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Pascal Gautier
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Remarques préalables
• Microéconomie
• Macroéconomie
• Politique économique
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Plan du cours (1)
Politique économique
⦁ Chapitre 1 : Introduction à l’économie politique
De l’économie comme objet à l’économie comme discipline (Drobinski Chap. 1)
• Chapitre 2 : Les agents économiques (Drobinski Chap. 2 -sauf section II-, 3 -sauf section III- et 4)
• Chapitre 3 : L’économie de marché : portée et limites de la « main invisible » (Drobinski Chap. 5 -passages-)
• Chapitre 4 : Légitimité et logiques de l’intervention de l’Etat dans l’économie (Drobinski Chap 9 section I))
• Chapitre 5 : Monnaie et financement de l’économie (Drobinski Chap. 6 et 7)
• Chapitre 6 : L’ouverture internationale des économies (Drobinski Chap. 13)
Les objectifs
• Chapitre 9 : La croissance économique (Drobinski Chap. 12)
• Chapitre 11 : L’inflation
Rq. Les chapitres 1 à 4 constituent une introduction générale, valable aussi pour le cours de microéconomie
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Plan du cours (2)
Microéconomie
⦁ Chapitre 1 : La théorie du consommateur (Hachon et Laurent, chapitres 1, 2 et 3)
• Chapitre 3 : L’équilibre partiel d’un marché de concurrence pure et parfaite (Hachon et Laurent, chapitre 6)
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Bibliographie (1)
Introduction à l’économie et politique économique
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Bibliographie (2)
Microéconomie
Exercices corrigés
Autres manuels :
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Bibliographie (3)
Histoire des faits économiques
•Prérequis :
– Histoire du XIXè siècle, Bernstein et Milza, Hatier
– Histoire du XXè siècle T1, Bernstein et Milza, Hatier
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Du bon usage des ouvrages…
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Chapitre 1 : Introduction à l’économie politique
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Section 1 : L’économie comme objet
1. Définitions
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• De manière schématique :
Besoins humains
↓
Nature + Travail humain
↓
Production
↓
Répartition
↓
Consommation/satisfaction des besoins
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Seconde définition renvoie à la justification (collective) de l’activité économique
Rq. Certains besoins échappent un peu au périmètre strict de l’économie (besoin de sécurité…)
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• Besoins humains…nécessité d’identifier les « agents économiques* » :
– Ménages : individu, ou groupe d’individus vivant sous le même toit
– Entreprises
– Administrations publiques (Etat, collectivités territoriales, administrations de
SS, BC…)
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Section 1 : L’économie comme objet
2. Rareté des ressources et besoins illimités
a. Les ressources
● déf. : une ressource est un élément qui peut être utilisé pour mener une
action
- ressources naturelles,
- ressources manufacturées,
- ressources financières,
- ressources humaines,
- temps
-…
● déf. : économie laisse (en général) de côté les « biens libres », càd disponibles sans contrainte (air)
…même si répondent également à certains besoins
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b. les besoins
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Section 1 : L’économie comme objet
3. Consommation, Production, Distribution
a. La consommation
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Classer les formes de consommation ?
•SECN* :
– Déf. : Approche étroite : Dépenses de consommation finale des ménages
– Dépenses effectivement supportées par ménage
– Consommations Marchandes :
» Dépense totale hors PO et investissement (immobilier, foncier)
» Valeur de l’autoconsommation
» Prestations en nature fournies par employeur (repas, logement…)
» Loyers fictifs
– + Non marchandes
» Paiements partiels : part restant à charge pour accéder aux services collectifs
(santé, éducation…)
– Déf. : Approche large : Consommation finale effective des ménages
→ ajoute part financée par la collectivité dans services collectifs (remboursements de sécurité
sociale, allocations logement, dépenses publiques d’éducation…)
…agrège donc l’ensemble des biens et services utilisés par ménages, quelle que soit la manière
dont ils sont financés
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*Encadré : qu’est-ce que la comptabilité nationale ?
• La CN permet ainsi de calculer un certain nombre d’agrégats pertinents pour saisir l’activité économique
nationale (PIB, consommation des ménages, etc.)
• Déf. : Agrégat=: Au sens premier, un agrégat est un assemblage de parties qui forment un tout. Dans le
vocabulaire économique moderne, le mot désigne une grandeur caractéristique de l'économie nationale et,
plus généralement, une grandeur globale synthétique représentative d'un ensemble de grandeurs
particulières. Le passage d'un sens à l'autre a été favorisé par le fait qu'en anglais, langue à laquelle la
notion a été empruntée par les économistes, le terme aggregate, utilisé d'abord comme adjectif dans le
sens de « cumulé », « total » (aggregate amount, aggregate income : « montant total », « revenu total »)
s'est substantivé et a fini par désigner une somme, un total.
• L’utilisation du terme agrégat en économie est liée à l'essor de la statistique économique et de la
quantification macroéconomique, dans la première moitié du XX e siècle, ainsi qu'à la mise en place des
comptabilités nationales, dans sa seconde moitié.
(D’après Universalis) 20
• Quid si on veut mesurer les évolutions de la consommation dans le temps ? …
Evaluation via Prix de marché peu aisée
– En particulier, valeur de la monnaie pas stable dans le temps (inflation/déflation)
– …comment faire ?
déflater les séries statistiques, çad éliminer l’impact des variations de prix
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• Déf. : Outils habituels pour mesurer évolution des prix = Indices des prix :
constructions statistiques qui visent à appréhender l’évolution
générale/globale des prix
– Plus célèbre IPC (INSEE)
– Construit après avoir défini un « panier représentatif », l’évolution des
prix de chaque bien le composant, et la pondération de chacun de ces
bien dans ce panier (coefficient budgétaire)
– Enjeu social majeur (négociations salariales, évolutions des
minimas sociaux…)
– Difficultés techniques : choix de la population/des articles/des points de
vente/prise en compte des nouveautés…
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• Rq. Déf. : Prix nominaux vs relatifs
– Prix nominal = prix affiché (nombre d’unités monétaires)
– Prix relatif = rapport entre deux prix
RQ. Déf. : Prix réel parfois calculé en faisant rapport prix nominal/salaire de base
(temps de travail nécessaire pour gagner de quoi acheter)
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b. La Production
● déf. :
- la production est l’action de combiner un certain nombre de ressources
afin d’obtenir un bien ou un service
- (déf. 21 bis) INSEE : « activité économique socialement organisée consistant à
créer des biens et des services s’échangeant habituellement sur le marché
ou obtenus à partir de facteurs de production s’échangeant sur le marché »
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Classer les formes de production ?
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● Rq. Déf. : les « détours de production » (Böhm-Bawerk, Théorie positive du capital, 1888)
…consistent à repousser la satisfaction des besoins en produisant des biens de
production…qui in fine permettront d’être plus efficaces dans la production de biens de
consommation, et donc de mieux satisfaire les besoins
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Produits
B intermédiaires S intermédiaires
•Déf. : Au niveau agrégé d’un pays, la richesse nationale produite au cours d’une
période (le flux, et pas le stock de richesses !) est donc obtenue en sommant les VA et
pas les productions (sinon on comptabiliserait plusieurs fois la même chose) : Produit
Intérieur Brut
Rq. PIB : acteurs présents sur le territoire national, quelle que soit leur nationalité
Déf. PNB : acteurs nationaux, quelle que soit leur localisation 28
Les facteurs de production
•2 grandes familles :
- Déf : Travail : apports d’origine humaine qui entrent dans un processus de
production
- Dimension quantitative : nombre d’heures, nombre d’individus…
- Dimension qualitative : expérience, qualification…(« KH »)
- Capital
• Déf : Fixe : utilisé pendant plusieurs cycles productifs (machines…)
→ donne lieu à « l’accumulation du capital »
(son achat → investissement/FBCF)
• Déf : Circulant : détruit/transformé au cours du cycle de production
(matières premières, produits semi-finis…)
(souvent =« consommations intermédiaires »)
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- Toute production (ou presque) combine ces deux familles de facteurs, en
proportions variables (combinaisons plus ou moins capitalistiques),
en fonction :
- De leur prix relatif
- De leur disponibilité
- De la nature de l’activité
- De leur degré de complémentarité/substituabilité…
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• Activités de production impliquent plusieurs problématiques (individuelles et
collectives) :
– Que produire :
• Biens ou services de consommation finale…et lesquels?
• Biens ou services intermédiaires…et lesquels ?
– Qui doit produire :
• Acteurs privés (entreprises…) ?
• Acteurs publics (administrations…) ?
– Comment produire :
• Avec quelle combinaison de facteurs ?
• Avec quelle technique de production ?
– …
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• Rappel :
Besoins
↓
Travail humain + Nature
↓
Production
↓
Répartition
↓
Consommation/satisfaction des besoins
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c. La Distribution/répartition des revenus/richesses
• Remarque préalable : Toute création de richesse/production donne lieu à distribution
de revenus (rémunération des facteurs de production)
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• Déf. Répartition primaire → Problématique du « partage de la valeur ajoutée »*
– Part du capital (taux de marge)
– Part du travail (salaires pour l’essentiel)
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• Inégalités de revenus et de patrimoines
– Définition : inégalités XXX
– On peut distinguer
• Déf. : l’inégalité des chances lorsque (Tawney, Equality, 1931) lorsque tous les individus n’ont pas
« une possibilité égale d’user aux mieux des facultés qu’il[s] possède[nt] »
Ainsi, Roemer (Equality of Opportunity, 1998) distingue parmi les déterminants de la situation éco
- ceux qui sont dus aux « circonstances » indépendantes de la volonté des individus
- « l’effort »
(Rq. Cf. Atkinson, pour une discussion)
• Déf. : l’inégalité des résultats = des situations économiques finales (après participation
– Caractère multidimensionnel
– Quelle approche des inégalités ?
• Démarche normative : quel jugement porter sur répartition des richesses ?
• Démarche positive…nombreuses difficultés
– Ménages de tailles différentes : recours aux échelles d’équivalence
ex. OCDE 1er adulte = 1, autres personnes > 14 ans = 0,5, enfants = 0,3
– Qui comparer ?
…Par âge ? Par CSP ? Par zone géographique ? Par tranche de revenus ? …
– Quel critère et quel indicateur ?
» Disparité → écarts entre groupes ?
indicateur = écart interquantile ou rapport interquantile
» Dispersion autour de la moyenne ?
indicateur = écart type
» Concentration au profit de certaines catégories ?
indicateur = coefficient de Gini 35
cf. Combe chapitre 1 pour courbe de Lorenz et coefficient de Gini)
• Explication des écarts des salaires ?
– Genre
– fonction
– Secteur d’activité
– Taille de l’entreprise
– Âge
– Formation/diplôme…
• Explications des écarts de patrimoine ?
– Revenus (et donc épargne qui favorise l’accumulation)
– Déf. : Dotations initiales (héritage)…
• Ainsi, les inégalités relèvent :
– Pour partie de décisions individuelles
– Pour partie de facteurs exogènes/subis
→ débat sur la légitimité de la correction des inégalités
(cf - T. Piketty, L’économie des inégalités, la découverte
- M. Navarro, Les inégalités de revenus, Armand Colin
- CF 359
- T. Atkinson, Inégalités, Seuil
- F. Bourguignon, La mondialisation de l’inégalité, Seuil)
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Encadré : Quelques approches théoriques de la répartition des richesses
• Ricardo (classiques) :
– 3 classes sociales : Travailleurs/Propriétaires terriens/Entrepreneurs
– Chaque classe joue un rôle particulier dans processus productif → détermine la nature de ses revenus
• Travailleurs : salaire gravite autour du minimum de subsistance par la concurrence entre individus
(« loi d’airain des salaires » suggérée par F. Lassalle)
Rq. Approche en termes de « taux de salaire naturel », qui relie salaire et démographie (cf
Malthus)
Rq. Salaire dépend du prix des denrées alimentaires, donc du prix du grain, déterminé par coût de
production dans exploitations les moins productives/fertiles
• Propriétaires terriens : rente foncière versée par le fermier/capitaliste pour exploiter leur terre
rente = prix de vente du blé produit – coûts de production (dont salaires) – profit du fermier
Rq. rente différentielle, puisque diminue au fur et à mesure que sont exploitées des terres moins
fertiles pour répondre à la croissance démographique
loi des rendements décroissants de la terre → hausse du prix du pain
→ hausse du salaire naturel → baisse du profit et de l’investissement → état stationnaire
• Entrepreneurs : apportent le capital nécessaire à l’activité et perçoivent un profit, élément résiduel
puisque déterminé une fois payé coûts de production (en particulier salaires) + rente
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• Marxistes :
– logique de rapport de force/d’exploitation entre classes sociales
– Capitaliste s’approprie la valeur du travail fourni par travailleur
– Il le rémunère et s’approprie la différence (plus-value), qui une fois
vendue devient le profit
– Taux d’exploitation = plus value/salaire…dépend du rapport de force (et
pas d’une loi naturelle comme chez les classiques)
– Travail seule ressource capable de produire plus qu’il ne coûte (i.e. de
créer de la valeur)
– Profit partagé entre classes exploiteuses (entrepreneur, propriétaire
foncier…)
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• Néoclassiques
– Approche en termes individualistes et pas en termes de rapports de classes
– Chaque individu dispose d’une dotation en facteurs de production,
(dotation initiale ou fruit d’un investissement qu’il peut offrir sur le marché)
– Facteurs achetés à un prix égal à leur productivité marginale
– Chacun est donc rémunéré à hauteur de sa contribution à la production
– Les revenus dépendent en partie de décisions individuelles
– Rq. Reste à envisager le caractère acceptable des inégalités en fonction
de leur caractère subi ou choisi
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• Keynésiens
– Pas de théorie de la répartition des richesses au sens strict
– Redécouverte des rapports de force : salaires fixés en fonction du
pouvoir de négociation relatif des travailleurs et employeurs
– Rq. Relation entre conflit pour la répartition des richesse et inflation via
la « spirale salaire-prix »
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3 Questions soulevées par la répartition des richesses
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Section 2 : L’économie comme discipline
1. Terminologie et définitions
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• déf. : (P.A. Samuelson) l’économie est l’étude de la manière dont
l’homme et la société choisissent, avec ou sans recours à la
monnaie, d’employer des ressources productives rares,
susceptibles d’être utilisées dans des emplois alternatifs, pour
produire divers biens et les distribuer en vue de la consommation
présente ou future des différents individus et groupes d’individus qui
constituent la société.
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• Pour résumer, l’économie serait :
- Une science des interactions entre les hommes : science sociale
- Une science qui étudie les opérations de production, distribution et
consommation
- Une science centrée sur la problématique de l’allocation de ressources
limitées afin de satisfaire des besoins illimités.
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Section 2 : L’économie comme discipline
2. De l’Économie comme Science
● Définitions (Dic.) :
- connaissance relative à des phénomènes obéissant à des lois et
vérifiés par des méthodes expérimentales.
- connaissance exacte, universelle et vérifiable exprimée par des
lois
● Démarche scientifique :
- observation de la réalité
- tentative de compréhension : théorie explicative
- validation/invalidation de la théorie en la confrontant aux faits
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b. L’Économie est-elle une science ?
● Performances modestes :
- si théorie valide, on doit pouvoir prévoir…rarement le cas avec précision !
- Mais : Complexité du réel
- théories/modèles se concentrent sur une partie des mécanismes en jeu
(simplification du réel)
- Clause Ceteris Paribus
- Expérimentation difficile (reproduction à l’identique impossible)
Modèle : représentation simplifiée de la réalité, reposant sur des hypothèses, et visant à décrire les relations entre éléments.
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• Exemple (très simple !) :
– Observation d’un groupe d’individus
– Hypothèse : la consommation de tabac est de nature addictive
– Modèle : relations entre prix du tabac et consommation de tabac…
prévoit que si le prix augmente, la consommation reste stable.
– Confrontation avec réalité lorsque le prix augmente effectivement.
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d. Micro et macroéconomie
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• Quels liens entre micro et macro ? Deux visions :
– Phénomènes macro résultent des comportements individuels
→ Déf. individualisme méthodologique : démarche selon laquelle
« un phénomène social quel qu’il soit doit, pour être expliqué, être
conçu comme le produit de l’agrégation d’actions individuelles » (R.
Boudon)
→ fondements microéconomiques de la macroéconomie
– Phénomènes macro influencent les comportements individuels plus
qu’ils n’en sont le produit, et peuvent/doivent être étudiés isolément.
→ Déf. holisme méthodologique
→ « no bridge »
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e. Pourquoi les économistes ne sont-ils (presque) jamais d’accord ?
« On peut définir une science positive comme un ensemble de connaissances systématiques portant
sur ce qui est ; une science normative ou régulative, comme un ensemble de connaissances
systématiques relatif aux critères de ce qui doit être, et traitant donc de l’idéal par opposition au réel
; un art, comme un ensemble de règles pour atteindre une fin donnée. L’objet d’une science positive
est d’établir des lois générales, celui de la science normative est la définition de l’idéal, et celui d’un
art est la formulation de préceptes ».
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Deux grandes familles
(en caricaturant un peu…)
↓ ↓
Économistes Économistes
d’inspiration « Interventionnistes »
Classique (« Libéraux »)
Et de nombreuses sous-familles…
…sans parler des « inclassables/hétérodoxes »
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Economistes « libéraux »
Point commun :
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► «Main invisible des marchés» (Smith 1776) :
→ la poursuite par chaque agent économique, dans une
économie de marché, de son intérêt personnel, conduit à une
situation conforme à l’intérêt général.
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• Attention au contre-sens :
– les économistes "libéraux" conviennent parfois de la nécessité de
certaines interventions de l’Etat.
– les économistes "interventionnistes" conviennent en général de
certaines vertus de l’économie de marché.
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