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Université Sidi Mohamed Ben Abdellah

Départements des Sciences Economiques

S5 semestre
Economie et gestion
Section A et B

Cours : Histoire de la pensée


économique

(Les marginalistes)

Année universitaire 2019/2020

Pr. F. BEN EL HAJ

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Troisième partie : l’économie marginaliste

Certaines idées et constructions théoriques développées par les classiques ont été reprises par
le courant néoclassique ou marginaliste. C'est tout spécialement le cas du raisonnement à la
marge développée par Malthus et Ricardo dans leur théorie de la rente différentielle ; et le
principe de l'utilité en tant que fondement de la valeur introduit par J.B Say.
La reprise du principe de raisonnement à la marge et sa généralisation en tant qu'instrument
d'analyse a d'ailleurs conduit à l'émergence d'une théorie que l'on a coutume de qualifier de
« révolution marginaliste ». La révolution marginaliste a eu lieu alors que l'économie
politique était dominée par l'apport des économistes classiques qui régnaient en maîtres. Elle
a pour origine la découverte de la théorie de l'utilité marginale réalisée dans les années 1871-
1874 par trois économistes de formations différentes et travaillant de façon indépendante :
l'anglais SW Jevons, l'autrichien Carl Menger, et le français L. Walras.
La théorie marginaliste s'oppose à la théorie classique qui fonde la valeur d'un bien sur la
quantité de travail nécessaire à la production de ce bien. Selon les auteurs marginalistes la
valeur dérive de l'utilité conçue comme la propriété d'un bien de procurer un plaisir ou
d'éviter un déplaisir. Leur innovation consiste à introduire le principe marginal dans la théorie
de la valeur-utilité autrefois suggérée par Condillac et défendue par J B Say. Les prix des
biens de consommation sont supposés proportionnels à leur utilité marginale c'est à dire,
l'utilité de la dernière unité consommée de chaque bien. Cette innovation va permettre
d'expliquer le paradoxe de la valeur, ce fameux paradoxe de l'eau et du diamant que les
classiques s'étaient trouvés dans l'incapacité de résoudre.
La théorie marginaliste s'oppose aussi à la théorie classique sur la question de la répartition.
Alors que les classiques traitent les revenus des capitalistes et des propriétaires fonciers
comme des « déductions » sur la valeur du produit du travail, les marginalistes, considèrent
eux, ces revenus au même titre que les salaires, comme la rémunération des services
producteurs. En généralisant le principe marginal ils montrent que les services producteurs
sont proportionnels aux productivités marginales des facteurs.
Le passage d'une théorie de la valeur-travail à une théorie de la valeur- utilité et la mise en
place de raisonnement à la marge pour expliquer à la fois les comportements des
consommateurs et des producteurs, constituent les deux nouveautés décisives introduites par
le courant marginaliste par rapport à la pensée classique. Ces nouveautés sont l'œuvre de W.S.
Jevons, C Menger et L. Walras. Les trois chapitres qui suivent leur seront consacrés.

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Chapitre I
William Stanley Jevons
(1835-1882)

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Chapitre 1 : William Stanley Jevons (1835-1882)
"La théorie de l'économie politique" (1871)
Avec C. Menger et L. Walras, Jevons est le fondateur du courant marginaliste. Il a contribué à
faire naître une nouvelle approche de l'économie politique adoptant l'utilité comme fondement
de la valeur et une méthodologie individualiste comme démarche intellectuelle. Ses travaux
touchent deux domaines : la logique et l'économie politique. Dans le domaine de l'économie
politique, il s'est intéressé aussi bien à l'économie appliquée qu'à l'économie pure. Mais c'est
sur le terrain de l'économie pure qu'il s'est révélé un fondateur. Il rejette les conceptions des
classiques relatives à la valeur, se montre partisan de l'utilisation des mathématiques dans le
discours en économie politique, et propose une théorie subjective de la valeur basée sur
l'utilité et faisant appel au principe marginal.
Section I : la théorie de l'utilité
A- l'utilité : définition et caractéristiques
Jevons définit l'utilité comme la propriété qu'a un objet d'accroître un plaisir ou d'éviter un
déplaisir. « C'est la faculté par laquelle un objet répond à nos désirs et considéré par nous,
comme susceptible de nous procurer un plaisir ou nous éviter de l'effort ». L'utilité est ici
entendue comme la capacité d'un bien à répondre à nos désirs, à nous procurer un certain
degré de plaisir ou à nous éviter un effort. Notons que le recours à cette notion n'est guère une
innovation en soi ; Jeremy Bentham, en avait défini les contours au XVIIème siècle en tenant
d'établir une échelle de mesure des plaisirs et des peines.
Mais cette capacité du bien à répondre à un désir n'est pas absolue, inhérente à l'objet et
provenant de sa nature ; elle est relative à l'individu et ne prend naissance qu'en relation
qu'avec ses besoins. L'utilité est donc une relation qui exprime le rapport de l'homme aux
choses. Elle apparaît au cours du processus d'estimation subjective par lequel l'individu entre
en relation avec les choses. Cette relation est précisément la satisfaction du besoin ou
l'élimination du déplaisir par le bien économique, c'est à dire un bien disponible en quantité
limitée.
L'utilité pour Jevons est subjective et mesurable. Subjective parce que son point de départ
réside dans l'appréciation que portent les hommes sur les biens économiques. Elle est conçue
psychologiquement comme plaisir ou satisfaction. Mesurable parce que chaque individu est
censé être capable d'associer à un bien consommé, un nombre mesurant la satisfaction retirée
par la consommation de ce bien approche cardinale de l'utilité).
B- le degré final de l'utilité
De l'utilité totale fournit par un bien, Jevons passe à « l'utilité attaché à une portion de ce bien
», qu'il appelle « le degré final d'utilité ». Ce degré final d'utilité est défini comme « le degré
d'utilité de la dernière quantité ajoutée, ou de la dernière addition possible d'une quantité très
petite ou infiniment petite au stock existant. » Jevons annonce là, la notion moderne de
l'utilité marginale. Il essaie ensuite de trouver la relation qui existe entre le degré final d'utilité
et la quantité de bien consommée. C'est là qu'il retrouve la première loi de Gossen. A mesure
que l'individu utilise des unités successives d'un même bien, chaque unité supplémentaire
satisfait un besoin d'intensité moindre. Autrement dit le « degré d'importance » attribué à
chacune des unités additionnelles dans la satisfaction du besoin, baisse. Cela revient à dire
que l'utilité d'un bien quelconque pour un individu décroît au fur et à mesure que sa quantité
s'accroît. C'est le principe de la décroissance de l'utilité marginale déjà énoncé par Gossen.

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Jevons conclut sa théorie de l'utilité en montrant que l'utilité totale d'un bien qui a plusieurs
emplois et susceptible de satisfaire différents besoins, sera maximisée quand les degrés finals
d'utilité seront égaux dans tous les emplois. Ainsi il retrouve la deuxième loi de Gossen
connue sous le nom du principe de l'égalisation des utilités marginales.
Section II : la théorie de l'échange
- L'échange
Le principe d'utilité est appliqué ensuite à l'échange marchand. Jevons aborde cette question
en traitant l'échange bilatéral entre deux individus (1) et (2) disposant chacun d'eux, d'un seul
bien. L'individu (1) possède une quantité « a » du bien A, le blé et l'individu (2) possède une
quantité « b » du bien B, le bœuf. Chacun des deux individus désire échanger une partie de ce
qu'il détient contre une partie de ce qu'il ne détient pas. Jevons suppose que le rapport
d'échange des deux produits est d'une unité de blé contre 1/10 d'unité de bœuf. Ce taux
d'échange est supposé être le prix relatif des deux biens, tel qu'il s'établit à partir des prix de
marché.
Les transactions auront lieu effectivement si, pour l'individu qui ne possède que du blé,
l'utilité qu'il retire de 10 unités de blé est inférieure à celle qu'il retire d'une unité de bœuf et
si, pour celui qui ne possède que du bœuf, l'utilité qu'il retire d'une unité de bœuf est inférieur
à celle qu'il retire de 10 unités de blé. Car dans ces conditions l'échange permet à chacun
d'accroître son utilité. La question qui se pose alors est jusqu'à quel point les individus vont
continuer à échanger.
Jevons répond : « l'échange continuera jusqu'à ce que chacune des deux parties ait obtenu le
profit possible, et si on échangeait davantage il en résulterait une perte d'utilité ... le point
d'équilibre s'établira lorsqu'une quantité infiniment petite de produit échangé en plus, dans le
même rapport, n'apportera ni gain ni perte d'utilité. » En d'autres termes, l'échange cessera
lorsque la variation d'utilité procurée au premier l'individu par une augmentation d'une unité
de sa consommation de bœuf sera égal à celle que procure la consommation d'une unité
supplémentaire de blé, compte tenu du taux d'échange entre les deux biens. « Le rapport
d'échange de deux produits quelconques sera inversement proportionnel au rapport des degrés
d'utilité des quantités de produits disponibles après que l'échange est achevé. Il s'agit de
l'exposition claire du principe moderne de l'égalisation des utilités marginales pondérées par
les prix ou ce qu'il est convenu d'appeler la condition de l'optimum du consommateur. Dans la
suite de son ouvrage Jevons cherche à généraliser ce résultat à n’échangistes mais n'y parvient
pas véritablement. C'est à Walras que reviendra de trouver la solution de ce problème dans le
cadre d'un travail beaucoup plus ambitieux.
- La valeur
Jevons conclut sa théorie de l'échange en exprimant son opinion sur la question de la valeur. Il
estime que la théorie de la valeur travail est fausse parce que la dépense de travail précède
largement le moment où le bien est consommé, le travail ne peut donc être la cause de la
valeur. Le travail, selon lui, ne saurait être à l'origine de la valeur en ce que sa dépense
précède dans le temps, le moment où un bien fait l'objet d'une consommation. Par ailleurs il
récuse la théorie de la valeur travail en ce qu'elle est trop éloignée de la pratique courante du
commerce. Une fois accompli le travail n'a pas d'influence sur la valeur future de la
marchandise : il est passé, dissipé et perdu pour toujours. Le prix d'un bien est en effet sujet à
des variations accidentelles dans le temps, en fonction de divers facteurs imprévisibles, et ne
reflète alors en rien la quantité que ce bien contient. Pour appuyer son argumentation il
recourt à un exemple simple devenu célèbre. Evoquant le pêcheur des perles, il nous explique
en substance que si ce dernier, à la fin d'une dure journée de labeur, remonte uniquement des
galets en lieu et place des perles, les galets n'acquerront pas pour autant une valeur marchande

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quand bien même la peine mise en œuvre pour se les procurer serait identique. Cette
démonstration remet en cause, selon lui les préceptes de l'économie classique concernant la
valeur des marchandises. La notion de valeur est introduite selon Jevons par l'échange. La
valeur d'un bien « exprime simplement la circonstance de son échange dans un certain rapport
contre un autre bien >> La valeur d'une marchandise dépend de son utilité terminale ou «
désir restant » c'est-à dire l'utilité des dernières unités consommées (le degré final d'utilité).
L'utilité d'un bien est absolument essentielle pour que celui-ci soit échangé. Mais c'est l'utilité
de la dernière dose du bien le degré finale d'utilité qui confère à celui-ci une valeur. Celle-ci
est donc déterminé par le couple utilité /rareté qui se manifeste dans la notion unique de degré
final d'utilité. Elle dépend ainsi de la quantité disponible du bien en question. Une synthèse
est opérée entre l'utilité d'un bien et sa rareté, synthèse que n'avaient pas su faire les
classiques.
De cette manière, Jevons évince le processus de production pour faire de l'utilité la base de
l’activité économique, celle-ci ayant pour objectif, selon lui de procurer à l'homme un
maximum de satisfaction pour un effort minimum. Jevons construit sa théorie de la valeur en
la fondant sur le degré final d'utilité. Il ne laisse ainsi aucune place au travail dans la
détermination de la valeur. Il admet cependant que celui-ci l'influence indirectement par le
biais du coût de production. En effet le travail intervient dans la production c'est un facteur de
production. Il faut donc, le considérer, sinon, comme la cause de la valeur, du moins comme
« sa condition déterminante. » En plus le travail fixe le nombre de quantités produites, ce qui
agit sur le degré final d'utilité. En définitive, bien que le travail ne puisse être considéré
comme une cause de la valeur. Jevons lui reconnaît un rôle indirect dans la valeur, par
l'intérimaire de coût de production. C'est ce qu'il affirme par une formule désormais célèbre :
« le coût de production détermine l'offre, l'offre détermine le degré final d'utilité et le degré
final d'utilité détermine la valeur. »

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Chapitre II
Carl Menger
(1840-1921)

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Chapitre II : Carl Menger (1840-1921)
« Les fondements de l'économie politique » (1871)

Carl Menger est l'un des fondateurs du marginalisme. Il est aussi le fondateur de la célèbre
école autrichienne de Vienne. Il a exercé une influence considérable qui a abouti à la
formation et au rayonnement de cette école économique originale. Son ouvrage principal,
publié la même année que « la théorie de l'économie politique » de Jevons, en 1871, intitulé «
les Fondements de l'économie politique » est considéré comme l'un des ouvrages qui ont
fondé le marginalisme. Dans cet ouvrage Menger rappelle que les phénomènes économiques
sont avant tout des phénomènes humains. Il faut, selon lui connaître préalablement la nature
humaine des phénomènes économiques avant d'étudier les relations quantitatives. Il considère
que l'individu doit être au centre de l'analyse économique, parce que c'est la satisfaction des
besoins et la façon de l'obtenir qui lui semble les fondements de l'activité économique. Il
abandonne les aspects macroéconomiques et macro sociaux de l'école classique, en affirmant
que l'économie a un fondement individualiste et que seule une méthode déductive centrée sur
l'individu est efficace. Adepte de l'homo oeconomicus, il explique que l'individu est rationnel
et qu'il faut partir des choix individuels et des décisions microéconomiques pour comprendre
les comportements de la société. Cette approche insiste sur le raisonnement à la marge d'où
son appartenance au courant marginaliste. Le principal apport de Menger réside dans son
essai d'établir une classification des biens économiques et de construire une théorie de la
valeur subjective.
Section I : l'analyse des biens économiques et leur classification
Pour Menger, on ne peut définir un bien sans qu'intervienne la notion de besoin. La
destination finale d'un bien, en effet, répond à la satisfaction d'un besoin, en termes de plaisirs
et de peines. Les besoins des individus et les façons de les satisfaire représentent pour Menger
les pôles fondamentaux de l'activité économique. L'utilité est conçue comme l'existence d'une
relation causale entre une chose et un besoin. Dans sa démonstration il commence par une
caractérisation des biens de des besoins pour analyser ensuite le problème de l'origine de la
valeur et de sa mesure.
A-la notion de bien
Les biens sont définis de façon générale comme les objets reconnus aptes à satisfaire les
besoins humains et disponibles à cette fin ». Ceux-ci pour être considérés comme tels doivent
remplir simultanément quatre conditions :
. L'existence d'un besoin : l'homme doit être en mesure de déterminer avec sureté ses besoins
tant présents que futurs.
. La capacité de la chose à satisfaire ce besoin : une chose pour être considérée comme un
bien doit contenir en elle une qualité intrinsèque et objective susceptible de satisfaire un
quelconque besoin.
. La reconnaissance de cette capacité : l'homme est à même de reconnaître dans cette chose,
une telle qualité.
. Une disponibilité suffisante de la chose à satisfaire le besoin : cette chose doit bien entendu
être disponible.
La notion de bien est donc étroitement liée à celle de la satisfaction d'un besoin humain,
tandis qu'une chose ne répond pas nécessairement à un besoin humain. Les biens doivent donc
avant tout satisfaire les besoins et on les distingue selon leur économicité (rareté).

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D’où la classification des biens construite par Menger.
Deux classifications des biens peuvent alors être distinguées :
- La première classification range les biens selon leur aspect quantitatif. Dans ce cadre les
biens sont considérés suivant leur relation quantitative par rapport aux besoins. Si la
disponibilité des biens est inférieure aux besoins exprimées les biens sont qualifiés de biens
économiques : et qu'ils doivent être préservés et utilisés de manière à satisfaire les besoins les
plus pressants. Les biens économiques sont donc des biens rares relativement aux besoins que
l'on a ; c'est-à-dire des biens dont la demande spontanée est supérieure à l'offre gratuite.
Les biens économiques sont donc caractérisés par la rareté. Cette notion de rareté, largement
absente dans les œuvres des premiers marginalistes anglais, est présente de manière explicite
dans les travaux des premiers auteurs de l'école de vienne.
- La seconde classification, hiérarchise les biens selon leur aspect qualitatif. Dans ce cadre
les biens sont rangés d'un point de vue technique suivant leur proximité par rapport aux
besoins. Ce caractère de proximité est qualifié d’« ordre ».Menger distingue alors différents
ordres de biens. Les biens de premier ordre sont ceux qui satisfont directement et de façon
immédiate les besoins, c'est-à-dire les biens de consommation finale, comme le pain par
exemple. Les autres biens non immédiatement consommables constituent la classe de biens
d'ordre supérieur, y figurent donc les moyens de production, dont les biens capitaux.
Ces biens, participent à la production d'un bien de premier rang, et, ont un rang d'autant plus
élevé qu'ils sont éloignés de la satisfaction directe du besoin. Ainsi la farine qui a servi à
produire le pain constitue un bien de deuxième ordre, le blé et le moulin sont des biens de
troisième rang parce qu'ils permettent de produire la farine, la terre et les instruments aratoires
qui ont permis la production du blé sont des biens du quatrième ordre, etc. Ces biens sont
appelés biens d'ordre ou de rang supérieur parce qu'ils ne satisfont les besoins
qu'indirectement. Ils forment des catégories distinctes selon leur degré d'éloignement,
d'aptitude et de capacité en vue de l'obtention d'un bien de premier rang. Les différents ordres
de biens sont en relation de complémentarité entre eux. Cette idée de complémentarité entre
les biens de rang supérieur est tout à fait caractéristique chez les auteurs de l'école de Vienne.
On ne la retrouvera pas aussi clairement exprimée dans les travaux de Jevons et de Walras.
La classification des biens construite par Menger permet d'introduire un élément
supplémentaire dans l'analyse, tout à fait caractéristique de l'école autrichienne : le temps. En
effet, la production d'un bien final, d'un bien de premier rang prend toujours du temps, même
si cette durée peut être extrêmement variable suivant les biens. Ainsi, par exemple, la
production du pain demande toujours un certain temps pour être réalisée. Elle est
l’aboutissement d'un processus technique dans lequel les biens de rang supérieur (farine, blé,
moulin.) vont chacun, à son tour, rang par rang, être mis à contribution et mobilisé.
Les biens ainsi définis s'inscrivent dans le temps lors de leur production mais aussi dans leur
consommation (les biens durables)
B-la graduation des besoins
Les besoins selon Menger possèdent trois propriétés principales les caractérisant : ils sont
quantifiables, divisibles et mesurables en termes de plaisirs et de peines c'est-à-dire que
l'homme est capable de les hiérarchiser, de les appréhender et d'apprécier leur degré de
satisfaction et de plaisir ou de déplaisir.
Il remarque ainsi, que certains besoins sont plus « importants » que d'autres, certains sont
vitaux, d'autres plus « secondaires ». Aussi propose-t-il une classification des biens qui va des
biens satisfaisant les besoins vitaux aux biens satisfaisant les besoins les moins fondamentaux
qu'il illustre dans sa célèbre table d'intensité. Il suppose que les besoins peuvent être classés

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par ordre décroissant : I = alimentation : II-logement ; III-vêtement ; IV= soins médicaux ; V=
distraction, etc.
Si la nourriture, le vêtement ou le logement sont considérés comme des biens indispensables
voire vitaux, d'autres biens comme les cartes à jouer ou le tabac sont des biens de distraction
ou de plaisir et ne procurent que du bien être ou du confort. Le classement des besoins est
subjectif. La satisfaction d'un besoin donné est fonction de la quantité de bien dont dispose un
individu. Un peu de nourriture permet la survie, un peu plus préservera la santé, des quantités
supplémentaires procureront une satisfaction supplémentaire ; mais des satisfactions qui
décroissent au fur et à mesure que les quantités consommées augmentent jusqu'à ce que l'on
atteigne le point de saturation, c'est-à-dire un niveau de satiété.
Section II : La théorie de la valeur et la table d'intensité
A - définition et caractéristiques de la valeur
Un bien, nous l'avons vu, ne saurait viser autre chose que la satisfaction des besoins éprouvés
par les hommes. En effet l'utilité attribuée à un bien, l'est du seul fait des besoins exprimés.
L'homme doit être en mesure d'établir un lien entre la connaissance de ses besoins et la
capacité réelle des choses à les satisfaire, à répondre à nos désirs. C’est de la combinaison de
l'utilité reconnue et de la relative rareté d'un bien que découle sa valeur. Elle correspond à
l'importance conférée par l'homme à un bien, c'est-à-dire l'évaluation de la satisfaction qu'il
peut espérer en obtenir.
La valeur est définie alors comme « la signification que les biens concrets prennent pour nous
du fait de s'apercevoir que la satisfaction de nos besoins dépend de leur disposition > Elle,
dépend d'une part de l'intensité du besoin qu'éprouve un individu face à un bien , ce qui fait de
la théorie de la valeur de Menger une théorie subjective et d'autre part de la disponibilité du
bien par rapport au besoin de sorte qu'il s'agit d'une théorie de la valeur rareté. Ce qui fait
la valeur d'un bien, c'est donc, sa rareté associée au degré de satisfaction obtenue par la
consommation de ce bien; cette satisfaction étant conçue comme relative à chaque individu.
C'est donc la tension qui existe entre la quantité de biens disponibles et la quantité requise
pour la pleine satisfaction des besoins ainsi que la conscience que les individus ont de cette
tension qui fondent la valeur des biens. Seuls les biens économiques ont de la valeur. Un bien
ne peut être considère comme un important dépositaire d'une valeur s'il est disponible en
quantité excédentaire, autrement dit s'il n'est pas rare. Le caractère économique des biens et
leur valeur ne sont pas des propriétés inhérentes de ces biens.
Pour Menger il n'existe pas de valeur intrinsèque d'un bien. La valeur ne réside pas dans les
qualités des biens en soi, mais procède des appréciations des individus. Elle découle autant de
l'importance que l'homme attribue à un bien, que des quantités disponibles. « La valeur n'est
pas inhérente aux biens. Elle n'est pas une chose indépendante qui existe en soi, c'est un
jugement que les sujets économiques portent sur l'importance des biens dont ils peuvent
disposer, pour maintenir leur vie et leur bien-être. »
B- le problème de la mesure de la valeur
Concernant la mesure de la valeur, le problème se pose différemment pour les biens de
premier ordre et ceux d'ordre supérieur. Pour ce qui est des biens du premier ordre, ces
derniers, satisfont directement les besoins. Mais les besoins sont d'une importance très
différente. Certains besoins comme l'alimentation, l'habillement, sont indispensables d'autres
comme la distraction ou le jeu sont plus « secondaires ». La nécessité de leur satisfaction peut
faire l'objet d'un classement, des besoins vitaux vers ceux de moindre importance. D'autre part
pour un besoin donné l'intensité diminue avec la satisfaction. A partir de ces notions, Menger
construit sa célèbre table d'intensité.

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I II III IV V VI
6 5 4 3 2 1
5 4 3 2 1
4 3 2 1
3 2 1
2 1
1

En colonnes apparaissent les différents besoins satisfaits par les biens 1, 2,3 etc. et classés
selon leur importance décroissante : I = alimentation, II = logement, III = vêtement ; etc.
Les chiffres dans chaque colonne représentent les intensités de satisfactions du besoin
procurées par la consommation d'unités supplémentaires de bien capables de satisfaire ce
besoin. Placés sous chaque besoin, ils expriment la décroissance de l'intensité avec la
satisfaction. Ainsi au besoin d'alimentation (I), le plus intense, une unité du bien 1 apporte
une satisfaction d'intensité (=6), mais la deuxième unité de ce bien ne procure qu'une
satisfaction d'intensité (=5); alors qu'une sixième unité du même bien, n'apporte plus qu'une
satisfaction d'intensité (=1).
Un besoin décroît, donc à mesure qu'il est satisfait. On retrouve là la première loi de Gossen,
relative à la décroissance de l'intensité des besoins : l'intensité de satisfaction que procure la
consommation d'un bien décroît au fur et à mesure que les quantités consommées du bien
augmentent.
Le tableau dressé par Menger permet aussi de définir une logique de choix pour le
consommateur. Cette logique est décrite comme une procédure d'affectation d'un revenu
donné à différents emplois.
Supposons qu'un consommateur dispose d'un revenu qui s'élève à six unités monétaires pour
satisfaire les besoins. Rationnel et calculateur comme, il est, Il va allouer ses ressources
monétaires, de telle sorte qu'une unité de revenu lui procure le même degré de satisfaction
dans chacune des affectations possibles. Ainsi, il va d'abord choisir une unité de bien 1
(intensité = 6), puis une unité de bien 2 et une unité supplémentaire de bien 1 (intensité = 5),
puis une unité de bien 3 et une unité supplémentaire de bien 2, et une autre unité de bien
1(intensité = 4), etc. Le processus s'arrête quand tout le revenu est dépensé. Le degré de
satisfaction apporté par chaque bien est identique pour la dernière unité de chacun d'entre eux,
il est égal à 4.
Cette procédure se base sur le principe de maximisation de l'utilité puisqu'elle conduit à
l'intensité maximale de satisfaction des besoins. Elle exprime d'une autre façon les conditions
marginales habituelles, mais en égalisant ici les intensités marginales des besoins satisfaits. Le
raisonnement de Menger rappelle la deuxième loi de Gossen et rejoint, aussi, les conclusions
de Jevons : l'individu maximise son utilité totale lorsque le degré final d'utilité est le même
dans chacun des emplois possibles.
De ce raisonnement découle le principe de la valeur, que Menger exprime de la façon suivante
: « la valeur d'une unité du stock disponible d'un bien est, pour chaque individu, égale au
degré de satisfaction le moins important, qui permet d'obtenir une unité de la quantité totale
du bien ». En d'autres termes, la valeur d'un bien est le degré de satisfaction obtenu par la
consommation d'une unité additionnelle de ce bien. Notons que le terme d'utilité marginale
n'est pas encore utilisé par Menger. On notera aussi que, comme la satisfaction est

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directement liée à la quantité des biens, la décroissance de l'intensité implique la décroissance
de l'utilité marginale. Mais Menger ne définit pas ce terme. Mais les notions de « degré de
satisfaction le moins important » ou encore « les satisfactions de moindre grandeur » qu'il
utilise se rapprochent de la notion d'utilité marginale.
En ce qui concerne le problème du passage de la valeur au prix, Menger souligne la nature
subjective de la valeur et affirme qu'elle sert de fondement à l'échange et à la détermination
des prix. Selon lui le prix n'est pas fondamental, c'est un élément second qui résulte de
l’échange. Celui-ci naît entre deux parties qui viennent au marché avec des évaluations
particulières des marchandises possédées.
Supposons deux individus dont l'un dispose d'une grande quantité du bien X mais point de
bien Y, et l'autre une grande quantité du bien Y, mais pas de X. Il est clair que la première
attache plus de valeur à une unité de Y qu'à une unité de X, tandis que le second attribue plus
de valeur à une unité de X qu'à une unité de Y. L'échange dans ce cas peut avoir lieu, car il est
avantageux pour les deux individus, et chacun d'eux retire subjectivement de l'échange plus
qu'il donne. Le processus continue jusqu'au moment où chacun des échangistes attribue la
même valeur à l'unité du bien qu'il cède qu'à celle qui reçoit. En d'autre termes, l'échange
s'arrête lorsque les rapports des utilités marginales des deux biens sont les mêmes pour les
deux parties en présence.
Au total, la valeur des biens de premier rang est déterminée par la satisfaction
mesurable que procure la dernière unité de leur consommation. Celle-ci est d'autant plus
levée que les quantités disponibles du bien sont peu disponibles.
- En ce qui concerne les biens d'ordre supérieur, leur valeur découle de celle des biens de
premier ordre selon un principe d'« imputation ». Ce principe consiste à évaluer les biens
d'ordre supérieur, c'est-à-dire les biens de production, sur la base de leur contribution à la
valeur du produit. Comme les biens d'ordre supérieur ne satisfont pas directement les besoins
des individus, leur valeur ne peut être déterminée que dans la mesure où ils contribuent à
produire des biens de premier ordre. Ainsi, le retrait d'une unité d'un bien de rang supérieur
entraîne une production plus faible de tous les biens de premier ordre dont le processus
technique intègre ce bien. Les individus, privés de ces biens de premier ordre vont donc
connaître une baisse de satisfaction. Il en résulte que la valeur de biens de production se
calcule sur la base de leur concours à la valeur de biens de consommation finale. En
conséquence les biens d'ordre supérieur n'ont de valeur que parce qu'ils satisfont
indirectement les besoins en aidant à produire des biens de premier ordre. C'est cette idée
qu'exprime Menger lorsqu'il écrit : « la valeur des biens de rang supérieur est toujours et sans
exception déterminée par la valeur anticipée des biens de rang inférieur à la production
desquels ils sont utilisés ».

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Chapitre III
Léon Walras
(1834-1910)

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Chapitre III : Léon Walras (1834-1910)
« Eléments d'économie politique pure » (1874-1877)

L'œuvre de Walras, est avec celle de Jevons et de Menger la troisième source du


marginalisme. Elle comprend trois ouvrages principaux :
-Eléments d'économie politique pure (1874-1877),
- Etudes d'économie sociale ou théorie de la répartition de la richesse sociale (1896) Etudes
d'économie politique appliquée ou théorie de la production de la richesse sociale (1898).
Des trois ouvrages « les Eléments d'économie pure... » restent sans doute l'ouvrage le plus
connu de Walras. Il rassemble l'essentiel des découvertes de l'auteur.
•L'apport de Walras à la science économique est considérable.
- Il modélise l'économie pour en démontrer les mécanismes, présente une nouvelle conception
de la richesse sociale et la relie à la valeur d'échange.
-Il renouvelle la théorie de la valeur fondée sur le couple utilité/rareté.
- On lui doit également le modèle de concurrence pure et parfaite ainsi que les lois de l'offre
et de la demande.
-Mais sa plus grande contribution à la pensée est sans conteste sa théorie de l'équilibre
général.
Section I : la richesse sociale
A-Définition
Walras définit la richesse sociale comme « l'ensemble des choses matérielles ou immatérielles
qui sont rares, c'est-à-dire qui sont à la fois utiles et limitées en quantités. »
-Les choses rares sont d'abord utiles et répondent à un besoin quelconque et en permettent la
satisfaction.
-Elles sont disponibles en quantité limitée. Si une chose est utile mais pas limitée en quantité,
elle ne fait pas partie de la richesse sociale.
-La richesse sociale inclut aussi bien les choses matérielles qu'immatérielles. La matérialité ou
l'immatérialité des choses considérées, est une caractéristique qui permet à Walras d'inclure
dans la richesse sociale même les services.
B- les conséquences de la rareté
De l'existence de la rareté découlent trois conséquences :
1- « les choses utiles et limitées en quantités », constitutifs de la richesse sont appropriables.
2- Les choses constituant la richesse sont « valables et échangeables ». Leur détention permet
d'obtenir en échange une autre chose rare.
Pour chaque chose appropriée, il s'établit un rapport d'échange avec les autres choses.
Le fait de posséder une chose permet de la céder pour obtenir une autre chose.
3-Les choses utiles et limitées en quantités sont « industriellement productibles ou
multipliables. » Puisque ces choses sont « valables et échangeables » il y a donc intérêt à les
produire à les accroître et à en multiplier le nombre au moyen d'efforts réguliers et
systématiques.

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C-Le valeur d'échange fondée sur la rareté
Une fois appropriées, les choses rares acquièrent une valeur d'échange puisque leur détention
permet d'obtenir d'autres choses. La rareté, critère d'appartenance d'une chose à la richesse
sociale est donc « la cause de la valeur d'échange. »
La valeur d'échange est une grandeur appréciable et quantifiable et s'exprime par les prix.
Pour l'étudier l'économie politique doit utiliser les mathématiques car elles ont pour objet
l'étude des grandeurs.
Section II : Walras reformule la théorie de la valeur
Pour Walras la valeur d'échange se produit sur le marché et découle de la rareté.
A- le marché au centre de l'analyse walrasienne de la valeur d'échange
Pour Walras c'est sur le marché que s'échangent les marchandises et c'est là que la valeur
d'échange se produit. Pour l'étudier il faut aller sur le marché.
Walras s'oppose ici à la conception classique et marxiste de la valeur.
• Pour les classiques et pour Marx, nous l'avons vu la valeur d'échange se détermine dans la
production, même s'il existe, par ailleurs, une analyse en termes de prix de marché ou de prix
courant.
Pour Walras La valeur d'échange des marchandises est déterminée par la concurrence sur le
marché où selon la formulation de Walras les acheteurs demandent à l'enchère (ils sont
décidés à payer plus cher) et les vendeurs offrent au rabais (en diminuant le prix).
La participation des acheteurs et des vendeurs à l'échange amène soit à une hausse, soit à une
baisse, soit à une stabilité de la valeur d'échange. La valeur d'échange laissée à elle-même se
produit sur le marché dans le cadre de la concurrence.
• Les marchés les mieux organisés sous le rapport de la concurrence sont les marchés de la
criée : des intermédiaires (agents de change, courtiers, crieurs) centralisent les informations de
telle sorte que l'échange n'ait lieu sans que les conditions ne soient annoncées et connues. Il y
a donc information parfaite. L'exemple type de marché parfaitement organisé est la bourse.
Pour voir comment s'exerce la concurrence et connaître les lois des achats et des ventes dans
le cadre d'un marché parfaitement organisé, il introduit les notions de demande effective et
d'offre effective.
• Offre effective =offre d'une certaine quantité de marchandise pour un prix donné
• Demande effective=demande d'une certaine quantité pour un prix déterminé.
• il applique ensuite ces notions pour l'échange de deux marchandises et pour plusieurs
marchandises.
 La théorie néoclassique va systématiser la loi de l'offre e de la demande et en faire un
pilier de sa construction.
B- L'utilité et la rareté fondement de la valeur
Walras considère que l'origine de la valeur ne peut reposer que sur les notions d'utilité et de
rareté. Il commence par distinguer deux catégories d'utilité : l'utilité d'extension et l'utilité
d'intensité L'utilité d'extension ou extensive pour un consommateur est « la quantité qui serait
consommée par lui, si la marchandise était gratuite ». L'utilité d'extension étant définie par
une quantité, une grandeur est donc susceptible de mesure.
L'utilité d'intensité ou intensive, quant à elle correspond à l'utilité des biens dont l'obtention
nécessite un sacrifice, c'est-à-dire pour lesquels on doit payer un prix. Evidemment le prix, le

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sacrifice que l'on doit faire, influe sur la quantité du bien que l'on souhaite se procurer. Si
l'utilité d'extension est mesurable et peut être quantifiée, l'utilité d'intensité ne l'est pas.
Cependant, Walras suppose l'existence d'un étalon de mesure susceptible de l'apprécier.
Il considère que les unités successives consommées d'un bien « ont une utilité d'intensité
décroissante depuis la première qui répond au besoin le plus urgent jusqu'à la dernière, après
la consommation de laquelle se produit la satiété ».
Il s'agit là de la version walrassienne de la loi de la décroissance de l'utilité marginale.
Compte tenu de ces définitions Walras va introduire les notions d'utilité effective et de
rareté.
L'utilité effective est définie comme « la somme totale des besoins satisfaits en extension et
en intensité », tan disque que la notion de rareté est définie comme « l'intensité du dernier
besoin par une quantité donnée de marchandises ».
On retrouve ici la notion courante de l'utilité marginale.
Section : III l'équilibre général
Dans son ouvrage EEP Walras récence trois types de marchés et explique à quelles conditions
l'économie peut se maintenir en équilibre.
A-la typologie des marchés.
Une économie avancée est composée de trois types de marché qui sont définis par la nature du
produit échangé par les agents économiques.
-Le marché des biens et services satisfait la consommation finale des consommateurs.
-Le marché de travail permet la confrontation de l'offre de travail (la population en âge de
travailler à la recherche d'un emploi) et la demande de travail qui émane des entreprises.
-Le marché du capital (marchés monétaire et financier) met en relation l'offre et la demande
de capitaux à court terme et à long terme. Sur ce dernier marché, les transactions portent sur
des valeurs mobilières et les titres de créances.
(Le marché du travail et le marché du capital sont appelés par Walras marchés des services
producteurs).
Sur chacun des trois marchés se confronte une offre et une demande synthétiques qui sont le
résultat de l'agrégation des offres et des demandes individuelles,
 Pour que ces trois marchés puissent s'autoréguler il faut que les conditions de la
concurrence pure et parfaite (CPP) soient réunies.
B- Les conditions de la CPP
Walras est à l'origine du modèle de la CPP, articulé autour de cinq conditions.
 L'atomicité du marché : une multitude d'offreurs et de demandeurs de taille comparable,
sur le marché, afin qu'aucun ne puisse à lui seul influer sur le prix. (Le prix est une
variable endogène au système économique, mais exogène à chaque agent).
 L'homogénéité des produits : les produits doivent être comparables afin que la
concurrence joue uniquement sur les prix.
 La fluidité du marché : à tout moment chacun peut entrer ou sortir du marché. Il faut qu'il
y ait une libre entrée et une libre sortie du marché.

 Ces 3 premières conditions définissent la concurrence pure ; deux autres sont


nécessaires pour qu'elle soit parfaite.

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 La transparence du marché : les offreurs et les demandeurs doivent disposer
d'information parfaite sur les conditions du marché et notamment sur les prix des biens
afin de faire jouer la concurrence.
 La mobilité des facteurs les facteurs de production doivent être parfaitement mobiles ;
ils doivent pouvoir à tout moment se déplacer d'une activité économique à une autre
ou du marché d'un bien à celui d'un autre bien.
 En régime de CPP les entreprises sont des « price takers » et non des « price makers »
c.-à-d. que les prix du marché s'imposent à elles et qu'elles ne peuvent en être à
l'origine.

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