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Cours n° : 1 Economie Générale ESSG-Annaba

1 Chapitre 1 : Introduction à la science économique


1- qu'est -ce -que la science économique ?
- Objet de l'économie.
- Méthode de l'économie.
- Définition de la science économique.
2- Problématique de la Rareté.
- Les besoins.
- les ressources.
- les biens économiques.
- la Rareté.

1. OBJET ET METHODES DE LA CONNAISSANCE ECONOMIQUE :


Introduction
Les sciences obéissent, aujourd’hui à deux principales distinctions :
Les sciences de la nature et les sciences de l’homme (sciences sociales).
Les sciences de la nature traitent des relations entre les choses, des rapports entre les
phénomènes naturels. Les sciences de l’homme, appelées également sciences sociales concernent
les actions de l’homme, les relations entre les hommes et les choses, les relations entre les hommes.
Les données des sciences de l’homme ont un caractère subjectif car elles ne peuvent se définir
en termes matériels et objectifs, mais par référence à des opinions, à des desseins et à des croyances
de l’homme.
Les sciences de l’homme sont multiples ; on distingue :
o les sciences de la population appelées aussi sciences démographiques ;
o les sciences géographiques ;
o les sciences historiques ;
o les sciences politiques ;
o la sociologie ;
o la psychologie ;
o les sciences économiques, …

De la réalité sociale diverse et complexe chaque science sociale n’exprime qu’un aspect.
Chacune correspond à un angle de vue sur l’activité globale de l’homme.
Dans le langage courant, l’économie, en tant que science sociale, peut être considérée comme
étant l’art d’utiliser au mieux les ressources disponibles. Ce qui permet de dire que la science
économique a pour objet d’expliquer comment les hommes organisent leurs efforts pour mettre en
valeur les ressources dont recèle le monde. Elle peut correspondre à une stratégie de lutte contre la
rareté se manifestant par des phénomènes de valeur à travers le capital et le travail.

1. Objet de la connaissance économique :

Elaboré par le Dr : CHERAIET Nesrine


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L’approche concrète de l’objet de la connaissance économique peut être effectuée à partir de


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l’exposé des problèmes fondamentaux suivants :

a). Quels biens et services doivent être produits pour satisfaire les besoins de
la société et en quelles quantités ?
b). Comment produire les biens et les services ?
c). Comment ces biens et ces services peuvent-ils être répartis entre les
agents économiques, à l’intérieur de la société ?
d). Les ressources économiques sont-elles intégralement utilisées ?
e). L’économie est-elle une économie de croissance ou une économie
stationnaire ?
f). Les économies contemporaines peuvent-elles se développer régulièrement
dans la stabilité monétaire ?
Premier problème :
L’activité économique a pour finalité la satisfaction des besoins humains, c’est-à-dire
l’ensemble des désirs qui peuvent animer les hommes :
-besoins alimentaires ;
-besoins vestimentaires ;
-besoins de soins ;
-besoins de divertissement ;
-besoins d’éducation ; …….
Les biens sont créés par des actes de production qui consistent à combiner des ressources
économiques ou facteurs de production (ressources naturelles, facteur travail, facteur capital). Les
facteurs de production étant rares, les biens économiques le sont aussi. De ce fait, des choix doivent
être effectués.
Exemple : une économie devra-t-elle produire beaucoup d’automobiles et peu de logements
ou l’inverse ?
Devra-t-elle produire beaucoup de biens de consommation finale destinés à satisfaire les
besoins immédiats de la population (alimentation, vêtements, produits électroménagers, …) ou
beaucoup de biens de production équipements,) ?
Deuxième problème :
Comme les ressources économiques sont rares, il importe de ne pas les gaspiller, en d’autres
termes, il faut les gérer de manière rationnelle. L’organisation rationnelle de la production suppose
la recherche du dosage des facteurs de production en vue d’une production donnée. Ces deux
premières questions : Quoi produire et Comment produire font l’objet dans l’analyse économique
de la théorie de la production.
Troisième problème :
La question relative à la répartition vise à expliquer comment la production nationale, à
l’échelle de tout le pays, peut être attribuée aux membres de toute la société. Cette répartition
s’effectue par l’intermédiaire des revenus qui leur sont versés.
On distingue deux types de revenus :
a) Les revenus des salariés qui sont constitués par les salaires auxquels
il faudrait ajouter les prestations sociales ;
b) Les revenus de la propriété et de l’entreprise, les dividendes (revenus
provenant des parts de propriété des sociétés par actions), le résultat brut
d’exploitation des entreprises individuelles, l’épargne des sociétés,….
Cependant, certains revenus ne sont liés ni à un travail immédiat, ni à une propriété, ni à une
production. On les appelle les transferts, c’est-à-dire des versements effectués par l’Etat à un agent
économique (allocation chômage, subvention à des agriculteurs, allocation de vieillesse,). Ces

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transferts résultent des prélèvements opérés sur les agents producteurs, par l’Etat par l’intermédiaire
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des impôts.
Quatrième problème :
L’utilisation intégrale des ressources économiques. Si une économie peut utiliser en
permanence le facteur travail ainsi que l’ensemble de son capital technique (machines,
équipements,), on dit qu’il y a plein emploi des facteurs de production, et notamment plein emploi
du facteur travail.
Dans le cas contraire, on dit qu’il y a sous-emploi des facteurs de production et de travail,
c’est-à-dire gaspillage des ressources rares.
Cinquième problème :
L’économie est-elle une économie de croissance ou une économie stationnaire ?
L’économie de croissance est une économie dans laquelle la production des biens et des
services augmente d’année en année.
L’économie est dite stationnaire quand le volume de la production des biens et des services
demeure insuffisant voire inchangé pendant plusieurs années.
Sixième problème :
Les économies contemporaines peuvent-elles se développer régulièrement dans la stabilité
monétaire :
Face à cette situation, est-il possible de concilier les trois objectifs souhaitables dans toute
économie:
- objectif de croissance,
- objectif de plein emploi,
- objectif de stabilité monétaire ?
Ces divers problèmes se posent dans le cadre de sociétés économiques qui rassemblent des
sujets économiques ou agents économiques, c’est-à-dire des individus ou groupes d’individus qui
prennent des décisions économiques.
2. Approche de la connaissance économique :
L’activité économique suppose l’existence de relations entre les phénomènes.
La connaissance économique peut être qualifiée de connaissance scientifique dans la mesure
où elle a pour objet la mise en évidence de ces relations et ou elle cherche, par là même, l’explication
des phénomènes économiques. La science économique a recours à diverses méthodes ainsi qu’à des
techniques quantitatives.
Mode de raisonnement : méthode déductive ou méthode inductive.
Pendant longtemps ces deux méthodes ont été opposées.
La méthode déductive consiste dans l’emploi de déductions logiques tirées d’axiomes à
priori sans faire appel à l’observation.
La méthode inductive part de l’observation des réalités pour dégager des principes généraux.
La recherche économique implique non pas le choix entre ces deux méthodes mais leur utilisation
conjointe.
Le chercheur énonce une hypothèse, construite à partir de faits qu’il a sélectionnés, hypothèse
qui permet la construction de lois qu’il faudra confronter à la réalité.

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Phénomènes naturels
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(Observation)

Induction

Hypothèses

Déduction

Théories, lois

Vérification

// // //

Phénomènes naturels

Les phénomènes naturels se trouvent, ainsi, à la fois à l’origine d’hypothèses et au terme d’un
ensemble de déductions de ces hypothèses. La vérification terminale ne vise pas seulement les
dernières conséquences des déductions mais doit remonter aux hypothèses, aux concepts et aux
théories utilisés au cours des recherches.
Echelle ou niveau d’analyse :
Deux types d’analyse sont nécessaires selon le niveau auquel se situe l’observation des
phénomènes :

L’analyse micro-économique permet d’observer les phénomènes au niveau des entreprises


de production ou des ménages (consommation). Elle analyse les quantités individuelles.
L’analyse macro-économique permet d’observer les phénomènes au niveau des groupes de
sujets économiques. Elle porte sur les quantités globales appelées
Agrégats.
Les deux méthodes apparaissent comme complémentaires, chacune ayant des domaines
d’élection différents :
On dira dans ce sens :
-la détermination des prix dans une entreprise prise isolément sera effectuée grâce à la
micro-analyse.
-les fluctuations de l’activité économique d’un pays relèvent de la macroanalyse.
3. Définitions de l’économie politique
L’économiste américain Paul A. SAMUELSON (l’économique, tome 1, édition Armand
Colin, Paris 1982) a défini l’économie politique comme suit :« L’économie politique étudie les
activités qui, mettant en jeu ou non la monnaie, impliquent des opérations d’échange entre les
individus. »
« L’économie recherche comment les hommes décident d’utiliser les ressources
productives rares ou limitées (sol, travail, capital comme les machines, les connaissances

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techniques) en vue de créer des marchandises ou services variés et de les répartir pour des fins
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de consommation entre les différents membres de la société ».
« Elle définit la façon dont les hommes se comportent dans le cours habituel de leur
existence en gagnant leur vie et en jouissant des fruits de leur travail ».
« Elle recherche comment l’humanité s’y prend pour organiser ses activités de
production et de consommation ».
« Elle est la science des richesses ».
« Elle est la science qui recherche les moyens d’améliorer la société et de rendre possible
la civilisation humaine ».
4. L’apport des mathématiques, de la statistique et de la comptabilité à
l’économie :
Pour l’économiste les mathématiques constituent un instrument de démonstration logique.
Elles constituent également un instrument de formalisation permettant d’exprimer les relations
existant entre certaines grandeurs. Elles jouent un rôle important dans les recherches abstraites et
dans les domaines concrets de la gestion publique ainsi que dans l’administration des entreprises.
1. Mathématiques et analyse théorique :

Le développement de l’économétrie a contribué à généraliser l’utilisation des mathématiques


dans l’économie.
Cette discipline qui est née dans les années 1930 a été définie par l’un de ses fondateurs,
l’économiste Ian TINBERGEN comme une « économie mathématique » travaillant sur des
données mesurées ». Elle effectue donc la synthèse entre mathématiques, statistique et économie.
La méthode économétrique est utilisée dans la construction des modèles économiques.
Le modèle se présente comme un construction simplifiée de la réalité économique,
construction destinée à expliquer les phénomènes économiques. Il est constitué par une série
d’équations qui expriment les relations existant entre des variables économiques.
Celles-ci sont de deux sortes :
- les variables dites indépendantes ou exogènes considérées comme
déterminées en dehors du modèle : les mouvements démographiques, la politique du
gouvernement,...

- les variables dites dépendantes ou endogènes, déterminées par le jeu des


différents éléments constitutifs du modèle : les prix, les salaires l’emploi, les revenus, etc….
Avantages de la méthode des modèles :

Les équations confèrent une rigoureuse cohérence au raisonnement économique ; le modèle


peut inclure un grand nombre de variables ; les calculs sont effectués par ordinateur.
La technique du modèle peut être utilisée pour décrire une économie concrète à partir
d’observations statistiques ; c’est ce qui est appelé modèle descriptif. Pour comprendre les
enchainements essentiels entre les phénomènes (modèle explicatif) et enfin pour prévoir l’évolution
économique future lors des travaux d’élaboration de la planification
( modèle prévisionnel).

2. L’apport de la statistique à l’économie :


La statistique est l’observation d’un ensemble de faits susceptibles d’expression numérique.
Les statistiques relatives aux faits économiques sont collectées et publiées soit par des groupements
professionnels (groupements patronaux, syndicats, instituts spécialisés, etc..), soit par des
administrations spécialisées (office national des statistiques, services des statistiques des ministères,
des collectivités locales,..).
Le recueil des statistiques s’établit au moyen :

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- d’observations directes (exemple : les prix)


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- d’enquêtes donnant lieu à un dénombrement intégral (exemple : recensement de la
population) ;
- d’un dénombrement partiel (sondages) ;
Les statistiques résultent également des données fournies par la comptabilité de certaines
administrations publiques (impôts, douanes,…).
3 . L’apport de la comptabilité à l’économie :
La comptabilité se définit d’une façon générale comme la technique d’enregistrement des
valeurs économiques libellées en monnaie concernant une entité économique déterminée.
La comptabilité est dite privée lorsqu’elle retrace l’activité d’un ménage, d’une entreprise.
Elle est publique lorsqu’elle concerne l’activité de l’Etat ou celle d’une collectivité publique
( wilaya , commune, autres établissements publics à caractère administratif, éducatif, culturel,
scientifique, etc…
La comptabilité est dite nationale lorsqu’elle dresse l’ensemble des comptes relatifs à
l’ensemble des transactions effectuées dans un pays.
Ces formes de comptabilités peuvent revêtir différents aspects selon qu’elles décrivent
l’évolution passée ( comptabilité rétrospective), ou l’évolution à venir ( comptabilité
prospective).
La comptabilité rétrospective fournit aux économistes les documents de base chiffrés à des
phénomènes tels que :
- Les investissements ou les profits des entreprises (comptabilité privée) ;
- Les impôts ( comptabilité publique) ;
- Le produit national ( comptabilité nationale).
Ces documents permettent de mettre en évidence des relations pour le passé tout comme ils
peuvent constituer des bases de projections, c’est-à-dire, des prévisions pour l’avenir. La
Comptabilité devient alors prospective à partir de documents rétrospectifs.
La comptabilité nationale prospective vise à établir une représentation cohérente et
équilibrée de l’avenir d’un pays, nécessaire aux opérations de planification.
2. Problématique de la Rareté
- Les besoins.
- les ressources.
- les biens économiques.
- la Rareté.
1. Les besoins
Derrière toute demande de consommation il y a un besoin qui peut être défini comme: « l’état
d’un être par rapport aux moyens indispensables à son existence, à sa conservation et à son
développement ».
 Il ressort de cette définition que les besoins correspondent à des éléments nécessaires à
la survie de l’individu: nourriture, air, eau, vêtements, abri, etc …
 L’individu exprime aussi des besoins de divertissement, d’éducation, de voyage…
Les besoins peuvent s’exprimer selon les types suivants:
 Les besoins exprimés (ce que l’on dit);
 Les besoins réels (ce que l’on veut dire);
 Les besoins latents (ce à quoi on ne pense pas);
 Les besoins rêvés (ce dont on rêverait);
 Les besoins profonds (ce qui nous motive secrètement).
2. Les ressources:
Ce sont les moyens utilisés pour réaliser une activité. Il existe quatre grands types de
ressources:
- Les ressources physiques,

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- Les ressources financières,


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- Les ressources humaines
- Les ressources organisationnelles.
3. Les biens économiques
Les résultats des opérations de production sont habituellement classés en deux rubriques: les
biens et les services.
1- les biens: ils ont une consistance matérielle; il peut s »agir de biens de production utilisés
comme leur nom l’indique à des fins productives (équipements, machines, etc …). Ou bien, des
biens de consommation (produits agro-alimentaires, médicaments, fournitures de bureau,
vêtements… . Parmi les biens de consommation, on distingue les biens non durables (aliments,
produits cosmétiques, médicaments) qui sont détruits à titre définitif par l’acte de consommation;
les biens durables c’est-à-dire ceux qui sont acquis à des fins d’utilisation et de confort (automobile,
meubles, télévision, …)
2- les services: ce sont les produits d’une activité qui ne se concrétisent pas par l’apparition
d’un bien matériel.
Ils se traduisent par la mise à disposition de produits, ou d’activités dans des conditions de
délais, de couts, de facilités d’accès, de disponibilité, d’accueil, d’intérêt vis-à-vis du client de
la part du personnel de contact.
4. La rareté
 Les besoins humains sont nombreux: matériels et intellectuels, physiologiques et
psychologiques.
 Ils s’accroissent et se diversifient sans cesse. Or, les moyens de l’homme sont limités et ne
peuvent, donc pas, satisfaire tous ses besoins. Les ressources dont dispose l’homme sont soit
limités, soit insuffisantes à un moment donné, soit mal reparties dans l’espace.
 On dit que l’homme vit dans un monde de rareté. Faute de pouvoir tout avoir à la fois, il doit
effectuer des choix, c’est-à-dire qu’il concentre ses efforts sur une seule activité au profit de
toutes les autres.
 Le processus par lequel s’effectue la lutte contre la rareté peut s’analyser de la façon
suivante: les sujets économiques, ressentant des besoins, cherchent à améliorer leur
condition en procédant à des actes de production et d’échange portant sur des biens et des
services destinés à la consommation.
5. La valeur
Dans la pratique économique courante, la valeur d’un bien s’estime d’abord par son prix sur
le marché. Mais se limitant à l’étude de la valeur d’échange, c’est-à-dire de la valeur attachée à la
confrontation des produits sur un marché, les économistes classiques ont fait apparaitre que la
valeur peut se définir par le cout de production, la quantité de travail réglant alors le rapport
d’échange.
En comptabilité nationale, la valeur d’un produit total se définit comme la somme non des
prix mais des valeurs ajoutées (notion qui facilite l’agrégation et qui comprend le prix final
déduction faite du montant des consommations intermédiaires.
 A cette notion de valeur d’échange issue directement de l’économie, est souvent préférée
celle de valeur d’usage, dès lors que l’on étudie le comportement du consommateur.
 Le meilleur produit est celui qui est apte à satisfaire le besoin et qui présente le moindre cout
et les performances les plus élevées.
 Le concept de valeur sera étudié d’une manière approfondie dans le prochain chapitre portant
sur les différents courants de pensée économiques.

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