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HISTOIRE DE LA PENSEE

ECONOMIQUE
Chapitre 4: Les Socialistes

Dr Soro Nahoua
mariejudithsoro@gmail.com

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Chapitre 4: Les socialistes
Introduction
 Initialement, le socialisme était une protestation contre les inégalités et la
pauvreté.

 D’inspiration marxiste, le système politique est fondé, en théorie, sur le


souci de l’intérêt collectif.

 Le courant socialiste condamne les thèses libérales car:


 l’intérêt individuel ne menait pas à l’intérêt collectif
 le « laisser-faire » du marché était contraire au bien-être collectif.

 Ce système a été plus ou moins appliqué:


 en Russie à partir de 1917

 dans les pays d’Europe de l’Est après la seconde guerre mondiale,

 en Corée du Nord, en Chine, à Cuba

 dans certains pays d’Afrique (Éthiopie, Algérie).

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Chapitre 4: Les socialistes
Introduction

 Aujourd’hui, très peu de pays sont socialistes.


 La chute du mur de Berlin,
 La fin de la guerre froide,
 Les bilans économiques et sociaux désastreux,
 ont entrainé la fin de l’opposition capitalisme versus socialisme.

 Le système socialiste est d’inspiration marxiste.

 Cependant, il existait déjà avant Marx un courant socialiste.

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Chapitre 4: Les socialistes
Introduction

On distingue généralement, dans l'école socialiste :


 Le socialisme d'avant MARX

 Ils sont marqués par une grande diversité, mais aussi par une forme
assez prononcée d'utopisme.

 Le socialisme de Karl MARX

 Il l’a qualifié lui-même de socialisme « scientifique ». Il est beaucoup


plus systématique.

 Le socialisme après Karl Marx

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Chapitre 4: Les socialistes
4.1. Les socialistes d'avant MARX: un socialisme utopique
Ces socialistes imaginent le socialisme comme une société, une forme
d’organisation humaine, parfaite, où chacun occuperait une place précise,
dans une égalité parfaite sous une autorité commune.

Ils ont cherché à réaliser concrètement, sous forme de micro-société, leurs


aspirations sociales.

Ils sont qualifiés d’utopistes en ce sens que leur appréhension de la misère


de la condition humaine au début du XIXe siècle et leur souhait d’abolir les
souffrances de l’homme se traduisent par une volonté d’abolir l’histoire.

Ils fondant une société close sur elle-même, à l’image d’un monastère,
modèle de référence explicite, espace « hors du siècle » par essence.

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Chapitre 4: Les socialistes
4.1. Les socialistes d'avant MARX: un socialisme utopique

Les représentants les plus connus du socialisme utopique sont:

 François Marie Charles Fourier (1772- 1837)

 Saint - Simon 1760 -1825)

 Jean Léonard Sismonde de Sismondi (1773 - 1842)

 Pierre -Joseph Proudhon (1802 - 1864).

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Chapitre 4: Les socialistes
4.1. Les socialistes d'avant MARX: un socialisme utopique
François Marie Charles Fourier (1772- 1837)

 FOURIER a développé une théorie de la vie en petite communauté, basée


sur la notion de "Phalanstère".

 Le mot Phalanstère provient de la contraction du mot "phalange"


(groupement) et du mot "stère" (de monastère : établissement où des
moines vivent en communauté).

 Il s’agit d’une libre association de travail et de vie formée par un nombre


bien déterminé d'individus, hommes et femmes.

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Chapitre 4: Les socialistes
4.1. Les socialistes d'avant MARX: un socialisme utopique

François Marie Charles Fourier (1772- 1837)

 Pour l'auteur, les phalanstères formeront le socle d'un nouvel Etat.

 Les membres du phalanstère renoncent à l'échange commercial, vivent


surtout de petite agriculture familiale (potager, poulailler, quelques
animaux de ferme …)

 FOURIER s’est révolté contre la distorsion dans les prix en condamnant


toute société fondée sur le commerce, C’est-à-dire l'imposture
commerciale et la malfaisance des intermédiaires.

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Chapitre 4: Les socialistes
4.1. Les socialistes d'avant MARX: un socialisme utopique
François Marie Charles Fourier (1772- 1837)
 Le phalanstère est constitué sous forme d’une société par actions, grâce
aux apports (pas nécessairement égaux) de ses membres.
 Les bénéfices iront à raison de:
 4/12 aux apporteurs du capital,
 5/12 aux travailleurs (non rémunérés pour leur travail proprement dit)
 3/12 pour le «talent», c'est - à- dire l'activité des savants et des artistes.

 FOURIER est contre l'égalité complète entre les individus (en termes de
richesse ou de mode de vie) car il souhaite préserver la diversité,
condition de l'harmonie.
 Dans le phalanstère théorique, il y a donc des classes différentes.
 FOURIER ne propose nullement de faire une révolution: c’est un utopiste.
 Selon lui, la création des phalanstères se fera nécessairement, le moment
venu, rien ne sert de hâter ce moment.
 Il s'est contenté de proposer une description de l'état social de l'avenir. 9
Chapitre 4: Les socialistes
4.1. Les socialistes d'avant MARX: un socialisme utopique

SAINT - SIMON (1760 -1825)

 Né en 1760 à Paris, Claude- Henri de Rouvroy comte de SAINT- SIMON,


appartient à une des plus grandes familles de la noblesse française.

 Il était un socialiste qui a su séduire et influencer durablement la pensée


de certains intellectuels, les polytechniciens en particulier.

 En effet, ayant habité un certain temps près de l'Ecole Polytechnique, il


ouvrait sa maison et sa bourse aux professeurs et aux étudiants ainsi
qu’aux industriels et des banquiers.

 L’apport de SAINT- SIMON est difficile à dissocier des prolongements


que ses disciples donneront à sa pensée.

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Chapitre 4: Les socialistes
4.1. Les socialistes d'avant MARX: un socialisme utopique

Les idées des Saint- simoniens

1. Exploiteurs et exploités

 Les Saint- simoniens ont une vision dichotomique de la société.

 Deux classes fondamentales qui s'opposent : un petit nombre


d'exploiteurs et une nuée d'exploités.

 Les exploiteurs sont les oisifs, les propriétaires rentiers, les frelons
(guêpes), les sangsues de la nation, tous les hauts dignitaires, tous ceux
qui n'entreprennent rien, qui ne produisent rien et qui vivent aux
crochets de la société, notamment les prêtres mais aussi les militaires.
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Chapitre 4: Les socialistes
4.1. Les socialistes d'avant MARX: un socialisme utopique

Les idées des Saint- simoniens


2. L'élitisme
 Pour SAINT-SIMON, le système de l'élection démocratique ne permet pas
de sélectionner efficacement les compétences industrielles.
 La société idéale de SAINT- SIMON n'est pas égalitaire. C'est une société
où chacun doit retirer des bénéfices exactement proportionnés à sa mise
sociale, c'est-à-dire à sa capacité positive, à l'emploi qu'il fait de ses
moyens y compris ses capitaux.
 D’où sa célèbre formule : "À chacun selon sa capacité; à chaque capacité
selon ses œuvres".
 Selon SAINT - SIMON la société peut être dirigée de façon "naturelle" par
les chefs d'industries, qui possèdent une capacité naturelle à diriger.
 De ce point de vue SAINT- SIMON est très éloigné de la conception
démocratique des socialistes.
 Il est classé dans les socialistes, en raison de sa conception de la propriété.
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Chapitre 4: Les socialistes
4.1. Les socialistes d'avant MARX: un socialisme utopique

Les idées des Saint- simoniens

3. Transférer la propriété

 Selon SAINT-SIMON, la richesse doit être enlevée à ceux qui gouvernent


sans rien faire et restituée à ceux qui produisent.

 Prendre aux oisifs pour redistribuer aux actifs.

 C'est en cela qu'il est classé parmi les socialistes.

 Ce thème sera repris et élargi par ses disciples, qui vont jusqu'à contester
l'héritage.

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Chapitre 4: Les socialistes
4.1. Les socialistes d'avant MARX: un socialisme utopique

L’influence des Saint- simoniens


 Les Saint- simoniens ont eu une influence durable.

 C'est à eux que l'on doit l'un des premières tentatives de creusement d'une
des grandes voies maritimes du monde, le canal de Suez (construit par
Ferdinand de LESSEPS, lui-même Saint- simonien, et inauguré en 1869).

 Les Saint – simoniens ont également inspirés la création d'un barrage sur
le Nil et la construction d'une voie de chemin de fer en Egypte. Mais,
quelques mois plus tard une épidémie de peste s'abattit sur l'Egypte et les
Français durent partir.

 Ce sont des saint- simoniens qui sont à l'origine de la création du chemin


de fer en France, grâce aux capitaux des frères Emile et Isaac PEREIRE,
banquiers acquis aux idées des saint - simoniens.

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Chapitre 4: Les socialistes
4.1. Les socialistes d'avant MARX: un socialisme utopique

Jean Léonard Sismonde de SISMONDI (1773 - 1842)

 Jean Léonard Sismonde de SISMONDI est suisse. Né à Genève, patrie du


protestantisme libéral, où sa famille s'était réfugiée à l'époque des guerres
de religion.

 Il fit des études en Angleterre.

 Son œuvre les « Nouveaux Principes d’Economie Politique » (en 1819) ,


témoignent de son indignation face à la misère et à l'exploitation
engendrée par le capitalisme.

 Cette indignation est d'autant plus grande qu'elle naît à partir d'un
optimisme initial et d'une admiration pour Adam SMITH.

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Chapitre 4: Les socialistes
4.1. Les socialistes d'avant MARX: un socialisme utopique
Jean Léonard Sismonde de SISMONDI (1773 - 1842)
La concurrence est destructrice
 Sur la concurrence, ses idées ne sont pas des plus optimistes.
 Il ne pense pas, que cette concurrence soit créatrice.
 Dans les Nouveaux Principes , il écrit : " L'attention du fabricant est sans cesse
dirigée à faire la découverte de quelque économie dans le travail, ou dans l'emploi
des matériaux, qui le mette en état de vendre meilleur marché que ses confrères.
Les autres fabricants imiteront, s'ils le peuvent, les procédés du premier; alors il
faudra bien que les uns ou les autres renvoient leurs ouvriers... L'inventeur d'un
procédé nouveau... cherche à en faire un secret; et s'il y réussit, il s'empare seul de
ce qui faisait autrefois la richesse de tous. Ses confrères producteurs sont forcés à
faire les mêmes rabais que lui; …. le revenu qu'ils avaient auparavant disparaîtra;
leur capital circulant lui-même sera perdu; leurs ouvriers seront congédiés et
perdront leur gagne - pain. De son côté, le nouvel inventeur accaparera à lui seul
toute cette branche de commerce ».

 La concurrence conduit la mécanisation du travail et à la paupérisation


des ouvriers. 16
Chapitre 4: Les socialistes
4.1. Les socialistes d'avant MARX: un socialisme utopique
Jean Léonard Sismonde de SISMONDI (1773 - 1842)
L'anti -industrialisme de SISMONDI
 Il pense que l'industrie crée l'exploitation, plus l'industrie progressera et
plus l’exploitation s'amplifiera.
 Il emploie le terme de "mieux - value" ou de "plus - value", pour désigner
l'écart entre la valeur de ce que le travail produit et la rémunération qu'il
reçoit.
 Pour lui, le capitalisme est incapable de surmonter les crises qui le
traversent périodiquement parce que l'entrepreneur ne se soucie pas de
savoir si ce qu'il produit est utile à la société, mais seulement s'il peut tirer
un profit.
 Pessimiste comme MALTHUS, il pense qu'il existe une insuffisance de la
demande et que cette insuffisance est une des contradictions du
capitalisme.
 Cette contradiction augmente avec la paupérisation, qui réduit le pouvoir
d'achat des masses. 17
Chapitre 4: Les socialistes
4.1. Les socialistes d'avant MARX: un socialisme utopique

Jean Léonard Sismonde de SISMONDI (1773 - 1842)


L'anti -industrialisme de SISMONDI

 Il voudrait que le progrès se ralentisse, pour cela il préconise de:

 supprimer les récompenses aux inventions et aux manufacturiers,

 maintenir le métier contre l'envahissement de la fabrique,

 suspendre toute action gouvernementale tendant au développement


de l'industrie.

 Il suppose implicitement que si l'on ne produisait que des choses utiles et


non pas en fonction du profit, la contradiction du capitalisme dû à
l’insuffisance de la demande disparaîtrait.

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Chapitre 4: Les socialistes
4.1. Les socialistes d'avant MARX: un socialisme utopique

Jean Léonard Sismonde de SISMONDI (1773 - 1842)


Réduire les antagonismes de classe

 Il propose l'accès des travailleurs à la propriété.

 Il suggère aussi que l'on oblige les entreprises à prendre en charge


l'assurance maladie de leurs salariés et de verser une allocation en cas de
chômage.

 Toutefois, il est conscient des difficultés de ce qu'il suggère.


Il admet qu'obliger les entreprises n'a pas de sens si l'entreprise fait faillite.

 Cela le rend finalement assez pessimiste sur les possibilités réelles non
seulement de faire disparaître l'exploitation mais même de la réformer.

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Chapitre 4: Les socialistes
4.1. Les socialistes d'avant MARX: un socialisme utopique
Pierre -Joseph PROUDHON (1802 - 1864)

 Né en 1802 de famille modeste, Pierre Joseph PROUDHON (1802 - 1864)


était typographe. C'est un autodidacte

 En 1840, dans son ouvrage célèbre, "Qu'est-ce que la propriété « , Il


indique que " La propriété, c'est le vol".

 En 1846, il publie le "système des contradictions économiques ou


philosophiques de la misère".

 En 1848, il est élu député et rédige des articles contre Napoléon III (1808 -
1873), ce qui lui vaut d'être emprisonné pendant 3 ans.

 Libéré, il se rallie au régime, mais sa liberté d'esprit le pousse à publier des


textes antireligieux. Il est obligé de quitter la France pour la Belgique.

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Chapitre 4: Les socialistes
4.1. Les socialistes d'avant MARX: un socialisme utopique
Pierre -Joseph PROUDHON (1802 - 1864)

Primauté de l'égalité

 Chez PROUDHON, cette primauté est poussée à l'extrême.


Contrairement à SAINT-SIMON, PROUDHON pense que tous les
hommes doivent être traités sur un pied d'égalité.

 Toutes les fonctions sociales sont interdépendantes, donc indispensables.

Dans un hôpital, par exemple, le chirurgien n'est pas plus important que
l'aide soignante, car s'il n'y avait pas d'aide-soignante, le chirurgien ne
pourrait pas faire son travail correctement.

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Chapitre 4: Les socialistes
4.1. Les socialistes d'avant MARX: un socialisme utopique
Pierre -Joseph PROUDHON (1802 - 1864)

La propriété, c'est le vol


 La production est le résultat de l'utilisation de la force collective du travail
et non de l'addition des forces individuelles des travailleurs. C'est la force
collective qui permet le surplus d'énergie.
 La propriété capitaliste, c'est le droit de jouir du travail des autres, c'est le
droit de disposer du bien d'autrui.
 Si la propriété est le vol, c'est parce que le propriétaire s'approprie ce qui
ne lui appartient pas, à savoir le fruit du travail en commun, le fruit de la
division et de l'organisation du travail.
 Il ne condamne pas la propriété. Il n'est pas communiste, il déteste les
communistes.
 Mais, il est contre un système étatique qui garantit le droit de propriété
qui n'est pas correctement défini puisqu'il permet au propriétaire de
s'approprier le fruit du travail commun. 22
Chapitre 4: Les socialistes
4.1. Les socialistes d'avant MARX: un socialisme utopique
Pierre -Joseph PROUDHON (1802 - 1864)

La propriété, c'est le vol

 Pour une société juste, il faut que l'Etat disparaisse et que les relations
entre individus soient gouvernées par le contrat.

 C'est cela, l'anarchisme de PROUDHON : pas d'Etat, pas de contrainte


extérieure, uniquement des contrats librement consentis.

 Il pense que si les contrats sont correctement définis, il sera possible


d'éliminer l'exploitation.

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Chapitre 4: Les socialistes
4.1. Les socialistes d'avant MARX: un socialisme utopique
Pierre -Joseph PROUDHON (1802 - 1864)

L'intérêt n'est pas légitime


 PROUDHON est profondément anti-capitaliste.
 Il a une conception caricaturale du capitaliste: le capitaliste, c'est un
financier, un banquier avec un gros cigare, qui s'approprie le fruit du
travail d'autrui à travers l'intérêt qu'il exige des prêts qu'il consent.
 Il prône le mutualisme bancaire
La mise en commun de leur argent par les ouvriers. L'argent est ensuite prêté
à ceux qui souhaitent s'émanciper de leur patron et mettre en œuvre leur
propre capacité de travail.
 En 1849, il tente de créer une banque mutualiste qui sera un échec.
 Cela le rendra encore plus agressif vis-à-vis des banquiers juifs, qu'il
considère comme les symboles même du capitalisme.
 Les idées anticapitalistes de PROUDHON sont partagées par des
socialistes et elle se retrouvent aujourd'hui chez les altermondialistes. 24
Chapitre 4: Les socialistes
4.2. Karl MARX : le socialisme scientifique

 Né à Trèves en 1818, Karl MARX (1818-1883) est le fils d'un avocat israélite
converti au protestantisme afin de pouvoir exercer son métier.

 Il se destine à l'enseignement et étudie la philosophie.

 Mais au cours de ses études, et au fil de ses rencontres, il devient


révolutionnaire, quitte l'Allemagne, séjourne en Europe et s'établit
finalement en Angleterre.

 Il fait diverses activités au cours de sa vie, comme directeur de journaux


révolutionnaires et participe activement aux mouvements
révolutionnaires du 19ème siècle.

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Chapitre 4: Les socialistes
4.2. Karl MARX : le socialisme scientifique

 Dans son ouvrage le plus connu est « Le capital » publié en 1867, il expose
sa pensée et ses théories économiques.

 Marx a exercé une influence très importante puisque de nombreux pays,


dont l'URSS et la Chine, ont appliqué cette doctrine économique qui
revendiquait explicitement sa paternité.

 A Paris, il fait la connaissance de Friedrich Engels (1820-1895) et


entretient avec celui-ci une amitié enrichie d’une intense collaboration
sur le terrain de la philosophie et de la politique.

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Chapitre 4: Les socialistes
4.2.1. Le système philosophique de Marx
 Au XIXème siècle, le capitalisme industriel se développe rapidement et
domine peu à peu toutes les structures économiques et sociales.

 Cependant, dans le même temps, la condition ouvrière se détériore, les


salaires sont très bas, les conditions de travail précaires et la dépendance
économique accrue.

 Les excès de ce capitalisme font naître à la fois un mouvement de contestation


syndical (le socialisme) et une réflexion d’ensemble sur les rouages et l’avenir
du capitalisme (le marxisme).

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Chapitre 4: Les socialistes
4.2.1. Le système philosophique de Marx

 Marx étudie la société capitaliste anglaise, première nation industrielle afin


d’en tirer certaines lois.

 La critique du capitalisme est contenue dans son œuvre majeure « Le capital »


publié en quatre tomes.

 Toute l’œuvre de Marx constitue une critique de l’économie politique, qui


décrit le mode de production capitaliste.

 Cette critique repose sur le constat d’une aliénation générale, associée à ce


mode de production.

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Chapitre 4: Les socialistes
4.2.1. Le système philosophique de Marx
L’aliénation
 L’aliénation de l’ouvrier
 Le régime de propriété privée prive le travailleur du fruit de son travail.
 L’ouvrier est assimilé à une force de travail ;
 Il est traité comme une chose (déshumanisation), comme un simple
instrument de travail, sans intéressement au travail (dépossession) et
étranger au travail (dépersonnalisation).
 De plus, le mode de production capitalisme génère une grande misère
ouvrière.
 L’aliénation du capitaliste
 Elle consiste en un dépérissement des sens physiques et intellectuels,
remplacés par un sens de l’avoir.
 Selon Marx, l’aliénation, ne saurait être combattue par l’Etat, qui est lui-
même un instrument de la classe dominante (les capitalistes) et participe
donc de l’aliénation de ces derniers.
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Chapitre 4: Les socialistes
4.2.1. Le système philosophique de Marx

L’aliénation

Pour permettre « la réconciliation de l’homme avec la nature», il faut


L’avènement du communisme, dont le programme est:

 l’abolition de la propriété privée;

 le dépérissement progressif de l’Etat, après une phase préparatoire de


dictature du prolétariat.

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Chapitre 4: Les socialistes
4.2.1. Le système philosophique de Marx
Le matérialisme historique

 Parallèlement à l’aliénation, Marx donne un éclairage particulier sur le mode


de production capitaliste. Le marxisme est aussi une philosophie de l’histoire:
le matérialisme historique et dialectique (dépassement des contradictions).

 Les hommes font leur propre histoire, mais sur la base de conditions
données, héritées du passé. Parmi celles-ci, les conditions de la
reproduction matérielle de la société sont déterminantes.

 Marx s'inspire de Hegel, mais si pour Hegel le devenir de toute réalité se


déduit de la nature de l'Esprit, pour Marx il s'inscrit dans l'évolution de
l'activité humaine.

 Aussi pense-t-il que les conditions économiques et matérielles déterminent


l'anatomie d'une société.
 Ainsi, ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine la réalité, mais
c'est la réalité sociale qui détermine leur conscience.
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Chapitre 4: Les socialistes
4.2.1. Le système philosophique de Marx
Le matérialisme historique

 K. Marx distingue quatre stades dans l’évolution des sociétés humaines


selon leur mode de production : la société barbare, la société antique,
fondée sur l’esclavage, la société féodale, fondée sur le servage, la société
capitaliste, fondée sur l’exploitation du prolétariat.

 Chacune de ces sociétés, repose sur une norme identique, «l’exploitation


de l’homme par l’homme».

 Elles demeurent fondamentalement instables.


la « superstructure », la forme politique que prend la société, ne correspond
jamais exactement à « l’infrastructure », c’est-à-dire à l’état des forces
productives, liées à un mode de production donné.

 Plusieurs modes de productions (féodalisme, esclavagisme,


capitalisme...) se succèdent. Chaque mode se heurtant à un moment
donné aux contradictions entre les institutions et les forces productives,
qui trouvent leur résolution dans le mode qui leur succède. 32
Chapitre 4: Les socialistes
4.2.1. Le système philosophique de Marx
Le matérialisme historique

 La sphère politique est toujours en décalage avec la sphère économique.

 Si le déphasage entre sphères économique et politique devient trop grand,


alors, l’instabilité peut mener à la révolution.

 C’est le cas de la Révolution française de 1789: l’Ancien Régime a permis


l’éclosion d’une bourgeoisie dynamique grâce à la croissance du
commerce et des manufactures et d’un système fiscal avantageux.

 Cette bourgeoisie qui prend possession de la puissance économique


demandent à prendre part à l’exercice du pouvoir politique, ce que lui
refusent la noblesse et le roi qui ont déjà perdu leur primauté dans la
sphère économique.

 La Révolution française de 1789 marque le paroxysme de la lutte pour le


pouvoir entre la noblesse et la bourgeoisie.
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Chapitre 4: Les socialistes
4.2.1. Le système philosophique de Marx
Le matérialisme historique

 Selon K. Marx cette compétition acharnée pour le pouvoir politique et


économique est l’expression de la «lutte de classes».

 Cette «lutte de classes» prend, au XIXe siècle, une forme nouvelle et


encore plus violente: le rapport de classes entre bourgeoisie et prolétariat
est plus violent.

 A terme, ces contradictions doivent, par l'action consciente de


l'Humanité (et du prolétariat en particulier), se réconcilier dans
une synthèse : le communisme.

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Chapitre 4: Les socialistes
4.2.2. L'analyse économique de Marx
 L'œuvre majeure de Karl Marx, Le Capital, a pour sous-titre "critique de
l'économie politique".

 Marx formule une critique à l'égard des lois économiques présentées


comme naturelles par les classiques (essentiellement Adam Smith et
David Ricardo).

 Il adopte une démarche scientifique reposant sur un appareil conceptuel


et un système d'hypothèses.

 La théorie de la valeur lui sert de fonction analytique du système


économique.

 Ce système économique est conçu comme un circuit quesnaysien, mais


l'origine de la valeur est le travail et non plus la terre (la nature).

 Aussi, l'ensemble des flux se fait entre deux classes sociales antagonistes
au lieu de trois classes qui vivent en harmonie.
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Chapitre 4: Les socialistes
4.2.2. L'analyse économique de Marx
La théorie de la plus-value et de l’exploitation

 Marx accepte l’héritage ricardien:

- la valeur d’échange s’applique à des marchandises qui ont une valeur d’usage ;

- le travail est la substance de la valeur ;

- le travail transmet l’intégralité de sa valeur aux marchandises, sous forme de


travail direct ou indirect (au travers des machines et des consommations
intermédiaires).

 La valeur d’échange d’une marchandise exprime rigoureusement la quantité


moyenne ou sociale de travail général nécessaire pour la produire.

 le travail socialement nécessaire est constitué de travail direct, dit «travail


vivant», et de travail indirect, dit «travail cristallisé» ou «travail mort»,
correspondant à la valeur des matières premières et des équipements utilisés
par le travail direct.
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Chapitre 4: Les socialistes
4.2.2. L'analyse économique de Marx

La théorie de la plus-value et de l’exploitation

Marx distingue deux types de marchandises :

- celles produites puis échangées avec pour finalité la consommation : cette


marchandise est achetée pour sa valeur d’usage, qui disparaît immédiatement
après l’acte de consommation.

- celles produites puis destinées à la production d’autres marchandises : au


cours de l’échange, la valeur d’échange disparaît et est transmise à la
«descendance».

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Chapitre 4: Les socialistes
4.2.2. L'analyse économique de Marx
La théorie de la plus-value et de l’exploitation

Marx distingue le capital constant du capital variable.

Le capital constant

 Il est constitué de toutes les marchandises qui participent à l’acte de


production et transmettent, sans perte ni surplus, leur valeur, ainsi que les
moyens financiers qui servent à leur acquisition.

 Au sein de cette catégorie, on retrouve la distinction classique introduite


par Smith :

 le capital fixe, i.e. l’ensemble des biens de production qui ne


disparaissent pas au cours de l’opération de production (machines,
équipements, ….)

 le capital circulant, constitué des matières premières et de la force de


travail.
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Chapitre 4: Les socialistes
4.2.2. L'analyse économique de Marx
La théorie de la plus-value et de l’exploitation

Marx distingue le capital constant du capital variable.

Le capital constant

 Marx accorde une place particulière à la force de travail.

 Marx considère que le travail fait plus que transmettre sa valeur,

 ce qui fait qu’il ne peut pas être rangé dans le capital constant.

 Ainsi, pour Marx le travail constitue une catégorie à part: le capital


variable, défini comme l’ensemble des moyens financiers employés à
acquérir la force de travail.

 Alors que Smith considère le travail comme du capital circulant (par


définition, le travail est détruit après l’acte de production).

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Chapitre 4: Les socialistes
4.2.2. L'analyse économique de Marx
La théorie de la plus-value et de l’exploitation

Marx distingue le capital constant du capital variable

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Chapitre 4: Les socialistes
4.2.2. L'analyse économique de Marx

La théorie de la plus-value et de l’exploitation

Marx perçoit une particularité dans la force de travail: «ce que l’ouvrier vend,
ce n’est pas directement son travail [le produit de son travail], mais sa
force de travail. »

En d’autres termes, le travailleur ne vend pas un résultat, mais un moyen,


c’est-à-dire sa force de travail.

La force de travail est définie comme l’ensemble des facultés du travailleur


pendant un temps donné.

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Chapitre 4: Les socialistes
4.2.2. L'analyse économique de Marx
Théorie de la plus-value et de l’exploitation

L’argent sert d’intermédiaire dans l’échange d’une marchandise contre une autre.
La circulation des marchandises s’exprime comme suit:

M — A — M

où les tirets expriment un passage de gauche à droite : on part de marchandises


(à gauche) pour, en passant par de l’argent, aboutir de nouveau à de la
marchandise à droite.

Un agent économique dispose d’une marchandise à vendre dont il n’a pas


besoin. Il la vend et avec cet argent, il achète une autre marchandise dont il a
besoin.

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Chapitre 4: Les socialistes
4.2.2. L'analyse économique de Marx
Théorie de la plus-value et de l’exploitation

Mais un capitaliste est quelqu’un qui a du capital-argent (qui a trop d’argent) et qui
veut faire « fructifier » son capital.
À partir d’une somme d’argent A, il veut en obtenir une plus grande A′.
Quand il achète, ce n’est pas qu’il est personnellement intéressé à des marchandises
M mais seulement à l’argent.
Ces marchandises M ne sont qu’un intermédiaire pour arriver à un plus grand capital
A′. La formule générale du capital est donc :
A — M — A′
La différence, A′ – A, ce plus que le capitaliste obtient, Marx l’appelle la plus-value.
On peut donc écrire :
A — M — A + pl.

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Chapitre 4: Les socialistes
4.2.2. L'analyse économique de Marx
Théorie de la plus-value et de l’exploitation

A = c +v
A’ = c + (v + pl)

Dans la valeur A′ de la nouvelle marchandise, on retrouve:

 la valeur c des moyens de production qui ont servi à la produire. Elle ne


procure aucun surplus au capitaliste;

 la valeur v de la force de travail;

 la valeur pl que la force de travail a donné au produit.

 C’est en cela que cette partie du capital (la force de travail) est dite
variable. Elle procure un surplus au capitaliste.

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Chapitre 4: Les socialistes
4.2.2. L'analyse économique de Marx
Théorie de la plus-value et de l’exploitation

Question centrale :

 Comment les capitalistes s’enrichissent-ils?

 Les capitalistes pourraient-ils s’enrichir simplement en revendant plus


cher qu’ils n’ont acheté ?

 Ou en achetant moins cher que cela ne rapporte ?

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Chapitre 4: Les socialistes
4.2.2. L'analyse économique de Marx
Théorie de la plus-value et de l’exploitation

Réponse : Oui et non.

Non.

Si tout le monde revend au-dessus de la valeur, on achète aussi au-dessus de la


valeur.

 Donc, on aurait déjà perdu d’avance à l’achat ce que l’on espérerait gagner à la
revente. Si tout le monde veut acheter moins cher, il faudrait d’abord que tout
le monde accepte de vendre moins cher.

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Chapitre 4: Les socialistes
4.2.2. L'analyse économique de Marx
Théorie de la plus-value et de l’exploitation

Oui

Si le capitaliste paie moins à l’ouvrier que ce que le travail de l’ouvrier lui


rapporte. Il ne paie pas complètement le travailleur pour le travail fourni.

 L’affirmation centrale de Marx est: l’ouvrier travaille une partie de la


journée pour produire l’équivalent de ses moyens d’existence et une autre
partie gratuitement pour le capitaliste.

 C’est ce qu’on appelle l’exploitation.

 Cette richesse créée gratuitement enrichit le capitaliste et permet le


développement de la société (surplus, accumulation élargie).

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Chapitre 4: Les socialistes
4.2.2. L'analyse économique de Marx
Théorie de la plus-value et de l’exploitation

Production de la plus-value

 Le capitaliste achète des moyens de production et de la force de travail.

 À la fin du processus, il revend le produit.

 La valeur du produit c’est tout le travail incorporé : la valeur du travail


passé (c, capital constant) plus la valeur du travail nouveau (v, capital
variable).

 La valeur nouvelle créée dans le processus, correspondant au temps de


travail utilisé dans cette production.

 Or, cette valeur nouvelle créée par la force de travail est plus grande que la
valeur de la force de travail.
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Chapitre 4: Les socialistes
4.2.2. L'analyse économique de Marx
Théorie de la plus-value et de l’exploitation

Production de plus-value

Un exemple

 En une journée de huit heures, le travail (la mise en œuvre de la force de


travail) produit des marchandises d’une valeur de 20 heures, dont:

 12 heures sont de la valeur ancienne,

 8 heures de la valeur nouvelle.

 Mais la force de travail ne vaut que 4 heures: la valeur des marchandises


dont le travailleur a besoin en moyenne par jour pour vivre et élever les
enfants qui le remplaceront.

 La différence 8 heures – 4 heures = 4 heures constitue la plus-value.


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Chapitre 4: Les socialistes
4.2.2. L'analyse économique de Marx
Théorie de la plus-value et de l’exploitation

Production de plus-value
L’on suppose un travailleur moyen dans une entreprise qui travaille selon les
méthodes et l’efficacité ordinaires de la branche

Produit d’une journée de travail d’un travailleur:


valeur 20 heures

Travail passé:
Travail nouveau: valeur 8 heures
valeur 12 heures

Travail passé: Force de travail: Plus-value:


valeur 12 heures valeur 4 heures valeur 4 heures

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Chapitre 4: Les socialistes
4.2.2. L'analyse économique de Marx
Théorie de la plus-value et de l’exploitation

Production de plus-value
En terme de prix

Produit d’une journée de travail d’un travailleur:


200 000 FCFA

Travail passé: Travail nouveau:


120 000 FCFA 80 000 FCFA

Travail passé: Force de travail: Plus-value:


120 000 FCFA 40 000 FCFA 40 000 FCFA
Chapitre 4: Les socialistes
4.2.2. L'analyse économique de Marx
Théorie de la plus-value et de l’exploitation

Degré d’exploitation
 La plus-value s’interprète comme la mesure exacte de l’exploitation.
 Le taux de plus-value pl/v (rapport de la plus-value et le capital variable)
est l’expression du degré d’exploitation de la force de travail.
 Marx met en évidence trois méthodes pour accroître la plus-value.
 le capitaliste peut dégager une plus-value absolue (supplémentaire)
en prolongeant la durée du travail, en intensifiant le travail et en
accélérant les cadences;
 la société peut réaliser une plus-value relative (supplémentaire) en
faisant des gains de productivité dans les secteurs nécessaires à
l’entretien de la force de travail (baisse du salaire de subsistances:
valeur de la force de travail) ;
 il peut y avoir des plus-values différentielles lorsqu’une entreprise
s’avère plus performante que la moyenne de la branche.
Chapitre 4: Les socialistes
4.2.2. L'analyse économique de Marx
Théorie de la plus-value et de l’exploitation

Le problème de la transformation des valeurs en prix

 Dans la réalité, la loi de la valeur est masquée par les prix, la plus-value
par le profit.

 Le capitaliste ne s’intéresse pas au taux de plus-value (pl/v), mais au taux


de profit, noté r.

 Le taux de profit (r) mesure la rentabilité de tous les capitaux:

r = pl/(c+v).
Chapitre 4: Les socialistes
4.2.2. L'analyse économique de Marx
Le problème de la transformation des valeurs en prix
 En partant de la relation r = pl/(c+v), on a:
 r = pl/(c+v) = pl/[(c/v + 1) v] = pl/(q + 1) v
 le taux de profit est inversement proportionnel à la composition organique du
capital.
 Marx montre ainsi que, si les «compositions organiques du capital q = c/v
varient d’un secteur à l’autre, les taux de profit vont être différents.»
 Cependant, il est impossible qu’un différentiel de taux de profit puisse se
maintenir durablement. En effet:
 les capitaux vont abandonner les activités peu rentables, pour aller s’employer
dans les autres secteurs;
 à terme, il doit y avoir une égalisation des taux de profits entre les branches.
Ainsi, émerge un taux de profit moyen.
 A partir du taux de profit moyen, on peut alors déterminer les prix de production ;
celui-ci sera un centre de gravité autour duquel fluctueront les prix de marché.
Chapitre 4: Les socialistes
4.2.2. L'analyse économique de Marx

La crise du capitalisme
Pour Karl Marx, la crise du capitalisme est inéluctable, et ceci pour plusieurs
raisons.
1) Les décisions des agents économiques ne sont pas coordonnées
 Les biens sont produits pour être vendus en échange de monnaie, et non
pour satisfaire la demande, ce qui entraîne des désajustements entre
production et consommation.
 L'investissement est réalisé par les entreprises capitalistes dans les
branches susceptibles de procurer des taux de profit élevés sans pour
autant qu'une demande effective soit assurée.
 L'absence de coordination de l'investissement empêche la réalisation
permanente des conditions d'équilibre d'une telle économie.

55
Chapitre 4: Les socialistes
4.2.2. L'analyse économique de Marx
La crise du capitalisme
2) L'économie capitaliste fait apparaître un problème de sous-
consommation ouvrière
 L'entrepreneur individuel, en cherchant à maximiser ses profits, va faire
pression sur les salaires qui représentent un coût.
 Or ces salaires sont un élément de la demande effective.
 Ceci caractérise une situation de surproduction par rapport à la
demande effective.
 Le marché va sanctionner cette surproduction en entraînant une baisse
des prix qui va elle-même provoquer une baisse du taux de profit.
 Cette baisse du taux de profit va inciter les capitalistes à investir dans
d'autres activités. Le taux de profit joue ainsi le rôle de régulateur des
désajustements.
 La chute des prix et du taux de profit provoque une baisse de la
production, de l'emploi, et du pouvoir d'achat. C'est la dépression.
Chapitre 4: Les socialistes
4.2.2. L'analyse économique de Marx

La crise du capitalisme

3) La recherche d’une plus-value toujours plus importante

 la recherche d’une plus-value toujours plus importante (notamment


grâce à des salaires bas,)

 la concurrence entre capitalistes

 provoquent une paupérisation des ouvriers et un blocage dans le


développement du système capitaliste.

 Cette contradiction doit entraîner la destruction du capitalisme et


l’avènement du socialisme : moyens collectifs de production.
Chapitre 4: Les socialistes
4.2.2. L'analyse économique de Marx
Chapitre 4: Les socialistes
4.3. Prolongement de la pensée marxiste

 La plupart des épigones de Marx s’inscrivent dans la volonté de


contribuer et d’approfondir les trois domaines constitutifs du
marxisme (philosophie, politique et économie).
 Si l’on considère l’apport économique, on distingue:
 des auteurs s’inscrivant dans le cadre d’une orthodoxie marxiste,
qu’ils contribuent à définir et dont ils contribuent à délimiter les
contours,
 des auteurs davantage critiques de cette orthodoxie, qualifiés
souvent de révisionnistes.
 La théorie marxiste a servit de référence aux nombreuses
expériences révolutionnaires du XXe siècle.
 Elle était parfois une pensée officielle (une pensée d’État) mais
elle sera toujours l’objet de commentaires et d’oppositions fortes
entre des interprétations différentes.
59
Chapitre 4: Les socialistes
4.3.1. Les orthodoxes

Friedrich Engels, le compagnon de route


 Friedrich Engels (1820-1895) est logiquement le premier des
disciples et celui don l’apport à la pensée de Marx est le moins
contesté.
 Fidèle compagnon et soutien de Marx tout au long de sa vie, il
sera à la fois un inspirateur de la pensée de Marx, un
contributeur, un collaborateur et un exécuteur.
 Inspirateur
 par sa connaissance du monde industriel et des ressorts de la
révolution industrielle et de ses conséquences sur le monde
ouvrier;
 son ouvrage d’histoire économique, La situation des classes
laborieuses en Angleterre, publié en 1845, convainc du rôle
politique du prolétariat industriel dans le processus de l’histoire.
Chapitre 4: Les socialistes
4.3.1. Les orthodoxes

Friedrich Engels, le compagnon de route


 Collaborateur
 Il a écrit en commun avec Marx notamment l’Idéologie allemande
(1845) et le Manifeste du parti communiste (1848).
 Contributeur
 Il a contribuer à la pensée de Marx, en publiant :
 l’Anti-Dühring (1878), où il insiste sur le caractère «scientifique» du
marxisme, par opposition au caractère « utopique » des premiers
socialistes et au collectivisme des anarchistes.
 l’État (1884) où il théorise, la thèse du dépérissement de l’État en
régime socialiste.
 Exécuteur
 Engels fut l’exécuteur testamentaire de Marx.
 Il a assuré l’édition des Livres II (1885) et III (1894) du Capital que Marx
n’avait pu achever.
61
Chapitre 4: Les socialistes
4.3.1. Les orthodoxes
Lénine, Rosa Luxemburg

 Ces auteurs ont analysé, chacun à sa manière, les


conséquences et les déterminants de l’expansion du
capitalisme à la suite de:

 la seconde révolution industrielle,

 l’émergence d’un capitalisme « mondialisé » où la


concentration du capital a augmenté.

 Ils analysent le développement de l’impérialisme, et son


corollaire la concurrence entre nations capitalistes pour se
partager le monde, comme vecteur des nationalismes, du
militarisme et finalement des guerres.
Chapitre 4: Les socialistes
4.3.1. Les orthodoxes
Lénine
Wladimir Iljitsch Uljanow (1870-1924) est connu sous son
pseudonyme politique Lénine.
 L’impérialisme, stade suprême du capitalisme (1917) est la
principale contribution de Lénine à l’économie politique.

 Lénine préconise la dictature du prolétariat.

 Il fomente la révolution en 1917 en Russie. Celle-ci se


solde par la victoire des bolcheviks et la naissance de
l’Union des Républiques socialistes soviétiques (URSS)
proclamée en 1922.
63
Chapitre 4: Les socialistes
4.3.1. Les orthodoxes
Rosa Luxemburg (1871-1919)
 Rosa Luxembourg (1871-1919), d'origine polonaise, allie
recherche et militantisme;
 Elle est l’une des théoriciennes les plus brillantes du
marxisme.
 Elle souligne la tendance permanente du capitalisme à
rechercher des débouchés extérieurs.
 Elle contestait la conception du socialisme de Lénine.
 Rosa Luxemburg est une figure tragique:
 Parce qu'elle a été brutalement assassinée (15 janvier 1919)
 Son assassinat est survenu alors qu'elle assumait, depuis 1915,
le rôle de dirigeante de parti dans le nouveau Spartakus-Bund
qui, pas plus que Rosa, n'avait pas accumulé les forces
suffisantes pour aborder la situation révolutionnaire.
Chapitre 4: Les socialistes
4.3.2. Les révisionnistes et la réapparition d’un socialisme réformiste
 Contre la vision marxiste orthodoxe, va se développer
rapidement une vision alternative.
 Cette vision plaide en faveur d’une relecture critique du
marxisme sur les trois plans de l’économie politique, de la
philosophie et de la stratégie politique devant assurer
l’avènement du socialisme.
 Deux noms sont particulièrement attachés à cette filiation
révisionniste.
Eduard Bernstein (1850-1932), chef de la social-
démocratie allemande
Karl Kautsky (1852-1936), exécuteur testamentaire de
Marx et Engels après la mort de ce dernier, éditeur des
Théories sur la plus-value de Karl Marx, ouvrage considéré
comme constituant le Livre IV du Capital.
Chapitre 4: Les socialistes
4.3.2. Les révisionnistes et la réapparition d’un socialisme réformiste
Eduard Bernstein ( 1850-1932)
 Eduard Bernstein ( 1850-1932), est un homme politique et théoricien
socialiste allemand, militant du Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD).
 Durant son exil londonien de 1888 à 1901, il se rapproche d'Engels et étudie
les théories marxistes sur la nature du capitalisme, de la société et de
l'avènement du socialisme.
 Cependant, Eduard Bernstein est devenu le théoricien du révisionnisme.
 Dans son ouvrage Les présupposés du socialisme et les devoirs de la social-
démocratie (1899), il théorise son « révisionnisme ».
 Il demande de réexaminer la théorie de la plus value pour prendre en
compte la théorie de l’utilité marginale.
 Il signale que les principales lois de Marx ne se vérifient pas là où on les
entendait.
 Il revendique la possibilité d’une transformation pacifique du capitalisme
par la réforme, appuyée par l’alliance entre les prolétaires et ces « classes
moyennes » que la dynamique du capitalisme ne fait pas disparaître.
Chapitre 4: Les socialistes
4.3.2. Les révisionnistes et la réapparition d’un socialisme réformiste
Karl Kautsky (1854-1938)

 Karl Kautsky est un théoricien socialiste allemand d'origine autrichienne,


(1854-1938). Après des études à Vienne, il rencontre Karl Marx et
Friedrich Engels.

 Il édita les Théories sur la plus-value et se consacra à une œuvre de


vulgarisation de la pensée de Marx, à la fois sur les plans politique et
théorique.

 Dans un premier temps, il s'oppose aux thèses réformistes de Bernstein


avant d'évoluer progressivement vers cette tradition.

 Toutefois, il essaie de maintenir une position « centrale », à la fois


contre le révisionnisme de Bernstein et contre l’interprétation
«gauchiste» que véhicule Lénine de la dictature du prolétariat.
67
Chapitre 4: Les socialistes
4.4. Le marxisme dans la société d'aujourd'hui

 Après la chute des régimes communistes dans les pays dits « de l'Est », il
ne représente plus grand-chose. ;

 Il est devenu :

 un objet de recherche parmi d'autres chez les universitaires,

 une référence un peu archaïque dans la philosophie personnelle de


certains professeurs ou journalistes,

 la revendication de quelques mouvements politiques ultraminoritaires.


Chapitre 4: Les socialistes
4.4. Le marxisme dans la société d'aujourd'hui
 Le marxiste conserve une place à titre d'objet intellectuel de recherche .
 L'un de ses plus importants représentants, Louis Althusser (1918-1990), a
repris les textes de jeunesse de Marx
 Il définit l'histoire de la philosophie comme une lutte de tendances
«déterminées par des positions théoriques de classe» (Éléments
d'autocritique, 1974).
 Plusieurs élèves d'Althusser continuent de travailler sur le marxisme et
d'analyser certaines de ses apories (contradictions).
 Dans le monde francophone, Samir Amin, professeur d'économie
d'origine égyptienne, a publié de nombreux articles sur la dépendance de
la périphérie par rapport au centre.
 Il applique son analyse aux économies africaines, notamment la Côte
d'Ivoire en 1967.
 Il propose une déconnexion du centre par rapport à la périphérie.
 Son influence sur les élites africaines a été très importante.
Chapitre 4: Les socialistes
4.4. Le marxisme dans la société d'aujourd'hui

Les États communistes entre 1979 et 1983.


Chapitre 4: Les socialistes
4.4. Le marxisme dans la société d'aujourd'hui

Les États communistes en 2013: la Chine, Cuba, le Laos, le Viêt Nam et la Corée
du Nord. Seule la Corée du Nord garde encore une économie planifiée d'État,
sans propriétés privées.

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