « pivote » autour de R/Py

● ● x
R/ R/
Px P’x
Modification de l’ensemble de budget si le revenu varie :
y
- équation de la DD :
R’/ ● y = R/Py – (Px/Py) * x
Py - si le revenu varie, la pente de la DD
est inchangée

- mais
R/ ● - R/Py augmente
Py - R/Px augmente
… puisque désormais, R permet d’acheter
une plus grande quantité de bien x
ou de bien y.
► DB se déplace parallèlement

● ● x
R/ R’/
Px Px
6
A
5
B

4
C

3
D

2
N E
Revenu : 50 B
1
Prix du repas : 5 F F
i
l 0
Prix de la séance : 10 m
s 0 2 4 6 8 1 1
Contrainte de budget : 0 2
R = 5 R+ 10 F = 50 Nb Repas
S1. Les consommateursThéorie microéconomique du consommateur g. Le programme
du consommateur

● Le consommateur cherche à :
- maximiser son utilité,
- en choisissant le meilleur panier (x,y)
- parmi ceux que son revenu et les prix lui permettent de payer

● On peut résumer cet objectif sous contrainte par le


programme d’optimisation suivant :

Max U(x,y) maximiser l’utilité


x,y
S/C R ≥ Px.x+Py.y

● Rq. Puisque les préférences sont non saturables/monotones croissantes,


la totalité du revenu sera dépensée.
S1. Les consommateursThéorie microéconomique du consommateur h. l’équilibre du
consommateur

► Panier optimal/d’équilibre : E = (x*,y*)


Avec x* la quantité optimale de bien x
Et y* la quantité optimale de bien y
Càd x* et y* les consommations d’équilibre

► On peut aussi se demander quelles seraient les


consommations optimales pour n’importe quel contexte économique
(R, Px, Py) :
→ Fonctions de demandes marshalliennes : associent
aux prix des biens et au revenu la quantité optimale.
x*(R,Px,Py)
et
y*(R,Px,Py)
S1. Les consommateursThéorie microéconomique du consommateur h. l’équilibre du
consommateur (représentation graphique)

Maximisation de l’utilité :
► E sur la CI la plus élevée possible.
Contrainte de budget :
y ► E dans l’ensemble de budget.
Panier d’équilibre :
► E est le panier qui correspond à la
E
tangence entre DB et CI.
y « Solutions intérieure » : le panier
* optimal contient une quantité positive de
tous les biens.
x*>0 et y*>0
x x
*
« Solution en coin » :
y ► cas où
- le consommateur juge un bien prioritaire
- et l’écart de prix est important
- et/ou le revenu est faible
► si revenu faible, ne consommera que ce bien
► E dans l’ensemble de budget et sur CI la plus
élevée possible.
"y ● E ► Panier d’équilibre E est le point d’intersection
max" entre CI et axe correspondant au bien
= R/Py « prioritaire »

● x
"x max" =
R/Px droite de budget
ensemble de budget
S1. Les consommateursThéorie microéconomique du consommateur h.
l’équilibre du consommateur (conditions d’équilibre)

2 propriétés du panier optimal (« conditions d’équilibre »)

Première condition :
► Égalité du TMS et du rapport des prix

TMS(x*,y*)=Px/Py
► égalité entre :
- taux d’échange psychologique (TMS)
- taux d’échange économique (rapport des prix)
► Pourquoi ? Raisonnons par l’absurde à partir du panier (x*,y*) :
- supposons que TMS(x*,y*) = 2 et Px/Py = 1
- alors le consommateur peut échanger 2 unités de x contre 1 unité de
y, en maintenant son utilité constante
- donc la dernière unité de bien y (càd la y*ème) lui procure plus de
satisfaction que la dernière unité de x (càd la x*ème)
- mais puisque Px/Py = 1, les deux biens ont le même prix
- il aurait alors intérêt à consommer moins de bien x, et à utiliser
l’économie réalisée pour consommer plus de y
- donc (x*,y*) ne pouvait pas être le panier optimal.
Exemple
soit un consommateur dont les préférences sont représentées par la fonction d’utilité
U(x,y)
Les prix des biens X et Y sont Px=3 et Py=2
On considère le panier (5,5) et on observe que :

U (5,5) = 30
U (5,4) = 25
→ alors l’utilité marginale de la dernière (5 ème) unité de bien y est égale à 5.
U (4,5) = 20
→ alors l’utilité marginale de la dernière (5 ème) unité de bien x est égale à 10.
TMSxy(5,5) = 5/10 = 0.5 ≠ Px/Py = 3/2 = 1.5
→ On observe que la condition d’équilibre n’est pas vérifiée
Le panier (5,5) peut-il être le panier optimal ?
Si le consommateur renonce à une unité de x
→ il perd Umx(5,5) = 5 et économise 3 euros
Utilisant ces 3 euros, il peut consommer 1,5 unité de plus de bien y
→ la 5 ème unité lui avait rapporté une utilité marginale de 10
→ la 6ème et la moitié de la 7ème lui rapporteront moins de 10…
…mais sans doute plus que 5 ! (Um décroissante)
Si c’est le cas, il existe donc (au moins) un panier qui coûte autant que (5,5) et
qui procure plus de satisfaction…(5,5) ne peut pas être la panier optimal !
Seconde condition :
► Égalité des Utilités marginales pondérées/divisées par les prix

Umx(x*,y*)/Px =Umy(x*,y*)/Py

► Pourquoi est-ce logique ? Raisonnons par l’absurde :


- Umx(x*,y*) est l’utilité marginale de la dernière unité de bien x
- Px le prix du bien x
- alors Umx(x*,y*)/Px est le supplément d’utilité qui résulte du dernier
euro dépensé en bien x
- de même, Umy(x*,y*)/Py est le supplément d’utilité qui résulte du
dernier euro dépensé en bien y
- supposons que Umx(x*,y*)/Px < Umy(x*,y*)/Py
- alors le dernier euro dépensé en bien x rapporte moins d’utilité
que le dernier euro dépensé en bien y
- alors le consommateur aurait eu intérêt à allouer différemment son
revenu (plus de bien y et moins de bien x)

►le panier ne pouvait donc pas être optimal


S1. Les consommateursThéorie microéconomique du consommateur i. la
demande

α. Demande et prix : La « loi de la demande »

La demande d’un bien diminue lorsque son prix


augmente (tcepa).
…car possibilités de substitution (en général)

Exceptions : effet de snobisme (effet Veblen)


β. Demande et prix : l’élasticité prix directe

Mesure la sensibilité de la demande d’un bien X au prix de ce même bien


égale au rapport entre la variation relative de la quantité demandée d’un bien
(variable expliquée) et la variation relative du prix de ce même bien (variable
explicative).

Ep(X)=(ΔQx/Qx)/(ΔPx/Px)

Lecture ? Si résultat égal à - α alors


Signe "-" : demande et prix évoluent en sens inverse
Valeur "α“ : pour 1% de variation du prix de X, sa demande
varie de α%
2 modes de calcul, selon info disponible :

1/ si on dispose des fonctions de demande


→ Valeur exacte :

Ep(X)=(dQx/Qx)/(dPx/Px) = (dQx/dPx)/(Px/Qx)
2/ si on dispose de 2 demandes/consommations
→ Approximation via élasticité d’arc :

Ep(X)=(ΔQx/Qx)/(ΔPx/Px)
=[(Qx2-Qx1)/((Qx1+Qx2)/2)]/ [(Px2-Px1)/((Px1+Px2)/2)]

Avec
► ΔQx=Qx2-Qx1 variation de la demande de X
► (Qx1+Qx2)/2 valeur moyenne de la demande
► ΔPx =Px2-Px1 variation du prix de X
►(Px1+Px2)/2 valeur moyenne du prix
Exemple
On observe le comportement d’un
consommateur :
Lorsque le prix du bien X est égal à 5, il en
consomme 10 unités
Lorsque le prix change et passe à 6, il en
consomme 7 unités
Calculons l’élasticité prix :
● Analyse de l’Élasticité prix directe

Élasticité prix directe positive : biens


ostentatoires…
Élasticité prix directe négative : loi de la demande
vérifiée.
Élasticité prix directe positive/négative et
supérieure à 1 : demande élastique
Élasticité prix directe positive/négative et
inférieure à 1 : demande inélastique/rigide
● d4 : quantité demandée diminue lorsque prix augmente, et diminution
plus rapide que variation du prix : demande élastique
● d1 : quantité demandée diminue lorsque prix augmente, et diminution
moins rapide que variation du prix : demande peu élastique
● d2 : demande inchangée quel que soit le prix : demande parfaitement
inélastique.
● γ. Demande et prix : Élasticité prix croisée

Mesure la sensibilité de la demande d’un bien X au prix d’un autre bien Y


égale au rapport entre la variation relative de la quantité demandée de X
(variable expliquée) et la variation relative du prix de Y (variable explicative).

Ep(X,Y)=(ΔQx/Qx)/(ΔPy/Py)
Lecture ? Si résultat égal à +/- α alors
Signe "-" : demande et prix évoluent en sens inverse
Signe “+" : demande et prix évoluent dans le même sens
Valeur "α“ : pour 1% de variation du prix de Y, la demande
de X varie de α%
Élasticité prix croisée : 2 modes de calcul, selon info disponible :

1/ si on dispose des fonctions de demande


→ Valeur exacte :

Ep(X,Y) = (dQx/Qx)/(dPy/Py) = (dQx/dPy)/(Py/Qx)

2/ si on dispose de 2 demandes/consommations
→Approximation via élasticité d’arc :
Ep(X,Y)=(ΔQx/Qx)/(ΔPy/Py)
=[(Qx2-Qx1)/((Qx1+Qx2)/2)]/ [(Py2-Py1)/((Py1+Py2)/2)]
Avec
► ΔQx=Qx2-Qx1 variation de la demande de X
► (Qx1+Qx2)/2 valeur moyenne de la demande
► ΔPy =Py2-Py1 variation du prix de Y
►(Py1+Py2)/2 valeur moyenne du prix
● Analyse de l’Élasticité prix croisée :

Si E(X,Y) positive : biens substituables


Ex. Train/Avion
Si E(X,Y) négative : biens complémentaires
Ex. Lecteur DVD et DVD
δ. Demande et revenu : L’élasticité revenu

Mesure la sensibilité de la demande d’un bien X aux variation du


revenu du consommateur
égale au rapport entre la variation relative de la quantité demandée de
X (variable expliquée) et la variation relative du revenu R (variable
explicative).

ER(X)=(ΔQx/Qx)/(ΔR/R)

Lecture ? Si résultat égal à +/- α alors


Signe "-" : demande et revenu évoluent en sens inverse
Signe “+" : demande et revenu évoluent dans le même
sens
Valeur "α“ : pour 1% de variation du revenu, la
demande de X varie de α%
Élasticité revenu : 2 modes de calcul, selon info disponible :

1/ si on dispose des fonctions de demande


→ Valeur exacte : :

ER(X)=(dQx/Qx)/(dR/R) = (dQx/dR)/(Qx/R)
2/ si on dispose de 2 demandes/consommations
→Approximation via élasticité d’arc :
ER(X)=(ΔQx/Qx)/(ΔR/R)

=[(Qx2-Qx1)/((Qx1+Qx2)/2)]/ [(R2-R1)/((R1+R2)/2)]

Avec
► ΔQx=Qx2-Qx1 variation de la demande de X
► (Qx1+Qx2)/2 valeur moyenne de la demande
► ΔR =R2-R1 variation du revenu
►(R1+R2)/2 valeur moyenne du revenu
Analyse de l’Élasticité Revenu :
SI ER(X)<0 bien inférieur (qualité médiocre…)
SI 0<ER(X) <1 bien normal
SI ER(X) >1 bien supérieur (loisirs…)
ε. L’analyse de la Demande : les courbes de Engel

Bien normal

Reven
u
Bien supérieur

Reven
u
Bien inférieur

Reven
u
S2. Les entreprises1. Généralités a. Définition

Déf. : Organisation employant des ressources humaines, matérielles,


immatérielles et financières afin de produire des biens et
services vendus ou fournis gratuitement.

2 caractéristiques :
- spécialisation/division du travail : chaque individu est spécialisé dans
certaines fonctions ou tâches
- système de contrôle et d’encadrement de nature hiérarchique.
S2. Les entreprises1. Généralités b. Pourquoi l’entreprise ?

division du travail → meilleure efficacité productive

économie réalisée sur certains coûts de négociation.


→ il existe des « coûts de transactions » inhérents aux
relations marchandes (Coase 1937) :

Coûts ex-ante (recherche et choix du partenaire)


coûts ex-post (faire respecter contrat)
Rq. nature du "chef " et type d‘entreprise
Désigné par les autres membres : entreprise
autogérée
Nommé par une autorité politique extérieure :
entreprise publique
Propriétaire des moyens de
production/délégation : entreprise capitaliste
S2. Les entreprises1. Généralitésc. l’objectif de maximisation
du profit

- L’objectif de l’entreprise est la maximisation du profit.


- Déf. : le profit est la différence entre le chiffre d’affaires et le coût total.

- Déf. : le chiffre d’affaires/recette totale est la somme retirée par


l’entreprise de la vente des biens et/ou services.
RT (recette totale)=P.Q

- Déf. : Le coût total est la somme des coûts engagés dans le processus de
production de ces biens et/ou services

- Rq. Autres objectifs envisageables à court terme (CA, PM…)


Profit comptable et profit économique (super-profit) :

Profit comptable : différences entre recettes et charges


→ pas de prise en compte des coûts implicites/d’opportunité.

Déf. : le super-profit mesure le supplément de bénéfice crée par


l’activité considérée par rapport à l’activité alternative la plus rentable.
→ prise en compte des coûts implicites/d’opportunité
(meilleure rémunération alternative des ressources engagées)
Si < 0 pas forcément de pertes comptables…
…mais il existe de meilleures utilisations des ressources.
Si > 0 meilleure allocation possible des ressources
Si = 0 il existe au moins 1 alternative aussi profitable…
…mais aucune plus profitable.
S2. Les entreprises1. Généralitésd. les contraintes pesant sur les entreprises

contraintes économiques :
Disponibilité et prix des facteurs de production
prix de vente (entreprise price taker/price maker) :

contraintes technologiques : état de la science et des technologies de productions


S2. Les entreprises2. la théorie de l’entreprise

Objectif :

construire un modèle (descriptif) capturant les principales caractéristiques d’une


entreprise réelle.
S2. Les entreprises2. la théorie de l’entreprise a. technologie et fonction de production

Déf. : La fonction de production associe à une combinaison de facteurs de production (inputs) la


quantité maximale de bien (output) qu’elle permet de produire.

Q=F(z1, z2, z3…zn)


Avec :
- Q la quantité d’output
n facteurs de production et z1, z2, z3…zn les quantités de chacun de ces facteurs.

Hypothèse : biens et facteurs sont divisibles.


Déf. La fonction de production est la fonction qui associe à toute combinaison factorielle (inputs) la
quantité maximale de bien ou service qu’elle permet d’obtenir (output).

La fonction de production décrit ce qui est techniquement réalisable si la firme utilise de manière
efficace (càd sans gaspillage) ses facteurs de production.

fonction de production résume sous forme mathématique les choix techniques auxquels est confronté
le producteur.
S2. Les entreprises2. la théorie de l’entreprise b. les facteurs
de production

Déf. : Les facteurs de production sont les ressources


nécessaires à la production d’un bien ou d’un service.
Ex. salariés, machines, matières premières,
etc.

Simplification avec 2 facteurs : Q=F(k,l)


facteur capital (noté K) :
Capital technique (machines, véhicules…),
Capital financier (fonds apportés par les apporteurs de
capitaux, dont les actionnaires),
Capital immobilier (bureaux, usines, magasins…),
etc.
facteur travail (noté L, de l’anglais Labor)
● la fonction de production aide le producteur à choisir la quantité
de facteurs à utiliser, pour maximiser son profit.
Mais les choix du producteur sont contraints :
contrainte temporelle
Exemple : Sony veut augmenter la production de TV…2
options :
1) Embaucher davantage de travailleurs (L) : réalisable rapidement
2) Construire une nouvelle usine ou installer une nouvelle chaîne de
montage (K) : nécessite un délai.
► le temps est une contrainte pesant sur l’utilisation des facteurs
facteurs fixes / facteurs variables :
facteurs fixes ne varient pas en fonction de la
quantité produite, engagés pour toute la période
considérée, même si production nulle
(machines…).
facteurs variables liés, de manière plus ou moins
proportionnelle, au volume de production
(matières premières, salariés…).

Hyp. K facteur fixe, L facteur variable.


Facteurs fixes/variables → définition de la période :
très courte période : tous les facteurs sont fixes, la quantité produite (l’offre) ne peut donc pas
varier sur cette période.
courte période : certains facteurs fixes, d’autres variables.
Volume de production peut varier en faisant varier quantités de facteurs variables…jusqu’à
saturation du facteur fixe.
longue période : tous les facteurs variables.
On peut planifier : ajuster la quantité de facteur fixe aux anticipations de demande à venir.
très longue période : même la technologie de production (donc la fonction de production) peut
varier (progrès technique)
Avec une même combinaison factorielle qu’auparavant, on peut désormais produire plus.
- LT : Tous les facteurs de
production (K et L) sont
variables.

Horizon suffisamment long


pour changer les capacités de
production.
Ex : agrandir une usine.
CT : Seul un facteur de
production varie (L), l’autre
est constant (K)
La capacité de production est
fixe.
Mais on peut jouer sur
l’utilisation de cette capacité
de production
en faisant varier la
quantité de facteur variable
● Rq. Il est équivalent de choisir une quantité de facteurs ou un volume de production…puisque
absence de gaspillage !

► Choix à CT de l’entreprise :
quelle quantité de facteur(s) variable(s) utiliser pour maximiser le profit, compte tenu
de la quantité de facteur fixe dont on dispose ?

► Choix à LT de l’entreprise :
quelle quantité de facteurs (plus de facteurs fixes !) utiliser pour maximiser le
profit ?
Choix de l’entreprise à CT

► quelle quantité de facteur variable (L ici) utiliser pour


maximiser le profit ?

► Pour pouvoir répondre il faut savoir comment évolue


la production lorsque, pour une quantité constante de
facteur fixe, on fait varier cette de facteur variable

► problématique de la productivité du facteur variable


α. Choix de l’entreprise à CT : La
productivité du facteur variable
● La productivité/production croît
avec la quantité de facteur utilisée
● Productivité moyenne d’un
facteur : contribution moyenne
d’une unité de ce facteur à la
production totale.
● Productivité marginale d’un
facteur : supplément de PmL = f’(L)
production qui résulte de
l’utilisation d’une unité PmL = ΔQ / ΔL
supplémentaire de ce facteur.
PmL(n+1)=Q(n+1)-Q(n)
Choix de l’entreprise à CT : La productivité
Exemple
Au début, la production totale (PT) augmente avec
le nombre de travailleurs.
D’abord rapidement (→ L=3)
Puis croissance plus lente (→ L=8)
PT atteint un plafond à 112 unités lorsque la firme
emploie 7 ou 8 travailleurs.
PT baisse lorsque la firme augmente encore le
nombre de travailleurs
(30-10)/(2-1) =20
(60-30)/(3-2)=30
Pm=variation de la production/variation du facteur
(une unité supplémentaire)
Q
112
D

60 B B “point d’inflexion"

A
0 3 8 L
A → B : La production augmente plus rapidement que le
nombre de travailleurs.
Pourquoi ?
Grâce à la division et à la spécialisation du travail.

B → D : La production augmente moins rapidement que le


nombre de travailleurs.
Pourquoi ? Comment expliquer que les bénéfices de la
spécialisation et de la division du travail ne soient pas
constants ?
► saturation du facteur fixe : sa capacité à
“absorber“ du facteur variable est limitée
(Ex. travailleurs sur champs)
Choix de l’entreprise à CT : Les rendements factoriels

● l’évolution de la productivité d’un facteur laisse apparaître 3


cas possible :
- production augmente plus vite que facteur : rendements
factoriels croissants.
- production augmente aussi vite que facteur : rendements
factoriels constants.
- production augmente moins vite que facteur : rendements
factoriels décroissants.
Choix de l’entreprise à CT : Les rendements factoriels

Output Q
Rendements
factoriels
croissant
Q=
f(L)

Rendements
factorielsdécroissants
► hypothèse retenue

Input
L
Q D
11
2 P
C T

6 B
0

0 L

3
0 P E
2 m
P
0 M
1
0 L
0 3 4 8
jusqu’à B : productivité marginale positive croissante, chaque unité de
facteur supplémentaire permet de produire plus que la précédente
→ productivité totale augmente plus vite que quantité de facteur

de B à D : productivité marginale positive mais décroissante, chaque unité


de facteur supplémentaire permet de produire moins que la précédente
→ productivité totale augmente moins vite que quantité de facteur

Après D : productivité marginale négative décroissante, chaque unité de


facteur supplémentaire fait baisser la productivité totale
→ saturation du facteur fixe

Rq. Courbe de PmL coupe courbe de PML en son maximum…


logique !
- tant que PmL > PML chaque unité supplémentaire de L accroît
la productivité moyenne.
- lorsque PmL < PML chaque unité supplémentaire de L fait
baisser la productivité moyenne.
β. Choix de l’entreprise à LT : les isoquantes

Rappel : à LT tous les facteurs sont variables…


► Si facteurs substituables, plusieurs combinaisons peuvent permettre de
produire un même volume.

Déf. : un isoquante est l’ensemble des combinaisons factorielles qui permettent


d’obtenir le même volume d’output.
► courbes de niveau
Représentation graphique d’un isoquante
K
5 C

3 B

2 A

Q=
75 L
1 2 3
K E
5
carte d’isoquantes

K
3
A B C

Q3 =
D 90
Q2 =
K 75
1 Q1 =
L L L
55 L
1 2 3
Propriétés des isoquantes

Chaque isoquante est associée à un niveau de production donné.


→ ensemble des combinaisons (K,L) telles que
F(K,L)=constante

Plus le niveau de production est élevé, plus l’isoquante correspondante est éloignée
de l’origine
→ car productivité marginale positive

Les isoquantes ont une pente négative : pour que le niveau de la production soit
constant, quand le capital employé baisse, il faut utiliser plus de main-d’œuvre
→ substitution entre facteurs

Les isoquantes ne se coupent jamais


→ rationalité de l’entreprise : pas de gaspillage.
Isoquantes convexes par rapport à l’origine :
- pente négative
K - de plus en plus faible (en VA).
► implique que la substitution entre K et L est de
plus en
5 F
plus difficile
► car Pm des facteurs
décroissante

3 D

2 A

Q = 75
L
1 2 3
K5 E Isoquantes reflètent la loi des
rendements marginaux
décroissants
L1=1/L2= 2/L3=3 (loi de la Pm décroissante) :

► Pour K3 constant, chaque unité supplémentaire de L


permet d’augmenter PT
K3
A B deC plus en plus faiblement.

Q3 = 90
D Q2 = 75
K1
Q1 = 55
L1 L2 L3
L
Choix de l’entreprise à LT : le TMST

Pour maintenir Q inchangée, il faut augmenter K si L diminue (et augmenter L


si K diminue)

Question

Si nombre de travailleurs diminue de 1, combien d’unités de K faut-il ajouter


pour maintenir le niveau de production constant ?
càd
à quel taux pouvons-nous substituer un facteur de production à un autre?

Solution

Taux marginal de substitution technique (TMST)


taux auquel un facteur de production peut être remplacé par un autre
(à Q contant)

À compléter avec PMoST et TMaST…


Déf. : le taux marginal de substitution technique du facteur
K au facteur L (TMSTKL) est le nombre supplémentaire
d’unités de facteur K que l’entreprise doit utiliser pour
compenser la perte d’une unité de facteur L, à volume de
production constant.
→ TMST mesure le degré de substituabilité entre
facteurs

→ degré de substituabilité entre facteurs varie car


hypothèse de productivité marginale décroissante.
Représentation graphique de la décroissance
du TMSTkl

K TMSTLK = - ΔK / ΔL
A Ici, on ne connaît pas la
5
fonction de production.
TMSTLK = 2
-2
► TMST calculé à
partir d’observations
3 1 B (imprécis)

2 TMSTLK = 2/3
-2/3 D
1 1
Q1 = 75
L
1 2 3 4 5
Choix de l’entreprise à LT : le TMST

TMSTLK = - dK/ dL
TMSTLK = pente de la tangente en un point sur l’isoquante en valeur absolue
(cas où l’on connaît la fonction de production Q = f(K,L))
Comparaison des combinaisons factorielles A et B :
- en A isoquante décroît plus vite qu’en B
► pente plus forte en valeur absolue
► il faut plus de facteur K pour
compenser la perte d’une unité de
facteur L
► productivité marginale de K diminue au fur et
à
mesure qu’on en utilise
►TMSkl (A)>TMSkl(B)
Lien entre TMST et productivités des facteus
TMSTLK = - dK/ dL mais aussi TMSTLK = PmL/PmK
K
Passage de A à C se décompose :
- Passage de A à B : baisse de Q égale à -ΔK • PmK
A de B à C : hausse de Q égale à ΔL • PmL
- Passage

Δ Or niveau de production reste constant


K ► -ΔK • PmK = ΔL • PmL
C
► -ΔK/ ΔL = PmL /PmK
B
Donc TMSTQ
KL= PmL /PmK
2
Δ Q
L 1
L
Résumé des propriétés du TMST

- L’augmentation d’un facteur de production nécessite la diminution de


l’autre pour maintenir la production constante. Ainsi, on fait précéder le TMST
d’un signe négatif afin que sa valeur soit toujours positive.

- Le TMST est une notion ponctuelle : se calcule pour un point bien précis
de l’isoquante, càd pour une combinaison factorielle précise, et change à tous les
points.

- Le TMST correspond à la pente de la tangente à l’isoquante en valeur


absolue.

- les isoquantes sont convexes par rapport à l’origine


→ pente de la tangente en un point de l’isoquante diminue (en valeur
absolue) lorsqu’on se déplace de gauche à droite le long de l’isoquante.
→ Puisque TMST = pente de la tangente à l’isoquante en valeur
absolue : TMST diminue lorsqu’on se déplace de gauche à droite le long de
l’isoquante
…conséquence de l’hypothèse de rendements factoriels décroissants
isoquantes et nature des facteurs
► forme la plus standard :
- facteurs imparfaitement
K substituables
- productivité marginale
5 F
décroissante
- TMST décroissant

3 D

2 A

Q = constante
L
1 2 3
K
A ► forme particulière (1):
- facteurs parfaitement
substituables
- TMST constant
B

C
Q1 Q2 Q3
L
► forme particulière (2):
- facteurs complémentaires - Chaque niveau de
production nécessite une combinaison précise de K et L
K - Il est impossible de remplacer un facteur de production
par un autre. Ils doivent être employés en proportions
fixes
- une seule combinaison est rationnelle/sans gaspillage
Q
C
3
Q
B 2

K Q
A 1
1

L L
1
Choix de l’entreprise à LT :Les rendements d’échelles

LT : tous les facteurs de production sont variables



Quelles conséquences sur la production si on change
l’échelle de production, càd qu’on fait varier tous les
facteurs de production dans les mêmes proportions

► La production va-t-elle augmenter


→ proportionnellement ?
→ plus que proportionnellement ? CROISSANTE
→ moins que proportionnellement ? DECROISSANTE

Tout dépend des rendements d’échelle :
Ils mesurent la manière dont évolue la production lorsqu’on fait varier
tous les facteurs dans les mêmes proportions.
Formellement :
- Tous les facteurs multipliés par λ>1
► On passe d’une production Q=F(K,L)
à une production Q’=F(λK,λL) Q’=F(2K,2L)

► 3 cas possibles :
- si Q’=λQ : rendements d’échelle constants
- si Q’<λQ : rendements d’échelle décroissants
► production augmente moins vite que les facteurs
- si Q’>λQ : rendements d’échelle croissants
► production augmente plus vite que les facteurs
rendements d’échelles
constants
- Production augmente dans les mêmes
K proportions que facteurs
- l’échelle de production n’affecte pas la
productivité des facteurs
6
3
-
Pourquoi ? Il est en principe possible
0 pour une firme de reproduire ce qu’elle
4 fait déjà.
2
0
2
1
0 L
0 5 1 1
0 5
X

rendements d’échelles
Croissants
- Production augmente plus vite que
facteurs
4 - Pourquoi ? Meilleure Spécialisation de
3 l’entreprise et division des tâches.
0
2 2
0
1
0 L
0 5 1
0
K rendements d’échelles
décroissants
- Production augmente moins vite que facteurs
- Taille de l’entreprise affecte négativement la
productivité des facteurs
4 - Pourquoi ? Complexification de la structure
organisationnelle et problèmes de gestion liés à
1 la production à grande échelle
8
2 1
1 3
0 L
0 5 1
0
S2. Les entreprises2. la théorie de l’entreprise c. les coûts

…jusqu’à présent, seule technologie considérée : pas les prix/coûts…

Mais facteurs de productions ne sont pas gratuits, leurs prix font partie du calcul de
l’entreprise :

► comment maximiser le super profit


- compte tenu des contraintes technologiques
- compte tenu des prix d’achat des facteurs
- compte tenu du prix de vente de l’output
Hypothèse de Concurrence pure et parfaite (CPP)
► situation de forte concurrence
► pas de " pouvoir de marché "
► entreprises "preneuses de prix“
- prix d’achat de facteurs
- prix de vente de la production
Définition générale:
le coût de production d’un bien ou d’un service est l’ensemble des
charges (dépenses) engagées pour le produire.
Rq. Coûts d’opportunité des facteurs
plusieurs types de charges :
Charges fixes et variables :
charges fixes/de structure/de capacité : invariantes à
court terme, indépendamment du volume produit
→ facteurs fixes (CT)
charges variables : évoluent avec le volume de
production, proportionnellement ou pas
→ facteurs variables
charges directes et indirectes :
charges directes : peuvent être affectées sans ambiguïté
à la production d’un bien ou service particulier
charges indirectes : communes à plusieurs productions
→ analyse spécifique pour les répartir entre
chacune de ses productions (imputation).
Le coût total

Déf. : Le coût total d’un volume de production Q est


l’ensemble des dépenses engagées pour produire ce volume.
CT(Q)
…on ne connaît pas toujours la relation précise entre le coût et le volume d’output…

MAIS, de façon générale, on est certain que le coût est égal à la somme des charges :
- égal à la somme des quantités de chaque facteur de production, multipliées par
le prix respectif de ces facteurs.
- K et L les quantités facteurs capital et travail utilisées, Pk et Pl les prix
unitaires des facteurs :

CT(K,L)=Pk.K+Pl.L
Droite d’isocoût

Dans l’espace des facteurs (K et L variables) :


Chaque point (K,L) → une combinaison factorielle…et donc un coût :
CT(K,L)=Pk.K+Pl.L
On peut représenter l’ensemble des combinaisons qui engendrent la même dépense/même coût :
Ensemble des combinaisons (K,L) telles que

CT(K,L)=Pk.K+Pl.L=Constante=C
► droite d’isocoût
Pk.K+Pl.L=C

K=C/Pk-(Pl/Pk)L

Expression d’une droite avec :


C/Pk ordonnée à l’origine
- -(Pl/Pk) coefficient directeur (pente)

► Tous les points de cette droite


→ combinaisons factorielles dont le coût est exactement égal à la même somme C.
K

7 Affectation des ressources à un seul facteur

C/ 5✴
PK
4

L
C/
PL
…on peut donc calculer le coût total :
- à partir des achats de facteurs :
CT(K,L)=Pk.K+Pl.L
- à partir du volume produit :
CT(Q)

RQ. Sans autre précision, si on parle de coût total, il s'agit de


CT(Q).
Coûts fixes et coûts variables
- les coûts variables : dépendent du volume produit,
découlent de la consommation de facteurs variables, des charges
variables.
- les coûts fixes, indépendants du volume produit, découlent de
l’utilisation de facteurs fixes (Court Terme).

CT(Q)=CF+CV(Q)

- coûts fixes récupérables : l’entreprise peut les récupérer si elle cesse


son activité (actifs non spécifiques à l’activité de l’entreprise, aisément
revendables).
- coûts fixes irrécupérables : ces sommes dont définitivement perdues
(actifs spécifiques à une activité, et peu revendables).

A LT, pas de CF
Le coût moyen

Déf. : Le coût moyen est la dépense nécessaire pour produire


une unité d’output, en moyenne.

- Coût Total Moyen :


CTM(Q)=CT(Q)/Q

- le coût variable moyen : rapport entre coût variable et


quantité produite.
CVM(Q)=CV(Q)/Q

-le coût fixe moyen : rapport entre coût fixe et quantité


produite : décroissant car réparti sur les unités produites.
CFM(Q)=CF/Q
Le coût marginal

Déf. : Le coût marginal est le coût de la dernière unité


produite, càd le supplément de coût total qui résulte de
la production d’une unité supplémentaire d’output.
Cm(Q+1)=CT(Q+1)-CT(Q)
Ou
Cm(Q)=CT’(Q)=dCT(Q)/dQ
(pente de la courbe de coût au point correspondant au
volume Q)
C(T)=2Q+100
Si Q=1 CT= 102 CM = 102/1
Si Q=5 CT=110 CM=110/5 = 22
C
C M
m CV
M

z
C
o y
ût
s
CF
M
Output
(Q)
Interprétation des graphes

► CFM décroissant, car CF réparti sur les unités d’output produites.


► CVM d’abord décroissant : zone où les rendements factoriels sont
croissants (la production augmente plus vite que facteur variable)…
…plus CVM croissant : zone où les rendements factoriels sont décroissants
(la production augmente moins vite que facteur variable)…
► CTM est la somme de CFM et CVM
► Cm coupe CM en son minimum

Si le coût marginal < coût moyen, le coût moyen décroît


Si le coût marginal > coût moyen, le coût moyen croît
Si le coût marginal = coût moyen, le coût moyen stagne
Coûts à court terme, coûts à long terme

A long terme, plus de CF : tous les coûts sont variables.


► Stratégie de l’entreprise : choisir la
technologie/taille qui minimise le coût de production,
pour volume anticipé.
► Le coût moyen de long terme est donc toujours
inférieur à celui de court terme
► Graphiquement, la courbe de coût à long terme
est donc la « courbe enveloppe » des courbes de
coût de court terme.
Coûts et économies d’échelle

LT : tous les facteurs sont variables


► existe un lien entre coût total moyen et efficacité de la production :

lorsque le coût moyen décroît : économies d’échelle


→ production augmente plus vite que les coûts.
lorsque le coût moyen croît, déséconomies d’échelle
→ production augmente moins vite que les coûts.
C
M

C
M

Q
économies d’échelle déséconomies d’échelle
S2. Les entreprises2. la théorie de l’entreprise d. l’équilibre du producteur (par le
volume d’output)

Objectif de l’entreprise :
maximisation du profit

► programme :

Max П(Q)=RT(Q)-CT(Q)=P.Q-CT(Q)
Q
Choix optimal : Q*, quantité d’output qui maximise le profit.

► Calcul : annulation de la dérivée de la fonction de profit par rapport


àQ

П’(Q)=dП(Q)/dQ=0
RT’(Q)-CT’(Q)=dRT(Q)/dQ-dCT(Q)/dQ=0
Rm(Q)-Cm(Q)=0

► Condition d’équilibre : égalité de la recette marginale et du coût


marginal :

Rm(Q*)=Cm(Q*)
Condition d’équilibre :
le volume optimal assure l’égalité
entre recette marginale et coût marginal
Rm(Q*)=Cm(Q*)

Intuition de la condition d’équilibre : La dernière unité produite


d’output coûte exactement ce qu’elle rapporte.

Par l’absurde, on montre qu’il ne peut pas en aller autrement (si bien
divisible) :
- si dernière unité de produit coûte plus qu’elle ne rapporte,
alors il n’est pas rationnel de la fabriquer.
- si dernière unité de produit coûte moins qu’elle ne rapporte,
alors, il serait rationnel d’en fabriquer plus afin d’accroître le profit.

Condition d’équilibre vraie pour toute forme de marché.

Rq. Quid si bien non divisible ?


→ intuition inchangée, même si éventuellement
Rm(Q*)>Cm(Q*)
En CPP, la recette marginale Rm(Q*) est égale au prix de
vente P, en effet :
Le prix s’impose à l’entreprise (pas de pouvoir de marché)
Toutes les unités sont donc vendues au prix de marché
La recette marginale est donc stable et égale au prix de marché.
pour tout Q : RT(Q)=P.Q → Rm(Q)=P

► Donc, à l’équilibre de CPP :


Cm(Q*)=P
…intuition inchangée !
Entreprise a déterminé Q*…
► Quelle est la combinaison factorielle optimale (K*,L*) ?

… autrement dit : comment produire Q* ?


► Il existe plusieurs combinaisons possibles
(isoquante du niveau Q*)
► mais entreprise rationnelle cherche à
maximiser profit
→ (K*,L*) combinaison la moins chère
permettant de produire Q*
(pas de gaspillage)

Q* détermine sans ambiguïté (K*,L*)


Graphiquement, il s’agit de choisir la
combinaison :
Sur l’isoquante de niveau Q*
Et sur la droite d’isocoût le plus basse.

► (K*,L*) Point de tangence.


K

K
*

Q
*

L L
*
S2. Les entreprises2. la théorie de l’entreprise e. l’équilibre du producteur (par la
combinaison de facteurs)

Si on ne connaît pas la fonction de coût total, on peut écrire le


profit en fonction des quantités de facteurs :

П (K,L)=P.F(K,L)-(Pl.L+Pk.K)
= RT(K,L)-CT(K,L)
Le calcul de l’entreprise consiste donc à
choisir la combinaison de facteur qui lui
permet de maximiser son profit

► programme d’optimisation :

Max П (K,L)=P.F(K,L)-(Pl.L+Pk.K)
(en fonctionde K,L)
Conditions d’optimisation :

annulation des dérivées partielles premières


► P.Pmk(K*,L*)=Pk
► P.Pml(K*,L*)=Pl

La combinaison factorielle optimale (celle qui maximise le profit)


est telle que :
La productivité marginale en valeur du facteur K est égale au prix
de K
La productivité marginale en valeur du facteur L est égale au prix
de L
Rappel :
P prix de vente de l’output
Pmk productivité marginale du facteur K
Alors :
Pmk(K*,L*) est le supplément de production que
permet la dernière unité de facteur K de la combinaison
optimale, càd la k*ème unité.
P.Pmk(K*,L*) est alors le supplément de production
que permet la k*ème unité K converti en euros
(productivité marginale en valeur).

À compléter avec interprétation en termes réels…


► A l’équilibre, pour chaque facteur, égalité entre :
- ce qu’il coûte : son prix
- ce qu’il rapporte : le supplément de CA/RT, cad sa
productivité marginale en valeur.

► Par l’absurde, on montre qu’il ne peut pas en aller


autrement (si facteurs divisibles) :
- si dernière unité de facteur coûte plus qu’elle ne rapporte,
il n’est pas rationnel de la consommer.
- si dernière unité de facteur coûte moins qu’elle ne
rapporte, alors, il serait rationnel d’en consommer plus.

► Rq. Si facteurs non divisibles ? Même intuition, même si


P.Pmk(K*,L*)>Pk et P.Pml(K*,L*)>Pl
Entreprise a déterminé (K*,L*) …
► A quel niveau de production Q* correspond cette
combinaison ?
► entreprise rationnelle qui évite tout gaspillage :
→ Q* est le volume maximal d’output que permet
d’obtenir la combinaison (K*,L*)
→ Par définition de la fonction de production :
Q* =F(K*,L*)

(K*,L*) détermine sans ambiguïté Q*.


Graphiquement :
On a déterminé la combinaison optimale (K*,L*)
Elle est sur un isoquante → niveau Q*
Son coût est minimal, puisque entreprise rationnelle →
sur la droite d’isocoût le plus bas possible.

► (K*,L*) Point de tangence.


S2. Les entreprises2. la théorie de l’entreprise f. l’équilibre du producteur (synthèse)

…pour résumer : qu’on considère le problème de l’entreprise du point de vue


- de la quantité optimale à produire
- ou de la combinaison de facteur optimale à consommer
…on aboutit au même résultat :

► une quantité d’output Q* associée sans ambiguïté à une unique combinaison


de facteurs (K*,L*)
…toujours pour résumer : quelle que soit l’approche, on aboutit à des conditions d’équilibre liées :
- il faut produire toutes les unités d’output qui rapportent plus qu’elles ne coûtent :

P ≥ Cm(Q)

- il faut consommer toutes les unités de facteurs qui rapportent plus qu’elles ne coûtent
(« demandes de facteurs de production ») :

P.Pmk(K*,L*) ≥ Pk
P.PmL(K*,L*) ≥ Pl
Par ailleurs, à l’équilibre, égalité entre :
Un taux d’échange économique : le rapport des prix des facteurs
Un taux d’échange technique : le TMST
P.Pmk(K*,L*) = Pk et P.PmL(K*,L*) = Pl


PmL(K*,L*)/PmK(K*,L*) = PL/PK

TMSTLK(K*,L*)= PL /PK

► Résultat retrouvé géométriquement, en effet, à l’équilibre,


tangence entre :
- droite d’isocoût (pente égale au rapport des prix)
- isoquante Q* (pente égale au TMST)
S2. Les entreprises2. la théorie de l’entreprise g. l’offre de l’entreprise

Contexte économique :
Prix de l’output
Prix des facteurs
Technologie de production.

On peut désormais prédire, pour chaque contexte économique, ce que sera le comportement
de l’entreprise :
→ production du volume d’output Q* qui maximise son profit

L’offre de l’entreprise est la relation qui lie la quantité offerte (optimale) à chaque contexte
économique.
Q*=f(P,PL,PK)
Toute chose égale par ailleurs :
L’offre est croissante avec le prix de l’output
…car si P augmente, plus d’unités d’output sont profitables.
L’offre est décroissante avec le prix des facteurs
…car si PK ou PL augmentent, moins d’unités
de facteur sont profitables
→ la consommation de facteurs diminue
→ donc la production diminue
Q*=f(P,PL,PK)

+ - -
Cependant, lorsqu’on parle d’offre sans autre précision, il
s’agit la relation qui lie la quantité offerte (optimale) à
chaque niveau de prix de l’output.

Q*=f(P)
+
Représentation graphique de l’offre

La courbe d’offre associe, pour chaque niveau de prix, la quantité produite


par l’entreprise pour maximiser son profit
Mais aussi, pour chaque volume d’output, le prix minimal que l’entreprise
souhaite percevoir
…càd celui qui couvre son coût de production
(coût marginal, de la dernière unité produite)
Donc on peut assimiler la courbe de Cm à la courbe d’offre…

On sait qu’à l’équilibre (en CPP) :


Cm(Q*)=P
Or on dispose déjà d’une relation entre Cm et Q : la courbe de coût
marginal.
Donc, la courbe de Cm donne la quantité optimale qui est produite à chaque
niveau de prix.
Faut-il considérer la totalité de la courbe de Cm ?

→ Seulement la partie située au dessus du


minimum du CVM (seuil de fermeture) :
…en effet, au dessous, P < CVM : chaque
unité produite rapporte moins que le coût variable
qu’elle génère !
► chaque unité produite fait baisser le profit total
► il est rationnel de ne pas produire afin de
minimiser les pertes.
Cm CM

Prix (p)
Fonction d’offre CVM

r
pr

f
pf

qf qr Output (Q )
Le seuil de rentabilité

Une firme devient rentable à partir du moment où son profit devient positif…
…càd que chaque unité produite lui rapporte plus en moyenne ce qu’elle lui
coûte en moyenne.

Le seuil de rentabilité est le prix au dessus duquel le profit devient positif : il


correspond donc au minimum du coût moyen.

SR=Min CM

► Si P<SR → П<0
► Si P=SR → П=0
► Si P>SR → П>0
Le seuil de fermeture

Dans certains cas, l’entreprise peut avoir intérêt à produire, même si


son profit est négatif : c’est le cas si le prix de vente est compris
entre :
Min CVM
Min CM
En effet, en présence de CF, si Min CVM<P<MinCM :
Ne pas produire provoque une perte égale aux CF
Puisque P<CM l’entreprise fait des pertes
Mais puisque P>Min CVM chaque unité produite rapporte plus qu’elle ne
coûte en charges variables.
Ce qui permet de compenser au moins en partie la charge fixe…et donc
de minimiser les pertes.
S3. l’équilibre d’un marché en CPP3. Analyse normative de
l’équilibrea. le surplus du consommateur

Déf. Le surplus d’un consommateur (SC) est le gain monétaire


hypothétique résultant de la différence entre :

Prix maximal que le consommateur est prêt à payer pour un bien


(« prix de réserve »)
Prix qu’il a effectivement payé.

SC : différent d’une unité consommée à l’autre car


Prix payé fixe
Mais prix de réserve varie (diminue), en fonction de l’Um.
SC : différent d’un consommateur à l’autre car préférences différentes

Surplus total d’un consommateur est la somme des surplus tirés de chaque
unité consommée.

SC : gain monétaire théorique, pas réellement perçu par consommateur


Prix
La première unité procure une utilité marginale élevée, le
consommateur est prêt à la payer cher.

La deuxième unité procure une utilité marginale moins


élevée, le consommateur est prêt à la payer moins cher que
la première.

Or sur un marché, tous les biens sont échangés


P au même prix p .

X*(P
)

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 1 Quantité
0 1
Surplus des consommateurs sur un marché
=
Somme des surplus individuels.
Prix

Surplus des
consommateurs

10 20 30 40 50 Q Quantité
La première unité produite a un coût marginal faible,
Pri l’entreprise est prête à la vendre à un prix modéré.
x

y*(P) soit Cm

Or sur un marché, tous les biens


P ● sont vendus au même prix P .


● La deuxième unité produite a un coût
● de production plus élevé que la
● précédente, l’entreprise ne peut
● accepter de la vendre qu’à un prix
plus élevé.

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 1 Quantité
0 1
Surplus des producteurs sur un marché
=
Somme des surplus/profits individuels.
Pri
x

Surplus des producteurs


O
C
m
P

Quantit
10 20 30 40 50 Q é
P
O

P*

Q Q
*
Le prix d’équilibre d’un marché de CPP assure la maximisation du
surplus collectif
► tout autre prix occasionnerait une diminution du
surplus total (d+e).
- si Pe > P*
→ ↓ surplus des consommateurs
→ ↑ ou ↓ du surplus des entreprises, selon
élasticité-prix de la demande
- si Pe <P*
→ ↓ surplus des entreprises
→ ↑ ou ↓ du surplus des consommateurs, selon
élasticité-prix de l’offre
Perte de surplus des consommateurs : b + d
Variation du surplus des entreprises :
- à la hausse : b (effet prix)
- à la baisse : e (effet volume)
P
O

a
Pe
b d
P *
e
c

Q Q Q
e *
Perte de surplus des entreprises : b + c
Variation du surplus des consommateurs :
- à la hausse : b (effet prix)
- à la baisse : d (effet volume)

P
O

e
d
P *

b c
P
e

Q Q Q
e *
Surplus collectif/total sur un marché
=
Somme
des surplus des consommateurs
Et
des surplus/profits des entreprises
CHAPITRE 5
L’ÉTAT
1. Généralitésa. Définitions

► Théorie des 3 critères, pour pouvoir parler d’État il faut :


- un territoire
- une population
- des institutions disposant du monopole de
la contrainte légitime (police/justice).
L’État est :
une forme d'organisation politique et juridique d'une société
(communauté de citoyens/sujets).
délimité par des frontières à l'intérieur desquelles ses lois s'appliquent.
constitué d’institutions par lesquelles il exerce autorité et pouvoir.

A distinguer de :
pays : entité géographique
gouvernement : institution qui dirige l’État
nation : ensemble de personnes vivant sur un territoire commun,
conscient de son unité (historique, culturelle, etc.) et constituant une
entité politique.
État en tant qu’acteur/agent économique :
- pouvoirs politiques (exécutif et législatif)
- au niveau national (gouvernement, parlement)
- au niveau local (conseils municipaux, généraux, régionaux…)
- administrations
- état (au sens administratif)
- collectivités territoriales
- administrations de sécurité sociale

À préciser avec APu…

Pour l’INSEE, administration = organisme fournissant des biens ou services


non marchands
B&S non marchands : fournis gratuitement ou à moins de 50% de leur coût
État acteur économique à plusieurs titres :
État consommateur de ressources
RH
Ressources financières
Ressources énergétiques
Matières premières

État producteur de biens et/ou services
Services publics
Monnaie

État régulateur
→ assure le bon fonctionnement de l’économie
1. Généralitésb. rôle économique de l’État

Pourquoi un État régulateur dans une économie de marché ?

A minima : l’État doit permettre l’existence des activités économiques


► assurer les sécurité des transactions/contrats
→ indispensables à l’activité économique (échanges)
→ Fonctions régaliennes : Police, Justice, Défense

De manière générale : l’État doit faire face aux dysfonctionnement de


l’économie.
► source de désaccords sur la nature et l’étendue de ces
interventions.
Idée de régulation économique

► tout se qui assure le bon fonctionnement de l’économie


→ Bon fonctionnement ? Capacité à satisfaire au mieux
les besoins…
→…implique efficience : satisfaire le plus de besoins
possibles avec des ressources limitées
→ difficulté : certains besoins s’opposent

► Régulation économique s’insère dans une régulation


plus large : régulation économique et sociale
Régulation économique et sociale

► Ensemble des mécanismes permettant au système


économique et social de se reproduire dans le temps en
conservant ses caractéristiques structurelles.
(terme importé de la biologie)

► dimension purement économique : régulation doit


assurer création de richesse via l’allocation efficiente des
ressources
→ gestion de la rareté

► dimension sociale : régulation doit permettre vie en


société
→ notion de cohésion sociale
→ accepter de vivre ensemble, partager les règles,
solidarité…
Quelles institutions/acteurs participent à la régulation ?

les marchés

les entreprises

les autres groupes d’individus


(syndicats, associations de consommateurs…)

l’État
Régulation par les marchés

► Déf. (1) : Le marché d’un bien est le lieu de rencontre


entre l’offre et la demande.
- peut avoir une existence physique/localisation.
- ou pas.

► Déf. (2) : Le marché d’un bien est constitué de


l’ensemble des agents économiques qui offrent ou
demandent ce bien.

► «les marchés » → économie de marché : mode


d’organisation de l’activité économique reposant sur la
libre confrontation des offres et des demandes.
► Un marché n’est pas un agent/acteur
→ pas d’objectif propre/de motivation.

► Mais un marché a un rôle social


→ permettre, à la suite de la confrontation de l’offre et de la
demande, l’émergence d’un prix.
→ prix qui permet de rendre compatibles des motivations
opposées :
- consommateurs souhaitent payer le moins cher
possible
(maximisation de l’utilité avec des ressources limitées)
- offreurs souhaitent vendre le plus cher possible
(maximisation du profit)
→ prix qui assure que
- la quantité totale de chaque bien ou service produite dans
l’économie
- soit exactement égale à la quantité totale que les agents
souhaitent consommer.
► Émergence d’un « Prix d’équilibre » sur chaque marché
→ Prix qui égalise Offre et Demande.

Rappel : Offre et demande sont des concepts ex-ante :


- Demande : projet de consommation pour un prix donné
- Offre : projet de production pour un prix donné.

► Prix d’équilibre est le prix pour lequel :


- les offreurs souhaiteraient (collectivement) offrir…
- …la quantité que les demandeurs souhaiteraient (collectivement)
consommer.

► C’est en faisant émerger ce prix qu’un marché rend compatibles les


motivations égoïstes des agents économiques : entreprises
produisent ce que les consommateurs souhaitent.
► Caractéristiques du prix dépendent des caractéristiques du marché :

→ Caractéristiques de l’offre :
- plus le marché est concurrentiel (nombreux offreurs)
plus le prix d’équilibre est bas.
- moins le marché est concurrentiel (peu d’offreurs),
plus le prix d’équilibre est élevé.

→ Caractéristiques de la demande :
- plus la demande est forte (nombreux consommateurs)
plus le prix d’équilibre est élevé.
- plus la demande est faible (peu de consommateurs)
plus le prix d’équilibre est faible.
Régulation par les entreprises/groupes d’individus

► Situation de « pouvoir de marché » : certains agents ou


groupes d’agents ont la capacité d’influencer le prix
d’équilibre
→ situations de concurrence imparfaite.
● offreurs de bien en nombre limité
(Marchés de type monopolistique ou oligopolistique)
● offreurs de facteurs en nombre limité ou organisés
(négociations syndicales…)
● acheteurs en nombre limité ou organisés
(grande distribution, centrales d’achat…)
Régulation par l’État

2 cas polaires :

- "économie planifiée " : l’État unique producteur


→ L’État évalue les besoins de la société et produit
les biens et services qui doivent les satisfaire.
→ Nationalisation du système productif (pas
d’entreprises privées)
→ L’État fixe les prix (prix administrés)

- " État minimal " : action réduite aux fonctions régaliennes.


→ L’État permet la régulation par les seuls marchés
en assurant la sécurité des transactions.
D’un extrême à l’autre, plusieurs types possibles d’interventions de l’État :

- Permettre l’existence de l’économie de marché


→ fonctions régaliennes

- Corriger le fonctionnement de l’économie de marché


→ renforcer la concurrence (politiques de la concurrence…)
→ corriger les situations où l’économie de marché n’assure pas
l’efficience économique (externalités).

- Compléter l’économie de marché


→ produire les biens et services qui ne sont pas produits par les autres
agents économiques (services publics…)
→ corriger les inégalités créées ou maintenues par le
fonctionnement des marchés.

- Remplacer l’économie de marché par une économie planifiée.


L’action économique de l’état est résumée dans 3 fonctions économiques
(Musgrave 1959)

Fonction d’allocation : Allouer les ressources de manière efficiente


lorsque le marché ne le peut pas.
→ mieux satisfaire les besoins que les marchés
(à ressources inchangées).
Fonction de stabilisation : gérer la conjoncture
→ Assurer le « carré magique » (Kaldor)
- Croissance du PIB soutenue
- inflation maîtrisée
- chômage limité
- équilibre des échanges extérieurs.
Fonction de redistribution
→ Assurer une redistribution des richesses conforme aux objectifs
politiques
(lutte contre les inégalités…)
1. Généralitésc. objectifs de l’État

► Objectif de l’État ?
→ Difficile à définir : État est un acteur plus complexe qu’un
consommateur ou une entreprise

► composé d’individus/groupes d’individus aux objectifs parfois


divergents :
- personnel politique.
→ altruistes ? Souci de l’intérêt général
→ égoïstes/opportunistes ? Défense d’intérêts particuliers
- membres de l’administration/fonctionnaires
→ théoriquement là pour appliquer politiques décidées par
pouvoir politique.
→ mais peuvent être en désaccord et freiner leur mise en
œuvre.
3 conceptions des objectifs de l’État

► Méthodologie de "l’école du Public Choice"


(Buchanan, Tullock…)

L’État agit dans le sens de l’intérêt général :


► État bienveillant
L’État agit dans le sens de l’intérêt de tout ou partie
des individus qui le composent.
► État prédateur
Situation intermédiaire :
► arbitrage entre intérêt général et intérêts particuliers
Hypothèse retenue :
État bienveillant

Objectif :
Déterminer et mettre en œuvre les politiques
(économiques) les plus favorables à l’intérêt
général
Problématique de l’intérêt général
► Comment définir l’intérêt général ?
→ nécessaire pour définir la meilleure politique

► Qui doit définir l’intérêt général/meilleure politique ?

► Pas de réponse définitive…différentes approches.


► meilleure politique est-elle celle que souhaitent les citoyens ?
● celle qui est préférée par tous les citoyens (unanimité) ?
Peu fréquent…
● celle qui est préférée par la majorité ? Quid de la minorité ?
●…

► et les citoyens choisissent-ils toujours ce qui est le mieux pour eux ?


● complexité des choix politiques
→ limites informationnelles et cognitives
● risque de favoriser le CT au détriment du LT
→ notion de préférence pour le présent
→ ex. consommation de ressources épuisables
● risque de sous-estimer certains risques
→ notion d’aversion au risque
→ ex. comportements à risque
(conduite, consommation de drogues…)
► meilleure politique est-elle alors celle que préconisent
les experts ?
● experts : spécialistes de la question
(scientifiques, praticiens…)
● problème de légitimité. Opposition entre :
- légitimité liée à la compétence
- légitimité démocratique : pas élus !
● science n’a pas réponse à tout :
- offre des options
- choix entre options relève des valeurs
► Réponse concrète :
● décision prise par politiques élus
→ légitimité démocratique : représentants du peuple
● en s’appuyant sur avis d’experts
→ légitimité scientifique

► Système imparfait : élus peuvent ne pas tenir compte des experts


→ défense de leurs propres intérêts
- préconisations impopulaires : risques électoraux
- arbitrages entre différents intérêts catégoriels

Churchill
"La démocratie est le pire des régimes à l’exception de tous les autres"
1. Généralitésd. contraintes de l’État

Dans son action économique, l’État se heurte à 3 familles de contraintes :


Contraintes budgétaires
Contraintes informationnelles
Contraintes politiques
Contraintes budgétaires

→ égalité entre ressources financières et dépenses de l’État.

► Ressources sont principalement fiscales :


- Impôts :
- sur le revenu
- sur les bénéfices des sociétés
- sur la fortune
- CSG, CRDS
-…
- Taxes :
- sur la valeur ajoutée
- sur les produits pétroliers
-…
- Charges sociales (salariales et patronales) prélevées sur salaires.

► Ressources également non fiscales :


- ventes d’actifs publics (terrains, bâtiments, entreprises…)
- profits des entreprises publiques
► Contrainte budgétaire de CT ou de LT :
→ à CT : budget annuel équilibré
→ à LT : possible déficit du budget certaines années
→ recours à l’emprunt
→ dette publique
→ remboursement de la dette via excédent
budgétaire d’autres années.

► Contrainte peut avoir un caractère constitutionnel ou pas


→ « règles d’or des finances publiques »

► Rq. L’état est un agent à durée de vie infinie : peut être


perpétuellement endetté…
…mais se posent malgré tout deux problématiques de la dette :
- solvabilité
- soutenabilité
Contraintes informationnelles

► Action de l’État nécessite information sur agents économiques.


- entreprises : modalités de leur activité
(production, coûts, bénéfices…)
- ménages : préférences, ressources, dépenses…

► agents ont parfois intérêt à dissimuler information (évasion fiscale…)


→ Acquisition de cette information difficile et coûteuse pour l’état

► Politiques conduites en situation d’information imparfaite


→ politique de first best/second best
- first best : politique menée sur la base d’info parfaite/complète
- second best : politique menée sur la base d’info imparfaite
Contraintes politiques

► Pour conduire une politique, nécessité d’être élu/réélu :


● honnêteté des promesses de campagne
→ risque de défaite électorale
● respect des promesses de campagnes
→ légitimité des politiques non annoncées

► De manière générale, nécessité d’un soutien populaire :


→ nécessité de convaincre tout ou partie des citoyens
→ Réformes progressives pour éviter blocages
Ex. Grèce, consentement à l’impôt, CPE…
2. Analyse économique de l’Étata. comment aborder l’État ?

Démarche standard de la microéconomie, appliquée à l’État :


L’État est un agent rationnel.
L’État a des objectifs.
L’État fait face à des contraintes.
► quelles hypothèses retenir dans la
construction
d’un modèle de l’État ?
→ hypothèses sur les objectifs.
→ hypothèses sur les contraintes.
2. Analyse économique de l’Étatb. définition des objectifs

Hyp. État bienveillant



Agir pour l’intérêt général

Maximiser le bien être collectif
Construction d’une fonction objectif pour l’État

"fonction d’utilité collective“ ou fonction de "bien être social"
Agrège/synthétise les utilités individuelles

Déf. Une FBES associe à une politique publique, ou à un


ensemble de politiques publiques le niveau d’utilité/bien
être ressentie par la société.

► Plusieurs FBES possibles


→ selon hypothèses faites sur motivations de l’État…
→ selon ce qu’on entend par bien être de la société
FBES utilitariste
W = U1(x1,y1,g)+U2(x2,y2,g)+U3(x3,y3,g)+…
► bien être collectif comme somme simple des utilité individuelles
► tous les agents sont traités de la même manière
►l’utilité de chaque agent dépend de :
- sa consommation de biens privés (x et y)
- la politique économique (g)
► tous les bien êtres individuels sont jugés équivalents…équité ?
►Rq. Pas si neutre du fait de la décroissance de l’utilité
marginale…
FBES utilitariste pondérée

W = α1*U1(x1,y1,g)+α2*U2(x2,y2,g)
+α3*U3(x3,y3,g)+…
► αi poids qu’accorde l’État à chaque individus.

► certains individus/catégories d’individus favorisés.


FBES à la Rawls

W = Min{U1(x1,y1,g),U2(x2,y2,g),U3(x3,y3,g)…}
► Insiste sur le bien être des plus défavorisés.
► Le bien être d’une société dépend du bien
être
de ses membres les plus “malheureux“.
2. Analyse économique de l’Étatc. nature des contraintes

Cas le plus simple :


on ne considère que la contrainte budgétaire

"Contrainte de budget équilibré"


(au moins à long terme)

Total des recettes = Total des dépenses


2. Analyse économique de l’Étatd. programme de l’État

MAX W(g)
g
S/C RF = DP
Avec :
- W le bien être collectif
- g la politique économique
- RF les recettes fiscales
- DP les dépenses publiques (le coût de la politique)
Exemple :
L’état produit un service public
Le financement de ce service repose sur la fiscalité
Chaque citoyen i voit son revenu taxé d’un montant ti
L’utilité de chaque citoyen dépend de la quantité de service
public (g), de sa consommation en biens x et y,
Mais ces consommations de biens privés dépendent de la taxe
qui l’affecte (puisqu’elle diminue son revenu disponible et donc
son panier optimal)
La contrainte de budget équilibré impose que la somme des
taxes soit égale au coût total de production du service public
Max W{U1(x1(t1),y1(t1),g),U2(x2(t2),y2(t2),g),
…}
t1,t2,t3,…g
SC t1+t2 +t3+…=CT(g)
CHAPITRE 6
LES DÉFAILLANCES DE MARCHÉ
les défaillances des marchés en CPP
Défaillance/échec des marchés : situation où les seuls
mécanismes de marché, même en situation de CPP,
ne sont pas capables d’assurer l’efficience.

Deux défaillances principales :


Externalités/effets externes
Biens publics/collectifs
Les défaillances des marchés en CPP1. les externalitésa. définitions et exemples

Déf. Une externalité (ou effet externe) est la conséquence, non


souhaitée et non prise en compte par les marchés,
du comportement d’un agent économique sur le bien être
d’un autre agent économique.

« Non souhaitée »
→ impacter le bien être d’un autre agent n’est pas
l’objectif de l’agent à l’origine de l’externalité.

« Non prise en compte par le marché »


→ l’existence d’une externalité n’influence pas la
fixation des prix.
→ déconnexion entre coûts privés et sociaux
Différents types d’externalités

Positives et négatives
Positives : comportement d’un agent augmente le
bien-être d’un autre agent.
Négatives : comportement d’un agent diminue le
bien-être d’un autre agent.

De consommation et de production
De consommation : activité de consommation
d’un agent affecte le bien-être d’un autre agent.
De production : activité de production d’un agent
affecte le bien-être d’un autre agent.
Les défaillances des marchés en CPP 1. les externalitésb. l’inefficacité des mécanismes
de marché

En présence d’externalités, premier théorème de


l’économie du bien être n’est plus valide
► l’équilibre général n’est plus un optimum de Pareto.
► l’économie de marché n’assure plus l’allocation efficiente des
ressources
► il existe des possibilités d’accroître le bien être de tous les
agents !
Pourquoi ? Parce que les agents à l’origine de l’externalités ne sont
pas sanctionnés/gratifiés.
→ aucune incitation à modifier leurs comportements
dans un sens plus favorable à la collectivité.
→ coûts individuels ≠ coûts sociaux (Pollution…)
→ bénéfices individuels ≠ bénéfices sociaux (dépenses de
recherche…)
► Agents source d’externalités négatives
- ne sont pas sanctionnés pour la perte de bien être qu’ils
provoquent
- ne reçoivent pas de compensation si ils limitent leur externalité
Ex. « pollué payeur ».

► Agents source d’externalités positives ne sont pas rémunérés


pour le supplément de bien être qu’ils provoquent
Ex. sous-investissement en R&D

► Légitime intervention de l’État pour restaurer efficience.


Les défaillances des marchés en CPP 1. les externalitésc. rôle de l’État

La théorie économique offre 3 outils à l’État pour corriger


l’inefficience des marchés en présence d’externalités.
La fiscalité (taxation/subvention)
L’internalisation
La création de marchés spécifiques
Fiscalité : Taxes à la Pigou

Idée générale :
créer incitation/désincitation via la fiscalité
→ oblige émetteur de l’externalité à prendre en compte les
conséquences collectives de son comportement individuel

► Si externalité négative : inciter émetteur à la limiter


Ex. Taxer les émissions polluantes

► Si externalité positive : inciter émetteur à l’accroître


Ex. subventionner la R&D
Internaliser les externalités

Idée générale :
Faire prendre conscience aux agents émetteurs des conséquences de
leur comportement via un transfert des droits de propriété

Ex. Faire des individus touchés par la pollution les actionnaires de


l’entreprise qui la cause

Ex. fusionner deux entreprises émettrice/bénéficiaire d’une


externalité
Créer un marché pour les externalités

Idée générale :
Créer un marché où s’échangent des droits à
provoquer une externalité
→ désormais, il faut payer (acheter des droits)
pour pouvoir provoquer une externalité

Ex. marchés de droits à polluer


Point commun des 3 politiques de gestion des externalités : créer une prise
de conscience de l’agent émetteur.

Mais pas toujours facile à appliquer :


Taxes à la Pigou :
contraintes informationnelles → niveau optimal des
taxes/subventions dépend des préférences des agents.
Contraintes politiques : nécessité éventuelle d’accords
internationaux
Internalisation : contraintes juridiques
Marchés de droits :
contraintes informationnelles → Quel volume de droits
? Dépend des préférences des agents.
Contraintes politiques : nécessité éventuelles d’accords
internationaux
►Politique de second best/optimum de second rang
Les défaillances des marchés en CPP 2. les biens publics a.
définitions et exemples

Déf. Principe de rivalité : deux agents ne peuvent pas bénéficier simultanément de l’usage d’un même bien.
→ biens privés
Ex. …la plupart des biens !!
Déf. Principe d’exclusion par le prix : un agent ne peut pas disposer d’un bien sans en avoir payé le prix.
Ex. …la plupart des biens !!
Déf. Principe d’impossibilité d’exclusion : on ne peut pas réserver l’usage d’un bien à certains agents seulement.
Ex. Défense nationale…
Déf. Effet d’encombrement : situation où la capacité d’un bien à satisfaire un besoin diminue avec le nombre de
consommateurs de ce bien.
Ex. Transports, justice…
Déf. Obligation d’usage : la consommation d’un bien ne dépend pas de la volonté des agents
Ex. Défense, éclairage public…
Déf. Un bien public est un bien pour lequel ne s’appliquent pas :
le principe de rivalité
Le principe d’exclusion
Ex. Défense nationale, réseau routier (gratuit)…

Déf. (P.A. Samuelson) Un bien public pur est un bien public vérifiant en
outre :
L’obligation d’usage
L’absence d’effet d’encombrement
Les défaillances des marchés en CPP 2. les biens publics b.
l’inefficacité des mécanismes de marché

En présence de biens publics, premier théorème de


l’économie du bien être n’est plus valide
► l’équilibre général n’est plus un optimum de Pareto.
► l’économie de marché n’assure plus l’allocation
efficiente des ressources
► il existe des possibilités d’accroître le bien être de
tous les agents !

Pourquoi ? Parce que les décisions individuelles des


agents privés conduisent à un niveau insuffisant de
biens publics.
Pourquoi les biens publics ne peuvent-ils pas être offerts
par le secteur privé, comme les autres biens ?

Non exclusion par le prix : un individu peut profiter du bien sans


être contraint d’en payer le prix
→ comportement de « passager clandestin »
Une entreprise privée produisant ce bien ne serait pas assurée
de couvrir ses coûts de production
→ activité non profitable
C’est à l’état de répondre à ces besoins

Rq : même si les citoyens sont honnêtes et choisissent la somme à


allouer au bien public en fonction de leurs préférences, la
quantité produite sera insuffisante
► externalité positive de financement qui biaise leurs calculs
Les défaillances des marchés en CPP 2. les biens publics c. rôle de
l’État

► Secteur privé n’a aucune incitation à produire des biens publics car profit pas assuré

►Légitime intervention de l’État.

Financer les biens publics par l’impôt

Idée générale : taxer d’autant plus chaque citoyen qu’il apprécie le bien public
(Condition de Bowen-Lindhal-Samuelson)

► Résultat théorique mais difficile à mettre en œuvre car contrainte informationnelle (préférences des
agents)
► Biens Publics concrètement financés par impôts sur revenu/consommation/capital…
→ Politique de second best/optimum de second rang
Synthèse partielle…

Vertus et limites de la CPP et intervention publique

Si la concurrence était “idéale“ (CPP)


► l’économie de marché assurerait l’efficacité
économique.
→ Sur un marché particulier :
- émergence d’un prix qui rend compatibles les
projets de tous les agents
- maximisation du surplus collectif
→ Sur l’ensemble des marchés :
- émergence d’un système de prix qui rend
compatibles les projets de tous les agents
- optimalité parétienne
► Mais, en présence d’externalités ou biens publics,
1er théorème de l’économie du bien être n’est
plus valide
→ Optimalité paretienne plus assurée.
→ légitime intervention de l’Etat
► D’autre part, l’économie de marché ne corrige pas
forcément les inégalités
→ légitime intervention de l’Etat pour les corriger
→ risque de nuire à l’efficacité
(“dilemne efficacité-équité”)
→ 2ème théorème de l’économie du bien être :
l’Etat peut redistribuer sans perte d’efficacité.
► Dans tous les cas, limites informationnelles…
Logiques de l’intervention publique
pour rapprocher l’économie réelle de la CPP
Dans la réalité, conditions de la CPP non vérifiées
► Légitime action de l’état pour s’en rapprocher, et donc améliorer
l’efficacité économique

► Atomicité : lutter contre l’apparition de pouvoirs de marchés


Ex. Droit de la concurrence/législation anti-trust…
► Libre circulation des facteurs : lutter contre l’existence de marchés fermés
à de nouveaux offreurs
Ex. Ouverture à la concurrence des secteurs de l’énergie, des
télécoms, du transport ferroviaire…
► Transparence de l’information : s’assurer que les agents économiques
disposent d’une information aussi complète et fiable que possible
pour réaliser leurs opérations
Ex. Interdiction de la publicité mensongère, caractère public et
sincère des informations comptables, affichage de la composition
des produits alimentaires…
Chapitre 7La concurrence imparfaite
Introduction : Remarques générales sur la concurrence imparfaite

Rappel : il y a CPP si 4 hypothèses


Homogénéité du produit
Atomicité de l’offre et de la demande
Transparence de l’information
Mobilité des facteurs

Concurrence imparfaite : une au moins des hypothèses n’est


plus vérifiée
► grande variété de structures de marché.
2 cas polaires très théoriques :
CPP : concurrence maximale
Monopole pur : concurrence minimale
Et des situations intermédiaires, avec une concurrence est plus
ou moins forte.

De manière générale, quand les firmes ont un pouvoir de


marché, elles peuvent élever le prix au dessus du prix de CPP
afin d’accroître leur profit.
P* > Cm (q*)
Pouvoir de marché des firmes

Concurrence
CPP Monopolistique Oligopole Monopole pur

Nombre Nombre important Quelques Une


important d’entreprises avec entreprises entreprise
d’entreprises d i f férenciation avec pouvoir
avec produit produit de marché
homogène
S1. Le Monopole1. Définition et hypothèses

Définition générale : situation où, sur un marché, il n’y a qu’un seul


offreur.
Plus spécifiquement :
Atomicité de la demande…
…mais absence d’atomicité de l’offre
Homogénéité du bien
Information parfaite
Existence de barrières à l’entrée : la mobilité des facteurs n’est plus assurée
→ “marché fermé" : monopole assuré de le rester !
S1. Le Monopole2. Origines

Différentes origines possibles :


Monopole naturel
Conditions techniques de production imposent unicité de l’offre
Ex. Coûts fixes élevés/rendements croissants
► plusieurs producteurs conduiraient à des coûts de production/prix trop élevés.
Monopole prédateur
Monopole est le résultat de la concurrence passée entre firmes.
Seul un concurrent a pu rester sur le marché (fusions/acquisitions/disparition des moins efficaces)
Monopole innovant/technologique
Monopole (temporaire) qui résulte d’une innovation
Monopole institutionnel/légal
Puissance publique interdit l’installation d’autres entreprises sur le marché.
Objectifs autres que maximisation du profit (services publics, biens stratégiques…)
S1. Le Monopole3. L’équilibre du monopole

Entreprise en situation de monopole dispose d’un fort pouvoir


de marché
► capacité à influencer prix d’équilibre
► logique puisque P* résulte de la
confrontation Offre/Demande…
or Offre émane ici d’une seule firme

Offre Globale sur marché = Offre Individuelle du monopole
Monopole privé qui cherche à maximiser profit économique.

Rappel : en CPP, pour un prix de vente imposé par le marché, entreprises


déterminent Q* qui maximise le profit économique.

Rappel : d’après loi de l’offre et de la demande, prix de marché diminue


lorsque l’offre augmente.

Donc en monopole, toute modification du volume produit entraîne une


modification du prix d’équilibre du marché
Si monopole augmente sa production → baisse du prix d’équilibre
Si monopole diminue sa production → hausse du prix d’équilibre

Pour maximiser son profit, le monopole :


ne se contente donc pas de choisir un volume de production Q* pour un prix de
vente que lui impose le marché,
mais choisit conjointement le prix de vente et le volume à produire (P*,Q*).
Pour répondre à la demande (décroissante du prix), le monopole doit
arbitrer entre :
Offrir beaucoup, mais à un prix faible
Offrir peu, mais à un prix plus élevé
En d’autres termes, selon les caractéristiques de la demande, il vaut mieux :
Faire un profit unitaire faible sur des gros volumes
Faire un profit unitaire élevé sur un petit volume
Chaque unité supplémentaire produite/vendue :
Augmente la recette totale à hauteur du prix de vente de
l’unité marginale.
Diminue la recette totale car le prix de vente de toutes les
unités précédentes a diminué.
Prix Offre du
monopole

Demande,
indépendante des
décisions
du monopole
Quantité
0
Programme du monopole :

Max П=RT-CT=P(Q).Q-CT(Q)
Q

RQ : désormais P ne s’impose plus à l’entreprise, mais


découle de son volume de production
P → P(Q)
-
Condition d’équilibre inchangée :

Rm(Q*)=Cm(Q*)

MAIS en monopole :

Rm ≠ Prix
Rappel : en CPP, Rm = RM = P = constante (car price taker)
→ choix optimal de l’entreprise vérifie
Cm(Q*)=Rm(Q*)=P

En monopole, pouvoir de marché (price maker) :


Recette moyenne ≠ recette marginale
Recette moyenne = prix de vente
Décroissante lorsque la production augmente (loi O/D)
Recette marginale = supplément de recette totale qui
résulte de la production/vente d’une unité
supplémentaire
Inférieure à la recette moyenne puisque chaque unité d’output
supplémentaire fait baisser le prix de vente.
À l’équilibre : P* > Rm(Q*) = Cm(Q*)

Conséquence : monopole peut avoir intérêt à refuser de produire des unités


qui procurent un profit unitaire positif…car cela ferait baisser le profit total.
exemple
Représentation graphique de l’équilibre du
monopole
Quelques remarques préalables :
P = RM
P fonction décroissante de Q
→ courbe de RM assimilée à courbe de
demande
De manière générale RM ≠ Rm
Sauf pour la première unité : RM(1) = Rm(1)
P/RM décroissant donc Rm décroissante également.
RM > Rm
Courbe de Cm assimilée à courbe d’offre
P C
C
m M

P
*

Demande/RM/P
R
m
Q=1 Q Q
*
S1. Le Monopole4. Analyse du surplus

Surplus des
consommateurs
P aP*b

a Cm/Offre (simpl.)
Charge morte
bcd
b
P
*
Surplus/profit c
Du monopole
P*bde

d Demande/RM/P

R
e m
Q=1 Q Q
Perte des
P consommateurs
PMbfPCPP + bcf
a
Cm/Offre
b
Gain de P
M
l’entreprise Équilibre de CPP : P = Cm(Q)
PMbfPCPP c
PC
PP f
Perte de
l’entreprise
d cdf

R Demande/RM/P
e m
Q QCP
Q=1 M P
En situation de monopole :
Baisse du surplus des consommateurs
Consommation inférieure à celle de CPP
A un prix plus élevé que celui de CPP
► trapèze PMbcPCPP
Hausse du surplus du producteur
Perte car ventes inférieures
► triangle cdf
Compensée par gain car prix plus élevé (profite de son
pouvoir de marché)
► rectangle PMbfPCPP
Baisse du surplus collectif : charge morte
► triangle bcd
S1. Le Monopole5. Monopole et bien être
1er élément
p > Cm
P Le monopole pousse les prix
C au dessus du prix de CPP
m
Les prix sont majorés par
rapport au coût marginal
C réduction du surplus/bien être
M des consommateurs
p Situation d’autant plus
éloignée de la CPP que
l’élasticité de la demande est
C Deman faible.
m R de
q m Q
2ème élément
Le monopole fait des profits
P positifs à long terme
C Ceci est dû à l’existence de
m barrière à l’entrée
Les concurrents ne peuvent
C donc pas entrer pour
M s’approprier une partie des
profits du monopole
p
Perpétuation de la rente du
monopole au détriment des
consommateurs
Deman
R de
q m Q
3ème élément
À LT le monopole ne produit
P pas au minimum du coût
C moyen
m Il existe donc des rendements
croissants non exploités
CM( C Le marché ne permet pas de
q) M produire de la manière la plus
efficiente (gaspillage de
p ressources).

Deman
R de
q m Q
S1. Le Monopole6. La régulation des monopoles par l’État

Monopole source d’inefficacité/perte


de bien être

Légitime intervention de l’État

Régulation des monopoles
Politique de la concurrence/droit de la concurrence
► limiter le pouvoir de marché des entreprises
► prévenir la formation de monopole
(Ex. accord UE nécessaire avant fusions…)
Encadrement de la tarification des monopoles
► imposer un prix maximal

Égal au Coût Moyen


→ Profits nuls : seuls consommateurs obtiennent un surplus
→ Le coût moyen est parfaitement connu
→ Mais charge morte demeure.
Égal au coût marginal
→ Régulation la plus efficace (surplus collectif maximal)
→ Profits positifs.
→ Mais difficulté de calcul du Cm.
S1. Le Monopole7. Avantages de certaines monopoles

Situations de monopole pas toujours néfastes !


Au moins 3 cas :

Cas 1 :
Monopole naturel
Une firme peut produire l’output total d’un secteur à un coût
moindre que s’il y avait plusieurs firmes.
Les monopoles naturels naissent en cas d’économies
d ’échelles/Coûts fixes très importants.
Cas 2 :
Argument “Schumpetérien” en faveur des monopoles

Le profit de monopole est la rémunération du risque de


l’entrepreneur
Sans ces surprofits, pas d’incitations à l’innovation (ou
la prise de risque)
Aussi trop de régulation en faveur de la concurrence
peut se faire au détriment de l’innovation

► Argument valable si monopole temporaire


→ Protéger l’innovation par brevet pour une période
limitée
Cas 3 :
"Marchés contestables"
Un offreur unique n’implique pas toujours un fort
pouvoir marché
Le monopole peut subir la concurrence d’entrants
potentiels (si pas de barrières à l’entrée)
→ obligé de fixer un prix faible pour ne pas
attirer de nouveaux concurrents
(cas limite, prix de monopole = prix de LT
CPP, càd Min CM)
S1. Le Monopole8. Le monopole à prix différenciésÀ améliorer …

Hyp. Monopole peut faire payer un prix différent, pour un même produit, selon les
catégories de consommateurs.
Monopoles sur plusieurs marchés nationaux
Tarifs étudiants, familles, vermeils, chômeurs…
Parution décalée des romans en format de poche

► Stratégie de discrimination par les prix


Condition nécessaire : segments de marchés étanches
►un consommateur ne peut pas "choisir" son segment.
Entreprise en situation de monopole sur
chaque segment de marché

Autres caractéristiques des monopoles


vérifiées, en particulier :
→ offrir une unité supplémentaire sur un
segment fait baisser le prix de vente sur
celui-ci !
→ Prix = RM ≠ Rm
Quelle stratégie tarifaire adopter ?

Objectif du monopole discriminant : maximisation du profit.

Spécificité :
en situation de monopole sur chaque segment de marché.
→ doit déterminer le couple (prix,quantité) optimal pour
chacun.
Mais processus de production unique.

Condition d’équilibre habituelle :


Recette marginale = Coût marginal

Mais désormais, il y a plusieurs recettes marginales :


une par segment de marché.
► Condition d’équilibre si 2 segments :
Rm1(Q1*)=Rm2(Q2*)=Cm(Q1*+Q2*)

► Intuition : l’entreprise va produire toutes les unités qui lui permettent


d’augmenter son profit, quel que soit le segment de marché sur
lequel elles sont écoulées.

► Pour chaque unité, comparer coût marginal et recette marginale sur


chaque segment
- Si Cm > Rm (≠ P !!) sur chaque segment, l’unité ferait baisser
le profit total sur les deux segments → pas produite
- Si Cm > Rm sur un segment et Cm < Rm sur l’autre :
- l’unité ferait baisser le profit total sur le premier segment
- mais accroît le profit sur le second
→ elle est produite et offerte sur le second marché
- Si Cm < Rm sur chaque segment, l’unité ferait augmenter le profit
total sur les deux segments
→ elle est produite et écoulée sur le segment où le profit
marginal est le plus élevé.
Interprétation de la condition d’équilibre :
Rm1(Q1*)=Rm2(Q2*)=Cm(Q1*+Q2*)
►L’entreprise a produit toutes les unités
susceptibles d’accroître son profit sur un des
segments de marché.
►Une unité supplémentaire ferait baisser le
profit total sur n’importe quel segment.
Caractéristiques de l’équilibre

► Sur chaque segment :


- prix d’autant plus élevé que l’élasticité de la demande
sur ce segment est faible.
- prix supérieur à la situation de CPP
- quantité inférieure à la situation de CPP

► Conséquences en termes de surplus :


- surplus de l’entreprise supérieur à ceux de CPP et de monopole
- surplus des consommateurs inférieur à celui de CPP et de
monopole
→ discrimination par le prix permet à l’entreprise de capturer
une plus grande partie du surplus des consommateurs.
- existence d’une charge morte

► Situation d’inefficacité.
Cas (théorique) de la discrimination parfaite

Idée : faire payer à chaque consommateur son prix de réserve


→ chaque consommateur constitue un segment de
marché.

Conséquences en termes de surplus :


Monopole capture la totalité du surplus des consommateur
Pas de charge morte !

Rq. Permet à tous les consommateurs potentiels l’accès au


marché…
S2. La concurrence monopolistique 1. Caractéristiques

Concurrence monopolistique : Chamberlin 1933.


Marché caractérisé par :
Atomicité de la demande
Atomicité de l’offre mais chaque entreprise offre un
bien légèrement différent de celui des autres.
→ biens imparfaitement substituables
→ hypothèse d’homogénéité non vérifiée
→ concurrence hors prix
Mobilité des facteurs
Transparence de l’information
Différents types de différenciation possibles :
Sur le produit :
Caractéristiques intrinsèques du produit (différenciation horizontale)
Qualité du produit (différenciation verticale)
Sur certains services associés au produit : SAV…
Sur la distribution : lieu de vente…
Sur la communication : marque, campagnes de publicité…

Conditions de réussite d’une politique de différenciation :


Perçue par clients
Valorisée par client, qui est disposé à payer cette valeur
Différence de prix supérieure au coût de production de la
différenciation
Différenciation peu imitable (au moins à CT)
S2. La concurrence monopolistique2. Equilibre du marché

A CT : Chaque entreprise cherche à maximiser son profit :


se comporte comme un monopole, à qui s’adresserait une partie
de la demande
→ choisit le couple (prix,quantité) optimal
→ condition d’équilibre habituelle : Cm(q*) =
Rm(q*) ≠ P*
…mais l’existence de substituts imparfaits rend la demande plus
élastique au prix qu’en monopole…
…donc la capacité à fixer un prix élevé est plus faible qu’en
monopole

► situation intermédiaire entre monopole et CPP


- moins favorable aux consommateurs qu’en CPP car la
différenciation offre aux entreprises un pouvoir de marché.
- moins favorable aux entreprises qu’en monopole car
l’existence de substituts atténue ce pouvoir de marché.
A LT :
L’existence de profit provoque l’entrée de nouvelles
firmes.
L’offre augmente
→ baisse du prix
→ baisse de la part de marché et du profit de chaque
entreprise.
Jusqu’à ce que le prix soit égal au coût moyen
(mais pas au minimum CM !)
→ profit nul (comme en CPP à LT)
Cependant, ce prix reste supérieur au coût marginal
→ prix supérieur à celui de CPP
→ quantités échangées inférieures à celles de CPP.
→ il existe des capacités de production non employées.
S3. L’oligopole1. Définition et caractéristiques

Déf. Structure de marché constituée d’un nombre limité


d’entreprises.
Origine : barrières à l’entrée.
Conséquences :
Pouvoir de marché.
Situation d’interdépendance stratégique :
Décision d’une entreprise a un impact sur décisions et résultats des autres.
Chaque entreprise doit prendre en compte ces réactions pour déterminer son
comportement optimal.
Grande variété de formes de marché selon
caractéristiques :
Homogénéité du bien :
Si oui : oligopole indifférencié.
Si non : oligopole différencié.
→ intensité de la concurrence atténuée.
Information
Parfaite : capacité à parfaitement anticiper réactions des
concurrents.
Ou pas…
Atomicité de la demande mais pas de l’offre :
→ relation inverse entre taille des firmes et leur nombre.
Mobilité des facteurs limitée :
Barrières naturelles : taille optimale…
Barrières légales : brevets, licence, normes…
Barrières stratégiques mises en place par firmes en place :
menace de guerre des prix…
S3. L’oligopole2. Equilibre(s)

Concurrence en prix et concurrence en quantité :


En prix : biens différenciés permettent à chaque entreprise de fixer son prix optimal.
En quantité : biens homogènes, prix fixé par le marché (mais influencé par quantité que
produit chaque entreprise).
En cas de forte concurrence :
→ Prix et quantités se rapprochent de la situation de CPP
Ex. Oligopole de Bertrand (guerre des prix)…même si peu
d’entreprises !
Ex. Oligopoles avec grand nombre de firmes.
En cas de concurrence modérée
→ Prix supérieur à celui de CPP
→ quantités échangées inférieures à celles de CPP.

De manière générale :
→ Condition habituelle de maximisation du profit : Rm(q*)=Cm(q*)
→ Prix et quantités s’écartent de ceux de CPP, au détriment des
consommateurs.
S4. Le cartel1. Définition et caractéristiques

Déf. Entente entre entreprise ayant pour but d’accroître leur


profit joint.
→ idée que pour maximiser son profit, il vaut mieux
s’entendre avec les autres firmes qu’entrer en concurrence avec
elles.
Principe : limiter l’intensité de la concurrence pour que le prix
de marché soit plus élevé.
Entente sur le prix de vente.
Ou entente sur les quantités afin d’influencer la fixation du prix de
marché.
S4. Le cartel2. Equilibre

Objectif du cartel : maximisation du profit total de ses membres.

SI 2 membres :
Q = q1+q2
Programme du cartel :
Max П = π1+π2=RT-CT
q1,q2 =P(q1+q2)*Q-CT1(q1)-CT2(q2)

Condition d’équilibre :
Rm (q1*+q2*) = Cm(q1*)=Cm(q2*)
Interprétation de la Condition d’équilibre :

Rm (q1*+q2*) = Cm(q1*) = Cm(q2*)

► cartel produit toutes les unités qui accroissent le profit total


► chaque membre produit toutes les unités qui accroissent le profit total

Rq. Situation équivalente à celle d’une entreprise à établissements


multiples.

Caractéristiques de l’équilibre :
→ Prix supérieur à celui de CPP
→ quantités échangées inférieures à celles de CPP.
→ Perte de surplus des consommateurs au profit des membres du
cartel
→ Perte de surplus collectif : inefficacité.

Puissance publique cherche à éliminer/interdire situations de cartel.


S4. Le cartel3. Limites des cartels

Limites des situations de cartel :


Coûts de négociation élevés et croissants avec le nombre de membres
Accord aisé sur prix
…moins sur quotas, càd sur la répartition du profit total.
Coûts de surveillance : il faut éviter qu’un membre se comporte en
passager clandestin et ne respecte pas l’accord afin d’accroître son
profit
Produise plus que son quota
Vende à un prix inférieur à celui prévu
► "instabilité des cartels"
Limites juridiques : autorités de la concurrence cherchent à limiter les
situations de cartel, même si
parfois difficile à déceler,
Sanctions financières parfois inférieures au gain espéré.
Limites à LT : existence de profits incite nouveaux concurrents à entrer
sur le marché.
ConclusionL’Etat et les marchés en perspective
S1. Introduction

Régulation de l’économie :
Par les marchés
Assurent confrontation Offre/Demande
Permettent émergence de prix
→ rendent compatibles plans individuels des
agents économiques
- plans de consommation
- plans de production
Par certains agents qui exploitent leur pouvoir de marché
pour accroître leur profit (entreprises)
Pour accroître leur rémunération (regroupement de salariés…)
Pour accroître leur surplus (regroupement de consommateurs…)
Par l’Etat
Pour corriger les dysfonctionnements éventuels de l’économie de marché
Pour prendre en compte la justice sociale/équité
S2. Concurrence parfaite et intervention publique

Cas ( théorique et idéal) de la CPP :


Maximisation du surplus collectif
1er théorème de l’économie du bien être :
→ tout EG est un OP.
→ économie de marché assure efficience
- pas de gaspillage de ressources
- création de richesses maximale

"Main invisible"

► Intervention de l’Etat (hors fonctions régaliennes) non légitime ?


Intervention légitime pour 2 raisons :
Echecs des marchés
→ situations où EG ≠ OP
- externalités
- biens publics
Considérations autres que l’efficacité économique
→ justice sociale/équité/lutte contre inégalités
→ problème : dilemme efficacité-équité
- recherche de justice sociale peut s’opposer à
l’efficacité économique (Ex. Fiscalité désincitative)
→ solution (théorique) : second théorème de l’économie du
bien être
- Tout OP peut être un EG à condition d’avoir mis en
place un système de transferts adéquat au niveau
des dotations initiales
- efficacité et équité sont compatibles.

En pratique, intervention se heurte à une contrainte informationnelle


→ mise en place de politiques de second best
S3. Concurrence imparfaite et intervention publique

Intervention de l’État vise à rapprocher les caractéristiques réelles de l’économie de


celles (idéales) de la CPP :
Pour améliorer l’efficacité économique
→ meilleure allocation des ressources
Pour que les consommateurs ne soient pas trop pénalisés par le
pouvoir de marché de certaines entreprises.
→ meilleur partage du surplus collectif
Intervention publique peut porter sur plusieurs dimensions de
l’économie de marché :
L’atomicité : éviter l’émergence de pouvoirs de
marché trop importants
→ régulation de la concurrence
L’information : assurer sa transparence
→ sincérité de la publicité, des comptes…
La mobilité des facteurs : limiter les barrières à
l’entrée durables.

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