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OBJECTIFS DU COURS

HISTOIRE DE LA PENSÉE • Appréhender les grands courants de pensée en économie;

ÉCONOMIQUE • Situer ces courants dans leur contexte historique;


• Confronter les courants de la pensée économique aux évolutions économiques et
FSJES KS SEMESTRE 5 2022-2023
sociales marquant la société contemporaine.

PLAN DU COURS PROJETS DE RECHERCHE

• Chapitre 1 : Les physiocrates


• David Ricardo et Adam Smith (école classique)
• Chapitre 2 : L’école classique
• Chapitre 3 : Le Marxisme • Karl Marx (marxisme) ;

• Chapitre 4 : Les Néoclassiques (le marginalisme) • Léon Walras et Alfred Marshall (marginalisme) ;

• Chapitre 5 : La pensée keynésienne • Joseph Schumpeter (école autrichienne) ;


• Chapitre 6 : La critique de la pensée keynésienne • John Maynard Keynes (keynésianisme).
INTRODUCTION
Faire de l’histoire de la pensée économique :

• L’histoire de la pensée économique est utile pour affiner la compréhension des théories en les mettant
dans leur contexte. • Resituer les idées économiques, de manière chronologique, dans leur contexte ;
• Comprendre la logique du développement de la discipline, de ses prémices
• Lorsque l’on a une culture historique on est capable de mieux évaluer ses idées et, par conséquent,
jusqu’à son état actuel, souligner la permanence des débats fondamentaux,
d’éviter certaines erreurs faites dans le passé.
repérer les questions non encore résolues, et identifier les oppositions qui
nourrissent le débat économique.

Objet de la science économique ?

• L’histoire de la pensée économique est plus vaste que l’histoire des théories car,
précisément, dans une histoire de la pensée économique, on essaie de faire le lien • La question de la définition de l’objet de la science économique a reçu dans
entre les théories et les fondements idéologiques des théoriciens. l’histoire de la pensée des réponses diverses.

• Faire l’histoire de la pensée économique signifie : donner à l’économie une • Identifiée comme une science des richesses à la période classique, elle se
dimension politique. définira ensuite comme la science des choix individuels en univers de rareté.
Au-delà de ces définitions particulières, la question commune qui rassemble les
économistes est celle du processus de formation des grandeurs économiques.
Considérer l’économie comme une philosophie plus qu’une science.
Economie ?
CHAPITRE 1 : LES PHYSIOCRATES

• Au début du XIXème siècle, l’économie est définie comme la science des richesses,
par la publication de la Richesse des Nations d’Adam Smith. • École de pensée française ;
• Jean-Baptiste Say a défini l’économie comme la science qui étudie la manière dont se • durée : 1756-1780 (fin du 18ème, époque de Louis 15) ;
forme et se distribue les richesses. • «Physiocrate» venant du grec : Physis (Nature) et Kratos (pouvoir).
• Selon Robbins (1962) : « L’économie est une science qui étudie le comportement • Les personnages importants sont : François Quesnay et Mirabeau.
humain en tant que relation entre les fins et les moyens rares et à usage alternatif. »

1. CRITIQUE DU MERCANTILISME
• Les physiocrates reprochent aux mercantilistes la négligence de l’agriculture et la nature
1. CRITIQUE DU MERCANTILISME au profit du commerce et de l’artificiel.

• Le mercantilisme : ensemble de doctrines qui prônent l’enrichissement la France a suffisamment de capacité agricole pour
provenant de l’accumulation de richesses, et en particulier des métaux nourrir le pays : l’agriculture pourrait nourrir 31
précieux.
millions de personnes alors qu’il n’y a que 18
• L’accumulation de richesse grâce à un moyen : le commerce extérieur ;
millions de personnes, ce qui démontre donc bien que
• Les commerçants sont donc la classe productive.
la France est affamé parce que la richesse est mal
gérée.
1. CRITIQUE DU MERCANTILISME

Deux principes de la physiocratie :


2. PRINCIPES DE LA PHYSIOCRATIE

• L’agriculture est la première source de la richesse et le commerce est


• La théorie du produit net
secondaire.
• Le tableau économique
• Pour commercialiser et répartir la richesse créée par l’agriculture il
• La liberté du commerce et des grains
faut supprimer toutes les barrières à l’échange à l’intérieur du pays
mais aussi avec les autres pays.

2. PRINCIPES DE LA PHYSIOCRATIE 2. PRINCIPES DE LA PHYSIOCRATIE


La théorie du produit net La théorie du produit net

• Pour les physiocrates la notion de richesse est matérielle, est non pas monétaire
comme chez les mercantilistes.
• Dans cette définition on comprend pourquoi l’industrie et le commerce ne créent • La seule classe qui crée la richesse c’est l’agriculture ;
pas de richesses car ils ne créent pas de matières : L’industrie se contente de l’agriculteur crée un surplus, un produit net positif, c’est la
transformer les matières. seule classe productive.

le commerce et l’industrie sont considérés comme des classes stériles qui transforment,
transportent mais qui n’ajoutent rien. • Pour les physiocrates le surplus est possible car leur travail est complété par celui
de la nature : « Dieu seul est producteur » Dupont de Nemours
Le revenu brut de ces activités, est égal aux dépenses faites pour produire, par conséquent
le produit net est nul.
2. PRINCIPES DE LA PHYSIOCRATIE 2. PRINCIPES DE LA PHYSIOCRATIE
Le tableau économique (quesnay, 1759) Le tableau économique

3 catégories d’acteurs :
• Il décrit la manière dont se forment et se répartissent les richesses dans l’économie ; - La classe productive
• L’idée centrale est l’idée de la circulation ; - La classe stérile
• Le tableau représente la circulation des richesses dans l’économie comme la - Propriétaires (clergé, Roi, ceux qui perçoivent les impôts)
circulation du sang dans un corps.
3 types de dépenses:
• Dépenses productives
• Dépenses stériles
• Dépenses du revenu

2. PRINCIPES DE LA PHYSIOCRATIE 2. PRINCIPES DE LA PHYSIOCRATIE

Le tableau économique
Le Tableau décrit les activités de production et d'échange entre ces trois classes
au cours d'une période de production : • La classe stérile vend des biens manufacturés à la classe productive et à la classe des
propriétaires. Toutefois, cette classe achète de la matière première et les aliments
• la classe productive produit, achète, vend et verse une rente à la classe des
auprès de la classe productive → produit net nul.
propriétaires.
• La classe stérile produit, achète et vend, mais ne dégage aucun surplus. • La classe des propriétaires a un revenu qu’elle dépense de la façon suivante : la
moitié en achat des biens de classe productive et l’autre moitié pour la classe stérile
• La classe des propriétaires achète aux deux autres classes grâce à la rente
→ Elle dépense aussi la totalité de son revenu (provenant de la terre).
foncière qui lui est versée. Le produit net dégagé au cours de la période sert
de point de départ à l'activité de la période suivante. • La classe productive produit un revenu, elle en dépense une partie sous forme
d’avances annuelles et une autre sous forme d’avances primitives, et par conséquent
il leur en reste une partie de revenue versée aux propriétaires fonciers.
• Quesnay fait l'hypothèse selon laquelle la classe des
propriétaires dépense son revenu, versé à la période précédente
par la classe productive, de la manière suivante : 50 % en
achats de produits agricoles et 50 % en achats d‘ "ouvrages",
de produits manufacturés. • La classe productive est la seule qui fait des avances primitives et annuelles,
• La classe stérile d'une part, utilise 1 milliard d'avances elle est donc la seule qui entretient le capital fixe et le capital circulant et en
annuelles pour acheter à la classe productive les matières
premières nécessaires à sa production. Elle utilise le milliard plus la classe productive est capable de dégager un revenu supplémentaire
qu'elle vient de recevoir des propriétaires pour acheter à la
classe productive des biens de subsistances qui seront qu’elle reverse aux propriétaires qui correspond au produit net.
consommés dans la période.
• Elle est la seule à s’auto-entretenir et payer un loyer. Elle dégage un surplus
• La classe productive consacre le milliard reçu des propriétaires
(pour la vente de produits agricoles) à l'achat d'"ouvrages qui permet d’équilibrer et de faire fonctionner l’économie. Sans ce surplus les
d'industrie" (outils).
propriétaires n’ont pas de revenus et la classe stérile manque d’argent.
• A la fin de la circulation monétaire, la classe stérile a
reconstitué ses avances grâce à la vente d'ouvrages à la classe
productive et la classe productive, grâce à la vente de matières
premières et de biens de subsistances à la classe stérile, est en
mesure de verser le "revenu" aux propriétaires.

2. PRINCIPES DE LA PHYSIOCRATIE
• La liberté du commerce et des grains

Quesnay parle des « intérêts des avances primitives » dont la justification est la • Le laissez-faire, le laissez-passer …
suivante : « 1° Le fonds des richesses d'exploitation qui constitue les avances • La formule de Gournay s’applique en matière première agricole.
primitives est sujet à un dépérissement journalier qui exige des réparations
continuelles, indispensablement nécessaires pour que ce fonds important reste dans
• Le meilleur moyen de répartir la richesse crée par l’agriculture est de laisser circuler
librement (entre et dans les nations) les grains et que d’une certaine façon cette liberté
le même état [_] 2° La culture est inséparable de plusieurs grands accidents qui
de circuler contribue à l’enrichissement.
détruisent quelquefois presqu'entièrement la récolte; telles sont la gelée, la grêle, la
nielle, les inondations, la mortalité des bestiaux, etc., etc. ». •3 effets directs : l’unification, la stabilisation et l’augmentation des prix,
permettant la sécurisation des ressources des agriculteurs. L’augmentation des prix
permet l’enrichissement des agriculteurs ; la quantité de ressources qui va circuler
dans l’économie sera plus importante.
2. PRINCIPES DE LA PHYSIOCRATIE 2. PRINCIPES DE LA PHYSIOCRATIE
• LA LIBERTÉ DU COMMERCE ET DES GRAINS • LA LIBERTÉ DU COMMERCE ET DES GRAINS

Ces réflexions vont inspirer le roi (Louis XV) et ses ministres et orienter la politique
économique vers le libéralisme et le libre-échange. • Cette défense du libre-échange et de la liberté du commerce repose sur une croyance dans
l’ordre naturel, voulu par dieu : les sociétés sont naturellement et spontanément ordonnés ;
Rédaction d’un édit du 18 Juillet 1764 qui a autorisé la libre-exportation des grains.
• Si cette société est naturellement ordonnée, il n’est pas nécessaire d’intervenir pour améliorer
Le résultat a été une augmentation du prix du pain, provoquant un mécontentement
le fonctionnement de la société et de l’économie. La politique est donc inutile voire nuisible car
chez la population et le roi a fait marche arrière. Retour à l’ancienne règlementation,
elle vise à se substituer à une situation qui est déjà la meilleure possible.
protectionniste en 1770.

• Les Classiques sont des économistes anglais et français du 18e et 19e siècle.
CHAPITRE 2 : L’ÉCOLE CLASSIQUE • Elle commence avec Adam Smith (Recherches sur la nature et les causes de la
richesse des nations, 1776), se poursuit avec notamment David Ricardo (Des
principes de l’économie politique et de l’impôt, 1817) et s’achève, à la fin du
• PRÉSENTATION D’ENSEMBLE siècle, avec Karl Marx qui est, d’une certaine manière, le « dernier des
• MONNAIE,VALEUR ET PRIX CHEZ LES CLASSIQUES classiques ».
• Les classiques sont donc des contemporains de la première révolution
• LE LIBÉRALISME ÉCONOMIQUE DES CLASSIQUES
industrielle, du développement du capitalisme industriel, puis de ses crises
• CROISSANCE ET RÉPARTITION CHEZ LES CLASSIQUES dans la seconde moitié du 19ème siècle.
I. ADAM SMITH

• Philosophe écossais (1723-1790) • A. Smith était à la recherche de lois qui expliquent l’évolution de l’humanité. Il voulait faire de
• En 1976, Adam SMITH a publié son ouvrage « la richesse des nations » l’économie une véritable science de l’homme réglée par un ordre naturel. (l’univers est régit
• Pour beaucoup le philosophe et son livre sont à l’origine du capitalisme, pour les historiens le système par sa propre logique)
serait né bien avant.
• On abandonne la référence à la puissance divine. La croyance dans l’ordre spontané est une
• L’association philosophique de D. Hume et A. SMITH fut l’un des piliers du mouvement des lumières croyance assez optimiste dans le fait qu’aucune intervention extérieure n’est nécessaire pour
en Ecosse.
réguler, ordonner la société : c’est justement l’intervention humaine qui crée la crise
• D. Hume et A. Smith avaient pour ambition de développer une philosophie qui expliquerait les économique, l’intervention de l’état est néfaste.
principes du comportement humain, les principes de l’organisation sociale et de l’évolution de
l’histoire sans aucune référence à la religion.

INFLUENCES DE L’ÉPOQUE D'ADAM SMITH CROYANCES D'ADAM SMITH


• En 1714, Bernard de Mandeville, écrit un poème intitulé « La Fable des Abeilles », il décrit le
fonctionnement d’une ruche et qui explique comment les vices privés se transforment en vertus
• Selon A. Smith c’est au Fleuve d’Amazonie (Perou) qu’on aurait pu vérifier l’ordre naturel du libre
publiques, c’est-à-dire comment l’envie, la jalousie, la vanité́́ , l’avarice sont les fondements d’une
marché.
société́́ riche, puissante, ordonnée et stable. A l’inverse, les vertus privées conduisent au désordre.
• En 1735, Karl Von Linné publia son ouvrage Systema Naturae (Système de la nature) où il envisage le • A. Smith pensait que l’origine de l’économie s’ancrer dans l’inclination naturelle des hommes à
monde dans son ensemble. L’idée est que l’hiérarchie sociale est façonnée par des lois naturelles. pratiquer le troc et le commerce ? Une idée rejetée par les historiens!

• 30 ans après la publication de Systema Naturae A. Smith entre dans le cercle des physiocrates.
II. LA THÉORIE D’ADAM SMITH 1. THÉORIE DE LA VALEUR ET DE LA RÉPARTITION

• Avec la publication de l’ouvrage « Recherches sur la nature et les causes de la • Avec la révolution industrielle apparait le « concept de marché » : Le marché
richesse des nations », A. Smith a été à l’économie ce que fut Newton aux devient un mode d’organisation de la société (et de l’économie). Ce concept se
sciences naturelles. généralise ;
• Sans faire de modèle ni quantifier, A. Smith a crée le cadre conceptuel de la • Le marché devient un moyen par lequel sont organisés les échanges et
théorie moderne contemporaine (Des individus en interaction sur des interactions entre les individus.
marchés).

• Sur un marché, les échanges entre individus sont totalement impersonnels ; on A. LA THÉORIE DE LA VALEUR TRAVAIL
ne connaît pas la personne avec qui l’on va réaliser la transaction, ce qui est
nouveau par rapport à ce qui se passait avant la révolution industrielle parce
que les économies fonctionnaient sur la base de relations personnelles (Le • Adam Smith propose une théorie de la valeur travail…
marché « déshumanise » l’économie). Le marché reste lié à l’échange, ce qui veut Valeur d’usage & Valeur d’échange
dire que, en étant basé sur le marché, l’économie devient essentiellement une
• Il refuse de fonder la valeur sur l’utilité que l’on retire de la consommation du bien.
économie d’échange (Il faut produire pour échanger).
• En partant du fameux paradoxe de la valeur de l’eau et du diamant : Certains biens
• L’échange est un échange de marchandises : il faut donc trouver un moyen de
ont une valeur d’usage mais pas de valeur d’échange, comme l’eau. D’autres biens ont
comparer les marchandises, trouver une valeur commune pour pouvoir réaliser peu de valeurs d’usage mais une valeur d’échange très élevé, comme le diamant.
ces échanges. La question de la valeur devient primordiale. La réflexion de
• Il y a un paradoxe dans le fait que l’eau sera vendue très cher dans le désert, comment
Smith sur la valeur est une des conséquences de l’importance prise par le marché
expliquer cela ?
dans la société et dans l’économie dans laquelle il vit.
A. LA THÉORIE DE LA VALEUR A. LA THÉORIE DE LA VALEUR
TRAVAIL TRAVAIL
D’après Smith, deux réponses sont possibles :
• Le prix s’explique donc soit par sa rareté soit par ses coûts de production mais en
• Cela peut dépendre de la structure de marché : Si l’eau est vendue en monopole, alors aucun cas par la valeur retirée par la consommation de l’eau ;
on peut expliquer le paradoxe. Dans ce cas, tout se passe comme s’il n’y avait qu’un
• Ce que démontre Smith, c’est que la valeur d’échange d’un bien ne peut pas être
seul exemplaire du verre d’eau (Rapport rareté/prix). Le prix ne dépend pas alors de la
définie par l’utilité retiré par le consommateur.
valeur même de l’eau.
• Si l’eau est vendue de manière régulière, alors le prix élevé de l’eau s’explique par le
coût de production et le transport de l’eau dans le désert.

A. LA THÉORIE DE LA VALEUR A. LA THÉORIE DE LA VALEUR


TRAVAIL TRAVAIL
Alors la valeur sera fondée par le travail, comme étant valeur d’échange de toutes
marchandises :
• La première proposition fait donc dépendre la valeur d'une donnée purement
• La valeur d’un bien est mesurée par la quantité de travail demandée pour produire technique : la productivité du travail.
ce bien ; dans ce cas on dit que la valeur est mesurée par le travail « incorporé » dans
• La seconde fait dépendre la valeur d'une donnée sociale : le salaire, puisque toute
le bien. (Cherche à comprendre comment se créée la valeur)
variation du salaire modifiera la quantité de travail que l'on peut « commander »
• Aussi, la valeur se mesure par le travail « commandé » : la quantité de travail que la avec une marchandise donnée.
vente de marchandises permet d'acheter. (trouver comment mesurer la valeur créée)
A. LA THÉORIE DE LA VALEUR A. LA THÉORIE DE LA VALEUR
TRAVAIL TRAVAIL
• La mesure invariable proposée par Smith naît immédiatement de sa • Son raisonnement est le suivant : avec la division du travail chaque individu ne
distinction entre prix nominal et prix réel : le premier est le prix exprimé en peut satisfaire ses propres exigences que grâce au travail d'autrui : sa richesse (
monnaie, le second est déterminé par la quantité de travail qu'une « le degré auquel il peut satisfaire les besoins, les commodités et les plaisirs de
marchandise peut acquérir sur le marché : la nécessité de conduire l'analyse en la vie humaine » ) ne consiste ainsi que dans la possibilité de disposer (de
termes de prix réels est présentée par Smith comme une conséquence logique commander) le travail d'autrui.
de l'importance attachée à la division du travail comme facteur principal du
progrès économique.
• La division du travail est la condition nécessaire pour que le fait de parler de
• Le progrès économique est indissociable de la division du travail. La division
travail commandé ait un sens .
du travail est l’équivalant d’une loi Newtonienne.

B. LA THÉORIE DE LA RÉPARTITION DES B. LA THÉORIE DE LA RÉPARTITION DES


REVENUS REVENUS
• Les classiques considèrent qu’il existe deux types de revenus : • Les revenus auxquels s’intéressent les économistes classiques sont les revenus
• Les revenus primaires sont les revenus qui sont directement liés au processus de primaires. Ces mêmes revenus peuvent être eux aussi classés en 2 catégories ; les
production, comme les salaires versés aux travailleurs productif (rémunéré à la revenus du travail et ceux de la propriété.
productivité marginale du travail), les profits et les rentes foncières. • Les revenus de la propriété sont des revenus résiduels.
• Les revenus secondaires sont des revenus de redistribution, de transfert, qui • C’est le travail qui fonde tous les revenus, qui fonde donc la richesse des nations :
correspondent aux impôts, intérêts et les salaires versés aux travailleurs c’est à partir du travail et des salaires que la collectivité va vivre. Il n’y a pas, chez
improductifs (Travailleurs qui ne participent pas à la fabrication, au transport et à Smith, de théorie de la rente ; il ne fait que constater son existence. Cependant, le
la commercialisation des objets matériels (incluant les services)). travail est lui-même une marchandise ; par conséquent, quelle est la valeur de cette
marchandise ? Elle ne fait que dépendre du travail incorporé .
B. LA THÉORIE DE LA RÉPARTITION DES
REVENUS
• Comme toute marchandise, le travail a deux prix, le prix/salaire naturel et le prix/salaire L’intérêt personnel
courant :
• Le salaire naturel est le salaire de subsistance : il est déterminé par la valeur des biens Smith considérait l’intérêt personnel comme la force motrice de l’économie.
nécessaires à la subsistance du travailleur. Puisqu’il s’agit du salaire naturel, il est normal que
le salaire courant corresponde au salaire de subsistance. "Ce n'est pas de la bienveillance du boucher, du brasseur ou du boulanger que nous attendons
• Il est possible cependant que le salaire courant diffère du salaire de subsistance, mais cette notre dîner, mais de leur préoccupation pour leur propre intérêt. Nous ne nous adressons pas à
situation n’est pas durable car si le salaire courant est plus élevé que le salaire de subsistance leur humanité, mais à leur égoïsme, et ne parlons jamais de nos besoins, mais de leurs
avantages. » (A. Smith, la richesse des nations).
alors la population va augmenter (baisse du taux de mortalité), augmentant par conséquent
l’offre de travail, ce qui entraine une baisse du salaire jusqu’à son niveau naturel, qui est un
point d’équilibre. Inversement quand le salaire baisse de son niveau d’équilibre (de
subsistance).

La main invisible

Main invisible cité dans les « Les principes qui conduisent et dirigent l'enquête
La main invisible n’a été cité que 3 fois dans l’ensemble de son œuvre publié : philosophique, illustrés par l'histoire de l'astronomie »
• Traité de philosophie morale, la Théorie des sentiments moraux (1759) « ….. Car on peut observer que, dans toutes les religions polythéistes, chez les sauvages
autant qu'aux âges primitifs de l'Antiquité païenne, ce ne sont que les événements
• Un essai sur l'origine du langage, Considerations Concerning the First Formation of
irréguliers de la nature qui sont attribués à l'action et au pouvoir de leurs dieux. C'est par la
Languages, (1761)
nécessité de leur propre nature que le feu brûle, et que l'eau rafraîchit ; que les corps
• Un ouvrage d'économie politique, l'Enquête sur la nature et les causes de la richesse lourds tombent, et que les substances légères s'envolent ; et jamais l'on ne redoutait que
des nations (1776) la main invisible de Jupiter fût employée en ces matières. Mais le tonnerre et la foudre,
• Un ouvrage publié en 1795 à titre posthume (Essays on Philosophical les tempêtes et le plein soleil, ces événements plus irréguliers, étaient attribués à sa
Subjects) comprenant un certain nombre d'essais abordant des sujets aussi divers que faveur, ou à sa colère " [Histoire de l'astronomie, section 3, p. 49-50].
l'astronomie, la philosophie des sciences, les arts imitatifs, les sens externes.
Main invisible cité dans les « La Théorie des Sentiments moraux»
Main invisible cité dans « La richesse des Nations»

" Le produit du sol fait vivre presque tous les hommes qu'il est susceptible de faire vivre.
" Mais le revenu annuel de toute société est toujours précisément égal à la valeur échangeable de tout
Les riches choisissent seulement dans cette quantité produite ce qui est le plus précieux et
le produit annuel de son industrie, ou plutôt c'est précisément la même chose que cette valeur
le plus agréable. Ils ne consomment guère plus que les pauvres et, en dépit de leur échangeable. Par conséquent, puisque chaque individu tâche, le plus qu'il peut, primo, d'employer son
égoïsme et de leur rapacité naturelle, quoiqu'ils n'aspirent qu'à leur propre commodité, capital à faire valoir l'industrie nationale, et secundo, de diriger cette industrie de manière à lui faire
quoique l'unique fin qu'ils se proposent d'obtenir du labeur des milliers de bras qu'ils produire la plus grande valeur possible, chaque individu travaille nécessairement à rendre aussi grand
que possible le revenu annuel de la société. A la vérité, son intention, en général, n'est pas en cela de
emploient soit la seule satisfaction de leurs vains et insatiables désirs, ils partagent tout de
servir l'intérêt public, et il ne sait même pas jusqu'à quel point il peut être utile à la société. En préférant
même avec les pauvres les produits des améliorations qu'ils réalisent. Ils sont conduits par le succès de l'industrie nationale à celui de l'industrie étrangère, il ne pense qu'à se donner
une main invisible à accomplir presque la même distribution des nécessités de la vie que personnellement une plus grande sûreté ; et en dirigeant cette industrie de manière à ce que son produit
celle qui aurait eu lieu si la terre avait été divisée en portions égales entre tous ses ait le plus de valeur possible, il ne pense qu'à son propre gain ; en cela, comme dans beaucoup d'autres
cas, il est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n'entre nullement dans ses intentions ; et
habitants ; et ainsi, sans le vouloir, ils servent les intérêts de la société et donnent des
ce n'est pas toujours ce qu'il y a de plus mal pour la société que cette fin n'entre pour rien dans ses
moyens à la multiplication de l'espèce "[TSM, partie IV, chap. 1, p. 257]. intentions. Tout en ne cherchant que son intérêt personnel, il travaille souvent d'une manière bien plus
efficace pour l'intérêt de la société que s'il avait réellement pour but d'y travailler " [RN, livre IV, chap. 2].

C. ACCUMULATION, CROISSANCE ET COMMERCE C. ACCUMULATION, CROISSANCE ET COMMERCE


EXTÉRIEUR EXTÉRIEUR
• La division de travail et la main invisible s’appliquent également au niveau • On est dans cette idée où la libéralisation du commerce international
international ; ils justifient le laisser-faire dans les pays et le laisser-passer/aller supprimera tous les conflits. C ‘est une idée qui va se retrouver chez les
entre les pays. Entre les pays, la règle doit être le libre-échange, ce qui est le libéraux, même encore aujourd’hui (Absence de protectionnisme). Le libre-
meilleur moyen d’assurer la paix et la prospérité des pays. Le libre-échange échange a une dimension économique qui est d’éviter que l’économie tombe
possède une fonction à la fois économique et politique (Smith prolonge la dans l’État stationnaire.
théorie du doux-commerce de Montesquieu, parce que le commerce peut être • Léon Walras (Père de l’économie mathématique) a été proposé Prix Nobel de
doux au sens où il supprime les conflits.) la paix alors que c’est un économiste !
C. ACCUMULATION, CROISSANCE ET COMMERCE C. ACCUMULATION, CROISSANCE ET COMMERCE
EXTÉRIEUR EXTÉRIEUR
Accumulation des richesses :
• Les véritables raisons du choix de Smith doivent être cherchées dans son
approche générale envers « ce que l'on appelle l'Economie Politique, qui traite • Supposons que le capitaliste emploie dans une première période un certain
de la nature et des causes de la richesse des nations ». nombre de travailleurs dans la production de marchandises, qui, vendues sur le
marché, lui permettent non seulement de reconstituer le fonds de salaire
• Ce qui l'intéresse en particulier est l'analyse du processus capitaliste de
initial, mais de payer des profits (et des rentes) à leur taux « naturel » ; dans la
l'accumulation : la société est divisée en classes, à chacune d'elles correspond
seconde période il sera normalement en mesure d'employer un plus grand
une forme spécifique de revenu et une fonction spécifique, et il est naturel pour
nombre de travailleurs, l'augmentation représentant un indice de sa capacité
Smith de mesurer ces revenus en termes de leur capacité d'accumulation, qui
d'accumulation dans la période.
signifie avant tout leur capacité à mettre en œuvre des travailleurs productifs.

C. ACCUMULATION, CROISSANCE ET COMMERCE C. ACCUMULATION, CROISSANCE ET COMMERCE


EXTÉRIEUR EXTÉRIEUR
• Ce qui est vrai pour chaque capitaliste individuel l'est également pour la Commerce extérieur :
nation dans son ensemble : et ceci représente pour Smith l'avantage principal • Son point de départ est l’accumulation, c’est-à-dire un investissement.
de la prise en considération de la valeur réelle des marchandises. Mesurer le
• Cet investissement n’est possible que s’il y a eu une épargne préalable. Il faut une
surplus d'un pays en termes du travail dont celui-ci peut disposer revient à
épargne et seuls les capitalistes peuvent épargner et donc l’épargne des capitalistes est le
exprimer « la limite à l'augmentation des travailleurs productifs disponibles
fondement de la croissance économique.
dans ce pays » et constitue donc « le meilleur indice de son pouvoir
d'accumulation et d'augmentation de sa propre prospérité ». • Le problème est que le profit baisse dans le long terme parce que plus le capital est
important, plus il y a eu d’investissement dans le passé, moins il y a de possibilité de
placements rentables actuels. Le taux de profit baisse et donc le taux de croissance
baisse également jusqu’à s’arrêter complètement.
C. ACCUMULATION, CROISSANCE ET COMMERCE C. ACCUMULATION, CROISSANCE ET COMMERCE
EXTÉRIEUR EXTÉRIEUR
• Lorsqu’il n’y a plus de possibilités d’investissement, il n’y a plus non plus de • Smith propose une théorie de commerce internationale fondé sur la production
croissance ou profit possible : on se retrouve dans un État stationnaire. Cet de biens a un prix plus faible que les autres pays et donc contribuer à
État stationnaire est la situation vers laquelle toute économie tend à long l’augmentation de la richesse et supprimer l ‘État stationnaire.
terme. • Le libre-échange supprime les frontières entre les pays, contribue à la richesse
• Il y a un moyen à s’échapper de cette fatalité : le commerce extérieur et le et au bien-être de tous de manière tout-à-fait spontanée. Cette logique est
libre-échange parce que cela ouvre de nouvelles possibilités d’investissement et assez libérale, mais est limitée.
de profit et donc de croissance.

E. ADHÉSION LIMITÉE AU LIBÉRALISME E. ADHÉSION LIMITÉE AU LIBÉRALISME

• Smith a eu des idées, des théories qui sont de tendance libérale parce qu’elles • Il admet donc que l’État puisse améliorer ces rapports entre les classes
demandent peu d’intervention de l’État. Malgré tout, Smith accepte certaines sociales. Cela le conduit à accepter les lois d’aide aux pauvres. Cette dimension
interventions. donne un aspect social a son libéralisme que d’autres auteur n’ont pas ; Or il a
• Il a conscience que le système libéral a des imperfections, en particulier il a cette conviction que le libéralisme, malgré ces défauts est moins pire, en
conscience des oppositions des intérêts qui existent entre « classe sociales ». Il particulier, même si le libéralisme accroit les inégalités. C’est un système qui
a conscience que les rapports entre les individus sont déterminés par des permet la croissance et cette croissance profite à tout le monde, ce qui n’est
rapports de force (employeurs / employés). pas le cas dans les autres systèmes.
• la 1ère révolution industrielle (a commencé et s’est terminée) III. DAVID RICARDO
• Cette révolution s’est accompagné d’un changement radical de la société: apparition d’un prolétariat
industriel.
• David Ricardo, né en 1772, mort en 1823.
• Mouvements de populations de la campagne vers les villes.
• La pauvreté a causé un problème politique car il fallait prendre des mesures pour essayer de la limiter. • Il écrit son premier essai en 1815, Essai sur l’influence du prix du maïs sur les
• Un autre problème qui se pose avec la 2ème révolution industrielle: une augmentation de la population profits . C’est un essai dans lequel il démontrait qu’une augmentation des taxes sur
qui pose des problèmes de subsistance et qui conduit l’Angleterre d’importer des matières premières l’importation de grain ne pouvait qu’entraîner une augmentation du prix et une
agricoles de l’étranger. Ces importations ont posé un certain nombre de problèmes aux propriétaires
terriens (concurrence de l’étranger) qui vont faire pression sur le gouvernement pour que soit voté un augmentation du revenu des propriétaires terriens et de l’aristocratie, au dépend
certain nombre de lois en occurrence les « corn laws », visant à réguler le prix du blé de façon à des ouvriers et des industriels.
encourager les exportations et à décourager les importations quand le prix baisse en dessous d’un niveau
donné. Une augmentation des taxes détourne donc la richesse des classes les plus
• Ces lois qui se sont opposées au libre-échange vont pousser Ricardo à écrire un certain nombre de productives vers les moins productives, rendant l’économie moins efficace. Dans cet
travaux et aussi à s’impliquer politiquement à la faveur de ces lois. ouvrage, il développe sa théorie de la rente.

1. AVANTAGE COMPARATIF
A l’origine de ce pessimisme Thomas Malthus (1766-1834), un ami de Ricardo, dont les travaux sur
la croissance démographique ont profondément influencer les intellectuels britannique de l’époque.
« Les produits de la terre, càd tout ce que l’on retire de sa surface par les efforts combinés du travail,
des machines et des capitaux se partagent entre les trois classes suivantes de la communautés, à savoir: Essai sur le principes de population (1798): Malthus expose comment à court terme la croissance de
les propriétaires fonciers, les possesseurs des fonds ou des capitaux nécessaires pour la culture de la la population va dépasser sa capacité à produire la nature. D’après lui, ce qui maintient l’équilibre de
terre et les travailleurs qui la cultivent. » (Principes d’économie politique et de l’impôt, 1817). la population humaine c’est la misère et le vice. Et par misère, il entend tout ce qui peut causer la
mort.
Le prix de la terre agricole à long terme pourrait absorber une part de plus en plus forte de toutes les Thomas Matus calcula que le monde n’aurait plus de nourriture en 1890. En cause: la baisse du taux
richesses: les propriétaires fonciers, si on ne fait rien, vont finir infiniment riche. Pourquoi? Dans
de mortalité.
l’esprit de Ricardo, la terre va devenir infiniment rare à long terme.
Ricardo donne un nom à sa théorie du libre échange: l’avantage comparatif.
David Ricardo a un remède à la vision très sombre de Malthus. Comme Adam Smith, il explore les La théorie est née d’un débat houleux à l’époque sur la réduction des taxes à l’importation du blé.
mécanismes de la croissance économique, mais il va jusqu’à formuler une série de propositions C’était une façon de combattre le pouvoir de propriétaires terriens en encourageant la concurrence et
concrètes pour libérer le marché et les initiatives privées. de ce fait la baisse du prix du pain.

Exemple de l’idée de l’avantage comparatif:


En effet, la peur de la concurrence étrangère a conduit les pays à l’autosuffisance et à prendre des
Imaginez que l’Angleterre et le Portugal produisent chacun deux biens, du drap et du vin. L’Angleterre
mesures contre les produits importés. Cependant, Ricardo montre que le commerce international est meilleur pour produire du drap et le Portugal est meilleur pour faire du vin. Pourquoi l’Angleterre
peut arranger tout le monde, créant ainsi les premiers modèles économiques. doit produire les deux quand elle peut se spécialiser, obtenir un avantage comparatif (un avantage
particulier) à produire du drap et produire plus de drap afin de produire plus plutôt que de se diversifier.
Et le Portugal qui est meilleur en production de vin, doit se spécialiser dans le vin et elle sera meilleur:
Au 21-ème siècle, c’est l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) qui adapte et En se spécialisant, ils peuvent exporter mutuellement leurs excédents et chacun en sort
gagnant.
applique les idées de D. Ricardo

1/Commentez la citation suivante


Il y a deux clauses importantes dans le livre de Ricardo:
Le commerce extérieur est très avantageux pour un pays, puisqu’il
1/ Tous ceux qui perdent leur emploi dans la production de drap au Portugal doivent obtenir un
augmente le nombre et la variétés des objets auxquels on peut
emploi dans la production de vin. En Angleterre, tous ceux qui avaient un travail dans la production
employer son revenu et qu’en répondant avec abondance les denrées de vin devaient obtenir un travail dans la production de drap. Il y avait l’hypothèse intrinsèque que
à bon marché, il encourage les économies et favorise l’accumulation les gens pouvaient trouver un emploi.
des capitaux. (D. Ricardo, principe de l’économie et de l’impôt). 2/ Ricardo de façon très explicite dit qu’il ne doit pas y avoir de mouvement de capitaux.
2/ Selon vous, quels sont les inconvénients du libre échange :
Constat: Le libre marché mondial a été crée par l’impérialisme, par des canons Britanniques. Sans
les canons et la colonisation, la grande bretagne n’aurait pas pu créer des marchés pour ses
propres produits.
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