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Chapitre II

Objet et méthode d’analyse économique


L’analyse économique est la partie de l’économie
politique qui étudie les relations fonctionnelles et
causales des phénomènes économiques.

A. Objet de l’analyse économique


Toute théorie économique manipule des
concepts de base qui s’intéressent aux :

- Objets économiques : les constituants de la


richesse matérielle et immatérielle.
- Actes économiques : production, échange,
consommation, épargne, par lesquels se créent,
circulent et sont détruits les objets économiques.

- Acteurs économiques : ce sont des sujets,


individuels ou collectifs (agents), qui
accomplissent les actes économiques en
manipulant les objets économiques.

Les acteurs se caractérisent par


leur comportement à l’égard des objets
économiques : Ménages, Entreprises,
Administrations publiques et Institutions financières.
1. Objets économiques :
Les objets économiques sont les éléments constitutifs
de la richesse.
Ou encore selon Adam Smith : « l’étendue des
nécessités, des commodités et des agréments de la vie
humaine dont un homme peut jouir », ainsi que les
moyens de la créer et de la faire circuler.

(biens, services, ressources naturelles, capital, travail,


besoins, désirs, informations, monnaies, titres, etc.)
Richesses
2.2. La notion de richesses
(Ce qui a de la valeur)

Produits de l’activité économique d’une


collectivité nationale.
-Tous les facteurs qui permettent l’obtention
de ces produits : ressources naturelles, le
capital, les hommes.
- Au singulier : la richesse signifie l’abondance
de biens, de l’argent, la fortune, l’opulence.
Il s’agit de donner à l’objet économique un sens
économique (création des richesses)

Le transformer pour satisfaire les besoins


et les désirs manifestés
(Par)

Actes économiques
2. Actes ou activités économiques

Besoins Ressources
Confrontation
illimités limitées

Activité
économique
Activité
économique

Ensemble des actes de production,


d’échange et de destruction des
richesses qu’accomplissent les agents
économiques pour satisfaire leurs
besoins tant individuels que collectifs

Ensemble d’actions entreprises


pour lutter contre la rareté
➢ La notion de ressource :
Pour satisfaire nos besoins, il nous faut
produire la majeure partie des biens à l’aide
de ressources (matières premières,
énergies… ) qui ne sont pas disponibles en
quantité illimitée dans la nature. On dit alors
que les ressources sont « rares ».
• On appelle « ressource » en économie
l’ensemble des biens et des services
économiques susceptibles de satisfaire les
besoins humains.
2.2. La notion de rareté :

• Qualité de ce qui existe en quantité


insuffisante soit par rapport aux besoins soit
par rapport à la demande solvable.

• Situation où les besoins et les désirs


dépassent les ressources dont on dispose
pour les satisfaire.
* Conséquences de la rareté :

• Mettre les individus devant des choix.

• Instaurer la concurrence entre les choix et


entre les individus.
2.3. La notion de besoin :

• Sensation de manque ; désir de l’individu de


disposer de moyens susceptibles de faire
cesser (ou diminuer) une sensation
désagréable, ou d’accroître une sensation
agréable.

• La satisfaction des besoins constitue le but


principal de l’activité économique.
❑ Classification des besoins ?
a- Selon la nature

- Besoins « primaires » : besoins de « survie »


(nourriture, habillement).

- Besoins « secondaires » : besoins utiles mais


non indispensables.

- Besoins « tertiaires » : besoins de superflu.


b- Selon leur mode de satisfaction

- Besoins « individuels » : satisfaction


strictement individuelle.

- Besoins « collectifs » : satisfaits par des


biens ou services nécessaires à toute
une collectivité.
2.4. La notion de bien :

• Objet matériel ou immatériel (service)


susceptible de satisfaire un besoin humain.

- Biens libres
- Biens économiques
Bien « libre »
Bien non produit, et disponible en quantités sinon
illimitées, du moins supérieures aux besoins
humains correspondants.
Exemple : l’air, l’eau, le soleil …

Bien « économique »

Élément matériel ou immatériel (services)


disponible en quantité non illimitée, comme
résultat d’une production à l’origine des coûts.
➢ Typologies des biens économiques

1. Critère de la nature : biens et services.


2. Critère de la satisfaction : biens de
consommation finale, biens de
consommation intermédiaire.
3. Critère de la durée : biens durables, biens
non durables, biens semi-durables.
4. Critère du rapport entre les biens : biens
substituables, biens complémentaires, biens
indépendants.

5. Critère de la divisibilité : biens divisibles, biens


indivisibles.

6. Critère de l’appropriation : biens privés, biens


collectifs.
B. Méthodes d’analyse économique
1. Les tâches de l’économiste : observer, interpréter,
prévoir

L’activité économique peut s’observer puisqu’elle se


traduit soit sous forme de grandeurs (la production, la
consommation, l’emploi…) soit, pour des phénomènes
qualitatifs, sous forme de comportements que l’on peut
décrire (enquêtes directes sur l’emploi par exemple ou
enquêtes indirectes portant sur les motivations des
agents).
Le travail de l’économiste ne se limite pas à
l’observation et à la mesure de cette activité
économique.
Il faut aussi la comprendre, l’expliquer. Dans
ce sens, notre économiste devra rechercher les
relations entre les faits et les phénomènes
observés en construisant des lois, des théories
économiques ou encore des modèles
économiques.
OBSERVATION

Étude, Analyse

Faits et phénomènes économiques

Dégagement et Construction

Explication Prévisions
Lois, Théories et Modèles économiques

TEST
Vérificationnisme Infirmationnisme
Falsificationnisme
Réalité
scientifique
1.1. Observation économique

Analyse des faits


et phénomènes économiques

Méthode Mesure
d’analyse et explication
1.2. Fait économique :

Un fait scientifique n’est pas seulement une


pure observation. Il est à la base de la
construction théorique, et entretient de
relations avec d’autres faits au sein d’un
système cohérent et non-contradictoire.
1.3. Loi économique :

Cause Effet
Explication de la relation
(Rapport universel)

LOI
Nature de la loi

- Loi scientifique
- Loi naturelle
- Loi sociale Loi économique ?
- Loi morale
Définition

Une loi économique est une relation


entre une ou plusieurs variables
déterminantes (dites causales,
explicatives) et une variable déterminée
(dite encore effet, conséquence,
résultat).
Exemple du chômage
❑ Variables déterminantes :
✓ Sous qualification de la main d’œuvre
✓ Insuffisance de l’épargne
✓ Faiblesse des investissements
✓ Concurrence étrangère
✓ Inadéquation entre formation et emploi
✓ Sous compétitivité de l’économie

❑ Variable déterminée : Chômage


➢ Loi de l’offre et de la demande

Prix
Offre

Demande
E
Prix
d’équilibre

0 Quantité
d’équilibre
Quantité
▪ Selon la loi de l’offre et de la demande :

✓ Toutes choses étant égales par ailleurs, le


volume de la demande évolue dans le sens
inverse des prix.

✓ Toutes choses étant égales par ailleurs, le


volume de l’offre évolue dans le même sens que
les prix.
▪ Loi de T.R. Malthus sur la population

Famine,
Population misère…
Subsistance

Temps
❖ Signification de la loi de Malthus :

La population augmente selon une progression


géométrique (1, 2, 4, 8 …) au cours du temps,
tandis que les subsistances suivent un rythme
arithmétique (1, 2, 3, 4, 5 …). Il arrive ainsi un
moment où les subsistances seront en quantités
insuffisantes pour satisfaire les besoins de la
population.
1.4. Une théorie économique :
➢ Une construction intellectuelle, méthodique et
organisée.

➢ Ensemble de concepts, d’hypothèses, de lois et de


principes généraux, systématiquement organisés et
duquel on déduit certaines conséquences économiques
au terme d’un raisonnement logique.

▪ Exemple : Théorie keynésienne, théorie de l’offre,


Théorie du déséquilibre …
1.5. Modèle économique :

➢ Représentation simplifiée, abstraite et rationalisée


d’une situation économique sur laquelle l’économiste
porte ses analyses.
➢ Il peut être présenté sous forme mathématique
(équation, graphique, etc.), informatique (logiciel,
programme de simulation sur ordinateur) ou littéraire.
➢ Il peut être théorique (économie pure) ou construit
sur des données statistiques (modèle économétrique).
2. Méthodes d’analyse en économie

2.1. Déduction

Phase 1 Concept, proposition, hypothèse

Phase 2 Interprétation et explication


et prévision de la réalité
Définition
Démarche intellectuelle qui part des principes
pour établir des conséquences ou des résultats
logiquement nécessaires. Le raisonnement
déductif associe à des hypothèses de départ
(prémisses) des conclusions dérivées qui en
résultent nécessairement :
« Raisonnement hypothético-déductif »
2.2. Induction

I
Observation de la réalité
et des faits économiques

II Construction des concepts, lois…


Définition

✓ L’induction est une démarche scientifique


qui remonte des faits à la loi.

✓ L’induction permettrait, moyennant


généralisation, d’établir une loi censée
s’appliquer à l’ensemble des cas, y compris
ceux non envisagés initialement.
3. Différents niveaux
d’analyse économique

3.1. Micro-économie / Macro-économie


a- Micro-économie
➢ Elle s’intéresse à l’activité d’un individu ou de
micro-unités (entreprise, ménage).

➢ Branche d’économie qui analyse le


comportement des unités économiques individuelles
(Micro-décision).
b- Macro-économie

➢ Elle considère l’activité économique dans sa


globalité. Elle étudie les grands ensembles
(branches d’activités, pays…) et la
détermination du niveau global de l’économie
(problèmes du chômage, de l’inflation, de
change…).

➢ Étude des agrégats.


c- Méso-économie
(Néologisme proposé par Stuart Holland en 1975)

➢ Analyse des grands groupes industrielles,


des branches d’activité et des systèmes
économiques décentralisées (économie
régionale, économie urbaine…).
3.2. Économie positive / Économie normative
a- Économie positive :
« Étudie ce qui est »

- La façon dont les problèmes économiques sont résolus


dans la réalité
- Décrit les faits et le fonctionnement de l’économie

Démarche empirique
b- Économie normative :

« Étudie ce qui devrait être »

- La façon dont les problèmes économiques devrait être


résolus dans un système économique

Décision, Jugement de valeur


3.3. Économie appliquée / Économie pure
a- Économie appliquée :

▪ Démarche scientifique de nature empirique et


historique.

▪ Art de recherche des règles et moyens (politique


économique conjoncturelle et structurelle,
organisation institutionnelle) permettant
d’accroître la richesse nationale.
b- Économie pure :

▪ Repose sur une démarche scientifique


hypothético-déductive dont le critère de
validation est celui de la cohérence interne
du système.

▪ Instrument d’analyse et non une


représentation correcte de la réalité.
4. Problème du temps dans l’analyse
économique
4.1. Analyse statique / Analyse dynamique
a- Analyse statique :

✓ Elle utilise exclusivement des relations


entre variables dont les valeurs se réfèrent à
la même date.

✓ Elle ne tient pas compte du temps.


b- Analyse dynamique :

✓ Analyse qui étudie le développement causal


d’un système dans le temps en expliquant
comment un « état » de l’économie résulte
d’un état antérieur et induit un état postérieur.

✓ Elle décrit le cheminement d’un système d’un


équilibre initial à un équilibre final.
c- Analyse statique comparative: (Métastatique)

➢ Elle étudie des états d’équilibre successifs


(c’est-à-dire à des dates et à des périodes
différentes).

➢ Elle introduit le temps mais ne s’intéressent


pas aux interactions et aux causalités entre
les variables.

Exemple : fluctuations économiques.


Cycle économique
P.I.B

Récession: BC’
C’
B Reprise: C ou C’

Crise: B C
A
Expansion: AB Dépression: BC
O
Temps
Cycle économique : AC ou AC’
• Phases de cycle économique (4) :

- Phase ascendante : Essor, expansion,


boom ou prospérité.
- Crise : Point de retournement du cycle ou
point d’inflexion entre la phase ascendante
et la phase descendante.
- Phase descendante : Contraction,
récession ou dépression.
- Reprise : Point de retournement entre la
phase descendante et la phase ascendante
• Origines du cycle économique :

- Variables exogènes
- Variables endogènes
- Variables comportementales
- Variables strictement financières
• Liste des principales crises
économiques :

- 1929 : grande dépression américaine


- 1973 et 1979 : deux chocs pétroliers
- 1994 : crise économique mexicaine (dévaluation du
peso)
- 1997 : crise économique asiatique
- 2002 : crise économique argentine
- 2008 : crise des subprimes
• Crise financière ?

Crise des marchés boursiers et des


marchés de crédit

Crise de l’économie réelle


✓Comment ? Conséquences de la crise
financière sur l’économie réelle

- Baisse du moral des agents économiques


- Difficultés bancaires
- Resserrement des conditions de crédit
- Baisse de la consommation globale
- Baisse de la production et du volume de
PIB, etc.
✓Différents types de cycles économiques ?

- Cycle long (Kondtatieff)


- Cycle des affaires (Juglar)
- Cycle mineur (Kitchin)
En résumé, l’objet de :

❑ Statique : étude d’une position ;

❑ Statique comparative : étude d’une


succession de positions ;

❑ Dynamique : étude de mouvement lui-


même.
4.2. Analyse ex-ante / analyse ex-post
a- Analyse ex-ante :

➢ Analyse prospective, signifiant « par avance » ou


« a priori ».

➢ Étude des phénomènes économiques avant que


les actes et les comportements ne se produisent.
a- Analyse ex-post :

➢ Analyse rétrospective, signifiant « après coup »


ou « a posteriori ».

➢ Étude des phénomènes économiques qui se sont


déjà produits.
Chapitre III
Les principaux courants de la pensée
économique

La pesée antique : ordre divin


16-17 S Le mercantilisme : ordre social
18 S La physiocratie : ordre naturel
18-19 S La pensée classique : ordre social
19-20 S La pensée néoclassique
20-21 S La pensée contemporaine

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